Re: Event - When all Hope is gone

Elle ne savoura même pas cette nuit. Pourtant protégée par une grille, par les murs de cette énorme maison. Malgré que son corps soit, pour une fois, étendu sur quelque chose de bien plus confortable que le sol. Même si, la chaleur qu'ils avaient réussi à installer dans la pièce était beaucoup plus confortable que l'extérieur et même si elle avait pu remplir un tant soit peu son estomac, Blake n'avait pas réussit à véritablement dormir. Les images d'Abel, mis hors état de nuire par Tamara lui hantait la vue. La vision de son corps, qu'ils avaient préparé avec quelques autres membres du groupe pour le mettre en terre le lendemain matin, s'interposait entre chacune de ses pensées. Le lendemain ne s'annonçait pas plus facile.

Parce qu'elle savait que rien n'était fini puisque, de toute façon, rien de tout cela prendrait fin un jour. Mais surtout que leur tranquillité n'était pas encore assurée. Des maisons, il en restait à nettoyer. Des rôdeurs, ils devaient en rester encore plusieurs enfermés. Le risque que quelqu'un d'autre perde la vie était toujours aussi élevé.

Avec Arthur, Blake donna rendez-vous au groupe vers le milieu de la matinée. Certains ayant besoin de plus de sommeil que d'autres, il ne servait à rien de lever tout le monde aux aurores. Les traits tirés, les yeux gonflés par les pleurs qu'elle s'était autorisé une fois le groupe endormis, Blake salua ceux qu'elle avait manqué. Lorsqu'ils furent tous présent, la blonde, un cahier dans les mains, s'appuya sur Arthur pour grimper sur le véhicule abandonné devant la maison. « Je sais que la nuit a été pénible. » Commença elle, la voix encore marquée par l'émotion. « Je sais que vous êtes encore fatigués. Que le repas d'hier n'a pas été suffisant mais... » D'un geste de bras, elle désigna l'ensemble du quartier. « Nous avons réussi. Nous y sommes presque. » Blake fit une pause pour regarder l'ensemble. « Ces maisons seront bientôt les vôtres. Bientôt, nous pourrons nous reposer et... » Elle se mordit les lèvres un court instant. « réaliser vraiment que nous n'avons pas fait tout ça pour rien. Que nous les avons pas perdu pour rien. » .

La blonde se racla la gorge et leva le nez en direction des maisons. Puis elle baissa les yeux sur ses notes. « Dante, Arthur, vous allez vérifier la première maison. » Relevant les yeux, elle les posa sur une brune. « Elena. Avec moi. On nettoie celle juste à côté. » Levant le bras, elle désigna la maison N°3 et la N°4. « Marcus, Jake, David, Q., Christina, Jefferson et Lilou. Ces deux là sont pour vous. » Pour la suivante, elle ne releva pas les yeux. D'un geste derrière son épaule, elle désigna la maison juste à côté de celle où ils venaient de passer la nuit. « Alan, John. Celle-là. Et celle... » En se penchant vers l'avant, elle déploya son bras pour montrer le bout de la rue. « Celle du fond. » Elle fit une petite pause pour tourner sa page. « Les deux premières maisons. » Dit elle en désignant le côté gauche de la rue. « Logan, Walter, Garrett, Tamara, Kassandra et Lud. » Puis elle chercha Connor du regard. « Les deux dernières, devant nous, sont pour Connor, Ethan, Joshua, Robert et Daryl. » Dans un claquement, la blonde ferma son cahier. « Au boulot ! » Conclu la militaire.

En sautant du capot du véhicule, Blake resta deux minutes pour répondre aux quelques questions de l'équipe puis, finalement, elle se mit en mouvement. Elle eut seulement le temps de faire deux pas lorsque son regard croisa John, un peu plus loin sur le trottoir. Mais son regard ne vit pas que lui. Il vit aussi la petite brune prénommée Lucy en train de trottiner dans la direction de son ex-mari. Curieuse, elle observa la scène quelques secondes mais la colère qui lui brûla immédiatement les entrailles la poussa à détourner la tête et s'éloigner le plus rapidement. Elle refusait d'assister à quoi que ce soit venant d'eux. Elle refusait de les voir.

J’étais perdu. Simplement perdu… Je ne savais pas combien de temps, j’avais pleuré Abel la veuille, cinq, dix, quinze minutes ? Peut-être même que ça se comptait en heure, je ne savais pas. J’avais tout de même fini par quitter le corps d’Abel. J’aurais aimé avoir du fond de teint et du maquillage pour ne pas paraitre trop misérable aux yeux de Victoria, mais ce n’était malheureusement pas le cas. Alors je faisais avec, j’avançais à tâtons sans trop savoir où j’allais. Pleurer m’avait fait un bien fou et j’arrivais doucement à reprendre une constance un peu plus humaine, du moins c’était ce que je croyais.

J’avais récupéré mes filles, parce que oui, c’était devenu mes enfants, j’avais adopté Victoria maintenant et j’étais partie me coucher sans dire rien de plus à qui que ce soit. Je n’avais plus la force de parler, ma gorge était bien trop sèche pour cela. Je n’avais pratiquement pas dormi cette nuit-là, je m’étais contenté de rester coucher et d’attendre. Quand le petit matin était arrivé, je n’avais pas aidé pour l’enterrement d’Abel, mais j’étais restée présente. Sans parler, sans regarder ailleurs que le corps d’Abel. J’étais prête à aider, je ne pourrais pas rester le cul viser sur une chaise à faire la veuve en pleur, ce n’était pas mon genre. J’avais besoin d’action et d’aider, c’est sans doute pour ça que Blake m’avait donné un rôle.

Quand j’avais eu mon affectation, j’avais simplement hoché la tête. J’avais confié ma petite à Plutarch qui s’était blessé pendant que nous défendions le camp et qui n’aurait pas servi à grand-chose autrement. J’essayais de lui sourire en vain avant de le quitter pour rejoindre la maison de l’autre côté de la rue. J’étais partie devant sans chercher plus que ça. J’étais prête à me battre si nécessaire, mais visiblement Logan ne l’entendait pas de cette oreille. Il avait réussi à me convaincre de rester un peu en retrait le temps qu’il sécurise la maison. Je lui avais fait une grimace en guise de réponse. J’avais attendu sagement en bougonnant dans mon coin.

Finalement, une fois qu’il avait terminé de s’occuper de la première maison, j’entrais rapidement dedans. Ils allaient sans doute s’occuper de la seconde pendant qu’on fouillait celle-ci. J’avais choisi de disparaitre à l’intérieur sans prendre en compte Kassandra et Ludwig. Je les aimais, ce n’était pas le problème, mais j’avais du mal encore avec les autres. Je savais que je n’aurais pas la force de leur parler alors si je pouvais éviter leurs présences ce n’était pas plus mal.

Je m’étais dirigé au hasard dans la grande maison et j’avais trouvé une chambre, dans cette pièce, il y avait une cheminé et quelques bûches de bois entreposé à côté comme si quelqu’un avait prévu d’y faire un feu un jour. Je les ramassais l’air de rien et décidé d’aller les déposer à l’entrée de la maison. Pas la peine de transporter beaucoup de choses étant donné qu’on pouvait simplement les déposer à l’entrée et on pourrait voir ensuite tout ce qu’on a trouvé ensemble.

Non, la nuit n'avait pas été réparatrice. Les rares moments où il parvint à s'endormir étaient ponctués de cauchemars en tout genre qui finissaient par le réveiller en sursaut. Persuadé qu'une catastrophe allait leur tomber dessus. Trop angoissé pour oser se reposer, Ludwig avait fini par baisser les bras. Sa nuit, il la passa assis sur son lit, appuyé contre le mur, bras croisés, à fixer le sol béatement.

Il ne pleurait plus, Ludwig. Ses joues restèrent sèches, son regard vide et ses épaules lourdes. Il fut l'un des premiers levés, mais ne fit pas grand-chose de vraiment utiles.

Blake avait rapidement repris le contrôle de la situation. Elle non plus, n'avait pas l'air en forme, mais ce n'était sûrement pas le grand rouquin qui allait l'en blâmer. Le travail de la journée fut distribué, ce fut donc naturellement qu'il rejoint les maisons qu'elle lui avait attribué.

Il observa avec douleur Tamara entrer seule, une fois la maison nettoyée. À l'évidence, elle n'avait pas envie qu'on s'adresse à elle. Et, étant donné que Ludwig et Kassandra n'étaient pas de grands amis, lui aussi ferait ses recherches en solitaire. Il n'avait plus envie de faire d'effort avec la jeune femme blonde, et n'était clairement pas d'humeur à se prendre des réflexions ou simplement des coups d'oeil rabaissants. Probablement qu'elle non plus n'était pas d'humeur, mais il ne voulait même pas penser à ça. Juste éviter une possible source de stress supplémentaire.

Jetant un regard à Kass lorsqu'ils entrèrent, le libraire prit donc naturellement le chemin menant à la cuisine. Il commença immédiatement et avec un silence de mort à fouiner dans les tiroirs et les placards, et trouva assez simplement une jolie boîte de conserve qui eut le mérite de lui arracher une esquisse de sourire. Il la posa avec tendresse près de l'évier et reprit sa recherche. Dans le grand frigidaire, il ne trouva rien de consommable, mais ça ne l'étonnait guère.
Il remarqua par-dessus son épaule Tamara, à l'entrée, qui déposait quelques bûches. Et sans même la voir de près, il pouvait se rendre compte de son état intérieur. Même si elle faisait bonne figure. Et Ludwig aurait tout donné pour s'approprier une partie de sa douleur et la soulager un peu.

Elle avait écouté les directives matinales, encore à moitié endormi et embrumé par les récents événements... Un soutien visuel avait été porté à sa jeune amie, mais elle n'avait pas souhaité lui infliger n'importe quels mots. Rien ne pourrait de suite combler ce vide qui s'était comblé en Tam, ni en elle, ni en eux tous. Le regard de chacun était éteint, mais les mots de Blake étaient tout de même porteur d'espoir. C'était avec un regard un peu brillant qu'elle avait regardé la jeune femme porter son discours malgré tout ce qui s'était produit, malgré toutes les pertes qu'ils avaient subis. Kassandra resta silencieuse, portant un regard autour d'elle, elle attendit qu'il y ait du mouvement pour se déplacer vers la maison 7 où se dirigeait son propre groupe. Tam passa près d'elle et Ludwig comme une ombre, elle ne releva pas car elle comprenait sa réaction, elle l'acceptait. Pour ce qui était de Ludwig, elle ne lui adressa qu'un bref regard avant d'entrer à son tour dans la maison. Walter, Logan et Garrett s'étaient occupés au préalable d'éliminer les rôdeurs présents sur leur passage, ce qui rassura quelque part la blonde... Une chose de moins à faire... Fouiller, prendre le temps d'analyser les lieux, c'était une chose qui était à sa portée malgré sa fatigue psychique et physique...

Elle ne suivit ni Tam qui semblait vouloir rester seul, ni Ludwig qui cherchait sûrement à l'éviter, elle alla tout droit, vers un premier placard. Si c'était une grande penderie ou un sas où pouvait être entreposer des aliments, elle ne le savait pas encore. Elle tira sa lampe et l'allumant devant son nez, passant le faisceau lumineux sur les étagères. La porte grande ouverte, elle laissait son corps se fondre dans la masse noire. Son regard se porta sur une conserve posé là, seule et unique... Comme si quelqu'un l'avait mise ici pour qu'elle tombe dessus, comme une belle surprise. Une conserve ne suffirait pas à nourrir tout le monde, mais pour l'instant, c'était mieux que rien. Elle attrapa la dites conserve qu'elle tourna pour voir l'étiquette de plus près. Des haricots. Elle aimait bien les haricots. La boîte fut lentement déposer à l'extérieur alors qu'elle continuait à fureter sur les étagères. Elle voyait sans vraiment voir, un peu ailleurs, perdu dans de sombre et triste pensée.

Le lendemain matin, la neige avait déjà recouvert toutes traces de leur passage, Jefferson avait peu dormi, il ne devait pas être le seul, mais ces quelques petites heures avaient été l'occasion de reposer quelques muscles endoloris et relacher un peu la pression, ça et le repas modeste d'hier soir, c'était pas suffisant pour le tirer du lit, encore un peu groggy mais bien conscient que ils n'étaient pas encore au bout de leur peine. Emmitoufflé dans son écharpe et le bonnet toujours vissé sur la tête, il écoutait Blake, celle-ci tâchait de garder le cap, même si son visage ne mentait pas, la pauvre, ils étaient tous marqués définitivement par ces derniers jours, et la perte de chacune des personnes qui n'étaient plus à leur côté aujourd'hui, mais il fallait rester positif, et garder un esprit de cohésion, de communauté, viser tous ensemble le même but. Faire de cet endroit leur refuge. Le canadien était assez lessivé lui aussi,

Son affection et les deux maisons qu'il allait devoir investir dans sa tête, alors il n'y avait rien à craindre pour eux, il rejoint alors Quinn, Lilou et Christina, les saluant pour qu'ils se réunissent. " Bonjour." leur dit-il en leur souriant poliment "Alors … Jake, David et Marcus semblent avoir débarassé l'endroit des rôdeurs, on a qu'à se séparer en deux groupes en arrivant devant les maisons d'accord ?" il commença alors à se mettre en route, passant une première maison, avant d'arriver devant la Numéro 3, qu'on lui avait assigné, une belle bâtisse une avec deux grandes colonnes, une entrée de garage, deux étages, 4 ou 5 pièces visiblement.

" Christina, allons y ensemble. » dit-il avant d'avancer vers la porte de la maison, il ouvrit alors la porte, et l'invita à entrer " Je t'en prie... " il entra à son tour " Wouah ! c'est sympa comme tout ici t'en penses quoi ? ... Je te laisse ce côté " lui dit-il en partant vers la gauche, visiter une première pièce, il parlait toujours assez fort pour qu'elle l'entende " On pourra s'installer bientôt c'est cool non ?" dit-il en entrant, refermant la porte derrière eux. Dans une première pièce qui devait servir de bureau à l'époque, il ne trouva rien de particulier, les meubles étaient renversés, et des papiers traînaient partout. il referma alors la porte, l'autre pièce était un débarras, et devant, il trouva au sol un petit bac avec plusieurs bouteilles d'eau, il se saisit alors de celui-ci " J'ai trouvé de l'eau ! " … Il se saisit alors du bac et fit demi-tour … " Christina ? Ca va ? " … Il prit alors une bouteille qu'il ouvrit pour boire quelques gorgées, la jeune femme qui l'accompagnait ne tarda pas à revenir " Tu en veux ? Il y en a une quinzaine, nos premières ressources... " lui dit-il en lui tendant la bouteille en souriant " Il en faut peu pour être heureux... hein ? " dit-il en riant, prêt à la suivre pour visiter le reste de la maison, peut être l'étage ? " Où tu voudrais être, là, maintenant ? Même en transit ? Enfin... Sans les mordeurs quoi.. Il avait envie de rêver un peu... Un peu d'eau ... Et un peu d'espoir , de jolies images...

Le sommeil. Voilà bien un luxe que le sergent McLeod n'avait pas pu s'offrir cette nuit là. Pour lui dormir ne pouvait-être conjugué avec la perte d'Abel, et la douleur que Tam devait ressentir. Il resta ainsi simplement allongé, reposé à défaut d'être endormi, jusqu'à finalement sombrer pour deux heures, presque trois.
Le réveil fut compliqué. Un rude retour à la réalité, qui lui sautait à la gueule. Ses premières pensées allèrent à Abel. Le temps de se dire que oui, c'était réel. Et irréversible.
Il était debout avant les autres, déjà prêt à retourner au combat. Et s'il devait y en avoir un, il serait sûrement le dernier à livrer. Ils avaient réussi, comme disait Blake, il ne leur restait plus maintenant qu'à disputer ce territoire aux rôdeurs qui le peuplaient peut-être encore.
Il fut assigné à la première maison, en compagnie de Dante. Un bon binôme, pensa-t-il. Aux yeux du sergent, l'homme avait déjà prouvé sa valeur plus d'une fois. Certes, Arthur allait devoir composer avec son caractère et son dégoût de l'autorité, mais ça il l'avait déjà fait.

Quand le dernier ordre fut donné, Arthur se mit en route vers son objectif, en compagnie de Dante. Quoi qu'il puisse se trouver dans cette demeure, derrière la porte qu'il fixait déjà d'un regard déterminé, ils allaient triompher. Arthur se jura de veiller sur son coéquipier autant que sur sa propre vie. Non pas qu'il s'était soudainement découvert une affection particulière pour Dante, même s'il l'appréciait tout de même.. Il voulait simplement que pour une fois dans leur exode, tout se passe bien. Sans problème, sans erreurs, sans larmes ensuite.

" On y va méthodiquement. Je veille sur toi, tu veilles sur moi. On entre là dedans à deux, on en ressort à deux mon pote. Parce que j'en .. peux plus de perdre des gens. Alors on se concentre, okay ? On se.. concentre.. "

Il souffla ce dernier mots dans un soupir, les yeux fermés. Les mots qu'il adressait à Dante étaient tout aussi bien destinés à lui-même. Comme s'il était son propre conseiller. Comme s'il avait besoin de se rassurer, aussi. Car après tant de pertes, Arthur doutait de ses capacités à protéger le groupe... Et même à se protéger lui-même.

" T'es prêt ? "

Il ouvrit ensuite la porte et passa en tête, le couteau dans la main, et acheva immédiatement le rôdeur qui traînait à l'entrée. Il l'accompagna dans sa chute pour qu'aucun bruit n'alerte ce qui se trouvait dans cette demeure. Comme le second rôdeur, un peu plus loin, dont il chargea Dante de l'exécuter.

En descendant, j’avais lancé un regard à Ludwig. Je sentais que la tension était à son paroxysme dans cette maison et j’avais l’impression que c’était ma faute. Intérieurement, je m’en voulais, je ne voulais pas devenir une de ses personnes que le deuil rendait aigrie. Je ne voulais pas transmettre mon malheur aux autres. Ce n’était pas moi. Je n’étais pas comme ça ! Ce n’était pas comme ça qu’Abel m’avait aimé et c’était une honte d’agir comme ça.

Je devais être ce rayon de soleil qu’il aimait, c’était comme ça que je devais lui être redevable. Je me frottais les yeux, la fatigue était bien présente dans mon petit corps, je devais sans doute tachais d’améliorer les choses. Cette situation me rappelait amèrement quand j’avais essayé d’améliorer les choses entre Abel et Buzz… Cela me semblait beaucoup trop dérisoire maintenant que les deux n’étaient plus parmi nous aujourd’hui. J’avais perdu trop de monde hier. J’avais peur de ne plus être capable de sourire, j’avais peur de ne plus être capable de quoi que soit en réalité. Je finis tout de même par m’avancer dans la cuisine ou Ludwig se trouvait sans pour autant parler.

Les raisons qui m’avaient poussée à faire ça étaient simplement inexistantes, mais pourquoi pas. Je n’avais rien dire à Ludwig, je ne savais même pas s’il allait me parler. Je préférais rester silencieuse, j’avais fait le premier pas en sa direction d’une certaine façon. J’espérais que Kassandra ne m’en voudrait pas pour ça. Je n’étais pas vraiment en état de réfléchir sur mes actes, Ludwig m’avait regardé et j’avais capté un truc dans son regard qui m’avait fait avancer, maintenant, j’étais dans cette pièce silencieuse à côté de lui. C’était sans doute un peu pesant comme ambiance et je m’en voulais. J’avais le regard fixé sur mes mains qui fouillaient, je tombais nez à nez avec une boite de conserve ce qui était une bonne nouvelle pour le groupe.

- J’aime bien cette maison, le sept ça a toujours été un bon chiffre pour moi.

En vérité, je n’aimais pas cet endroit. Je le détestais de toutes mes tripes, mais cette maison, c’était moins pire. Oui, ce n’est sans doute pas la meilleure façon d’exprimer mon ressenti, mais pourtant c’était ce que j’avais envie de dire maintenant. J’avais parlé avec ma voix tout aussi brisée, comme si mes cordes vocales refusées que je m’exprime. J’espérais surtout qu’il ne jugerait pas trop le ton de ma voix et tâcherais de répondre un truc, même débile, surtout débile. J’aurais bien aimé croisé Connor et une de ses blagues débiles…