Falling for her...
Mer 6 Déc 2017 - 18:33
Elle n’était pas rentrée. Dans sa chambre, à tourner en rond, cette révélation ressemblait à un vrai coup de poignard dans le ventre. Elena n’était pas rentrée, et une horde l’avait peut-être emporté. Il ne parvenait pas à accepter l’idée, à s’y faire, à l’imaginer finalement. C’était impossible. A faire les cents pas dans la pièce qu’il partageait avec la Grecque, il ruminait comme un lion en cage, incapable de passer au-dessus de cette révélation, de l’encaisser. Elle n’était pas rentrée, mais elle allait bien… Elle avait plutôt intérêt à aller bien. La gorge nouée, Connor était incapable d’envisager l’inverse. Il ne voulait pas trouver son corps en mille morceaux, dévoré, ou elle, chancelante et morte.
L’image lui donnait envie de vomir. Dès la révélation, Carmen avait organisé les équipes, parce qu’il ne fallait pas renoncer et trop de monde tenait à elle. Cependant, la navajo ne pouvait pas prendre part à l’expédition, surtout pas dans son état et sa grossesse plus que visible désormais. C’était un autre sujet, cependant. Au vu de sa sensibilité, de l’explosion de colère dont il avait fait preuve durant la discussion, il crut presque qu’elle l’empêcherait de sortir. Mais Connor s’y refusait aussi : dès que le soleil se lèverait, il irait. Il voulait être dehors pour la chercher…
Même Quinn ne parvint pas à le calmer. Elle s’énerva pourtant, en lui demandant de ne rien tenter de stupide. Elle aussi s’inquiétait pour Elena, elle aussi avait peur, elle aussi craignait le pire. Mais ça n’était pas pour autant qu’elle se comportait comme une idiote… Et qu’est-ce qu’il en avait à foutre de comment les autres se comportaient, en fait ? C’était d’Elena, dont il s’agissait. C’était d’elle, putain !
«J’irai demain. » Lui jura-t-il simplement d’un regard qui ne souffrait d’aucun refus.
«Très bien… » Obtempéra-t-elle. « Je reviens. »
La nuit fut courte. En fait, Connor ne ferma pas l’œil, du tout. Il fixa le plafond, s’occupa d’Alpha, pour essayer de ne pas y penser. Et dès les premiers rayons du soleil, il s’extirpa des draps pour enfiler ses affaires, attraper ses armes et prendre ce dont il avait besoin pour survivre. Carmen ne l’avait mis dans aucune équipe pour la rechercher, mais il se passait bien de son autorisation. Sa sœur, cependant, n’entendait pas qu’il parte seul et que personne ne couvre ses affaires.
C’était Nolan qu’elle était allée chercher au milieu de la nuit, pour le supplier de l’accompagner. Qu’importait les griefs qu’ils pouvaient avoir l’un contre l’autre : ils avaient un point commun évident. Ils aimaient Elena, fort. Très fort, l’un comme l’autre. Pas de la même manière, mais c’était une certitude crasse qui les imprégnait. Ils reviendraient forcément, juste pour pouvoir retourner la chercher et la retrouver.
Un grognement échappa à Connor. Ça n’était pas vraiment le partenaire qu’il espérait – a dire vrai, il n’en attendait aucun – mais même dans son état de nerf, il était capable de voir que seul, il fonçait droit dans un mur et prenait trop de risques. Alors très bien : il irait avec Nolan. Mais le garçon avait tout intérêt à être sérieux, parce que s’il fallait choisir entre lui et Elena, il n’hésiterait pas un seul instant.
L’image lui donnait envie de vomir. Dès la révélation, Carmen avait organisé les équipes, parce qu’il ne fallait pas renoncer et trop de monde tenait à elle. Cependant, la navajo ne pouvait pas prendre part à l’expédition, surtout pas dans son état et sa grossesse plus que visible désormais. C’était un autre sujet, cependant. Au vu de sa sensibilité, de l’explosion de colère dont il avait fait preuve durant la discussion, il crut presque qu’elle l’empêcherait de sortir. Mais Connor s’y refusait aussi : dès que le soleil se lèverait, il irait. Il voulait être dehors pour la chercher…
Même Quinn ne parvint pas à le calmer. Elle s’énerva pourtant, en lui demandant de ne rien tenter de stupide. Elle aussi s’inquiétait pour Elena, elle aussi avait peur, elle aussi craignait le pire. Mais ça n’était pas pour autant qu’elle se comportait comme une idiote… Et qu’est-ce qu’il en avait à foutre de comment les autres se comportaient, en fait ? C’était d’Elena, dont il s’agissait. C’était d’elle, putain !
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La nuit fut courte. En fait, Connor ne ferma pas l’œil, du tout. Il fixa le plafond, s’occupa d’Alpha, pour essayer de ne pas y penser. Et dès les premiers rayons du soleil, il s’extirpa des draps pour enfiler ses affaires, attraper ses armes et prendre ce dont il avait besoin pour survivre. Carmen ne l’avait mis dans aucune équipe pour la rechercher, mais il se passait bien de son autorisation. Sa sœur, cependant, n’entendait pas qu’il parte seul et que personne ne couvre ses affaires.
C’était Nolan qu’elle était allée chercher au milieu de la nuit, pour le supplier de l’accompagner. Qu’importait les griefs qu’ils pouvaient avoir l’un contre l’autre : ils avaient un point commun évident. Ils aimaient Elena, fort. Très fort, l’un comme l’autre. Pas de la même manière, mais c’était une certitude crasse qui les imprégnait. Ils reviendraient forcément, juste pour pouvoir retourner la chercher et la retrouver.
Un grognement échappa à Connor. Ça n’était pas vraiment le partenaire qu’il espérait – a dire vrai, il n’en attendait aucun – mais même dans son état de nerf, il était capable de voir que seul, il fonçait droit dans un mur et prenait trop de risques. Alors très bien : il irait avec Nolan. Mais le garçon avait tout intérêt à être sérieux, parce que s’il fallait choisir entre lui et Elena, il n’hésiterait pas un seul instant.
Si vient l'orage, le tonnerre et la foudre, le cœur solide
- Connor G. Shepard
Expendables | Leader
Administratrice
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Falling for her...
Ven 22 Déc 2017 - 3:02
Falling for her
« take me home, to the place I belong »
« take me home, to the place I belong »
after the earthquake
BELLEVUE | EXPEDITION
« Quinn...? » souffla-t-il à demi-voix, littéralement désabusé. Quelle avait été sa surprise en découvrant la rousse sur le palier de leur débarras au beau milieu de la nuit. Quelque chose ne tournait pas rond et au vu de l'air préoccupé de la Shepard, il n'allait pas tarder à le découvrir. « J'ai un service à te demander. » Inquiet, il referma derrière lui la porte de sa chambre pour ne pas perturber le sommeil d'Ellora qu'il savait pourtant lourd. Et surtout pas, avec une visite nocturne de Quinn... Bien que la brune était aujourd'hui au courant de leur ancienne liaison, il ne tenait pas spécialement à raviver le sujet en se faisant surprendre en tête à tête avec la principale concernée. Cette situation le mettait terriblement mal à l'aise... Autant que ce soit bref et concis. « Dis-moi ce que je peux faire pour t'aider. » finit-il par lui murmurer, un sourire partagé entre de la sincérité et de la bienveillance collé sur les lèvres. Bien décidé, à rendre la pareille à la personne qui l'avait accueilli à bras ouverts durant ses quelques moments de solitude. « C'est Connor. » Voilà qui changeait drastiquement la donne. Dès lors, son cœur rata un battement. Merde, il savait ? Lui avait-elle finalement dit ? L'appréhension avait dû être parfaitement lisible dans le fond de ses iris couleur onyx car bien vite, Quinn précisa sa requête. Il n'était pas question d'eux, mais simplement de l'obstination de son frère à vouloir désobéir aux directives de Carmen. Ça ne lui plaisait pas, cette histoire de cancre de la classe. D'autant plus qu'il ne devait absolument rien à Connor. S'il avait su que passer des moments intimes avec Quinn reviendrait un jour à endosser le rôle du parfait beau-frère, Nolan y aurait réfléchi à deux fois. Il pouvait ressentir l'inquiétude de Quinn. La comprendre. Et malheureusement pour lui, il ne pouvait pas l'ignorer. D'un soupire vaincu, il leva un instant les yeux au ciel avant de reporter ses prunelles sombres sur la rousse en face de lui. D'une main hésitante, il finit par la déposer sur l'épaule de la jeune fille. Une sensation étrange, qui ne troubla pas pour autant l'accord qu'ils étaient en train de passer. Soulageant ses craintes par ce simple geste, il accepta finalement le fardeau qu'elle lui confiait. A savoir, la sécurité de son frère. « Je m'en charge, ne t'inquiète plus de rien. » Après tout, il lui devait bien ça...
Debout avant le premier chant du coq, Nolan terminait de déguster à contre cœur ce qui s'apparentait à un petit déjeuner. Les cernes d'une nuit inexistante creusaient son visage étrangement blême, et son regard agacé traduisait parfaitement de son regret à avoir accepté ce 'job'. Comme Quinn l'avait précisé la veille, Connor pointa le bout de son nez avant tout le monde, sans doute pour leur fausser compagnie en toute tranquillité. Manque de chance pour lui, Nolan l'attendait de pied ferme. Abandonnant là le reste de son déjeuner riche en aliments périmés, il se leva non sans une certaine mollesse pour s'approcher du sportif. « Tu t'occupes de la carte. Je, conduis. » lui précisa-t-il d'un ton sans appel en guise de salutation. D'un geste tout aussi peu délicat, il lui plaqua ladite carte sur le torse avant de descendre rapidement les marches de la terrasse. « On bouge avant les autres. J'aimerais autant éviter que Carmen nous tombe dessus. » lui confia-t-il après une brève inspection des environs, direction l'ancien hangar. D'un pas rythmé, ils ne tardèrent pas atteindre leur objectif et grimper dans l'une des voitures du ranch. Quelques minutes plus tard, Nolan se trouvait déjà tête hors du véhicule pour échanger quelques banalités avec l'un des deux survivants chargé de la sécurité du camp, ainsi que des allées et venues des survivants. Tous avaient assisté à la réunion de la veille et tous, avaient pu être témoin de la réaction pour le moins excessive – quoi que justifiée – de Connor. Conclusion : il n'avait pas été placé dans un groupe de recherche et n'était donc pas sur la liste des sorties dites 'autorisées'. « Il y a eu un léger remaniement des groupes à la dernière minute. » insista-t-il alors en voyant bien que les regards portaient davantage sur l'individu à ses côtés dans la voiture que sur ses tentatives de diversions. « Carmen m'a assigné à la charge de l'enfant. T'inquiète donc pas. On peut y aller ? Où on va continuer à se regarder en chien de faïence encore longtemps ? » mentit-il d'un sourire qui feintait une parfaite jovialité. A peine l'accord leur fut-il donné que ce même sourire s’évanouit de son visage pour laisser sa mine dénuée d'expression prendre la relève. « Je préfère te prévenir, à la première prise de risque inutile... Au premier faux pas. Je te ramène au ranch. Si je suis là, c'est pour chercher Elena. Pas pour t'empêcher toi, de te foutre en l'air. Le baby-sitting ça va bien deux minutes. » Autant que les choses soient claires dès le début. Nolan aussi était inquiet, Nolan aussi avait des ennuis à gérer de son côté... « Tu ne m'aimes pas. Je ne t'aime pas. Ça ne veut pas forcément dire que ça ne peut pas fonctionner entre nous. De manière platonique, j'entends. » d'un haussement de sourcil, il jeta un rapide coup d’œil en direction de Connor avant de reporter son attention sur la route. Sans incident sur le trajet, Bellevue se trouvait à environs un quart d'heure du ranch. Il ne leur restait donc pas énormément de temps pour se préparer et peaufiner leur mission sauvetage. Leur sortie devait être efficace, à tous les niveaux, car le temps leur était compté.
Malgré le peu d'affection que Nolan portait à Connor, il ne pouvait pas nier le fait que sa réaction de la veille l'avait atteint. Peut-être car à travers son énervement et sa frustration dû au manque de moyens mis en place pour retrouver Elena, Nolan s'était perçu à travers le sportif. S'il avait été question d'Ellora... Voilà bien longtemps que Nolan aurait tué tous ceux qui se seraient dressés contre ses projets de recherches. Au sens propre du terme. S'il y avait bien une personne qui devait se trouver dehors pour chercher Elena, c'était bien Connor. Raison pour laquelle il avait accepté la requête de Quinn sans réellement broncher. « On va la retrouver. » lui assura-t-il de sa voix rauque sans même laisser le doute s'immiscer dans le timbre de sa voix. La confiance qu'il avait placé en Elena ne se limitait pas à sa loyauté envers lui. Il avait foi en ses compétences de survie. La Grecque lui avait assuré se reprendre en main à la suite de Tacoma, ce n'était pas pour bafouer sa promesse à la suite d'un vulgaire tremblement de terre. Ce n’était pas ça qui allait la mettre à genoux. Elena s'était simplement perdue, quelque part, et ils allaient la retrouver. « J'ai détaillé sur la carte les quartiers que les différents groupes vont respectivement passer au peigne fin. Le périmètre Nord est légèrement laissé à l'abandon. On va s'en charger et croiser les doigts pour qu'elle s'y trouve. »
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Debout avant le premier chant du coq, Nolan terminait de déguster à contre cœur ce qui s'apparentait à un petit déjeuner. Les cernes d'une nuit inexistante creusaient son visage étrangement blême, et son regard agacé traduisait parfaitement de son regret à avoir accepté ce 'job'. Comme Quinn l'avait précisé la veille, Connor pointa le bout de son nez avant tout le monde, sans doute pour leur fausser compagnie en toute tranquillité. Manque de chance pour lui, Nolan l'attendait de pied ferme. Abandonnant là le reste de son déjeuner riche en aliments périmés, il se leva non sans une certaine mollesse pour s'approcher du sportif. « Tu t'occupes de la carte. Je, conduis. » lui précisa-t-il d'un ton sans appel en guise de salutation. D'un geste tout aussi peu délicat, il lui plaqua ladite carte sur le torse avant de descendre rapidement les marches de la terrasse. « On bouge avant les autres. J'aimerais autant éviter que Carmen nous tombe dessus. » lui confia-t-il après une brève inspection des environs, direction l'ancien hangar. D'un pas rythmé, ils ne tardèrent pas atteindre leur objectif et grimper dans l'une des voitures du ranch. Quelques minutes plus tard, Nolan se trouvait déjà tête hors du véhicule pour échanger quelques banalités avec l'un des deux survivants chargé de la sécurité du camp, ainsi que des allées et venues des survivants. Tous avaient assisté à la réunion de la veille et tous, avaient pu être témoin de la réaction pour le moins excessive – quoi que justifiée – de Connor. Conclusion : il n'avait pas été placé dans un groupe de recherche et n'était donc pas sur la liste des sorties dites 'autorisées'. « Il y a eu un léger remaniement des groupes à la dernière minute. » insista-t-il alors en voyant bien que les regards portaient davantage sur l'individu à ses côtés dans la voiture que sur ses tentatives de diversions. « Carmen m'a assigné à la charge de l'enfant. T'inquiète donc pas. On peut y aller ? Où on va continuer à se regarder en chien de faïence encore longtemps ? » mentit-il d'un sourire qui feintait une parfaite jovialité. A peine l'accord leur fut-il donné que ce même sourire s’évanouit de son visage pour laisser sa mine dénuée d'expression prendre la relève. « Je préfère te prévenir, à la première prise de risque inutile... Au premier faux pas. Je te ramène au ranch. Si je suis là, c'est pour chercher Elena. Pas pour t'empêcher toi, de te foutre en l'air. Le baby-sitting ça va bien deux minutes. » Autant que les choses soient claires dès le début. Nolan aussi était inquiet, Nolan aussi avait des ennuis à gérer de son côté... « Tu ne m'aimes pas. Je ne t'aime pas. Ça ne veut pas forcément dire que ça ne peut pas fonctionner entre nous. De manière platonique, j'entends. » d'un haussement de sourcil, il jeta un rapide coup d’œil en direction de Connor avant de reporter son attention sur la route. Sans incident sur le trajet, Bellevue se trouvait à environs un quart d'heure du ranch. Il ne leur restait donc pas énormément de temps pour se préparer et peaufiner leur mission sauvetage. Leur sortie devait être efficace, à tous les niveaux, car le temps leur était compté.
Malgré le peu d'affection que Nolan portait à Connor, il ne pouvait pas nier le fait que sa réaction de la veille l'avait atteint. Peut-être car à travers son énervement et sa frustration dû au manque de moyens mis en place pour retrouver Elena, Nolan s'était perçu à travers le sportif. S'il avait été question d'Ellora... Voilà bien longtemps que Nolan aurait tué tous ceux qui se seraient dressés contre ses projets de recherches. Au sens propre du terme. S'il y avait bien une personne qui devait se trouver dehors pour chercher Elena, c'était bien Connor. Raison pour laquelle il avait accepté la requête de Quinn sans réellement broncher. « On va la retrouver. » lui assura-t-il de sa voix rauque sans même laisser le doute s'immiscer dans le timbre de sa voix. La confiance qu'il avait placé en Elena ne se limitait pas à sa loyauté envers lui. Il avait foi en ses compétences de survie. La Grecque lui avait assuré se reprendre en main à la suite de Tacoma, ce n'était pas pour bafouer sa promesse à la suite d'un vulgaire tremblement de terre. Ce n’était pas ça qui allait la mettre à genoux. Elena s'était simplement perdue, quelque part, et ils allaient la retrouver. « J'ai détaillé sur la carte les quartiers que les différents groupes vont respectivement passer au peigne fin. Le périmètre Nord est légèrement laissé à l'abandon. On va s'en charger et croiser les doigts pour qu'elle s'y trouve. »
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Re: Falling for her...
Dim 24 Déc 2017 - 11:29
Il n’avait pas besoin des avertissements de Nolan, ni de ses ordres. En fait, le jeune oubliait visiblement une chose : Connor n’avait pas exigé sa présence ici. Il n’avait pas demandé qu’il soit dans le coin à le soutenir. Sa venue n’était due qu’à sa petite sœur qu’il avait exaucé, mais lui n’y tenait pas plus que ça. Aussi, aux remarques de ce dernier, il lui lança un regard dur, sans esquisser le moindre début de réponse. Le mépris toujours assumé sur le visage, il fixa son partenaire avec toute la rancœur et l’inquiétude dont il était apte pour bien lui faire comprendre qu’il se moquait bien de ses avertissements.
Mais il ne pouvait cacher néanmoins que ça l’agaçait profondément. De se faire rabrouer par son cadet, comme s’il était le dernier des demeurés. On pouvait le taxer de sensible, ou de susceptible au passage, ça le gonflait prodigieusement d’avoir à subir un sermon de cette formidable tête de con, qui lui-même n’était pas capable d’aligner ses deux neurones pour réfléchir plus de deux minutes. La dernière sortie qu’ils avaient eue ensemble, c’était lui qui avait pris des risques irréfléchis en manquant de les faire tuer. Rien n’était arrivé, et ça ne tenait que du miracle. Que ça soit lui aujourd’hui qui vienne lui faire la morale, c’était quand même l’hôpital qui se foutait de la charité.
Prenant place dans le véhicule, Connor déplia la carte. Ses yeux fatigués par sa nuit courte le piquaient, mais il n’en fit pas cas. L’homme fonctionnait à l’adrénaline : il ne tenait à ne louper aucun moment, de peur de la manquer elle. Il ne pouvait pas se permettre de fermer les pupilles, de battre des cils, si ça mettait la sécurité d’Elena en jeu.
«Je ne te demande aucune faveur, Nolan. Tu n’es pas ma nounou et je ne te ferais pas confiance pour garder Alpha. Alors pour veiller sur ma vie encore moins. » L’avertit-il sèchement. « Et il n’y a pas de risques inutiles quand il s’agit d’Elena. Deal with it. »
Connor le mettait en garde : il était prêt à tout pour elle. Et même au pire. Il s’était pris une balle pour lui éviter d’avoir à mourir, alors s’il fallait sacrifier un bras, une jambe, ou sa vie pour s’assurer qu’elle rentrerait à l’abri, il n’hésiterait pas un seul instant. Nolan ne devait pas comprendre, ou entrevoir, la sincérité et l’intensité de ses sentiments pour elle. C’était inédit, certes. Une première, impensable lorsqu’on connaissait Connor. Mais il l’aimait comme jamais il n’avait aimé qui que ce soit dans sa vie. La route défila, et le véhicule ralentit pour se garer. Nord de Bellevue.
«C’est bon, on y va. » Fit-il.
Il n’était pas question de traîner inutilement et de perdre du temps en discussion. Nolan avait eu plus à faire que lui aux autres du groupe, il devait donc savoir qui allait ou et pourquoi. S’il disait que le nord était laissé entre parenthèse, alors il le croyait. Connor, lui, n’avait pas réussi à obtenir quoi que ce soit durant le trajet, ou même avant de ses compagnons. Carmen l’avait écarté des recherches pour une très bonne raison, et elle n’avait aucune raison pour lui avoir donné des informations. Probablement parce qu’elle se doutait qu’il irait contre ses ordres – ce qu’il avait fait, oui.
L’endroit était calme, désert. Peu de traces du séisme, en tout cas, pas qui se distinguaient des traces du temps et de l’apocalypse. Connor ne pouvait cacher le fait qu’il était confus à propos de tout ça : comment pouvait-il trouver les marques d’une vie, d’un passage en tout cas, dans ce coin précisément ? Gary aurait su quoi faire. Mais le chasseur était parti bien longtemps avant tout ça, et il s’était épargné bien des chagrins. De sa place, le sportif l’enviait.
Mais il ne pouvait cacher néanmoins que ça l’agaçait profondément. De se faire rabrouer par son cadet, comme s’il était le dernier des demeurés. On pouvait le taxer de sensible, ou de susceptible au passage, ça le gonflait prodigieusement d’avoir à subir un sermon de cette formidable tête de con, qui lui-même n’était pas capable d’aligner ses deux neurones pour réfléchir plus de deux minutes. La dernière sortie qu’ils avaient eue ensemble, c’était lui qui avait pris des risques irréfléchis en manquant de les faire tuer. Rien n’était arrivé, et ça ne tenait que du miracle. Que ça soit lui aujourd’hui qui vienne lui faire la morale, c’était quand même l’hôpital qui se foutait de la charité.
Prenant place dans le véhicule, Connor déplia la carte. Ses yeux fatigués par sa nuit courte le piquaient, mais il n’en fit pas cas. L’homme fonctionnait à l’adrénaline : il ne tenait à ne louper aucun moment, de peur de la manquer elle. Il ne pouvait pas se permettre de fermer les pupilles, de battre des cils, si ça mettait la sécurité d’Elena en jeu.
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Connor le mettait en garde : il était prêt à tout pour elle. Et même au pire. Il s’était pris une balle pour lui éviter d’avoir à mourir, alors s’il fallait sacrifier un bras, une jambe, ou sa vie pour s’assurer qu’elle rentrerait à l’abri, il n’hésiterait pas un seul instant. Nolan ne devait pas comprendre, ou entrevoir, la sincérité et l’intensité de ses sentiments pour elle. C’était inédit, certes. Une première, impensable lorsqu’on connaissait Connor. Mais il l’aimait comme jamais il n’avait aimé qui que ce soit dans sa vie. La route défila, et le véhicule ralentit pour se garer. Nord de Bellevue.
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Il n’était pas question de traîner inutilement et de perdre du temps en discussion. Nolan avait eu plus à faire que lui aux autres du groupe, il devait donc savoir qui allait ou et pourquoi. S’il disait que le nord était laissé entre parenthèse, alors il le croyait. Connor, lui, n’avait pas réussi à obtenir quoi que ce soit durant le trajet, ou même avant de ses compagnons. Carmen l’avait écarté des recherches pour une très bonne raison, et elle n’avait aucune raison pour lui avoir donné des informations. Probablement parce qu’elle se doutait qu’il irait contre ses ordres – ce qu’il avait fait, oui.
L’endroit était calme, désert. Peu de traces du séisme, en tout cas, pas qui se distinguaient des traces du temps et de l’apocalypse. Connor ne pouvait cacher le fait qu’il était confus à propos de tout ça : comment pouvait-il trouver les marques d’une vie, d’un passage en tout cas, dans ce coin précisément ? Gary aurait su quoi faire. Mais le chasseur était parti bien longtemps avant tout ça, et il s’était épargné bien des chagrins. De sa place, le sportif l’enviait.
Si vient l'orage, le tonnerre et la foudre, le cœur solide
- Connor G. Shepard
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