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The greatest hazard of all - with Nigel

Ven 8 Déc 2017 - 16:25

Hebergeur d'image


Seattle, post-épidémie. Ce qui manquait le plus, c’était le bruit incessant des voitures. Et l’espoir d’un futur quelconque. Etre le maître de son destin n’était pas si facile lorsque le silence était toujours là pour vous rappeler à l’ordre. La lumière du jour était trop réelle, celle des bougies le soir, trop faible, incapable de révéler les dangers du dehors. Jay voyageait dans ses pensées, collé à sa fenêtre. Petit carré de vision qui faisait office de télévision du réel. Jay n’était pas fier de vivre sa vie au travers d’une fenêtre. Immobile, presque morte, la ville semblait le narguer. Lui qui avait toujours rêvé de découvrir le monde, il se retrouvait piégé par l’attirance du confort et de la facilité. Non pas que la vie quotidienne était facile, bien au contraire. Mais il avait trouvé un endroit bien plus grand que le petit appartement où il avait vécu. Alors pour lui, c’était la vie de luxe. Et il aurait sûrement été heureux s’il avait eu quelqu’un pour partager ça avec lui. La vie en avait voulu autrement. Il restait heurté par ce qu’étaient devenus les humains depuis l’épidémie. Le fait de s’être fait viré d’un groupe de survivant lui avait laissé le goût amer des autres. Son quotidien, c’était le contradictoire : l’envie de pouvoir partager ses journées avec des gens, et la peur de se faire, encore une fois, rejeter.  Le temps semblait parfois s’écouler vite, mais certains jours paraissaient interminables. Jay aurait voulu pouvoir dormir, caché sous une couette, jusqu’à ce que tout redevienne normal. Juste parce que sa liste de choses à faire pour survivre était plutôt courte, et qu’il commençait à reprendre ses mauvaises habitudes. Il faut dire que se prélasser sur un canapé c’était bien plus plaisant que de trainer dehors, à devoir enjamber des cadavres… ou en croiser d’autres. Et Jay gardait toujours cette peur en lui de croiser d’autres survivants. Il faut dire qu’il n’avait pas eu beaucoup de chance jusqu’à présent. Il faisait donc extrêmement attention à chaque fois qu’il s’aventurait dehors, se limitant au strict nécessaire au cas ou quelqu’un voudrait lui voler son sac. Il savait pertinemment que la priorité allait toujours être de rester en vie. Et maintenant qu’il était seul, il avait eu beaucoup, beaucoup trop de temps pour réfléchir à sa situation, et comment il en était arrivé là. Jay vs Jay. Il s’était souvent parlé à voix haute, cherchant une solution miracle pour s’en sortir. Il voulait se sentir moins seul, mais il voulait aussi se sentir utile. Après tout, le monde semblait ne plus exister, et s’il était encore vivant, c’est qu’il devait y avoir une raison. Il devait bien avoir un talent caché, quelque chose, pour avoir eu autant de chance. Parce que oui, il était là par chance. Non par bravoure, non par force, mais simplement parce qu’il avait été aidé par d’autres personnes. En réfléchissant trop, il commençait à ressentir les effets d’une solitude prolongée : ce n’était pas bon. Et Jay comprenait instinctivement que ça n’allait pas s’améliorer s’il ne changeait pas sa petite routine morose, et vite.

"La solitude prolongée assombrit et désenchante,
elle répand l'effroi dans l'âme la plus forte."

Solitude, solitude. Ou sont passés les gens ? Au delà des rôdeurs et des corps qui jonchent le seul, Jay repère un groupe de survivants. Les premiers depuis pas mal de temps. Après une multitude de tourments, il prend conscience que ce sera sûrement sa seule occasion de ne pas finir comme un vieux fou. Mais c’est peut-être déjà trop tard. Il hésite, et trop longtemps. Il les laisse disparaître, comme tout espoir de retrouver un semblant de vie sociale. Jay se sent à la fois soulagé, et complètement idiot. Est-ce qu’il avait fait le bon choix ? Et est-ce que c’était vraiment un choix, ou juste la peur de se confronter aux autres ? Solitude, solitude. Environ une semaine après, le destin frappe. Enfin, des coups de feu. Enfin, quelque chose. A force de vouloir tout analyser pour s’occuper l’esprit, Jay partait dans tous les sens et ne savait même plus ce qui était ‘normal’ comme manière de penser. Il n’était pas croyant, mais dans son ennui, il avait essayé de prier. Sûrement comme beaucoup de gens depuis l’épidémie, mais bon. On ne sait jamais. S’il y avait bien un moment pour essayer d’avoir de l’aide divine, c’était celui la. Alors bon, peut-être qu’encore une fois, c’était de la chance. Ou peut-être que c’était le destin qui venait le sauver. Après avoir entendu un bruit de coup de feu dans la rue, Jay court à sa fenêtre habituelle, et scrute méthodiquement la rue qu’il connaît maintenant par cœur. Il repère un, deux survivants, ce qui est déjà bien plus qu’il n’a l’habitude de voir. Et il se dit que c’est bon, c’est le moment. Le moment de changer sa destinée. Jay s’empêche de trop réfléchir et de laisser ses vieux démons prendre le dessus. Tout le monde n’est pas mauvais, tout le monde n’est pas… il respire. Il ferme les yeux forts l’espace de deux secondes, pour se forcer à franchir le pas et à ne plus se cacher. Au lieu d’essayer de se persuader de n’avoir rien à perdre, Jay choisit d’effacer tout semblant de pensée en lui. Il attrape son sac et le plus de provisions possible, et descend en courant les escaliers. Mais une fois devant la porte, c’est une autre histoire. Tout devient trop réel, et il est presque sur le point de retourner se cacher sous sa couette. Mais quelque chose le pousse. Peut-être l’espoir que sa mère soit encore vivante et qu’il la retrouve comme dans un film. Peut-être l’insouciance de la jeunesse qui veut partir à l’aventure. Peut-être qu'il en a juste marre de tourner en rond. Peu importe. Jay finit par se lancer et ouvrir la porte. Il avance vite par peur de se retrouver entouré de rôdeurs. Car ils ont beau être lents et faciles à tuer, ils ont l’art d’être à la fois partout, et nulle part. Il court, puis s’arrête. Il respire. Jay semble s’être arrêté à une distance correcte des survivants : assez pour pouvoir crier quelque chose, tout en restant assez loin pour ne pas avoir l’air menaçant.

Jay : Ohé ! Par ici !

Toutes ses peurs disparaissent l’espace d’un instant. Car il est temps pour lui de retrouver sa voix, et de communiquer avec le monde extérieur. En priant tout de même très fort pour ne pas finir mort, comme un con. Il lève les mains en l’air, histoire de montrer qu’il n’est pas armé, et il attend. Il s’avance un peu, puis s’arrête, se disant que c’est mieux, au fond, de les laisser s’approcher…
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Re: The greatest hazard of all - with Nigel

Lun 11 Déc 2017 - 23:34


Bouclant son sac dans sa caravane privée, le Mainois s'assurait qu'il avait pensé à tout pour la sortie prévue avec ce vieux Billy, lançant un regard rapide dans le reste de la petite pièce avant de soupirer en secouant la tête ; son couteau était sagement déposé sur la table, comme si de rien n'était. Un peu plus et il l'aurait oublié. Bien sûr, son piolet lui suffisait la plupart du temps mais mieux valait être prêt à parer à toute éventualité et mettre toutes les chances de son côté. Trop distrait, encore et toujours, mais il touchait du bois pour l'instant : ça ne lui avait pas encore coûté la vie même s'il avait déjà frôlé la mort de près à de nombreuses reprises. Hissant son sac quasiment vide sur son dos, le brun pris son arme dans la main gauche et ouvrit la porte de la maison sur roue, laissant sortir Marvin qui battait déjà la queue d'impatience depuis cinq bonnes minutes. Marchant à sa suite, Nigel avait rejoint l'aîné du groupe qui l'attendait déjà près du grillage tandis que le canidé faisait son petit tour du propriétaire, reniflant çà et là comme pour s'assurer qu'aucun intrus n'était venu à son insu. « Salut Billy » avait-il lancé en lui adressant un sourire, lui signifiant ainsi sa présence mais aussi qu'il était prêt.

Après quelques minutes de bavardage, ils avaient quitté le camp, le bouvier sur les talons, prêts pour l'expédition qu'ils avaient prévu la veille au dîner. Ils n'iraient pas bien loin, ou du moins ne sortiraient pas trop loin de University District mais cela n'avait pas empêcher Nigel d'emporter dans son sac une carte, juste au cas où ; il connaissait le coin depuis le temps mais mieux valait prévoir, s'ils étaient amenés à se perdre, mieux valait qu'il sache retrouver son chemin. Observant tout ce qui les entourait, l'écrivain écoutait l'un des nombreux récits de son aîné, répondant par moments, se contentant de sourire à d'autres. C'était qu'il parlait beaucoup le vieux Billy, mais ça ne lui posait pas de réel soucis ; quoi qu'après une journée complète, il risquait fort d'avoir besoin de tranquillité mais c'était un détail pour l'instant.

Les deux camarades marchèrent ainsi une bonne heure, traînant dans des maisons, abattant les quelques errants qui se pointaient sur leur route, et trouvant quelques maigres réserves qui ne suffiraient pas à nourrir les leurs plusieurs jours. Le sujet de leurs deux autres compagnons fut également abordé. Entre Isiah qui était relativement distant depuis un temps, presque renfermé, et Frances qui était encore plus exécrable, les deux plus âgés se retrouvaient partagés entre le soulagement d'être un peu à l'écart de tout cela et l'inquiétude qu'il se trame quelque chose que les deux autres taisaient. Sans doute devraient-ils aller eux-même leur tirer les vers du nez, bientôt ; quoi qu'il en soit, Nigel avait bien l'intention d'aller pêcher quelques informations chez le serrurier, quitte à le secouer un peu pour qu'il daigne cracher le morceau parce-qu'il le connaissait : le blond n'étaient pas de ceux qui s'isolaient de la sorte alors s'il le faisait, c'était bel et bien qu'il y avait un problème. Restait plus qu'à imaginer que ce ne soit pas trop grave ou ingérable.

Ayant décidé de prendre une pause dans une maison, le Mainois s'était accroupis près de son compagnon à quatre pattes, grattouillant son oreille en écoutant toujours les mots de l'aîné, avant qu'ils ne se décident à ressortir pour continuer leur avancée. Mais une fois dehors, les choses ne se passèrent pas aussi tranquillement que ce fut le cas jusqu'alors. Une belle petite horde de rôdeurs se baladait là et, avant qu'ils n'aient pu s'en rendre réellement compte, l'un d'eux avait agrippé Billy au bras qui, par surprise, avait laissé tomber son fusil. Le coup de feu fut assourdissant, bien trop dans un environnement aussi calme. L'aîné parvint à se débarrasser de son assaillant à l'aide de son canif tandis que Nigel s'occupait de quelques autres avec son piolet. Marvin, lui, restait prudemment en arrière, toisant nerveusement les alentours afin de ne pas se faire prendre à son tour. À bien y penser, l'écrivain était toujours impressionné par cet instinct qu'avait le canidé de savoir reconnaître les risques et les éviter au maximum sans toutefois simplement filer à travers les rues pour s'en éloigner. Jamais encore il n'avait laissé l'homme derrière lui, et ce n'était sans doute pas aujourd'hui que ça arriverait.

Environ cinq minutes plus tard, ils avaient enfin réussi à se débarrasser des errants mais avec la détonation, mieux valait qu'ils ne traînent pas trop dans le coin. Ils pourraient fouiller d'autres bâtiments, ailleurs, voire même rentrer, la journée avait été suffisamment lourde en émotions et ils avaient une nouvelle fois frôlé la mort de bien trop près. Mais c'était sans compter sur l'interpellation d'un inconnu. Se figeant sur place, le brun se tourna prudemment à l'instar de son acolyte tandis que Marvin avait baissé la tête et les oreilles, de légers grognements s'élevant de sa cage thoracique. Resserrant ses doigts autour de son piolet, le trentenaire s'étonne presque de ne pas voir Billy braquer l'inconnu de son fusil ; n'a-t-il pas compris que les humains sont la pire menace en ce monde ? Pire encore que ces rôdeurs qui devraient pourtant représenter leur ennemi principal ? Apparemment pas. Mais l'aîné ne parle pas pour autant, observant l'inconnu d'un œil intrigué. Et le concerné approche, les mains en l'air, voulant apparemment se montrer inoffensif. Belle tentative, mais l'écrivain a eu bien trop de mauvaises rencontres pour se laisser berner aussi facilement. Encore à quelques mètres de l'homme, il intime à Marvin d'un geste de la main de se calmer sans quitter des yeux celui qui vient de s'adresser à eux. « Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu es seul ? » Sans doute avait-il été attiré par le coup de feu mais si tel était le cas... il ne devait pas être bien conscient des risques qu'il encourrait en venant voir de plus près. Entre le fait que les hommes étaient armés et celui que des rôdeurs n'allaient pas tarder à se pointer, les risques étaient franchement élevés. Ils ne devraient pas traîner, mais s'il s'était adressé à eux, il devait avoir une bonne raison... Prendre une minute, juste pour savoir, avant de se tirer avant qu'il ne soit trop tard.
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Re: The greatest hazard of all - with Nigel

Lun 8 Jan 2018 - 6:35

Est-ce que l’histoire allait se répéter ? Allait il regretter d’avoir osé franchir le pas, renouant le contact avec le commun des mortels ? C’est ce que Jay se demandait lorsqu’il réalisa que les survivants étaient en compagnie d’un chien, qui ne tarda pas à s’approcher de lui, se montrant disons, assez menaçant. Merde. Il n’avait pas prévu ça du tout. Si les deux hommes décidaient de lancer leur chien sur lui, il n’aurait aucun moyen de se défendre. Jay n’avait pas d’arme à feu, et il n’avait aucune envie de voir ce que ça donnerait de se faire mordre. Le plus vieux des deux hommes semble plutôt vouloir lui faire confiance, gardant son arme baissée, malgré l’attitude du canin, ce qui rassure un peu Jay… pour le moment, il est toujours vivant. Le regard de Jay passe sur l’homme plus jeune qui un peu calme le chien. Ouf. Son cœur battait tellement vite, et il était tellement stressé qu’il ne voulait pas prendre le risque que l’animal le sente. Jay se force à respirer correctement, essayant malgré tout de se calmer et de ne pas avoir la voix trop tremblante en répondant à la question qu’on venait de lui poser :

Jay : Oui je suis seul ! Je vis dans l’immeuble là bas depuis quelques mois, et je…

Il voulait avant tout se montrer le plus clair et direct possible pour ne pas être vu comme un gamin faible dont on pouvait abuser facilement. Jay avait baissé doucement les bras, et s’était retourné pour pointer son immeuble du doigt, réalisant que ce n’était pas très intelligent de tout dire sur lui directement. Ce n’était pas du tout le plan qu’il s’était fait. Mais il était trop excité par le besoin de pouvoir enfin communiquer et parler de lui, et avait rapidement oublié toute logique. Il essayait de deviner quel style de personne se trouvait devant lui, espérant que son instinct n’allait pas lui jouer un sale tour… ses premières impressions étaient qu’il n’y avait pas de menace imminente, tant que l’homme gardait son chien calme, et que Jay restait calme aussi. Mais c’était difficile d’avoir une longue discussion au milieu de la route, à découvert, au milieu de tous les dangers, et surtout, à portée de tous les rôdeurs de la ville.

Jay : Je suis désolé, je n’ai pas parlé à quelqu’un depuis tellement longtemps. Je m’appelle Jay, Jay Masen. Je vivais dans la banlieue de Seattle avant l’épidémie, et vous ?

Se sentant un peu bête d’être aussi indiscret alors qu’il n’était pas trop en position de poser des questions, il réalisa qu’il fallait rattraper le coup rapidement. Non, non non. Ce n’était pas du tout ça qu’il avait répété sans sa tête. Ne pas se montrer trop curieux. Ne pas se montrer trop désespéré. Mais c’était plus fort que lui, les deux hommes avaient plutôt des bonnes têtes. Et Jay savait quand même un minimum repérer qui était dangereux, et qui était, disons, plus humain. Parce qu’il avait grandit dans un quartier difficile et que les tarés agressifs dégageaient une énergie particulière et inexplicable. Et les deux personnes devant lui avaient plutôt une énergie positive, malgré une situation et un environnement difficile.

Jay : Euh, pardon. Vous n’êtes pas obligés de répondre. C’est juste que... je vous aie vu par ma fenêtre, et je me suis dit que je devais essayer. En fait je… je voulais vous demander si… je pouvais venir avec vous ?

Allez Jay, autant tout dire d’un coup, qu’on en finisse. C’était déjà bien assez stressant comme ça, et peut-être tout autant pour les hommes qui se trouvaient en face de lui. Qu'est ce qu'ils allaient bien pouvoir se dire en voyant un inconnu débarquer dans leur vie, en espérant, en plus de ça, y rester. Se mordant la lèvre, il redoutait maintenant d’entendre les mots fatidiques qui lui feraient regretter d’avoir troqué sa couette contre l’espoir d’un peu de compagnie humaine. Inconsciemment, sa tête et son regard, digne d’un petit chien battu, semblait indiquer : pitié, pitié, me laissez pas tout seul. Mais Jay était bien trop perdu dans sa tête et tout ce qui s’y passait pour avoir un regard extérieur sur lui même. Lorsqu’on passe trop de temps seul, même les miroirs semblent ne plus avoir d’importance.
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Re: The greatest hazard of all - with Nigel

Mar 16 Jan 2018 - 11:01


Les sourcils froncés et son piolet toujours bien en main, Nigel ne quitte pas du regard l'homme en face, passablement nerveux de tomber sur un vivant qu'il ne connaît pas le moins du monde, d'autant plus sans savoir si ses intentions sont bonnes ou mauvaises ; y a-t-il seulement encore des vivants avec de vraies bonnes intentions ? Non. Il y en a quelques uns encore, des ''bons'', mais chaque être humain pense à lui d'abord et voit si une situation peut lui être profitable, et seulement après cela il est défini s'il est digne de confiance ou non. Le trentenaire garde alors son air dur, essayant de le jauger en attendant une réponse, tentant au mieux de ne pas laisser entrevoir sa nervosité. Nervosité que Billy n'a pas vraiment l'air de partager, un peu plus et il se mettrait à siffler pour faire passer le temps.

Quand enfin une réponse à sa question tomba, l'écrivain n'en fut pas plus rassuré. S'il ce type était vraiment seul, l'affirmerait-il aussi facilement en désignant précisément l'endroit où il disait vivre depuis des mois ? Sans doute pas, à moins d'être complètement idiot, ou à bout ? Nigel ne pouvait savoir laquelle des deux options était la bonne mais il pouvait comprendre la deuxième ; lui aussi avait été à bout, lui aussi avait cru devenir fou à se balader ainsi juste avec son compagnon à quatre pattes, mais contrairement à ce jeune homme en face, lui n'avait jamais approché d'humains de la sorte, bien conscient des risques qu'ils pouvaient représenter. Jetant un coup d’œil à Marvin qui semblait observer les alentours avec attention, le Mainois mit une nouvelle fois toute sa confiance en lui pour les alerter si les errants se faisaient trop proches. Et le jeune en face avait repris, expliquant sans doute pourquoi il racontait tout avant de se présenter, en venant même à dire qu'il vivait dans cette ville avant que leurs vies ne deviennent un cauchemar. Ça ne faisait pas de grande importance à dire vrai, ç'aurait comme été dire qu'il aimait les raviolis, ça ne changeait la vie à personne. Mais Nigel fut pris de court par la voix de Billy, forte mais engageante. « Moi c'est Billy, lui c'est Nigel et le chien Marvin. Fais pas attention à leurs regards mauvais gamin, ce sont d'bons gars » avait lancé le vieux de son accent québécois prononcé, ponctuant le tout d'un clin d’œil qui fit lever les yeux au ciel de l'écrivain. Pourquoi fallait-il qu'il soit aussi sympa alors qu'ils ne connaissaient rien de ce type ? Ça le dépassait complètement, mais autant ne pas envenimer la situation qui était déjà assez compliquée aux yeux du brun, relativement méfiant contrairement à son camarade.

Ce fut cependant la dernière question du dénommé Jay qui avait fait tiquer l'écrivain. Venir avec eux ? Il était sorti de sa planque pour leur demander s'il pouvait venir avec eux ?! Les sourcils froncés, Nigel ne comprenait franchement pas. Pourquoi prendre de tels risques avant de demander sans détour s'il pouvait se joindre à eux ? Il n'avait vraiment peur de rien ? Inspirant profondément, il avait alors pris la parole pour éviter que le vieux Billy n'ouvre les bras au jeune en lui disant qu'il pouvait venir. « Tu es conscient de ce que tu demandes ? On ne te connaît pas, tu ne nous connais pas... » Secouant la tête en haussant les épaules, il laissait clairement entrevoir ce qu'il supposait.

Mais de nouveaux grognements du canidé le stoppèrent net alors qu'il se remit à lancer des regards aux alentours. Des errants, beaucoup, attirés par le coup de feu. S'ils approchaient pour l'instant de manière assez éparse, une fois réunis ils formeraient une horde difficilement gérable. Après avoir échangé un regard avec son aîné, le Mainois avait reporté ses prunelles sombres sur Jay. « On va aller parler, pas dans ton immeuble, ailleurs qu'ici » avait-il lancé avant de faire signe à Walter d'assurer ses arrières et de se mettre en route, fuir la rue pour trouver un endroit plus tranquille et ainsi s'entretenir avec cet étrange type qui ne semblait pas tenir à la vie le moins du monde. Mieux valait cependant ne pas lui faire trop confiance et ne pas aller dans le bâtiment qui était apparemment sa planque ; d'autres pouvaient attendre là-bas et leur tomber sur le dos, alors un endroit neutre serait bien mieux, même s'ils devraient peut-être pour cela courir plus loin jusqu'à trouver un endroit un peu plus calme.
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Re: The greatest hazard of all - with Nigel

Jeu 25 Jan 2018 - 11:27

Cela aidait beaucoup Jay de voir l’attitude de l’homme plus vieux et sûrement plus mature adopter une attitude normale envers lui. Enfin, disons que ça lui rappelait le monde d’avant. L’époque où il ne fallait pas flipper dès qu’on croisait quelqu’un. L’époque où on pouvait se présenter le plus naturellement du monde. Inconsciemment, Jay avait été à l’encontre de toute logique, allant jusqu’à donner la position, certes peu précise, de son abris. C’était le point de non retour. Si les deux hommes voulaient se retourner contre lui, il ne pourrait rien faire, et il devrait encore une fois tout recommencer à zéro. Ils avaient des armes, lui non. Ils avaient un chien, lui avait sa tête de chien battu et ses petits yeux suppliants de ne pas l’abandonner. Billy. Nigel. Le regard de Jay passait de l’un à l’autre, essayant toujours de ne pas stresser à cause de Marvin. Maintenant que les présentations étaient faites, il fallait encore assumer d’avoir tout dit trop vite. De passer pour le petit con qui n’as rien compris aux règles du nouveau Seattle. D’ailleurs, Nigel n’avait pas l’air convaincu. C’était même un peu flatteur que quelqu’un puisse croire que Jay était capable d’être aussi bon acteur. Mais non, malheureusement, il était bien seul. Est-ce qu’il avait tellement perdu le sens de la réalité qu’il venait de se jeter dans la gueule du loup ? C’était à se demander comment il avait survécu dans un quartier pauvre et dangereux toutes ces années. Avoir un cœur et l’envie d’aller vers les autres, ce n’était pas très conseillé dans des temps pareils. Mais c’était trop tard pour lutter contre lui même. Oh Jay était bien conscient que c’était demander l’impossible, et ça aurait été un véritable miracle d’entendre un ‘Oui’ sans questions ni assurances qu’il n’était pas mal intentionné. Les rues n’étaient pas l’endroit idéal pour se poser et discuter. Fort heureusement, Jay semblait avoir leur attention, et les deux hommes semblaient ouverts à la possibilité. Pourquoi ? Parce qu’ils voulaient bien prendre le temps de savoir qui il était. Et rien que ça, c’était nouveau pour lui.

Jay : Je sais bien, désolé, je…

Depuis toujours, Jay n’avait jamais su s’exprimer correctement en face d’adultes. Déjà qu’il avait du mal avec les personnes de son âge ! Alors si on rajoutait le stress de la situation et les traumatismes de voir son monde disparaître… C’était trop lui demander d’être capable d’enchaîner 3 mots sans hésiter, ou sans dire quelque chose de travers. Les grands discours intellectuels, ça n’allait jamais venir de lui. Il ne pouvait pas cacher sa vraie personnalité, surtout quand il n’y avait plus personne pour la voir. Jay avait toujours été incapable de mentir, parce que ça se lisait immédiatement sur son visage. Mais ni Nigel ni Billy ne pouvait savoir ça alors, ça serait à lui de les convaincre. Il ne restait plus qu’à espérer qu’ils ne lui demandent pas d’avoir des talents particuliers, parce que Jay était surtout doué pour dormir et faire la fête. Dommage qu’on ne puisse pas tuer des rôdeurs avec des shots de tequila. Alors que Jay regardait vers Billy avec l’espoir qu’il pousse Nigel à accepter sa demande, le chien recommence à s’agiter, et tous les regards se dirigent vers cette action. Beaucoup d’infectés semblaient s’avancer vers leur position, et tout le monde eut clairement le même instinct: il ne fallait pas rester là. C’était le moment de se rendre utile et de prouver qu’il ne mentait pas. Et Jay savait qu’il serait bien plus calme une fois de retour dans son petit chez lui. Et puis, le petit gosse en lui avait envie de montrer l’endroit qu’il avait trouvé et façonné pour y avoir une vie décente.

Jay : Ok. Par là, venez.

Sans hésiter, Jay cours doucement vers l’immeuble dont il venait de partir, se retournant de temps en temps pour être sûr que tout le monde suivait. Il s’inquiétait surtout pour Billy et ne voulait pas qu’il se retrouve à la traine. Il ouvre la grande porte et joue les portiers par réflexe, attendant que tout le monde soit sécurisé à l’intérieur. Une excitation inattendue se pointe lorsqu’il se dit qu’il va pouvoir montrer l’immense appartement, se demande d’où viennent Nigel et Billy. Parce que bon, si ça se trouve, ils squattent dans un taudis ou un lieu bien moins confortable que ce qu’il est sur le point de leur montrer. Jay monte les marches doucement, hésitant tout le long à dire quelque chose, mais parviens à se taire, malgré le silence pesant. Une fois devant ‘chez lui’, Jay entre en premier histoire de bien montrer qu’il ne s’agit pas d’un piège, et laisse ce petit monde découvrir le lieu.

Jay : Voilà. C’est mon petit chez moi. Y’a la cuisine par là, la salle de bain par là, une chambre par là, une autre par là…

Jay était tout content, un peu trop. Il en oubliait vite la situation dans laquelle il était. Le naturel revient toujours au galop. Mais en se retournant sur les hommes et leur allure d’aventuriers de l’apocalypse, il se rappelle qu’ils ne sont pas là pour faire une visite guidée. Alors, il s’arrête, se sentant un peu bête.

Jay : … et vous en avez sûrement rien à foutre.

Petit sourire involontaire. Ah lala. Il n’est vraiment pas fait pour être tout seul trop longtemps. Il devrait sûrement les laisser lui poser des questions. Mais l’atmosphère reste tendue, surtout à cause de Nigel qui n’arrête pas de le regarder avec un air d’enquêteur qui analyse tout. C’est pas l’idéal pour quelqu’un comme Jay qui n’est pas du tout sûr de lui. Jay décide d’aller attraper une bouteille de vin qui traîne sur le comptoir de la grande cuisine Américaine. Il relance un regard sur les deux hommes, ne sachant pas trop si c’est leur style de boire, mais bon. Paraît que c’est un truc d’adultes de proposer à boire à ses invités. Jay lève la bouteille de vin en signe d’invitation :

Jay : Si ça vous dit…

Gardant la bouteille en main, il décide d’aller s’asseoir sur le canapé histoire de calmer son corps et ses nerfs. Il pose la bouteille sur une petite table basse devant lui, et croise ses bras, luttant pour se taire.

Jay : Alors hm… qu’est ce que vous voulez savoir ?

C’était mieux de leur parler au pluriel, car il y avait clairement une dynamique différente de chaque côté. Nigel semblait suspicieux et plus vocal, il allait donc le laisser mener la danse et prier pour qu’il lui donne une chance. Non, il ne voulait plus jamais se retrouver seul.
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Re: The greatest hazard of all - with Nigel

Mar 13 Fév 2018 - 11:14


Les trois hommes et le chien s'étaient mis en route dans le but de fuir les errants qui n'allaient pas tarder à venir jusqu'à eux, sans doute bien trop nombreux, attirés par le coup de feu survenu quelques instant plus tôt. Tout comme Jay qui était sans doute venu en l'entendant mais, contrairement à lui, les rôdeurs étaient incapable de savoir si c'était une bonne ou une mauvaise chose, incapables de peser encore le pour et le contre et dénué de toute volonté qu'elle soit de vie ou de mort. Le jeune homme aurait dû être plus prudent, activer son instinct de survie et simplement rester planqué, mais le Mainois doutait franchement qu'il soit doté de ce-dit instinct ; il fallait être fou pour aller se jeter dans la gueule du loup de la sorte, se montrer à des inconnus armés comme si de rien n'était, parler de sa planque... Il fallait être fou ou totalement inconscient. Cependant, lorsqu'il indiqua un chemin, les deux aînés suivirent la direction, Marvin toujours sur leurs talons. Si Nigel tâchait au mieux d'enregistrer le coin dans son esprit, de faire attention aux détails qui pourraient porter atteinte à leur sécurité, il était évident que dans la précipitation il ne pouvait pas s'attarder sur tout.

Entrant dans un bâtiment, le trentenaire crispa ses doigts autour du manche de son piolet, prêt à réagir au moindre errant ou indésirable qui viendrait les surprendre mais il n'en fut rien. Et le jeune homme semblait connaître l'endroit comme sa poche. Il ne les avait tout de même pas emmenés directement dans sa planque alors que l'écrivain avait suggéré le contraire ? Apparemment si, rien qu'à voir son sourire fier et son explication de son ''petit chez soi''. Nigel avait inspiré profondément, se retenant de lui dire qu'il n'était qu'un inconscient qui ne tenait pas à la vie. Il était tendu, trop, et cela se voyait. Contrairement à Billy qui s'était avancé sans gêne dans le lieu. « C'est qu't'as une belle planque p'tit gars ! Faut le vouloir pour chercher ici ! » avait lancé le plus âgé en laissant voguer son regard sur ce qui constituait l'appartement tandis que le Mainois restait silencieux et bien moins enthousiaste. Il ne semblait pas y avoir quelqu'un d'autre ici, c'était un fait, mais il ne pouvait s'empêcher d'imaginer le pire, se disant simplement que peut-être les compagnons du jeune homme étaient de sortie, ou qu'ils attendaient le meilleur moment pour leur tomber dessus... Lorsque le concerné en vint à la conclusion que les deux n'en n'avaient sans doute rien à faire de la visite rapide de sa planque, Nigel n'avait toujours pas répondu. Ça lui était franchement égal en effet, ils n'allaient de toute façon pas s'éterniser ni s'établir ici alors ç'aurait bien pu être la plus belle maison du monde que ça n'aurait rien changé du tout.

L'observant toujours alors qu'il allait récupérer une bouteille dans la cuisine, l'écrivain avait répondu un simple « non merci » relativement neutre quant à sa proposition pour le vin. Pas qu'il avait quelque chose contre l'alcool, pas du tout, simplement qu'il n'avait pas envie d'avoir quoi que ce soit à devoir à cet inconnu. Ce ne fut une nouvelle fois pas le cas de Billy qui allait s'installer dans un fauteuil en face du canapé, prenant la bouteille entre ses doigts pour la dévisser rapidement et en prendre une gorgée, se mettant alors à hocher la tête en signe d'approbation alors que le plus jeune leur demandait ce qu'ils voulaient savoir. Croisant le regard du vieux, Nigel avait recalé son regard sombre vers le jeune homme, tirant une chaise derrière lui pour s'y installer et ainsi rester bien face à lui plutôt qu'à côté sur le canapé. « J'ai beaucoup de mal à comprendre comment tu peux être aussi insouciant... avec tout ce qui peut arriver de nos jours, ça me dépasse complètement » avait-il commencé sans la moindre agressivité mais toujours avec cette pointe de méfiance dans le regard. Après quelques secondes de flottement, il avait à nouveau inspiré. « C'est quoi ton parcours ? » avait-il simplement demandé. Une question relativement vague mais qui permettrait d'en savoir le maximum sur son vis-à-vis, si du moins il acceptait d'en dire tant. Sa principale interrogation était de savoir comment il avait fait pour être encore en vie s'il se précipitait ainsi vers le premier vivant qu'il croisait mais cette question là il la garderait pour plus tard. Doucement et après avoir fureté dans la pièce, Marvin était venu s'allonger à côté de la chaise de son maître, tête posée sur ses pattes.
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Re: The greatest hazard of all - with Nigel

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