La route avait été longue, je m’étais laissé aller contre le dossier de mon siège et j’avais fermé les yeux. J’avais toujours Elie contre moi et j’avais l’impression que mon instinct de maman m’avait simplement interdit de bouger et de la lâcher. Je n’avais pas vraiment réussi à dormir. J’avais surtout fait des micros siestes assez pour me remettre de mes émotions, mais loin d’être suffisant pour me reposer réellement. J’avais vu la nuit tombée et finalement, nous allions nous arrêter pour le reste. Le lieu choisi était le parking d’un supermarché.

Je regardais autour de moi avec de grands yeux. Je n’avais de toute façon pas l’intention de sortir dans le froid, je n’avais pas eu besoin que Blake me le souligne, je me contentais donc de hocher la tête. J’avais attendu le dernier moment pour sortir de la voiture. Il faisait froid dehors et j’avais peur pour ma petit Elie que j’avais entre les bras. La peluche que Brooke m’avait donnée était déjà contre son petit corps comme pour lui tenir chaud et compagnie. J’avais marché avec une démarche assurée et délicate tout le long de la route jusqu’au bâtiment. Je ne pouvais pas prendre le risque de tomber, mais je voulais tout de même arriver à l’abri le plus rapidement possible. J’affichais un petit sourire alors que je mettais les pieds dedans. Il y avait déjà quelques personnes présentes ici et je savais que d’autre n’allait plus tarder à rejoindre. J’étais contente d’être debout sur mes pieds et ne pas avoir le droit à des reproches pour la première fois depuis quelque temps.

Il fallait maintenant trouver où dormir et comment s’organiser. Je me doutais que certains avaient envie d’avoir de l’intimité, mais si nous restions tous ensemble surtout, on se tiendrait chaud. Du moins, si ça ne tenait a qu’à moi ce serait le cas en tout cas on dormirait sans doute tous coller les uns aux autres. J’entendu sans trop de mal l’ordre que Blake avait donné aux deux médecins alors que j’étais à côté d’elle.

- J’ai bien fait attention à la garder au chaud, j’ai bien l’impression qu’il n’y a rien à déplorer.

Je souriais aux deux femmes alors que l’une d’elles s’occupait brièvement d’Elie avant de me la restituer. Une fois ce détail mis de côté, il fallait me fallait savoir avec qui j’allais passer la nuit. Lilou apparut alors dans mon champ de vision.

- Je suis bien contente d’avoir les pieds sur la terre ferme. Elie va très bien, je la garde toujours auprès de moi, pour maintenir sa température.

On voyait la petite tête de ma choupette dépasser de mon gros manteau rouge. Je la tenais au travers de l’étoffe. C’était tout un système pour la mettre là, mais j’avais pu compter sur l’aide d’Abel pour l’y remettre.

- Tu t’installes dans le même coin que nous pour la nuit ? Tu risques de te sentir un peu seule si Edwin prend le premier tour de garde.

J’attrapais alors une couverture qu’il était en train de me tendre avant de signer quelques mots à Victoria c’était compliqué avec une seule mains de libre, mais elle semblait comprendre que je voulais qu’elle vienne à côté de moi. Toujours avec la même main de libre, je l’enveloppais dans la couverture fraichement acquise. J’étais vraiment devenue sa mère sans vraiment m’en rendre compte. Je m’occupais d’elle en priorité et c’était comme une évidence pour moi. Je ne m’étais pas poser la question plus de quelques secondes.

- Merci Ludwig.

Je lui adressais un sourire amical avant de le regarder s’assoir un peu plus loin, il s’installer avec Voltaire et il semblait un peu plus apaisé que récemment. Il était suffisamment proche pour que je puisse lui parlait sans avoir à hausser la voix.

- Comment va Voltaire ? Ce n’est pas trop dur pour lui de rester immobile ?

J’étais vraiment intéressé par son canard, il semblait ne rien dire et être paisible. L’animal était toujours fidèle à lui-même de toute façon. J’avais parlé avec un ton maternel et protecteur, c’était souvent le cas c’est dernier jour, il devait s’agir d’un des nombreux contre coup de la maternité, enfin c’était ce que je supposais. J’avais toujours Lilou à mes côtés et je l’avais invité à s’assoir avec moi sur ce qui servait de lit. Je ne trouverais pas le sommeil tout de suite, alors à défaut, je resterais auprès de mes amis tout en surveillant la petite Elie. Un sourire illumina mon visage lorsque je vis passer Jefferson devant nous avec une bougie. Il m’avait également apporté une couverture, je n’avais pas besoin de chercher quoi que ce soit, tout le monde se plier en quatre pour moi.

- Merci tu es vraiment adorable. J’ai l’impression que tout le monde est au petit soin avec moi.

Je lui demandais de m’aider à m’envelopper dedans, puisque je ne voulais pas lâcher la main qui maintenait Elie en place. Il m’aurait fallu un long tissu pour la coller à mon ventre et malheureusement, je n’avais pas eu le temps de trouver ça avant de partir du chalet. J’aurais pu penser à décrocher un de mes rideaux, mais ça m’était passé complétement à côté et cela n’aurait sans doute pas été agréable.

- Ce n’est pas vraiment un miracle, parce que bon, je suis pas la vierge Marie quoi…

J’ajoutais un clin d’œil qu’il pourrait sans doute voire grâce à la luminosité qu’apportait sa bougie.