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We all deserve a second chance

Jeu 8 Fév 2018 - 4:41

We all deserve a second chance
⟶ ISSAQUAH RANCH : 7 FÉVRIER 2018 ⟵


Avant d’arriver au Issaquah Ranch, j’avais passé deux mois de survie en solitaire, à l’extérieur. Deux mois à parcourir des routes désertes, avec comme seule compagnie : ma propre personne et nombreux rôdeurs qui tentaient de se faire les dents sur ma chair – lorsque ce n’était pas carrément les vivants qui se montraient menaçant à mon égard. Deux mois pour les moins éprouvants, qui laissaient immanquablement des marques psychologiques, que l’on en ait conscience ou non… Bien que le danger ait été omniprésent dans ce mode de survie farouche, s’accompagnant d’un état d’alerte constant qui n’était pas près de me manquer, les deux mois passés à l’extérieur m’avaient également suffit à y prendre mes marques. Y développant des habitudes de vie qui s’avéraient plus difficile à perdre que je ne l’aurais cru. La sédentarité, je n’y étais plus accoutumé et elle me paraissait désormais bien étrange. L’action me manquait.

C’est pourquoi, lorsqu’on m’avait proposé de prendre un premier tour de garde dans les alentours du ranch, j’avais accepté avec enthousiasme. Me disant que ce serait peut-être le moment que j’attendais pour renouer avec cette dose d’adrénaline que procurait l’extérieur. C’était aussi la preuve que l’on commençait enfin à m’accorder un brin de confiance – à moins que l’on chercha plutôt à tester cette dernière. On ne m’avait pas encore précisé avec qui je serais jumelé pour ce tour de garde, seulement que mon binôme ne manquerait pas de surveiller étroitement chacun de mes faits et gestes… Comme quoi la méfiance ne s’était pas encore totalement estompée, après tout.

Deux jours plus tôt, on m’avait libéré l’une des chambres du deuxième étage. J’avais alors pu déménager le peu d’effets personnels que je possédais, du Baraquement des employés à mes nouveaux appartements dans le ranch. C’était dans cette chambre simple que je m’étais alors réveillé ce matin là, m’accordant quelques minutes pour laisser à mon regard endormi, le temps de s’accoutumer à la pâle lumière de l’aurore qui baignait déjà la pièce. Puis, lorsque je quittai la chaleur de mon lit pour étirer mes membres engourdit par leur carence en sommeil, j’eu un brin de nostalgie en me remémorant qu’avant l’apocalypse, j’avais toujours eut un sommeil de plomb… J’avais cependant perdu cette habileté depuis fort longtemps déjà.

Enfilant des vêtements chauds et mon sac à dos contenant mon marteau arrache clou, j’avais quitté la chambre à pas feutrés. Calculant mes mouvement pour ne pas réveiller ceux qui bénéficiaient encore de quelques heures de repos. J’avais ensuite fait un détour vers la cuisine, afin d'y attraper l’un des muffins à l’avoine qu’avait cuisiner Shawna la veille. Rejoignant ensuite, celui ou celle avec qui l'on m'avait jumelé pour ce tour de garde… Constatant qu’il s’agissait d’Elena Hortos, j’eu toutefois un mouvement d’hésitation.

En février, Issaquah Ranch avait traversé des moments plus difficiles. Une épidémie de bronchite sévère avait fait rage, ébranlant le groupe et laissant planer sur le ranch, une atmosphère lourde et tendue. C’était à ce moment fatidique que j’avais fait la rencontre d’Elena, alors que cette dernière était à fleure de peau avec tout ce qui venait de se passer. Elle avait alors très mal prise ma tentative humoristique pour alléger un peu l’atmosphère, s’énervant rapidement contre moi. Pour ainsi dire, la relation avait bien mal débutée entre nous deux et de mon point de vu, ce n’était certainement pas à moi de faire les premier pas pour arranger les choses ! Après tout, je n'avais rien fait de mal. C’était simplement elle qui prenait mal mon humour.

Fixant mon regard sur la jeune femme qui m’attendait sur le perron, je l’avais saluée sur le ton de l’ironie. Un sourire sarcastique étirant les coins de mes lèvres. « Eh bien, je ne pouvais pas tomber sur un meilleur partenaire de garde ! Ça risque d’être une vraie partie de plaisir, dis-dont. Pas du tout tendue ni hostile… » Puis, plus sérieusement, avec une pointe de culpabilité non avoué, alors que je déviais le regard : « Promis, je n’essayerai pas de te faire rire cette fois-ci. J’ai appris de mon erreur. »
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Re: We all deserve a second chance

Mar 13 Fév 2018 - 18:34

Les phalanges blanchies à force de se crisper contre la porcelaine de sa tasse, Elena regardait sans voir par delà les fenêtres du salon. Ce même lieu qui avait été témoin d'un simulacre du jugement dont l'issue avait été maquillée dans le plus grand des secrets. Jamais culpabilité n'avait été si grande, si proche d'annihiler complètement toute trace de conscience chez la grecque. Si elle partageait le poids de ce fardeau avec Ashley et Axel, si dans l'horreur une complicité plus forte était née, jamais Elena ne s'était sentie si seule. Les ronflements du malinois couché près de l'âtre se mêlait aux crépitements du feu, et toujours assise dans le fauteuil qu'avait l'habitude d'occuper Walter avant sa mort, la brune acheva d'ingurgiter son café froid.

Talonnée de près par Khan et après s'être couverte pour affronter l'hiver, elle s'achemina jusqu'à la terrasse extérieure pour attendre Frederik, le dernier arrivé au sein du groupe. Accaparée par ses nouvelles fonctions et l'urgence qu'avait suscité l'épidémie de bronchite, la grecque n'avait finalement eu que peu de temps à accorder aux nouvelles têtes. Le climat de suspicion qui avait suivi les meurtres de London et Victoria avaient quelque peu desservi l'époux Campbell vers lequel les doutes s'étaient tournés, notamment ceux de Caroline qui s'était même laissée submerger par ses émotions. Le fait que la grecque ait pris parti pour Caleb semblait avoir encouragé une entente, à défaut d'être amicale, tout à fait cordiale entre la jeune femme et les époux. Ce n'était malheureusement pas le cas du danois dont elle patientait l'arrivée pour le prochain tour de garde.

Lorsqu'il apparut sur le pas de la porte, la brune l'accueillit sans un sourire, le visage impassible et les bras croisés sous sa poitrine. Sa première remarque ne l'encouragea pas plus à adopter une attitude avenante à l'égard du jeune homme. Et bien qu'en d'autres circonstances elle aurait pu apprécier l'audace de son cadet, elle n'était présentement pas apte à se montrer réceptive à son ton culotté. L'humour semblait l'avoir définitivement quitté en même temps que Nolan avait franchi le seuil de cette même porte pour ne plus le repasser depuis. Finalement, contre toute attente, Fred sembla confesser à demi-mots ce qui pouvait s'apparenter à un aveu de culpabilité, bien caché sous une bonne couche d'orgueil que la grecque n'aurait su lui reprocher sans en rougir. Question fierté mal placée, elle en connaissait un rayon après tout. Aussi, sans que cela ne change totalement l'opinion qu'elle s'était faite de lui, elle notait et appréciait silencieusement l'effort, se promettant à son tour de paraître moins désagréable.

« C'est enregistré. Voyons donc si tu parviens à employer ton énergie à la tenue de cette bonne résolution. » répondit-elle en s'efforçant d'employer un ton moins froid qu'à l'accoutumée.

De l'énergie, ce garçon en avait à revendre, elle l'avait bien remarqué aussi. C'était sans doute un bon point et bien exploité, il saurait se montrer utile dans la gestion du camp, à n'en pas douter. D'un bref mouvement de la tête, Elena l'invita à la suivre, alors que le malinois les dépassait déjà tous les deux avec allure.

« Tu connais le fonctionnement des tours de garde : on procède toujours en binôme au cas où, et seulement avec des armes blanches. » expliqua solennellement la jeune femme sans perturber sa démarche vive. « On garde les armes à feu pour les sorties, et on s'en sert uniquement en dernier recours. » Elle appuya le dernier point en accrochant ses iris sombres sur le regard perçant de Fred.

« Il est rare qu'on rencontre un problème. La plupart du temps, on intercepte seulement des rôdeurs égarés. » précisa-t-elle en hélant d'un large geste du bras Isha et James postés plus loin, pour leur signaler qu'elle prenait la relève.
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Re: We all deserve a second chance

Dim 18 Fév 2018 - 20:04

À l’extérieur, le temps était frais et avoisinait le -5°C. Le soleil avait débuté son ascensions depuis déjà quelques minutes, laissant de timides rayons émerger à la cime des arbres. Éclairant la fine couche de givre qui, pendant la nuit, s’était déposée sur la végétation et au sol. Offrant un paysage immobilisé dans une couche d’ivoire scintillante. À l’opposé de cet horizon éclairci, un ciel violacé et nuageux s’étendait à l’ouest – ciel qui prévoyait possiblement quelques précipitations de neige au courant de la journée. Nous rappelant que l’hiver ne touchait pas encore tout à fait, à sa fin. C’était toutefois des températures nettement plus clémentes que j’avais eut l’habitude de connaître au Danemark. D’ailleurs, il m’arrivait parfois de concevoir que j’avais eut un brin de chance de m’être trouvé à Seattle lorsque tout ça avait commencé. Les pays scandinaves n’auraient certainement pas apportés leurs lots de simplicité en ce qui concernait les températures. Il aurait assurément fallu descendre vers le sud pour espérer mieux survivre aux hivers torrides de la région. J’espérais, donc, que c’était ce qu’avaient fait les membres de ma famille, restés au Danemark.

Elena m’attendait sur la terrasse du ranch, un visage impassible et les bras croisés sur sa poitrine. Une froideur qui semblait lui être coutumier et qui me décrocha une réplique ironique sur ce tour de garde qui promettait d’être une vrai partie de plaisir. Puis, face à ma promesse de ne pas tenter de lui soutirer un sourire – culpabilité non avouée de notre première rencontre, qui, ne s’était pas terminé en très bon terme – elle m’avait alors mis au défi de tenir cette résolution. Son scepticisme évident face à ma capacité d’y parvenir me décrocha un sourire narquois, mais je parvins néanmoins à me retenir de répliquer, me rabattant plutôt sur le troisième membre de notre petit groupe. À l’inverse de la grecque, le malinois qui l’accompagnait m’accueilli, quant-à-lui, avec un entrain non dissimulé. Se précipitant à ma rencontre en branlant énergiquement de la queue et quémandant quelques gratouilles. Je m’accroupis, donc, pour le flatter affectueusement avant d’emboiter le pas d'Elena et laisser Khan nous dépasser a vive allure.

Entrainé pas la démarche vive de la jeune femme qui menait la procession, je l’écoutai m’énumérer les grandes lignes du déroulement de ces tours de garde. S’effectuant toujours en binôme, afin d’assurer une meilleure sécurité en cas d’ennuis, les survivants d’Issaquah Ranch favorisaient grandement l’utilisation des armes blanches. Les armes à feu, quant-à-elles, n’étaient réservés que pour les sorties à l’extérieur des frontières du ranch et uniquement en dernier recourt. Elena ne manqua pas de ponctuer cette dernière réplique d’un regard explicite dans ma direction. Me mettant clairement en garde de ne pas tenter d'ignorer cette règle. Soutenant les iris sombres et perçant de la grecque, j’haussai les épaules dans un air détaché ; « Bah, de toute façon, je n’ai jamais été un grand fervent des armes à feu. ». Ça réglait le problème, je ne risquais pas de contourner cet ordre.

Elena poursuivit ses explications en précisant que, la plus part du temps, lors de ces tours de garde, on n’interceptait que des rôdeurs égarés. Lorsque que l’on avait ensuite rejoint le binôme dont l’on prenait la relève – un dénommé Isha et un James, qui semblèrent plus qu’heureux de retourner à la chaleur du ranch, pour y rattraper le peu de sommeil qu’ils avaient eut cette nuit là – j’interrogeai la grecques sur une question qui me brulait les lèvres depuis un bon moment déjà : « Au fait, qu’est-ce qui empêche les rôdeurs de s’aventurer par ici en grand nombre ? Pour avoir vu des hordes décimer complètement des camps de réfugier, c’est une question que je ne peux pas m’empêcher de poster… ». Un pli soucieux s’était formé entre mes sourcils et une ombre traversa mon regard alors que je regardais, sans voir, vers l’horizon.
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Re: We all deserve a second chance

Dim 18 Fév 2018 - 21:06

« La forêt qui nous entoure doit les décourager. » supposa la brune en songeant forcément à la masse de cadavres qui avait afflué avec une rapidité effrayante sur son camp précédant. Tacoma avait été un havre de paix qui leur avait offert une certaine facilité mobile, cependant, ce n'était pas les pauvres grillages qui auraient retenu une horde affamée, et si l'emplacement leur avait permis de se ravitailler plus aisément qu'à Maple Grove, il n'en restait pas moins dangereusement exposé. L'amertume tapissant l'intérieur de ses joues, la jeune femme gardait un souvenir précis gravé en mémoire de cette nuit cauchemardesque. « En tout cas, on n'en trouve jamais plus de deux ou trois en même temps. » fit-t-elle pour terminer son explication. Est-ce que cela signifiait qu'ils étaient à l'abri d'une horde ? Elena était trop prudente pour y croire, aussi, elle préféra nuancer ses propos. 

« Mais tu as raison de te poser la question. Rien n'est éternel, surtout de nos jours. »

La jeune femme ralentit l'allure pour saluer les deux hommes qu'ils venaient relever de leur garde, avant d'échanger brièvement quelques banalités et de les laisser rejoindre le ranch. Rien à signaler ce matin, donc. Elena reprit son chemin, ses pieds s'enfonçant à chaque pas dans un craquement sur la surface de la neige. Elle esquissa l'ombre d'un sourire devant l'enthousiasme du malinois qui crapahutait vigoureusement sur le manteau blanc scintillant. « On disait quoi ? » La jeune femme fronça les sourcils vers le danois avec de sembler être frappée par une révélation. « Ah, les hordes, oui. » Elle ralentit enfin la cadence, s'arrêtant devant l'une des barrières en bois encerclant le ranch.

« Par précaution, on a mis en place ces barricades et des tranchées. Au cas où. Et puis les éclaireurs se chargent aussi de sillonner les environs justement pour appréhender les trajectoires de ces hordes. » Elena désigna les barrières vers lesquelles ils s'étaient arrêtés.

Les barricades en question avaient été bâties avec des matériaux de récupération pour la plupart, et renforcées avec de longs pieux. Leur entretien et leur solidification faisaient partie des tâches relatives à la gestion du camp. La sécurité du ranch exigeait beaucoup de travail et de temps pour peu de ressources mais pour l'heure, les mesures engagées semblaient efficaces, du moins assez pour les quelques rôdeurs égarés. La grecque soupira finalement en guettant à travers l'ouverture destinée à la surveillance. Elle était loin d'être la partenaire idéale pour Frederik. Encore moins depuis les petites tensions qui avaient brouillé leur rencontre.

La brune n'était pas spécialement rancunière, mais dans le cas présent, après avoir encaissé autant de coups sans répit pour souffler, elle avait le sentiment d'être à bout. Elle avait fini par digérer le départ de Connor et de Roza, avait fait le deuil de Jasper, s'était familiarisée avec ses nouvelles fonctions et ses coéquipiers. Les morts successives de Thomas, London et Victoria lui avaient laissé un sentiment d'impuissance qu'elle avait aussi fini par surmonter. L'exécution secrète de Walter lui restait cependant insurmontable, et la disparition de Nolan avait porté le coup de grâce. Cet imbécile était parti... Et avec lui ce filet si fragile qui la rattachait encore à cette dimension.

Les lèvres closes, Elena surveillait avec une attention presque mécanique les alentours. Quelques minutes passèrent, sans qu'un bruit sinon celui de la respiration saccadée de Khan ne vienne perturber leur tête-à-tête muet. Et puis un sursaut d'intérêt ou du curiosité, impossible à dire, la jeune femme s'adressa à son cadet.

« Comment ça se fait que tu sois venu aux Etats-Unis ? »

Pour avoir participé à « l'entretien » de Fred à son arrivée au ranch avec les autres dirigeants, Elena connaissait les origines du jeune homme. En revanche, elle ignorait ce qui avait pu le pousser à franchir l'océan. En tant qu'étrangère aussi, elle se sentait particulièrement concernée.
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Re: We all deserve a second chance

Sam 3 Mar 2018 - 18:33

Après avoir survécu aussi longtemps à l’extérieur et avoir vu, de mes propres yeux, les ravages que pouvait laisser une horde de rôdeurs dans leur sillage, la question sur la sécurité du ranch était tout à fait légitime… Malheureusement pour moi, la réponse à cette question fut loin de me rassurer. Selon les dires d’Elena, notre sécurité à tous reposait sur « la forêt qui nous entoure » et qui, supposément, décourageait les rôdeurs de s’aventurer jusqu’à nous. J’avais longuement dévisagé la jeune femme dans un scepticisme évident, espérant entendre qu’elle ne croyait pas sérieusement à ces absurdités. Ce qu’elle fit, tout en confirmant mes craintes, par une réplique sur le fait que plus rien n’était éternel de nos jours... Et dire que je commençais tout juste à dormir sur mes deux oreilles !

Chacun de nos pas craquaient sur le tapis de neige qui recouvrait le sol, résonnant dans le silence paisible de l’aube. Devant nous, le malinois ouvrait la marche de son pas gambadant, alors que je me résonnais quelque peu. À bien y penser, le ranch m’offrait déjà une bien meilleure sécurité que j’aurais jamais pu en rêver à l’extérieur. Les risques étaient peut-être encore présents – et continueraient de l’être, quoi que nous fassions – mais au moins, je pouvais maintenant dormir sans craindre qu’un rôdeur me tombe dessus par surprise et me dévore vivant au beau milieu de mon sommeil. J’avais une chambre, avec des murs et une porte. Même si une horde passait et envahissait le campement, j’aurais amplement le temps de me réveiller et de m’ajuster à la situation ; décidant de fuir ou de secourir. Puis, il y avait encore cette barrière en bois et ces tranchés qui encerclaient le ranch. En plus des barricades qui avaient été bâties avec des matériaux de récupération pour la plupart, renforcées par de longs pieux de bois et quelques tubes en métal qui avaient été solidement scellées au sol. Leur entretien réguliers et leur solidification faisaient apparemment partie des tâches relatives à la gestion du camp, alors que les éclaireurs se chargeaient de sillonner les environs pour appréhender la trajectoire des hordes. Notre sécurité n’était donc peut-être pas aussi négligée que je l’avais cru, finalement.

On ralenti le pas pour finalement s’arrêter près de la barrière en bois et du poste de surveillance qui y avait été aménagé. Plongeant dans un silence mutuel lors duquel, chacun de nous étions perdu dans nos pensées… Elena n’était pas tout à fait la partenaire dynamique et enjouée que j’aurais souhaité avoir pour cette première expérience de garde et elle l’était probablement encore moins depuis que des tensions s’étaient installées entre nous deux. Elle se contentait de surveiller, avec une attention muette, les alentours. Alors que de mon côté, l’orgueil m’empêchait d’être celui qui romprait le silence. Dans des gestes un peu plus rageurs que nécessaires, trahissant mon impatience, j’avais amassé une branche d’arbre qui gisait au sol afin de la lancer de toute mes force à Khan qui alla la chercher d’une attitude joueuse. Quelques minutes passèrent ainsi, sans qu'aucun bruit ne vienne perturber notre tête-à-tête muet, sinon celui de la respiration saccadée du malinois qui ne se lassait de faire ses allés-retours pour me rapporter le bâton.

Ce fut Elena qui, au bout de quelques minutes, brisa enfin le silence par une question portant sur les raisons qui m’avaient poussées à vernir m’installer aux Etats-Unis. Pour avoir fait partie du trio dirigeant qui m’avait accueillie au ranch, lors de mon arrivée, elle connaissait bien mes origines danoises. Dans un haussement d’épaules je lui avait répondu que « J’étais en quête de liberté. Disons que je n’étais pas toujours le fils ou le petit frère parfait que l’on s’attendait que je sois… Ça me mettait un poids incroyable sur les épaules dont j’avais grand besoin de me débarrasser. C’est pour ça qu’à 19 ans je ne me suis pas fait prié pour partir vivre mes propres expériences, bien loin de l’autorité des parents ! » Ma décision de partir aussi loin du cocon familiale, n’avait pas fait l’unanimité de tous. Si mes sœurs comprenaient mon besoin d’aventure et de liberté – ça avait toujours fait partie de ma personnalité – ma mère et Nicolai, quant à eux, avaient été pris de court. Ils m’avaient alors longuement moraliser sur le fait que j’allais réaliser à quel point ils m’avaient « épargné » pendant toutes ses années. À quel point j’allais devoir rapidement maturer et prendre mes responsabilités si je voulais espérer subvenir à mes besoins, sans leur aide. « Et toi ? As-tu toujours vécu aux Etats-Unis ? ».

S’éloignant légèrement du bâton qui venait d’atterrir à quelques mètres devant nous, Khan s’appliquait maintenant à renifler frénétiquement le sol, avec une attention méticuleuse. Accoudé à la barrière de bois devant laquelle nous nous étions arrêté, je l’observais qui s’affairait, lorsque brusquement, il redressa la tête ; les oreilles tendues dans les airs et le corps en alerte. Laissant d’abord échapper un long grognement sourd, il se mit soudainement à aboyer en direction de la forêt et de la barricade de métaux recyclés qui y émergeait. Entre deux jappements du malinois, on pouvait percevoir un faible râlement. Un rôdeur s’était fait prendre par le piège et se retrouvait empalé dans un pieu de bois. « Je m’en occupe ! » avais-je précipitamment lancé, avant qu’Elena prenne les devants.

Sans attendre de réponse de la part de la jeune femme – et bien trop heureux d'avoir enfin un peu d'action –, je sortis mon marteau de mon sac, avant de traverser la barrière et de partir à la rencontre du rôdeur. À mesure que j’avançais vers lui, ce dernier tendait désespérément les bras dans ma direction, sa mâchoire claquant avec fougue alors que son regard mort me fixait. M’arrêtant à deux centimètres du bout de ses doigts crispés dans une tentative pour m'atteindre, je pris un bref instant pour le dévisager avec tristesse. Des vêtements sales et déchirés lui pendant sur les épaules, une peau en putréfaction couverte de plaies et de sang séché s'étirant sur ses os, des cheveux pâle et presque inexistant sur son crâne… Il était difficile de s’imaginer qu’il avait eut une vie humaine tout à fait normale, avant tout ça. Poussant sur son coude pour l’empêcher de m'avoir, j’avais mis fin à ses souffrances d’un puissant coup de marteau sur la tempe.
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Re: We all deserve a second chance

Dim 4 Mar 2018 - 16:06

En écoutant attentivement le récit du danois, Elena eut un sourire pour elle-même. Ils étaient sans aucun doute partis du mauvais pied tous les deux, mais elle constatait la ressemblance de leurs parcours respectifs. Pour le besoin de liberté en tout cas. Pour le reste, la grecque était fille unique et avait eu la chance d'avoir le père le plus tolérant et le plus compréhensif de la planète. En dépit des ambitions qu'avaient secrètement entretenu l'homme pour sa fille, du schéma de vie sûrement parfait qu'il avait imaginé pour elle, il n'avait jamais souhaité plus ardemment autre chose que son bonheur, reléguant au second plan tout le reste. Et c'était pour son bien-être aussi qu'il l'avait laissé s'envoler pour l'Amérique, abandonnant derrière elle carrière et stabilité.

Elena éprouva même quelque compassion à l'égard du jeune homme à côté d'elle lorsqu'il évoqua le poids qu'il avait ressenti avant de quitter sa famille et son pays. Il avait donc fui toute cette pression et se retrouvait maintenant isolé ici, tout comme elle.

« Je vois. Tu n'as pas l'air du garçon que l'on peut brider, c'est vrai. » fit-elle remarquer avec un sourire amusé, plus chaleureux cette fois. Frederik débordait de vie, et dans une période aussi sombre, aussi difficile, ce trop plein d'énergie n'avait pas trouvé son public avec une grecque bien affectée. « L'expérience t'a réussi alors ? Tu as trouvé la liberté que tu recherchais ? » questionna-t-elle avec un intérêt sincère. Après tout, certaines libertés ne s'atteignaient jamais. La brune en était la preuve. Elle qui avait traversé l'océan en quête d'un sentiment jamais trouvé. Il y avait des prisons mentales desquelles on ne s'échappait jamais.

La question que lui retourna Fred la fit sourire de nouveau. Elle n'avait qu'un très léger accent que seuls les plus attentifs parvenaient à repérer en général. D'ailleurs, le souvenir de sa première rencontre avec Arthur McLeod lui revint en mémoire. L'ancien militaire avait su déceler l'anomalie dans ses prononciations. Dire que tout était parti de là...

« Non, je suis arrivée quelques mois seulement avant le début de l'épidémie. Je voyageais au Canada, et je venais d'arriver à Seattle quand tout a commencé. » expliqua-t-elle en ayant parfois l'impression que ces souvenirs appartenaient à une autre époque, une autre vie. « Avant ça, j'étais en Grèce. Disons que moi aussi, j'étais en quête de sensations nouvelles. » ajouta-t-elle avec une oeillade presque complice.

En croisant le regard perçant de son vis-à-vis, Elena détourna à son tour les yeux pour capter la silhouette de son chien un peu plus loin, la truffe balayant avec énergie le sol. Elle fronça les sourcils en observant le manège du malinois, resserrant instinctivement sa prise sur le manche de son couteau. Les sens en alerte, elle repéra quasiment au même moment que son coéquipier le rôdeur piégé. Elle siffla pour rappeler Khan, et amorça un pas en direction du cadavre avant d'être stoppée par le danois qui prenait déjà les devants.

Ni une, ni deux, il s'occupa du rôdeur à grand coup de marteau sous le regard attentif de la grecque qui surveillait ses arrières, tenant fermement le malinois par le collier.

« T'as pas peur de te salir, toi. » fit remarquer la brune en affichant une expression amusée. « Allez, tout doux Khan. » intima-t-elle à l'animal en lui flattant le flanc. « James et Bateson emmèneront le corps plus loin pour le brûler. » expliqua-t-elle au jeune homme qui revenait vers elle. Décidément, il lui plaisait assez ce gars là.
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Re: We all deserve a second chance

Mer 28 Mar 2018 - 4:02

Je n’apparaissait pas comme étant un garçon que l’on pouvait facilement brider, admit Elena après que je lui eu brièvement raconté ce qui m’avait poussé à quitter le Danemark pour venir m’installer à Seattle. Amusé par sa remarque, je devais reconnaitre qu’elle n’avait probablement pas tord. Je me connaissais suffisamment bien pour savoir que plus l’on tentait de me dicter la marche à suivre et plus j’avais cette irrésistible envie de ne faire qu’à ma tête en empruntant un tout autre chemin que celui indiqué. Si pour certains, ont y voyaient là de l’entêtement, je préférais plutôt dire qu'il s'agissait une forme de rébellion vers la liberté – concept qui, vous l’aurez remarqué, avait une grande importance pour moi. Mais est-ce que j’avais réussie à briser mes chaînes, lors de mon séjour en Amérique ? La question demandait que j’y réfléchisse un moment avant d’y réponde…

« Eh bien... Oui et non. D’un côté, en partant aussi loin de ma famille, je me suis retrouvé libre de faire mes propres choix sans qu’ils puissent intervenir ou critiquer. Ils n’étaient plus là pour me dire quoi faire, ni comment le faire. Alors pour ça, oui, j’étais libre ! Sans oublié que ça m’a aussi permis de rencontrer des gens formidable qui on su m’accepter tel que j’étais… » Une ombre de nostalgie traversa mon regard en me remémorant les Coleman qui avaient malheureusement tous succombé à l’épidémie… Tous, sauf Oliver Coleman dont j’avais perdu la trace depuis le séisme de Seattle et pour qui je gardais espoir de le retrouver vivant... « D’un autre côté, le choix que j’ai fait s’accompagne désormais de regrets. Je n’ai pas su être là pour ma famille lorsque l’épidémie a éclaté… et je n’ai maintenant aucun moyen de savoir s’ils vont bien ou s’ils... » je ne finis pas ma phrase. Les derniers mots s’étaient écorchés dans la boule d’émotion qui me nouait la gorge.

L’inquiétude de savoir s’il me restait toujours de la famille au Danemark, de savoir s’ils avaient survécus ou non à l’épidémie, était un sujet douloureux que je préférais habituellement éviter de ramener trop souvent sur la table. Pourtant, depuis mon arrivé au Issaquah Ranch, c’était un sujet que j’avais difficilement pu éviter. La question de nos origines et de notre passé semblait être à la base de toutes les discussions entre nouvelles rencontres… De son côté, Elena m’expliqua que, tout comme moi, elle était arrivée aux États-Unis quelques mois seulement avant le début de l’épidémie. Originaire de la Grèce, elle avait également quitté sa famille dans une quête de liberté qu’elle qualifiait plutôt comme un désir de vivre de nouvelles sensations. La jeune femme avait ainsi voyagé au Canada avant de mettre les pieds à Seattle. « Et si je te retourne la question à mon tour : As-tu su trouvé ce que tu étais venu chercher dans ce voyage ? ».

S’ensuivirent ensuite les aboiements de Khan face au rôdeur qui s’était fait prisonnier d’un des pieux en bois qui érigeaient la barricade autour du ranch. Si la grecque siffla pour rappeler le malinois à elle et amorça un pas en direction de l’infecter, je ne me fis pas prier pour la freiner dans son élan et prendre les devants. Avec un enthousiasme non dissimulé, qui témoignait à la fois d’un besoin d’action et de prouver à ma coéquipière que je pouvais très bien me rendre utile, j’avais rejoint le rôdeur pour le mettre hors d’état de nuire d’un bon coup de marteau sur la tempe. Évitant professionnellement la giclé de sang qui suivit l’impact fatal, je m’étais retourné vers Elena en affichant un large sourire amusé en réponse à sa remarque comme quoi je n’avais pas peur de me salir. Faisait une courbette théâtrale en guise de salut, j’avais ensuite rebrousser chemin pour revenir vers la jeune femme alors qu’elle m’expliquait que James et Bateson se chargeraient d’amener le corps plus loin pour le brûler.

Après avoir repris place derrière le poste de garde, je profitai d’un nouveau silence qui s’installa entre nous pour relancer la conversation : « Il y a longtemps que tu es installé au Ranch ? Est-ce qu'il sert de refuge aux survivants depuis le début de l'épidémie ? »
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