Son regard resta encore appuyé un temps sur le militaire pour l’inviter à ne pas faire n’importe quoi. Fumer à côté de Beatriz, c’était la pire idée du monde. Il devrait au passage en profiter pour réduire sa consommation, et ne jamais reprendre, ça serait bien pour l’un comme pour l’autre. La petite n’en souffrirait pas, d’ailleurs, et ça, ça semblait important pour la rouquine qui porta sur son regard sur son amie. Cette dernière avait une question à lui poser, au sujet de l’accouchement en lui-même, et elle n’avait rien de rassurant à lui offrir :

« Oh oui, ça risque d’être… Douloureux en effet. » Articula-t-elle d’un air désolé, en fronçant les sourcils. Elle pinça les lèvres ensuite : « Mais on pourra tester des techniques de gestions de la douleur ! » S’enthousiasma-t-elle ! Il y avait sûrement un moyen d’aider ! « Il parait que danser aide à dilater le col et… »

Sacha se stoppa l’instant d’après en se rendant compte. Beatriz ne serait peut-être pas convaincue par la manœuvre. Pourtant, elle avait lu des études à ce sujet, comme quoi ça aidait à mieux supporter la douleur, et que ça permettait d’accélérer l’accouchement. Devant l’air ahuri des parents, elle se rattrapa très vite : au pire elle tenterait ça si un jour elle tombait enceinte – ce qui, sans amant, n’arriverait pas tout de suite.

« Bon, tu ne vas peut-être pas avoir envie de danser sur le moment, j’ai juste lu ça quelque part, à l’époque… » Fit-elle rigolant à moitié, comme si elle disait que ça n’était qu’une boutade, au mieux. « On fera des exercices de respirations, et tout ça… » « et tout ça », c’était vraiment la phrase de ceux qui n’avait pas encore bossé le sujet. Elle allait avoir des cours de rattrapage avant l’accouchement, ça lui laissait à peine deux mois pour être vraiment incollable : « Je ne vais pas te mentir… » Fit-elle : « Enfin, pas que je sache spécifiquement ce que ça fait… » A l’évidence, puisqu’elle n’avait pas d’enfants : « Ça fera très mal oui. Ça sera même probablement atroce et tu voudras plus jamais qu’il te touche… » Fit-elle en désignant Donovan de l’index.

Un peu comme pour les tatouages, il valait mieux dire immédiatement que ça serait horrible. Au pire elle s’attendrait à une boucherie et ça ne serait pas si terrible. L’imagination pouvait être fertile dans ce genre de cas :

« Mais je suis sûre que tu le supporteras. » Rassura-t-elle comme elle le put. « Et puis, Donnie viendra te soutenir j’en suis sûre ! »