Juliet retint instinctivement se respiration lorsque qu’il s’approcha. Des bras jaillirent autour d’elle et virent délicatement l’entourer. La chaleur du corps étranger la cernant de toutes parts, elle relâcha sa respiration. Elle vint à son tour, apposer avec douceur ses bras autour de lui. Ses larmes se perdant dans le tissus des vêtements, elle sentit une main se poser sur sa tête et caresser ses cheveux.

Sa méfiance s’évanouit au creux de l’étreinte. Le tissu rêche contre son visage. Sa respiration tremblante. Ses dernières larmes silencieuses. Et ce brin de bonheur qui poussait indubitablement en elle. Elle apprécia la main de Lisandro et ses douces caresses sur ses cheveux d’or. Bercée par la chaleur réconfortante qui se dégageait de lui, Juliet voulait demeurer dans cette étreinte longtemps. Cristalliser le moment pour le déguster plus tard. Le dernier rempart les séparant venait d’être détruit. Elle écouta les paroles. Des mots sans prétention, sans jolie forme alambiquée, seulement parés de sincérité.

C’est pas si grave. Dit-elle, sa voix étrangement rauque

Elle ne lui en tiendrait pas rigueur. Elle s’en sentait incapable. Il s’était finalement ouvert et elle ne pouvait simplement pas imaginer continuer de lui lancer des regards froids et méprisants. L’idée de revenir à leurs relations calmes lui plaisait énormément. Elle pourrait de nouveau le taquiner et il ferait de même. Elle aimait la manière qu’il avait de trouver le juste équilibre. Il savait la considérer comme une adulte tout en réussissant à l’embêter la dose nécessaire. Et parfois, comme elle le découvrait à l’instant, il était capable de faire preuve de tendresse. Pourtant, c’était le genre de douceur qu’elle repoussait. Cette tendresse qui la terrifiait car capable de faire fondre sa rancœur comme neige au soleil. Doucement, elle releva sa tête égarée parmi les plis de la veste.

J’ai encore pleins de choses à apprendre. Et il y a pas de bouquins qui m’aideront ici. Elle blottit de nouveau son visage là où il ne pourrait le voir. En plus je suis certaine que les livres de médecine manquent d’humour.

Elle hésita un instant avant de se confier. Le dernier pas qu’elle devait franchir à son tour. La dernière impulsion de courage donnée par l’espoir.  

Moi aussi je suis désolée. Elle laissa un silence planner Et profites bien de ces mots, je les accorde pas à tout le monde.

Un sourire malin avait de nouveau étiré ses lèvres. Ses joues étaient encore quelque peu humides mais une véritable joie creusait ses traits. Elle se détacha de lui, soudain complètement vide. Les aveux et les larmes répétitives l’ayant exténuée, elle prit congé en lui assurant qu’elle préparerait ses affaires pour le lendemain.