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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Jeu 30 Nov 2017 - 0:45



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you



La pénombre se glissait doucement à travers les fenêtres salles de la pièce. A défaut d'habiter ici pour l'hiver, Olavia aurait pu s'y planquer pour la nuit, mais après cette rencontre inattendue avec Simon il n'était plus question de rester là. Le blondinet semblait bien trop effrayé par ce que l'islandaise pourrait lui faire pendant son sommeil. Il avait suffit d'une fois pour le traumatiser, c'était triste. Elle avait bien vu qu'il semblait s'être calmé à mesure qu'elle lui parlait et lui racontait son histoire, mais ce n'était pas pour autant qu'elle se sentait la bienvenue dans le coin, à raison d'ailleurs. Alors elle était prête à partir, à le laisser. D'une certaine façon, c'était un nouvel abandon, sauf que cette fois-ci c'était lui qui le voulait. Olavia ne pouvait pas lui en vouloir pour ça et n'avait pas envie d'insister. Elle pouvait vraiment se comporter comme une peste parfois, mais elle était loin d'être un monstre et était beaucoup plus sensible qu'elle ne le laissait voir.

"Reste" La voix était basse mais pas assez pour que Liv ne l'entende pas. Elle haussa un sourcil en regardant Simon, attendant la suite pour être sûre qu'elle n'avait pas rêvé. "S'il te plait." Et apparemment non, elle ne rêvait pas. Etait-ce bien judicieux de rester alors qu'il n'avait aucune raison d'avoir confiance en elle ? Et si il se vengeait en la tuant pendant la nuit ? Improbable. Et s'il lui piquait à son tour ses vivres et l'abandonnait ici ? Déjà plus plausible. Quoi qu'elle n'y croyait pas des masses. Il avait semblé bien trop blessé pour faire un truc pareil. Elle se tourna lentement en le suivant du regard, tandis qu'il se levait pour aller au milieu de la pièce. Et alors commença un long monologue explicatif pendant lequel Simon reprit à peine son souffle. Un sourire amusé et attendri se dessina sur les lèvres de la blonde qui croisa les bras en le laissant parler. Elle avait compris. Elle aurait pu l'arrêter, lui dire d'arrêter de se tortiller les neurones, mais c'était vraiment trop mignon de le voir argumenter de la sorte.

"Je... ?" répéta-t-elle d'un air moqueur. "Tu devrais respirer, t'es tout bleu." ricana-t-elle sournoisement. Toutefois, elle laissa de nouveau glisser son sac le long de son bras pour le poser par terre. "Viens, on va me chercher un matelas." dit-elle en faisant un geste de la tête vers la porte. Elle décrocha son pied de biche de sa ceinture et sortit de la pièce sans l'attendre, sachant qu'il allait la suivre sous peu. Elle le suivit dans le couloir et pénétra dans un autre appartement abandonné. Celui-ci était comme neuf mais Liv soupçonnait l'ancienne propriétaire d'avoisiner les 90 ans et d'ADORER les chats. Du rose, partout, des meubles jusqu'aux textiles en passant par les cadres exposant des photos de chats tout plus horriblement mignons les uns que les autres. Autant de bestioles qu'elle n'aimait pas. Elle n'avait jamais aimé les chiens non plus, rien que des sacs à puces ces trucs là. Par contre elle aimait encore bien les petites souris. Ca, c'était mignon, même si ça puait comme pas possible.

Elle se dirigea vers la chambre sans desserrer sa prise sur son arme de fortune et examina le matelas un instant. Propre, la couverture était même soigneusement repliée, comme si le lit avait été fait avant que la petite dame ne quitte son appartement. "Jackpot." Elle s'avança vers le lit grimpa dessus sans retirer ses chaussures, se mettant à sautiller légèrement. Puis, naturellement, elle laissa ses fesses tomber les premières sur le lit, rebondissant deux fois avant de se stabiliser. "Je prends !" Elle se releva d'un petit bond et attrapa l'oreiller pour le coincer sous son bras. Elle se positionna d'un côté du lit et attrapa un morceau du matelas. "Prêt ?" Elle le souleva, supposément en même temps que Simon, mais sur le coup elle eut l'impression de ne rien porter. Elle pencha la tête sur le côté pour vérifier, mais oui il portait bien le matelas lui-même, aucun petit robot musclé n'était apparu soudainement. Elle le suivit à travers le couloir, profitant qu'il soit devant et ne puisse pas voir son air moqueur pour reprendre la parole. "Tu sais on est pas obligé de faire chambre à part, je sais qu'on est pas marié mais promis, je dirai rien à mon père." Elle pinça ses lèvres entre elles pour s'empêcher de rire, avançant jusqu'au milieu du salon où elle lâcha volontairement le matelas pour que Simon ne puisse plus le porter seul. "Je vais dormir là, en plein milieu du salon. T'y vois pas d’inconvénient j'espère ? J'aime pas les petites pièces, j'ai la folie des rondeurs." Ouais, des rondeurs. Parce que l'expression en elle-même, elle semblait l'avoir oublié. Faut dire que la seule personne avec qui elle pouvait parler ces derniers temps, c'était elle-même, et donc naturellement en islandais.

Sans plus d'arguments, elle balança son oreiller sur le matelas et se laissa tomber dessus. Outch. Plus dur sans lattes en dessous pour amortir. Elle ne dit rien cependant et tendit les jambes devant elle, profitant de ce confort tout nouveau pendant quelques secondes. Puis elle releva les yeux vers lui innocemment en souriant. "Alors, tu voulais faire un barrage en bas de l'escalier ? Avec quoi ? Je pense qu'un amas de chaise ça sera plus simple." Machinalement, ses longues jambes se croisèrent, toujours tendues, tandis qu'elle posait les mains derrière elle, sur le matelas, pour s'en servir de support. Elle le regardait sans vraiment le regarder, elle semblait réfléchir. Elle agissait comme si tout était normal. Comme si elle ne l'avait jamais abandonné, comme si elle ne lui avait jamais laissé cette pauvre boite de champignons dégueulasses, comme si ils avaient passé bien plus que trois jours ensemble. Trois jours ensemble pour plusieurs mois de séparation. C'était ça que les américains devaient appeler le "feeling". Et ce fameux feeling, elle le sentait très bien en compagne de Simon. "Faut pas qu'on se bloque non plus, sinon on va crever de faim dans notre... Notre..." Blocage. "Farto..." Elle fronça les sourcils. "Skít." [Merde] marmonna-t-elle en islandais, visiblement frustrée. Elle releva les yeux vers lui. "Comment on appelle le truc dans les chateaux là, pour se cacher et se protéger pendant la guerre ? Tu sais, les endroits super bien défendus et difficiles d'accès. Ca commence par un F..." S'il fallait ajouter un nouveau point à la liste des choses cool dans le fait d'avoir retrouvé Simon, c'est qu'elle allait pouvoir communiquer tous les jours en anglais. Vu la vitesse à laquelle elle avait perdu toutes ses connaissances, c'était pas plus mal.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Jeu 30 Nov 2017 - 3:02



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you.


Elle n'avait pas dit oui, ni non, ni ok, ni rien en fait, elle avait simplement repris ses mots pour l'inviter à l'accompagner pour lui chercher un matelas. Et voilà. C'était aussi simple que ça, au final. Il se sentait beaucoup plus léger à présent, ou peut-être soulagé plutôt mais ça revenait au même, et il lui était reconnaissant de ne pas en avoir rajouté et d'avoir scellé leur à-priori-nouvelle-colocation aussi facilement. Il lui avait indiqué l'appartement rose parce que c'était le plus proche, et que la journée était déjà bien trop avancée pour s'aventurer vraiment plus loin. C'était lui qui en avait brisé la poignée peu de temps après être arrivé dans le coin – et il n'y avait pas trouvé grand-chose de consommable ou de vraiment utile à ce moment-là, mais il avait bien remarqué que tout était encore figé comme si la propriétaire des lieux avait disparu à peine quelques mois plus tôt. Le lit lui avait alors semblé vachement correct comparé à l'espèce de semi-tapis merdique sur lequel il dormait, mais il n'avait pas encore trouvé la foi de trimbaler l'énorme truc deux-places jusque chez lui. Avec Liv, ça changeait la donne. Bon, elle pouvait sans doute pas soulever des choses énormes non plus, mais ça passerait, et puis il s'était dit que lui offrir un lit confortable c'était quand même un bon argument pour pas foutre le camp aussitôt encore une fois.
En tout cas il avait raison, elle portait rien du tout. Ou presque rien. Au bout de deux minutes à soulever cette merde il s'était mis à transpirer, et il entendit sa voix pleine d'accents bizarres lui faire une blague à la con comme quoi ils pouvaient aussi bien dormir ensemble. Bon, il savait qu'elle aimait bien se foutre de sa gueule, mais le pire c'est qu'elle réussissait toujours à viser les éléments sensibles pour lui - sûrement dans le but de le faire réagir, et ça marchait monstrueusement bien. Et elle s'était encore pas ratée sur ce coup-là, mais heureusement elle n'était pas en mesure de voir la gueule qu'il tira en guise de réponse.

Du coup, Quand ils réussirent enfin à ramener le matelas dans l'appartement, Simon commença à le traîner naturellement vers la chambre mais elle choisit apparemment de le laisser tomber là. Incapable de continuer tout seul, il la dévisagea avec une certaine affliction teintée d'amusement quand elle se laissa tomber dessus au beau milieu de la pièce. Genre. La folie des rondeurs.

"Ca veut rien dire" répliqua-t-il, se demandant brièvement si elle était vraiment sérieuse avant de réaliser que oui. "Pourquoi tu... Ca prend toute la place, c'est débile !"

Mais elle avait l'air décidée. Il la regarda croiser les jambes comme si de rien n'était et Simon haussa finalement les épaules avant d'aller verrouiller la porte d'entrée. Ils pourraient toujours faire de l'agencement plus tard, de toute façon il avait jamais été très porté sur l'ordre et le rangement. Lui, il lui avait proposé la chambre pour être sympa, c'était tant pis pour elle après tout. Elle lui posa ensuite une question sur son idée de barrage, et il revint vers le matelas en plantant ses mains dans ses poches – même à l'intérieur, il faisait pas vraiment chaud. "Ouais... je sais pas, les chaises ça tiendrait sûrement pas trop, si jamais ils étaient nombreux. Je pensais à des gros meubles comme ceux de l'appart où on était... faudrait en balancer un bon tas en bas des marches mais ça ferait vachement de bruit, je sais pas. On s'en occupera demain."

Ca lui faisait bizarre de l'avoir à nouveau dans la même pièce que lui. Il retrouvait des automatismes qu'il avait eu la première fois, quand ils avaient passé trois jours ensemble, notamment dans sa façon de lui expliquer les choses. Il utilisait rarement un vocabulaire compliqué, à la base, et elle le comprenait bien. Ils se comprenaient bien, même. Enfin, presque toujours.

"Des châteaux ?... J'en sais rien moi putain, une forteresse ?"

En tout cas, le château fort, c'était une bonne métaphore. En plus de l'escalier du bas, il aurait voulu sécuriser davantage la rue elle-même, peut-être en déplaçant des bennes à ordures ou quelque chose comme ça, mais le problème au niveau du bruit était le même, ça restait risqué. Mais tout ça, ça attendrait encore un peu. La nuit tombait pour de bon cette fois et Simon fouilla un moment dans ses affaires pour retrouver deux bougies et les deux snickers qu'il avait trouvés l'après-midi même. Il alla aussi chercher les raviolis et les bonbons qu'elle lui avait filé et rapporta le tout près d'elle ; là il planta les bougies dans des bouteilles vides qu'il posa à même le sol, à côté du matelas, et tendit l'une des barres chocolatées à Liv. "Tiens. T'as du feu ?" - et il espérait vraiment qu'elle en avait, d'ailleurs, sinon il aurait l'air con. Il se sentait comme s'il aurait pu lui parler d'un million de choses – des derniers mois par exemple, ou de ce qu'ils pourraient faire comme explorations maintenant qu'ils étaient deux, mais c'était trop tôt pour ça. C'était la première fois que l'idée de l'hiver lui faisait moins peur, et c'était déjà énorme.
Il insista pour qu'ils partagent la boîte de conserve et il s'assit au bord du matelas qui était maintenant par défaut le meuble principal de la pièce pour avaler son propre snickers. Il allait falloir qu'il traîne le sien – le semi-tapis nul – dans la pièce d'à côté. Quelle chieuse.

Le caramel lui collait aux dents. "Alors... tu me promets que tu resteras ?" demanda-t-il après quelques secondes de silence sur un ton qu'il voulu détaché mais qui ne l'était finalement qu'à moitié. "Ou au moins, préviens-moi si jamais tu te barres, okay ?" Ca, c'était pour paraître plus badass et sûr de lui qu'il ne l'était vraiment. Parce que si elle venait un beau matin le prévenir de son départ imminent il savait déjà qu'il s'accrocherait à ses jambes pour l'en empêcher, comme une sale teigne. Il tourna la tête vers elle – malgré la semi-obscurité, il devinait bien ses traits. Elle n'avait pas changé. Ce qui était largement profitable, par ailleurs, mais ça. "Je devrais te laisser dormir... Je prends la chambre alors, t'es sûre ?"

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Jeu 30 Nov 2017 - 16:23



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you



Si la blonde avait pu se demander ce qui la poussait à rester avec Simon, maintenant elle avait sa réponse. Il était drôle, spontané, sympa. Entier. Autant de bonnes raisons de rester avec lui, pour de vrai cette fois. Elle fit une petite moue à la remarque de ce dernier, se demandant ce que pouvait bien être l'expression si ce n'était pas avoir la folie des grosseurs. Mais peu importe, après tout. "Et alors ?! Tu comptais inviter des copains ?!" rétorqua-t-elle. Et comme pour bien marquer son territoire, elle s'étala de tout son long sur le matelas. "Vas-y, essaie de me bouger pour voir, litla stelpa." [fillette] Elle sourit d'un air fier tout en le défiant du regard, mais détourna bien vite la conversation en se redressant. Le barrage en bas de l'escalier, donc. "Si le barrage est trop visible, on risque d'avoir de la visite. Du genre pilleurs ou assassins... Je préfère affronter des líks que des hommes." Mais il avait raison, il valait mieux penser à ça demain lorsqu'il ferait jour. Elle le regarda verrouiller la porte d'entrée mais ne fut pas plus inquiète que ça. Avec quelqu'un d'autre elle aurait cherché les potentielles sorties de secours, mais avec Simon elle se sentait en sécurité. Elle avait confiance en lui, pour une raison toute aussi inconnue.

En plus de servir de compagnie agréable, il allait jouer le p'tit Robert. Liv claque des doigts d'un air enjoué lorsqu'il lui ôta cette frustration de ne pas retrouver son mot. "Forteresse, c'est ça !" confirma-t-elle. Elle attrapa l'oreiller de son lit de fortune et retira la taie qu'elle jugeait trop poussiéreuse. Elle la balança dans un coin et posa son oreiller sur le matelas, avant de s'allonger dessus en soupirant d'aise. Depuis combien de temps n'avait-elle pas eu un niveau de confort pareil ? Elle suivit Simon du regard et se redressa comme par magie en voyant le snickers. Un peu plus et elle criait de joie, mais elle retient de justesse ce son de sa gorge. Elle l'attrapa rapidement, comme si elle risquait de disparaître. "Trop bien ! Merci." Elle la déballait déjà pour mordre dedans, soupirant de plaisir. "Mon premier orgasme depuis 2 ans et demi. Merci Simon." lâcha-t-elle tout naturellement. Elle n'avait aucune gêne en compagnie de l'américain. Elle n'avait plus aucune raison de jouer un rôle quelconque avec lui et c'était franchement marrant de voir sa tête lorsqu'elle le prenait de cours, alors pourquoi s'en priver ?

En mâchant son morceau de chocolat, elle attrapa son sac et plongea la main dedans. Elle tâtonna un instant au fond, poussant les pétards, et attrapa un briquet pas encore totalement vide qu'elle lança à son compagnon de voyage. "Tiens. Tu peux le garder, il m'en reste un." Elle le laissa allumer ses bougies, ne pouvant que remarquer l'ingéniosité du monsieur. Elle n'y avait jamais pensé. En même temps elle était tout le temps seule et ne cherchait pas particulièrement à avoir de la lumière pendant qu'elle dormait. Elle partagea la boîte de raviolis avec Simon et elle avait beau avoir faim et ne pas avoir le choix, elle détestait toujours autant manger avec les doigts. Surtout ces trucs en sauce dégueulasses... Elle n'avait jamais aimé les boîtes. A l'époque, elle ne jurait que par les légumes frais et suivait un régime sain. Sans compter les cochonneries type snickers qu'elle s'enfilait de temps en temps, mais il fallait bien des exceptions pour ne pas se frustrer. Aujourd'hui, son poids n'avait plus aucune importance et elle regrettait même de ne pas avoir quelques kilos en plus.

Elle avait terminé son horrible part à la sauce orange et terminait le bout de snicker qu'elle n'avait pas terminé avant lorsque Simon reprit la parole, brisant le silence. Liv releva alors les yeux vers lui en s'arrêtant de mâcher. Partir de nouveau... En serait-elle capable ? Elle passa rapidement sa langue sur ses lèvres et haussa les épaules, décidant de répondre sans aucun sarcasme pour une fois. "J'ai pas envie de partir. Si tu vois qu'un jour j'ai disparu, dis toi que je me suis faite kidnapper." Elle mit son dernier morceau de chocolat dans sa bouche et posa le sachet à côté de son matelas, profitant des dernières cacahuètes qui craquaient sous ses dents. De nouveau, son sourcil se haussa lorsqu'il parla de la laisser dormir. Un sourire se dessina sur le coin des lèvres de Liv qui semblait visiblement avoir eu une idée en tête. "Non. Tu restes avec moi. Ton lit est tout pourri et il fait froid." Sans lui demander l'autorisation, elle l'attrapa par le bras et l'attira à côté d'elle, le faisant tomber sur le matelas sans douceur. Mais vu qu'il était déjà assis, la chute n'était pas bien grande. L'imaginant déjà râler, elle tira la couverture et la rabattis sur lui rapidement, le couvrant de la tête aux pieds. En réalité, elle n'avait vraiment pas envie de dormir seule et elle savait qu'elle ne risquait rien avec Simon. C'était sa façon à elle de lui demander de lui rendre ce service.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Jeu 30 Nov 2017 - 19:22



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Même dans sa vie d'avant – la "normale" – Simon mangeait déjà pas super bien, mais ça tenait davantage de ses choix d'hygiène de vie que des contraintes de son environnement direct. Lui il aimait les pizzas, les tacos et le KFC mais surtout il aimait pas faire la bouffe lui-même. C'était une pure perte de temps, parce que quand il avait faim, et ben il avait faim maintenant, et faire à manger ça prenait toujours des plombes et c'était purement insupportable. Maintenant qu'il y avait plus moyen de se faire livrer quoi que ce soit, il aurait donné n'importe quoi pour un putain de burger mais il se doutait bien qu'il en reverrait sans doute jamais. Qui veut vivre dans un monde sans Coca et sans poulet frit bordel ? C'était infernal. Comme tout le monde, il s'était accoutumé au fait de vider des boîtes de conserve froides avec les doigts mais il tombait souvent sur des légumes et ça l'écoeurait encore davantage. Du coup cette fois, les raviolis, ça lui plaisait pas mal. Liv, elle, elle avait l'air un peu moins enchantée mais elle grognait pas non plus – plus personne faisait ça à propos de la bouffe, maintenant, ça aurait juste semblé complètement irréaliste. Par contre, elle eu l'air vachement heureuse pour le chocolat. Simon écarquilla un peu les yeux sans pouvoir s'en empêcher et manqua d'avaler sa salive de travers quand elle dit un truc à propos de pas avoir eu d'orgasme comme ça depuis un bail - il tenta bien de faire passer ça pour un incident complètement indépendant, mais franchement personne n'était dupe. Déjà, il avait jamais entendu beaucoup de meufs faire des remarques comme ça au cours de sa vie, mais surtout il avait un certain sens de l'imagination et forcément il n'eu pas besoin de plus pour visualiser la blonde de façon suggestive.

Heureusement, il pu occuper ses mains en allumant les bougies pour pouvoir vite penser à autre chose ; il pensait pas en utiliser systématiquement tous les soirs, mais là après tout c'était exceptionnel. Quand ils eurent fini de manger et que la blonde répondit à sa question en lui disait qu'elle avait envie de rester, ce fut comme une nouvelle vague de soulagement qui l'enveloppa et Simon hocha lentement la tête. "Pas sûr que je vienne te sauver dans ce cas-là, hein" ricana-t-il à l'évocation d'un éventuel kidnapping – sans blague, les gars sauraient vraiment pas sur quoi ils seraient tombés avec elle. Elle pouvait peut-être pas soulever des trucs mais elle se défendait pas si mal que ça, d'après ce qu'il en savait. Sûrement bien mieux que lui en tout cas.

Il s'apprêtait à se lever quand elle lui dit de rester avec elle. Là, il marqua un temps, pas certain qu'elle disait vraiment ça – la barrière de la langue et tout ça, elle pouvait pas être en train de vraiment lui dire de dormir avec elle, si ? "Quoi ?" demanda-t-il alors en riant à moitié comme si c'était pas sérieux, mais elle l'attrapa par le bras pour le forcer à s'allonger près d'elle et son sourire se volatilisa pour laisser place à une expression complètement perturbée. "Mais..." Bon, c'est vrai que son lit était pourri et qu'il faisait froid, elle avait pas tort, et en soi il aurait donné encore plus n'importe quoi pour pas dormir tout seul que pour un burger mais quand même ? Il se retrouva avec une couverture sur la tête avant d'avoir vraiment eu le temps de lui râler dessus et quand il émergea pour se tourner vers elle, Liv était couchée juste à côté de lui. "T'es pas possible, comme meuf." Genre, elle faisait vraiment toujours tout ce qu'elle voulait, c'était ça l'idée ? Enfin, il grognait, mais en vérité c'était quand même vachement mieux que là où il pionçait d'habitude. Et c'était évident qu'ils auraient moins froid, même sans rien faire. Simon observa un instant l'islandaise, se disant qu'il ne la connaissait que très vaguement au final mais qu'elle lui faisait quand même éprouver beaucoup plus de choses que n'importe qui depuis bien longtemps. Il y avait un truc qui s'expliquait pas, une attraction étrange dans ce qu'il ressentait quand elle lui parlait ou qu'elle était près de lui, un truc assez dénué de logique pour lui permettre d'être heureux à l'idée de dormir près d'elle alors que la veille à la même heure il aurait encore voulu lui coller des claques.

"Je suis content que tu sois vivante aussi. Et entière. Et tout le reste." glissa-t-il après un instant de silence sans trop savoir pourquoi – sans doute parce qu'à présent ça lui semblait injuste de garder ça pour lui. Plus il y pensait, plus il se disait qu'ils allaient gérer, tous les deux.

Il dormi mal, en vérité. Enfin, disons plutôt qu'il mis très longtemps avant de s'endormir ; tout son corps était à moitié électrisé à cause de la présence à côté de lui et il se sentait comme s'il avait quatorze ans et qu'il avait jamais dormi avec personne avant, c'était ridicule. Il n'arrêta pas de se répéter de se détendre et de dormir, bordel, mais il ne réussi finalement à le faire que de longues heures plus tard. Quand il se réveilla le lendemain, c'était parce qu'il avait le nez contre l'épaule de Liv et qu'elle remuait. Il garda alors les yeux résolument fermés dans une tentative immature pour stopper le temps. "Mhhhgrblm." – ça voulait dire "Reste là" mais certainement pas en anglais intelligible, et il passa alors son bras autour d'elle pour la ramener directement contre lui. C'était un réflexe qu'il avait toujours eu, et il était pas encore assez réveillé pour vraiment se poser la question de la légitimité – là, il savait juste qu'il était trop bien et que pitié, juste encore un peu. "Viensons'enfoutonrestelàaujourd'hui" marmonna-t-il comme s'il était question d'aller bosser ou quelque chose de ce genre – ce qui était un peu vrai au final si on pensait au projet de barrage par exemple. Et pourtant, il était le premier à savoir qu'il allait falloir s'en occuper.


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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Ven 1 Déc 2017 - 18:19



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Evidemment, qu'elle faisait toujours tout ce qu'elle voulait. Tant qu'elle le pouvait, pourquoi s'en priver ? "Je suis tellement pas possible que tu peux plus te passer de moi, c'est ça ?" Elle sourit en coin, se glissant à son tour sous la couverture. Elle posa sa tête sur une partie de l'oreiller, laissant l'autre à Simon, et le regarda pendant quelques instants, en silence. C'était l'heure de dormir de toute façon. Elle se perdit quelques secondes dans la contemplation du visage de son compagnon de route puis ferma les yeux, remontant la couverture sur son épaule. "Je suis content que tu sois vivante aussi. Et entière. Et tout le reste." Liv ne réagit pas tout de suite, perdue entre l'éveil et le sommeil. Puis son cerveau capta qu'il n'avait pas rêvé et elle ouvrit les yeux pour regarder à nouveau le blondinet qui était installé à ses côtés. Elle ne saurait expliqué ce qu'elle ressentit à cet instant, mais c'était agréablement chaleureux. Elle se sentait en confiance, appréciée, accompagnée. Tout ce qui lui manquait depuis près de deux ans. Elle se contenta de lui sourire et de refermer les yeux pour dormir.

Ca n'avait l'air de rien comme ça, mais c'était quand même vachement important. Pendant qu'elle s'endormait, une pensée vint à l'esprit de Liv. Et si il ronflait ? Ils avaient déjà voyagé ensemble mais elle était incapable de se souvenir de sa façon de dormir. Et puis ils n'étaient pas si... "proches", à l'époque. Mais ô miracle des grands miracles, il ne ronflait pas. Bon il prenait un peu de place, certes. Toujours est-il que Liv dormit comme un bébé. Outre le fait que c'était toujours agréable de dormir aux côtés d'un homme après deux ans de solitude, la chaleur humaine qu'il dégageait était vraiment utile pour se réchauffer. Elle s'était donc réveillée de bonne humeur, bien qu'elle sentit rapidement un souffle sur son épaule. Elle prit une inspiration, frotta ses yeux et les ouvrit avant de tourner légèrement la tête. Monsieur prenait ses aises... Un sourire presque tendre s'installa sur le visage de la blonde, qui bougea doucement pour ne pas le réveiller. Raté. Le bras de Simon passa au dessus d'elle pour l'emprisonner dans leur cocon de chaleur.

Eh, faudrait être dingue pour refuser ça. Un premier marmonnement s'échappa de la bouche du blondinet, qu'elle ne comprit absolument pas. "Simon... J'ai faim..." dit-elle doucement. Un second marmonnement plus intelligible lui répondit, mais elle n'y comprit pas plus de mots qu'au premier. "J'ai rien compris. Et j'ai faim." rétorqua-t-elle. Elle l'observa un instant, approchant doucement sa main de sa joue comme pour la toucher, mais se contenta de la frôler. Et dire qu'avant tout ça un type pareil n'aurait même pas attiré son regard. Aujourd'hui, et bien qu'ils ne se connaissaient absolument pas, son feeling la poussait à le trouver terriblement adorable. Ce n'était certes pas assez pour se permettre d'avoir confiance en quelqu'un dans ce nouveau monde, mais Liv n'était pas habituée à chercher plus loin que ces envies. Pourtant, elle ne s'autorisa pas ce geste qu'elle voulait faire. Elle se tourna légèrement se pencha à son oreille pour murmurer doucement. "Si tu bouges pas ton cul, c'est toi que je bouffe." Puis elle le repoussa sans ménagement et repoussa son morceau de couverture, qui atterrit en plein sur la face de l'américain.

Elle se leva et s'étira, prenant le temps de faire craquer chacun de ses os, puis alla dans la salle de bain dont elle referma la porte d'un coup de pied. Elle fouilla un peu et trouva un paquet de lingettes intimes, desséchées bien sûr mais c'était toujours mieux que rien, et alla soulager sa vessie aux toilettes. Et bon sang, ça faisait du bien de ressentir un peu de normalité. C'était rien, aller pisser dans un toilette, surtout que celui-ci était plein de poussière et que le fond de la cuvette avait noirci à cause du calcaire, mais tout de même. Sa petite affaire terminée, Liv se rhabilla et rabaissa le couvercle des toilettes. A défaut de pouvoir tirer la chasse... Son regard se posa sur la douche, désespérément sèche. Elle tira le rideau et attrapa un premier flacon de shampoing qu'elle secoua un peu. Il en restait un peu moins de la moitié mais si elle trouvait une rivière ou quelque chose dans le genre, elle pourrait tenter un brin de toilette. Impossible de mettre la main sur du gel douche par contre, alors le shampoing servirait uniquement pour le corps malheureusement. Ses racines n'étaient même plus grasses, à force de ne plus les laver. Elles semblaient gérer l'excès de sebum par elle-même ça s'était super, mais l'odeur des savons lui manquait terriblement.

Un dernier coup d'oeil vers la douche, son regard glissa le long du tube et s'arrêta sur le robinet. Ca ne servait absolument à rien d'essayer, et pourtant Liv en tourna un. Pas une goutte, rien. Malgré toute la raison qui l'habitait et le fait qu'elle savait pertinemment que ça n'allait pas marcher, elle fut déçue. Déçue que son espoir ait été réduit à néant. Et puis elle se rendit compte que c'était parce qu l'espoir l'habitait toujours qu'elle avait été déçue. Sans espoir, elle n'était plus rien. Un faible sourire sur les lèvres, elle retourna dans le salon où Simon devait sûrement s'être enfin levé. Ou pas. "Tu te bouges, princesse, ou il faut venir te donner un baiser ? Je te préviens, je n'ai rien d'un prince, et je n'ai rien de charmant." Arrivant sur le côté du matelas, elle se pencha pour attraper un bout de la couverture et le tira d'un coup au pied du lit. "Debout, j'ai faim !" clama-t-elle plus fort. Ce n'était pas encore aujourd'hui qu'elle allait lui montrer qu'elle l'aimait bien. Genre, plus que bien. Un petit peu plus, quoi.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Ven 1 Déc 2017 - 22:17



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you.



"Si tu bouges pas ton cul, c'est toi que je bouffe." C'est ça qu'il entendit réellement en premier ce jour-là, et son cerveau moulina un instant avant qu'il replace le contexte qui avait fait en sorte que quelqu'un lui sorte ça alors qu'il avait même pas encore ouvert les yeux. Mais oui.. C'était Liv, là, contre lui. Enfin, pas pour longtemps, encore. "J'y peux, rien, moi..." La jeune femme finit en effet par le repousser pour se lever, laissant une vague de froid la remplacer et Simon frissonna en rabattant la couverture sur la place désormais vacante. Il ouvrit les yeux pour la regarder tandis qu'elle s'éloignait vers la salle de bain, presque comme s'ils avaient partagé un réveil ordinaire. Si ça avait été ordinaire elle aurait sûrement pris une douche et il aurait écouté le bruit de l'eau chaude qui crépitait derrière la porte, et il aurait fait moins froid, aussi. Et ils auraient sûrement été à poil. L'homme remua un peu et tendit sa main jusque-là où elle se trouvait quelques minutes auparavant ; c'était encore tiède, et, globalement, l'oreiller avait son odeur. Il referma les yeux en respirant ça, se disant qu'il pourrait sûrement dormir encore un peu pendant qu'elle faisait sa vie. C'était une impression très étrange. Il s'était pas senti aussi apaisé depuis une éternité, parce que normalement, même les premières minutes de la journée était angoissantes. Il ne voulait plus jamais dormir tout seul.

Il émergea à nouveau quand la jeune femme revint dans la pièce en lui répétant de se bouger, et Simon râla en lui tournant le dos. "Les princes ils arrivent à soulever des matelas, eux" grommela-t-il ; quelques secondes après elle lui arrachait sa couverture et c'en était définitivement fini du bien-être. "Putain mais !.." A contrecoeur, l'homme s'assit en se passant une main dans les cheveux et il lui bailla ouvertement à la gueule. "On t'as pas appris qu'en Amerique le sommeil c'est sacré ?" Ca aurait fait une loi géniale, pourtant. Il releva les yeux vers elle pour la regarder et avec le soleil qui perçait par la fenêtre on aurait dit que ses cheveux brillaient presque. De un ça voulait sans doute dire qu'il pleuvait pas, et de deux elle était vraiment pas mal. Enfin, plus que pas mal, même. Le genre de fille qu'il aurait jamais approché en temps normal, style out of the league. Enfin, c'était sans doute pas non plus comme si elle avait voulu faire des trucs avec lui – elle lui avait dit qu'elle l'aimait bien, mais peut-être qu'elle l'aimait bien comme on peut s'attacher à un chien sympa ou à une plante qui égaye la pièce. Il espérait qu'elle le trouverait un peu plus utile que ça quand même, mais pour le moment, il se trouvait simplement chanceux de l'avoir près de lui. Enfin, il allait pas falloir qu'elle lui fasse ce coup-là tous les matins quand même, hein.

Ouais, bon, elle avait faim. "Euh.. Je sais pas, moi, regarde dans la glacière, là-bas" bailla-t-il à nouveau. C'était un truc en plastique bleu et basique qu'il avait foutu à côté de son ancien lit, sur un côté de la pièce. Ce qu'elle allait trouver dedans allait sans doute pas lui plaire – il lui restait presque plus rien, des haricots et du maïs peut-être seulement. Il allait falloir qu'ils aillent chercher de quoi se constituer des réserves un peu meilleures ou ils seraient vite mal barrés quand il allait se mettre à neiger. Enfin, elle lui avait pas dit ce qu'elle avait apporté dans son sac à elle, mais il se doutait que ça devait pas être sensationnel non plus si elle braillait comme ça – ou alors elle le faisait juste pour l'emmerder, et ça aurait pas été surprenant non plus.

Ca faisait longtemps qu'il avait pas eu de montre ou d'horloge sous les yeux. Dans la ville, toutes celles qui fonctionnaient électriquement autrefois étaient évidemment down et s'il avait bien trouvé des montres encore en état de marche de temps en temps en fouillant dans des habitations, il ne les avait jamais embarquées. Le temps, il avait jamais été très doué avec ça. Il était du genre à être systématiquement en retard, alors au final, il se sentait mieux sans, maintenant. Là il devait sûrement être neuf heures, environ, quand il aida Liv à monter sur le toit de l'immeuble ; le temps était clair mais les barreaux de l'échelle métallique glissaient quand même. Arrivés en haut, il lui désigna un genre de grand bac en plastique, à moitié rempli d'eau, qui avait du servir à abriter des fleurs autrefois. "J'ai galéré à le monter ici mais il passait pas sur le balcon... Au moins on a une vue sympa quand on se lave." commenta-t-il en haussant les épaules, sous-entendant ainsi qu'elle pourrait l'utiliser quand elle en aurait envie. "Si t'en as le courage, parce qu'il pèle vachement ici à cause du vent." ajouta-t-il en lui jetant un regard en coin. "Tu viens d'où, déjà ? De la Suède, non ? Chez toi vous vous baignez pas dans des rivières gelées et des trucs comme ça ? Ca va te rappeller des souvenirs au moins." Il était pas certain qu'elle lui ait vraiment dit d'où elle venait, la première fois, vu qu'ils avaient vraiment peu échangé sur leurs vies respectives, mais l'accent était quand même caractéristique. Les cheveux, aussi. Enfin, si il se fiait à l'image que toutes les suedoises avaient dans les pornos, en tout cas, parce qu'il en avait encore jamais connues dans la vraie vie et qu'on a la culture qu'on mérite.

Puis, Simon s'approcha un peu du bord pour regarder en bas, et se redressa pour lui désigner une direction. "Ca fait longtemps que t'es dans le quartier ? Y a un centre commercial là-bas, à six rues d'ici. Un grand truc avec plusieurs étages. Y avait surtout des fringues mais au deuxième y avait un vrai magasin de bouffe, avec des rayons et tout ça. Peut-être que ça vaudrait le coup d'aller voir ?" demanda-t-il en se retournant vers Liv pour avoir son avis. Ils avaient fait ça, la dernière fois, et ça avait marché. Bon certes c'était dans un endroit beaucoup plus petit, mais il se disait qu'il devait forcément rester quelque chose. Les gens avaient peur de visiter des lieux comme celui-là, maintenant, et pourtant ça grouillait d'issues de secours – c'était ce qu'il se disait pour ne pas se décourager d'avance, mais il ne s'y aventurerait pour autant certainement pas tout seul.


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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Sam 2 Déc 2017 - 23:32



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you


Non mais quelle larve. Même après avoir passé dix minutes dans la salle de bain, Simon n'était toujours pas levé. Alors aux grands maux les grands remèdes. Liv avait tiré la couverture et contraint Simon à s'éveiller par le grand esprit du froid de novembre. "T'es pas un prince, t'es un gros crapaud baveux, et tu ronfles." Mensonge éhonté, il ne faisait pas un bruit pendant son sommeil, mais quoi de mieux pour se réveiller le matin qu'un petit râleur ? En tout cas les us et coutumes américaines, elle ne les connaissait pas, alors elle se contenta de hausser les épaules. "Non, on me l'a pas dis. Mais mon estomac aussi est sacré, et faut qu'on trouve de quoi faire des réserves si on veut pas finir par se bouffer entre nous." Suivant les indications de son nouveau pote, Liv alla jusqu'à la glacière qu'elle ouvrit et tira une grimace de déception. "Ouais, faut vraiment qu'on aille faire les courses..." Elle prit tout de même la boîte de maïs, aliment qu'elle adorait déjà manger froid avant tout ce bazar, et alla s'installer à côté de Simon pour partager. Mais honnêtement, elle avait une boule au ventre rien qu'en sachant qu'elle n'aurait probablement pas grand chose de plus aujourd'hui. Si l'islandaise était relativement nonchalante, elle avait parfois des prises de conscience qui lui rappelaient qu'elle crevait de faim en permanence. A son sens, c'était la pire des sensations de l'univers, et pourtant elle n'était pas une grosse mangeuse.

Le petit déjeuner terminé, elle suivit monsieur la princesse aux bois dormant sur le toit. Et bon sang qu'il faisait froid ! Pas étonnant que les barreaux de l'échelle soient aussi glissants. Liv n'avait pas le vertige en temps normal, mais là ça foutait quand même bien les jetons. Elle se demandait bien ce qu'il voulait lui montrer tout la haut, mais ne posa aucune question. Ce n'était pas vraiment le genre, surtout qu'elle savait qu'il ne pouvait y avoir aucune mauvaise surprise avec Simon. Elle se contenta donc de monter et en profita pour jeta un coup d'oeil sur les horizons. Tout était tellement sinistre... Vide, sans autre bruit que les grognements matinaux des líks affamés. Malgré elle, un frisson désagréable lui traversa l'échine. Non mais quel monde de merde. Simon happa tout de même son attention sur une espèce de piscine à plantes qu'il semblait avoir posé là. Les yeux de Liv se mirent à pétiller et elle le regarda comme si c'était un extraterrestre. "Mais attends, c'est une super bonne idée ça..." s'étonna-t-elle. C'était quand même choquant que Simon, CE Simon là, ait eu une idée pareille ! Mais ça, elle ne se sentit pas obligée de le préciser, sa tête avait dû l faire pour elle. "T'inquiètes pas, je trouve toujours le courage quand il s'agit de sentir bon."

Et bam, une claque dans la gueule. Enfin, moralement. Simon venait de parler des origines de Liv et la jeune femme perdit aussitôt toute trace de joie sur son visage. Elle se forçait à ne plus y penser, elle ne savait pas si son père était retourné à l'hôpital, si sa mère était toujours en vie, elle ne savait même pas si l'Islande avait été touchée par tout ça. "Islande... Je viens d'Islande..." répondit-elle simplement, la voix légèrement brisée par les émotions. Mais elle se racla rapidement la gorge et releva la tête, comme pour masquer toute cette sensibilité qui venait de remonter. "Eh, tu m'as prise pour un pingouin ou quoi ? J'avais une baignoire plus grande que le matelas sur lequel on dort, une douche ou on pouvait se mettre au moins à cinq dedans, et un jacuzzi ! Je viens d'une famille riche, t'imagine même pas comment j'étais pourrie gâtée..." dit-elle en ricanant. Puis, peu à peu, son sourire s'effaça de nouveau. "Tu crois... Que les îles du genre de l'Islande ont été touchées ?" demanda-t-elle sans vraiment attendre de réponse. S'il disait oui ça n'allait pas lui plaire, s'il disait non elle allait le traiter de menteur. Autant ne plus parler de ça. C'est elle-même qui dévia la conversation en s'approchant du bord du toit. "Eh, c'est cool, on voit toute la ville d'ici !" s'enthousiasma-t-elle faussement. Un bord sur lequel Simon la rejoint.

"J'ai déjà fais tout le tour de Seattle, alors oui, probablement. Je reste jamais bien longtemps au même endroit, sauf en hiver... Mais y a plein d'endroits que j'ai pas visités parce qu'il y avait des monstres à l'intérieur. Et j'ai bêtement oublié de noter sur ma carte les endroits où je suis allée..." Un soupire d'agacement contre elle-même s'échappa de sa bouche. Elle croisa les bras sur sa poitrine, commençant à ressentir le froid. "On peut aller voir, mais c'est un endroit clos alors on ferait mieux de pas se séparer." Oh, oh. Olavia qui préférait rester en duo pour fouiller un endroit, c'était pas commun. Mais cette fois ci c'était stratégique. S'ils se perdaient, ils étaient bons pour fouiller tout le centre commercial et c'était franchement pas le bon plan. Mais il était hors de question que Liv reparte sans lui. Hors de question qu'elle l'abandonne encore. Elle le lui avait promis, et de toute façon elle n'était pas sûre de s'en remettre s'il arrivait quelque chose à son partenaire. C'est qu'on s'attache vite à ces petites bêtes là. "Ok, on va chercher les barres de fer, les sacs, et on y va." Elle redescendit du toit et alla récupérer son pied de biche. Elle visa son sac de ses quelques fringues de rechange et du peu de nourriture qui lui restait, mais laissa les pétards et le briquet, puis attacha sommairement ses cheveux. "Prends tes bougies." conseilla-t-elle. Une fois qu'ils furent prêts tous les deux, elle lança la marche.

Le centre commercial avait été dévasté, pillé, défoncé. Les vitres, les portes, et surtout les boutiques électroniques à l'intérieur. Sérieusement, y avait vraiment des gens qui ont d'abord pensé à piquer les télé et les ordinateurs lorsque les premières émeutes ont eu lieu ? C'était complètement stupide. Surtout qu'une bonne cinquantaine de personnes devaient être mortes là dedans. Ca puait le cadavres à plein nez et ils n'étaient pas forcément tous restés allongés. En silence et avec une boule au ventre, Liv avait traîné Simon à l'arrière, là où se faisaient d'ordinaire les livraisons de camion. Les portes étaient fermés, électroniquement. Elles étaient super lourde, mais ils pouvaient passer par la petite cabine du gardien s'ils brisaient la vitre. Aucun risque de faire sonner l'alarme, de toute façon. La bonne nouvelle, c'était que l'arrière du magasin était vide. S'ils arrivaient à entrer, ils entreraient tout droit dans la zone de stockage donc n'auraient peut-être même pas besoin de fouiller les rayons eux-même. La mauvaise, c'est qu'il n'y avait aucun moyen de savoir combien de personnes avaient également tenté leur chance dans la réserve mais en passant par le magasin en lui-même et qui s'étaient fait bouffés, donc qui représentaient un danger potentiel. Surtout que la réserve devait être plongée dans le noir. Et s'ils fracassaient la vitre, ils prenaient le risque de faire du bruit. Tout ça, elle venait de l'expliquer à Simon, et pour le coup elle ne voulait pas être seule responsable de la décision qu'ils allaient prendre. "T'en penses quoi ? On brise la vitre ? Si jamais on voit que ça rameute du monde, on peut toujours se tirer. Mais une fois à l'intérieur ça sera plus compliqué." Elle le regarda, l'oeil sévère. "Je veux pas te voir te faire dévorer alors une fois dedans tu restes concentré et silencieux, c'est bien clair ?" Elle avait l'impression de parler à un gosse... Après tout il avait survécu autant de temps qu'elle. Mais ça ne l'empêchait pas de s'inquiéter, c'était plus fort qu'elle. C'était Simon. Son compagnon de route. Son Simon.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

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