Connerie d'hiver ! Bordel à queue qu'est-ce qu'elle détestait l'hiver et surtout le verglas. Morgan avait un genou douloureux depuis désormais deux ans et c'était pire que tout dès qu'il faisait humide ou froid. Mais elle détestait l'hiver. A chaque fois il lui était arrivé un truc vraiment agaçant. La première année elle avait du se remettre d'un passage à tabac, l'hiver suivant elle avait choppé la grippe; alors à voir ce que lui réservait ce troisième hiver dehors. Enfin dehors... C'était une façon de parler, elle n'était pas complètement dehors mais dans ces périodes là, sa vie d'avant, son petit confort lui manquait fortement.
Mais il fallait faire avec, et faire avec signifiait que même si elle portait un pull bien trop large pour elle, qui descendait jusque mi-cuisse et une veste en cuir par dessus elle n'avait pas chaud. Elle avait trouvé une écharpe et un bonnet, et ses Doc était encore quelque peu résistantes. Vive Martens !

Cette nuit la rousse avait été de garde, elle avait veillé la seconde partie de nuit après Aodhan a qui elle n'avait adressé qu'un regard emplit de mépris. La nuit avait été calme, tous dormaient, et dehors il n'y avait rien eu de particulier. C'était même trop calme au goût de l'ancienne barmaid. D'un côté elle n'allait pas s'en plaindre mais d'un autre, elle se disait toujours que ce devait être le calme avant la tempête. Puis après sa nuit de garde, n'ayant pas sommeil et se disant qu'elle tomberait de fatigue ce soir, elle avait décidé de sortir affronter la neige. Une vraie pétasse celle là. La neige qui planque des plaques de verglas sur lesquelles elle craint de se casser la figure à chaque nouveau pas. Morgan cache bien son jeu, mais dès qu'elle le peu elle ralentit le pas et elle a plus à ressembler à ces foutus Adams qu'à une humaine en pleine vie. Un hiver elle se fera trouer le crâne...
Ayant fait un bon tour du pâté de maisons et du quartier, elle avait décidé de revenir à la maison qu'ils squattaient. Elle avait faim et tomber dans les vapes n'était pas permis. En cours de route elle était entrée dans une baraque pour la piller et y trouva un seau vide, la rouquine le pris et y mis de la neige afin de la ramener au domicile, ça ferait de l'eau pour boire, pour se laver et autre.

Passant la porte d'entrée et laissant le froid entrer elle croisa Chris. Chris c'était étrange de le voir, elle n'avait pas travaillé avec lui, du moins pas fait de rondes en sa compagnie ni de sorties. Elle ne le connaissait pas, ne lui avait quasiment jamais adressé la parole. Morgan s'était juste contentée de l'observer sans rien dire, de l'observer pour chercher ses faiblesses. C'était son petit jeu. Elle observait pour connaître les failles et mieux s'y immiscer comme un poison qui monte lentement vers le coeur et le cerveau avant de les étouffer jusqu'à les en faire crever. Morgan était mal perçut par la majorité de leur "formidable" groupe, alors elle ne serait pas étonnée que ce dernier fasse de même. Lorsqu'il parla elle posa son regard sans émotion et froid sur lui, puis elle arqua un sourcil. Rentrer au chaud, super belle observation, c'était exactement ce qu'elle faisait. Posant le sceau métallique dans l'entrée afin d'ôter son bonnet et son écharpe qu'elle posa sur le porte manteau elle ne répondit pas à Chris. Puis reprenant le sceau elle avança et à sa hauteur tourna son regard impartial dans sa direction.

"Y'a rien dehors. J'vais manger mais on va aller faire un tour."

Morgan restait toujours aussi froide que le marbre dans ses mots, son intonation, il n'avait juste pas intérêt à refuser sinon elle se risquerait à le menacer et tant pis pour les remontrances de Zack. Le blond avait désormais l'habitude se son comportement impulsif, alors il pouvait bien arrondir les angles avec elle, même s'il le faisait déjà plus que de raison, Morgan tenait à montrait qu'elle avait une valeur bien plus élevée que la leur. Montrer au reste du groupe qu'ici c'est elle la Reine.
Dépassant Chris pour poser le sceau dans l'évier de la cuisine, elle chercha un paquet de biscuit à grignoter, mais tomba essentiellement sur des boîtes de conserves. Elle en saisit une et l'ouvrit, des haricots verts, c'était pas dégueu mais il y avait mieux. Puis elle vit la note avec l'écriture de Neil, ah il y avait le recensement de ce que contenait le placard. Tant pis. Rafael allait râler, Morgan ne dirait rien et se contenterait de regarder Neil se faire souffler dans les bronches. Piquant sa fourchette dans la boite pour soulever l'opercule, elle se retourna et soupira d'un air las.