J’avais fini par m’installer au volant de la voiture quand la détonation se fit entendre. C’était horrible et c’était à présent certain, Arthur et sa famille n’était plus de ce monde. J’étais vraiment triste d’apprendre une chose comme ça, mais je n’allais pas me laisser abattre, je n’avais pas le droit, je n’avais pas le choix. J’avais déjà fait assez de trucs débiles jusqu’à maintenant. J’étais contente d’être dans la voiture au moment de l’explosion, j’avais ainsi était en partie épargner par les vibrations et le bruit. Mon regard se tourna vers Abbigail à côté de moi. En un simple échange nous savions toutes deux ce qui me restait à faire. Je n’avais pas envie de partir, j’avais l’impression d’abandonner les autres, mais une fois de plus, le choix n’était pas notre.

Avec ma voiture, j’emboitais le chemin que venait de lancer Elena. Je savais que sa voiture était encore vide pour l’instant et j’espérais apercevoir la silhouette de mon tatoué préféré monter à l’intérieur. Que ce soit le cas ou non. Il était certain que je la suivrais comme son ombre. C’était moi qui avais Alpha dans la voiture et il était hors de question que je ne lui rende pas plus tard. J’avais également le sac de Plutarch sauf que celui-là, je n’étais même pas sûr de lui rendre. Tant que je n’aurais pas décidé qu’il le mériterait, je le garderais.

Il y avait toujours autant d’agitation dehors, mais surtout beaucoup plus de flamme, je voulais savoir ce qui était en train de se passer, mais je n’en savais strictement rien. C’était vraiment compliqué de rester dans l’ignorance, je saurais un moment donner, mais d’un côté, le plus tard serait le mieux, ainsi je ne m’effondrerais pas une fois de plus. En soi que pouvait il m’arrivait de pire que ce que j’avais déjà traversé jusqu’à maintenant ? Les pertes dans ma vie c’était tout simplement enchainées, il ne me restait plus grand monde à perde ce qui les rendait sans doute encore plus précieux.

Je n’avais remarqué un agglutinement de personne un peu plus loin sans savoir de qui il était question, j’avais le cœur et j’espérais vraiment que ce n’était pas trop grave. Je ne dis rien à personne, préfèrent ne pas alerter inutilement quoi que ce soit. Comme pour calmer tout ça, je me contentais d’affirmer.

- J’ai vu Brooke conduire une voiture et je crois que c’est elle qui se trouve derrière nous.

Je voyais déjà dans mon rétroviseur le plus vieux des enfants essayer de regarder ce qu’il en était. Un sourire attendri passa tout de même rapidement sur mon visage jusqu’à ce que je me reconcentre sur mon objectif premier, sortir tout le monde d’ici en sécurité.

    Blake nous avait rapidement rejoint, récupérant Quinn entre ses bras. À ses mots à mon attention je m'étais contenté de hocher une fois la tête en lui adressant un regard grave. Désolé je l'étais également, mais ce n'était pas terminé, pas tant que les miens ne seraient pas hors de cet enfer. Skyler se chargea également d'emmener Ludwig vers l'arrière du camp où étaient les véhicules ; captant une dernière fois son regard, je sentis une fois de plus le poids de la peine peser sur mes épaules. Le fait de savoir qu'ils allaient devoir survivre à une autre perte m’atteignait bien plus que de connaître mon destin. Les regardant s'éloigner quelques secondes, je me recentrais sur ma tâche à savoir tuer les Coyotes qui nous entouraient ; ouvrir une brèche pour permettre aux voitures de sortir, même si nous ne pourrions pas les tuer tous, c'était pour l'instant notre seule solution.

    M'occupant d'un mort, j'eus la sale impression d'un coup de chaud, ma vue qui se brouillait, ne me permettant pas de voir l'autre Coyote qui s'amenait derrière, m'agrippant à nouveau par le bras. Mettant un certain petit temps à m'en dégager, j'entendis la voix de John quand le deuxième cadavre tomba. Me tournant vers mon ami, je hochais une nouvelle fois la tête.

« Il le faut. »

    Je ne savais pas jusqu'à quand, ni dans combien de temps, et même s'il était évident que mon corps n'allait pas tenir bien longtemps, que la fièvre n'allait pas tarder à me prendre et me faire délirer, j'avais bien l'intention de me battre jusqu'au bout.

    Entendant déjà au loin les sons des moteurs de véhicules, je m'activais encore un peu plus, serrant les dents en puisant dans cette adrénaline pour faire au mieux. J'espérais qu'ils avaient pu tous monter dans ces véhicules. Que Christina était en sécurité dans l'un d'eux. Ouvrant encore un peu plus la grille afin de faciliter la sortie future des véhicules, je tentais de faire au mieux fi de mes mains légèrement tremblantes.

Le chaos le plus total régnait dans ce qui avait été encore durant la journée ce lieu paisible où ils avaient tous eut espoir de trouver un peu de paix pour rebâtir un semblant de vie. Les grilles ouvertes, les morts affamés entraient peu à peu. Certains tombaient sous les armes des vivants, d'autres gagnaient la partie, mordant la chaire, contaminant ainsi les victimes…

Plutarch avait comprit qu'Alan en faisait parti. Lorsque l'information remonta jusqu'à son cerveau, cela lui provoqua un pincement en coeur. Il avait toujours apprécié le mari de Christina. Le groupe entier d'ailleurs appréciait l'homme qu'il était. Mais la réalité était là, il était condamné. Personne n'y   pouvait rien. Les cris, les pleures, les supplications de Quinn ou bien de Ludwig n'étaient que du vent.

Lorsque l'explosion se produisit Plutarch fut déstabilisé par la force et le bruit. Sonné il s'était retrouvé au sol, les oreilles sifflantes. Puis ce fut la toux et le manque d'air. La fumée lui piquait les yeux, les brûlait la gorge. Le fossoyeur cligna plusieurs fois des yeux afin de retrouver un peu ses esprit, juste assez pour voir passer au loin la voiture rouge dont Tam lui avait parlé. Il lui fallu pas mal de force pour se relever, remontant son t-shirt sur son nez pour tenter de respirer un minimum correctement. Le feu mangeait tout. Les flammes léchaient déjà plusieurs maisons. La fumée s’élevait sans doute haut dans le ciel. Le bruit, l'odeur… Les morts ne cesseraient d'arriver par vague. Il fallait partir, quitter les lieux avec le peu qu'ils avaient toujours bourré dans leurs sacs.

Trouver une voiture, grimper à son bord et se tirer. Voilà ce qu'il devait faire. Il cru voir Brooke au volent de l'une d'elle. Mais Melvin fut coupé dans son élan par deux rodeurs. Il avala avec difficulté sa salive. Hors de question qu'il reste ici, ou qu'il y passe. Plutarch recula d'un pas, puis d'un second. Bon il fallait qu'il trouve une solution. Il tenta un premier coup de sécateur en direction du premier. Son bras ne passa pas loin d'une morsure. Un nouveau pas de recule. Il allait se retrouver coincé s'il continuait ainsi. Alors il opta pour un coup de pieds aussi puissant que possible pour faire tomber l'un des deux rodeurs, le moins corpulant.

Depuis le temps, il en avait déjà tuer un bon paquet de ces trucs. Alors c'était pas ces deux là qui allait avoir raison de lui. Pas ce soir. Le sécateur rencontra le crâne mou du rodeur resté debout, et après s'en être défait, Melvin piqua un sprint en cria : « -Booke ! Par ici ! » Espérant qu'elle ait de la place dans sa voiture pour accueillir ses fesses, sa sueur et son odeur de combattant plein de sang et de trucs dégueux… Tout en courant il repéra Jefferson non loin. Il l'empoigna au passage et lui cria: « on se tire Jeff ! »