Résumé:

Pousser cette porte était une mauvaise idée. Merl l’avait quelque peu aidé, mais en initiant le mouvement, elle avait causé les premiers dégâts, appelant les cadavres à se masser en masse derrière la porte, jusqu’à les voir passer la main pour tenter de chopper toutes les personnes à portée. Ela fit un bond en arrière, suivie de Merl – plus mesuré cela dit. La brune se raidit, son cœur s’arrêta un court instant avant de repartir.

Puis les choses prirent une autre direction, le menton baissé, honteuse, elle suivit Merl et Jason en évitant le regard de Donovan. Cela leur avait peut-être permis de savoir à quel point l’hôpital était hanté, mais elle avait attiré l’attention avec une mauvaise initiative. Elle entendait presque Joy et Swann soupirer de concert. Un à un, ils franchirent la barricade, Ela attrapa la main qu’on lui tendait là-haut pour se hisser avec les autres. Sur leurs gardes, ils cherchèrent une nouvelle entrée. Ela n’osait plus l’ouvrir. Un mur effondré leur permis d’entrer dans le bâtiment, mais à peine avaient-ils mis un pied à l’intérieur que des coups de feu retentirent, abattant deux des leurs, sifflant tout contre son oreille. Soudain, elle ressentit une brûlure vive à sa cuisse alors qu’une balle perdue lui mordit la chair. Comme les autres, elle se mit rapidement à couvert et observa sa blessure. Superficielle. La balle n’avait fait que tracer un sillon de feu sur le haut de sa cuisse gauche externe, déchirant le vêtement, la peau, creusant légèrement le muscle. Superficiel. Alors Ela arma son arme, compta : un… deux… avant de se lever et de tirer. Trois coups. Un corps qui s’effondre derrière un mobilier d’infirmier en avant plan. Ela se remit brutalement à couvert, le palpitant sur le point d’exploser, le souffle court et le regard écarquillé par le souffle de l’adrénaline qui parcourait ses veines la faisant vibrer de toutes parts.

Spoiler:

J’aurais pu dire un mot à Ela, j’aurais pu la rassurer lui dire que ce n’était pas grave, mais dans le fond, ce n’était pas trop le moment et je savais qu’elle n’avait pas besoin de ça. J’aurais fait la même chose de toute façon, bien que je savais que je n’étais pas vraiment un exemple. J’avais suivi le mouvement quand Donovan avait parlé de lancer l’offensive vers la gauche. Y avait la barricade à passer, mais c’était un détail. La voiture avait été retirée, je ne réfléchis pas longtemps quand ce dernier me demandait de lui faire la courte échelle. Je remis mon chapeau sur la tête avant de plaquais mon dos contre le mur pencher la tête sur le côté. Lui indiquant de prendre appui sur mon épaule quand il en aurait fait de mes même entre mes mains que j’avais reliées pour qu’il grimpe.

Enfin, au final, tout le monde s’était retrouvé de l’autre côté en un rien de temps et ça s’était plutôt bien passé. J’avais suivi le mouvement sans trop réfléchir, dans ma tête, il y avait le même mot qui tournait en boucle : "VENGEANCE". Oui, j’aurais pu le surligner, le souligner, bref, mon envie de meurtre n’avait pas diminué bien au contraire.

Finalement, le passage ne fut pas compliqué à trouver, mais la cavalerie qui était présente aussi. Combien de coups de feu avaient été tirés ? Je n’en savais rien, mais en tout cas, j’avais senti une balle passer pas loin de ma tête alors que je m’étais lancé sur le côté pour me mettre à couvert. Mon stetson que j’avais remis à l’arraché pour pouvoir faire passer les gens par-dessus la barricade s’envolait un peu plus loin et je remarquais alors un trou au milieu de ce dernier.

- Putain mon chapeau ! Bande de connards consanguins dégénérés, je vais vous défoncer la gueule vous n’allez tellement pas comprendre, vous allez me le payer, vous être des moins que rien…

Le monologue dura sans doute encore un moment, mais entre les différents coups de feu, le fait que je devais récupérer mon chapeau au milieu du champ de bataille. Cette histoire puait la merde. C’était une certitude. Je sortais mon magnum sans réfléchir plus longtemps. Je regrettais presque de ne pas avoir pris avec moi mon fusil à lunette, mais j’aimais trop être au milieu du bordel pour le prendre avec moi. J’abattais sans hésiter un mec qui s’était remis à couvert.

- Prend ça, chacal !

Je me retournais ensuite rapidement vers Jason qui n’était pas très loin de moi. Je sentais qu’il allait me tuer pour ce que j’allais faire, mais je n’en avais rien à foutre, mon chapeau était au milieu de la zone et je ne pouvais pas le laisser là-bas. Surtout qu’on en avait déjà tué trois sur les huit que j’avais compté, c’était une bonne nouvelle.

- Jason, tu me couvres !

Non, je ne lui avais vraiment laissé le choix. J’étais parti en direction du couvre-chef sans réfléchir plus longtemps.

Spoiler:

Tuer les rôdeurs avait pris du temps, mais le groupe entrait désormais dans le vif du sujet en décidant d'entrer dans le bâtiment. Sans doute aurait-il fallu penser au risque que le récent tremblement de terre leur faisait courir, mais dans une telle situation c'était en tout cas bien loin des préoccupations de Jason. Celui-ci était surtout impatient d'en découdre avec les humains qui traînaient dans cet hôpital, et si possible de près. L'escalade d'une portion de mur effondré à l'arrière du bâtiment ne fut qu'une formalité, mais les choses sérieuses commencèrent immédiatement après puisque des détonations se firent entendre, suivies de la mort de deux membres de leur équipe. Touchés à la tête, ce qui les empêcherait de revenir et serait une bonne chose. Alors que tout le monde filait se mettre en position, le blond se mit également à couvert tout en sortant son colt Python. Tant pis pour les poings, pour le moment du moins... Il ne se résignait pas totalement. En tout cas, il n'était pas touché et c'était là un bon point. Merl non plus d'ailleurs, même si celui-ci avait un problème que son cadet ne remarqua pas tout de suite.

« Putain, seulement huit ? Y a rien à se mettre sous la dent...

Le jeune homme se sentait dépité, d'autant plus que les tirs des siens commençaient déjà à clairsemer les rangs de leurs ennemis. De son point de vue, les chances n'étaient pas égales, et c'était bien dommage. Il avait vraiment espéré s'amuser. Ce fut à ce moment-là qu'il prit conscience de ce qui clochait. Son frère était en train d'écumer comme un rhinocéros qu'on venait d'emboutir avec une jeep, et il était privé de couvre-chef. Autant dire qu'il y avait une grosse bêtise dans l'air, et que même Jason s'en rendit compte malgré son insouciance proverbiale. C'était donc ça, il aurait dû voir que Merl n'avait plus son chapeau sur la tête. En revanche, il n'avait pas prévu qu'il allait foncer en plein milieu des échanges de tirs pour récupérer son bien, tout en lui criant de le couvrir.

- Non mais va pas te faire creuser un deuxième trou de balle, connard ! »

Tout son amour fraternel hurlé dans une seule phrase. Il y avait de quoi mettre la larme à l'oeil tant c'était vibrant de sentimentalité. Alors qu'il lâchait une bordée de jurons aptes à faire vaciller une femme de bonne famille, il mit leurs ennemis en joue afin de couvrir son aîné. Mais qui avait comme idée stupide d'emmener son chapeau dans une entreprise pareille, sérieusement ? Non seulement il risquait de le perdre, mais en plus d'être une cible d'autant plus facile à repérer. Jurant encore, le blond tira mais rata sa cible de peu. La balle se contenta de terminer sa course dans un mur en contreplaqué où elle s'enfonça aisément.

Spoiler:

Résumé:

Je n’avais pas entendu grand-chose au milieu du champ de bataille, des coups de feu partout, j’avais surtout vu ma chance légendaire puisque je n’avais pas été touché, mais tout de même. Finalement en remarquant qu’ils étaient en train de s’enfuir, je m’étais redressé pour de bon une main sur la tête alors je remettais mon chapeau en place. Pour le coup, j’avais suivi un peu le mouvement pour faire genre que je leur courrais après avec mon arme brandit. C’était sans doute un peu too much, mais c’était vraiment dommage, j’avais vraiment envie de continuer à me battre, je commençais juste à m’échauffer.

- Nan, mais revenait, ça commençait juste à être marrant…

Je fis une moue boudeuse digne d’un enfant de cinq ans alors que j’entendais une porte se fermer d’un coup. Un rictus malsain le remplaça presque aussi tôt. C’était là que les choses sérieuses allaient commencer, ça me rappelait doucement ce qui s’était passé dans la chapelle. On c’était retrouvé enfermé avec Joann et que quelque chose me disait que c’était pareil en cet instant présent. Je regardais d’un petit geste nerveux où se trouvait Jason, je savais que m’approcher de lui trop prêt ou le laisser s’approcher de moi serait sans doute synonyme de coup de poing et je n’avais pas vraiment envie de m’en prendre à lui maintenant.

- Ils sont vraiment plus tordus que dans mes souvenirs.

Les trois connards étaient en train de nous faire face. Ce n’était pas vraiment cool, clairement, il allait falloir trouver un point faible, le côté positif, c’est qu’il était aveugle, alors tant qu’on ne faisait pas de bruit, on avait l’avantage. Je savais que Jason avait avec lui une machette ce qui serait sans doute un sacré avantage pour pouvoir leur couper la tête à distance, mais il fallait quelqu’un pour faire le jambon. Je voulais bien, ce n’était pas un problème, mais ça impliquait encore me mettre en danger et je savais que ça allait se payer tout ça.

- Je veux bien tenter de faire l’appât pendant que vous essayez de les buter par-derrière, j’ai l’impression que leurs dos ne sont pas aussi bien protégés et qu’une décapitation peut éventuellement être tenté.

Je jetais un regard sur Donovan, n’attendant qu’un feu vert pour mettre le plan à exécution, peut être que quelqu’un avait quelque chose de mieux, en tout cas, en attendant, je remettais mon arme à feu à la ceinture puisqu’elle ne me servirait définitivement pas. Si les connards n’avaient pas ma peau, il était certain que c’était Jason qui finirait par me mettre sur la gueule.

Spoiler: