La fuite avait été la meilleure solution, Ian avait le cœur lourd de laisser derrière lui autant de choses qu’il aimait. Il avait été contraint de laisser bon nombre de ses affaires dans ce lycée. Évidemment, il aurait aimé pouvoir apporter d’autre chose comme son thermos de café ou même certains de ses livres. Il avait mal de voir que tout était en train de partir à volo. Il avait le regard lourd alors qu’il observait la route puis son père puis son bras. Il était blessé, mais ce n’était pas grand-chose. Il pourrait sans doute se recoudre sans problème lorsqu’il aurait quelques minutes de répit et de calme.

- Il faut qu’on aille à Rainer Beach Highschool. J’ai les clés de cet endroit. Les militaires avaient tout prévu.

Pas le choix, trop de malade partout trop de choses à prendre en compte et un danger imitant partout autour d’eux. Impossible de suivre Finn dans ses conditions et pourtant ce n’était pas faut de voir Nans s’évertuer corps et âme. Ian n’avait pas envie d’être séparé des autres, mais il n’avait pas le choix alors, c’est pourquoi il avait pris les commandes. Il n’était certes pas en état de conduire, mais il pourrait toujours être les yeux et les oreilles de cette voiture pendant que Nans en serait les mains.

- Tu sais où ça se trouve, où tu as besoin d’aide ?
- C’est bon fils, occupe-toi de toi.

Nans était de toute façon celui qui connaissait le mieux la ville des deux alors, il n’avait pas vraiment de question à avoir sur le sujet. Ian regardait son bras d’un air dubitatif alors que d’un énième coup de volant mesurer son père déviait de trajectoire à la dernière minute pour bifurquer dans une rue perpendiculaire. Ian se tournait alors vers sa femme qui était assise derrière Nans à l’arrière avant de poser le regard sur Evie.

- Et toi, ça va ? La petite n’a rien ?

Il se pinçait les lèvres d’un air inquiet ne sachant pas quoi dire de plus. Il avait toujours atrocement mal au bras, mais essayait de ne pas avoir le visage trop contracté par la douleur alors qu’il s’adressait à sa moitié.

L’homme était soulagé d’apprendre que Thalia n’avait rien de plus et qu’Evie allait parfaitement bien. Il savait qu’ils n’étaient pas au bout de leurs peines, mais pour le coup, il n’allait pas s’en plaindre pour autant. Il tentait de sourire à sa femme pour la rassurer alors qu’elle lui demandait des nouvelles de son bras et la seule réponse qu’elle eut droit fut simple et laconique.

- Rien.

Il était évident que ce n’était pas la réponse qu’elle souhaitait avoir, mais il se contentait de cacher son bras à l’intéressé, mais c’était trop tard elle avait déjà vu les dégâts. Enfin, il n’eut pas vraiment le temps de voir plus de chose ni de revenir sur la question qu’un bruit se fit entendre près de lui, le pneu avant passager avait c’était dégonflé, qu’est ce qu’il venait de lui arriver ? Il n’en avait pas la moindre question en tout cas, il tentait de donner un coup de main à son père pour maitriser le véhicule et même a deux, ce fut compliqué. La voiture dérapa et le rétroviseur fut cassé à gauce d’un poteau électrique sur la route, le bruit strident qui se fit entendre derrière était loin d’être rassurant.

Ian ne fut pas surprit t’entendre Evie pleurer suite à ça. Il regarda son père avant d’ouvrir la portière de la voiture de sa main gauche et de pousser cette dernière de son épaule. Il avait mal, mais il passait outre, il n’avait pas vraiment le choix. Il fallait agir vite avant que cela ne pose problème. Il faudrait vider le coffre pour pouvoir attraper la roue de secours ce qui prendrait certainement plus de temps que ce qu’il n’avait. Ian avait peur, il savait qu’une mauvaise surprise pouvait leurs tomber dessus à tout instant.

- On doit changer la roue au plus vite pour repartir. Thalia, fait de ton mieux pour la calmer.

Il savait qu’elle était capable de le faire, il avait confiance en elle. Déjà il ouvrait le coffre que son père l’avait rejoint pour le vider avec lui. Ian respirait de plus en plus vite alors que la peur se prenait à lui. Il fallait qu’Evie se taisse s’ils voulaient s’en sortir vivant puisque la voiture ne pourrait pas repartir de la sorte.

Une des roues de leur véhicule signa le début de leurs ennuis. Ou du moins, le passage à un niveau encore plus élevé de celui-ci. La voiture fit une embardée lorsque le pneu se dégonfla d'un coup, sans doute en raison d'un débris sur la route qui avait eu raison du caoutchouc. Un poteau électrique emporta leur rétroviseur gauche et la carrosserie fit un bruit atroce lorsqu'elle s'érafla largement au passage. Avec les secousses et coups de volant en plus, cela acheva d'effrayer Evelynn qui s'était à peine calmée et qui se remit à pleurer de peur. À vrai dire, Thalia n'aurait pas pu affirmer qu'elle n'avait pas eu peur elle-même.
Ian sortit du véhicule en compagnie de Nans pour changer la roue incriminée dans leur accident. La jeune femme jeta un coup d'oeil par les vitres, afin d'essayer d'apercevoir d'éventuels poursuivants. Mais il n'y avait personne, ce qui était une chance pour eux. En revanche, elle était parfaitement consciente des risques qu'il pouvait y avoir à rester là et à faire autant de bruit avec les rôdeurs qui devaient certainement traîner dans les parages... Elle voulut d'abord prêter main forte aux deux hommes, mais se résigna à rester dans le véhicule le temps de calmer sa fille. En la berçant doucement contre elle et en lui chantonnant une berceuse, elle parvint peu à peu à l'apaiser. En cela, elle était certainement aidée par le calme environnant. Le genre de calme qui précédait la tempête, ce qui n'augurait pas forcément du bon. Se retournant sur le siège arrière, elle s'adressa à l'urgentiste par la fenêtre qui était brisée.

« J'ai réussi à la calmer... Tu veux que je vienne vous aider ? Avec ton bras, peut-être que ce serait mieux... »

La zoologiste se tut et se mordilla la lèvre inférieure, signe visible d'anxiété. Elle ne savait pas à quel point les dégâts pouvaient être importants. D'ailleurs, elle ne s'y connaissait pas en mécanique ni en véhicules, ce qui était tout le contraire de Ian et de son père.