Rafistoler mon frère c’était un truc que j'avais fait des dizaines de fois et l’inverse était tout aussi vrai. Alors que Jason était en train de se faire poser une attelle par un médecin, j'en profita pour trouver un scalpel dans les affaires de ce dernier pour m’entailler légèrement la paupière pour pouvoir diminuer le gonflement de cette dernière. Je me retrouvais avec du sang plein la gueule, mais au moins j'avais à présent mes deux yeux ce qui était bien plus agréable surtout si je devais me mettre à tirer.

- Mmphf…

Voilà, c’était mon avis sur la question. Je n’étais pas emballé à l’idée de partir, mais bon, j’étais absolument certain qu’il ne me laissait pas le choix en réalité. Alors je me contentais de suivre le mouvement alors qu’il s’installer sur le siège conducteur de la voiture. Je le regardais faire avec son bras en moins avant d’ajouter d’un air dubitatif.

- Hé du con, tu les passes comment tes vitesses maintenant ?

Bah oui, c’était comme toujours à grand frère de se montrer utile. Je le plissais les yeux d’un air mauvais, me faisant bêtement mal par la même occasion et je l’aidais sans réfléchir à passer ses vitesses. C’était comme si on avait fait ça toute notre vie ou presque. On avait toujours été complémentaire et ce n’était pas aujourd’hui que ça allait changer. Chad était toujours en train de répéter qu’à deux on avait une chance de faire un cerveau et à chaque fois, on se retourner contre lui prêt à le taper et il allait se plaindre à m’man et on était punis. Enfin. On avait réussi à arriver devant la voiture qui était en fuite. Ma fenêtre était grande ouverte et je pouvais tenter de les canarder d’ici ce qui était sans doute le meilleur plan.

- Et maintenant, tu fais comment pour tirer avec un bras en moins ?

J’étais content d’emmerder mon frère, mais bon c’était un jeu qui durait depuis plus de trente ans et c’était pas aujourd’hui que les choses allaient changer.

Spoiler:

Le résumé:

résumé:

Jason était en train de récupérer son arme quand son frère lui posa la question de comment il comptait s'y prendre. Il lui lança donc un regard noir de toute beauté, parfaitement adapté à la situation. Avec l'attelle que ce crétin de médecin lui avait collée, cela n'allait évidemment pas être de la tarte. Comme si la suture de son frangin ne pouvait pas suffire... Bien entendu, le blond occultait le fait qu'on aurait sans doute pu enfoncer une index dans la plaie par devant et le faire ressortir dans son dos, moyennant une certaine dose de douleur. Dans tous les cas, il avait été élevé à la dure et était devenu un survivant dans le sens le plus strict du terme. Autant dire qu'il allait forcer et gérer la douleur qui allait immanquablement surgir. Sa réponse fut aussi fleurie qu'on pouvait l'imaginer. Il pencha légèrement la tête en regardant Merl avec un sourire mauvais et railleur aux lèvres.

« Et toi il est où ton chapeau ? Ta gueule et tire.

Ramener le sujet sur le chapeau de son aîné juste pour le faire chier, voilà qui n'était pas pour lui déplaire. Cela lui aurait trop coûté d'admettre que son frère avait raison, même si c'était le cas. Sa Winchester n'allait pas lui faciliter la tâche, bien au contraire. Une arme de poing aurait moins posé de problèmes pour lui avec son épaule blessée. Qu'à cela ne tienne, il se mit malgré tout à arroser le véhicule ennemi de quelques balles. Cela pouvait toujours produire un effet, au jugé... Toutefois, ils ne parvinrent qu'à faire voler un phare en éclats avant que la voiture ne prenne une rue adjacente pour s'échapper. Jason poussa une bordée de jurons à la variété proprement impressionnante, avant de jeter un regard à Merl.

- Putain ces petits cons sont pires que des anguilles. Faut pas les perdre. »

Il reprit le volant d'autorité pour les suivre, sachant que son aîné se chargerait de pallier à ce que son épaule blessée et l'attelle l'empêchaient de faire correctement. Ils se connaissaient assez bien et se faisaient suffisamment confiance pour que cela se passe de mots et de demande explicite. En se remettant à la poursuite des autres, Jason constata que les rues devenaient plus étroites. Cela n'allait donc pas leur simplifier les choses, mais ils avaient la ténacité d'un bulldog. Ce n'était pas leur genre d'abandonner si facilement, quand bien même cela serait tentant pour le simple plaisir de contrarier Donovan. Et ils n'étaient pas au bout de leur peine, puisque le jeune homme se mit à froncer les sourcils en constatant que de la fumée se dressait devant eux, entre leur véhicule et leurs proies.

Spoiler:

Un camion vient brutalement nous couper la route. J'ai tout juste le temps d'me r'tourner pour faire ricocher quelques balles inoffensives sur la carcasse métallique. Déjà, Mark réagit, braque violemment, nous projetant sur le côté de la caisse par retour de force. On entend clairement la carrosserie prendre cher à l'arrière, jusqu'au pare-choc qui se décroche et émet un grincement strident sur l'asphalte. "Putain mais merde !!" Cinq rôdeurs s'écrasent comme des quilles sous le véhicule qui prend un peu plus de peine à avancer.

L'plan d'April pue, celui de Roza également.

Mais au moins, la russe est en meilleur état. J'lui fais confiance, même si ça m'troue l'coeur de l'abandonner au volant. Un simple regard, une seconde. Bientôt, l'endroit est brouillé par le deuxième fumigène. "Si t'es pas arrivée dans deux heures j'reviens t'chercher par la peau du cul, Roza." Qu'elle l'entende bien : c'est putain d'sincère, et sans appel, même s'il faut que j'ratisse tout le secteur par moi-même.

On sort. J'cale quelques munitions au fond d'mes poches. Mon chargeur n'est pas encore vide, mais ça n'saurait tarder. Mark se charge de porter April. "Vite !" On s'engouffre dans les buissons, entre les arbres. Et quand l'autre moteur vrombit, que l'ennemi approche, j'plaque sans délicatesse les mains sur les épaules du Docker et de Calypso pour les faire s'accroupir avec moi, dans les feuillages.

Ils la poursuivent. En un cillement, les véhicules sont assez éloignés pour nous perdre de vue. Seulement, tout c'bordel n'est pas sans effet. Ce sont les grognements des rôdeurs qui remplacent ceux des moteurs. "Okay, z'allez vous poser dans une baraque le temps d't'arranger, April. J'vous accompagne et j'vais nous trouver une autre caisse pour continuer et r'joindre Roza au Georgetown. Go, go !"

J'traverse le p'tit espace de verdure jusqu'à entrevoir la 18th avenue. Un coup d'oeil pour s'assurer que la voie est dégagée, et j'invite les autres à traverser la rue. Il n'y a que quelques morts, dont Calypso et moi-même prendrions soin pour atteindre le premier jardin.

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