A l'idée lancée par John, suivis des ordres de Blake, tout le monde s'était activé. La grille avait pu être ouverte et déjà quelques membres du groupes entraient dans la résidence pour se mettre un peu plus en sécurité. Blake avait prit le volant du premier véhicule tandis qu'Elena se chargeait du deuxième. Arthur était resté dehors pour parer aux Coyotes qui se faisaient encore plus présents, bien trop. Essayant de rester au maximum concentré sur ma tâche, je tâchais de faire fi des sentiments qui me prenaient, de la peine qui enserrait mon cœur, les mettant dans un coin en m'en coupant quelques instants. Le temps que ceux qui restaient soient sains et saufs, en sécurité de l'autre côté du mur.

    Les deux véhicules rentrés dans la rue, je reportais toute mon attention sur les indications que me donnait John, ayant ouvert les fenêtres pour être certain de ne rien manquer. Les bruits alentours ne me permettaient pas d'entendre tout convenablement, mais ses gestes suffisaient. Approchant l'arrière du véhicule, je me stoppais net en comprenant que le mur était trop proche derrière pour espérer pouvoir encore reculer. Braquant le volant, je repartais doucement en avant. Un Coyote avait néanmoins réussit à passer à l'avant, s'engouffrant vers la résidence. Plus par habitude que par réelle réflexion, je repris mon arme à feu et tira rapidement. Une balle parti dans l'herbe, l'autre dans son épaule, le déstabilisant à peine, tandis que la dernière le toucha au crâne.

    Prenant une profonde inspiration, je lançais un regard à John, signifiant que j'étais prêt. Ne pas regarder autour, simplement faire ce qu'il y avait à faire sans craindre pour ma propre vie ; tout le monde était entré, seuls les dirigeants étaient encore dehors à essayer de repousser l'armée de morts. Plusieurs manœuvres plus tard et quelques égratignures sur la carrosserie, le camion était enfin positionné de sorte à ce que les Coyotes ne puissent pas entrer dans la résidence ; ou du moins seuls quelques uns, éparses, qui ne poseraient plus un réel problème une fois la grille refermée. Ouvrant tant bien que mal la portière, je descendais enfin du véhicule, me dirigeant vers John tout en lançant un regard à Blake non loin.

« Il ne reste plus qu'à espérer que soit suffisant. »

    Probablement que ça ne suffirait pas à ce que les morts ne changent d'avis et décident d'aller voir ailleurs, mais au moins cela nous laisserait le temps de réfléchir, trouver quelle marche il fallait suivre et pourquoi pas trouver un coin plus sécurisé que la rue.

J’étais contente de voir que pour Kass tout aller bien. Les moments que nous vivions actuellement étaient bien trop difficiles pour nous, mais nous étions encore en vie. Je me rappelais avec amertume de la première conversation que nous avons eue au stade et l’échange de maquillage que nous avions fait en pensant bêtement que tout ira mieux. On était vraiment trop conne à ce moment-là. Enfin, je lui répondais avec le sourire, sans doute un peu trop forcé pour être vraiment sincère, mais je savais qu’elle ne m’en voudrait pas pour ça.

- Je vais toujours bien voyons.

Après lui avoir posé une main sur l’épaule je disparaissais pour me rapprocher de l’entrée. Les voitures allaient arriver et je voulais vraiment retrouver ma petite. Je regardais les manœuvres de tout le monde et tuer d’un geste précis un mob qui tenté de rentrer à l’intérieur. Quand enfin la voiture où Izzy se trouvait finit par se stopper, je m’empressais de la rejoindre pour récupérer ma choupette. J’étais contente de la retrouver. Je ne voulais pas abuser de la gentillesse de la femme d’Arthur, mais j’étais capable d’aider alors c’était vraiment important pour moi.

- Comment tu vas ma belle, ta maman ne t’a pas trop manqué ?

Un sourire plein de sincérité et de fierté apparue sur mon visage, j’avais du mal à me dire que c’était ma petite et que c’était moi qui l’avais fait et pourtant. Je savais que les retrouvailles ne seraient que de courte durée, mais ça me permettrait de me reposer un peu avant de passer à la suite. Nous n’étions pas encore sorties d’affaire et la journée s’annonçait sans doute encore longue.

Les quelques minutes que j’avais passées avec ma fille avaient eu le chic pour me remontrer le moral dans mes chaussettes. J’avais l’impression qu’on était encore le même jour depuis si longtemps, toujours fatiguée, toujours affamé et toujours en train de se battre pour ne pas mourir aujourd’hui. J’espérais simplement que nous n’étions pas mardi. J’avais une haine envers ce jour c’était comme ça, je n’avais même pas vraiment d’idée sur la date alors à quoi bon se battre. J’avais laissé mon calendrier sur le mur du chalet et je n’avais plus aucun repère. Finalement, je laissais ma petite, il fallait que je retourne aider. C’est armé de ma dague que je repris la route des grilles pour me repositionner à côté de Kassandra.

D’abord en silence parce que je n’avais pas grand-chose de constructif à dire, il faut dire aussi que toute la force qu’on avait pourrait être utile pour se battre. Je plantais ma dague dans le crâne d’un mob qui tentait de se jeter sur moi comme s’il avait oublié l’existence du grillage entre nous. Je n’étais plus vraiment dégouté ni triste, c’était devenu un automatisme et c’était ça qui faisait mal. Je souriais presque avant d’ajouter avec ma bonne humeur légendaire.

- Il n’aurait pas pu rester mort ceux-là ? Ils doivent avoir du sang de Winchester dans les veines.

En vérité, j’avais besoin de raconter des bêtises, je ne voulais pas m’inquiétait pour Abel qui était parti en mission de reconnaissance avec les autres. Je savais qu’il était capable de beaucoup de choses, mais j’avais cette peur irrationnelle qui lui arrive quelques choses. Tant de couples avaient souffert depuis le début de cette aventure. Je ne voulais pas être la prochaine. Je pensais un instant à Hope que je n’aimais pas plus que ça, mais qui avait dû laisser son homme partir également.