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The last thing you never see
Jeu 7 Sep 2017 - 0:19
32 ans ≡ Américano-italienne ≡ Instructrice ≡ Travelers
Je n'ai pas confiance en mon prochain. Je ne l'ai jamais eu, il faut bien le dire. Il a bien trop souvent essayé de me tuer et ce avant même le début de cette apocalypse. Cela n'aide pas vraiment vous en conviendrez.
Bref, je suis cynique. Et pas qu'un peu vous dirait Tess. Une vieille amie, elle morte au tout début de l'épidémie. La faute à un soldat ou à un policier zélé. Une ordure en uniforme qui s'est sans doute pris pour un grand à choisir à sa place une fin à son histoire... J'enrage quand j'y pense. Ça me fout le moral en berne.
J'ai toujours eu un problème avec les gens représentant l'autorité, ce n'est pas neuf. Mais cette histoire m'a fait les haïr. Pourtant j'ai moi-même porté un uniforme à une autre époque. Pour sûr, j'étais indisciplinée ; les copains ont même fini par me surnommer "At Ease"!
Que dire d'autres ? Continuons dans le thème de mes nombreux défauts,. Gardons ce qu'il y a de correct à mon propos pour la fin. Un peu de patience que diable !
Et vu qu'on parle du malin, je ne crois pas en un dieu. On dit qu'il n'y a pas d'athée sous les balles, bah c'est de la connerie. Je ne vois pas comment un être infiniment bon aurait été capable de créer notre espèce. J'ai fait et vu de ces choses... Bref. Je préfère la science et les lois naturelles. Savoir que ce sont les mêmes lois qui régissent la course de la Terre autour du soleil et celle d'une balle de 7.62 s'approchant de soi, ça a quelque chose de rassurant pour moi. Curieux non ?
J'ai parlé du surnom donné par mes amis, maintenant évoquons celui donné par mes ennemis. Enfin, par ennemis j'entends ceux qui ne pouvaient pas me sentir à la caserne. Eux, ils m'ont surnommé "le monstre". J'ai très bonne mémoire quand il est question des crasses que l'on m'a fait. Et puis, je rembourse toujours mes dettes, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. S'il faut attendre un peu pour cela, je peux faire preuve de patience.
On peut donc ajouter à mes grands défauts que je suis rancunière et pour le moins bornée. Je l'admets volontiers. Je suis réaliste !
En contrepartie, on peut dire que je sais me montrer pédagogue. Il faut être soi-même un peu cabochard lorsque tes élèves le sont eux aussi. Et là encore, la patience peut s'avérer utile.
Je ne rechigne jamais face à un effors physique. Ça, c'est mon coté masochiste, je pense et je le dois à l'armée. On dira ce qu'on veut des sergents instructeurs, mais ils savent comment donner goût au sport. Et lorsque comme moi on l'aimait déjà à la base, ça forme des monstres.
En raison de ma formation, je sais comment me déplacer silencieusement et discrètement. Ça a même un peu déteint sur ma personnalité, je pense. J'aime pas parler tant que ça. Sauf lorsque je suis ivre. Alors là... bah disons que j'ai l'alcool joyeux. Je deviens même collante, il parait ! Bon après, je ne bois pas grand chose en dehors de la bière.
Dans un autre registre toujours lié à ma profession : j'ai la main sûre. Très sûre je devrais dire. Mon travail nécessitait de la précision et je n'étais clairement pas la plus mauvaise dans ma profession. J'ai de beaux cartons à mon actif. J'aime le travail bien fait.
On devrait avoir fait le tour.
J'aime bien utiliser l'italien lorsque les yank's se foutent de mon accent. Si pas mal d'entre eux parlent l'espagnol, ils sont rares à comprendre mes piques lancées dans la langue de maman. Surtout que j'ai un accent lombard bien marqué.
Je me sais bien incapable de sauver tout le monde. Si je peux agir sans que cela me coûte trop, je fonce. Sinon, j'ai nullement envie de finir en martyr. Ce monde n'a nullement besoin d'un rôdeur de plus. Et puis je suis certaine de faire un très mauvais cadavre...
Un sourire charmant et des yeux verts perçants sont les premiers traits qui vous marquent en observant la demoiselle. Son teint presque méditerranéen et sa silhouette élancée lui donnerait presque des airs de star hollywoodienne si sa démarche peu féminine et sa coiffure ne trahissaient pas une appartenance passé à une organisation paramilitaire. Ses cheveux noirs mi-long sont toujours ou presque noués en chignon ou alors bien plus rarement en queue-de-cheval. Seuls ses yeux trahissent par ailleurs l'ethnie de son géniteur. Elle présente une cicatrice au menton et un grain de beauté est présent sur sa joue droite.
Elle a soigneusement entretenu sa condition physique malgré son retour à la vie civile et conserve donc une silhouette très athlétique du haut de son mètre soixante-dix.
Sur son bras droit, du coude jusqu'à l'épaule est enroulé un dragon de style asiatique tatoué à l'encre noire. L’œuvre, d'une très grande qualité, n'est pas la seule qu'elle porte. Sur son omoplate droite, derrière la gueule du dragon, un écu surmontée d'une couronne sous laquelle on peut lire « MAIORA VIRIBUS AUDERE » semble avoir été réalisée par le même artiste, mais d'une manière répondant d'avantage aux mœurs artistiques occidentaux.
Sa tenue se compose d'un pantalon cargo beige robuste aux genoux renforcés. Elle porte un bob camouflé ''urbain'' disposant de bandes MOLE dans lesquelles elle glisse généralement une paire de lunettes de soleil de style aviateur noire et une longue plume noire. Elle le remplace parfois par un béret noir et rouge portant lui aussi une plume similaire.
À ses pieds, une paire de chaussures de randonnées beiges en gore-tex de très bonne qualité dont le sommet est recouvert d'une guêtre imperméable remontant de la cheville au haut du mollet.
Sur ses épaules repose un shemagh vert qu'elle porte en écharpe et parfois en cagoule. Sous celui-ci se devine parfois une paire de plaques d'identité militaires maintenues ensemble via un élastique et bordées par des silencieux en caoutchouc noirs.
Heather porte le plus souvent un t-shirt de sport au dessus duquel elle ajoute parfois un sweat à capuche gris sur lequel il est noté « 3º Reggimento bersaglieri » au dessus d'un blason militaire. Y est également accroché un badge argenté de State Trooper de l'état de Washington.
Sur ses mains, de solides gants de combat sables et beiges.
À cela vient s'ajouter une gilet pare-balles flexible noir sur lequel se devine le logo d'une PMC célèbre. Un holster pend a jambe droite.
Un sac à dos de patrouille repose parfois vide sur ses épaules durant ses sorties. On trouve dedans quelques pansements dans la poche utilitaire dont deux à compression, un flacon de désinfectant un tourniquet et les clefs de son pick-up. A ce véhicule, elle préfère le VTT qu'un ami lui a donné.
Enfin, un fourreau est placé horizontalement dans son dos et abrite un poignard de style Fairbairn-Sykes.
Dans son holster est glissé le Smith & Wesson M&P de Tess tandis que son H&K PSG-1 est lui porté en bandoulière devant elle. Elle emporte avec elle quelques chargeurs de fusil et un de rechange pour le pistolet.
Je suis née à Chicago en 1985, mais j'ai d'abord grandi à Milan avant de faire des allers-retours entre la Lombardie et l’Illinois. Mon père était sino-américain, ma mère italienne. Enfin, elle disait milanaise. Il était cadre dans une agence de voyage et elle chef dans un restaurant de quartier sans prétention du centre-ville. Mon enfance n'a rien d'extraordinaire à vrai dire. Je n'étais pas studieuse, mais j'aimais le sport. Notamment l'athlétisme. J'en ai fait à haut niveau ; enfin, pour une gamine j'entends. C'est de ma mère que je tiens mon accent lombard.
L'école et moi, nous sommes séparés d'un commun accord vers mes 18 ans. Mes déboires avec la justice n'ont sûrement pas aidé mon dossier. Des âneries d'ado rebelle. Ça n'avait aucun intérêt par ailleurs vu ce que gagnaient mes parents, je n'en avais clairement pas besoin. J'ai pas voulu faire d'études supérieures même si papa voulait me pistonner. À la place, je suis entrée dans l'armée en 2003. C'était ça ou la prison j'imagine. Ils sont nombreux les gamins paumés comme moi à finir là-dedans. Soit disant que ça forgerait le caractère et produirait des citoyens respectables. D'après mon expérience, ça apprend également aux voyous comment tuer efficacement. Après, c'est vrai qu'on a plus jamais repris à faire du vol à l'étalage. En plus, ça faisait plaisir à mon père et à l'oncle Sam de me voir sous les drapeaux.
Papa lui avait servi au Viêtnam durant sa jeunesse. Il croyait dans les soit disant bienfaits de la formation militaire. Sammy lui avait besoin de bras. Depuis l'invasion de l'Irak, les jeunes ne se bousculaient plus des masses pour se faire offrir aux frais du contribuable un voyage pour Bagdad ou pour Kaboul. Et puisque Sammy manquait de bras, il avait demandé de l'aide à ses fidèles amis de l'OTAN.
Bref. J'ai suivi le cursus traditionnel. Après mes 14 premières semaines, j'ai porté les couleurs du 3e régiment de bersagliers. J'avais une bonne vue et la main assez sûre pour une gamine alors j'ai eu l'autorisation pour faire un stage chez le STA. Le service de Surveillance Technique et Acquisition pour les civils. Ça ne veut toujours rien dire pour vous ? Vous inquiétez pas: pour moi non plus. Disons que ce stage sert à former des tireurs de précision pour le corps des Marines.
Ce stage, je l'ai fait en Amérique avec des Marines début 2004. Des garçons charmants ces yankees. Voir débarquer dans leur "platoon" une sino-américaine d'Italie, ça leur a fait drôle. Mon accent terrible leur était totalement inconnu et pouvait provoquer chez eux une certaine hilarité fort déconcertante. Mais je n'étais pas la seule étrangère. L'OTAN avait jugé bon d'envoyer avec moi un allemand, deux canadiens et une polonaise. Je pense que ma double nationalité est à l'origine de ce « voyage scolaire ». On en parlait comme du programme Erasmus du traité. Y avait rien à la clef si ce n'est une plus grande compréhension entre alliés. Mais ça faisait de l'exercice.
D'ailleurs, les collègues ont moins fait les fiers sur le terrain d'exercice. Je m'y suis fait des amis. J'y ai rencontré le spécialiste Marvin Hunter.
Ça les a tous étonné de ne jamais me voir boire de vin. Ils croyaient sincèrement que c'était la seule boisson qu'une italienne buvait en dehors bien sûr de la bière tiède. Sur ce second point je ne les ai pas déçu.
C'est Marv' qui m'a fait visiter Seattle. Son "chez lui" était un appartement minable de par la taille mais meublé avec un certain goût et plutôt bien situé non loin du centre-ville. Durant notre première permission ensembles, nous ne l'avons pas quitté pendant plus d'une semaine...
Mais je m'égare.
Une fois la formation terminée et arrosée comme il se doit, je suis retourné à Mameli, ma caserne. Mon "diplôme" américain faisait très cossus chez mon père, mais n'avait pas la moindre valeur pour la FF.AA. Alors j'ai été renvoyée devant les instructeurs pour gagner son équivalent national. Autant le dire de suite : je m'en suis bien sortie. On m'a même accordé le brevet de moniteur en prime ainsi que mes premières sardines de caporale. J'avais déjà plus de deux ans de bouteille. Bien sûr, on m'a envoyé dans un avion juste après cela avec pour destination l'Afghanistan. Mon premier tour, c'était donc en 2005, ça me rajeunit pas!
C'est papa qui était heureux de voir la spécialiste Wu en grand uniforme avec tous ses pins de qualification. Il comprenait pas que mon grade de caporale n'était pas vraiment celui d'un caporal classique. Faut dire qu'il en existe six dans l'armée italienne. Le premier est toujours un soldat du rang et non un sous-officier. Il était un peu déçu par ça mon vieux. Mais il était drôlement fier de me voir réussir deux cursus de sniper réputés pour leur difficulté...
Bref. En dehors de la chaleur étouffante, qui soit dit en passant ne m'a jamais dérangé, c'est surtout la connerie qui noyait l’atmosphère afghane. Un tas de gamins sont morts là-bas pour rien. C'était à vomir de voir comment on nous gaspillait. Et mourir pour 500€ la semaine n'a rien de très enthousiasment, je peux vous le garantir.
J'ai eu des ennuis avec mon CO. Un lieutenant sorti de l’académie qui respirait et pissait sans aucun doute en vérifiant dans son manuel si toutes les procédures étaient respectées. C'est lui qui m'a repris mes galons. J'ai toujours du mal avec les figures autoritaires. Mais lui, c'était vraiment le roi des emmerdeurs... Il avait entendu le surnom que m'avait donné les yanks. ''At Ease'', ou ''AT'' en raison de ma désinvolture. C'est resté depuis. Et ça ne lui plaisait pas ; il m'a pris en grippe. J'ai bien rongé mon frein avec cet idiot dans les parages. Plus d'une fois, j'ai failli lui en mettre une sous le menton...
Bon, je les ai regagnées par la suite mes sardine et même une troisième de caporal maggiore mais c'était tout de même 150€ par mois en moins...
Autre et seul fait amusant durant mon premier tour : la visite des copains du STA. Ils ont déboulé un soir dans notre baraquement couverts de poussière et encore en tenue car ils avaient entendu que j'étais dans les parages. Ça non plus, ça n'a pas plût au lieutenant. Je ne sais pas comment font les Américains pour se trouver autant d'alcool dans une base qui n'est pas sensée en contenir la moindre goûte, mais le fait est que nous avons tous fini la tête à l'envers ce soir-là.
Après mon premier tour, je suis rentrée à Milan voir maman puis je suis partie aux USA pour revoir mon père et quelques amis. C'est l'un d'eux qui m'a branché avec les recruteurs de Black Waters Security. Mais comme j'étais encore pleine d'illusions et diablement stupide, j'ai préféré refaire un tour en Afghanistan avant de réfléchir sérieusement à leur offre. En 2006, je crapahutais encore le désert un treillis sur le dos.
Le mercenariat était alors en plein boum. Ils avaient besoin de gens compétant et j'avais deux "diplômes" militaires très recherchés alors ainsi que de l'expérience au feu. Donc vers fin 2006, ils m'ont débauché.
Mon premier contrat était pour 6 mois dans la région de Bassora et me rapportait 1750$ la semaine environ. De février 2007 à juillet 2007. J'ai rencontré aussi pas mal de vieux baroudeurs et types malins durant mes premiers contrats. Dont Tess. Maintenant que j'y songe, elle avait pas mal de points communs avec Marvin. On était comme chien et chat toutes les deux. Ça a été le coup de foudre. Elle avait servi dans l'aéroporté et avait ce je ne sais quoi dans le regard... mais aussi un cul d'enfer.
Elle n'a fait qu'un tour avec la compagnie. La vie de mercenaire ne la branchait pas trop. Elle a profité de la somme gagnée pour s'offrir un studio à Seattle ou vivait sa mère. Enfin, avoir un bon acompte quoi.
C'était mon pied-à-terre lorsque je rentrais d'un tour pour Black Waters. Tess avait elle repris l'uniforme, mais avait cette fois opté pour le bleu des policiers de l'état. Ça lui allait assez bien, je dois l'avouer.
C'est grâce à elle que j'ai trouvé ce tatoueur vietnamien. Un véritable artiste travaillant à l'ancienne. Ça faisait un mal de chien à la longue mais vu le résultat final... bah c'étaient 3k bien dépensés.
J'en ai eu ma claque du sable vers la fin 2011. J'ai plaqué la compagnie après un 6ème tour au soleil. Avec mes primes et mon ancienneté, j'ai accumulé un beau paquet qui m'a permis d'acheter un grand terrain au Nord de la ville. J'y ai fait construire un plein-pied ainsi qu'un grand stand de tir. Le tout est sorti de terre à une de ces vitesses... c'est bien simple, mi-avril 2012 le club ouvrait. J'ai mis plus de temps à remplir la paperasserie ! Comme quoi, devenir auto-entrepreneuse, c'est chiant même au nouveau monde !
J'ai donné des cours pour gagner ma vie et ai dénicher quelques contrats de formation auprès de la police de la ville grâce à ma moitié. Elle, elle a continué à vivre dans son studio qui n'était qu'à deux pas du poste où elle siégeait tandis que moi je faisais vivre le club. On se voyait le week-end ou assez rarement durant la semaine. Ça valait mieux ainsi. Nous étions si différentes que l'on se serait brouillées facilement en restant trop longtemps ensembles.
Bon, vous vous en doutez, les armes à feu et moi, c'est une longue histoire d'amour partagée. Je peux vous grouper un chargeur de m24 sur une cible de 10cm² à 800m. Et je peux enseigner comment arriver ,avec un peu d’entraînement certes, au même résultat.
Tess me décrivait comme une vrais "gun nuts". Il faut dire que depuis mes 18 ans, je gagne ma vie grâce aux armes. Je sais comment les entretenir, les démonter, et même les réparer si besoin. Tout cela a pour moi quelque chose de rassurant de les connaître. Ça m'aidait au Moyen-Orient de savoir que si jamais ma tête était emportée par une balle, ce serait le fruit de lois naturelles. En particulier celles du vieil Isaac Newton... La mort ne serait pas le fruit d'un hasard, mais d'un ensemble de lois. De celles qui font tourner la Terre autour du Soleil
J'ai aussi appris des bases en mécanique. Dans le désert, il faut savoir réparer son 4x4 ou changer les pneus d'un HMMWV. Ça tient de la survie élémentaire. Être immobile, c'était être un mort en sursis.
J'ai bien sûr de par ma formation militaire des bases en premiers soins, mais j'avoue avoir un peu de mal avec le sang. C'est assez ironique pour un sniper, je sais. Mais généralement, je n'avais pas à regarder de près mon travail. Bref, si je sais arrêter une hémorragie ? Oui. Est ce que j'aime ça ? Non. Et le reste des leçons que j'ai reçu dans ce domaine ne m'a pas marqué suffisamment pour que je retienne autres choses que les banalités.
J'ai aussi bien sûr suivi des cours de CQB qui aujourd'hui peuvent s’avérer très utiles. Là encore, je dois avouer que je n'apprécie pas vraiment la chose. Je sais me défendre, mais si je peux mettre un peu de distance entre moi et la cible, je me sens bien mieux.
Pour finir avec les connaissances liées à mon ancien travail, je suis assez bien calé en ce qui concerne les IED. J'en ai rencontré tout de même un sacré paquet durant mes tours.
Ah, et j'ai mon permis poids lourd. Si ça a des roues, je sais le conduire. Du HMMWV au M113, je gère. J'ai même reçu des leçons de conduite spécialisée, cadeau de la compagnie durant ma période « merco ». Histoire de sortir un VIP le plus vite possible d'une zone à risques par exemple...
Lorsque tout ça a éclaté, bah... j'ai pas vraiment fait attention. Les rumeurs semblaient stupides pour dire le moins. Je n'ai pas écouté Tess qui me disait entendre des trucs préoccupants. Et puis tout a explosé comme vous le savez. On dit que c'est allé très vite, c'est faux. C'était sous nos yeux. Mais on a était trop lents. On ne voulait pas y croire, ça semblait bien trop irréel. Franchement, des Z ? J'étais fan de Roméro avant tout ça moi ! J'ai mis une semaine à réagir...
Lorsque j'ai enfin pris conscience du bordel dans lequel on était, j'ai téléphoné à Tess. Son poste était débordé. Je lui ai demandé de me rejoindre. Elle pouvait pas alors c'est moi qui me suis mis en route. Du moins, j'ai essayé. J'ai ramassé les restes de mon matériel de chez Black Waters ainsi que deux de mes fusils. Un pour elle, un pour moi que je me suis dite.
Je ne suis pas croyante. Enfin, après ce que j'ai vu et fait vaut mieux pas qu'il y ait un dieu. On aurait une sérieuse discussion lui et moi. M'enfin, s'il y en a un, il aura été témoin que j'ai essayé de la rejoindre à temps. Je suis arrivée bien trop tard. Son poste est tombé parmi les premiers. Je l'ai retrouvé son arme à la main sur le parking. L'arrière du crâne éparpillé sur sa portière encore ouverte. Elle est morte le 7ème jour. Vacherie.
Elle avait été mordue au bras et un connard de militaire ou de bleu avait fait du zèle et l'avait descendu sans autre forme de procès.
Le pire dans le fait de connaître les armes, c'est de comprendre en un regard tout le scénario. Ça travaille tout seul dans votre crâne sans le lui avoir demandé. Voyez ce que je veux dire ?
Bon après, j'ai plus grand chose à dire vous savez...
J'ai gagné le toit sûr le plus proche, rester dans les rues était alors malsain. Je me suis sérieusement demandé si ça valait le coup de continuer à vivre. J'ai hésité à faire un carton avant d'en finir. Vider quelques chargeurs sur ce qui passerait en bas histoire d'aider un peu. Venger Tess peut-être ? M'enfin, ça m'est passé. J'ai juste chialé comme jamais ce jour-là. Je suis restée bien 24h sur le toit d'un restaurant appuyée contre la ventilation.
Le plus difficile pour moi, ce fut le retour chez moi. Faut dire que les militaires commençaient à faire des barrages sur toutes les routes. Et je me moque bien volontiers du GI, mais il connaît tout de même assez bien son travail. Bref, du 8ème au 12 jour, j'ai marché pour rentrer chez moi. J'ai vu des horreurs qui m'ont rappelé la deuxième bataille de Bassora. J'ai appris plus tard que la loi martiale avait été déclarée. Trop tard pour un marine qui a tenté de m'appréhender par la force.
Mes parents sont morts. Celle que j'aimais est morte. Mes amis sont probablement tous morts.
Voilà où j'en suis. Maintenant, ce qui me reste de Tess, bah, c'est une photo dans mon portefeuille, sa plaque et son arme. Si c'est là l’œuvre d'un dieu tout ce bordel, bah son sens de l'humour est vraiment merdique.
Donc, le 12e jour j'arrivais enfin chez moi. Le terrain étant presque entièrement clôture du côté de la « ville » pour éviter qu'un promeneur entre dans le champ de tir, j'ai commencé par barricader ma maison et j'y suis restée. Ça a pris bien plus de temps que ce que je pensais. Mais bon, ça me vidait la tête ces travaux manuels.
Lorsque ma maison est devenue "sûre", le chaos emportait Seattle. De là où j'étais, ça signifiait juste entendre au loin les "blackhawks" de l'armée passer. Chez moi, c'était encore tranquille.
J'ai de l'eau via une pompe dans le jardin. Quelques légumes dans le jardin et un beau terrain de chasse. De quoi tenir avec les conserves assez longtemps. En prime, y avait que du colza sur les terrains autour de chez moi. Pas beaucoup de bâtiments de fermes non plus d'ailleurs. Les macab's m'ont plutôt fichu la paix jusque maintenant. Et puis, quand j'en croise un, bah, généralement il n'a soit pas le temps de prévenir ses copains, soit il ne me remarque pas.
Le jardinage s'était son idée. Elle disait que ce serait bon pour mes nerfs. Que vu comment je pouvais être bornée et patiente, même une terre sablonneuse aurait fini par capituler face à moi...
J'ai commencé à voir des amis passer par chez moi début décembre 2015. Des copains de l'armée, des flics, des habitués du club. Tous sont venus chercher des munitions et des armes. J'en ai toujours eu un stock impressionnant. J'achetais en gros pour revendre à prix raisonnable des cartouches aux habitués. Ça aidait à payer les factures...
Bref, du monde que je connaissais est passé venu me voir moi. Je leur ai donné ce que je pouvais. Histoire qu'ils puissent continuer leur chemin. Des armes, des munitions, des chemins...
La plus grande partie d'entre eux voulait soit fuir vers le Nord, persuadé qu'ils seraient en sûreté dans le Nord canadien, soit retourner en ville chercher quelqu'un. Je ne pense pas en revoir un jour de ceux-là. Le dernier copain que j'ai croisé, c'était en février 2016. Il gardait un camp de réfugiés. Vu la plaie par balle dans son bras, je doute que cela ait bien fini. J'ai nettoyé ça avant de le guider vers la frontière canadienne. Il voulait absolument me remercier et me donner un truc. Il disait que je l'avais sauvé et ne voulait pas partir comme ça. Il m'a proposé de venir avec lui dans le grand Nord ou bien de me passer son plate-carrier. J'ai fini avec ses lunettes de soleil.
Certains m'ont laissé des conserves, d'autres des outils. J'ai tenu en parti grâce à eux. Le vélo dans mon entrée appartient à un collègue de Tess !
Dans mon potager pousse aujourd'hui du maïs, des plans de tomates, des haricots, des pommiers, des patates, des légumes oubliés... Rien de bien magique, mais tout de même, ça permet de tenir. Le tout a été planté de manière un peu anarchique. De loin, ça a juste l'air d'un autre bosquet. Je préfère que ça reste ainsi, ça donne moins envie de s'arrêter ici. La neige du dernier hivers a bien aidé la terre à se refaire. La récolte cette année sera bonne. Si il ne pleut pas trop.
L’hiver était rude, mais j'avais des radis noirs. Un légume aussi entêté que moi. Ça se moque de la météo et du gel. Sa survit sous la neige. Bon après ça a un goût pas terrible mais on ne peut tout avoir. On le cultivait plus des masses avant crise. Faut dire qu'on parle là d'un légume oublié, les trucs qu'on mange en cas de guerre et dont la culture remonte pour certain au Moyen-Âge...
Si seulement je savais faire du fuel, avec tout ce foutu colza à perte de vue que j'avais autour de chez moi...
Ma maison n'est pas reliée au réseau électrique, j'utilisais un générateur fonctionnant à l'essence. J'avais bien une petite réserve, mais faut bien avouer que j'avais pas anticipé la flambée des prix. J'ai vu des gens se flinguer dans une station pour des fonds de cuves en juillet dernier.
La maigre réserve qu'il me reste servira pour mon pick-up si jamais je dois quitter la baraque. C'est un Chevrolet de 2010.
C'est aussi par la chasse que je me suis entretenue et occupée. Des pièges à lapins ou à oiseaux à vérifier tous les jours, ça me pousse en dehors de chez moi. Ça me fait croiser des rôdeurs dans les bois de temps en temps également. Depuis Novembre dernier, ils sont de plus en plus nombreux. J'ai beau être discrète, je suis de plus en plus souvent obligée de me battre. C'est pas bon signe.
J'ai fait disparaître les panneaux qui indiquaient le stand. Les amis savent où il est. Je ne peux pas aider tout le monde, faut être réaliste. Et puis, c'est un chemin de terre qui conduit à la propriété. Y a bien une bonne heure et quart de route pour arriver ici. Au croisement avec la route bitumée la plus proche, un petit malin a indiqué que Seattle était fichue. « Turn back, Z croassing » qu'il a tagué sur le panneau le petit malin.
De temps en temps, je vois des gens s'arrêter au carrefour. Ils portent toute la misère du monde sur les épaules et dans leur coffre de voiture. J'ai arrêté de les approcher pour connaître les nouvelles depuis qu'un blanc-bec a tenté de m'abattre avec un 38 alors que je lui demandais juste les nouvelles de la ville... Je suppose que c'est mon matériel qui l'intéressait. Ses copains ont eu un mal de chien à stopper l'hémorragie. M'étonnerait qu'il ait survécu longtemps. Ça, c'était en janvier.
On me fiche la paix et ça me va assez bien. Je crains par contre qu'un jour un idiot me ramène une horde sur la route. Mon stock de cartouches diminue...
J'ai aussi croisé des militaires en ce début 2017. Enfin, j'devrais plutôt dire des pillards ou des déserteurs. En dehors de l'uniforme, ils n'avaient plus grand chose à voir avec les types que j'évitais au début de l'épidémie. Je les ai évités.
La fin de l'hiver fut globalement plus agréable que l'année dernière. J'ai pillé les fermes aux alentours pour compléter mon maigre garde-manger. Je ne suis pas la seule à en avoir eu l'idée, d'autres sont passés avant moi. Faire le tour des voisins m'a néanmoins bien occupé de mars à mai. J'ai siphoné des réservoirs et vidé les quelques placards encore inviolés. Ou du moins seulement partiellements...
Je dois avouer que la solitude commence aussi à me peser. Je me surprends parfois à écouter la radio malgré son programme peu diversifié. Histoire d'entendre autre chose que ma voix. Je commence à comprendre un peu pourquoi le héros parle à un ballon dans ce vieux film de Tom Hanks, si ça c'est pas terrible...
Et voilà mon histoire. J'ai entendu votre signal en rentrant chez moi après une partie de chasse. La radio marche avec une dynamo. Ça m'a bien surprise d'entendre autre chose que le « programme » gouvernemental.
Si ça se trouve, j'ai rien entendu. Je délire juste devant mon poste et j'entends des voix telle Joan of Arc... J'ai pas vu grand monde sur mon terrain depuis pas mal de temps.
Je bougerai sans doute cet été. Je m'y suis préparé doucement. Faire un check-up complet de mon pick-up m'a rappelé un peu mon travail en Afghanistan. Un véhicule laissé à lui-même, ça se dégrade bien trop vite !
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Re: The last thing you never see
Jeu 7 Sep 2017 - 1:48
Un couteau, un pistolet, du matos, un gilet pare balle (fin, j'imagine, pour du 9mm ou de la chevrotine), 2 fusils d'assauts (A moins qu'elle ne porte plus le HK ?), un derrière et un dans les mains ?. Y'a quoi ? 6 portes chargeurs de pistolet ? Remplis ? 2 portes chargeurs de fusil d'assaut. On va dire qu'il y a deux chargeurs bien garnis dans les armes, un dans le pistolet. Un holster vide, l'autre occupée.
On doit être au dessus de 10 kilos là. Ca fait beaucoup de poids à transporter pour une femme d'une soixantaine de kilos.
Enfin je m'occupe pas des fiches, alors bienvenue !
On doit être au dessus de 10 kilos là. Ca fait beaucoup de poids à transporter pour une femme d'une soixantaine de kilos.
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Re: The last thing you never see
Jeu 7 Sep 2017 - 8:15
Te voilà fraîchement inscrit sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :
1 – Le délai pour finir ta fiche est de 10 jours . Un délai supplémentaire peut être accordé par un Administrateur.
2 – Si tu as oublié de le faire avant de t'inscrire, jette un petit coup d’œil aux bottins des noms, des prénoms, des métiers et des avatars.
3 – Lors du choix de ton avatar, il est important de bien respecter ces deux points du règlement : Les images choisies doivent être cohérentes avec le contexte, et l'âge de ton personnage avec l'aspect physique de ta célébrité.
4 – Afin d'éviter les RP répétitifs d'intégration dans un camp, nous te conseillons d'intégrer ton personnage à un groupe dès son histoire ! Si tu choisis d'intégrer le groupe des solitaires, il te faudra conserver ce statut durant 1 mois minimum avant de pouvoir t'installer dans l'un des groupes sédentaires.
5 – Si ton histoire comporte des personnages que tu souhaiterais proposer en Scénario, sache qu'il faudra également patienter 1 mois et être actif en zone RP.
6 – Une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.
Bonne rédaction !
Bonne rédaction !
Bienvenue Heather ! Bon courage pour la fin de ta rédaction ! N'hésite pas si tu as des questions.
Pour rappel dans notre règlement, il est stipulé que nous n'acceptons pas "les nationalités/origines britanniques et irlandaises", il faudra donc revoir ça !
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Re: The last thing you never see
Jeu 7 Sep 2017 - 8:25
Merci de votre accueil !
Pour répondre à ta remarque Trey:
Je suis d'accord avec toi, le poids est bien une question critique dans cet univers.
/!\ Calculs chiants ! /!\
L'un des holster est bien vide par ailleurs.
Après, le destin de ce personnage et de son matériel est entre les mains de la modération !
Pour répondre à ta remarque Trey:
Je suis d'accord avec toi, le poids est bien une question critique dans cet univers.
/!\ Calculs chiants ! /!\
- Spoiler:
- Une veste souple de catégorie IIa ou IIIa (selon les normes occidentales) pèse entre 2.5 et 4kg en fonction de la taille requise pour l'utilisateur. Disons donc pour simplifier 3kg puisqu'il est ici question d'un IIa. Une Sig avec lunette ne pèse pas loin de 4 à 5kg selon les modèles. Un chargeur de 20 coups en bakélite propre à la marque pèse chargé en .223 Remington environ 340g. On multiplie par 6 pour avoir un chargement "complet", on arrive à 2kg en moyenne. À cela on ajoute l'arme de poing de policier en calibre .40 et possiblement des munitions (ce qui n'est pas indiqué dans le cas de cette arme), disons 1.5kg en plus. L'arme pèse à elle seule 900g, voyons large pour les munitions.
L'un des holster est bien vide par ailleurs.
Après, le destin de ce personnage et de son matériel est entre les mains de la modération !
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