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No shame. No regrets
Sam 2 Sep 2017 - 12:07
ÂGE 31 ans NATIONALITÉ Canadienne PROFESSION Escort-Girl The Remnants
Elle n'a jamais envié les autres, d'aussi loin que qu'elle se souvienne, ils désiraient bien plus ce qu'elle possédait qu'il n'en était cas pour elle. Pour autant, comme elle aime à le dire, ce n'était qu'une jalousie profonde. On n'bave pas sur la gueule des gens si on s'fiche d'eux, si leur attitude vous laisse froid... En ce qui la concerne, elle a maintes fois entendu des « on dit », quelques rumeurs, le genre de mots qui blessent lorsqu'on y est pas préparé, quand on en a pas l'habitude. Les salopes, garces, pétasses, elle connaît. Ils lui ont caressés les oreilles à bien des reprises, et ne l'ont jamais véritablement touchés. Tout ce qui importe est qu'elle soit en accord avec elle même, que ses actes, aussi vicieux ont ils été, lui ont permis d'être encore debout, droite sur ses pieds, et pas raide morte. Elle n'a pas honte de ce qu'elle est, ça paraît effronté non ? C'est bien ce qu'elle est et elle n'a pas peur de le dire. Elle ne pique pas de fard lorsqu'on évoque ce qu'elle a pu faire ou dire, même si ces agissements auraient pu faire se planquer, dans un trou de souris, la majorité des gens. Cette désinvolture lui colle à la peau, elle lui permet d'être libre et de ne jamais nourrir de faux espoirs au sujet des personnes qui l'entourent. En réalité, à l'heure actuelle, ceux qui la connaissent savent parfaitement à quoi s'en tenir la concernant, ils la prennent pour ce qu'elle est et pas pour ce qu'ils aimeraient qu'elle soit. Ils sont au courant de sa franchise parfois tranchante, elle dit ce qu'elle pense et ne rumine pas dans sa barbe les idées qui lui passent par la tête. Si quelqu'un l'emmerde, il le saura bien assez tôt, après tout, dire ses quatre vérités à quelqu'un c'est un peu lui rendre service.
On dit aussi qu'elle a de l'audace, que pour obtenir ce qu'elle veut, elle est capable d'une grande ténacité, qu'il lui est aisé de manipuler autrui afin d'avoir gain de cause. Elle ne mentirait pas à ce sujet, il est vrai que quand elle désire quelque chose, elle ne passe pas par quatre chemins pour le faire savoir, tout comme elle est capable de bien des choses ou stratagèmes pour assurer sa réussite. Joann aime obtenir ce qu'elle convoite, elle est très entreprenante et se débrouille toujours pour que les choses penchent en sa faveur. Ce n'est pas qu'une question de désir, bien au contraire, ces traits de caractère lui permettent de soutenir aux mieux les personnes avec qui on la missionne. Sa témérité n'a d'égale que sa débrouillardise, elle est rarement à court d'idées, parfois c'est dangereux, parfois moins, tout il advient que grâce à ce panel de qualités et défauts – douteux d'un point de vue extérieur –, elle est encore en vie contrairement aux personnes qui, autrefois, la considéraient comme une garce sans scrupule. Elle est loin d'être mielleuse, à ceux qui clament qu'on attrape pas les mouches avec du vinaigre, elle leur dirait qu'il y a mille et une autres façons de faire, être fidèle à soi même est sans doute la plus précieuse d'entre elles. Cain est plutôt sarcastique, pas moqueuse non, mais plutôt tranchante dans ses réponses, comme s'il fallait à tout prix se protéger de la force des mots en les retournant à son avantage. Elle se fiche de c'qu'on peut penser d'elle, de ses erreurs ou de sa petite morale, jadis il y avait des règles et convenances à respecter, aujourd'hui il n'y a plus rien concernant l'attitude à avoir dans telle ou telle situation, ce monde n'a fait qu'exacerber le cynisme qui lui a toujours collé à la peau. Elle peut donc se laisser aller à la rancune, celle qui parfois soulage comme nulle autre chose en ce monde, celle qui, désormais, n'est punie par aucune loi ou justice. Elle la ronge à ses heures, lorsqu'elle la blesse, lorsqu'elle l'humilie, elle la laisse simplement éclater et se complaît du bien fout qu'elle lui procure....
Joann est plutôt svelte et élancée, elle pèse 54 kg et mesure 1m67. Cheveux bruns, la plupart du temps en bataille, ou attachés en queue de cheval, la jeune femme est souvent vêtue d'un jeans et d'un débardeur qu'elle agrémente d'une veste ou d'autres couches plus chaudes lorsque le temps est plus frais. A l'extérieur du camp, elle enfile une veste de cuir et une paire de mitaines de la même matière pour se protéger des éventuelles griffures des infectés. Autrefois féminine, usant de ce que mère nature lui avait grassement offert, désormais les choses sont bien différentes. La jeune femme privilégie le confort au sex-appeal, mais n'en reste pas moins une excellente enjôleuse. Fine pour sa taille, il lui est aisé de se faufiler là où il serait difficile de se planquer pour d'autres. Cain est énergique et endurante, sachant que la peur attise l'adrénaline, elle n'a aucun mal à marcher des heures durant à allure soutenue. Malgré son caractère bien trempé, elle sourit facilement, on ne sait cependant pas si ses rictus sont sincères ou simplement le fruit des idées tordues qui lui passent par le crâne.
Côté armes : Un couteau de survie, une carabine winchester et un 9mm
Joann Cain a poussé son premier cri en Novembre 1986 à Toronto. Fille unique du couple Cain, la petite était très attendue par ses parents. Le couple l'aimait bien avant sa naissance, persuadés qu'ils auraient là une enfant à leur image, douce et bienveillante, capable de grandes choses et promise à un bel avenir. Son père, John, était médecin généraliste, sa mère, Darla, quant à elle, n'avait jamais eu à travailler et se complaisait dans les tâches ménagères entrecoupées de visites au voisinage avec lequel elle s'entendait à merveille. Ce fut donc dans cet atmosphère serein et gorgé d'amour que Joann put grandir sans encombre. Une petite enfance de miel, saupoudrée de caprices enfantins auxquels on ne disait jamais non. Ce que la gamine désirait, on le lui dégotait sans jamais sourciller, quitte à en faire une enfant trop gâtée et incapable de faire la part des choses concernant l'argent dont les Cain ne manquaient guère.
La vie lui promettait de merveilleuses choses, du moins si rien n'était venu entacher ce bonheur sans ombrage. Celui qu'on voyait comme un homme droit, sans histoire, le médecin d'un quartier paisible où il faisait bon vivre, ne put bientôt plus dissimuler ses sombres secrets. En réalité, depuis quelques temps et sans que Darla ne soit au courant, le père de famille avait contracté des dettes. Amateur de cartes et autres jeux de hasard, il n'avait mis que peu de temps à dilapider la source même du bonheur parfait de sa petite famille. En réalité, les Cain vivaient depuis des mois grâce aux divers créanciers ayant bien voulu étouffer les problèmes financiers de John, jusqu'à ce que tout vole en éclats. Règlement de compte ou malheureux accident, personne ne sut réellement ce qui était à l'origine du décès prématuré du médecin, tout il advient qu'un soir d'hiver, on retrouva le véhicule calciné avec son propriétaire dans l'habitacle, l’autopsie révéla des traces d'alcool, une forte dose, néanmoins, et d'après son épouse, John Cain n'était pas du genre à abuser de la boisson. Joann n'avait que dix ans lorsqu'elle l'apprit, la fillette se retrouva donc seule avec sa mère - cette dernière anéantie par la mort prématurée de son époux - , n'ayant plus que pour seule repère une femme rongée par la tristesse et accablée par le poids d'une vie qu'elle n'imaginait pas devenir aussi dure et sombre...
Dans un premier temps, Darla Cain du surmonter la plus pénible des épreuves, la perte de l'être aimé étant la pire chose qui soit en ce monde, elle ne s'attendait pas au coup de massue qui c'en suivrait. Plus d'argent, plus de ressource sinon des dettes à foison, la jeune mère ne put que s'incliner face au destin lugubre qui se profilait à l'horizon pour sa fille et elle. Outre la douleur qui avait glacé leurs cœurs, désormais ne restait plus rien d'une vie de famille en apparence parfaite et sans accroc. Leurs biens furent rapidement hypothéqués puis saisis, et celle qui n'avait jamais eu à se démener pour vivre, devait désormais survivre face aux regards méprisants des personnes qui, autrefois, la considéraient comme une femme importante et respectée. Darla fut contrainte de chercher du boulot, et n'ayant guère le choix d'une carrière particulière devant elle, la jeune mère se contenta des petits travaux qui s'offraient à elle. A cette époque, Joann ne souffrait pas trop de la situation que leur avait imposé son père, outre la douleur et la perte d'une figure masculine capable de la protéger du reste du monde, elle se raccrochait à sa mère comme l'aurait fait tout gamin de son âge. Tout ce qu'elle savait était que, désormais, les caprices et pleurs ne lui seraient plus d'aucune utilité pour obtenir le ce qu'elle convoitait. Peu importait ses efforts, sa mère ne cédait plus si facilement et l'informait maladroitement des raisons la poussant à lui dire non. Elles purent garder leur logement de banlieue durant un an, une année qui passa comme une flèche jusqu'à ce qu'elles soient forcées d'abandonner ce qui restait de leur existence dorée.
En 1997 elles s'installèrent dans un appartement sans aucun standing, possédant le strict minimum, dans l'espoir permanent de caresser à nouveau les ailes d'une vie plus douce. Joann entra dans une nouvelle école, loin de celle aux uniformes impeccables, et fit la connaissance d'autres enfants. Ce fut peut-être à cet instant que les choses dégénérèrent pour la gamine, elle qui jadis avait cumulé les bonnes notes, se laissait considérablement aller. La fillette, autrefois souriante malgré ses petits caprices, se métamorphosa rapidement en graine de peste capable de faire naître quelques brouilles en pleine récréation. Elle entendait les on-dits des autres mômes, des rumeurs la concernant, concernant sa mère, concernant son père et les raisons abjectes l'ayant fait atterrir ici alors que sa place n'y était pas vraiment. C'était sans doute trop, la goutte d'eau faisant déborder le vase, elle aurait pu laisser couler, se taire et ignorer les horreurs puériles que ces petits camarades déballaient sur elle et sa famille, mais son cœur troué par l'absence d'un père ne laissait aucune place aux doutes les concernant. Ils étaient cruels, elle le serait elle aussi, simplement pour leur rendre la pareille et qu'ils sachent qu'elle ne se laisserait pas faire sans frapper en retour. Alors que jusqu'ici, Joann avait plutôt bien avalé les choses, s'était tue et n'avait montré aucun signe de rébellion, tout s'écroulait, la poussant à réagir, à se protéger des autres enfants dont la cruauté n'avait, semblait-il, aucune limite. Elle devait désormais se démener dans un univers inconnu, face à des personnes étrangères pour lesquelles elle n'était plus la petite fille d'un médecin de renom, mais plutôt la petite nouvelle qu'il était simple de malmener et, plus tard, la peste de qui on ne finissait pas de se méfier.
Au plus les années passaient, au plus sa vision des choses se précisait. C'est d'ailleurs vers ses treize ans qu'elle comprit davantage ce à quoi s'adonnait sa mère pour leur sortir la tête de l'eau. Malgré l'argent gagné, la nourriture présente dans son assiette chaque soir, la pré-adolescente n'entrevoyait que la partie sombre du « passe-temps » de son aînée. Maquillage, coiffure, paillettes, sortie tard le soir tandis qu'on la confiait au bon soin d'une voisine avec laquelle on avait vaguement sympathisé, Joann comprit très rapidement, sans même en avoir la certitude mentale et visuelle, que sa mère ne se contentait pas de faire le ménage chez d'autres personnes pour obtenir le salaire lui permettant de subvenir aux besoins du foyer. De plus en plus souvent Darla se fardait, s’apprêtait, puis disparaissait la nuit après l'avoir confié aux soins de Miss Foster Parfois, elle revenait au petit jour avec une poupée, d'autres avec de nouveaux vêtements, friande d'observer, malgré les cernes qui soulignaient ses yeux verts, le sourire naissant sur les traits poupins de sa fille. Ce n'était clairement pas normal pour Joann, ni en accord avec tout ce que sa mère lui avait inculqué jusqu'à présent. C'est peut-être à cet instant, quand elle comprit en partie ce que faisait la femme à l'origine de ses jours, qu'une fêlure a considérablement lézardé leur relation déjà fragilisée par le décès de John.
Joann grandit alors dans cette ambiance particulière, sans trop voir sa mère que lorsque les choses dégénéraient pour elle dans l'école où on l'avait catapulté suite aux conneries faites dans la dernière. Lorsqu'elle eut quatorze ans, les choses furent plus claires encore concernant le « boulot » de sa mère, et même si elle refusait catégoriquement d'y croire, la honte et la douleur balayaient les derniers rebords où elle ancrait les ongles pour laisser éclater la rage qui bouillait en elle. Les rumeurs courraient, on parlait d'effeuillage, de corps à nu, de quoi lui hérisser le poil et en vouloir de plus en plus à cette femme qu'elle imaginait incapable de telles bassesses. Un fossé se creusait donc entre mère et fille et, malgré tous les efforts du monde, il s'étendrait à perpétuité. Les désaccords et disputes fusaient de plus en plus, Joann ne désirait plus l'écouter, entendre ses conseils, simplement car en faisant ce qu'elle faisait, Darla n'avait plus l'étoffe d'une mère mais bien plus celle d'une salope de laquelle Joann ne désirait rien obtenir ou apprendre.
L'adolescence, ce moment de la vie où l'on fait ses premiers choix, on l'on vit ses premières expériences, fut une étape décisive pour la jeune fille. N'ayant pour modèle qu'une femme trop absente, et une « nounou » pour le moins trop permissive, Joann appréhenda les prémices de la vie de manière abrupte. A quinze ans, grande et bien formée pour son âge, la brunette imita ce qu'elle voyait des femmes au travers de sa mère, puis des magazines. Maquillage, tenues féminines, cigarettes et autres vices d'adultes, la jeune Cain ne tarda plus à s'attirer les regards masculins auxquels elle répondait trop favorablement. Elle qui manquait d'un père, retrouvait ce lien fictif auprès des hommes qu'elle côtoyait. Elle appréciait leur contact, leur conversation, et savait pertinemment quel était son « pouvoir » sur eux. Ils lui promettaient de belles choses, et elle les obtenait grâce à ses sourires, ses promesses non tenues, sans jamais tomber aussi bas que la femme qu'elle ne comprenait plus, qu'elle haïssait presque, cette mère qui n'avait pas su rester subtile et préférer offrir l'image de son corps nu plutôt que de réfléchir aux conséquences que ces actes auraient sur son rôle de mère. A son regard, Joann imaginait simplement ce qu'aurait pensé John sans jamais songer à ce qu'il aurait pensé de sa fille savourant ses actes enjôleurs, jouissant de ses charmes sans les dévêtir, auprès d'homme qui auraient pu être son père. Peu à peu, elle prenait goût aux belles choses, des trésors obtenus sans mal aucun, sans honte aucune, et peu importait que certaines puissent l'insulter, elle savourait les prémices d'une vie qu'elle voyait déjà plus scintillante encore que celle qu'elle vivait lorsque son père était encore de ce monde. C'était sans compté sur l'amour qui vint frapper à sa porte, dans sa dix septième année, sans qu'elle s'y soit attendue.
Sa première expérience sexuelle, Joann l'a vécu avec ce type auquel son cœur s'était attaché. Il était beau, peut-être trop, assez libéré et surtout à des kilomètres des codes de la vie. Il lui avait promis des tas de choses, une existence dorée et tout ce qu'elle avait perdu des années plus tôt. Elle lui offrit son corps, son cœur et son âme, oubliant le reste et surtout sa mère qui, malgré ses mises en garde, ne fut bientôt plus qu'un vieux souvenirs du passé auquel elle n'accordait plus aucune importance ni crédit. A dix huit ans, Joann quittait le domicile familiale, et tout ce qui l'y avait raccroché jusqu'à lors. Aveuglée par ce type, elle abandonna volontiers ses souvenirs, le peu de rêve qu'elle possédait, puis la seule femme l'ayant jamais aimé, pour vivre pleinement cette histoire passionnée. Elle n'aimait que lui, aurait tout fait pour lui, aurait donné jusqu'à sa vie pour lui. Il en avait conscience et en profitait. Durant un temps, Joann fut spectatrice de la vie de cet homme, elle connaissait son boulot, elle le voyait jouer son rôle à la perfection et tentait, tant bien que mal, de lever cette pointe de jalousie qui lui chatouillait les entrailles dès qu'il posait les yeux, et parfois les mains, sur une autre qu'elle. Son amant possédait un club, le genre d'endroit masculin à souhait où les femmes ne sont que des automates engagés pour les faire fantasmer. Des filles de petites mœurs pour la plupart, parfois paumées et trop abîmées par la vie pour imaginer être digne de faire quoi que ce soit d'autres de leur existence. Joann les voyait évoluer, user et abuser de leurs charmes, pensant premièrement que ce n'était pas digne d'une femme, que leurs actes les dévalorisaient considérablement, jusqu'à voir combien il était simple d'obtenir de quoi vivre, et bien vivre même, en alléchant simplement le sexe opposé. En un sens, elle détestait ces filles, ces femmes qui lui rappelaient inlassablement celle dont elle avait parfois manqué le soir venu, celle qui, même si elle n'en avait jamais été sûre, était certainement passée par cette sombre case pour subvenir à ses besoins. Elle les haïssait d'être femmes, d'être sensuelles, et de n'avoir aucune honte concernant leurs corps et la manière dont elles s'en servaient, forcée d'admettre, que si Mark ne l'avait pas trouvé, et parce qu'elle même avait usé de son minois sans encore aller plus loin, elle serait certainement devenue l'une de ces filles, celles qu'on insultait de putes, salopes ou pétasses, alors qu'on ne savait strictement rien d'elles, celles dont sa mère faisait partie...
Elle, elle avait cette chance de n'avoir pas à s’effeuiller pour avoir droit au train de vie que Mark lui avait promis. Mariée un an plus tard, une cérémonie sans famille ni aucun ami, simplement ceux de l'entourage de son fiancé, Joann avait presque tout pour être heureuse et jouir de la vie qu'elle avait toujours désirée, à savoir une existence confortable, argentée, où une broutille n'est pas capable de tout foutre en l'air simplement car on a pas les moyens de la faire fuir. Elle avait tout ce qu'elle désirait, redevenait peu à peu cette gamine capricieuse à qui tout était du, simplement forcée de la fermer sur les infidélités de l'homme pour qui elle avait tout abandonné, après tout elle était sa femme, elle portait l'alliance, les autres n'étaient que des passades dont il se lassait à contrario d'elle qui partageait sa vie pour le meilleur et le pire. Grâce à lui, son existence était plus simple, plus « belle », et, malgré tout ce semblant de rêve avait un prix. Le prix des coups et du sang qu'elle était parfois contrainte de laisser pleuvoir et couler pour garder précieusement ce cocon qu'elle imaginait plus serein qu'une vie seule, libre, où plus rien ne l'attendait. Mark ne porta la main sur elle qu'un an après l'avoir épousé, les premiers temps, il s'excusait, se repentait, lui clamait l'aimer et être désolé. Les premiers temps, elle lui pardonnait, ne laissant parler que son cœur qui, elle l'imaginait, ne battrait toujours que pour lui et lui seul. Joann lui trouvait des excuses, toutes plus stupides les unes que les autres, parfois le stress, d'autres l'alcool, ou encore la jalousie... Elle savait se fourvoyer, elle savait que l'amour ne ressemblait guère à ça, car dans ses derniers souvenirs des gens lui ayant offert la vie, jamais la violence n'avait éclaté. Néanmoins, elle étouffait ses craintes, ses convictions, certaine que, sans lui, elle serait sans doute l'une des filles qui bossaient pour lui, ou d'autres qu'ils forçaient parfois à donner plus pour gagner plus. Trois ans passèrent ainsi, entre passion, sexe et brutalité, trois ans qu'elle vécut avec mal, pleurs et douleur, trois ans durant lesquels, petit à petit, sa rancune prit forme pour ne plus la lâcher, des mois durant lesquels l'amour qu'elle lui portait se mua peu à peu en haine.
Cette dernière se révéla un soir, sans prévenir, et à l'instant où il revint à la charge, Joann sut qu'elle ne laisserait pas couler cette fois. Bien qu'elle reçut et encaissa les coups, Cain se rebiffa sans qu'il s'y soit attendu. Aussi fort qu'elle le put, aussi durement que l'amour qu'elle lui portait jusqu'à lors l'avait enchaîné à lui. Elle lui rendit coup pour coup jusqu'à s'arrêter, interdite et figée, quand il n'eut plus aucune réaction. Elle se souvenait de ses jambes couvertes de sang, de ses propres traits tuméfiés, ses pieds constellés de fluide vitale lui signalant que c'en était fini... Du moins, l'invitant à croire qu'elle avait commis là le pire acte qui soit... Dans la panique, certaine de l'avoir achevé, Cain avait rassemblé le strict minimum et s'était enfuie. Pour elle, les choses étaient simples, les flics mèneraient une enquête et termineraient par lui mettre le grappin dessus, elle finirait donc ses jours en taule. Elle ne pouvait décemment par retourner chez sa mère, c'était là qu'on la chercherait en premier, elle se contenta donc d'errer, puis de tenter sa chance là où elle le pouvait, dilapidant peu à peu l'argent qu'elle avait emporté.
Dans sa fuite, elle rejoignit divers villes du Canada puis, plus tard, après avoir eu ouïe dire de l'état de son « ex », ce dernier bien vivant malgré ce qu'elle avait cru, les États Unis d'Amérique et son large choix de Citée, bourgades et autres villes. En réalité, Mark était simplement amoché, trop amoché pour réagir encore, mais assez pour nourrir une immense rancune envers celle qui n'aurait jamais du le défigurer ainsi. Loin de son Canada natal, Joann tenta d'oublier, de se racheter une vie, elle fut serveuse dans quelques enseignes, subvenant à ses besoins sans malgré tout obtenir la vie dorée à laquelle elle prétendait encore. Parfois, elle se laissait aller à ce qu'elle faisait avant de connaître Mark, usant et abusant de ce que dame nature lui avait donné pour avoir droit à quelques liasses de plus. L'argent facile était bien plus alléchant pour elle que de devoir trimer des heures durant pour un minable petit salaire. Elle se forgea peu à peu, se méfiant de la gente masculine, se jouant d'elle et d'autres personnes, afin de ne jamais plus souffrir et d'être maîtresse de son destin. Elle ne recherchait plus la sécurité ou l'amour, ces deux besoins stupides capables de vous emprisonner bien plus qu'autre chose, elle se débrouillait, faisait preuve d'audace et de témérité, allant jusqu'au bout sans jamais rien regretter. Au fil du temps, elle apprit à se vendre comme on vend un article de décoration, elle devint cet accessoire dont les hommes avaient besoin pour se faire valoir en société... Elle commença seule, sans attache et étiquette, à vingt huit ans, puis fit la connaissance d'une jeune femme nommée Holly.
Holly ne fut guère plus qu'un guide, elle resta une rivale malgré sa gentillesse et sa main tendue, Joann ne s'y fia jamais complètement d'ailleurs, pas même lorsque cette dernière l'invita à rejoindre cette agence particulière où les femmes étaient « louées », pour une forte somme, par des hommes nécessiteux de pavoiser avec une bombe à leur bras. Elle fit donc ce pourquoi elle était le plus douée, sourire, faire semblant, sans devoir se dévêtir ou coucher, pour obtenir des poignées de dollars sans trop se fouler. Cain se fichait bien des types qui l'employaient, qu'ils soient beaux ou non lui importait peu le temps qu'ils étaient riches. Elle ne s'y attachait pas, les méprisait même, et se confortait dans cette vie étrange qu'elle menait tout en restant égale à elle même. Elle gagnait sa vie point barre, n'avait de compte à rendre à personne, et ceux qui la dénigraient, qui la huaient ou l'insultaient même, elle se contentait de leur sourire en songeant qu'un beau jour, eux aussi pourraient bien subir ce qu'elle avait vécu... Ce qu'elle ignorait, c'était simplement que son vœu se réaliserait de la pire manière qui soit...
→ Quelques mois plus tôt...
Ce flingue, Joann le savait présent chez elle, à l'abri d'un petit coffre planqué au dessous de la baignoire, elle savait qu'il était là depuis qu'elle avait appris que Mark n'était pas raide mort, quelques temps avant qu'elle file vers les Etats Unis. Ce flingue, la jeune femme se l'était procurée, pas vraiment de manière officielle, persuadée, malgré le soulagement de n'avoir tué personne, qu'il ne tarderait pas à la retrouver. Les semaines avaient passées, puis des mois et des années, et jusqu'à lors, elle ne l'avait encore jamais revu. Malgré tout, il l'avait poussé à fuir, comme un animal traqué, sans doute aurait elle préférée l'avoir achevé, ainsi, elle aurait pu s'enfuir, s'installer définitivement et prier pour que la flicaille ne la retrouve jamais... En un sens, elle imaginait, tout en contemplant la silhouette de cette arme, qu'il était passé à autre chose, qu'il avait sans doute bien mieux à faire que de la rechercher pour l'étrangler ou la pousser à faire pire que ce qu'elle avait enduré pour lui. Mais elle le connaissait parfaitement et savait, au plus profond d'elle même, que Mark laissait simplement le temps passer pour lui faire croire qu'elle n'avait plus aucune valeur à ses yeux. Cain avait donc apprit à vivre avec cette épée de Damoclès au dessus du crâne, elle oubliait parfois, jouissant de ce que la vie lui avait offert depuis son départ, profitant de l'aisance nouvelle, acquise grâce à son job, lui permettant de vivre dignement malgré les rumeurs qui filaient sur son compte. Huit ans étaient passés, elle allait bientôt fêter son trentième anniversaires, se souciait simplement d'elle et uniquement d'elle, et ne suivait que peu les aléas de la vie d'autrui que les médias se complaisaient à relater sur leurs divers supports. Installée aux abords de Seattle - sur l'île de Brainridge précisément - depuis plus de trois mois, après un temps passé à San Francisco, Joann espérait simplement pouvoir y rester...
→ Septembre – Octobre 2015
En Septembre elle continuait son bonhomme de chemin, enchaînant les rendez vous sans se soucier de quoi que ce fut bien que, malgré elle, la belle était forcée d'entendre les derniers potins en date que les riches rombières, mariées à des portes feuilles sur pattes, se plaisaient à relater en société. En Octobre, ces vieilles pies se plaisaient à colporter des faits divers concernant des actes de cannibalisme et autres violences absurdes survenues au Texas, des actes brutaux et délirants ayant eu lieu à Seattle, en sommes, de quoi faire se délier les langues et pleuvoir l'encre de la presse, des conneries sans queue ni tête qu'on finirait par qualifier de canular une fois l'effet de mode passé. Joann n'y prenait pas garde, esquissant simplement de faux sourires à ses interlocutrices passionnées par des événements qui, pour elle, s'apparentaient bien plus à un buzz médiatique qu'à quelque chose de très important.
Ce ne fut que mis Octobre qu'elle commença à légèrement déchanter. Ces clients, qui jusqu'ici se l'arrachaient, annulaient leurs entrevues, prétextant des déménagements ou voyages d'affaires de dernière minute. Sur le coup, la brunette ne vit pas ça d'un œil méfiant, et ce jusqu'à entendre de plus en plus de choses concernant le monde plongeant peu à peu dans la folie furieuse. Violence, brutalité, aliénation, étaient des mots qu'elle entendait en boucle, parfois de la bouche des gens, parfois sur les chaînes d'informations. Ces derniers étaient parfois accompagnés d'images furtives, trop peu détaillées, représentant la dangerosité présente dans les rues des grandes villes. Personne ne savait rien, ou, si quelqu'un avait connaissance de ce qui frappait subitement les grandes Citées, pour ensuite s'étendre aux bourgades, il était contraint de se taire pour éviter le vent de panique qui se préparait. Joann n'y croyait pas vraiment, ou alors, si elle y songeait, elle préférait n'accorder que peu de crédit à toutes ces infos. Pour le moment, rien n'avait encore surgit dans son coin, du moins, elle n'en avait pas conscience. Outre les barrages militaires, et autres vérifications auxquelles certains civiles avaient droit, selon un paquet de gens ayant eu loisir de rentrer de leur périple urbain, Cain semblait porter des œillères. L'armée faisait des rondes, des appels à rester chez soi même, et peu de personnes savaient encore ce que craignait le gouvernement au point de parquer les gens comme du bétail.
Ce ne fut qu'une poignée de jours plus tard qu'une troupe de soldats vint toquer à sa porte. Dans le couloir, après avoir ouvert, elle vit qu'on évacuait le voisinage. Elle fut contrainte de suivre malgré le peu d'entrain qu'elle y mit, peu importait ses arguments, on la priait, lui ordonnait même, de suivre le mouvement pour sa sécurité. Cain se souviendrait plus tard de n'avoir emmené que son portable, comme si cela changerait la donne et que quelqu'un serait capable de lui annoncer clairement ce qui se passait. Accompagnée d'autres gens, elle franchit alors les grilles de Fort Ward. Là bas, tous se questionnaient, tous ignoraient quasiment ce qui se tramait dehors et pourquoi, entre deux instants de silence, on entendait des coups de feux, des hurlements ou encore des pales d'hélico fendre l'air. Malgré tout, elle en apprit plus là bas qu'ailleurs. Des gens parlaient de personnes malades, cinglées ou atteintes par on ne savait quel mal... A cet instant, elle regretta de ne pas avoir emporté ce putain de flingue...
→ Fin Octobre 2015
S'il n'y avait pas eu tout ce bordel armé, toute cette mise en scène et ces témoignages aussi différents qu'ils étaient similaires dans leur contenu, sans doute ne l'aurait elle jamais cru sans y faire face elle même. Jusqu'à lors, n'ayant guère eu besoin de la sécurité qu'on lui offrait, sans doute l'angoisse de la vérité la poussait à se conforter dans un endroit où l'intimité n'était plus qu'une idéologie sordide. Ce n'était plus des conneries, c'était réelle sans quoi, jamais le gouvernement n'aurait dépensé autant d'argent pour protéger ses ouailles. Que pouvait-elle faire de plus qu'attendre, comme tous les autres ? Attendre que les choses passent, se tassent et que l'armée mette fin à un cauchemar auquel elle n'avait pas encore était totalement confrontée... Sur place, hormis les « rumeurs » sur l'extérieur, aucun moyen d'en savoir plus n'était mis à leur disposition. La presse, les médias, tout cela n'était plus qu'un lointain souvenir. Joann était persuadée, comme beaucoup d'autres, qu'on leur cachait des choses, quant à espérer joindre qui que ce soit du continent, l'idée fut vaine dès l'instant qu'on confisqua tous moyens de communication avant même que l'électricité ne soit plus qu'un vague souvenir de la civilisation...
→ Novembre 2015 – Mars 2016
Elle n'imaginait pas que ça durerait autant de temps, qu'elle finirait enfermée avec d'autres gens, incapable d'être maîtresse d'elle même et de ses désirs. Peu importait qu'elle gueule, hurle ou se démène pour accaparer l'attention des hommes qui « veillaient » sur eux, et au bon fonctionnement de cette « ville » improvisée, rien n'y faisait. D'ailleurs, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle foutait là, pourquoi ne lui avait-on pas foutu la paix et laissé le choix ? Après tout, de ce qu'elle voyait graviter autour d'elle, les gens qui l'entouraient, pour la plupart, n'étaient pas des pécores sortis de leur campagne mais plutôt une poignée de riches s'étant assurés la protection qu'ils méritaient à coup de billets verts. Peu importait, même s'il était stressant de ne rien savoir, de ne pas pouvoir quitter cet endroit, elle était plus en sécurité qu'elle ne l'aurait été à l'extérieur si, les faits colportés, étaient véridiques. C'était ce qu'elle se disait, simplement qu'ici, faute d'être libre, elle ne craignait rien... En réalité, elle songeait à son passé et à cette prison dorée que lui avait offert Mark, c'était un peu la même chose, les coups sur la gueule en moins...
L'hiver passa ainsi, désormais il fallait s'investir pour avoir droit à sa place, il fallait faire fonctionner la « ville » et pensait qu'on ne reverrait sans doute plus jamais le continent. La liberté n'était qu'un rêve parmi tant d'autres, un lointain rivage sur lequel plus personne ne collerait les semelles. Il fallait simplement s’accommoder à cette vie, à l'ignorance et à ce que l'existence avait encore à offrir. Cet hiver là, Joann se rapprocha de certains autres, nouant des liens qu'elle savait parfaitement n'être là que pour tromper l'ennuie, après tout, jusqu'ici elle ne s'était attardée sur personne d'autre que son ex, pourquoi les choses seraient elles différentes parce que le monde se cassait la gueule ? Non, il ne s'agissait là que de connaissances, des gens plus ou moins faciles à enjôler pour obtenir telle ou telle chose, rien de plus, rien de moins... Ces personnes étaient insipides, sans intérêt sinon celui de ce qu'elles étaient capables de lui donner, elle se fichait d'elles et ne les tenait guère en estime, d'ailleurs... Est-ce que quelqu'un parviendrait à gagner son respect et sa loyauté un jour ?
Au fils des semaines, et des mois, leur dirigeant, nul autre qu'un ponte de politicard blindé de frique, annonça les projets qu'il avait pour eux... Pour leur protection et leur pérennité. Rien d'autre qu'une barricade, un mur de plusieurs kilomètres de long, érigé près de la côte, pour parer à d'éventuels « problèmes ». Cette annonce l'avait fait sourire plus qu'autre chose... Des problèmes, rien que ça, cela faisait des mois qu'ils étaient parqués ici comme de vulgaires veaux dans leurs enclos et on ne leur révélait toujours rien... Personnellement son seul problème, à elle, était de n'être libre de rien sinon de fermer sa gueule et d'aider au bon fonctionnement de ce camp merdique. Bien entendu, et comme elle l'imaginait, il fallait des mains pour sortir de terre cette idée, certains civils s'y prêtèrent donc, du moins... Sans doute furent-ils forcés tout simplement... Après tout, sans rien savoir, il était légitime de se faire des films sur la manière dont fonctionnaient leurs têtes pensantes. Cependant les beaux jours allaient venir et, sans doute le soleil serait il capable de lui changer les idées...
→ Juillet 2016
Après des mois à bosser, le projet avait vu le jour. La construction était terminée, malgré tout ce n'était pas pour autant que Joann se plaisait ici. Parfois elle pensait à sa mère, dans son égoïsme elle n'avait jamais cherché à la revoir, ni même à la joindre... C'était peut-être la situation elle même qui l'y avait poussée, allez savoir désormais plus rien n'avait de valeur sinon le coût de la vie chiante qu'elle menait entre ces murs. Sa véritable vie lui manquait cruellement, même si les surnoms qu'on lui avait collé suite à ça n'étaient guère glorieux. Cependant, les choses allaient se décanter.
→ Aout 2016
Quand ils ont débarqué de nul part, avides de faire couler le sang et d'investir leurs abris, personne ne l'avait vu venir, et même cette barricade à la con n'avait pas su les stopper... « Protection mon cul » avait elle pensé dans la panique générale. Ces gens, elle n'en avait jamais vu de pareil, ils avaient la haine, la soif de destruction dans les veines, si bien que tuer ne leur faisait ni chaud ni froid. Ce qu'ils voulaient, pas grand monde ne le savait, mais tout il advient qu'ils mirent à sac le Fort, cherchant par tous les moyens d'étendre un territoire qui était leur. Il fallut s'y mettre, peu importait l'angoisse, la trouille subite, il fallait s'en sortir et protéger ce qui n'était plus en sécurité. A cet instant, face à la hargne d'hommes parcourus par les pires vices de cette terre, Joann n'eut guère le choix que d'agir pour garder la vie sauve. Ces étrangers tiraient, violentaient, assassinaient, si bien qu'il éradiquaient quiconque leur barrait la route. Elle regrettait son flingue, elle le regrettait amèrement, si puissamment même, qu'en voyant les contours d'une arme entre les doigts d'une femme, le genre de celle qui n'aurait l'idée de tirer que lorsqu'elle se serait fait trouer la peau, elle se précipita sur elle. Peu importait la vie de cette dernière si elle sauvait la sienne, peu importait tout le reste d'ailleurs. L'arme arrachée des paumes de cette conne en larmes, Joann visa droit devant elle et tira sur le premier salopard qui se présentait. C'était aussi simple que de respirer, aussi vivifiant qu'une bonne douche, un peu comme si durant tout ce temps, elle attendait son heure pour agir et faire exploser les ressenties sombres qu'elle accumulait en silence. Ce jour là, comme beaucoup d'autres gens présents dans le camp, Cain prit conscience que tout avait changé... C'était un peu marche ou crève désormais, les plus faibles se soumettaient et les plus forts s'en sortaient. S'il fallait flinguer pour survivre, elle était prête à le faire et venait de le prouver face à ces connards sans vergogne...
Ce jour là, il y eut des pertes, du sang, des feux et des cris... Alors que jadis elle avait cru tuer, se sentir pire que tout en ayant cru l'avoir fait, aujourd'hui, après avoir achevé plusieurs types, sans sourciller bien que l'adrénaline lui comblait les veines autant que la peur lui rongeait les tripes, Joann se sentait plus vivante qu'elle ne l'avait jamais été. Les règles étaient simples pour elle, tout comme il fut très simple d'enfin mettre au courant les gens de l'île concernant l'existence de scientifiques jusqu'ici tenue secrète, des hommes présents pour tenter de trouver de quoi enrayer ce qui les empêchait de quitter le Fort...
→ Septembre – Octobre 2016
Les mois passaient sans que les choses accélèrent ou changent, du moins, jusqu'à octobre ou tout bascula littéralement pour les membres de la communauté. Jusqu'ici, tout avait été étouffé, tue, sans doute pour éviter un soulèvement ou le vent de panique qui s'en suivrait. Ce ne fut que lorsqu'un con décida d'en finir dans le camp - « Encore un faiblard » avait-elle pensé en l'apprenant plus tard -, qu'elle apprit que l'homme n'était plus au sommet de la chaîne alimentaire. Des morts marchaient, ce n'étaient pas des malades, ni des fous comme certains avaient pu le dire, ni même des tarés de cannibales, simplement des gens, des gens morts, putréfiés, titubant à la recherche de chair fraîche... Une horreur sans nom, de quoi vous faire perdre le fil entre le cauchemar et la dure réalité... Ce jour là, ce fut la panique, autant les hommes on pouvait gérer, autant des cinglés avides de chairs fraîches, c'était plus compliqué, davantage encore qu'une seule de ces merdes pouvait visiblement en engendrer plusieurs centaines d'autres en un temps record. Ce fut le cas d'ailleurs, cet abruti de suicidaire s'était jeté à la gorge des siens, les emportant dans sa tourmente, les reléguant aux rangs de saloperies à exterminer coûte que coûte. Peut-être comprit-elle, face à l'un d'eux, que les choses n'étaient pas aussi faciles.... Elle se souviendrait à jamais de ces mains froides, puissantes, contre son cou, de ces dents qui claquaient à quelques centimètres de sa joue, de ses propres genoux qu'elle enfonçait dans les parties génitales de ce monstre sans qu'il ne réagisse. De cette peur délirante qui lui embrouillait l'esprit, des larmes de rage, mêlées au désespoir, qu'elle versait sans plus en avoir conscience, de la nausée qui lui montait en bouche à chaque inspiration douloureuse, et du peu de force qui lui restait pour s'en dépêtrer.
A ce moment précis, Joann ne songea guère à son passé, pas même à sa mère, elle ne songea qu'à cette fille à qui elle avait arraché son seul moyen de défense deux mois plus tôt, quelqu'un en ferait sans doute de même avec elle et se ficherait bien de sa mort comme de celle des dizaines d'autres qu'elle entendait hurler dans sa lutte acharnée pour la survie. Par miracle, elle parvint à déloger de son jeans le couteau de survie que l'une de ces connaissances lui avait filé, et sans prévenir, elle planta la lame entre les yeux du monstre qui termina par s'écrouler contre elle. Peut-être ce geste lui a-t-il sauvé la vie plutôt deux fois qu'une, car malgré le poids du macchabée contre elle, aucun autre, même plus proche que leur congénères affairés à dépecer sans une once de regret, ne songea à déloger la carcasse pour la dévorer. Elle comprit plus tard ce qui venait de se passer, désormais sûre qu'il fallait toujours se méfier des morts, elle savait que leur odeur masquait la sienne et lui permettrait de se sortir de situations périlleuses...
→ Novembre 2016 – Janvier 2017
La jeune femme insouciante avait changé son fusil d'épaule, bien que son caractère n'ait pas véritablement évolué, désormais elle avait conscience que rien n'était plus facile qu'autrefois. Au contraire, les choses étaient plus dures, plus difficiles, plus dangereuses... Rien n'était plus acquis, il fallait se battre pour garder le peu de choses qu'on possédait et plus encore pour la vie qui, dès lors, devenait plus précieuse qu'une poignée de riches métaux. Au grès des mois, elle sut comment éradiquer la menace putride, ce n'était pas aussi simple que pour dégommer un Homme, dans le cas présent il fallait viser la tête, le cortex cérébrale et uniquement celui-ci... Sans lui, plus aucune fonction vitale, sans lui, plus aucun mouvement ni désire de déchiqueter le premier venu.
Malgré la protection des lieux, malgré l'endroit éloigné des horreurs du continent, Brainridge n'était plus épargnée. Il suffisait d'un faux pas, d'une erreur même futile, et le château Fort se muait en cartes à jouer que le vent balayait sans pudeur. Des mauvaises décisions, bien des personnes en avaient prises, notamment leur leader, il fut même à l'origine de bien des pertes, dont celle d'un gradé important. Pour Joann ce n'était qu'une goutte dans l'océan, peut-être car elle n'était qu'un pion parmi d'autres, ou parce qu'elle se complaisait uniquement dans l'action et l'ennuie que trompait cette dernière. Malgré tout, elle assista aux discours de celui-ci, en apprécia même parfois les contenus, s'y reconnu même de temps à autres. Désormais ils étaient le sang de cette machine, ils étaient utiles, précieux. Les directives étaient claires, précises et concises, l'union faisait la force et la force se trouvait en ceux qui se plieraient à la leur. Cain entendait bien suivre ces instructions, trouver qui aurait l'envergure de rejoindre l'île, le Fort, et ainsi donner un nouvel espoir à cette vie qui lui manquait tant.
→ Février 2017 à nos jours
Des groupes s'étaient rapidement formés suite aux mots du Sénateur, on voyait de plus en plus de têtes quitter l'île pour partir en quête de nouveaux bras. Tous le savaient, s'ils se contentaient de ce qu'ils avaient, rien ne perdurer dans le temps et il suffirait d'une bourrasque pour tout envoyer valser. Joann s'était proposée pour quelques missions, du ravitaillement principalement, désormais elle n'était plus la gosse capricieuse d'antan mais une femme capable du pire pour subvenir aux idéologies d'un groupe. Autant elle détestait ceux qu'elle estimait faibles et sans intérêts, autant elle respectait ceux capables de lui tenir tête et de manier un flingue. Ces derniers elle les épaulerait sans sourciller, les autres, s'ils crevaient, il seraient simplement remplacés par des gens capables de leur maintenir la tête hors de l'eau. Elle avait simplement choisi son camp et ce n'était plus cet endroit merdique dans lequel elle s'emmerdait depuis qu'elle y avait été catapultée l'année précédente... Cet endroit était bien plus précieux que tout ce qu'elle avait possédé jusqu'à présent...
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Summer Glau ♦ <bott>Joann Cain</bott>
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Re: No shame. No regrets
Sam 2 Sep 2017 - 12:18
Aaaaah Summer Glau une ancienne amour de jeunesse (a)
Kof kof. Rebienvenue avec ce compte !
Kof kof. Rebienvenue avec ce compte !
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Re: No shame. No regrets
Sam 2 Sep 2017 - 12:38
Rebienvenuuuuue avec ce super avatar !
- Casey Maverick-Summer
The Rogues
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Re: No shame. No regrets
Sam 2 Sep 2017 - 12:50
Re-bienvenue !
I Am The Messiah & A Sexy Boy, Not Your Boy Toy
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- Clayton Buchanan
The Guardians
Christ Cosmique
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Re: No shame. No regrets
Sam 2 Sep 2017 - 12:51
Voila, j'ai rien autre a dire, je t'attend inrp tu le sais
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