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When there is only survival left
Sam 27 Mai 2017 - 9:39
35 ans≡ Américain ≡ Électricien ≡ Traveler
Dean a toujours été quelqu'un de calme, du moins on le qualifiait ainsi lorsqu'on le dépeignait du coin de l’œil, le genre de type n'intéressant pas grand monde, celui qu'on ne remarque que lorsqu'il ouvre la bouche pour le peu qu'il l'ouvre d'ailleurs, le genre de mec qu'on ne voit jamais trop entouré, plutôt solitaire et sans histoire. Le silence a toujours été un bon allié, il lui permettait d'écouter sans laisser paraître, d'observer ce qu'on imaginait échapper aux yeux des autres, d'attendre et d'agir lorsque le moment propice se présentait. L'écoute, l'observation, lui permettaient aussi (et lui permet toujours) d'être concentré, méticuleux même, sur les choses qu'il entreprenait, qu'il s'agisse de boulot où de réflexions personnelles, aussi de voir, d'entendre et d'analyser, peut-être en bien ou en mal, des actes et paroles qu'un autre, plus perché sur son nuage d'évasion, n'aurait peut-être jamais vu ou su.
Autrefois, ces qualités étaient agréables et utiles, lui offrant des privilèges non négligeables concernant sa carrière ou sa vie privée, il était celui qu'on désirait embaucher car il ne faisait pas de vague, ne parlait pas pour ne rien dire, ne l'ouvrait pas pour se plaindre et, le pain bénit du patron qui n'avait qu'à quémander pour qu'il exécute sans broncher. Quant à la vie privée, le côté faussement serein, cette facette de l'homme avec lequel vous n'aurez aucune emmerde, a attiré l'unique femme qu'il imaginait être celle de sa vie.
L'ambition et le carriérisme n'ont jamais été son truc, certains diront qu'il se complaisait dans la facilité et ils auraient bien raison, après tout pourquoi suer sang et eau pour se faire une place au soleil quand on peut se complaire au sein d'une vie simple dans laquelle personne ne vient vous emmerder car vous n'avait pas donné le maximum de vous même ? A cette époque, enfin quand l'univers n'avait pas sombré sous l'assaut des cadavres ambulants, ses défauts n'étaient pas aussi exacerbés qu'ils le sont désormais, tout comme ses qualités n'étaient guère faites pour préparer ses coups et réponses comme si ces derniers n'étaient que des lames à planter là où elles feraient le plus de dégâts et de mal, telle une protection capable de se préserver du reste du monde.
Ce nouvel univers l'a rendu plus tenace qu'il ne l'était, prêt à tout et à ne rien lâcher lorsqu'il estime que les choses le rendront plus fort. Depuis l'apocalypse, sa froideur est plus présente encore, l'enfonçant davantage dans une solitude qu'il affectionne tout particulièrement car, ainsi, personne ne l'empêche d'agir à sa guise. Quant à cette protection maladive qu'il éprouve envers les siens, elle dérange souvent bien plus qu'elle n'arrange les choses, apportant jalousie et méfiance, reproches et déchirements. Cette « bienveillance » poussée a engendré sa rancune et cette impulsivité sanguine autrefois, puis aujourd'hui la méfiance dont il fait preuve à l'égard des autres. Il n'a pas toujours été possessif, il l'est devenu suite à la tromperie, aux mensonges de celle qu'il pensait voir vieillir auprès de lui et qui, malgré ses vœux, n'a pas hésité à le trahir. On le trouve énigmatique, mais c'est d'avantage car il n'est guère très expressif (faciès), qu'il intériorise les choses, cela lui vient peut-être de son enfance, des épreuves, personne ne peut vraiment le savoir à part lui.
1m85 pour 73 kg, Dean est blond aux yeux bleus. Vêtu le plus simplement du monde : Jeans, Tee shirt, boots, il porte souvent une veste de jeans ou de cuir, il mâchouille souvent un cure dent s'il n'a pas de cigarette aux lèvres. Plutôt grand pour son poids, le jeune homme a, comme beaucoup d'autres, maigrit depuis les débuts de l'infection. Il n'est pas très expressif, intériorise énormément les choses, et ne sourit que très rarement. Ses armes de prédilection sont, un marteau américain, un couteau de survie et un Berreta 92f.
→ Katanas et autres sabres en tout genre.
→ Arcs, arcs à poulies, arbalètes.
Le 17 Avril 1982, des hurlements retentirent au sein d'un des quartiers de Los Angeles une femme accouchait seule, sans l'appuie d'un compagnon, dans l'une des cliniques de la ville. Cette fille n'était autre que Lindsay Parker, une jeune actrice fraîchement débarquée d'Australie. Son voyage n'avait rien d'anodin, à dire vrai, comme beaucoup de gosses issues de familles modeste, cette jolie blonde aux yeux de biche rêvait de réussite, d'amour et d'argent. Elle songeait aux USA, à ce que sa vie deviendrait là bas, au fait que, sans doute, sa carrière d'actrice pourrait décoller et qu'elle percerait aisément dans le show biz. La réalité fut bien différente, sans expérience on ne lui offrait que de vulgaires rôles sans importance, et le seul ayant « vu » en elle le potentiel qu'elle espérait faire éclater au grand jour, ne fut autre qu'un arnaqueur de plus. Naïve, fantasque et rêveuse, elle but ses paroles comme s'il n'était autre qu'un Dieu échoué sur terre afin de réaliser ses plus beaux désirs. Il obtint d'elle ce qu'il envisageait simplement lui donner puis disparut sans adresse ni numéro de téléphone, ne laissant dans son sillage que la trace d'une nuit dont elle se rappellerait jusqu'à la mort.
Dean Lans Parker est venu au monde ce jour là, d'une mère dépourvue, n'ayant guère eut le temps de mettre terme à sa grossesse, espérant sans doute pouvoir faire face, et d'un père qu'il ne connaîtrait jamais... Son enfance ne fut pas grandiose, rythmée par les absences de sa mère, il ne fut ni heureux, comme la plupart des gosses qu'il voyait jouer dans le parc face à l'appartement dans lequel il grandit sous le regard bienveillant d'une baby-sitter, ni malheureux comme d'autres enfants mourants de faim dans d'autres pays. Sa mère ne le battait pas, néanmoins elle ne le choyait guère non plus, préférant ses auditions et castings à la présence d'un fils qui, de par le fossé qu'elle créait entre eux, ne recherchait aucunement le réconfort auprès d'elle mais plutôt auprès de celle dont le regard doux le poussait à s'extérioriser. Grâce à elle il put doucement mûrir, s'exprimer, jusqu'au jour où tout bascula en un claquement de doigts.
Miss Collins -la nourrice- leur avait ouvert la porte, jetant un dernier coup d’œil à l'horloge qui annonçait déjà le retard de celle qu'elle attendait chaque jour pour quitter son poste. Premièrement, leurs visages étaient blêmes, quant à leur première question, elle concerna l'homme qui n'avait jamais vécu ici : Le père du petit. Elle leur répondit sans comprendre, et quelques mots que l'enfant ne put assimiler furent prononcés à voix basse de la part des flics sur le pallier. Meurtre, assassinat... Dean n'en savait pas plus, ni ne comprenait réellement ce qui invitait l'effroi à maquiller le visage habituellement souriant de la nounou. Puis on emmena le gamin ailleurs sans attendre, et ce malgré les quelques protestations de cette dame qui, d'après ce qu'il entendait, n'avait aucun lien de parenté, ni de droit, sur lui. Les heures suivantes, le petit Parker rencontra une femme dans l'un des salons vitrés du nouvel endroit où on l'avait laissé, Dean comprit très rapidement qu'il ne reverrait jamais celle qu'il appelait maman, peut-être pas même Miss Collins qu'il considérait quasiment comme sa grand mère. On lui annonça que sa mère n'était plus de ce monde, qu'il lui faudrait rejoindre un endroit où des tas d'enfants évoluaient, qu'il y apprendrait des tas de choses et que, sans doute et parce qu'il était « adorable » une famille, aussi gentille qu'on pusse l'être, quémanderait à faire de lui son nouveau petit garçon.
Comme promis, il apprit, suivit un cursus scolaire ordinaire, joua et vit de nombreuses personnes s'attarder sur les rires, sourires et minois, des enfants qui l’entouraient là bas. La plupart de ceux l'ayant connu ne tardèrent plus à quitter les murs de cette nouvelle demeure pour ne plus jamais y revenir. Comme promis, comme on le lui avait expliqué, des tas de gosses devinrent les nouveaux enfants de différents pères et mères, mais le concernant, jamais personne ne vint quémander à faire de lui son fils, pas même cette femme qu'il espérait revoir un jour passer le seuil pour l'emmener ailleurs. Les années passèrent, d'autres quittaient les lieux, quant à lui, il s'évadait dans des bouquins, se prenait de passion pour ce qui deviendrait plus tard son métier, il se renferma légèrement, comme blessé par ce qu'il jugeait être des mensonges ayant malgré tout été nécessaires.
Plus tard, lorsqu'il devint un homme, Parker quitta l'orphelinat. Il n'y reviendrait plus lui non plus, cependant, il ne passait guère ces portes en glissant ses doigts minuscules dans la paume rassurante d'un parent non, mais seul en tant qu'homme livré à lui même et à ce que la vie avait à lui offrir. On lui laissa libre accès aux choses que sa mère, à défaut d'avoir fait un testament, lui avait légué. Quelques babioles inutiles, diverses photographies et ce qui lui servirait peut-être plus, le peu d'argent dont elle disposait encore. Grâce à cette somme, le jeune majeur pu louer une chambre où il ne passerait que peu de temps, simplement de quoi dormir et se nourrir lorsqu'il ne serait pas dehors à travailler. Il trouva rapidement un job dans une entreprise grandissante, certes au bas des échelons, mais qu'importait, au grès du temps passé à attendre que sa vie ne change, Parker avait appris qu'un métier, quel qu'il fut, était sans doute la clef d'un bien meilleur avenir.
Il évolua ainsi durant quelques temps jusqu'à croiser celle qui deviendrait la femme de sa vie. Elle fut la première qu'il aima comme il n'avait jamais aimé quiconque, elle devint rapidement sa raison d'être, celle sans laquelle il n'imaginait pas l'avenir. A leurs 22 ans, ils emménagèrent ensemble dans une petite maison de banlieue et quelques années plus tard, quatre précisément, un petit Diego vit le jour. Cet enfant gonfla davantage l'amour qu'il portait à sa mère, il scellait plus encore ce lien qu'il entretenait chaque jour sans s'en lasser, devenait le centre du monde d'un père n'ayant jamais connu l'amour de ses véritables parents et resterait à jamais la prunelle des yeux d'un homme n'ayant jamais imaginé pouvoir rebondir à ce point. Dean vouait un amour inconditionnel à sa famille, à cette fille qu'il portait aux nu et à laquelle il demanda sa main cinq ans après la naissance de leur fils. Elle accepta et lui jura fidélité, une promesse qui, malgré la confiance aveugle qu'il lui accordait, fut bafouée les mois suivant leur passage devant le maire.
La vie lui reprit alors tout ce en quoi il avait cru, son temps, son calme, sa carrière et surtout ce qu'il n'envisageait guère perdre un jour. Lorsqu'il l'avait vu, ce type qu'il connaissait parfaitement pour bosser en sa compagnie, cet homme avec lequel il avait parfois rit et partagé des choses, le corps nu sur celui tout aussi vierge de vêtements de son épouse, le monde s'était dérobé sous ses semelles. Cet instant balaya tout ce qu'il avait connu jusqu'à lors, laissa une facette plus sombre de sa personne l'envahir au point de commettre un acte qu'il n'aurait guère imaginé être sien si on le lui avait prédit des années plus tôt. C'en suivit des cris, des hurlements, des pleurs, des coups, du sang... Le tout à l'encontre de ce type alors qu'il n'était pourtant pas seul dans le lot. Comme il l'avait toujours juré, et parce qu'il l'aimait, Parker ne toucha guère celle dont le mensonge le ramena des années en arrière, et la seule échappatoire que cette dernière trouva fut d'alerter ceux qu'il n'avait plus côtoyé depuis le jour où sa propre mère avait trouvé la mort.
Dean fut jugé pour coups et blessures, condamné à payer une amende et à quelques mois de prison, durant lesquels il ne revit que rarement son fils et celle qui, malgré ses torts, restait présente en son cœur. Cette expérience termina par le rendre plus sombre, plus dur envers lui même et les autres, elle lui fit perdre ses repères, ses convictions, ne laissant de lui que l'ombre d'un homme sans histoire à qui on aurait pu prédire une fin heureuse. Lorsqu'il quitta les barreaux, le divorce fut prononcé peu de temps après et, alors qu'elle était autrefois son monde, son ex femme lui retirait une partie de lui même en le privant de son fils. Un simple droit de visite lui fut accordé, il ne voyait son gosse que quelques heures par semaine, si ce n'était mois d'ailleurs -selon le bon vouloir de son ex femme-, sous la surveillance d'une assistante sociale ou de toute autre personne extérieure à cette bulle qu'il partageait autrefois avec lui. Diego l'aimait encore, il ne savait rien, peut-être était-ce la seule chose bien, et sans mauvaise conséquence, qu'avait fait sa mère en ne lui déballant rien des actes passés auxquels il n'avait fort heureusement pas assisté.
Malgré tout, Dean revenait à la case départ, un casier judiciaire en plus l'empêchant de remonter la pente sur laquelle elle l'avait fait glisser. Il peina à retrouver ses repères mais, par chance, un homme lui tendit la main sans quémander quoi que ce fut en retour. Un vieux carrossier dont le local datait et dans lequel le système électrique n'était pas des plus récents. Pour son compte, l’électricien travailla chez lui durant des semaines qui se muèrent en mois, se remplumant peu à peu sans pour autant livrer ses états d'âmes à son patron. Al Peters n'était pourtant pas dupe et les quelques paroles qu'il arrivait à soutirer à ce « gamin », comme il aimait l'appeler, le ramenaient à la jeunesse modeste qu'il avait lui aussi vécu. Peters était un homme bon, un vieux gars que la vie n'avait guère gâté en lui arrachant sa femme et sa fille suite aux attentats du 11 septembre. Depuis il vivait seul et son affaire était la seule chose à laquelle il tenait encore. Dean se trouva en lui, comme s'il obtenait enfin un père, une figure paternelle sur laquelle compter et qui, lorsqu'il déviait du droit chemin, le rappelait à l'ordre en tempérant son caractère bien plus vif qu'il ne l'était quand son existence semblait plus rose. Le vieux se portait même garant auprès des gens qui désiraient l'embaucher sans pourtant oser lui offrir l'assurance d'un véritable contrat. Ainsi deux ans passèrent entre les petits boulots électriques, le temps passé auprès de Peters et les visites qu'il rendait à son gamin quand on lui en offrait le droit sans savoir que peu de temps plus tard, malgré la vie qui paraissait à nouveau lui tendre des bras plus sereins, sans qu'ils ne soient aussi doux qu'autrefois, cette dernière lui filerait entre les doigts en lui arrachant l’Être qu'il aimait le plus au monde...
Les premiers jours
L'existence demeurait la même que les mois précédents, le boulot ne se raréfiait pas mais n'explosait guère non plus, en sommes les choses stagnaient mais ça, Dean s'y était accommodé comme il s'était fait à l'étiquette qu'il portait depuis sa sortie de taule. Sur son front le jeune homme paraissait porter l'appellation « ex détenu », celle qui rendait la plupart des gens réfractaires à lui offrir une chance de redevenir celui qu'il était autrefois, celle qui les rebutait à entretenir la plus futile relation auprès de lui. Parker s'y était fait, c'était ainsi pas autrement, quant à reprocher ses propres actes en faisant porter le chapeau à ceux l'y ayant poussé, il était désormais bien au dessus de ça.
Septembre s'était passé sans encombre, lui permettant de rencontrer son fils à plusieurs reprises sans que sa mère n’interfère, cependant le début Octobre changeait la donne et annonçait clairement un éloignement auquel il n'était guère préparé. La radio fonctionnait en permanence dans l'atelier de Peters et sur le canal, que le vieux n'avait plus changé depuis des mois, les informations diffusaient leurs derniers scoops. Penché sur un boulot qu'il lui avait demandé de vérifier, Dean n'écoutait les faits que d'une oreille distraite, préférant rendre service à l'unique personne lui ayant tendu la main plutôt que de rêvasser aux conneries que débitaient les médias. Des cas de démences mettaient en émoi la ville de Seattle, il n'y avait pas de cause à proprement parler et les raisons les plus probables se penchaient vers le circuit alimentaire. Une enquête allait être ouverte, de quoi faire se délier les langues des scribouillards en manque de sensations fortes, rien de bien méchant... C'était là ce que l'électricien pensait contrairement aux vieux carrossier qui restait campé près du poste en quémandant le silence le plus total afin de ne rien louper des miettes que leurs jetaient les journalistes. Parker n'avait jamais été un adepte des infos, il les écoutait certes, cependant il ne passait jamais des heures entières face à un écran ou des enceintes afin de suivre de stupides affaires ne le concernant guère. A tort sans nul doute, du moins ces jours-ci, mais après avoir été le défouloir de la presse lorsqu'il avait refait le portrait de Stew -son ex collègue passant du bon temps auprès de celle qu'il pensait incapable de tels actes-, l'idée même de devenir l'un des moutons l'ayant détesté lui filait une nausée monstre.
11/10 → Son ex femme l'avait appelé la veille, lui quémandant de passer le lendemain afin de rencontrer leur fils. Ce qu'il fit en laissant Peters accroché à sa radio et aux nouvelles des environs de Seattle. Al' en était persuadé depuis le début, ce qu'il avait lu dans les journaux, ces petits encarts sans véritables importances, se reliaient désormais aux cas d'aliénation de la Citée d'Émeraude. Un peu partout dans le pays les gens devenaient dingues, violents et quasi incontrôlables, assez cinglés pour mordre et griffer à sang la moindre personne présente sur leur chemin. Ce fut ce qu'il apprit au volant de sa bagnole tandis qu'il rejoignait l'ancienne demeure où il avait vécu auprès d'elle, tout comme il esquissa un simple sourire quant aux aveux des autorités concernant leur décision d'écarter toutes suspicions au sujet des possibles intoxications alimentaires. Une fois sur place, Parker coupa le moteur et vit le gamin accourir sur l'allée. En un rien de temps, et à peine sortit du véhicule, Diego se jetait dans ses bras pour son plus grand plaisir. Ce gosse était sa vie, son univers désormais, plus rien ne changerait ça, et s'il devait se battre corps et âme afin d'obtenir toujours plus de droit de visite, Dean le ferait sans compter le temps qu'il y passerait.
- Salut.... Cette voix l'invita à redresser les yeux sur la silhouette se dressant sur le seuil. La voir lui pinçait toujours autant le cœur, quant à imaginer l'aimer à nouveau, Dean s'en sentait bien incapable tant le dégoût qu'elle lui inspirait le bouffait. Elle fit un pas en avant, l'obligeant à reposer le môme sur la terre ferme tandis que ce dernier le pressait, en lui tirant la main, à venir observer le nouveau VTT que lui avait offert sa mère. Diego mon cœur, tu veux bien attendre un moment ? L'interrogea-t-elle en tendant les bras dans sa direction. Immédiatement le gamin s'invita près d'elle qui déposait les mains contre ses frêles épaules. Je dois parler avec papa, ça n'sera pas long okay ? Lui ébouriffant les cheveux elle poursuivit. prépare ton vélo, il te rejoindra dans le jardin juste après d'accord ? L'enfant disparut à l'arrière de la maison tandis que son père le suivait des yeux.
- Un problème ? Lâcha-t-il sans amoindrir l'espace s'étant créé entre eux dès l'instant où elle avait brisé ses vœux. Elle hésitait, triturait ses ongles, observait un point invisible dans le quartier se recouvrant des feuilles témoignant d'un automne bien présent.
- Je... Elle déglutit une seconde puis glissa une main sur son front comme pour trouver les mots adéquats. On va déménager... Mason a eu une promotion et... Son cœur s'emballait déjà, Dean perdait pied, ne sachant pourtant guère la destination, tout ce qu'il retenait était que si elle l'avait fait venir pour lui en parler, il était évident qu'ils ne resteraient pas en ville, qu'on éloignerait Diego de lui un peu plus. Parker la coupa, n'écoutant plus les détails, préférant en venir au fait quitte à paraître froid et sans considération pour elle. Portland. Répondit elle tandis qu'il se pinçait l'arrête du nez afin de rester tout à fait calme. Ça ne change rien, tu pourras le voir tout comme ici... […]
12/10 → Un déménagement, non contente de l'avoir brisé, elle créait plus d'espace entre son fils et lui. Elle avait attendu le dernier moment, comme pour s'assurer qu'il ne ferait rien, comme pour être certaine que tout se déroulerait comme elle l'entendait et, aujourd'hui, alors qu'il fixait les abords de l'atelier, Diego était en partance pour une nouvelle vie dans laquelle il serait encore moins présent. Fermé depuis la veille, seule la voix de Al', et celle du poste radio, retentissaient dans le domaine.
- Tu le reverras, c'est que des kilomètres, t'as une bagnole Dean. Il ne répondit pas jusqu'à tourner les yeux dans la direction du vieux qui jura sans prévenir. Bordel de Dieu, t'entends ça ? Septique, Parker reporta son attention sur la radio dont son acolyte augmentait le volume. Des morts qui se relevaient, un mal étrange et inconnu, de quoi faire frissonner les plus courageux ou, peut-être, faire sourire les plus récalcitrants. N'importe qui aurait pu croire à une connerie de plus, des faits inventés de toutes pièces afin de faire péter l'audimat de certaines chaînes ou créer le buzz sur le net. Faut que j'vois ça !
Al' était sans doute trop crédule, portait même bien trop d'importance à un canular qui, dans quelques jours ne serait plus qu'un lointain souvenir dans lequel les médias, autorités et autres spécialistes, seraient passés pour des cons finis. Faussement amusé, le jeune homme l'accompagna donc jusqu'au local où trônait un écran qui ne fonctionnait que rarement mais, ce qu'il vit sur ce dernier lui fit rapidement ravaler son jugement premier. [...]
13/10 au 18/10 → Il ne s'agissait plus que de Seattle, on parlait quasiment de pandémie, d'infection, de virus... et ce un peu partout dans le monde. La majorité des canaux étaient saturées par les infos sur ce cas, les journalistes se relayaient face à diverses caméras, dans différents endroits du globe où, dans leur dos, les gens amassaient leurs bagages pour fuir comme si la fin du monde était programmée. Dean qui jusqu'ici ne suivait guère les informations, se voyait scotché au poste, le portable en main à la simple idée d'imaginer son fils rencontrer pareille situation. Portland n'était qu'à quelques kilomètres de là où les premières véritables informations furent diffusées, de quoi l'inquiéter plus qu'il ne l'aurait été si le carrossier ne l'avait guère poussé à suivre l'évolution de ce qu'il ne pensait être qu'une futilité de plus. L'armée se déployait de plus en plus, créant barrages et zone de « sécurité » pour des civiles n'ayant pas particulièrement envie de s'éterniser dans des villes où, désormais, des cas similaires à ceux de Seattle et d'Ailleurs, se manifestaient. […]
19/10 au 24/10 → Sarah ne répondait plus, Dean se rongeait les sangs, incapable d'agir, d'être présent pour celui l'ayant raccroché à l'existence et tandis que les autorités déployaient leurs hommes et armée, requestionnant diverses bâtisses de Los Angeles afin d'y amasser le plus de gens possible, lui ne songeait plus qu'à rejoindre son fils malgré les conseils donnés sur les différentes chaînes de télé. Ne pas sortir, rester à l'abri, éviter de se disperser, attendre, patienter durant le temps qu'il faudrait pour mettre un terme aux effusions... Temporaire, passade... Ces mots tournaient en boucle, on les entendait partout, sur chaque station, de la bouche de chaque journaliste présent sur les lieux où la violence, la brutalité et les meurtres semblaient infiniment se perpétuer. Rien n'était sous contrôle, Dean le pressentait, tout n'était que mensonge visant à apaiser les désertions de plus en plus massives, les effets de masses et les mouvements de foule ingérables. De son côté, il préparait déjà sa fuite, emportant le strict minimum afin de rejoindre Portland au plus vite, ce fut sans compter sur Peters qui le pria d'écouter, de rester calme mais qui, en constatant la détermination de son protégé, termina par abdiquer et à accompagner sa décision.
25/10 → La voiture prête, Dean et Al' quittèrent l'atelier. Désormais l'armée géraient les allées venues des citoyens éparpillés en ville, sur le chemin, on pouvait voir la réalité en face, le sang, l'horreur, ces fameuses créatures auxquelles le trentenaire ne croyait pas des jours plus tôt. Elles étaient hostiles, dangereuses, des cannibales sans conscience qu'on avait ordonné de tuer sans sommation. Parker en fit fie, préférant se concentrer sur l'objectif fixé, espérant contourner les barrages et soldats dans le but de sortir rapidement d'une ville qui, bientôt, tomberait aux griffes de ce qui jadis n'étaient encore que des hommes ordinaires. A ses côtés, Peters observait les alentours, jurant à tout va, blasphémant même, et passant inlassablement les mains sur ses traits blêmis par l'évidence du cauchemar qu'il n'aurait jamais pu croire réel des mois plus tôt. Après quelques heures, et à force d'acharnement, ils parvinrent à quitter la ville, optant pour des routes de campagne bien moins obstruées que les grands axes où des tas de véhicules s'amassaient sans assurance de pouvoir faire un mètre de plus.
27/10 au 01/11 → Los Angeles n'était plus qu'un point invisible dans le rétroviseur, pour l'instant, aucun de ces monstres ne leur était apparu de près et, si toutefois les choses dégénéraient trop, sans doute Parker ne se ferait guère prier pour utiliser l'une des armes qu'avait emporté son compagnon d'infortune, et ce même si on ne cessait d'entendre, même de constater parfois, combien il était périlleux d'achever ces âmes errantes... Le chaos régnait, tout n'était plus que ruines en devenir, morts en sursis, tout sauf ceux qu'il espérait rejoindre à temps afin ne plus jamais perdre l'unique raison l'ayant poussé à croire en une existence plus modeste que celle l'ayant choyé autrefois. Désormais les radios ne diffusaient plus rien sinon des messages d'alerte et de conseils à ceux n'ayant guère fuit leurs habitudes, quant à l’électricité, elle ne tarda plus à disparaître comme le reste des civilisations qu'ils avaient connu, les ancrant un peu plus chaque seconde, minute et heure, dans les méandres de l'horreur.
Fin Novembre à Décembre 2015 → Les premières neiges les avaient empêché d'avancer davantage, les pneus n'étaient pas le seul souci sur cette couche de poudreuse que l'homme, jadis paré contre les intempéries, était désormais bien incapable de dégager sans saleuse. La civilisation n'était plus, tout était mort, sans vie, comme la nature dont les atours verdoyants avaient disparu au profit du gel et des températures sous le zéro. Non content de patiner sur les routes couvertes du manteau blanc, le moteur jusqu'ici serviable leur avait dit merde. Sans attendre, Al' s'était empressé de soulever le capot pour comprendre ce qui clochait, quant à Dean, les reins appuyés contre la carrosserie et les bras croisés sur le thorax, il fixait un point invisible dans le paysage grisâtre en espérant ne pas voir un troupeau de décharnés se ramener.
- C'est complètement H.S, mort de chez mort... Lâcha-t-il en logeant les mains contre ses traits. Peut-être que si on rebrousse chemin on trouvera d'quoi la réparer dans la station près d'laquelle on s'est arrêté y a dix kilomètres. A cette proposition, Parker se redressa puis contourna l'épave pour déloger un sac et la carabine du coffre. Qu'est-ce que tu fous gamin ?
- On va marcher... j'retourne pas là bas. Subitement blême, Peters émit un rictus en l'observant droit dans les yeux.
- Ça changera rien qu'on prenne du temps pour tenter quelque chose sur cette guimbarde et.... il est peut-être déjà trop... Le poids du sac fit écho au sol et subitement les mains du trentenaire agrippèrent le col du vieux qui se retrouva dos collé contre la portière.
- Trop tard ?!! Siffla-t-il en le retenant. Tu penses que ça vaut déjà plus l'coup, qu'ils sont déjà plus là.... Que j'me fais des films, que j'suis dingue ???!! C'est ça ? N'obtenant guère de réponse il le remua davantage. C'est toi qui a voulu m'suivre, toi et toi seul Alan, si tu baisses déjà les bras ok... Enfin ses mains relâchèrent les fibres de la veste qu'il retenait. Mais moi non, jamais... Tu entends ? Jamais ! Il est en vie quelque part, il est mort de peur, sa mère tout autant, pas comme ta famille, c'est pas la même chose et je n'suis pas toi ! Tonna-t-il à en faire s'envoler une nuée de corbeaux au dessus des cimes des environs.
Le garagiste déglutit, l'observant prendre la route à l'opposer de sa proposition, mais bien que défaitiste dans l'âme et n'ayant jamais eut de chance dans la vie, il décida de le suivre, après tout Dean n'avait plus que lui désormais et son obstination finirait par le faire tuer.
Janvier 2016 → Parker n'avait rien à perdre, sa vie n'était plus gérée par son propre instinct de survie mais par la soif de retrouver Diego et Sarah. La faim, la soif parfois même, n'étaient que des broutilles à son regard bien que l'énergie lui manquait de temps à autre pour pouvoir progresser au plus vite. Quant à son compagnon, l'épreuve était bien plus rude qu'il n'y paraissait et, depuis quelques jours déjà et que Décembre avait tiré sa révérence pour laisser place à un Janvier tout aussi glacial, Parker regrettait avoir accepté qu'il le suive. Malgré la gratitude qu'il éprouvait envers lui, ce lien quasi paternel que le vieux entretenait à son sujet, désormais le compter auprès de lui semblait lui peser bien plus qu'autre chose. Peters était éprouvé, chaque jour un peu plus, son âge n'arrangeait pas les choses d'ailleurs, si bien que marcher lui était de plus en plus pénible. Il leur fallait s'arrêter sans arrêt, laisser le vieux reprendre son souffle, se reposer parfois, quant à lui, le jeune père tentait désespérément d'imaginer le trajet qu'avait parcouru les siens avant que les morts ne mettent fin à toute progression. Durant ce périple, le duo tenta sa chance dans quelques villages, cherchant de quoi subsister au froid et à la famine, de quoi se défendre tout autant car, jusqu'ici s'il avait évité les charognes et gagner du temps grâce à leur lenteur innée, désormais, en approchant des citées plus importantes, ces derniers étaient bien moins faciles à semer. Jusqu'ici, ils n'avaient encore croisé personne, quant aux monstres qui erraient ça et là, l'hiver semblait les avoir ralentit eux aussi, un peu comme s'ils préservaient « leurs forces » pour reprendre du service lorsque la météo serait bien plus clémente. Jusqu'à lors, Dean ne s'était guère frotté à eux, cependant lorsqu'il croisait leurs regards vides de toute âme, des frissons lui parcourraient l'échine à l'idée qu'une simple morsure, peut-être même griffure qui savait, avait pu changer tant d'Êtres Humains, sans doute pères tout comme lui, en monstruosités avides de chair fraîche. Il ne savait guère comment les achever et d'après les derniers messages, désormais lointains souvenirs d'une ère révolue, personne ne savait réellement s'il était possible de tuer un mort... En un sens les choses auraient pu prêter à rire car, qui aurait eu l'idée un jour d'espérer savoir comment achever la faucheuse elle même puisque, de toute évidence, elle était déjà morte...
Février 2016 → Ils venaient d'atteindre les alentours de San Francisco, sans ne serait-ce qu'imaginer traverser cette ville sans doute bouffée par les créatures mais, le cauchemar ne faisait que commencer. Dans le coin, les hordes s’agglutinaient un peu partout, les forçant à rallonger le chemin que Dean espérer plus rapide. Ce fut là bas qu'il du mettre à exécution les plans imaginés aux prémices de l'infection, là qu'il du se rendre à l'évidence que rien ne serait aussi simple que ce qu'il prévoyait et que, malgré l'image de boulet qu'il lui collait spirituellement, Al' était encore très important à ses yeux.
Ce jour là, Peters observait les quelques bagnoles abandonnées par leurs propriétaires, sans doute dans l'espoir de trouver de quoi amoindrir leurs efforts. Parker lui, continuait son chemin sans se soucier du reste, mais quand un hurlement retentit dans son dos, le sang ne fit qu'un tour dans son organisme. Immédiatement il rebroussa chemin et la vit, cette créature... la mâchoire resserrée autour du poignet de son ami, les chairs de ce dernier à vif, sanglantes, tandis que la douleur s'emparait de son visage. Dean n'attendit pas plus et colla la crosse de la carabine à son épaule, visant le crâne de ce décharné, ex conducteur de la bagnole, en espérant ne pas le louper. Un tir fit mouche mais pas le sien, et quand il redressa les yeux dans l'espoir d'apercevoir le tireur, ce fut un groupe de soldats qui s'empressait de le rejoindre et de porter secours au carrossier désormais au sol. L'un d'eux lui adressa la parole, s'il devait se remémorer ses mots, aujourd'hui Dean en serait bien incapable. Tout n'était que bruissements sourds et battements de cœur, ses traits étaient blêmes, aussi durs qu'était le fait d'imaginer qu'il venait sans doute de perdre la seule personne ayant eu assez confiance en lui pour l'épauler.
Le temps s'était suspendu à cette morsure, Parker savait parfaitement ce qui en résulterait. Il s'était laissé pousser par les soldats pour regagner un refuge, n'ayant guère Al' à ses côtés et ne sachant aucunement s'il le reverrait. Là bas, dans l'enceinte d'une vieille école, des tentures servaient de dispensaires de fortune, ce fut sous l'une d'elle qu'il vit les hommes emporter le carrossier, et ce fut dans cet endroit, inconnu et gorgé de gens aux regards vides qu'il se statufia comme s'il n'était plus qu'une sphère d'émotions et que celles-ci n'étaient nullement capables de s'extérioriser. Plus tard, on lui annonça ce qu'on avait été contraint de faire pour éviter au mal de s'étendre... L'amputation, sans eux, seul dans ce désert de morts ambulants, Dean n'y aurait jamais songé, et même s'il en avait eu l'idée, sans doute l'exercice n'aurait guère était aussi aisé que sous les tentures blanches qu'il ne cessait de fixer depuis son arrivée. Il lui fallait attendre désormais, attendre pour être certain que cette opération ait été capable d'épargner la vie de celui qu'il aurait regretté perdre après lui avoir cracher tant d'horreurs au visage le mois précédent.
Mars à Avril 2016 → Fort heureusement Peters s'en était sorti, sa convalescence fut longue mais outre son désir de quitter le refuge, Dean ravala ses plans pour rester à son chevet. Malgré un membre en moins, Al' reprit du poil de la bête et ne tarda plus à user d'auto dérision. Des soldats, d'anciens flics même et quelques vétérans, protégeaient encore ce campement de fortune où bon nombre de civils avaient été rapatriés, certains avaient la joie de compter les leurs autours d'eux, d'autres, comme lui, se rongeaient les sangs à propos de ce qu'ils ignoraient concernant leurs proches. Au fil du temps, et sans doute car des paires de bras manquaient, les plus vaillants d'entre eux furent mis à contribution concernant les ravitaillements. Différents raids s'organisèrent tout comme les ateliers capables de gérer la vie de la communauté. Ils n'avaient plus le choix, personne ne leur viendrait en aide, pas même les hélicoptères qu'on entendait plus depuis bien des semaines. Parker aida comme il put, préférant même les sorties en extérieurs aux corvées internes, peut-être qu'ainsi, à éliminer quelques rôdeurs sous les conseils de ceux l'ayant déjà fait, il pensait moins à ce qu'il comptait faire lorsque les choses iraient bien mieux pour l'homme sur lequel il avait toujours pu compter.
Au grès des jours, le printemps refit surface et, avec lui, comme s'en doutait le jeune homme, les monstres reprirent du service. Plus nombreux, plus féroces, la chaleur semblait avoir rendu honneur à leurs organismes jusqu'ici alourdis par les gelées hivernales. En avril, un groupe sortit pour le ravitaillement revint avec quelques personnes de plus dont une femme vers laquelle ses yeux s'étaient déportés en une vague de soulagement quasiment libératrice. Malgré le passé, malgré le fait qu'elle l'ait brisé autrefois, Dean ne put que l'étreindre, la serrer aussi fort que son cœur le lui dictait, mais lorsqu'il détourna les traits à son flanc en espérant y voir apparaître Diego, une lame parut se planter dans son cœur tout comme à l'instant où Sarah avait brisé ses vœux.
- J'suis toute seule ils... Mason est avec lui, ils vont bien j'en suis persuadée. Pleura-t-elle en englobant les joues de son ex mari.
- Pourquoi tu l'as laissé avec lui ?!! Son timbre était bien plus rauque que d'accoutumé, le forçant même à resserrer les mains autour des poignets de la jeune femme.
- On a jamais pu atteindre Portland, les routes étaient bloquées, des tas de gens fuyaient, on a été pris dans cette tourmente sans rien savoir de plus sinon ce que les radios jugeaient bon de nous expliquer.... Puis.... Des larmes roulèrent contre ses joues. Y a eu ces monstres, on a du quitter la voiture et s'enfoncer dans les bois.... Il était avec lui,... Y avait tant de monde Dean, je les ai perdu de vue... j'suis certaine qu'il va bien, on s'était promis de rejoindre Portland quoi qu'il arrive, car les stations parlaient de refuges sécurisés là bas, mais....
- Mais quoi Sarah ??? Hein quoi ?!! Hurla-t-il.
- J'suis toute seule Dean, j'savais pas quoi faire.... J'ai du m'débrouiller durant des semaines et des semaines.... Puis ces hommes m'ont trouvé, je suis désolée.... Les mains serrées à ses poignets il la fit reculer.
- C'est ton fils bordel de merde!!! Reprit-il plus brutalement. MON FILS, et toi tout c'que tu trouves à m'dire c'est j'suis toute seule Dean, comment voulais tu qu'je fasse?!!! Un rictus teinté d’amertume fila ses pétales tandis qu'il logeait les mains à ses tempes comme pour tempérer sa hargne. Tu savais davantage c'que tu faisais en t'envoyant en l'air avec ce connard, t'étais toute seule à faire ce choix et pourtant tu l'as fait ! Piqua-t-il avec fureur puis, quand elle fit un pas vers lui et tenta de glisser les doigts à ses mâchoires, Dean vira ces derniers sans plus aucune considération pour elle. Démerde toi Sarah ! J'te dois plus rien et surtout pas mon aide, surtout pas à la femme qui pense plus à sa gueule qu'à celle de son gosse !
A cet instant, Sarah quittait son cœur pour de bon... Il ne l'informerait pas de ses plans, ne la convierait sûrement pas à le suivre, elle vivrait avec l'angoisse sur la conscience, l'angoisse de ne rien savoir de ce qu'était devenu l'Être sur lequel elle aurait du veiller au péril de sa vie. Quant à Al', il comprendrait son choix, et même s'il ne lui disait rien et préférait lui laisser un simple mot avant de quitter le refuge, en emportant de quoi subsister les semaines qui suivraient, son vieil ami saurait qu'il n'avait plus aucune autre alternative et surtout qu'il ne désirait plus jamais le mettre en danger.
Mai à Juillet 2016 → Dean les avait quitté sans aucun remord ou presque, après tout même si Sarah ne méritait rien de plus de sa part, Peters était encore l'unique famille sur laquelle il avait pu compter. Les jours défilaient, se ressemblant tous, jonchés de cadavres et de morts qui ne demandaient qu'à assouvir leur soif de sang. Malgré le temps perdu dans ce campement désormais loin derrière lui, Parker était plus à même de se protéger, il savait comment achever ces créatures et jamais la lame qu'il possédait ne fut aussi rouge que durant ces deux mois de progression. Mais outre cette nouvelle assurance, désormais le danger n'était plus que ces zombies sans cervelle. Les frontières du mal s'étaient étendues vers de plus larges horizons, formant les Hommes, jadis plus civilisés, à faire preuve de violence comme jamais il n'en avait connu. L'homme se battait pour sa survie certes mais, sans doute pire encore, était désormais capable d'achever quelconque innocent errant sur les terres qu'il s'était approprié ou, encore d'égorger le moindre individu ne quémandant que nourriture, eau, et aide précieuse. Dean estimait que la solitude était bien plus prudente, et cette dernière lui permettait d'avancer à volonté sans être géré par quelconques autres personnes dont les idéaux n'étaient plus ceux qui constituaient leurs anciennes existences.
Bientôt, l'été recouvrit la nature des fruits tant attendus, le temps fut bien plus clément, lui permettant d'éviter les villages où il était contraint de faire quelques haltes lorsque la nourriture lui manquait. Ce n'était pas pour autant que la faim ne le tiraillait guère, cependant, il se refusait à se détourner du but l'ayant mené sur les routes des villages succédant San Francisco et les abords de Medford. Même les petites bourgades avaient été dévastées par les morts, quant aux passages des hommes sur ces terres désolées, quelques graffitis, tracés à l'aide de l'unique encre encore disponible à foison, témoignaient de la folie furieuse s'étant emparé de leurs âmes. Malgré le soleil, et les températures plus douces, l'eau manquait et il n'était guère prudent de s'hydrater dans les quelques ruisseaux bordant les axes. Comme partout, les infectés y avaient laissé des traces, boire devenait donc une manière de vous condamner au sort les ayant emporté, du moins c'était ce qu'imaginait Dean sans encore connaître le pire.
Août à Septembre 2016 → Portland lui tendait enfin les bras et ce ne fut guère sans mal qu'il vit les Buildings de celle ci se profiler derrière les restes des épaves qui jonchaient l'autoroute. Cependant, les semaines précédentes, Dean pris conscience d'un fait jusqu'ici encore étranger. Personne n'était à l'abri de l'infection, pas même lui, pas même son fils vers lequel, l'espoir aux tripes, il se dirigeait en imaginant l'étreindre prochainement.
Durant son périple, le jeune homme avait rencontré un groupe, du moins à distance, et ce qu'il vit l'invita à songer au sort de chaque Être Humain encore debout sur cette planète. Battu à mort, l'un des membres de ce clan s'écroula rapidement, gisant dans une marre de sang que Parker imaginait attirer les morts cependant, ce fut tout autre chose qui attira son attention après que les « Assassins » aient vidé les lieux... Il n'avait jamais subtilisé quoi que ce fut autrefois cependant, dans ce nouvel univers lugubre, tout était bon à prendre et celui qui n'avait rien périssait plus vite que les autres. Une main sur les voies respiratoires, et après quelques hésitations, Dean s'était enfin approché du cadavre pour tenter sa chance. Rien, sans doute ses bourreaux l'avaient dépouillé bien avant de l'achever, mais quand il se redressa et qu'il vit les doigts du bougre bouger, sa réaction première fut de se pencher davantage. Là, lorsque les phalanges lui enserrèrent le cou, qu'il constata que le regard qu'on lui offrait n'avait plus rien d'humain, le trentenaire ne put que lutter corps et âme pour s'éviter la morsure... Dans son souvenir et au plus il y repensait, Dean n'avait aucune souvenance de morsure ou de griffure, rien qui pouvait expliquer le retour à la vie d'une personne en apparence morte. C'était donc bien au delà de ce qu'il imaginait mais, pour autant, il préféra garder ça dans un coin de sa tête sans en remuer les causes et effets comme un cinglé cherchant à trouver une solution à un problème n'en ayant guère.
Octobre à Décembre 2016 → Portland... Malgré l'espoir, malgré l'assurance qu'il avait que son fils était encore en vie, là quelque part dans cette ville, ne demeurait plus rien de vivace dans la citée. Les refuges qu'il croisa n'étaient plus que des ruines, leurs grilles tombées sous les assauts des monstres toujours plus nombreux. Il en fit plusieurs fois le tour, cherchant comme il le pouvait, sentant son cœur se tordre toujours un peu plus face au dénie qui le rattrapait subitement. Comment pouvait-il penser à la mort de l'Être qu'il avait juré protéger au péril de sa vie ? Comment aurait-il pu être possible que lui fut encore en vie et que Diego non ? Au fils des jours puis des semaines, alors qu'il avait atteint le lieu qu'il imaginait lui rendre les sourires et étreintes de son enfant, Dean perdait pieds, peinait à se concentrer et à envisager tout autre itinéraire. Quitter cette ville, alors qu'il s'agissait du point de rendez vous fixés par deux abrutis incapables de protéger les leurs, était comme s'avouer qu'il ne le reverrait jamais, qu'il n'était plus de ce monde et que jamais plus il n'entendrait ses rires retentir.
Deux mois passèrent alors sans qu'il ne cherche à s'éloigner... L'automne tira sa révérence et invita un hiver plus rude que le dernier à s'emparer des restes du monde. Reprendre la route n'était donc plus une option envisageable, les rôdeurs s'étaient amassés en ville, comme l'année précédente, préférant pulluler en groupe à la recherche de chair humaine sans trop s'éloigner des sources qu'ils espéraient encore gorgées de cœurs battants. Dean s'enfonça dans les méandres de ces glaces, calfeutré au mieux entre les murs d'un vieil appartement, quelques vivres à disposition, incapable de bouger plus que pour se nourrir un temps soit peu, incapable de se rendre à l'évidence qu'il ne reverrait très certainement jamais l'unique raison qu'il avait d'être encore en vie...
Janvier 2017 → Ce fut l'approche d'autres personnes qui le tira de sa torpeur, l'invitant même à songer tout autrement qu'à l'instant où, en passant le panneau d'entrée de ville, il espérait trouver celui qu'il était venu y chercher. Il quitta donc la métropole, préférant remonter encore, tentant de songer au mieux à ce qu'aurait fait le petit ami de son ex dans un cas comme celui-ci. Peut-être avait il rejoint Seattle, après tout, quelles autres options avait Parker ? Attendre et mourir ou chercher encore quitte à nourrir de faux espoirs pour se maintenir en vie ? A la fin du mois, il atteignit les abords de Tacoma et n'y demeura que le temps d'une journée ayant ravivé les cendres froides de l'incendie qui brûlait jadis en son être. Rien de sérieux, simplement de quoi tout extérioriser, de quoi souffler sans s'y être attendu, une simple pulsion n'ayant guère de sens ou d'explication, mais le genre de celle qui vous permettait d'oublier que le monde n'était plus celui qui tentait de vous achever chaque jour que Dieu faisait. Ce fut sa première rencontre, imprévue certes mais terriblement bénéfique, mais malgré la complicité avec cette fille, dont il n'oublierait le prénom, Dean préféra la quitter et continuer seul, il était encore loin d'imaginer pourtant qu'il la reverrait un jour et que grâce à elle, en un sens, il était capable d'à nouveau avoir confiance en ceux qui le méritaient.
Février 2017 → Ses investigations ne donnaient rien, cependant, c'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin, quasiment impossible... Sans doute n'allait il plus s'éloigner trop, sans doute resterait-il dans le coin en espérant toujours un peu plus. C'était ce qu'il pensait en glissant une cigarette à ses lèvres, les yeux rivés par delà les fenêtres d'un logement dans lequel il avait déposé son sac. La nuit ne tarderait plus à tomber, il avait déjà barricadé la porte et ne comptait pas quitter l'endroit avant le lendemain lorsque le soleil, bien que peu présent depuis le début de l'hiver, aurait réchauffé l'atmosphère. Ce fut à cet instant qu'il entendit des aboiements, rapides et proches, ces derniers le poussant à sourciller quant au boucan d'enfer que faisait l'animal dans un endroit jusqu'à présent dépourvu de présence mortifère. Un juron quitta ses lèvres et, gagné par les nerfs, il ouvrit les vitrages pour tenter de faire dégager la bestiole trop bruyante puis, là, il la vit sur une benne à ordures, à quelques mètres à peine de lui. Une gosse, du moins elle n'avait pas l'air d'avoir passé le cap de la trentaine, tentait vainement de faire déguerpir le molosse qui n'en voulait très certainement qu'à ce que contenait son sac. Cette situation lui arracha un maigre rictus et, à dire vrai, ce fut le premier depuis bien longtemps. Il avait alors le choix, aider cette fille où la laisser se démerder, cependant, la laisser en plan lui vaudrait peut-être de voir les Décharnés se ramener et entourer l'endroit dans lequel il ne désirait pas trop s'attarder.
- T'as le choix, lui balancer tes vivres ou, rester campée là quitte à te faire bouffer par ce qui va pas tarder à rappliquer... Lança-t-il en ramenant la cibiche à ses pétales. L'attention de la blondinette accaparée, il croisa son regard et haussa les sourcils. Ou pire, ce clebs est peut-être à un groupe de tarés qui tardera plus à te tomber dessus. Bien que potentiellement vrais, ces mots ne visaient qu'à la faire réagir, mais en la voyant reculer de plus belle contre le mur dans son dos, Dean comprit rapidement que le chien lui faisait sans doute aussi peur que les créatures et personnes bien plus dangereuses que lui. Là, logeant le filtre entre ses lèvres, il se pencha suffisamment pour lui tendre la main. Paume qu'elle observa un moment avant d'envisager la suite des événements. C'est moi, le clébard ou pire.... et j'vais pas rester comme ça jusqu'à la crampe blondie donc magne toi. Ses doigts parvinrent aux siens et, pas sans mal étant donné la distance entre eux, Parker lui fit escalader le mur pour enfin la récupérer à son étage tandis qu'il voyait une horde de créatures se pointer au bout de l'avenue suite à la fuite du canidé ayant sentit le danger bien avant eux.
Giny, c'est le prénom qu'elle lui servit, quant à lui, il se contenta de souffler le sien ainsi que ce qu'il n'espérait guère voir se produire à savoir, le fait qu'une fois les choses plus calmes, il était évidement hors de question qu'elle lui colle au train cependant.... l'avenir en décida autrement et la demoiselle ne s'est jamais vraiment éloignée de lui....
passeport :≡ recensement de l'avatar. - Code:
Ryan Gosling ♦ <bott>Dean L. Parker</bott>
≡ recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)- Code:
♦ Dean
≡ recensement du nom. (nom utilisé uniquement)- Code:
♦ Parker
≡ recensement du métier. - Code:
♦ Électricien
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Re: When there is only survival left
Sam 27 Mai 2017 - 9:52
Rebienvenue parmi nous avec ce nouveau compte Impatient d'en voir plus !
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Re: When there is only survival left
Sam 27 Mai 2017 - 12:54
Je t'avais pas vu Shame on me! Tu es cool comme ça! Bon courage pour ta rédaction ^^
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Re: When there is only survival left
Dim 28 Mai 2017 - 18:28
Tsss encore un traveler ! Rebienvenue à toi
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