Re: There is no hero

April avait fermé les yeux. Elle cherchait à retrouver un équilibre, au-delà de la douleur, au-delà des vertiges. Une balle siffla à travers la fenêtre et fit une autre victime. Une de plus, qui suscita un cri de surprise. Ian engueulait sa famille, Addison hurlait et la quadragénaire avaient ses orbes bleus rivés sur le corps agonisant d’Aaron. Des cris et des pas de courses résonnaient dans les couloirs : la fuite était en marche, mais ils manquaient de temps. Encore. Toujours. Finn ripostait, ignorant sa blessure pour donner la réplique aux envahisseurs qui profanaient désormais leur sanctuaire et l’ancien chargée de relation presse savait qu’elle devrait en faire autant.

- On a plus le temps pour ça, dit-elle au médecin alors qu’il avait à peine fait le minimum syndical pour son bras.

Concernant sa jambe, elle ferait avec le garrot du pompier. Blême, elle se remit sur pied et boita jusqu’à Aaron qui rendait son dernier soupir. Pas le temps pour les larmes, ils devaient se battre ! Et s’ils pensaient réussir à la briser, alors ils avaient mal choisi leurs proies. April récupéra le 9mm du défunt et ôta la sécurité avant de suivre les ordres du chef de chantier.

- On applique le plan, indiqua-t-elle à ses deux collègues de conseil, on en rassemble le plus possible et on va aux lieux prévus.

Dans tout ça, chacun n’aurait peut-être pas le temps de retrouver ses proches, mais ça faisait partie du scénario. Ils avaient chacun une destination, ils verraient ensuite comment se retrouver : la survie devait passer avant tout. En entendant les détonations dans le couloirs, suivies de cris et d’ordres beuglés, la blonde fut bien contente que Thalia et Nans aient été envoyés pour dire à Rowen et Rosaleen de partir. Ils devaient être prêts à grimper dans une voiture désormais, ils allaient s’en sortir : il suffisait de ralentir ces malades.

Le trio se faufila dehors, suivi par une Addison bouleversée. April peinait à suivre le rythme, sa cuisse brûlante de douleur. Marquant une pause contre un mur, haletante, elle se pencha par la fenêtre pour tirer sur les ennemis encore dehors. A une main, c'était beaucoup mois évident ; mais elle eut juste le temps de voir s’effondrer quelqu’un (Takeo) avant qu’une puissante déflagration ne vienne percuter le cadre de la vitre ouverte.

Spoiler:

Clive n’était pas aussi certain qu’Alex tiendrait le choc, mais en même temps il devait faire partie des personnes les plus pessimistes qui soient donc peut-être que finalement il y avait une chance pour la sauver. A sa demande il ralentit la cadence, s’ajustant à son rythme pour éviter de la trainer ou de la voir chuter. La brune récupéra le molosse qu’elle avait plus tôt envoyé se mettre à l’abri, le chien semblait avoir écouté sa maîtresse puisqu’il les rejoignait désormais alors qu’ils allaient récupérer Eli. Mais Alex marquait un point, le lycée n’était plus un lieu si sûr que cela, de là où ils se tenaient, l’ancien bibliothécaire le voyait. « D-dans ce cas … » Cela lui coutait de le dire, mais le plan de Jackson plus tôt avait été le bon. « Il faut se regrouper, derrière le lycée. »

La brune perdit l’équilibre un instant, Clive resserra un peu plus son bras autour de sa taille en réponse, la fixant d’un air inquiet alors qu’elle lui assurait que ça allait. A l’approche d’Eli, la jeune femme l’interpela. Le petit groupe n’avait plus qu’à prendre la direction du lycée mais en évitant le bâtiment. Cela coûtait au brun de laisser ses amis qui étaient encore dans les murs du lycée mais Alex avait vu juste, leurs ennemis étaient en train de se faufiler partout dans le bâtiment. L’on n’entendait que détonations, cris, verre brisé. Lorsqu’ils croisèrent à nouveau la route d’un de ces hommes, Clive voulut se dépêcher de se cacher, entrainant les deux autres avec lui mais l’homme fut abattu.

Ils devaient en profiter pour avancer, se dépêcher de rejoindre l’arrière du lycée. Malheureusement un petit groupe de trois rôdeurs leur barrait la route, sans doute avaient-ils été attirés par les coups de feu et les cris eux aussi. Comment leur en vouloir, la nature humaine était ainsi faite qu’elle était suffisamment stupide pour leur livrer un repas près à être dévoré. Laissant Lex s’appuyer contre un pan de mur, Clive lui lança un regard qui se voulait autoritaire. « Garde les balles, on va s’occuper d’eux. » L’ancien bibliothécaire échangea un regard avec Eli, espérant que le mexicain l’aiderait effectivement pour neutraliser ces cadavres. De précieuses minutes, pendant lesquelles Clive pria pour qu’April, Ian, Finn et Kendale aient réussi à ramener tout le monde pour l’évacuation. Une fois débarrassés des rôdeurs, le trio put reprendre sa course pour la survie.

Spoiler:

Ils avaient fui vers leur précieux lycée, comme si ça pouvait les sauver. Donovan esquissa un sourire mauvais, regardant ses hommes continuer d’avancer dans l’enceinte de l’établissement, les rôdeurs qui continuaient de ramper parmi les vivants. C’était pas le gamin qui tirait dans le tas qui allait changer quoi que ce soit. Le tatoué gardait son talkie sur lui, il se déplaça vers l’arrière du camion pour aller récupérer des munitions avant de revenir sur le champ de bataille. C’était con mais il voulait retrouver son couteau. En parlant de couteau, l’autre conne l’avait vraiment pas loupé. Il survivrait mais il était bon pour de nouvelles cicatrices et pour l’instant il pissait le sang. Rapidement le brun trouva un moyen de faire pression sur la plaie, à l’abri derrière un véhicule.

Alors qu’il avançait dans la direction du lycée lui aussi, il vit revenir Takeo qui l’interpelait. Ce foutu bridé qui passait son temps à l’appelait tête de con. Ce foutu bridé qui venait de se faire descendre. « Bordel de merde fais gaffe le niak ! » Donnie pressa le pas, levant son arme devant lui et scrutant les alentours de son regard gris. La personne qui avait tiré était sans doute encore à portée et ils auraient l’air con s’ils étaient tous les deux gravement blessés. Sans le moindre ménagement, Donovan tira le japonais à l’abri dans un des camions avec lesquels ils étaient arrivés, enlevant sa veste pour la rouler en boule avant de lui coller une claque. « Tu restes avec moi et tu appuis sur la plaie Ducon. »

Ca le faisait chier, il avait autre chose à faire que jouer les nounous avec cet emmerdeur de Takeo, mais il pouvait pas revenir et annoncer à Bea qu’en plus d’Alec, ils avaient perdu un de ses amis, du moins il lui semblait que le jap’ était ami avec sa copine. « Tu restes ici. » De toute manière il n’irait pas bien loin. Donovan rangea son Beretta dans son holster et récupéra un des fusils d’assaut prévus pour l’occasion, le passant en bandoulière autour de son torse. Sautant du camion le tatoué traversa le champ de bataille en courant, récupérant tout de même son couteau préféré sur le chemin avant de s’engouffrer dans le camp. Il était à découvert mais il avait confiance en Mason et tous les autres pour assurer sa sécurité. Quelques rôdeurs, quelques fuyards, quelques balles. Donnie entra finalement dans le bâtiment, un sourire mauvais collé aux lèvres.

Spoiler:

C'était un joyeux bordel, tout allait vite, les balles fusaient, les morts se relevaient, il fallait fuir comme je l'avais souligné plusieurs tot, chose que Clive n'avait pas apprécié. Chose qu'Émy n'avait pas approuvée, proposant une évacuation. Je ne voyais pas trop la différence, mais qu'importe, nous étions d'accord, fallait juste ce barrer de cet endroit je suis vis les consigne, couvrant la fuite dès notre, je poussais Caly à faire de même, il fallait qu'elle pense à elle. "Je te rejoins!" Aucune place à la discussion, je n'allumais la scène, l’adrénaline me faisait oublier la douleur lancinante dans mon bras. Je tirais couvrant du mieux que je pouvais les autres.

Les choses allaient très vite, Clive était parti dans une certaine direction alors que Trey, Émy et moi couvrions le replie de Caly et d'autres survivants, dans notre périple, Emerson prit une balle, Trey s'occupa de réduire hémorragie. Très rapidement, nous nous retrouvions dans le lycée, il fallait rejoindre les autres, les points de repli, il fallait se barrer de cet enfer. Nos ennemis étaient eux aussi rentrer, les balles fusaient au travers les fenêtres. Faut les ralentir. "Avancez! Je vous couvre!" Le message était adressé à Caly et Trey qui soutenait Emerson. "Trey, je compte sur toi." Je lui filais la responsabilité de la femme pour qui je prenais le risque de perdre la vie. "Vous inquiétez pas, je prendrais le minimum de risque, je connais les points de repli, je vous retrouverais." mon ton ne laissait pas place à la discussion, ma décision était prise, de toute façon, il fallait quelqu'un pour assurer la couverture et Trey était le seul à pouvoir soutenir Emerson, ma blessure m'aurait trop handicapé.

Appuyer contre un mur, planquer au niveau d'un angle, j'avais une vision parfaite de l'accès principal du lycée et j'étais assez loin de toutes fenêtres pour ne pas être pris pour cible, j'allumais ceux qui rentraient.

Spoiler:

Swann s’était crispé un instant après la réponse de Casey. Elle voulait mourir où elle était juste vraiment stupide ? Une autre balle lui passa pas loin de la tête, alors il se baissa instinctivement en grognant quelques jurons plutôt inhabituels dans sa bouche. Le pire, c’était qu’il ne voulait pas la voir se faire descendre cette petite casse-pied, mais il ne pouvait pas non plus la materner. De toute façon, son sort semblait concerner pas mal de monde – Clayton, Takeo, et même ce plouc de Merl – du coup, l’étudiant choisit de se concentrer sur ce qu’ils étaient venus faire ici : exterminer ces sauvages.

- RÔDEURS ! avait-il hurlé en voyant les premières charognes.

Ses balles changèrent de cibles, abattant les cadavres qui prenaient leurs lignes à revers, il sauva même certainement la vie à cette étourdie de Casey, mais elle ne devait pas avoir remarqué. Les habitants du lycée en avaient profité pour filer, mais ils ne perdaient rien pour attendre ! A peine Donovan en avait-il donné l’ordre que Swann s’élança parmi les premiers pour passer les portes de l’établissement. Pour le coup, il en oubliait son aversion pour le chef récemment promu de l’opération, porté par le sentiment d’appartenir à une mission d’ordre divine. A l’ombre du bâtiment, il faisait feu. Encore. Encore. Les répliques d’un homme (Jackson) l’obligèrent à se mettre précipitamment à couvert. Il en faudrait plus pour le décourager ! Le monde nouveau, les siens étaient les seuls aptes à le forger. Dans le sang s’il le fallait.

Spoiler:

Ces nouveaux petits copains devaient s'occuper du gars qu'elle avait tué afin qu'il ne se transforme pas, tant mieux, c'était son plan en visant le cœur. Un coup d’œil dehors et la russe put s'assurer que personne ne la suivait, toute la bande semblait s'être concentrée à la suite sur le lycée, et aussi triste à dire soit-il, pour le coup, ça l'arrangeait bien ! Sa blessure en revanche, elle s'en serait bien passée.

Bien décidée à survivre, elle fouilla d'une main dans les placards de la petite cuisine et attrapa une bouteille de whisky qui traînait dans le coin, toute délaissée qu'elle était. Ça l'aidera à désinfecter sa plaie en urgence quand le saignement s’arrêtera. Sans perdre de temps elle quitta alors sa planque en continuait sa route vers l'Est, longeant les terrains de sport depuis une rue parallèle. Avec de la chance et de la logique -encore faut-il qu'elle soit bonne- les snipers seraient bien occupés à aviser leur lunette en direction du lycée pour voir la russe déambuler tout en rasant les murs avec soin. Comme pour se donner du courage, elle entama la bouteille d'alcool en chemin et s'offrit une belle rasade, comme si c'était la dernière et tant pis si ça brûle la gorge, au moins, ça fait un peu oublier la douleur.

Les rôdeurs en revanche, eux, répondaient bien présent, pile sur sa route et au nombre de deux, l'odeur de sa blessure n'allait pas les laisser indifférent si elle tentait de les contourner. Dans le silence ou presque, elle grogna alors à leur attention et de son bras valide vint planter le crâne du premier et dégager d'un violent coup de pied le second au sol avant de reprendre sa route à pas encore plus rapide.

La supériorité numérique et matériel des Remnants ne lui avait pas échappée. Son groupe devait rencontrer de sacrées difficultés, ça ne faisait aucun doute, ils n'étaient pas prêt à ça. Si ils s'en tenaient au plan et si elle ne ralentissait pas dans sa progression, elle avait une chance de croiser les véhicules de ses compatriotes en fuite au prochain croisement. Enfin ça, c'était le plan idéal mais malheureusement aucun foutu bruit de moteur ne se faisait entendre.

Progressant avec rapidité, elle se planqua alors derrière un muret de bonne taille pour prendre connaissance du terrain et du nombre de rôdeurs maintenant qu'elle se rapprochait du terrain de sport. Peut-être allait devoir si rendre en première et préparer l'évacuation... Sans pistolet, ça allait être difficile, mais elle n'était pas du genre à reculer.

Spoiler:

À la pique lancée par le blond concernant son aptitude au tir, le quarantenaire n'avait pu s'empêcher de lâcher un « ferme-la Mason » plus pour la forme que réellement agressif, sachant pertinemment que de toute façon, son cadet ne lui en tiendrait pas rigueur. Soucieux de ne pas se laisser déconcentrer plus que nécessaire, le virologue laissait sa visée voguer d'une personne à l'autre, informant Mason avec le même désintérêt que l'idiote n'était autre que Casey. Les minutes s'égrenaient, les corps tombaient -la plupart du temps pas grâce à lui, autant le dire- et les infectés ne tarderaient sans doute pas à être de la partie avec tout ce boucan. Pensée qui se cala ailleurs dans son esprit alors que le pilote l'informa qu'il avait trouvé l'infirmerie du groupe. Davis se contenta d'axer sa visée vers l'endroit désigné avant de suivre du regard ce qu'il se tramait dans les couloirs.

De nouvelles balles perdues, les vitres qui explosaient, et puis les infectés qui s'amenaient par dizaine ; fait qui ne passa pas non plus inaperçu à Mason. Ceux d'en bas pouvaient s'en défaire, autant se concentrer ici sur les sujets bien vivants. Ciblant un homme trop occupé à braquer frénétiquement les alentours que de courir s'abriter, Lawrence fit mouche. En pleine tête, pour une fois. Observant sans émotion le corps tomber au sol, il releva sa tête de son arme, soupirant bruyamment. Tuer ne lui posait pas le moindre problème, même si c'était de la cruauté gratuite, et autant dire qu'il s'était bien attendu à devoir s'y mettre s'il venait mais tout de même, ce que c'était ennuyant ; il continuerait encore un peu, jusqu'à ce que le nombre de survivants adverses ait suffisamment diminué pour qu'il laisse faire ses compagnons, ceux qui avaient été formés pour cela.

S'apprêtant à remettre toute sa concentration en œuvre pour tirer à nouveau, Davis fut coupé dans son entreprise par le son sifflant des balles qui passaient juste à côté d'eux. L'instant d'après, il était poussé au sol par Mason qui eut la bonne idée de les mettre tous les deux à l'abri derrière le muret. La balle qui s'enfonça dans le mur quelques mètres derrière lui ne passa pas inaperçu ; ç'avait été moins une. Ayant tout de même eu le réflexe de stopper sa chute avec son bras, le virologue lança immédiatement un regard à son partenaire ; lui non plus n'était pas blessé, tant mieux. « Fais attention, j'ai pas envie de me retrouver tout seul ici » avait-il lancé sur un ton légèrement sec au blond, son regard étant toutefois relativement reconnaissant ; il en avait conscience, que sans l'intervention de Mason, la balle aurait été pour lui.

Avant de se relever, Lawrence se décala de quelques mètres sur le côté, changeant ainsi de place pour essayer de surprendre ceux d'en bas. Une grande inspiration. Se relever. Viser. Tirer. La balle atteignit quelqu'un en bas au niveau du flanc mais ne le tua pas ; c'était déjà ça. Une observation un peu plus poussée le fit froncer les sourcils : la plupart semblait être entrée dans le lycée et il le savait, tirer à travers les vitres du bâtiment serait nettement moins aisé que n'importe où dehors.

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