Je regardais Lilou avec de gros yeux, elle voulait que je la laisse seule et bien qu’il en soit ainsi. Je n’allais pas m’imposer plus longtemps. Je savais très bien ce qu’elle voulait faire à ce moment précis et je ne pouvais pas lui en vouloir. C’est donc naturellement que je me levais de l’endroit où j’étais installé, mais je ne pouvais pas partir sans rien dire c’était tout simplement impossible. Je me retournais quelques secondes avant de la regarder droit dans les yeux.

- Si tu as besoin de quoi que soit, tu sais toujours où tu peux me trouver?

Je lui adressais alors mon plus beau sourire. Avant de la regardais partir. Elle voulait être présente lorsqu’il allait s’occuper du corps d’Edwin et c’était parfaitement normal. Je cherchais Abel du regard avant de me diriger vers lui. C’était important pour moi de le remercier, il n’avait pas tenté de m’en empêcher ni rien. Je devais le remercier pour ça. Je retourner vers lui alors qu’il était entouré de ses filles, il était tout simplement superbe comme ça. Je le regardais avec beaucoup de fierté, malgré ses traits tirés et tout le reste, je le trouvais tout simplement parfait.

- Merci, j’ai encore un petit truc à faire, je reviens.

Je l’embrassais rapidement avant de m’éclipser pour trouver Christina. Je savais que je lui avais jeté des regards durs et qu’elle ne le méritait pas, elle n’avait été que le messager d’une nouvelle qui nous dépassait tous. Je ne mis pas trop longtemps pour la trouver malgré l’obscurité et une fois devant elle, je lui dis rapidement ce que je devais lui dire.

- Je suis désolé, si tu as senti de l’animosité, entre la mort d’Edwin, l’état de Lilou, la fatigue… Bref, je n’aurais pas dû, pardonne-moi s’il te plait.

Je la regardais une dernière fois avant de détourner le regard et repartir retrouver ma propre famille.

La mort d’Edwin m’avait chamboulé, mais je ne pouvais rien dire, je n’étais pas Lilou. Cette dernière devait être totalement bouleversée par ça. J’espérais qu’elle puisse compter sur les autres pour voir le bout du tunnel. Il lui faudrait du temps ce qui est parfaitement compréhensible. Évidemment, je serais présente pour Lilou, j’étais prête à tout pour l’aider, c’était mon amie et elle avait besoin de quelqu’un sur qui compter. Mais si elle ne voulait pas se faire sauver qu’est-ce que je pouvais faire de plus.

Dans mes bras Elie était plus faible qu’avant notre départ. Je pouvais comprendre que ce n’était pas facile pour elle de faire face à tout ça. Nous étions tous plus faibles qu’à notre départ du chalet. J’espérais vraiment que cela ne durerait pas et qu’on pourrait vite rentrer dans ce nouveau refuge qui devait nous attendre. J’étais perdu dans mes pensées à l’arrière de la voiture. Mais un bruit à l’arrière me fit sursauter. Est-ce qu’on était en train de nous attaquer je n’en savais rien. Les deux hommes devant se retournèrent presque en même temps pour savoir ce qui venait de se passer. Il avait évidemment prévu de sortir voir ce qui se passait. Mon regard se posa alors sur Abel, je compris rapidement ce que je devais faire d’un simple regard. Ne pas bouger. Oui, ça me faisait bien chier, mais est-ce que j’avais vraiment le choix ?

- J’ai compris, je reste en sécurité avec les filles. Ne t’inquiète pas pour moi.

Sur le coup je le détestais, mais s’il me savait à l’abri peux être qu’il pourrait mieux aider les autres. Je le regardais avec mes yeux de biche pour essayer de faire fondre son cœur sous mon charme avant d’ajouter rapidement.

- Viens me dire ce qui s’est passé quand tu pourras.