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Le rose lui montait aux joues, néanmoins même s'il était réputé pour être un « sale con imbus de lui même » Davis ne lui envoya rien de terrible au visage et la gamine lui lâcha le bras, comme si ce membre lui brûlait, et se tourna de nouveau vers Casey et Stanley. Elle paniquait, rien n'était évident pour elle, si elle avait rejoint le Fort c'était surtout pour ne plus avoir à vivre pareille horreur... Cependant la nature s'en mêlant parfois, reprenant ses droits sur une planète qui étouffait, les choses pouvaient se compliquer. Avant la veille, elle n'y avait guère songé et, aujourd'hui, alors qu'ils se traînaient vers l'armurerie désignée par l'instructeur blessé, Evelyn savait qu'elle s'était reposée trop longtemps sur ses lauriers. Collins aurait du se bouger les fesses avant et pas passer son temps à rêvasser comme si la vie était la même qu'autrefois. Elle le sentait passer à l'instant, pire encore lorsque Stan quémanda à sa petite amie d'aller chercher des automatiques. Même si elle n'avait rien dit, et mangé en pleine tronche l'ordre méprisant de Summer, en un sens Evelyn était heureuse qu'il ne lui ait pas demandé à elle sans quoi, la question qui c'en serait suivi les aurait très certainement fait marrer plus tard.

La blonde se contenta d'opiner, blanche comme un linge en déglutissant après un regard aux groupes de macchabées à leur trousse pour s'arrêter subitement lorsque Stan se vautra de tout son long.

- Ça va ? S'empressa-t-elle, le redressant avec peine, tout en ouvrant de grands yeux à l'approche des morts. Puis, subitement, un garde se chargea d'eux en leur ordonnant de filer fissa avant que Casey ne revienne en lui balançant une arme qu'elle rattrapa en manquant de reflex. Pas le choix, même si elle ne s'en était jamais servie, ce ne devait pas être bien difficile, aussi, en voyant les autres le faire, la gamine redressa son bras et appuya sur la gâchette avant de froncer les sourcils. Pourquoi y a rien qui sort ? !!!! Hurla-t-elle comme une damnée tandis qu'un mort approchait trop vite d'elle.

Redressant le regard, n'écoutant pas même la réponse à sa question, elle s'empara d'un morceau de pierre au sol et le balança dans la tronche de son fan du jour qui tomba à la renverse. Fière sur le coup, elle le fut bien moins quand il se redressa et invita de nouveau la panique à la saisir. Durant ce laps de temps, Casey avait néanmoins viré la fameuse sécurité du flingue, une fois qu'elle fut revenue près d'eux et, dressant à nouveau le membre sain, la blonde tira ses premières salves sans véritablement viser...

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Tout se déroula rapidement. Les coups de feu retentirent dans Brainbridge - nombreux - jusqu'à voir les derniers rôdeurs enfin tomber. Stan en eut un dernier et ses bras retombèrent le long de son corps. C'était fini. Il souffla enfin.

Son regard se posa alors sur les autres autour de lui, qui avaient chacun participé à la hauteur de ses compétences. Il baissa ensuite les yeux vers son ventre, après avoir soulevé son pyjama pour révéler son pansement. Ce dernier faisait le tour de sa taille et une petite tâche rouge l'imbibait. L'un des points de suture avait certainement lâché. Le jeune homme pinça les lèvres et croisa le regard de Casey.

- On va voir, répondit-il à sa copine en se faisant violence. Il aurait voulu s'asseoir, ici, à même le sol. Et ne plus bouger. Mais la sécurité du camp était peut être en jeu. Ils devaient d'abord s'assurer qu'aucune autre menace rôdait ! Il prit la main de la jeune femme. Ça ira ? Demanda-t-il alors seulement à Evy qui paraissait clairement la plus chamboulée des quatres.

Le petit groupe reprit donc la marche et partit en direction du nord. Pas très loin d'eux, là où le fracas avait retenti trois bonnes minutes auparavant.

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Un attroupement s’était formé autour de la maison qui s’était effondrée comme un château de cartes quelques minutes auparavant. Des curieux, mais aussi des gens qui avaient voulu aider. Notre bande sut ainsi rapidement que personne n’était à l’intérieur du bâtiment quand il s’était replié sur lui-même. Le soldat qui les accompagnait avait simplement posé la question à un voisin. Qu’y avait-il d’autre à savoir ?

- Il faudra évacuer les corps qu’on a laissés là-bas, souffla Stan à son collègue, un peu à l’écart des badauds. Inutile qu’un attroupement similaire se forme autour des rôdeurs qu’ils avaient achevés un peu plus tôt. Encore que… il était peut-être déjà trop tard ! Et vois avec les autres pour vous assurer que le camp reste sûr !

Il y avait une pointe de reproche dans sa voix. Il n’avait pas encore l’énergie pour fulminer, mais ça viendrait. Ce qui venait de se produire était de la négligence et c’était inacceptable ! Quelqu’un en était responsable ! Dans tous les cas, le jeune homme tirait sa révérence pour aujourd’hui. L’impact du bruit de l’effondrement ne l’inquiétait pas. Si aucun homme ne se trouvait sur le rivage, c’était parce qu’ils étaient tous du côté de la barricade. Ainsi si une menace massive se présentait par-là, ils seraient en mesure de la gérer sans lui. Les péripéties pour eux s’arrêtaient ici. Que les valides s’organisent et se démerdent ! Il posa ses yeux acier sur Evelyn, puis Casey et il fit un léger hochement de la tête.

- Je m’assois un peu… dit-il tout en se posant sur un coin d’herbe. Il était usé. Ses pieds étaient douloureux, glacés. Il était lui-même frigorifié et sa blessure au ventre lui faisait mal. Il se sentait épuisé. Une fois assis, il s’allongea même, contrôlant sa respiration pour gérer la douleur.

Il lui faudrait un véhicule pour le ramener jusqu’au dispensaire…

Non, Davis n'était pas ravi d'aider de la sorte et dézinguant des infectés. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il serait simplement resté à son domicile ou à zieuter la place plutôt que de faire tout ça, laisser les autres faire leur boulot. Mais il n'y avait apparemment personne foutu de le faire pour l'instant, le plus gros des militaires avait eu la bonne idée de quitter le camp chercher des vivres, laissant ainsi le reste de la population, peu entraînée, ici. Oh, le virologue n'avait pas été contre la proposition, mais il ne pouvait s'empêcher de s'agacer quant au fait de devoir s'agiter tant.

Alors qu'il s'occupait du second mort présent dans la pièce du dispensaire, Amanda arriva juste à côté pour en tuer un autre, bien trop proche du quarantenaire. Tournant vivement la tête, le concerné lui adressa un regard reconnaissant en expirant bruyamment. Il en avait marre, réellement. Laissant alors le soin aux militaires qui venaient d'arriver de terminer le boulot, il reporta enfin son attention sur cette femme qui n'allait pas tarder à être prise de folie. Il allait falloir en faire quelque chose... L'espace d'un instant, Davis se demanda s'il n'allait pas l'emmener telle quelle au laboratoire, elle serait un sujet des plus intéressants, mais il ne pouvait que se rendre à l'évidence que pour l'instant, mieux valait retaper le laboratoire que de ramener d'autres sujets. Soupirant de résignation, il se désintéressa totalement d'elle et fit un signe à un militaire présent. « Occupez-vous d'elle » avait-il simplement lancé, agacé de ne pouvoir profiter de l'occasion.

Finalement les corps armés s'occupèrent de l'agitation, permettant à Lawrence de se concentrer sur autre chose. Il avait jeté un œil à l'endroit où était étendue la psychiatre, fronçant les sourcils. Elle n'était pas mordue mais mieux valait qu'elle se réveille vite ou sa situation pourrait devenir problématique. Posant ensuite son regard sur sa sœur, il avait passé distraitement une main sur son épaule pour ôter la poussière et les quelques résidus. « Ça va ? Tu n'as rien ? » Le sourire à peine décelable de la brune lorsqu'elle avait secoué la tête montrait bien la tristesse dont elle était habitée. En un sens Lawrence pouvait la comprendre, elle avait toujours été plus sensible que lui, notamment dans ce types de situations, mais il ne partageait pas le moins du monde cette peine. Soupirant légèrement en la voyant, le visage aussi déconfit dû au trop-plein d'émotions, il avait passé un bras autour de ses épaules, bien décidé à rester là et laisser les corps armés faire leur boulot.

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