Siobhán est une femme indépendante et elle l'a toujours été. Même enfant, lorsque son père ne pouvait pas s'occuper d'elle puisqu'il était trop pris par son business, la petite brune réussissait à s'occuper par elle même, à se prendre en main. Elle n'a besoin de l'aide de personne et sait parfaitement s'occuper d'elle. Mais si Siobhán en a parfaitement conscience ce n'est pourtant pas ce qu'elle le laisse paraître. Elle est avant tout une femme de pouvoir et d'argent.  Alors elle tient le rôle de la parfaite épouse qui se repose sur son mari, l'homme de son foyer. Un homme qu'elle n'a jamais respecté et encore mois aimé, mais elle ne le fait que dans un seul but : Être et rester riche le plus longtemps possible.

Elle n'est donc pas bourrée de principe et c'est ce qui a fait d'elle une excellente avocate. Mais après tout, Siobhán n'a pas reçu l'éducation de n'importe qui. C'est son père qui l'a forgé pour qu'elle devienne telle qu'elle est désormais. C'est lui qui lui a appris à se tenir devant une assemblée, à approfondir ses connaissances pour disposer d'une répartie blessante et de fermer les clapets des plus féroces. Darrell Kane ne l'a pas lâché d'une semelle et il lui enseigné tout ce qu'il avait pu apprendre de leur monde. Il n'y a bien que son côté lunatique que son paternel a eu bien du mal à accepter. Il a du s'y faire, comme toutes les personnes que fréquente Siobhán. Mais l'homme d'affaire n'y a pas vu de gros handicap pour sa vie future alors il l'a laissé avoir ses humeurs, considérant qu'après tout, sa fille restait une femme comme les autres (et qu'il fallait bien qu'elle soit chiante sans raison.)L'avocate est donc entrée dans la vie active avec de bonnes bases : Son éloquence faisait mouche, son organisation en déstabilisait plus d'un. Mais le métier lui a appris à devenir encore plus manipulatrice que ce que lui avait enseigné son père. Vicieuse, on peut le dire oui. Elle n'aura que très peu de scrupule à détruire une personne dans son propre intérêt. Il n'y a qu'elle qui compte. Mais on peut considérer que cette manière d'agir est une sorte de carapace dont elle se sert pour affronter le milieu dans lequel elle vit. Lorsqu'elle ne se sent pas menacée, Siobhán peut se montrer à l'écoute des autres. Elle ne le fera clairement pas avec tout le monde mais si elle ressent un minimum d'affection pour une personne, elle pourra montrer un visage tout à fait différent de celui qu'elle arbore habituellement.

Sa faiblesse réside dans la gente masculine. Siobhán n'est pas le genre de femme à se marier, faire des enfants et vivre une parfaite petite vie de famille modèle. Ça, c'est ce qu'elle fait croire encore une fois. Mais il en est tout autre en réalité. La brune aime plaire, séduire, faire plier. Et elle sait exactement comment faire...après tout...elle a été à bonne école. L'infidélité serait elle un héritage génétique ? Il est possible de se poser quelques questions à ce sujet en les observant, elle et son père.

La naissance de Nina lui a fait découvrir un aspect d'elle dont elle ignorait totalement l'existence. Mère poule, elle est du genre à couver sa fille. Elle est prête à tout pour que cette dernière soit épargnée et qu'elle puisse vivre une vie normale. Siobhán sait parfaitement qu'elle n'est pas le genre de femme pouvant servir d'exemple mais elle fait au mieux pour dissimuler ses défauts aux yeux de sa progéniture. Même si elle reste fière de ce qu'elle est, l'avocate ne veut pas que sa fille prenne le même chemin qu'elle.

Depuis que l'épidémie s'est répandue dans le monde, Siobhán n'a pas vraiment changé. Elle a conservé cette patience qui lui permet d'établir des stratégies. Son don à manipuler les gens et son éloquence pour les rallier à sa cause. Et elle ne se laisse pas intimider. Il lui arrive souvent de froisser les personnes qu'elle côtoie à cause de son arrogance ou à cause de ses piques blessantes. Aussi, il est difficile de la cerner. La jeune femme est plutôt lunatique et ne prendra pas la peine d'avertir lorsqu'elle est mal lunée. Vous devrez vous en contenter.  

→ qualities.
Patiente
Éloquente
Rigoureuse
Sûre d'elle
Autonome
Téméraire
Organisée
Réfléchie → defects.
Manipulatrice
Arriviste
Blessante
Lunatique
Arrogante
Charmeuse ++
Mère Poule

L'avocate a toujours pris soin d'elle. Il était impensable de sortir vêtue comme un sac auparavant et cela n'a pas changé depuis. Il faut dire que la vie dans le groupe lui permet d'avoir à sa disposition tout ce dont elle a besoin pour s'apprêter. Alors même si elle ne passe plus autant de temps qu'avant, Siobhán fait tout de même attention à son apparence. Sa position de femme de Sénateur l'oblige à se montrer le plus souvent possible pimpante, comme si rien ne s'était jamais produit à l'extérieur.

Du haut de son mètre soixante dix, Siobhán n'est, ni trop petite, ni trop grande. Mince, elle a toujours fait en sorte de le rester et son poids tourne toujours autour des cinquante cinq kilos. Elle ne dispose pas de formes mirobolantes mais l'essentiel est là. Une poitrine proportionnelle à son gabarit, des fesses dessinées mais pas dans l'excès, un ventre plat où quelques abdos se dessinent parfois.
De longs cheveux châtains encadrent un joli visage ovale où quelques petites opérations de chirurgie esthétique ont eu lieu. La bosse qui déformait l'arrête de son nez a été gommée. La forme de son menton à été redessinée. En somme Siobhán n'est vraiment pas désagréable à regarder. Elle ne dispose d'aucun tatouage ni de piercing. La seule cicatrice qu'elle a se trouve sur son bas ventre et date du jour de l'accouchement de Nina par césarienne.

Sportive, la brune a pratiqué le yoga et le pilate pendant de nombreuses années. Elle a pu se dessiner un corps harmonieux et athlétique surtout après sa grossesse. Elle continue à faire quelques exercices chez elle afin de ne pas perdre en souplesse et en muscle.

Au niveau de ses tenues vestimentaires, l'épouse du Sénateur n'est pas à plaindre. Sa garde de robe ayant presque entièrement été rapatriée en même temps qu'elle, Siobhán s'habille toujours avec classe lorsqu'elle se trouve dans le camp. Robe, jupe, tailleurs parfois, elle n'a pas quitté ses anciennes habitudes. Il n'y a que pour l'extérieur où l'avocate à du faire quelques modifications à sa tenue. Pantalon noir et bottes noires font parti de toutes ses tenues. Les hauts peuvent varier. Des t-shirts ou chemisiers lorsque le temps le permet. Elle garde un manteau gris pour les sorties d'hiver.

Darrell Kane et Heather Moore n'auraient pas du se rencontrer. Elle, aurait du partir de New-York le soir même. Lui, attendait qu'un chauffeur vienne le chercher pour l'emmener dans sa maison des Hamptons. Mais l'énorme panne de courant survenue le 13 Juillet 1977 à New York les empêcha tous d'eux de quitter la ville. Et c'est au pied de l'hôtel où ils séjournaient qu'ils tombèrent l'un sur l'autre. Il n'avait suffit que d'un coup d’œil pour que l'homme d'affaires soit immédiatement intéressé. En même temps, la jeune femme apeurée par les débordements qui se produisaient en ville n'était rien d'autre qu'un mannequin.

En grand charmeur, Darrell fit tout son possible pour que cette femme soit sienne. Et après plusieurs mois d'effort, la belle brune céda. Comme pour beaucoup de couple riches et beaux, le mariage n'avait pas tardé. Seulement après six mois de relation, Heather et Darrell se promettaitent fidélité durant une cérémonie impressionnante. Quatre mois plus tard, Heather annonçait à Darrell qu'il serait papa durant le prochain hiver.

Le choix du prénom fut un sujet très houleux pour les mariés. L'homme d'affaires ne voulait pas en démordre et tenait absolument à ce que sa fille porte le nom de sa grand mère. Un prénom particulier et pas spécialement beau à prononcer mais qui, selon lui, la démarquerait des autres aux yeux du monde et rendrait hommage aux origines Irlandaises de la famille Kane. Heather avait tenté d'imposer ses idées, en vain. Ce fut Darrell qui, le jour de sa naissance, le 2 Décembre 1978, alla déclarer sa fille à l'État Civil de New York et ce fut donc lui qui décida définitivement de son prénom.

Siobhán Elizabeth Kane vit le jour dans l’hôpital le plus réputé de la ville. Deux jours après, la famille était de retour dans leur grand appartement et Heather se consacra à sa fille pendant les trois premiers mois de sa vie. Darrell n'avait pas pu mettre ses affaires en suspens pour profiter de sa fille. Et dans tous les cas, même s'il avait pu, l'homme d'affaires ne l'aurait pas fait. Ces choses là revenaient aux femmes, selon lui. En aucun cas il n'avait à changer une couche ou à donner un biberon. Ce ne fut que quelques années plus tard que Darrell se fit plus présent. Dès que sa fille fêta ses trois ans, Kane prit les choses en main, décidé à faire d'elle une adulte redoutable. Que son couple batte de l'aile ne l'intéressait pas vraiment. Après tout, il ne s'était pas gêné pour tromper Heather une bonne trentaine de fois depuis leur mariage. Il n'avait d'yeux que pour sa fille et c'est cela qui le poussa à embaucher les avocats les plus féroces pour en avoir la garde, lorsque Heather demanda le divorce.

Bien que leur séparation fut longue, coûteuse et dramatique, Siobhán n'en fut pas perturbée outre mesure. Le personnel qui s'était occupé d'elle à ce moment là était le même que depuis les mois suivants sa naissance. Rien dans son quotidien ne fut particulièrement perturbé : Son père était toujours très occupé et sa mère, absente. Évidemment, Darrell obtint la garde de sa fille. S'il aurait pu se contenter de plaider sa cause en présentant son salaire qui était bien plus élevé que celui d'Heather et que son métier était bien plus stable, Darrell poussa les choses un peu plus loin. Ses avocats lui avait dit : Décrédibiliser Heather était la solution la plus efficace pour remporter la garde de Siobhán. Alors il n'avait pas lésiné sur les moyens et n'avait eu aucun scrupule à faire passer le mannequin pour folle qui ne savait pas s'occuper d'un enfant. Et il avait gagné grâce à ça.

L'enfance de Siobhán fut plutôt agréable. Comme tous les enfants de riches, elle fut inscrite dans les meilleures écoles privées. Elle eut le droit à tous les loisirs les plus chers et ne manqua jamais de rien. Exigeant sur sa réussite scolaire, Kane ne laissa rien au hasard et sa fille fut assistée d'une ribambelle de professeur particulier afin qu'elle excelle dans toutes les matières. L'éloignement de sa mère (retournée vivre à Miami) ne lui posa pas vraiment problème. Peut-être que les mensonges que son père lui avait mis en tête concernant sa mère y étaient pour quelque chose mais en définitif, Siobhán vivait parfaitement bien.

Son enfance et son adolescence n'eurent rien de notable. Ses résultats scolaires furent toujours très bons. Son caractère s'était dessiné peu à peu sous les précieux conseils de son père. D'un naturel assez calme, l'homme d'affaires poussa sa fille à devenir féroce. A s'imposer tant par sa prestance que part ses connaissances. Il s'appliqua à lui enseigner tout ce qu'il avait lui même appris du monde des affaires afin qu'un jour, elle puisse venir l'aider et qu'elle soit capable d'en prendre la tête lorsque la vieillesse l'empêcherait de continuer.

Après trois années à l'université, Siobhán empocha son Bachelor of Laws et se dirigea vers un Juris Doctor afin de devenir Avocate. Ce choix professionnel lui était venu à la fin de sa scolarité au lycée, lorsqu'elle fut obligée de sélectionner l'une des nombreuses universités qui se proposaient à elle. Forcément, son père avait fait tout son possible pour la diriger vers un MBA mais Siobhán en avait décidé tout autrement. Le métier d'avocate lui apporterait cette adrénaline qu'elle était persuadée ne jamais avoir dans la branche des affaires. La répartie dont elle avait pu faire preuve durant ses années d'études lui assurait qu'elle réussirait dans cette voie. Alors, contre l'avis de son père, Siobhán intégra un J.D.

Finalement, Kane ne fut pas perdant. Avocate n'était peut-être pas exactement ce qu'il voulait mais ce métier pourrait être tout aussi utile à son business. Alors il l'avait encouragé, s'arrangeant pour que ses stages se déroulent dans les gros cabinets d'avocat de New York. Ce fut à cette période là que Siobhán découvrit son côté séductrice. Entourée par des hommes plus âges, déjà ancrés dans la vie active et pour la plupart déjà mariés, elle fut incapable de résister à l'envie de les charmer sans pour autant aller jusqu'au bout à chaque fois. Un petit ami fixe ? Le concept ne l'attirait pas. L'étudiante voulait garder cette liberté qu'elle aimait tant. Pouvoir en draguer un et flirter avec un autre le lendemain, ça, c'était plaisant.

En 2002, Siobhán obtint ses tests et sa nomination au barreau de New York. Ce fut à ce moment là qu'elle entra réellement dans la vie active. Embauchée dans le cabinet Morelli Law Firm, ses débuts furent plutôt discrets. Souvent désignée comme suppléante dans les affaires qu'ils avaient à traiter, ce ne fut qu'au bout de 4 mois qu'elle décrocha une rien qu'à elle. Une affaire compliquée d'harcèlement qui, elle le savait, changerait sa réputation à jamais. Si elle échouait, aucune autre affaire ne lui serait confiée et sa réputation serait réduite à néant. En revanche, si elle réussissait, les contrats pleuvraient. Son travail consistait à défendre l'entreprise attaquée par un ancien employé. Les charges contre eux étaient lourdes. Non moins d'une dizaine d'employés avaient témoigné en faveur de l'homme. Les premières audiences furent difficiles mais après un travail acharné, Siobhán remporta le jeu. Les charges contre l'entreprise qu'elle défendait furent annulée, l'employé fut décrédibilisé. Bien que la brune sache que la société était en tort cela ne l'empêcha pas de travailler pour eux et de les faire gagner. Après tout, c'était le jeu.

A peu près un an après ses débuts dans la vie active, son père la convia à l'une de ses soirées organisée à l'autre bout du pays. Seattle, voilà où Darrell Kane prévoyait d'investir. Depuis plusieurs mois l'homme d'affaire répétait les voyages dans la ville d'Émeraude pour y trouver l'endroit parfait où il installerait les bureaux de son antenne. Le building fut trouvé, la soirée rapidement organisée. Tout le gratin fut convié qu'il s'agisse d'investisseurs, de politiques ou de célébrités. Siobhán fit donc le voyage jusqu'à la bas pour tenir le bras de son père durant cet événement. Ce fut ce soir là que Darrell lui présenta celui qui deviendrait plus tard son époux. Kane lui expliqua directement les faits : Cet homme était procureur mais montrait un intérêt certain pour la politique. Grâce à sa bonne entente avec la famille Chambers, Kane savait parfaitement que l'énorme projet immobilier qu'il avait en tête pourrait aboutir. Ce qui n'était pas le cas à ce moment là puisque le Sénateur refusait de vendre les parcelles. Alors son idée était simple : En plus de ses activités, Darrell se mêlerait à la politique et financerait la carrière de Benjamin Chambers. Mais pour avoir l'ensemble il fallait que Siobhán y mette du sien.  Son père lui fit comprendre qu'ils devaient nouer des liens bien plus forts entre leurs deux familles. Évidemment, sur l'instant Siobhán fut totalement contre. Charmer cet homme pour se marier par intérêt était bien au delà de ses compétences. Mais d'un certain côté, ce mariage la mettrait à l’abri du besoin en plus d'apporter encore plus d'argent à son père. Après tout, Darrell lui avait simplement dit de faire en sorte qu'il tombe éperdument amoureux et qu'il la demande en mariage. Pas qu'elle serait indéfiniment enchaînée à cet homme.

Plus par défi qu'autre chose, Siobhán s'attela à lui faire les yeux doux durant toute la soirée. Séduire cet homme ne fut pas particulièrement difficile même si cela s'avéra presque douloureux. Cet homme ne correspondait en rien à ce que Siobhán attendait d'un homme. Peu sûr de lui, romantique, maladroit, gentil. Benjamin aurait pu faire fondre pas mal de femme avec ses phrases maladroites et ses joues rougies par la gêne. Mais ce n'était pas le cas pour Siobhán. A peine deux mois après cette soirée, l'avocate déménageait pour Seattle. Son affaire avec Benjamin Chambers devenait sérieuse.

L'année d'après, Siobhán troquait son nom de jeune fille pour celui de son mari en présence d'une centaine d'invités. Le pari était en parti réussi, les deux familles étaient désormais liées. Bizarrement, même si Benjamin ne la comblait sur aucun point, la brune resta fidèle un bon moment. Peut-être pour ne pas mettre en péril tout ce qui avait été entrepris jusque là. Dans tous les cas, son mari fut le seul à poser la main sur elle et ce fut de lui qu'elle tomba enceinte, un an après leur union. Benjamin était fou heureux. Siobhán était bien plus mitigée. Sa carrière à Seattle venait à peine de commencer et même si sa place était loin d'être à risque (puisqu'elle avait rejoint son père en tant qu'avocate pour sa société.), la brune ne se voyait tout simplement pas devenir maman.

Mais son avis sur la question changea dès l'instant où ses yeux se posèrent sur sa fille. Nina Chambers poussa son premier cri le 10 Octobre 2006 dans une clinique privée de Seattle. La maternité changea quelque peu sa façon d'être. Habituellement agressive, Siobhán fit preuve d'un calme et d'une réserve tout à fait inhabituelle. Dans ses projets, son retour au bureau aurait du survenir quelques mois après sa sortie de maternité. Mais il n'en fut rien. A la place, l'avocate s'autorisa un congé parental de deux ans et en profita pour aider son époux durant sa campagne électorale.

Nina avait à peine deux ans lorsque Benjamin fut élu Sénateur. Très médiatisés depuis le début de la campagne, Siobhán s'était appliquée à jouer à l'épouse et mère modèle. La parfaite famille américaine en apparence. Sauf que derrière le rideau, les choses étaient bien moins exemplaires. Ce fut à cette période là que Siobhán commença à tromper son mari. Le reste des années furent rythmées par les diverses obligations professionnelles de Benjamin, les affaires de Siobhán et l'évolution de Nina. Comme promis avant sa campagne, Benjamin autorisa la vente de plusieurs parcelle et laissa son beau père – à qui il devait pratiquement sa place de Sénateur. - construire les immeubles qu'il avait en tête. Rien ne vint perturber leur quotidien. Nina s'avérait être une bonne élève à l'école et à ses activités parascolaires. Benjamin fut élu pour un second et dernier mandat. Siobhán défendit la fortune de son père qui ne cessait d'augmenter.

Comme la plupart des personnes importantes, les Chambers furent évacués vers l'île de Bainbridge avant même que la population commence à s'inquiéter. Évidemment, le père de Siobhán fut lui aussi rapatrié mais également la sœur de Beatriz, la nourrice de Nina qui vivait sous leur toit.

Tout ce beau monde fut logé dans une imposante maison appartenant au gouvernement. Benjamin assura son rôle de sénateur et coordonna toutes les opérations avec les militaires tout en gouvernant ce qui était devenu un camp de survivant. Bien qu'elle soit mise au courant des événements extérieur et de l'écroulement du monde entier, Siobhán n'y fut pas réellement confrontée. Confortablement installée sur l'île, protégée par les militaires, l'extérieur leur était interdit et pour dire vrai, cela ne les empêchait pas de mener une vie presque normale.

Ce fut sans doute à cause de l'ennui que Siobhán commença à mettre son nez dans les affaires de son mari. Peut-être aussi parce que son père y était mêlé et qu'elle restait la seule à ne rien savoir. Ce nouvel intérêt que développa l'avocate donna naissance à tout un lot de dispute entre le Sénateur et son épouse, souvent en désaccord avec ses idées.  Ce fut l'arrivée par la mer du groupe de pillard qui fit taire définitivement l'épouse Chambers. La menace était bien réelle et ce ne fut qu'à cet instant là qu'elle en prit vraiment conscience. Si beaucoup de personnes se proposait pour les expéditions et les ravitaillements, ce ne fut pas le cas de la brune qui, sous les ordres de son père, resta à l'intérieur afin d'accomplir son rôle d'épouse de Sénateur.

Pourtant, après le suicide de l'un des membre du camp, l'avis de son père n'eut plus vraiment d'importance à ses yeux. Les morts se relevaient. Benjamin lui avait dit. A de multiple reprises, elle l'avait entendu. On lui avait raconté à quoi ces choses ressemblaient. Comment elles se déplaçaient. Mais lorsqu'elle en croisa un pour la première fois, Siobhán avait réalisé qu'elle était loin du compte. Évidemment, sur l'instant, l'avocate fut totalement incapable de s'occuper du mort qui lui faisait face. Ce fut un militaire qui s'en chargea à sa place, lui sauvant la vie par la même occasion.

Bien qu'elle lui ait répété plusieurs fois, Benjamin s'obstinait à rester sur ses positions concernant le fonctionnement du camp ou encore le déroulement des missions en extérieur. Par chance, ses erreurs furent gardées sous silence bien que son assemblée commence elle aussi à perdre patience. Désormais présente à toutes les réunions, Siobhán prit soin d'observer chaque personne présente et ce fut en observant un militaire dont elle ne souvenait jamais le nom ainsi que le responsable des scientifiques qu'une idée s'installa dans son crâne.

Darrell Kane était tout à fait d'accord avec sa fille. Benjamin n'avait pas les épaules pour assurer un tel poste et cela commençait à devenir dangereux. La perte du Colonel Norwood n'était pas la première mais sans doute la plus importante. Et il était hors de question que les Kane laisse Benjamin continuer sur cette voie. Alec Jensen fut le premier à être approché par le père de Sio. Cet homme ne s'était jamais gêné pour partagé son mécontentement. Plus d'une fois, la colère l'avait emporté et cela avait suffit à l'avocate pour savoir qu'il serait de son côté. La seconde et dernière personne fut le Dr. Lewis, un scientifique au caractère très particulier. Limité dans ses recherches sur les infectés, Lawrence accepta de rejoindre la cause de Siobhán.

Mais si Siobhán avait laissé faire son père concernant le fait d'approcher les autres, elle avait totalement refusé qu'il se charge du cas de son mari. Cela, l'avocate voulait le faire elle-même. La lassitude et le dégoût qu'elle ressentait envers lui avait sans doute motivé sa démarche mais elle voulait que ça soit elle qui lui explique clairement la situation. Sans passer par quatre chemin, elle l'avait mis au pied du mur, le menaçant dans des sous entendus. Elle ne lui laissait pas le choix. Si il voulait survivre, il devait leur obéir et faire selon leur règle. Et eux, avaient besoin de lui, de son image, de son statut, pour rallier tous les habitants de l'île à leur cause.

A partir du mois de Décembre, toutes les décisions furent prise par le trio. Malgré les différences de caractère, l'équipe trouva rapidement une manière de fonctionner. Lawrence, très peu inquiet de ce faisait les militaires en extérieur, était d'accord avec à peu près tout tant qu'on le laissait mener ses recherches selon ses envies. Alec qui était à la tête des militaires depuis la perte du Colonel s'occupait de l'extérieur tandis que Siobhán se chargeait de faire le lien avec le Sénateur en lui dictant quoi faire et quoi dire.