Re: Event - When all Hope is gone

Le déménagement avait été consciencieusement préparé. Avec Arthur, Blake avait passé des heures à calculer le nombre de jours qu'ils mettraient avant de rejoindre leur nouveau domicile. Ils avaient évidemment laissé une grosse marge pour les imprévus. C'était presque naïf d'oser penser que le trajet se ferait sans encombre. Mais maintenant qu'ils étaient là, bloqués et sous la neige, cet imprévu avait le don d'énerver quelque peu l'ancienne militaire.

Pour l'estimation de temps restant, elle s'était tournée avec John. Parce qu'il était le mieux placé ici pour savoir combien de temps pouvait prendre le nettoyage. Si elle avait pu s'adresser à quelqu'un d'autre, Blake l'aurait fait. Mais elle n'avait pas d'autre choix. Tout en écoutant John lui expliquer qu'il y en aurait pour au moins deux bonnes heures, la blonde enfila des gants fins avec une certaine difficulté. Ses doigts gelés l'empêchait d'être totalement fluide dans ses mouvements. Pendant une seconde elle observa les autres et finalement, elle regarda John. « D'accord. » Elle détenait l'information souhaitée, rien ne l'obligeait à rester ici. Sauf qu'Arthur vint les rejoindre. Le visage encore fermé par l'inquiétude que lui provoquait l'endroit, Blake hocha la tête.

« On va s'occuper de ce coin là. » Dit elle en désignant le tas de bordel disposés à quelques mètres. « J'vais avoir besoin d'aide. » Sans s'en rendre vraiment compte, son regard dur bifurqua sur John quelques instants. Si avant, Blake éprouvait un certain chagrin en se rendait compte à chaque demande de coup de main que c'était vers lui qu'elle aurait normalement dû se tourner, les choses avaient au fil du temps bien changées. Levant le bras, elle siffla Khan et lui ordonna de retourner à l'arrière du camion. Quelques minutes de plus les pattes enfouies dans la neige et le chien se retrouverait avec les coussinets brûlés.

D'un léger coup de tête à l'intention d'Arthur, elle se mit en marche vers ce qu'elle avait prévu de ramasser. Au bout de quelques pas, l'épaisse couche de neige installée sur le sol se mit à bouger. Une tête en sortit, ainsi que des bras dirigés vers les jambes de la militaire. « Faut vraiment faire gaffe où on met les pieds. » Elle aurait pu l'abattre à coup de pieds mais l'idée d'empester l'intérieur du camion une fois le ménage terminé lui fit changer d'avis. D'un geste presque devenu machinal, elle enfonça la lame de son couteau dans le crâne du mort. « Comment ça c'est passé de ton côté ? » Demanda elle à Arthur qui, elle l'avait vu, avait vaqué à droite et à gauche. Mais surtout elle l'avait entendu pester quelques minutes plus tôt.

Après qu'Ethan ait éliminé une menace derrière son dos, elle l'en remercia. Mais très vite, cela se corsa pour Tam qui se retrouva sans chaussure à un pied, ce qui la surpris en premier. Puis lorsque Kassandra se retrouva devant les yeux qui commençaient à se baigner de larmes, elle tenta de la réconforter. Tout s'enchaina assez rapidement, Marcus parvint à trouver la dites chaussure, Abel arriva avec ses grands mots... Arthur commenta pas dessus. Ces hommes n'avaient aucun tact... Ils ne voyaient pas la faiblesse dont faisait preuve la jeune femme émotionnellement. Elle lui adressa une légère pression sur l'épaule et un regard encourageant, lui expliqua que tout irait bien. Kassandra la regarda se diriger vers le camion, et alors que Marcus cherchait de l'aide, elle se retourna un peu tard et vit que tout le monde s'était déjà attelé à le soutenir.

La blonde resta un moment debout dans la neige à regarder sa meilleure amie au loin, le soutien de Brooke arriva assez rapidement, et elle se détourna car elle faisait confiance en la femme d'Ethan pour remonter le moral de son amie. Elle espérait qu'elle resterait là où elle était, surtout vu le nombre de mort qui était en train d'apparaître de chaque coté du pont. Elle s'avança dans les débris veillant à surveiller ce qu'il y avait autour d'elle, elle entendit Blake demander combien de temps sa prendrait et John y répondre. On sentait un nuage sombre autour des deux personnes, mais l'information primait sur le relationnel. Kassandra prit en compte l'information et s'avança vers les débris un peu plus loin, s'approchant de Quinn qui avait évoluer. Il y avait encore beaucoup de chose au sol et elle ne savait pas pourquoi elle s'était inconsciemment dirigée vers la jeune femme... Peut être parce qu'elle était seule ? On peut déblayer ensemble ce coin. On peut, une possibilité en effet... Mais elle s'imposait plutôt dans le champ de la jeune femme. Elle aurait pu demander si ça la dérangeait, mais vu leurs échanges glaciales, elle préféra ne rien dire de ce genre. Cette valise a l'air lourde. Elle se pencha pour l'ouvrir, au cas où ils y trouveraient des choses intéressantes... Mais le froid avait gelé l'ouverture métallique, c'est à ce moment qu'elle entendit un nouveau râle distinctif, un mort marchait derrière Quinn. Elle veilla à l'avertir d'un regard, alors qu'elle sortait à nouveau sa lame imbibée. Le geste commençait à devenir machinale même si elle n'était clairement pas encore à l'aise... Le fait de rester longtemps au chalet, même avec les entraînements de la jolie militaire, n'était pas suffisant. Elle enfonça la lame dans l'oeil spongieux et noir de la créature, elle eut du mal à le faire taire et dû enfoncer davantage la lame... Je sais que tu peux te débrouiller seule, mais ça serait bien qu'on soit les yeux et les oreilles de l'autre. Rien que pour voir derrière. Il en arrive de partout... Non, sans rire...

Il faisait tellement froid, qu'elle avait la sensation que sa peau ne tarderait pas à se fêler comme la glace qui les entouraient. Enfonçant un peu plus son visage dans son écharpe pour éviter une nouvelle vague de froid, la rouquine continuait son petit bout de chemin, avisant du coin de l'oeil Blake hurler sur Jake qui l'avait un peu trop ouvert. La scène la fit ricaner, et le fait de voir Arthur hurler à son tour la conforta dans l'idée que Tam aurait mieux fait de rester dans le camion plutôt que de vouloir filer un coup de main. Après le môme, il n'aurait plus manqué qu'elle ne leur colle une descente d'organe ou une connerie dans le genre pour avoir voulu pousser une voiture tiens...

Soupirant, Quinn s'était finalement avancée derrière la tente qu'elle avait bousculé par dessus le pont, inspirant profondément pour calmer l'angoisse qui naissait dans son ventre. Ce qu'elle pouvait détester cet endroit... Ce fût la voix de Kassandra qui la tira de ses pensées, alors qu'elle tournait lentement la tête vers elle. Déblayer ensemble ? Je ne sais pas, t'es sûre de supporter ça ? Ce n'était pas faute de l'avoir entendu pester avant l'accouchement de Tam. Mais un léger sourire avait fleurit sur ses lèvres. Elle ne l'aurait admis pour rien au monde, mais ne plus se retrouver seule ici la rassurait quelque part. Elle l'écouta parler sur la valise verrouillée, avant d'être interrompue par l'arrivée d'un premier rôdeur dont la blonde s'occupa. Quinn avait écouté son laïus concernant le fait d'être les yeux et les oreilles de l'autre, avant de sentir quelque chose agripper sa cheville. Sous la couche de neige, un autre rôdeur commençait à essayer de se dépétrer, sans doute attiré par le remue ménage qu'ils causaient. S'abaissant pour enfoncer sèchement la lame du couteau dans la tempe du mort, la jeune femme dût s'y reprendre à deux fois avant de s'assurer d'avoir achevé la créature.

Ouais, je serai pas contre l'idée d'avoir une partenaire là. Bon, elle devait bien le reconnaître à un moment. Essaie avec ça pour ta valise. Joignant le geste à la parole, elle sortit le petit canif qu'elle aimait trimbaler sur elle au cas ou son couteau venait à disparaître. Observant les alentours, la rouquine frissonna de nouveau à cause du froid, tentant un semblant de conversation. Tam et son bébé ont l'air de plutôt bien se porter. C'était bien sa victoire, après la menace à peine voilée que Kassandra avait pu lui faire après l'avoir traîné de force dans le chalet. Et en plus, personne n'était mort. Enfin... En dehors de Skyler et Lincoln, du moins.

Soupirant une nouvelle fois, je commençais à réellement ressentir ce tiraillement dans tout mon corps. Entre les deux jours de trajet et maintenant tout ce déblayage, tout cela ajouté au manque de nourriture, je me sentais épuisé. Mais il ne fallait pas s'arrêter, ne pas perdre de temps. Nous n'avions pas quitté le chalet pour que ces routes deviennent notre tombeau alors malgré les inquiétudes et les doutes, il fallait continuer. J'avais tout de même hoché la tête aux mots de Marcus apparemment relativement mal en point, le regardant s'éloigner, soutenu par Jake, avant de lancer un regard à Ethan et Ludwig toujours à côté.

« Merci pour votre aide. »

Quelques pas encore vers l'avant, à m'assurer qu'il n'y avait pas de débris trop dangereux sous la neige et j'aperçus un peu plus en avant un Coyote qui avançait difficilement dans la poudreuse. Fronçant les sourcils, j'allais jusqu'à lui, récupérant ma hache pour lui asséner en plein crâne. La lame resta coincée quelques secondes, manquant de me faire perdre l'équilibre sous ce poids mort, mais il n'en fut rien. Je l'ôtais à temps, reprenant mon souffle sans quitter l'horizon des yeux. Pas d'autres silhouettes à l'horizon pour l'instant, quoi qu'avec la faible visibilité que j'avais, ''l'horizon'' n'était pas réellement un peu adéquat.

Me détournant de mon observation, je fis demi-tour jusqu'à me rendre à la voiture de Tamara, m'assurer que Christina allait bien ; aussi bien du moins qu'elle pouvait l'être dans ces conditions. Arrivé à leur hauteur, je posais une main sur le bras de mon épouse, adressant un petit regard aux autres.

« Ça va ? Tu tiens le coup ? »

Christy s'était contentée de hocher la tête, les lèvres pincées. Elle devait avoir envie comme tout le monde de continuer la route, ne pas se retrouvée bloquée ici ; quoi que contrairement aux autres, elle devait également être partagée entre cette envie de faire demi-tour, retourner au chalet, retrouver cet endroit où nous avions enterré notre fils. Et je la comprenais, sachant pertinemment que ce ne serait plus possible désormais. Inspirant profondément, je serrais doucement son bras, essayant de lui apporter un peu de réconfort vain, avant de me rediriger à nouveau vers l'avant.

Un sourire amusé tiré ses lèvres un peu gercées par le froid. Bien sur qu'elle pourrait le supporter... Malgré les points noirs de leur relation, elle supporterait toujours plus cette jeune femme que Ludwig qui semblait aider Alan et d'autres personnes. Elle adressa un regard au groupement avant de retourner sur la jeune femme qui s'occupa elle aussi de son mort, un ensevelis dans la neige...

Genre, ils pouvaient pas être écrasé par le premier passage de notre groupe plutôt... Elle était suffisamment fatiguée, devoir regarder derrière la rousse plus à ses pieds, cela réduisait considérablement ses chances d'essayer de travailler vite. Elle attrapa l'arme blanche qu'elle venait de lui tendre pour la valise, un petit canif.

Tu n'as pas peur qu'il se casse ? Il était peut être fragile d'apparence, mais elle faisait confiance à cette femme sur les chances que la valise s'ouvre. Elle s'exécuta tout en surveillant les alentours puis elle leva les yeux lorsqu'elle parle de Tam et de son enfant. Elle osa le dire :

Oui merci, ils vont bien grâce à tes soins. Mais elle baissa aussitôt la tête, parce que avouer était en soit une marque de faiblesse. peut être que le froid extérieur et l'entraide lui permettrait de voir autrement cette jeune femme. Peut être arriverait-elle à oublier en partie qu'elle avait une langue pendue et qu'il était possible de la lui remettre dans la bouche tellement elle était longue.

Au même moment, sourire jusqu'aux oreilles, elle ouvrit la valise victorieuse. Pour un peu elle aurait embrassé le canif, mais à l'intérieur, elle trouva des livres...

Ah. On devrait l'offrir à Ludwig... Mais j'ai pas envie de lui faire plaisir. Elle se redressa et alla éliminer un nouveau mort chancela, évoluant lentement dans la neige épaisse. Ses pieds frottaient le sol et il partait en biais. Sauf si tu es intéressé pour en récupérer... Sinon, poubelle. Et elles continueraient à avancer vers les tentes. Elle savait aussi qu'elle n'appréciait pas Ludwig, pourtant siii adorable.

Il ne se casserait pas. La lame n'était pas gelée comme la serrure de la valise après tout...
En silence, elle avait laissé la blonde s'acharner sur la serrure en admettant que Tamara allait bien grâce à elle. Elle, qui avait toujours raison, évidemment. Mais elle se retint de lui lancer une pique, se contentant d'un vague sourire alors qu'elle se détournait.

Attention ! Prévenant Kassandra, elle avait dépassé cette dernière pour rejoindre le rôdeur titubant qui venait dans leur direction. Sa lame entra en contact avec l'orbite vide du monstre, alors qu'elle retirait son couteau dans un bruit de succion écoeurant.
Entre temps, la jeune femme qui l'accompagnait avait ouvert la valise. Des livres. Fronçant les sourcils, Quinn ne put s'empêcher de fixer la trouvaille. C'était quoi l'intérêt de ramener des livres en pleine épidémie ? Les jeter à la tête des rôdeurs ?

Les donner à Ludwig ? La bonne blague. Déjà qu'il avait à moitié pleurer quand on lui avait annoncé qu'il ne pourrait pas emmener sa bibliothèque... Donnant un léger coup de pied dans la valise éventrée, la rouquine répliqua. A moins qu'il n'y ait un livre de cuisine pour lui faire passer un message... Non, je pense pas qu'il aura besoin de ça.

Ce foutu canard. A chaque fois qu'elle le voyait, elle rêvait de le voir cuit dans une assiette avec une sauce au miel et thym et quelques pommes de terre au four. Rien que d'y penser, son ventre gronda légèrement alors qu'elle prenait la suite aux côté de la blonde. On peut abandonner ça là je pense. C'est surtout des romans alors bon... Ce n'était pas la priorité après tout. Voyant que la blonde à ses côtés frissonnait tout autant qu'elle, la rousse ne put s'empêcher de baisser légèrement la tête. L'idéal ce serait de trouver un chauffage portatif pour le camion...

Ca, ça aurait été une trouvaille utile qui les empêcherait de finir comme dans le film le jour d'après.

Non ça décidément, elle ne put s'empêcher de rire. Elle l'étouffa, pour ne pas attirer d'autres morts que celui que la jeune femme venait d'éliminer.

Un livre de cuisine avec une recette spéciale magret tu veux dire ? Souffla t-elle amusée. Elle s'assurait de bien avoir compris la blague de mauvais goût qu'elle venait de lui souffler. Non pas de livres de cuisines en vue. Comme sa coéquipière du moment venait de le dire, c'était uniquement des romans... Il est vrai que si on s'ennuyait sur ce pont, il était toujours intéressant de se détendre avec un petit roman pour éviter l'ennuie... Pourquoi avaient-ils déserté d'ailleurs ? Ils n'avaient pas pu contenir la masse de rôdeurs ? Avec la neige il était difficile de dire ce qui s'était produit. Les toiles étaient déchirés, le bois et le métal éparpillé, les valises ouvertes ou fermés... Peut être bien que les fuyards avaient sauté du pont, optant pour cette unique option pour survivre.

De la merde alors, sur le coté... Je suppose qu'à part des cadavres et des trucs comme des livres, on trouvera rien d'autres. Si par miracle on trouve un chauffage portatif, il risque d'aller aux jeunes mamans et aux femmes enceintes tu sais. Ils poussèrent la valise lourde sur le coté, veillant à ce qu'elle ne gêne pas le passage. Elle était trop lourde pour la faire passer par dessus bord.

Et oui, priorité aux plus faibles... Elle s'avancèrent pour bouger une tente, mais le poids de celle-ci, même à deux, ne leurs permirent pas de déplacer celle ci...
Au même moment où elle fit le tour pour voir par l'entrée ce qui empêchait de bouger celle-ci, un mort coupé en deux, encadrés deux cadavres méconnaissables... Bordel comment il avait fait pour se tirer jusque là ? Elle sentit un frisson lui parcourir le dos alors que l'odeur de moisie, malgré l'ouverture, emplissait la tente. La neige sur le toit affaissé celle ci.

Vivement qu'on se casse d'ici, c'est vraiment écœurant... Et on va devoir bouger les... morts pour bouger la tente ? Elle adressa un regard à Quinn, montrant qu'elle n'avait aucune envie de le faire, puis au groupe de Blake et Arthur à quelques mètres. Décidément NON. Elle avait trop peur que les morts là se réveillent... Pourtant, avec le son de leurs voix, le râle aurait dû se faire entendre... Elle plaqua contre son visage l'écharpe puis mit un genou dans la neige, approchant prudemment dans la tente. Les mains de la moitié du mort sur le dos essayait de l'attraper. Il tenta de basculer sur le coté pour avoir un meilleur emprise mais après plusieurs essaies elle parvint à appuyé sa lame sur l'oeil.

Putain... Elle avait envie de gerber.