Octobre 2015. N'importe qui encore en vie se souviendra de ce mois. Après une dure journée je suis rentrée à la maison observant avec un air circonspect des messires en uniforme monter ce qui s'avèrera être la plus efficace des protections contre ce qui nous attendait. Rentrant à la maison pour plusieurs semaines de "congés" j'aurais profité des derniers moments à l’extérieur plus amplement si j'avais su. Mais la présence militaire et celle ensuite du Sénateur Chambers n'était aucunement dérageant à ce moment-là ainsi ils faisaient leurs trucs de militaires et de politiciens et moi je vivais tranquillement et en sécurité avec mes parents : La vie parfaite en somme.

Enfin parfaite si on veut peu de temps après l'arrivée de tout ce beau monde venue se cacher d'on ne sait quoi et il eut fallu se lancer dans la construction d'un grand barrage pour se "protéger" même si la réalité consistait plutôt à protéger le grand chef en costard et sa petite bande. Participante de fortune à une aide plus que faible pour monter cette barricade j'avais au moins la chance d'avoir une utilité de par ma fonction auprès des habitants, certains avaient tendance à vivre mal d'être renfermés loin de leur famille sans pouvoir les contacter mais en même temps s'ils avaient su ce qu'il y avait de l'autre côté je reste persuadée qu'ils auraient beaucoup moins soufferts de cette privation. Les humains normaux ont tendances à ne pas apprécier de se faire dévorer vivant par des "semblables", si on peut appeler cela comme ça.

Aout 2016 autre chose m'a marquée profondément autant dans l'idée que pour le symbole que cela représentait. Des miliciens sont arrivés et ont ouverts le feu sur des hommes, femmes et enfants. Qu'ils s'attaquent à des soldats je l'aurais compris mais à des innocents à ce moment-là cela me dépassait. Enfin, devrais-je avouer à cette cassette que ce jour-là j'ai fais la chose la plus horrible et en même temps la plus nécessaire. Surprise par les coups de feu comme beaucoup de personnes, je suppose, j'ai.. comment dire.. Profiter de la présence d'un de ses hommes pour m'enfuir en.. plus ou moins étant responsable de.. la mort d'une.. femme ? Mais que la personne qui m'écoute ne me juge pas trop rapidement. Si je ne l'avais pas lais... sacrifier elle serait quand même morte et moi avec probablement. Certes j'ai le sens de quelqu'un sur mes mains mais je ne pouvais pas laisser mes parents et les habitants de cette ville sans soutiens.. ma mort aurait fait plus de mal que.. la sienne au camp et c'est avant tout au bien être du camp qu'il faut penser.

Je dois avouer que je n'avais pas prévu la suite des évènements puisqu'un seul mois calme et c'était repartis en Octobre mais surtout j'ai vu de mes yeux ces.. rôdeurs comme on les appelles, ces êtres dénués de conscience et qui ne semble n'avoir que pour seul comportement que d'attaquer en particulier tout ce qui possède un semblant de vie biologique et consciente. Quant à la raison du pourquoi du comment cela est-il arrivé dans nos rues certains disent après coup que c'est la responsabilité d'une famille en particulier cependant dois-je avouer que cela me surprendrait tant la personne concernée à toujours refusée mes avances lorsque j'émettais une proposition de suite médicale. D'un autre point de vue j'arrive à être heureuse de ces évènements cela nous as permis de savoir pourquoi on nous empêchait de sortir, pourquoi le barrage et un tas de trucs.

Néanmoins puis-je avouer une autre faute pendant que nous y sommes maintenant que vous connaissez la presque intégralité de mon existence je pense que nous sommes assez proches pour nous avouer des petits secrets puisque de toute façon si vous êtes arrivé jusqu'ici c'est soit que je suis morte soit que j'attends derrière vous ce moment précis pour vous abattre.. toujours là ? Parfait.. enfin non pas vraiment je suis morte.. Soit, Octobre 2016 alors que les militaires commençaient à nettoyer les rues des rôdeurs j'ai peut-être essayée d'utiliser un assistant comme appât pour attirer un rôdeur qui trainait proche de la maison. Malheureusement pour moi et mes idées d'observation celui qui me sert encore d'assistant a cru bon d'éliminer le seul rodeur que j'ai pu voir de près tout cela pour "survivre", quel égoiste.

Et puis ma vie avait changée avec ces evenements les rodeurs s'étaient quelque chose dont on n'avait pas tous forcement conscience, d'ailleurs j'avais remarqué du court temps ou j'avais pu les observer qu'ils se décomposaient moins rapidement que ma propre mère comme quoi le temps est assassin, et je recevais de temps en temps la visite d'une personne ayant besoin de parler. Puis Mi-Janvier un premier choc m'ébranla réellement : Non pas le changement d'attitude du Senateur mais pour la première fois j'étais endeuillé. Moi qui rigole si souvent de la rapidité avec laquelle ma mère est partie en réalité je suis terrifiée de cela. A vrai dire même avec le recul je serais incapable de dire ce qui la tuée, c'était rapide du moins. Elle est morte comme cela, elle, ses idées et ses manies. Mon père réduit à l'état de larve et le fait de savoir qu'il allait finir par probablement se laisser mourir de chagrin d'amour n'aidant rien le travail était devenue mon seul point d'intérêt.

Au moment ou je suis en train d'enregistrer cette cassette nous sommes en Juin 2017, la mi-année est arrivée rapidement la chaleur avec et mon père reste enfermer dans sa chambre à bougonner des inepties sur tout et rien sans se préoccuper du réel danger qui arrive pour lui : l'été. Quant à moi je dois vivre avec mes frustrations de ne pas pouvoir observer un de ces animals et de continuer inlassablement la population avec seulement des mots.

Nous verrons bien ce que le futur nous réserve.

Docteure Alejandra Rivero-Quinn,
Cassette n°22.