Alejandra semblait réellement aller au plus mal et le brun n'était franchement pas certain qu'elle tiendrait le choc si la trimballait dans tout le cas pour la soigner. La soigner ? Certes, il avait quelques connaissances médicales de part ses études et ses connaissances mais merde ce n'était clairement pas son domaine de prédilection. Il était cependant hors de question de la laisser comme ça. « Rivero ? » avait-il demandé en relevant prudemment le visage de la psychiatre vers le sien. Pas de réponse. Ne retenant pas un soupir agacé, il se demandait où pouvait bien être passée Amanda, elle aurait sans doute su quoi faire, mieux que lui qui n'était absolument pas doué lorsqu'il s'agissait de s'inquiéter des états de ses pairs.

Percevant une voix qui venait près d'eux, il releva simplement un regard sombre, croisant celui d'Elias. « Un lustre lui a sérieusement entaillé la hanche et elle s'est retrouvée sous une poutre » avait-il répondu d'un ton légèrement nerveux quoi que toujours un peu nonchalant. Il avait eu vent des quelques connaissances du Polynésien et ne serait en effet pas contre un peu d'aide. N'écoutant que d'un air distrait les ordres que le concerné donnait au jeune qui était avec lui, Davis avait planté son regard sur les alentours ; les gens qui se précipitaient, les perrons réduits en tas de bois. Superbe journée en somme.

Lorsque Manaora se mit à parler à la psychiatre, le virologue haussa simplement un sourcil s'étant un peu reculé pour lui laisser de l'espace sans pour autant s'éloigner trop. « Elle est sonnée, qu'est-ce que tu veux qu'elle te réponde ? » Sans doute que son ton supérieur et légèrement piquant ne passerait pas mais il s'en fichait bien, il n'avait jamais été de ceux qui se souciaient de leurs images et tous ici savaient quelle teigne il était.

Davis laissa alors l'infirmier faire son boulot, gardant un œil sur ses gestes. Il serait là s'il le fallait, mais il se doutait bien que son cadet se débrouillerait mieux seul que s'il venait y mettre ses pattes dans le but de l'aider. Regardant tantôt les blessures de la brune, tantôt son visage, il soupira une nouvelle fois, agacé que les choses soient aussi lentes et qu'il ne puisse pas simplement se rendre au laboratoire. Il le ferait, après, mais s'il le faisait là sûr que la Cubaine lui prendrait la tête des semaines et il n'avait pas envie de s'épuiser à la contrer.

Spoiler:

Stan papillonna des yeux, tout en regardant le médecin s'occuper de Casey. Il se concentrait à mort. Il sentait sa bouche pâteuse et son cœur tambouriner au niveau de sa gorge. Alors que l'excitation de sa libération retombait, il était conscient de ne pas être quand même au top de sa forme. Après s'être montré ferme mais tout de même rassurant sur l'état stable de la jeune femme, le docteur s'occupa de lui.

- Je sais pas, avoua le militaire à ce dernier, qui lui fit ensuite donner son nom, son âge, son lieu de naissance. J'me sens un peu nauséeux. Et mon ventre me fait assez mal. Il avait pourtant du mal à cerner l'endroit exact de la douleur. L'homme le fit s'allonger par terre et lui souleva le sweat et le T-shirt.
- Où est-ce que tu as pris les gravas exactement ? Lui demanda-t-il les lèvres pincés. Stan montra son buste et son abdomen que l'autre palpa. Hum... fut son seul commentaire. On va t'emmener au dispensaire, ce sera plus safe ! Reste là, commanda-t-il, avant de s'éloigner en trottant. Il se fit alpaguer au passage.

Il était parti réquisitionner un véhicule certainement. Il craignait des lésions sur les organes internes et ce n'était pas dans ces conditions de champ de bataille que le diagnostic tomberait. Stan ne savait pas trop quoi en penser. Sa tête était vide. Il se redressa en position assise et fit une grimace. Il lui semblait que son bide lui faisait de plus en plus mal. Il fit rouler son épaule qui le lança aussi soudainement. Il jeta un regard inquiétant vers Casey.

- Ça va... pas très bien... dit-il, au bout de quelques secondes. Si son visage n'était déjà pas blanc de poussière, il aurait pâli à vue d’œil. Il attrapa d'une main le bras de sa copine, qu'il serra violemment et se plia en deux pour essayer d'atténuer la douleur vive qu'il ressentait maintenant. Dans le ventre, mais aussi à cette fichue épaule. Ça venait d'où ce truc-là bordel ?! Il n'avait rien de spécial deux minutes plus tôt, quand le médecin était là, alors quoi ?!

Le docteur reparut trois interminables minutes plus tard. Stanley n'avait rien réussi à dire à la blonde entre temps et elle l'avait allongé. Il se tenait en chien de fusil. Il était en nage, le visage grimaçant et paraissait même avoir quelques absences. Le doc sentit l'urgence.

- Il nous fait un choc hémorragique ! On l'évacue tout de suite ! Balança-t-il, alors qu'une voiture approchait.

Spoiler:

Ses cils vibrèrent encore, ses ultimes forces Evelyn les avait lâché en de derniers hurlements à l'intention des secours au dessus d'elle. Dès lors, et bien que luttant pour ne pas céder au sommeil morbide qui lui tendait des bras - presque – rassurants, la jeune fille sentit ses paupières s'alourdirent pour ensuite se fermer. Le calme l’enveloppa subitement, c'était donc ça la mort... ? Finalement ce n'était guère horrible, c'était même plutôt doux en comparaison à la souffrance et la peur des secondes précédentes. Elle ne sentait plus rien et les voix autours d'elle – au dessus d'elle – n'était plus qu'un bruit de fond qu'accompagnait la noirceur séduisante.

Bien des gens, victimes de mort imminente, parlaient de tunnel, de lumière, de cette sensation étrange que de voir leur âme quitter l'enveloppe charnelle au dessus de laquelle l'esprit se mettait à flotter. Mais concernant Collins, rien ne se produisit sinon la fin des souffrances, l'oublie du reste. Même si elle s'en voulait d'avoir avoué plus tôt, désormais elle ne pouvait que se rassurer quant au fait qu'au moins, même si son souvenir quittait un jour la mémoire de Swann, il avait eu conscience des sentiments à son égard. Là haut, on se bousculait et elle s'en allait, partait... Son rythme cardiaque devenait plus lent, ses inspirations plus sourdes, même le sang ne l'affolait plus et enfin elle la vit cette lueur aveuglante. Ses yeux étaient clos mais elle la voyait avec exactitude, et ces silhouettes dont avaient parlé les personnes sans son cas, juste avant de mourir... Pourtant elle ne se réveillerait plus où....

Soudainement, l'air souleva sa poitrine. La sensation était époustouflante, comme si elle n'avait jamais saisit la fraîcheur de l'atmosphère de cette manière, et lorsqu'il lui sembla sentir des mains glisser contre elle, la gamine rouvrit subitement les yeux face aux maux qui lui assassinaient le bras gauche. Sans conscience, sans plus savoir où elle se trouvait, affolée, marquée par la crainte et l'incompréhension qui la saisissait, elle reprit de grandes et sifflantes inspirations en redressant le buste. Sa gorge se débarrassa des particules avalées depuis le temps qu'elle était enterrée. Collins toussait, crachait quelques brides d’hémoglobine, reprenait son souffle et tentait de tempérer son cœur qui pulsait furieusement comme si, d'un instant à l'autre, les griffes de la faucheuse allaient s'y planter. Puis là, enfin le voile contre ses prunelles s'estompa légèrement, et bien que les timbres alentours, s'assurant de son état lui parvenaient, elle ne chercha qu'une personne du regard avant de sentir les larmes embuer ses yeux.

- Sw.... Impossible de parler, le choc lui martyrisait la tête et lui faisait perdre les pédales.

Aux alentours, les cris, les appels à l'aide, la firent frémirent mais même si elle ne pouvait guère prononcer son prénom, que les doigts s'approchant d'elle l'invitaient à sursauter pour éviter qu'on ne saisisse son membre blessé, elle ne quitta plus Swann des yeux. Elle était vivante... ils l'avaient sorti de là... tous... il était resté, il l'avait sauvé.

Spoiler:

Spoiler:

Résumé:

Je savais que Jason n’était pas très enthousiaste à l’idée de me voir me promener avec un manche accroché à mon bras, mais pour le coup, il y avait des choses vachement plus importantes qu’une entaille dans le bras. Alors que je marchais en direction de la zone de sinistre le plus proche.

- Au pire, on trouvera un kit de suture et tu gèreras ça ? Qu’est-ce que t’en dis ? On pas faire chier un médecin pour ça, il y a vachement pire que ça.

On n’allait pas faire chier un médecin qui avait des traumas bien plus graves à gérer. Je n’avais pratiquement rien par rapport à tous les autres. Je soufflais en arrivant devant un groupe composé de beaucoup trop de gens. Tout le monde était déjà en train de se prendre le chou pour pas grand-chose. Alors j’avais fini par passer regarder Jason avant de lui dire d’un air un peu blasé.

- Y a trop de gens au mètre carré ici, viens on va aller voir plus loin si on y est.

Je l’entrainais d’un coup d’épaule un peu plus loin alors que je remarquais sans rien dire des poils poisseux sur le chien que j’avais dans mon bras valide. Je regardais alors les bras de Jason et je finissais par voir ce que je cherchais. Il avait visiblement une coupure à la main. Donc lui aussi il c’était blessé et après ça me faisait la morale, c’était définitivement ridicule.

- Je ne veux pas dire, tu m’engueules et tout, mais est-ce qu’on parle du sang sur le chien. Je ne suis peut-être pas le plus observateur, mais je dirais qu’il vient de ta main.

En prenant la route, je remarquais la gueule d’Elias un peu plus loin et d’une trousse de soin posé pas loin de lui. C’était définitivement de ça qu’on avait besoin pour me rafistoler le bras. Je lançais un regard à mon frère pour lui faire comprendre de quoi il était question avant de finalement lancer à Elias d’un ton qui se voulait sans appel.

- Elias, on te vole un kit de suture…

Je posais le chien entre mes pieds pour pouvoir prendre le kit de suture et le mettre dans les mains de mon frère, ce n’était pas un médecin, mais ce n’était définitivement pas la première fois que je lui demandais de me recoudre un truc, on fonctionnait comme ça et si ça pouvait le rassurer pour qu’on passe à autre chose ce n’était pas plus mal.

Spoiler: