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katheryn 'kay' gibson - between iron & silver

Mar 9 Mai 2017 - 0:41


KATHERYN (KAY) GIBSON
35 ans américaine policière TRAVELERS

i've got a war in my mind


Explique ici le caractère actuel de ton personnage.

Dure. Droite. Directe. Presque antipathique. Il est difficile de comprendre au premier abord comment Gibson est, ce qu’elle pense. Elle projette une image opaque, une femme forte d’esprit.  Sans être nécessaire discrète, elle reste solitaire dans un monde qui est devenu dur, ouvertement plus violent. Elle fait du mieux qu’elle peut, dans un monde qu’elle croit définitivement indifférent au sort des gens ordinaires. Son sens de la justice s’en est trouvé noirci, comme à jamais teinté de ces nouvelles notions. Elle ne respecte plus entièrement ce qu’elle représentait avant. En terrain hostile, elle est devenue renfermée, rancunière. Elle ne fait plus confiance ou très peu.

Kay compense en étant perspicace et elle peut même se prouver audacieuse, surtout en situation de crise. Mais, supposons qu’elle a une longueur d’avance, comme elle a été au sein de la police. Elle est restée méfiante et entêtée. Une nature jamais domptée complètement, un sens du ressentiment maintenant exacerbé.

Son instinct lui vient d’observer longtemps. Katheryn est scrupuleuse, curieuse, elle l’a toujours été.

Aujourd’hui, cela vient parfaire à sa diplomatie - une stupéfiante qualité qui va et qui vient, qu'elle s'est senti obligée d'entretenir: trop de situations à négocier, trop d'émotions au creux des sacrifices demandés. Katheryn évite généralement les confrontations et obtient des informations. Ça lui est pratique, comme elle n’a pas tendance à s’emporter, à avoir un comportement trop impulsif. Toutefois, que personne ne la sous-estime, elle n’est pas non plus calme. Elle est davantage critique qu’avant.

Gibson survit comme elle peu et de la manière qu’elle exploite le mieux. Katheryn calcule, dans son éternel réalisme, qui tourne bien souvent au pessimisme. Elle rationalise, trop sérieuse.

Elle a ses penchants humoristiques ratés, son ton sarcastique, quand elle parle. Visiblement, elle est restée blessée, malgré tout l’effort qu’elle met à être (ou paraître) rationnelle à chaque jour. Elle s’empêche de tomber dans la sentimentalisme, dans la tristesse. En contrepartie, il lui reste le côté mélancolique. Mais ça, Katheryn ne le dit pas et elle ne vous le dira jamais. Ça se voit, l’espace d’un instant.


and blood on my hands


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C'est bancal, banal. Elle est une ancienne banlieusarde du Nevada. Elle a l'habitude aux narcotiques, aux escrocs. L'habitude des grand espaces, des produits rares. L'habitude au glamour, puis aux coups de feu. Ça paraît, sans doute. C'est le ton un peu désabusé, la voix qui se brise, du fond de sa gorge. Une flic, maintenant. Presque. Ancienne détective, plutôt.

Un corps rectangulaire, svelte - mais rien d'extraordinaire. Un profil féminin, des lignes sans genre. La démarche qui manque de raffinement, qui excelle en apocalypse post-moderniste.

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Supposons qu'avant, elle représentait un certain archétype. Le blouson de cuir, le débardeur déglingué. Le chemisier, mal repassé. Le jean, troué - pas par choix, maintenant. La tête, les cheveux mi-courts. Maintenant, qui ondulent, l'humidité méconnue. Les bagues, les joncs sur mes doigts - les gens qu'elle a connu. De près, de loin. Les gens qui sont morts. Un compte à rebours jusqu'à 10. Six, maintenant. Un arsenal métallique qui orne ses doigts, la rende stylisée presque.

Les mèches rebelles, improvisées, un soupir jamais loin de ma mâchoire trop serrée. C'est bancal, banal.

Un mètre soixante-dix d'incertitude constante, un couteau auparavant caché dans la botte- maintenant plus près, à la taille. Un BM Presidio, noir, tâché. Le glock de service est épuisé de balles. L'emballage athlétique est esthétique mais sans plus - pas de muscles, seulement des semelles qui tiennent à un fil, une peau rougie, des ongles sales. L'ensemble taché de boue, normatif.

Ça paraît sans doute qu'elle a été flic. (C'est la démarche, sans doute.) Il lui reste mon badge. Il ne lui reste pas grand chose

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a storm is coming

2017
Seattle, Washington


Katheryn est une fille sans parents, une femme qui n’a pas d’attaches. Elle vient de loin: elle a perdu. Perdu son job. Perdu ses parents, ses collègues. Elle a perdu chemin. Le chemin a été long - et le retracer est toujours pénible.


Mars 2001
Reno, Nevada - San Francisco, Californie


Katheryn a vécu jusqu’à ses dix-neuf ans dans une banlieue confortable, dans le nord-ouest du Nevada. Troisième ville en importance dans cet état, Reno est un endroit taciturne, où son père exerçait le métier de policier depuis vingt-sept ans. L’exploitation minière et les casinos de bonne fortune sont fréquents : c’est un paysage hétéroclite, saugrenu.

Très jeune, une affinité entre son père et elle s’est développée. Son père lui permettait des choses lorsqu’elle était enfant. Son père lui a permis des choses étant adulte. Son père, John, la traitait comme son égal. Alors qu’elle l’embêtait plus jeune sur son type de travail, comme sa mère, elle a appris à l’admirer, puis le respecter pour son travail. Elle trouvait son service honnête. Elle trouvait sa pratique noble. Mais outre ces éléments, c’était le sentiment de rétablir la balance qui l’attirait. L’idée de pouvoir rétablir la force du pouvoir. L’idée de pouvoir faire du bien.

Quand elle a annoncé à ses parents qu’elle avait été acceptée à l’académie du SFPD, sa mère, Meredith a été brisée par la nouvelle. John est resté aux côtés de sa femme et a tenté de la consoler. Katheryn s’ouvrait sur un autre monde, plus libéral, lointain. Elle voulait devenir détective. Affranchir ce que son père accomplissait à chaque jour. Voir plus loin.

Alternativement, elle allait y rencontrer Jane. La fille d’ailleurs, la fille anonyme. La personne qu’elle n’allait pas mentionner à ses parents. Pas tout de suite. Elle allait profiter d’un once de liberté, des miles qui la séparait des casinos qui la répugnait et des crimes qui y régnaient. Elle allait devenir détective.


Septembre 2007
Los Angeles, Californie


Les dossiers allaient s’accumuler. Le quotidien allait s’installer. Au départ assignée à des tâches administratives, elle a pu être mise à l’épreuve dans un cas d’agression à main armée. Puis, plusieurs cas d'agressions de gangs de rues dans les quartiers plus pauvres.  Elle s’est ensuite dirigée vers l’unité des narcotiques - par hasard, par besoin de se prouver.

Moins hostile que le Nevada, la Californie était un endroit propice où Gibson allait exercer pendant quatre ans son métier, en premier comme apprentie - puis à titre officiel, dans la région de Los Angeles.  Elle allait réussir, s’affranchir. Devenir détective. Elle allait vivre avec Jane. Jane Doe, la fille inconnue, le corps non-identifiée par sa mère. L’amie de facto qu’on allait inviter à la célébration du Thanksgiving. Meredith restait froide et réfractaire. Sa mère lui posait des questions sur leur avenir, sur la possibilité d’avoir des enfants. Elle se butait constamment aux sourcils froncés de Kay, à sa mâchoire serrée et les injures retenues dans sa gorge. Jane la retenait d’un revers de la main, ne voulant pas de confrontation additionnelle entre les deux. John était de plus en plus silencieux, souvent dans un coin. Il avait pris une retraite anticipée: il avait arrêté de travailler.

Son père restait à la maison. Son père avait changé, rapidement, dramatiquement. C’était des oublis, au début. Une désorientation dans le temps et l’espace. Ça l’a grugé, puis avalé entier.

Autant Meredith ne voulait pas entendre que sa fille aimaient les femmes, aimait Jane, elle ne voulait pas non plus admettre la maladie de son mari. Elle allait rester butée à ça.

C’était bien le seul point en commun entre Meredith et Katheryn: l’entêtement.

[...]

Jane voulait savoir, voulait demander à Katheryn ce qui s’était passé avec son père. Les réponses de Kay étaient évasives et décevantes, au départ. Pleine de cynisme, elle avait l’impression de panser de vieilles blessures et des rengaines avec sa mère, elle ne voulait pas élaborer.

Jane: "Sérieusement, Kay - pourquoi vous ne parlez jamais de lui? Je comprends qu’elle ne m’aime pas, qu’elle ne comprenne pas pour nous deux, mais… ça?" Exaspérée.
Katheryn: "Elle n’aime pas ce qu’on mon père est devenu." Triste.
Jane: "Qu’est-ce qu’il lui est arrivé, bordel? Merde, Katheryn, réponds-moi!" Jane s'énervait, à force de ne jamais avoir une réponse satisfaisante. Un long silence. Un regard qui se détournait.
Katheryn: "Il a arrêté de travailler, puisqu'il… il ne se souvenait plus. Il avait de la difficulté à rentrer à la maison, à Reno. Il avait des problèmes… à remplir des rapports. Il ne se souvenait plus. Il… Il a l’Alzheimer." Le ton bas. Jane qui veut s'excuser. Moi, qui continue. "Je ne sais pas pourquoi, mais ma mère pense que c’est tabou. Elle refuse de me dire comment il va. Elle ne veut pas me faire savoir.  Elle pense qu’il est une cause perdue. Comme nous. "

Meredith pensait que c’était temporaire. Que ça n’allait pas durer. Qu’elle pourrait ravoir son mari. Qu’elle pourrait ravoir sa fille, comme elle l’imaginaire. Que la vie allait redevenir comme avant.


Octobre 2008
Los Angeles, Californie


Dans la nuit, Katheryn allait recevoir un appel. Elle était au travail. C'était impersonnel.  "Votre père-" Les traits qui se durcissaient, dans son visage, encore jeune. Elle n’aimait pas ce qu’elle ne pouvait pas contrôler: notamment, le dépérissement de son père. Lorsqu’il est entré à l’hôpital d’urgence.  


Décembre 2008
Reno, Nevada


Les allers-retours à Reno allaient se multiplier, se rapprocher dans le temps. Les absences de plus en plus longues du travail allaient devenir plus marquées. L’ascension au sein de la police de Los Angeles allait être interrompu. Si au départ Katheryn s’absentait durant un long week-end, les billets d’avion commençaient à devenir de plus en dispendieux et les dossiers n’arrivaient pas à être traité efficacement.

Son père dépérissait grandement, à chaque mois depuis plus d’un an mais particulièrement depuis son entrée à l’hôpital. Une maladie troublante, qui lui faisait oublier qui était sa fille. Entretemps, la vie amoureuse de Kay a en écopé et c’est devenu une cause perdue, entre Jane et elle. Meredith et John, ses parents qui vieillissaient les deux, mal. L'entêtement de sa mère - l'avancement de la maladie chez son père. Puis, sa mort précoce, due à une pneumonie. Un virus con.

Elle allait perdre tout - avant.


Mars 2008
Reno, Nevada


La tableau brossé est grossier, un peu pathétique. La mort de son père, la rupture qui tourne mal, l'emploi qui ne colle pas au LAPD et elle qui retourne vivre chez ses parents à 27 ans. Katheryn perdait tout ce qui lui était plus cher et elle avait besoin d’un temps nécessaire à en faire son deuil.

Pendant plusieurs mois, à temps partiel, Katheryn est patrouilleuse à la police de Reno. Rien d'excitant, mais quelque chose qui passe le temps. La seule chose qu'elle trouve qui peut lui convenir, contenu de sa formation.

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Octobre 2008
Las Vegas, Nevada


"Le travail t’aura."

La première année passée au Crime Division à Las Vegas se résume à l'hostilité affable de collègues antipathiques à sa cause. Katheryn faisait partie de l'escouade de base à Las Vegas, la plus populaire: celle qui s'occupait des vices et de la délinquance quotidienne d'une ville maudite par trop d'alcool et d'argent. Elle n'allait jamais retrouver son titre de détective.

"Tu verras."

Un milieu misogyne, certes mais où Katheryn n’avait pas d’attaches, où il était plus facile de repartir de zéro. Loin de sa maison, Reno, loin de ses études, à San Francisco et loin de son ancien lieu de travail, à Las Vegas. Elle a dû se rabattre pour être policière, à défaut d’avoir son diplôme au Nevada pour être détective également. C’était un moindre mal, contenu de son historique. Elle était reconnaissante de ne pas faire de patrouille.

Les escroqueries liées au jeu, au hasard et aux casinos truqués était fréquent. Des prostituées sur la Strip, des fraudes faciles passées aux touriste, et parfois, les meurtres sordides arrivaient aussi.


Mai 2010
Las Vegas, Nevada


Ça changeait de la superficialité de Los Angeles. C'était plus animé qu'à Reno. C'était un rodéo, le Far West. Une mare humaine - et les conneries qui venaient avec.

Entre-temps, elle avait continué de faire les allers-retours à Reno. Non plus rendre visite à son père - mais à sa mère. Par nécessité, par habitude. Lentement, elle reprenait contrôle sur son existence.


Décembre 2013
Las Vegas, Nevada


"Une autre?" Paul Jones lui fait un clin d’œil, il est attentif. Il est son partenaire; les deux ont travaillé ensemble les trois dernières années. Le bar choisi entre eux, pour célébrer Noël. Quelques autres collègues auquel ils s’étaient acclimaté. Le faux couple qu’ils paraissaient, les deux presque à l’aise avec l’autre, sincères. Kay lève une main dans les airs, sa bouche entrouverte: "Tu connais mes désirs les plus profonds." Une pause, puis un rare sourire. "Oui, une autre." Elle lui tends sa bouteille de bière, vide.

Premier Noël loin de leurs parents leurs engrenages familiaux ; encrassages généalogiques. La musique kitsch, le ton mélancolique, l'intimité d'un instant dans un bar relativement anonyme, loin de la Strip. Une presque amitié et le travail aidant, leur voiture partagée pour faire les allers-retours nécessaires. Les confidences, rares, entre eux mais cette confiance, palpable. Lui, sa sensibilité, son pragmatisme. Elle, sa no-bullshit attitude. Un des seuls à la tolérer. Un des seuls, bon.

"Tu veux ton pourboire maintenant?" Un billet entre les doigts de Katheryn, sa manière de le remercier. A toast. "Joyeux Noël, Kay." Il est plus compatissant qu’elli. Mais elle l'apprécie, même silencieusement. "Joyeux Noël, Jones." Le verre qui cogne. Son whisky à lui. Sa bière à elle. La jolie paire.

[...]

Sifflements à travers la musique - leurs collègues, cons, s'amusent à s'imaginer l’union Gibson/Jones, qu'ils pensent imminente. "Fuck off!" Elle lance, les joues rouges. Elle est pintée, saturée, bourrée - Paul aussi, d’ailleurs. Jones lui souri en coin, puis l'observe, lui fait signe. Elle hausse un sourcil. "Elle t’attends, je crois." Katheryn est heureuse, un rare moment. She’s gay, gay, gay. Elle hésite, ne se retourne pas immédiatement. "Pas du type à danser, j’espère?" Katheryn demande. Paul rit, l’ignore - puis s'en va.

Un premier one night-stand à trente-et-un ans pour Katheryn. Libérateur, un peu - maladroit, certainement - mémorable, pas tellement ; mais drôle. C’était bien, c’était drôle. C’était un premier bon Noël depuis longtemps.



on the highway to hell


Explique ici l'histoire de ton personnage depuis l'épidémie.

Mai 2017
Tacoma, Washington


Le seul avantage qu’elle avait, c'était son analyse des scènes de crimes, son scepticisme ambulant, ses jambes à son cou et son arme de service. Une formation qu’elle avait prise pour acquis. Un emploi, qui contrairement à ce que les émissions télévisuelles faisait penser, était plus bureaucratique et plus analytique que réellement physique.

Elle avait perdu son partenaire, elle avait perdu sa mère. Elle avait perdu. Elle s’était perdue. Elle s’était rendu ici. Au nord, plutôt qu'ailleurs.

Septembre 2015
Las Vegas, Nevada


Décliné sur quelques semaines, des événements isolés, sans liens apparents se sont produits. Las Vegas, comme d'autres villes d'importance aux États-Unis, allait subir un sort sordide puis exponentiellement dangereux, insurmontable.

Une drôle de loterie.

Les premières nouvelles furent enregistrées et relayées ailleurs sur les médias sociaux, en périphérie. La presse s’en donnait à cœur joie. Des événements isolés. Des accidents. Le ton sensationnaliste, les titres marquants. Les États-Unis en fureur. Le rêve américain sur fond terroriste, ton affolé.

Entre-temps, Kay s’est affairé au boulot, aux enquêtes. Elle n'y croyait pas.

Octobre 2015
Las Vegas, Nevada


Les premières victimes ont été rapidement infectées. La bactérie a été qualifié de particulièrement virulente. L’expert coroner dans l’état du Nevada a signalé les effets néfastes sur le système nerveux du virus. En quelques jours, le couvre feu obligatoire allait passer. Il y aurait renvoi des touristes internationaux en priorité puis aux américains deux semaines plus tard afin d’éviter davantage de victimes.

Le département de police à Las Vegas a eu une formation des membres des troupes armées à la troisième semaine. A fucking shitshow. La routine du travail a été réorganisée. Déjà, le maire de la ville avait soumis un message aux dirigeants de l’ordre pour toutes les patrouilles.

"Peu importe ce qui arrive - restez calmes. Alertez l’armée. Nous avons de l’aide médicale à notre portée."  

C'est à ce moment que le chef de police du comté a assigné Jones et Gibson à un poste de surveillance.

Un barrage a été érigé le long de l’Interstate 15, encerclant l’Université du Nevada et englobait les principaux casinos. Le travail était débilitant - l’ordre de rentrer chez soi, le temps que la contagion soit contrôlée, qu’un vaccin soit élaboré. On parlait de Washington, on signalait les actions multiples des ambassades et le maire travaillait d’arrache-pied. Pendant ce temps, les casinos offraient les end-of-the-world-bet. C’était gagnant-gagnant, on disait. Le casino offrait plus pour moins. Le coup marketing, l’ode à la post-consommation. Théoriquement, la police supportait les casinos puisque les entrées et sorties étaient sous haute surveillance. Bullshit.

[...]

Jones: "Tu en penses quoi?"
Katheryn: "J’ai vu du meilleur travail en relations publiques." Un soupir, un rire. Mélange incongru - la fin du monde en pause, un moment.

Jones: "Tu sais comment ils tuent les infectés?"
Katheryn: "J’ai entendu ce qu’ils font, à l’armée. Une balle dans le crâne."
Jones: "Quoi - et tu penses qu’on devrait faire ça?"
Un haussement d'épaules, un regard qui se perd. Kay ne savait plus, la conversation plus comme un bruit de fond qu’une réelle confession.  Les instructions du corps militaire étaient partielles. Bad news. Sad news. Always.

Katheryn: "Je ne crois pas en eux."

La contagion a été plus lente - mais exponentiellement plus dangereuse à Las Vegas. Jones et Gibson ont été confiné au poste de police pour continuer leur travail, l’état saisissant leurs dossiers, leur disant de s'occuper des cas présents, des situations quotidiennes demandant leadership et organisation. Ils étaient aux premiers sièges de la scène, ils étaient sceptiques de l’approche gouvernementale. L'armée autant que le gouvernement calculaient en statistiques et en probabilité.

[...]

Jones: "Ce processus, c’est aléatoire, c’est le destin, c’est n’importe quoi… "
Katheryn: "Comme le calcul stochastique."
Jones: "Quoi?"
Katheryn: "Penses-y comme des variables arbitraires. Vegas, ce n’est pas juste ça, en fait?"

[...]

Évidemment, l'armée et le gouvernement se devaient de leur en divulguer plus qu’au public. Ce n’était tout de fois pas assez. Jamais. Never enough. Et évidemment, effectivement, éventuellement, une attaque touchant une dizaine de patients à l'hôpital Desert Springs ne put être contenu. Les deux policiers étaient à moins d’un demi-mile de là, plus ou moins. Jones et Gibson n’ont rien entendu. Travail débilitant, quinze heures d'affilié. L’armée avait brouillé les ondes radios. Bullshit. Seize civils ont été tués. Bad news, sad news.

On rapportait le calme des autorités. Le rapport officiel n’avait pas mentionné que, des seize personnes tuées, trois étaient seulement au mauvais endroit, au mauvais moment. Que ces personnes n'étaient pas infectés mais bien victimes. Victimes des infectés. Victimes de l'armée. Le rapport officiel avait omis d'émettre le chaos du moment.

La presse allait le mentionner le lendemain - puis, les ondes allait se régulariser, sous ordre pénal, sous injonction martiale, sous la menace juridique. The Damned 16: How did we let this happen? Les profils et pages d’actualité en ligne allaient progressivement devenir automatisés, relayant des informations de plus en plus rassurantes, le ton critique absent. L'histoire allait mourir d'elle-même puisque d'autres attaques allaient se produire. L'armée et la police devait improviser.

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Katheryn allait regretter de ne pas avoir prévu retourner à Reno avant. Aller voir sa mère.

[...]

Alors que Jones et Gibson avaient reçu leurs papiers pour affecter une station balnéaire plus à l’Est, à Henderson, ils avaient échappé au dénombrement final dans les dernières vingt-quatre heures effectives. Ils avaient entendu parler de la sécurité à la fois excessive et laxiste, de l’expérience relatée par certains suspects et civils dans leurs gardes intermittentes. Des citoyens trop près de certains autres, malades. Leurs collègues, partis jouer les héros, maintenant confiné à des taudis où ils n'aidaient plus les civils mais contrôlaient davantage les infectés, entassés dans des bâtiments isolés.

Ils avaient entendu parler du nord. Pas d’ondes radios trafiquées par l’armée. (ou d’autres groupes, pour maintenant.)  De manière préventive, Katheryn avait passé un coup de fil à sa mère. Thanksgiving semblait loin - même à quelques semaines. Pour la première fois, elle lui manquait.  

Katheryn était habitué à l’I-80. Jones, moins. Ils s’étaient mis d’accord qu’ils allaient parcourir le trajet en évitant les barrages, les contrôles. Ils pensaient que ce serait plus utile de trouver du travail ailleurs. Ils pensaient que ça allait se résoudre après l’hiver. Ils pensaient que, peut-être, ailleurs, ils avaient une chance.

Jones: "C’est quoi, à 500 miles?"
Katheryn: "Un peu moins. Ce sera faisable, je crois."
Jones: "Qu’est-ce que nous avons à perdre, Kay?" Le sourire en coin, joueur - mais l'espérance, dans son discours, ses questions.

[...]

Gibson voulait rejoindre sa mère, la protéger. La résidence où elle habitait semblait encore en bon état. C’était calme, encore le matin. Paul était resté dans la bagnole, un rectangle de taule encrassé de sable et de moustiques écrasés dans le pare-brise. Il fumait, il l'attendait.  

Meredith manquait à sa fille. Quand une adjointe à l’accueil a reconnu son nom signé dans le registre, elle l’a rejoint alors qu’elle allait prendre l'ascenseur. “Désolé - em! Désolé, madame. Madame, mademoiselle Gibson!”

Katheryn n’a pas pu sauver sa mère de l’épidémie. Elle était morte il y avait quelques jours. Dans son sommeil. C’était inoffensif. Ça aurait dû apaiser Kay.

Le testament, l’enterrement et les vœux que Meredith avait émis des années avant, à la mort de son mari ont été retardés puis abandonnés. La mère de Kay aurait voulu un enterrement en mai, à sa fête. Elle aurait voulu le printemps, le temps nouveau, la nouvelle saison.

La tristesse a tardé, sur le coup de la nouvelle. Gibson était frustrée. Kay, son ton bas, alors qu’elle allait retourner voir Jones, lui prendre sa cigarette, et lui faire dos. "Rien à perdre maintenant." Elle acquiesça finalement, quelques jours après leur entente tacite, leurs bons plans de fin du monde.

[...]

Quelques jours plus tard, alors que Jones et Gibson s'installaient provisoirement dans l’ancienne maison où elle avait grandi, à Reno, ils allaient découvrir devant eux - pas par les médias, pas par la bouche de leur collègues - quelqu’un d’affecté, visiblement malade. Un infecté. Quelqu’un qui rôdait dans la maison, quelqu’un dans l’ancienne chambre de ses parents.

Gibson, ébranlée par la mort de Meredith, en état second. Gibson, qui ne pensait plus au virus, un instant. Gibson qui s'approchait. Gibson qui voulait se confronter à quelque chose, crier sa douleur. Quand la silhouette s’est retournée, Katheryn est restée immobile, l'espace d'une dizaine de secondes. Elle voyait tout: la bouche déformée, la gueule ouverte, le râle incessant,  la peau tâchée, l’odeur nauséabonde, les bras qui s’étiraient, les mains qui voulaient l’attraper. Elle voyait tout, au ralenti.

Katheryn a empoigné son arme à feu. Puis, le reste s'est produit trop vite. Par instinct.

Jones a attaqué en premier. Il a tiré, une fois. Deux fois, trois. Dans l'abdomen. Katheryn, surprise, sonnée, a tout de même envoyé le dernier coup de feu entre les deux yeux de ce qui était devant eux. Ce qui n’était plus devant eux.

Ce n’était pas la première fois qu’elle tuait un homme. C’était la première fois qu’elle abattait un homme dans ces circonstances. Ce ne serait pas la dernière fois.


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La cohabitation était toujours temporaire, improvisée. Ils avaient toujours la voiture de patrouille. Les avis de leur affectation à un poste n’avait pas passé plus loin que Las Vegas, dans la chaos. Depuis décembre, les réseaux téléphoniques n'existaient plus. Ce n'était plus un soucis - mais l'urgence de survivre était là, dans leur calcul de balles et leur comptes rendus de leur expédition aux alentours de Reno. Il leur restait leurs badges, leurs armes de service. Ils ont eu de la chance.

À Reno, c’est là où ils ont débroussaillé les premiers infectés. Ce qui s’était passé à Washington avait fait boule de neige en Oregon. Avait passé à travers la Californie, puis se rendait au Nevada. Les hôpitaux à Sacramento avaient été saccagés. Un rayon de cinquante kilomètres autour de la ville était fortement surveillé par l’armée. Et ceux qui arrivaient avaient passé à travers Roseville, Truckee, Sierraville. Des patelins du Nord-Est de la Californie.

Jones: "C'est les Plumas, ouais?" Il pointait à droite. "Blâme mes parents, ils ont seulement voulu m'emmener à Yosemite Park quand j'étais gosse."
Katheryn: "Oui - et tu as l'Eldorado, à l'opposé." Une pause. "En passant, tes parents, je ne les blâme pas." Un sourire en coin, un compliment caché.

C’est précisément entre ces deux forêts que les infectés passaient. (Infectés. Le nom a été changé pour rôdeurs par la suite - de manière officielle ou non - comme pour les rendre plus facile à éliminer.) Avec la police locale, ils se sont fourni un équipement de base: gilet pare-balle, couteau, munitions.

Un camp s’est installé autour du centre de Reno. Des forces armées. Puis, d'autres groupes, moins officiels.

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Mai 2016
Reno, Nevada


Meredith aurait aimé être enterré en mai. Pour la fête des mères, son propre anniversaire. Le printemps. Le renouveau. Ses vœux furent sans surprise ignoré. C'était saugrenu, maintenant. C'était trop risqué.

L'hiver avait passé et les rôdeurs continuaient de sévir. À défaut de faire son deuil conventionnellement, en se recueillant, Gibson s'est entêtée à vouloir protéger le campement installé à Reno, à dénombrer le nombre de rôdeurs qu'elle pouvait abattre, à la quantité de nourriture qu'elle pouvait trouver. Jones se voulait rassurant et protecteur à ses côtés, voulant la protéger plus que tout: du danger physique, toujours présent, mais aussi du caractère impitoyable que Kay avait en sa propre personne. De sa force de caractère qui la brisait presque, on aurait dit.

C'était une mince consolation pour Katheryn de savoir que ses parents n'aient pas connu le monde dans lequel elle vivait - ou plutôt, elle tentait de survivre.

Gibson: "C'est un carnage, Jones. On survit... on survit à peine."
Jones: "On survit, Katheryn." Il la regardait gravement.
Gibson: "C'est pathétique." La voix qui se brise, les mains jointes, les yeux de Kay sur les joncs et les bagues qui ornent ses doigts. L'alliance de son père, tâché de sang.
Un silence, et Katheryn qui essuie le bijou métallique, qui pense à ses parents.
Jones: "C'est dommage, Kay. C'est vraiment dommage. Mais je crois que c'est mieux comme ça. Qu'ils n'ont pas vu ça. Qu'ils n'ont pas eu à vivre ça maintenant."

Le visage de Katheryn: ses yeux humides, ses joues rougies, son expression morose, brisée.

Jones: "Ça va aller. Je sais qu'on peut le faire. On a des bases, on est pas cons. On va pouvoir continuer à vivre. Tranquillement, Kay. Tranquillement, la vie va reprendre."
Gibson: "Permets-moi d'être sceptique un peu, quand même." Elle qui était triste, et qui pouvait chavirer - mais qui par orgueil, par difficulté, par humour, laissait glisser ce commentaire, honnête, quoique presque superficiel, contenu du contexte.
Jones, à travers son demi-sourire: "OK, Kay, tu as droit de douter. C'est toi qui est toujours de ce genre."

Jones était optimiste. Gibson, non. Katheryn, essuyant la trace des larmes et de tristesse d'un revers de manche, laissait finalement échapper un rire doux d'entre ses lèvres, retrouvant la camaraderie de Jones. Paul qui retrouvait sa collègue un moment, le contraste de qui elle était, la personne vraie qu'elle représentait.

Gibson: "Quoi? C'est vrai, tes foutaises ou c'est juste pour que j'arrête de pleurer?"
Jones: "Merde, Kay..."
Gibson: "Quoi? Tu penses réellement qu'on a une chance de survivre?"
Jones: "Goddammit Kay...." Un soupir. La main de Paul dans son visage, perplexe.

Jones: "Tu me fais confiance?"
Gibson: "Oui."
Jones: "Regarde... if things go south..." Il regardait ailleurs, réfléchissait. Katheryn a eu envie de tenir sa main, l'espace d'un moment. Elle s'est ravisée. Il a continué à parler.
Jones: "If things go south... we'll head north. We'll head north of here. We'll find each other. Always. Whatever bullshit happens."

Ils se sont arrêtés, un moment. Sérieux, désenchantés, affranchis.

Juin 2016 - Octobre 2016
Reno, Nevada


Jones a pu retrouver un semblant de vie normale: une femme avec son jeune garçon. Il a pu restaurer une maison du quartier entre leurs allées et venues au camp. Il a pu établir une vie, presque comme avant. Katheryn évitait de lui parler de scénarios apocalyptiques: ça n'avais plus la même portée, maintenant.

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Novembre 2016
Reno, Nevada


Le camp a été infiltré - au départ, par un groupe rival, puis ensuite par les rôdeurs. Paul et Katheryn ne se sont plus revus après. Le camp a été incendié.

La voiture de patrouille était hors de vue. Elle a pensé pendant un moment que Jones s'était enfuit avec sa nouvelle famille. Elle les a cherché, longtemps - Jones, sa nouvelle copine, le garçon. Elle n'a rien vu. Elle a cherché le périmètre autour du campement, le reste étant trop endommagé. Elle n'a pas vu personne de leur campement.

Elle est partie à pied, sans trop savoir où aller, où attendre, quoi faire. Elle est partie seule, avec un plan, mais avec peu de provisions, contenu de la situation. Elle est partie dans la seule direction qui semblait être la bonne. La direction qu'ils s'étaient promis, un an auparavant.

Elle pouvait entendre la voix de Jones, encore. C'était réconfortant. C'était une chance de survie. C'était une chance. "If things go South kiddo - let's go North. Maybe we'll have a chance of survivin' there."


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Décembre 2017 - Mai 2017
Tacoma, Washington


Elle a marché. Beaucoup. Siphonné des réservoirs de pétrole. Forcé des portes. Elle a dormi dans des véhicules. Elle a réussi à court-circuiter deux véhicules abandonnés. Elle a conduit, longtemps, en épuisant le tank. Elle a couru. Couru à s’en rendre folle. Couru à en entendre seulement les battements de cœur et ne plus prêter attention aux bruits environnants. Elle a pris des risques. Elle a été prudente. Elle a compté ses balles, à chaque soir. Elle a rejoint quelques groupes, de manière temporaire, dans la même direction qu’elle. Elle a pris des notes dans un cahier, a compté les miles parcouru. Elle a perdu le livret. Elle a continué à marcher en direction Nord. Elle a pu récupérer des batteries pour son talkie-walkie. Elle s’est convaincue qu’elle avait toujours une raison de vivre - une meilleure colonie à joindre, Jones à retrouver.  

Elle arrivait à la ville - survivante, survenante, sans trop d'espoir, les bottes trempés, le manteau de cuir percé, les lèvres gercées. Elle arrivait à Seattle. Elle avait retracé son chemin, après de longs mois à le chercher.



time to meet the devil

• pseudo › everydayfeelsliketoday
• âge › 25 ans.

• comment as-tu découvert le forum ? › Top.
• et tu le trouves comment ? › Top. (bis) Même si les scénarios apocalyptiques sont nouveaux pour moi niveau écriture, j'adore l'ambiance et le soin que vous apportez au forum. C'est bien pensé, le niveau semble excellent et les membres sont motivés - la formule gagnante.
• présence › Je devrais être assez présente. 2/3 fois semaine, si tout va bien.

• code du règlement › Ok - Jay
• crédit › truedetectiveshow | imagetochigau
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fiche (c) elephant song.
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Re: katheryn 'kay' gibson - between iron & silver

Mar 9 Mai 2017 - 1:28

Officiellement bienvenue madame !

Bon courage pour ta fiche Wink
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Re: katheryn 'kay' gibson - between iron & silver

Mar 9 Mai 2017 - 2:03

Hellcome !

*Calme les hormones de Roza avant qu'elle n'arrive*
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Re: katheryn 'kay' gibson - between iron & silver

Mar 9 Mai 2017 - 5:59

Bienvenue ! Rachel c'est super comme choix ! Smile
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Re: katheryn 'kay' gibson - between iron & silver

Mar 9 Mai 2017 - 7:59

Bienvenue et excellent choix d'avatar Smile
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Re: katheryn 'kay' gibson - between iron & silver

Mar 9 Mai 2017 - 8:47

Bienvenue ! Bon courage pour ta fiche Wink
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Re: katheryn 'kay' gibson - between iron & silver

Mar 9 Mai 2017 - 8:58

Bienvenue et bon courage pour la rédaction °-°
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Re: katheryn 'kay' gibson - between iron & silver

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