En jetant un dernier regard vers la porte condamnée et tout ce qui avait été positionné devant pour qu'elle le reste, Stanley fit une croix sur cette issue. Ils avaient déjà matière à faire ici. Il s'avança un peu plus dans le bâtiment, et éclaira un couloir en face d'eux. Sa lampe était puissante et il put évaluer sa longueur. Joann fut celle qui repéra le plan d'évacuation du bâtiment, ainsi le militaire la rejoignit pour observer les images. Chaque étage de l’hôpital s'y dessinait, les couloirs, les issues. Ils pouvaient espérer trouver la même chose à chaque niveau, mais ils devaient profiter d'avoir le temps de le mémoriser pour le faire.

- Tout le monde enregistre au maximum ce plan dans sa tête, commanda-t-il aux trois autres, en pointant son index sur la carte au mur. Lui-même se concentra sur le couloir condamné, pour déterminer avec quoi il communiquait, et s'il était trop risqué tout bêtement de grimper davantage dans le batiment. Puis il regarda le détail des urgences. Il repéra deux pièces plus petites qui pourraient avoir jadis fait office de pharmacie. Il essaya de se rappeler leurs positions.

Pendant ce temps, Joann avait décidé de se concentrer sur la façon de progresser davantage. Elle dénicha une porte qui semblait mener à un escalier de secours et ils prirent tous la direction du couloir, où les portes étaient closes. Ils passèrent devant l'ascenseur, forcé en position ouverte. Alors que la cage d'escaliers était accessible. Toute cette mise en en scène avait effectivement de quoi poser des questions, et Swann tergiversait sur les motivations des gens qui avait scellé une partie du bâtiment. Stanley, pour sa part, avait arrêté d'essayer de deviner ce qui avait pu se passer partout où il allait. Il n'avait clairement pas assez d'imagination. Il s'approcha toutefois de son poulain et de l'ascenseur et éclaira l'endroit avec sa lampe. C'était étrange oui...

- Aucune idée, dut-il donc confesser à l'ancien étudiant. Mais vu comment ils ont pris le temps de verrouiller celle là-bas - près de l'entrée - on peut imaginer qu'ils auraient bloqué l'accès partout de la même manière, si ça craignait ? Son regard interrogeait clairement les autres du regard. Il commandait un peu cette expédition, mais n'avait pas pour autant la science infuse. Leurs feelings à eux-aussi comptaient !

En attendant, ils avaient toujours un étage à leur porter. Et ils pouvaient tout de même espérer y récupérer quelque chose, qui savait ? Ainsi avant de se lancer vers l'un ou l'autre des moyen de continuer, il se dirigea vers une porte encore un peu plus loin.

- Mais avant, laissez moi juste vérifier cette pièce-là, déclara-t-il tout en invitant au moins un de ses compagnons à le seconder. Il dégaina au cas où son couteau, avant d'ouvrir la porte. Près à attaquer. Comme à la refermer vivement, si elle cachait trop d'habitants !

Pour unique réponse aux suppositions de Blackmore, alors qu'aucun mot ne filait ses lèvres closes, Cain jeta un regard à Rogers, pour une fois sa faculté à ne pas la ramener lui paraissait sage. Le gamin se posait  bien trop de questions auxquelles il était impossible de répondre, en attendant, les macchabées derrière la vitre ne tarderaient plus à briser celle-ci pour mieux les rejoindre... Il fallait se décider et vite, hors de question pour elle de se laisser dépasser par les événements, encore moins de rester là où le danger était bien visible. Certes elle ne savait pas ce qu'ils trouveraient à l'étage, mais il n'y avait pas d'autres solutions. Encore muette, ce ne fut que lorsque Stanley s'exprima à nouveau qu'elle se détacha de la porte. Cette dernière se referma tandis qu'elle s'approchait de lui afin de le suivre dans sa nouvelle entreprise. Le flingue replacé dans le holster, elle préféra son couteau.

- J't'accompagne. Déclara-t-elle en lui emboîtant le pas. Le battant ouvert, Joann resta sur ses gardes jusqu'à avancer et placer le bras en barrière contre ses voies respiratoires. L'odeur était infecte, mélange de parfums médicamenteux et de putréfaction. Contre le sol, et le mur, quelques traces de sang, noircies par le temps... T'en penses quoi réellement ? Reprit-elle en surveillant les arrières du jeune homme.

Elle même ne savait pas quoi retirer de tout ce bordel, quant à imaginer que des personnes étaient encore présentes ici, et bien vivantes, Joe n'y croyait pas vraiment même si, en retournant les éléments dans sa tête, l'idée aurait pu être plausible. Perplexe, elle ouvrit néanmoins la bouche pour en faire part à son ami.

- Il y a peut-être du monde en haut, si on imagine qu'ils ont parqué les morts ici, puis verrouillé pour avoir la paix... Dans un tel endroit il n'est peut-être pas nécessaire de faire des raids en extérieurs pour subsister. Il valait mieux lui faire part de ce qui lui passait par la tête. Garder une telle hypothèse pour elle - si les faits s'avéraient bien réels - en reviendrait à les coller tous dans une merde noire. C'qui serait étrange en revanche, c'est qu'ils n'aient pas pris soin de verrouiller leur unique moyen de rejoindre le rez de chaussé, enfin, tu m'diras, ils imaginaient sans doute que personne ne passerait le cadenas à l’extérieur, ni même la barricade. Tout était envisageable pour ainsi dire, mais s'ils ne se lançaient pas, ils resteraient bloqué ici en attendant que les rôdeurs sortent de leur cage pour leur arracher les tripes.

Pourquoi se poser vingt-cinq millions de questions sur ce qui s’était passé ici ? Cela n’allait pas changer les choses. On n’avait de toute façon pas trente-six choix. On devait monter et on allait le faire c’était une certitude. Je les regardais faire d’un air un peu fatigué, parce que clairement c’était ce qu’ils étaient en train de faire. J’aurais aimé taper dans le tas de rodeurs en bas, mais ils n’avaient pas voulu, maintenant je voulais monter les escaliers, mais voilà qu’ils étaient en train de se poser des questions existentielles qui de toute façon n’allaient pas nous aider.

- Vous vous prenez définitivement trop la tête. Savoir ce qui s’est passé ici ne nous aider pas à avancer.

Je regardais les deux autres s’éloigner, on faisait quoi nous ici ? Je n’en avais pas la moindre idée de toute façon à part attendre leur retour. Je posais la hache fraichement acquise contre le mur avant de me rapprochait des cages d’ascenseur ouvertes. J’avais envie d’en voir plus, Swann ne dirait sans doute rien du moment que je ne faisais pas de bruit. Je savais dans le fond que le moindre écart de ma part serait répété à Stan et ça avait le don de m’emmerder un peu quand même. Je me penchais en avant maintenant mon équilibre en me tenant aux murs. Il n’y avait malheureusement rien à voir. Après avoir regardé vers le bas et le haut. J’avais bien l’impression de voir l’ascenseur en dessous, m’ai ce n’était clairement pas une information utile…

- On se fait chier…

C’était sorti tout seul alors que je me détournais de cet endroit avant de récupéré ma hache et m’éloigner du vide. J’espérais qu’ils n’en auraient pas pour cinq ans. De toute façon, s’ils mettaient trop plombe, j’allais monter les escaliers tout seul, ils n’allaient pas comprendre…

Stan voulait voir s’il ne restait pas des médicaments ou du matériel intéressant dans cette partie de l’hôpital. Ou quelque chose qui pourrait leur être utile et faire avancer l’avancée de leur courante entreprise. Aussi pénétra-t-il dans les pièces qui lui avaient paru, sur le plan, avoir la taille pour être de potentielles pharmacies. Joann l’accompagna, même s’ils ne trouvèrent pas grand-chose. Deux cadavres ici, une pièce dévastée là. Échec. Le jeune homme s’était contenté de répondre à son amie en aparté, la mine sombre.

- Je crois qu’il y a plus rien de vivant là-dedans. Des morts, par contre, c’en est infesté. A cet instant-là, ils tombaient sur les corps. Immobiles et franchement décomposés. Il ignorait ce que la suite de cette visite leur assurait, mais ils auraient certainement besoin de dégainer à plusieurs reprises leurs armes. La seconde pièce était bien l’ancienne pharmacie mais elle avait été entièrement vidée. Méthodiquement même, pas une boite en carton ne trainait. Stanley soupira. Il n’était guère surpris pour autant. La facilité, dans leur quotidien, ça n’existait pas vraiment. En deux minutes, ils rejoignirent Swann et Merl qui les attendait. Y a vraiment rien à en tirer dans cette zone. Faut continuer.

Il fit un mouvement de tête vers les escaliers. Grimper par l’ascenseur était trop risqué. Ils n’étaient pas tous en mesure d’y arriver. Puis comme il l’avait dit précédemment, il ne pensait pas que ceux qui avaient verrouillé la porte des urgences et condamné l’autre couloir, auraient pu zapper de verrouiller les autres issues dangereuses. Ils devaient tenter le tout pour le tout ! Il s’attendait par contre à voir quelques cadenas supplémentaires aux étages supérieurs. D’un regard, il questionna une nouvelle fois ses compagnons. Ils se glissèrent ainsi tous les quatre et refermèrent la porte après eux.

Le bruit des râles des rôdeurs de l’entrée diminua et soulagea indéniablement les compagnons d’un poids. Même s’ils pouvaient déjà deviner les prochains obstacles qu’ils allaient devoir affronter. Ils commencèrent ainsi à grimper l’escalier. Swann était devant, seconder de près par Joann. Stan fermait pour sa part la marche, également tout près.

Sur les talons de Swann, Joann retourna rapidement le menton en direction des deux qui fermaient la marche. L'écho précédent était celui de la vitre de l'accueil. C'était la merde désormais, mieux valait grimper au plus vite afin de distancer les merdes qui ne tarderaient plus à suivre. La porte du bas ne les retiendrait pas, ces saloperies n'avaient qu'à pousser pour pénétrer la cage et, vue leur masse, ce ne serait pas bien difficile. Sans mot dire, Joann gravit le reste des marches pour atteindre le premier pallier. Face à elle, une phrase écrite à l'encre humaine. Encore une sorte de psaume ou autre, elle n'en savait rien pour n'être guère une adepte des églises cependant, alors qu'elle lisait rapidement la signalisation de fortune, cette dernière renseignant diverses salles, la voix de Swann la tira de ses songes. Ces mots sur le mur étaient bel et bien tirés de l'ouvrage favoris des culs bénis, tout comme celle des urgences et, devant eux, se trouvait un panneau indiquant non seulement une espèce de réserve, une infirmerie, mais aussi une chapelle.

La réaction du gamin n'était pas conne, quelqu'un attirait l'attention des gens sur ce lieu Saint, c'était peut-être bon ou mauvais, après tout bien des personnes avaient perdu la boule depuis l'apocalypse... Devaient-ils l'ignorer ? Elle n'en savait trop rien mais visiblement Smallville si. Il se proposait déjà pour la chapelle alors que Joann retournait rapidement se pencher près de la rambarde. Les morts avaient atteint la porte, il leur faudrait peu de temps pour traîner leurs carcasses dans les marches et ainsi les rejoindre, l'espoir aux tripes de se foutre quelque chose sous la dent.

- On fait quoi ? Reprit-elle en tentant de compter le nombre de bestioles entassées dans la cage plus bas. On reste ensemble ? On se sépare ?

S'il fallait former deux duos Joann ne rechignerait pas, après tout s'ils se dispatchaient, ils feraient plus rapidement le tour, le tout était de savoir qui partait avec qui et où. Pour le moment, il fallait simplement s'occuper des rôdeurs, elle voyait déjà Rogers titiller sa hache et cette image la fit rouler des yeux tandis qu'il était préférable de rejoindre le couloir. Dans son élan, avant de quitter le palier, Swann agrippa les clinches poussoirs de la porte battante. Joann l'y aida et tenta de la maintenir en forçant sur ses bras, ça ne tiendrait cependant pas du moins, pas si rien ne venait bloquer le tout. Sans attendre, elle chercha rapidement quelque chose puis jeta son dévolu sur ce que Rogers tenait dans les mains.

- Smallville, ta hache, bloque la porte avec ta hache !!! C'était ce qu'elle avait trouvé de mieux, après tout ils ne pouvaient décemment pas rester là, à tirer sur ces fichus battants, pour éviter aux blattes de rentrer. Puis, déjà, par delà les hublots, Cain voyait les premiers crânes se présenter sur le palier de l'autre côté.