La température était brûlante, les visages se crispaient et les regards brulaient. La fureur ne lui plaisait pas, et ils se chargeraient tous de remettre à leur place ces êtres vivants qui se croyaient au-dessus de leur proposition. Tu la sens la pluie de sang qui va couler sur eux ? Question purement rhétorique à laquelle il n'attendait pas vraiment de réponse. Le signal, les lunettes et cette main qui venait gratter innocemment des cheveux en pagaille. Un souffle brûlant s'échappa de ses lèvres alors qu'il ajustait son arme sur une cible. Le hasard était son modèle, il avait vaguement fouillé la foule sans chercher à s'accrocher aux visages de ces inconnus qui périraient de toute façon. Le signal déclenchait le massacre, il était l'appel ultime vers un aboutissement.

Il était froid et impartial car c'est ce que lui demandait cette tâche. De quelques millimètres, l'arme avait été levé. Il ne lui fallut que quelques secondes pour retirer la sécurité et appuyé sur la gâchette. La chevelure brune partit en arrière. Le combat était lancé et il trouva utile de préciser à son voisin : Concentre-toi maintenant. Tu auras tout le temps de la terminer plus tard ta clope.
L'oeil dans le viseur, dans la folie il vit tomber l'homme à coté de la femme qu'il venait d'abattre. Avide, son arme ne chercha pas une autre cible dans la foule. Son groupe se chargera de les éliminer un par un. Mais il inspecta une plateforme plus surélevée que les autres qu'il avait repéré quelques minutes plus tôt. Plusieurs individus y avaient élu domicile. Ils étaient son nouvel objectif pour l'heure, ils devaient tout faire pour les obliger à tirer le moins possible. Il loupa tout juste sa cible qui venait de se baisser.

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Roza s'avance vers moi, m'expose son plan et me donne un talkie walkie. Je m'apprête à lui dire que c'est une mauvaise idée mais ma poupée russe est déjà partie. Je la regard s'éloigner l'air paniquer jette un coup d'oeil à Rosaleen, je me sens tellement impuissante. Un temps plus que court s'écoule avant que je n'entende le talkie grésiller. C'est un homme qui me dit clairement qu'on est dans la merde. Ils ont eu Roza. Je panique, m'élance vers les autres et répète à Ian ce que j'ai entendu les larmes aux yeux.

Et puis tout s'enchaine, je suis la conversation qui déraille complètement. J'ai clairement peur, je me mets limite à trembler, mon coeur s'emballe. Je regarde autour de moi, je cherche désespérément Jacks et je le vois enfin avec Trey. J'ai envie de l'appeler, de le rejoindre même mais je n'ose même pas bouger. Alex prend la parole et tout s'enclenche. Un connard tire et abat de sang froid Sally. J'échappe un cri, je me mets à pleurer et assiste à deuxième corps qui tombe, celui de Wade. C'est affreux, je suis tétaniser les balles fusent et une manque de peu Jacks ou Trey.

J'peux pas rester là, on peut pas rester là ils sont trop nombreux putain. Je me retrouve au sol , Emy vient de me sauter dessus pour me protéger. Je sens mes genoux qui ont pris cher face à ma chute mais la douleur ne me fait rien, tout le reste est bien trop grave. Je prends la main d'Emy et la sert très fort de peur. On va tous crever.

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Les choses allaient mal finir, c’était une certitude. Je connaissais mon groupe, je savais de quoi il était capable et par la même occasion, j’avais peur. Pas pour ma peau, non pas du tout, mais plutôt pour celle des miens et même des gens en face. Ce n’était pas parce que j’étais d’un camp que je ne pouvais pas être triste pour la perte des autres. Les guerres, il y en avait toujours eu et je me battrais toujours pour mon groupe.

Une femme s’écroula dans le camp d’en face alors que je regardais les inconnus, un homme l’attrapa et Donovan lui tira une balle entre les deux yeux. Je ne cillais pas envoyant ses deux morts. Je réalisais une fois de plus que tout ça m’avait beaucoup trop changé. Je comprenais le geste de Don, j’aurais sans doute fait la même chose si on m’avait laissé le choix. Je ne me posais plus de question concernant mon groupe depuis bien longtemps. La seule chose qui avait de l’importance maintenant c’était que nous étions beaucoup trop près de la zone de conflit. Les balles allaient fuser dans le coin dans toutes les directions et je n’étais pas vraiment prêt pour ça. Avec mon chapeau sur la tête, j’étais pratiquement une cible ambulante.

- À couverts !

Ma main avait saisi l’épaule de mon frère alors que je l’avais entrainé avec moi en direction de nos lignes. Il était hors de question de rester au milieu. J’avais sans doute envie de mourir au fond de moi, mais pour le coup, je n’étais pas spécialement emballé à l’idée de m’offrir à nos adversaires. Surtout que je savais que Casey était dans le coin et je ne voulais pas qu’elle assiste à ma mort. Alors il fallait se trouver un coin en sécurité relative pas trop loin pour pouvoir tenter de tirer sur les ennemies. Je savais que dans quelques minutes l’adrénaline m’empêcherait de réfléchir correctement. Alors tant que j’étais en possession de mes faibles moyens je devais en profiter au maximum.

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