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2 participants

Jane S. Raikes ~ We will fight for the lost [OPERATIONAL]

Dim 18 Mar 2018 - 14:43


Jane Sara Raikes
35 ans Américaine Militaire The Remnants

i've got a war in my mind


Caractère

C'est parfois dur de parler de soi-même pas vrai ? On peut être plus enclin à raconter des conneries ici et là, voire à se mentir à soi-même. Mais en ce qui me concerne, je suis certaine de savoir ce pour quoi l'on m'apprécie. Aussi ce pour quoi on m'aime beaucoup moins parce qu'on ne vit pas tous d'amour et d'eau fraiche. À moins que ça ne soit l'inverse ? Oh merde, en fait j'sais plus.

Une chose est certaine, je suis pétrie de qualités ! Dans mon dossier militaire, les mentions pour "courage" y sont présentes. Je dois dire que c'est vrai, aller me battre ne me fait pas peur, prendre des coups et les rendre je sais faire, ramper dans la merde ou aller prendre une position d'assaut, je fais ça tous les matins au réveil. Ce genre de fait d'armes, je pourrais en raconter encore des chiées parce que le Moyen-Orient, j'y en ai passée du temps dans cet enfer ocre et beige. Même en étant promue, j'avais toujours une chose en tête : faire le max pour mes soldats, m'assurer qu'ils ne manquent de rien et me débrouiller pour qu'ils rentrent tous entiers. Bien sûr, ce n'était pas toujours le cas, c'est une dure leçon de la guerre que j'ai apprise : à la guerre, il y a des morts, on ne peut pas sauver tout le monde. Mais on peut au moins essayer d'en sauver un maximum pour permettre à ces types de rentrer chez eux et retrouver les leurs. Pour moi c'était même une mission supérieure aux objectifs militaires. Je me demande ce que j'aurais faite si j'avais pu devenir officière... Je serais sans doute encore plus soucieuse pour tous les mecs dont j'aurais la charge, je les aurais sans doute emmerdés pour être sûre qu'ils aient ce qu'ils leur faut avant d'aller se battre mais ainsi, je serais aussi certaine qu'ils feront de leur mieux pour revenir. Ma bienveillance envers mes collègues et mes subalternes aurait été sûrement exacerbée, je pense. Mais une unité de Marines soudée comme jamais peut faire des miracles et ce n'est pas les crétins du genre Bérets Verts ou Delta Force qui vont me contredire. Ceux-là... forces spéciales que par le nom mais clowns dans la réalité, les SEALs sont à peine mieux. Pour avoir été en stage d'entraînement avec les SAS britanniques, ils se foutent bien grassement de nous lorsqu'on leur parle de nos forces spéciales. Au moins les Brits savent de quoi ils parlent en matière de force spéciale. J'ai même pu blairer leur thé dans lequel ils mettent du lait, c'est dire. Je me rappelle aussi avoir entendu le serment qu'ils prononcent lorsqu'ils reçoivent leur statut, c'est impressionnant. On en a un aussi chez les Marines, c'est un truc en plus que l'Army n'a pas vraiment par exemple. Les soldats, ils ont pas leur truc "Semper Fi" comme chez nous, ça en jette pas vrai ? Ça nous raccroche à notre fonction et ce qu'on a juré de défendre : notre pays et ses gens. Malgré la fin du monde, j'y resterai fidèle car je sais qu'on peut le faire, on peut bâtir une nouvelle civilisation après cette tempête mais pour cela, on doit rester loyaux et fidèles envers les idéaux qui ont permis à l'Amérique d'exister et de se relever à nouveau car moi, je resterai loyale envers ce pays et cette armée. Nous les survivants de l'armée des États-Unis, y veilleront particulièrement car notre pays ne peut exister sans ses hommes et femmes du Marine Corps. On s'en fout de qui était qui avant tout ce merdier, nos civils sont les citoyens que nous avons juré de défendre, on est maintenant tous dans la même merde et mon boulot, c'est de les défendre sans attendre rien d'autre car ce sont eux qui vont rebâtir l'avenir, moi et mes soldats, on est simplement là pour leur permettre de construire ce futur. Cet espèce d'altruisme, c'est un truc que ma mère et l'armée m'ont transmis... Certains me croient complètement hors du coup mais c'est cet optimisme qui me fait tenir debout. Depuis que je suis gamine, j'ai toujours refusé de baisser les bras et d'envisager le pire. Pourquoi le faire quand on peut aller chercher le meilleur et tout faire pour y parvenir ? Vaut mieux encore tenter que rien faire et se lamenter. Aller dans l'armée m'a conforté dans ma psyché. En privé ? Oh ben tu sais, je suis plus ou moins pareil. En général, j'ai pas froid aux yeux, y a plus grand chose qui me fait peur à part zack. Je suis aussi beaucoup plus encline à rigoler, dans le boulot, je reste concentrée même s'il m'arrive de déconner un peu mais en privé sinon, je suis beaucoup plus relâchée et rigolarde. Hannah en sait quelque chose. Boh voilà en gros, un résumé du meilleur de moi et de la Marine que je suis. The Few, The Proud.

S'il n'y avait que ça, on vivrait dans le meilleur des mondes, je ne serais peut-être pas une Marine et les zombies n'auraient même pas débaroulés. Mais nous vivons dans un monde imparfait en plus d'être à moitié mort et comme tout le monde, je suis aussi bourrée de défauts. C'est vrai que ça fait plan-plan de dire ça comme ça, merde... Mais je ne connais pas d'autres manières de le dire et puis mon instructeur me disait "l'important c'est de trouer le cul du taliban d'en face, on s'en cogne de comment, avec ton flingue, ton couteau ou ta rangers". Ceux qui me connaissent et surtout ceux qui sont proches de moi connaissent ma jalousie en amour mais aussi en amitié. Les partenaires que j'ai eu ont rapidement su qu'il était une mauvaise idée d'abuser de ma confiance et les autres ont de suite compris que marcher sur mon terrain de chasse était une mauvaise idée. Énerver un Marine signifie un aller simple pour l'hôpital, énerver une Marine équivaut à un arrêt de mort. Cette attitude plaisait à mes partenaires quoique certains l'ont assez mal vécu mais surtout, elle m'a causé la perte de quelques amitiés car je n'hésitais jamais à la ramener lorsque je voyais des amis partir ensemble sans moi, ça j'avais du mal à le supporter. J'essayais de me contrôler mais j'ai des pulsions qui sont parfois plus fortes que moi. L'entraînement de l'armée m'avait aidé à me discipliner et me canaliser mais il arrivait que je cède à une impulsion pour telle ou telle raison comme une baraque à Nadjaf qui a subi mes foudres impulsives à cause de nos pertes. L'ennemi était retranché dedans, il s'est retrouvé criblé de balles. Même à Pendleton, l'instructeur venait me faire chier parce que j'étais la seule femme de ma section mais je m'accrochai à mon uniforme et au M16 en mains en serrant les deux. Je m'accrochai de toutes mes forces à mon statut de soldate des Marines, ce qui me remplissait de fierté et me garantissait de pouvoir dire au moins une fois par jour "Semper Fi." Après mes classes, l'instructeur m'avait un jour dit "t'es une enfoirée de Marine, Raikes, des obstinées comme toi, même le bon Dieu pourra rien y faire." Si seulement il savait qu'il avait raison... D'ailleurs j'y avais répondu quelque chose comme "il pourra se dire qu'on forme des putains de bons Marines envers et contre tout, sergent." Ça l'avait fait rire ce vieux con que je sois aussi acharnée et entêtée quand j'avais un objectif en tête... J'adorai être ironique et plonger dans le sarcasme depuis que je suis gamine ça allait de pair avec la grossièreté, j'y suis aussi allée de ma dose chez les Marines même si j'ai vite compris que répondre ainsi à un supérieur suffisait à rompre le contrat d'engagement. Il n'empêchait que je n'étais pas avare de bons mots et qu'avec les collègues, ou un supérieur si la situation le permettait, je faisais mon petit commentaire sarcastique voire caustique. Ah ben les gars ça les faisait marrer ouais, les galonnés un peu moins. Mais je n'étais pas inconsciente non plus, aligner les rappels à l'ordre et le manquement de discipline sur un supérieur ne m'intéressait pas et je savais aussi me tenir. Des conneries bureaucratiques certes, mais ça n'en valait pas la peine de leur permettre de me flinguer sur un mauvais mot dit sur un mauvais ton, les pauvres choux. Suffirait que je sois prise d'une impulsion mauvaise et que je laisse ma langue fourcher alors que l'instant d'avant, j'étais contente de savoir qu'on allait être "au repos" avec mon unité. Je peux passer très vite d'une émotion à l'autre, du genre on m'annonce double ration de bouffe au mess, on faisait comme si on célébrait Thanksgiving avec mes gars puis deux minutes plus tard, on apprend que finalement, y en aura pas assez et qu'on aura une ration normale. Ça c'était le genre de truc qui pouvait me faire disjoncter, où je ne pourrai pas relativiser. Même en dehors de l'armée, ça pouvait me rendre détestable, combien d'amis j'ai incendié parce qu'on devait se voir et au final, personne ne s'est pointé ? D'autres disaient que j'étais lunatique à cause de ça, d'autres encore que j'étais complètement timbrée. Sincèrement, ça ne m'a jamais empêché de vivre, dans le civil et dans l'armée, c'était pareil, j'avais juste apprise à mieux le contrôler depuis que je suis rentrée chez les Marines. Peut-être que je suis timbrée ouais... Mais personne n'est mort parce que j'ai pété un câble donc je me considère saine d'esprit comparée à d'autres. Ouais même en étant grossière comme une charretière, je préfère encore être authentique comme ça que de faire des simagrées verbales. J'ai toujours été plus ou moins grossière depuis mon adolescence, dès que je pouvais parler normalement, les mots d'argot me rendaient toujours curieuse. Inutile de dire que les Marines m'ont aidé à enrichir mon vocabulaire fleuri... Ben ouais comme on dit de par chez nous, Semper Fidelis.

Après je la ramène mais comme beaucoup d'entre nous, notre service en Irak et aussi en Afghanistan a laissé des traces. On avait tendance à être plus stressés, à avoir peur de certaines choses où avant on s'en cognait, à aussi faire des cauchemars... Ça pourrissait la vie de certains, d'autres c'était des gênes qui étaient chiantes plus qu'autre chose. Les moins atteints arrivaient à avoir une vie plutôt normale de retour au pays et se retrouvaient à d'autres postes dans l'armée voire y retournaient, les plus atteints n'arrivaient plus à avoir une vie normale en dehors du service et finissaient réformés mais traumatisés, devenant alors un fardeau pour leur famille ou finissaient dans la rue ou en HP. Faut croire que la nation oubliait parfois ses vétérans... je m'étais promise de ne pas finir comme ça, d'aller au bout du bout de ma carrière militaire avant de revenir dans le civil mais je ne pouvais pas toujours lutter. Je passais parfois des nuits à ne pas dormir, causant parfois des frayeurs à mon ou ma partenaire dans mon lit si d'aventure il y en avait un. J'étais suivie psychologiquement, ce n'était pas évident de surmonter tout ce que j'avais vécu mais bon... Je ne pense pas être devenue folle, je me sens toujours apte à servir et à protéger et je sais pourquoi je me bats au quotidien. Peut-être ai-je réussi à rester moi-même qui sait... Ah oui, ouais, je... oui enfin... oui c'est vrai j'ai dis mon ou ma, je suis intéressée par les deux sexes. Ou plutôt, j'étais une ancienne hétérosexuelle qui s'est laissée convaincre pour essayer un jour les femmes. L'expérience a été plaisante, je me suis alors rendue compte que les deux bords pouvaient bien me combler.



and blood on my hands


Physique

1,80 m pour 75 kilos, coco ! Là c'est pas beau ça, ces jolis biceps ? Et ces abdos ? Pas mal pas vrai ? L'entraînement militaire, l'activité physique constante et de la pratique de sports de combat dans le cadre du maintien de forme physique et psychologique du soldat ! Je ne suis pas une grosse baraquée bodybuildée mais j'ai un corps d'une militaire éprouvée au combat depuis des années, je porte les traces d'anciennes blessures que j'ai récolté avec des cicatrices ici et là, certaines quasiment superficielles ou d'autres beaucoup plus impressionnantes. Sur le ventre et les abdominaux, je porte plusieurs traces d'impacts de balles qui m'ont entamé le gilet pare-balles et l'uniforme. J'en ai aussi quelques unes dans le dos mais dessus, je porte plus des traces de coups car il n'était pas rare que je me batte au corps-à-corps ou que mes entrainements soient costauds. Les balles peuvent aussi parfois creuser des sillons sur le corps ou je pouvais encore tomber sur un ennemi armé d'une arme blanche, je ne compte plus le nombre de coupures et de cicatrices sur moi. Ça m'arrive de m'en vanter ouais, même les gars de mon peloton la ramènent pas autant, c'est pas pour rien que je suis la plus gradée d'entre eux. J'ai aussi connu des types qui adoraient se faire tatouer, je devais admettre que j'ai beaucoup aimé aussi. Sur mon épaule gauche, j'ai le sigle de l'USMC dans ma peau, dans le dos j'ai un ange épéiste qui est une image tirée d'un jeu vidéo... ça s'appelle Diablo 3 je crois, je ne sais plus. Sur son épée est inscrite la devise "SEMPER FIDELIS", le tatouage fait toute la largeur de mon dos. Enfin, j'ai un tatouage qui commence au niveau de la hanche droite, qui se prolonge le long de ma cuisse pour se terminer juste au dessus du genou. Ce truc, c'est un fusil d'assaut M16 presque grandeur nature serti d'une tête de mort. C'était un pote de l'Army en Irak qui me l'avait montré sur une photo de son grand-père. Le bougre avait fait le Vietnam et la photo le montrait avec le dit tatouage qui lui faisait tout le bras. J'avais adoré ça mais je pensais qu'il était mieux sur moi là que sur le bras.

Vestimentairement, je porte en quasi permanence mes effets militaires ce qui comprend l'uniforme, le t-shirt réglementaire et mes rangers, j'ai appris à me battre sans casque, je ne le porte que lorsque je garde le camp ou si je sors et encore. Je me suis trouvé un keffieh dans les mêmes teintes kaki que mon uniforme et je trouvais que ça rendait bien en l'absence de casque, et puis c'est confortable comme truc. J'ai eue la chance de me retrouver à Fort Ward avec tout mon paquetage donc j'ai bien entendu les vêtements de rechange, je n'ai malheureusement pas de vêtements civils parce que sinon je porterai plutôt des vêtements simples et sobres, des t-shirts, des chemises, des jeans... de préférence blancs ou noirs. Je vais pas non plus détailler tout mon barda parce que même moi je découvre parfois des trucs. Ouais les rations, des outils de survie comme un briquet, une réserve de munitions... Des accessoires pour améliorer le M4 comme une poignée amovible, un viseur ACOG ou laser, différents modèles de cache-flammes et tout en tas de bordel dont je ne me suis jamais servie ou presque. J'avais même la pièce pour raccorder le fusil à ce qui était censé être la doctrine militaire du futur, le réseau militaire LAND WARRIOR mais je ne sais même pas pourquoi j'ai gardé ce machin, ça ne nous jamais servi. Par contre le kit de nettoyage du M4, ça c'est super utile parce que le M4, c'est certes un beau bébé qui fait bien son boulot mais qui s'encrasse assez rapidement. Ben oui, c'est pas une Kalach.



Armes

Comme tout bon Marine qui se respecte, je suis armée. Oui ! Quelle révélation. Pour répondre aux exigences de Fort Ward, voici l'armement que j'ai transmis à ma hiérarchie pour faire l'inventaire de chaque soldat. Mon arme principale est la carabine Colt M4 en tant que fusil d'assaut. Quelques mois avant que le monde devienne un bordel sans nom, tout l'USMC avait reçu des M4 flambants neufs selon les exigences budgétaires et les nouvelles commandes du Pentagone. Mon fusil est donc resté avec moi pendant tout ce temps. J'ai aussi une arme de poing, réglementaire parmi les forces armées américaines, le Beretta 9mm, un beau joujou qui a fait ses preuves depuis longtemps. Il m'arrive aussi de porter un couteau de combat, une arme blanche de l'armée qui m'avait tirée d'un mauvais pas plus d'une fois et qui m'a servie à faire pas mal de choses. Le reste de l'équipement en dehors de mes armes est juste en haut. Comme exigé dans l'enceinte de Fort Ward, à part les soldats servant en tant que gardes, personne n'est armé et tout est gardé à l'armurerie. J'ai appris à me servir de différentes armes mais le fusil d'assaut et l'arme de poing demeurent mes principales armes fonctionnelles.

a storm is coming


Avant l'épidémie

Enfance et adolescence

Alors par où je commence... Ouais du début c'est mieux. Je suis née le 7 novembre 1983 à San Diego, Californie. Ma mère s'appelait Helen Raikes née Erick, institutrice et de John D. Raikes, chef de la sécurité d'une entreprise d'import-export. Autant dire que c'est tout ce qu'il y a de plus banal, pas vrai ? Jane, c'était le prénom que ma mère voulait que je porte tandis que Sara, c'était plutôt une volonté de mon père, ma grand-mère s'appelait comme ça. J'ai passée une enfance comme beaucoup d'autres, j'avais des parents aimants et qui s'aimaient, ils étaient fiers de leur petite gamine qui grandissait, je faisais des petites conneries mais comme toute fillette, je me suis parfois faite grondée mais mes parents ont toujours été là pour moi. Même petite, j'avais déjà du caractère et ma mère en était contente même s'il m'arrivait de lui mener la vie un peu dure. Mais bon, tout allait bien dans le meilleur des mondes, j'ai eue de l'amour, j'ai été cajolée et c'est avec la bouche en cœur que l'adolescence pointait le bout de son blair dans ma vie.

L'adolescence, c'est là où j'ai un peu commencé à vraiment faire des conneries. Je voulais m'affirmer, me distinguer mais comme j'étais jeune et débile, ben je n'étais rien d'autre qu'une foutue fashion victim dans le sens où je faisais comme tout le monde dans un lamentable comportement moutonnier. Je fumais, pas toujours du tabac, je traînassais jusqu'à pas d'heure, l'école je m'en cognais et les notes plongeaient, je me contentais du strict minimum. Ma mère avait peur pour moi, elle passait son temps à s'inquiéter tandis que mon père me rentrait dans le lard quand il le pouvait. La figure paternelle que j'aimais autrefois se transformait peu à peu en un ennemi que je détestais de plus en plus dans ma vie. Pour me passer les nerfs, j'avais commencé vers 12-13 ans à pratiquer des sports de combat, au moins ça me permettait de me défouler sur un mannequin ou un sac de frappe et pas mon foutu daron. Cette situation plutôt précaire a duré jusqu'à ce que j'obtienne mon diplôme me permettant de prétendre aux études supérieures et à l'université mais jamais je ne pus continuer mes études. J'avais reçu mon diplôme lorsque mon père, y voyant une occasion en or, décida de me jeter à la rue hors de la maison. Le début des emmerdes, ouais.

Seule contre le monde

J'ai vécue dans la rue pendant un temps. Je n'avais plus une dose de fric sur moi, mes parents ne m'ont mis que trop peu d'argent de côté, je n'avais que mes fringues et quelques affaires que j'avais pu embarquer en espérant qu'après quelques jours, mon père revienne sur sa décision. Un revirement qui n'est jamais venu. À peine majeure et déjà dans la merde. Je n'allais plus m'entraîner, j'avais honte d'apparaître ainsi aux yeux des autres. J'avais néanmoins plusieurs chemins qui s'offraient à moi : je pouvais rester une clocharde dans la rue, mal tourner car plusieurs anciens potes m'avaient proposé de dealer, changer de coin et aller vivre ailleurs pour se refaire... mais la solution allait venir d'une personne que je pensais rangée derrière mon père. Ma mère me retrouva dans la rue plusieurs semaines... ou mois peut-être... bref elle est allée me retrouver alors que je sortais d'un refuge pour sans-abris payé par la ville de San Diego et m'a proposé de vivre avec elle si je me prenais en main. Elle m'avait expliqué avoir demandé le divorce avec mon gros con de père après qu'il m'ait mis dehors car il ne voulait pas faire marche arrière et qu'elle était repartie vivre dans son quartier d'origine. Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse de l'entendre me parler, j'ai pleuré à chaudes larmes contre elle. J'ai accepté sans hésiter son offre et je l'ai suivie, je n'ai pas replongé dans la fumette et la weed, je me suis remise au sport et je réfléchissais à mon plan de carrière. Aller faire la serveuse dans un café, ça me branchait pas des masses. Je me voyais mal enfiler une tenue plutôt courte et faire de faux sourires aux clients. Travailler en fast food ça me disait pas non plus, d'autant plus que je savais que c'était des conditions déplorables de boulot, je me connaissais, un manager aurait dit un mot de travers, je lui aurai encastré la face dans une friteuse. Au lieu de ça, j'enchainais des petits boulots ici et là comme donner un coup de main à un chantier, de la manutention de grande surface, j'ai travaillé comme livreuse pendant un mois, j'ai même été femme de ménage dans des bureaux pendant quelques semaines... Bref rien de stable. Jusqu'à peu avant 19 ans.

Un jour de repos alors que j'étais de nouveau livreuse en plein été 2001, je me baladais à côté de la mer du côté d'Avalon Plaza et je tombais sur une affiche de recrutement de l'armée, collée à côté de plusieurs annonces et de posters pour des concerts. Je me rappelais que je passais souvent livrer des trucs au Marine Corps Recruit Depot San Diego en plein centre ville, les militaires avaient besoin de beaucoup de choses et l'idée fit son chemin dans ma tête. Comme beaucoup, j'avais vu le film G.I. Jane et bien que Demi Moore en avait bavé, je me suis dit "Pourquoi pas moi ?" Je n'avais pas vraiment de plan de carrière, je ne voulais pas passer ma vie à vivoter comme je le faisais et puis... c'est vrai que j'avais de la violence à revendre et ma mère ne devait surtout pas en pâtir. Comme beaucoup de monde, j'avais suivi à la télévision la guerre du Golfe de 1991, il était vrai que ça pouvait être dangereux mais je n'avais pas peur. Comme je m'y attendais, ma mère s'opposa à cette idée. Mais contrairement à mon crétin de vieux, elle était prête à m'écouter et à réfléchir et à force de discuter, de lui répéter que c'était ce que je voulais, elle finit par se laisser convaincre. À la sortie de l'été, mon emploi de livreuse s'acheva et je partis m'engager parmi les Marines. Un Corps des Marines des États-Unis que je ne quitterai désormais plus jamais à l'aube de mes 19 ans.

Le service chez les Marines

C'était donc le point de départ de 17 années de service ininterrompues hormis les périodes de perm' et que je poursuis encore aujourd'hui malgré tout. Les femmes étaient très peu nombreuses parmi la compagnie de recrues lorsque je l'ai rejointe, nous étions 3 femmes pour 120 hommes. Il n'y avait pas de haut gradé pour tous nous diriger mais une bande de sergents instructeurs qui n'avaient rien à envier au sergent Hartman de Full Metal Jacket. À l'époque, ce n'était plus comme maintenant où les femmes militaires désormais plus nombreuses sont entraînées entre elles par des sergentes mais nous étions avec les hommes. Le sexisme est loin d'être un mythe, surtout dans un milieu aussi macho que l'armée et je n'y ai pas échappé. J'en ai pris plein ma gueule pendant mes classes, étant la souffre-douleur d'un des sergents que j'ai cité plus haut. Foutus ordures... Tout ce qu'ils voulaient c'était que je craque. Ils avaient réussi à faire craquer une des autres femmes de la compagnie qui est partie environ deux mois après le début des classes mais mon entraînement à Camp Pendleton était plus que tout important à mes yeux. Je n'avais rien d'autre qui m'attendait dehors et je refusais de retourner à une expérience précaire de petits boulots, je devais donc m'accrocher de toutes mes forces à l'instruction des Marines. À la clé, il y avait une intégration au sein de la 1ère Division des Marines, un statut de militaire qui mettrait ma mère et moi à l'abri du besoin et la perspective de participer à des opérations de combat voire de soutien sur le terrain. Ce n'était pas donc des connards comme ces sergents qui allaient me faire renoncer. Plus ils me mettaient de coups et m'en faisait baver, plus je me donnais encore avec la tête haute pour leur en mettre plein la vue. J'en avais rien à foutre des insultes et des brimades, je voulais défoncer tout le monde à l'entraînement et les mettre sur le cul, montrer qui est vraiment G.I. Jane.

L'entrainement chez les Marines, c'était certes des efforts physiques intenses mais ça encore, le corps soumis à rude pression, il suit et je me suis musclée, y a qu'à voir comment je suis maintenant. Les Marines, c'est surtout psychologique et je prenais la pression des sergents comme un moyen d'évaluer la résistance et la solidité des soldats, les faibles n'avaient pas leur place chez nous, les plus forts restaient et je voulais montrer que j'étais l'une des plus fortes. Les mois passaient et ils voyaient que je ne craquais pas. La seule autre femme qui est restée en plus de moi s'était accrochée à mon exemple et tenait bon parce que je la soutenais. D'ailleurs, il y avait certes des soldats qui suivaient l'exemple des sergents mais étonnamment, la plupart d'entre eux se désintéressaient de savoir si j'étais une femme ou non. L'un d'entre eux, qui est devenu officier par la suite m'aura même dit à la fin des classes "il n'y a pas de femme Marine, il n'y a que des Marines." En manœuvres, on parlait parfois des soldats de l'Army qui se la pétaient à cause de leurs moyens supérieurs aux nôtres mais on se foutait de leur gueule parce que l'US Army n'a pas le même passé et prestige que nous, les Marines. Ceux qu'on envoyait en première ligne, c'était les Marines, ceux qui partaient en dernier, c'était les Marines, les véritables combattants de l'armée américaine, c'était les Marines. Ah ouais qu'on était fiers putain. On l'était encore plus, moi surtout car après en avoir tellement chié, avoir tellement donné et souffert en voyant notre compagnie se réduire peu à peu à cause des abandons, nos classes de soldat se terminaient après des mois d'entraînement. Grâce au nouveau capitaine de la compagnie, celui-ci avait approuvé ma promotion de Private First Class, m'autorisant par là porter mon tout premier chevron de grade sur l'uniforme. Ma mère n'avait jamais été aussi fière le jour où l'on avait célébré cela en regardant mon-dit uniforme.

2001, comme tout le monde, nous avions été confrontés aux terribles attentats du 11 septembre. J'étais en permission ces jours-là et j'appris la nouvelle en compagnie de ma mère. Elle était horrifiée de voir les tours jumelles s'effondrer comme nous l'étions tous et je sentais bien qu'un espèce de peur panique avait frappé le pays. À l'époque, j'étais caporale, promue après mes classes pour ma période de service et mon dévouement au sein de mon unité, la motivation pendant mes classes ne m'ayant jamais quittée. Malheureusement, je ne pouvais rester auprès de ma mère car la base de Camp Pendleton battait le rappel de toutes ses troupes, la sirène d'alerte de la ville retentissait partout. L'espace aérien avait été fermé et seuls des F-15 et des F-16 de l'Air Force et des Marines occupaient les airs. J'ordonnai à ma mère de rester calfeutrée tandis que j'étais prête à être déployée une fois à la base. Le Pentagone avait fait passer l'intégralité des forces armées en alerte DEFCON 3 mais nous, nous étions en DEFCON 2, l'état-major s'attendait maintenant à une attaque du pays. Au final il n'y eut pas d'autres attaques terroristes mais nous étions restés en état d'alerte durant un bout de temps.

Le président avait décidé de lancer une attaque contre les talibans en Afghanistan, convaincu que c'était bien eux et Ben Laden qui avait frappé le World Trade Center. Je n'ai pas participé à l'attaque, c'était plutôt l'affaire des forces spéciales cette offensive. J'ai néanmoins effectué mes premiers déploiements à Kaboul et autour, dans des missions d'escorte et de protection de convoi. Ah on a eu notre lot d'accrochages, c'est vrai. Mais ce n'était pas vraiment ce à quoi je m'attendais. En revanche, en 2003, quand ce bon président Bush lance l'attaque contre l'Irak, là j'en étais. La 1ère Marines était en première ligne pour renverser Saddam et libérer le pays. On a eu notre lot de combats là-bas après avoir prit place. Même quand Saddam a été capturé, les violences dans le pays n'ont pas cessé, la faute à toutes ces chiées de terroristes qui nous prenaient pour l'ennemi à abattre. On était pas là pour les opprimer merde ! Quasiment nous tous, on était ici car on nous a ordonné de le faire, pour éliminer le moindre terroriste pour pas qu'il refasse un 11 septembre bis ! Aucun d'entre nous n'a voulu brutaliser les Irakiens mais les circonstances et le climat anxiogène qu'on ressentait envers nous n'arrangeait rien. Ce qu'il s'est passé à Abu Graib ? Des fumiers ceux qui ont fait ça. Je sais pas quel gradé a autorisé ça en disant que ça serait une bonne idée mais c'était vraiment une idée de merde. Là pour le coup, j'aurais désobéi aux ordres, peu importe si je passais en cour martiale. C'est juste pas humain de traiter des types comme ça. Mais au milieu de tout ce qu'il s'est passé dans cette zone du monde, Abu Graib passe pour une anecdote.

La décennie suivante ? Plus ou moins la même chose. J'ai alternée entre missions en Afghanistan et surtout en Irak, mes galons je les gagne là-bas. J'ai été de beaucoup de batailles que ça soit avec ma brigade ou juste mon bataillon, l'état-major adore dispatcher ses unités sur toutes les zones de combat. Nadjaf, Tikrit, Mossoul, Falloujah, Bagdad évidemment... Même Bassorah j'y ai faite un tour pour aller aider les Brits au plus fort de l'insurrection là bas. J'ai l'impression d'être une vieille qui a sa crise de la quarantaine en y repensant parce que des saloperies j'en ai vu. Des pauvres types crever pour un oui ou un non qui ne se sont pas mis à couvert à temps ou par simple stupidité, j'en ai vu aussi. Des embuscades à coups d'IED, j'en ai connu aussi. Mon dernier grade atteint, celui de Sergeant-Major, je le gagne en 2010 en Irak, entre Bagdad et Falloujah. On est tombé dans une embuscade de terroristes qui étaient les futurs raclures de l'Etat Islamique. Le convoi était immobilisé et il a fallu réorganiser tout le monde, appeler un appui aérien avant de mener une contre-attaque. Qui c'est qui s'en est encore occupée ? Gagné ! Bibi ! À se demander à quoi ce que nos putains d'officiers servent. À la clé, cérémonie de promotion à Camp Pendleton, Silver Star décernée devenant par la même une des très rares femmes américaines à avoir été décorée de cette médaille et des vies sauvées. Ma mère était présente ce jour-là. Je crois que la dernière fois qu'elle avait autant chialé c'est quand elle est venue m'extraire de la rue. Le Moyen-Orient était un enfer pour nous, au même titre que le Vietnam pour les plus vieux d'entre nous, y trouver une étincelle de vie et d'altruisme héroïque remontait le moral de tout le monde. Pour moi personnellement, je ne resignerai pour rien au monde pour y retourner. J'ai vu trop de mecs crever là-bas pour pouvoir à nouveau dormir en paix un jour. Parfois quand j'y repense, je me dis que j'y ai perdu une partie de moi-même dans ce désert, une part de moi m'en a été arrachée et est morte dans ces rues et dans ce sable. C'est certainement des cauchemars mais il m'arrive de revoir les gars que je connaissais et qui y sont morts dans mon sommeil. Des âmes en colère mais que je ne pouvais pas sauver. Guerre de merde... En 2011, on a été rappelés au pays, le nouveau président a estimé que nous en avions fait assez. Je suis encore retournée une paire de fois en Afghanistan jusqu'à 2014. Après tout ce que j'avais vécu, j'envisageai de rester dans l'armée mais l'idée de retourner au civil aussi me trottait dans la tête. Mais bordel, on avait pas prévu ce qui allait arriver.

on the highway to hell


Depuis l'épidémie

J'espérais ne jamais vivre une merde pareille de toute ma chienne de vie. Des morts qui se relèvent, les goules qui peuplent notre monde... Merde y avait que dans des jeux vidéos ou des films de série Z qu'on voyait ça ! Mais non, il a fallu que ça arrive vraiment dans la réalité. Je me rappelle encore à peu près comment ça a commencé, j'espère que je vivrai encore pour savoir comment cela finira, si ça doit être notre fin ou celles de nos bons amis zacks.

Tout était de toute façon allé de travers cette année 2015, j'enchaînais merde sur merde depuis le début de l'année à commencer par le décès de ma mère. Elle était tombée malade vers la fin de l'année 2014, j'avais passé le nouvel an avec elle en renonçant à le célébrer avec les collègues de l'unité et je voulais rester auprès d'elle. En novembre, on lui avait diagnostiqué un cancer, je ne sais plus où mais le genre de cancer bien avancé, les médecins ne lui donnaient pas plus de trois mois à vivre. Je n'étais pas en déploiement à l'étranger à ce moment là, j'étais à un poste de gestion de mon unité en cantonnement, je pouvais donc voir souvent ma mère mais au fil des semaines, je la voyais lentement dépérir, mourir à petit feu. Cette vision m'était insupportable mais j'estimai qu'il était de mon putain de devoir de rester auprès d'elle jusqu'à la fin et c'est ce que j'ai fais. Elle s'est faite hospitaliser au tout début de l'année 2015 et elle a rendu l'âme le matin du 25 janvier 2015 alors que j'avais passé toute la nuit à veiller sur elle. Jamais ma mère ne s'est plainte, jamais elle n'a voulu admettre que c'était la fin, elle s'est battue jusqu'au bout et elle est morte peu après que j'ai pu lui faire mes adieux, ma main dans la sienne. On s'était promis de se retrouver dans l'au-delà et au moins, j'ai ma conscience tranquille car elle a pu s'en aller en étant accompagnée par son unique fille. Ma mère est et restera ma putain d'héroïne, si je pouvais lui donner ma Silver Star, je l'aurai faite s'en hésiter. Saloperie de maladie... Des gens sont venus souvent lui rendre visite, des anciens élèves, des collègues, des parents d'élèves... Mais moi et moi seule est restée avec elle jusqu'au bout. Bien entendu, jamais mon enflure de géniteur ne s'est pointé, lui alors, j'espère qu'il s'est bien fait bouffé jusqu'à la moelle. Ma mère n'a jamais voulu d'un enterrement et dans le respect de ses dernières volontés que j'ai mis un point d'honneur à faire respecter, elle s'est faite incinérée à l'air libre au petit matin d'un jour de février. Ses cendres ont ensuite été dispersées dans la mer mais elle m'avait autorisée si je voulais, de garder une petite boîte pas plus grosse qu'une boite d'allumettes remplie de ses cendres avec moi. Une volonté que j'ai aussitôt satisfaite car garder une parcelle de ma mère au plus près de moi me remontait le moral.

J'eus à peine le temps de faire mon deuil qui devait de toute façon être très rapide car un déploiement en Afghanistan à l'ambassade américaine m'attendait. L'affaire de la succession de ma mère, je vais même pas en parler car je ne m'en rappelle plus, la seule chose que j'ai pu véritablement hériter d'elle, c'est la petite boite de cendres toujours avec moi. Bon bref, j'arrête de verser dans le sentimentalisme parce que c'est là que les vraies emmerdes commencent. Ça faisait... quoi... trois mois ? Ouais trois bons mois au moins que j'étais en Afghanistan à m'emmerder à garder l'ambassade que je reçus un ordre immédiat de retour au pays. On était au tout début de l'été 2015 et l'état-major de ma brigade me disait de rentrer illico. Bien évidemment j'obtempère et une fois à San Diego, j'apprends que tout mon peloton est envoyé... dans l'Etat de Washington. 30 mecs envoyés crapahuter dans ce coin moisi des États-Unis. J'avais jamais foutu les pieds dans cet Etat, je me demandais même s'il y avait une présence militaire là bas mais visiblement y en avait une. D'ailleurs la raison pour laquelle nous étions en mission là bas pour 6 mois était marrante : on devait encadrer les effectifs de la Garde Nationale, les maintenir en forme et opérationnels, du moins les effectifs permanents et les former à des situations de combat car une compagnie de la Garde Nationale devait bientôt se rendre en Afghanistan. Mon peloton de la 1ère Marines possédait une réelle expérience de combat dont moi donc nous étions tout indiqués pour aller enseigner à ces bleusailles. Une mission d'instruction... Si ça ressemblait à ça mon avenir dans l'armée, c'était vraiment une mission de merde. Surtout qu'on va arriver à la partie marrante.

S'installer à Fort Ward

On était arrivé sous la pluie à Camp Murray, notre cantonnement le temps de notre mission d'instruction, pile dans le camp de la Garde Nationale. Je vous passe les mois de l'été, c'était peu ou prou la même chose, on entraînait les gars, on les faisait crapahuter, tirer, combattre entre eux au corps-à-corps -mon expertise en la matière était bienvenue d'ailleurs- bref, les former à être de vrais soldats. On entraînait une compagnie après l'autre, pas toutes en même temps, il fallait respecter des périodes de roulement. Personnellement, j'avais pas trop prise mon pied à faire la sergente à la forte gueule, cogner deux ou trois petits cons qui la ramenaient un peu trop, ça m'amusait déjà un peu plus. Et quand on casse la mâchoire d'un récalcitrant pour insubordination et insoumission, c'en était satisfaisant. Bref, je tease depuis tout à l'heure à propos de la partie marrante, on y vient. En septembre 2015, on voyait aux infos et sur les réseaux sociaux qu'il y avait comme une montée en flèche des faits divers, tous un peu plus bizarres les uns que les autres. On parlait de types qui bouffaient d'autres types, qui les mordaient, des violences de partout... On était même tombée sur une vidéo où on voyait trois flics vider leurs flingues sur une femme mais elle, rien elle s'en foutait, elle marchait en trainant le pied. Elle s'était mangé une trentaine de balles dans le bide et comme si de rien n'était. Il a fallu qu'il y ai un des flics qui lui tire dans la tête à bout portant pour finalement la tuer pour de bon. Avec les gars du peloton, on se regardaient, perplexes, on comprenait pas. "C'est quoi cette merde ?" avait dit un deuxième classe. Jamais pensée n'avait été aussi bien résumée, on venait de voir ce dont zack était foutrement capable.

Les ordres pour mon peloton ne changèrent pas jusqu'à octobre. Notre mission de formation s'étalait normalement jusqu'à novembre mais on nous câbla via le réseau de la Garde Nationale de non seulement rester sur place pour aider les soldats de la Garde Nationale mais de prendre part à n'importe quelle opération militaire ordonnée par le commandement de la Garde Nationale de l'Etat de Washington. On ne nous disait rien mais une rumeur parmi les soldats s'était répandue, elle disait que les huiles de l'armée commençaient à faire dans leur froc car parallèlement, on ne parlait plus que de ça, de ces agressions violentes qui parfois se terminaient dans un bain de sang. On disait aussi que le Pentagone s'était penché sur la question car tout le monde commençait à s'inquiéter. Bien sûr on avait rien pour confirmer tout ça mais si même le colonel du bataillon s'était mis à se demander ce que le Pentagone avait en tête, c'est qu'il y avait une grosse anguille sous roche.

Justement en octobre, les nouveau ordres arrivèrent. Le Pentagone avait fait passer toutes les forces armées en alerte DEFCON 3, comme pour le 11 septembre. Mais au lieu d'une attaque terroriste, était-ce à cause de toutes ces rumeurs de cadavres qui se relevaient pour bouffer les gens ? Merde si seulement nos putains de galonnés pouvaient nous en dire plus ! Au lieu de ça c'était "la situation est en train d'être évaluée, prenez toutes les précautions nécessaires et regroupez vous avec les forces locales." À présent sous les ordres de la Garde Nationale malgré nos uniforme de Marines, les ordres avaient été de monter un camp de réfugiés VIP sur l'île de Bainbridge, Fort Ward. En clair, on accueillait des gros bonnets du coin, pas les petites gens. Bordel que j'ai détesté ces ordres... Avec mon peloton, on est sur place dès le 10 octobre en soutien aux opérations déjà sur place. Un sénateur du coin du nom de Chambers était le politicard le plus haut gradé que l'on ai reçu, on avait déclaré le gouverneur de l'Etat et sa famille portés disparus présumés morts, c'est désormais Chambers qui doit diriger tout le camp. Par principe et par l'éducation inculquée par mes camarades d'unité, je n'ai jamais blairé les politiques, encore moins les sénateurs. Mais pas le choix, nous devions le faire, ne serait-ce que déjà pour nous préserver car les rumeurs continuaient d'aller bon train, on racontait que le pays entier était touché et que des camps comme le nôtre se montaient de partout, de la côte californienne jusqu'à la Floride, en passant par les Montagnes Rocheuses, le Midwest et la côte-est. Là j'ai vraiment sentie que ça puait du cul pour nous et je priai pour qu'on termine nos fortifications au plus vite. Grâce aussi à l'aide des gars d'une SMP appelée en renfort, on réussissait à monter notre position fortifiée en une dizaine de jours. Maintenant nous, soldats de la Garde Nationale ayant pu rallier le lieu, Marines et agents de la SMP, les ordres étaient simples : garder le camp et protéger les civils. Rien que la teneur de ces ordres me faisait froid dans le dos, nos galonnés s'attendaient vraiment à ce que des cadavres ambulants nous fassent chuter ? Non parce que, ce n'était même plus des rumeurs à ce stade, c'était avéré. On avait même commencé à tuer nos premiers zacks quelques jours après le début des travaux du camp. Seattle de l'autre côté du fleuve était en train de cramer, on arrêtait pas de voir des Warthogs, des JSF voire des B-52 aller et venir dans les airs, y avait des explosions dans les rues. Mais nous, à Fort Ward, on ne devait surtout pas bouger. Nous devions garder ce camp. Le monde était en train de devenir dingue putain... Là, pour la première fois de ma vie, je ressentais une peur viscérale et malsaine. Étions-nous vraiment au bord de la destruction, de l'extinction de l'humanité ? Allions nous tous finir dans l'estomac de zack ? Intérieurement, j'étais heureuse que ma mère ne soit pas restée vivante suffisamment longtemps pour voir notre planète partir en couille comme ça, elle avait pu partir à temps et ne pas voir tout ce foutoir.

La vie à Fort Ward

Dehors, le monde comme on le connaissait crevait lentement mais sûrement. On ne voyait pas le dixième de ce qui se passait mais on s'inquiétait. D.C n'émettait plus au bout de quelques semaines, le Pentagone compris. Pendleton également qui cessa d'émettre au bout d'un mois. Tous les sites envers lesquels on pouvait câbler même la fameuse zone 51, pourtant un coin tout paumé en plein désert du Nevada ne répondait plus. On recevait des signaux provenant du Pacifique néanmoins, on disait que la Navy avait pu recueillir des réfugiés VIP ou non et qu'ils survivaient encore. Les civils ne pouvaient déjà plus communiquer mais même nous qui le pouvions encore, on avait personne à qui parler. À croire que tout le monde s'était dit que c'était une bonne idée de devenir aussi un zack... Pour certains soldats, se rendre compte que nous étions peut-être les derniers de notre civilisation était un coup dur. Certains vivaient ici avec leur famille, eux encore arrivaient à encaisser mais certains soldats de mon peloton avaient laissé leur famille derrière en Californie. Personne ne sut ce qu'il était advenu de là-bas mais plus d'une fois, on a dû se ressaisir, j'ai dû les bouger pour les empêcher de sombrer et de faire une connerie. Moi je n'avais plus rien à perdre, rien d'autre qui me retenait et la seule personne qui comptait encore pour moi était morte il y a longtemps. Encaisser le fait que nous étions sûrement les derniers putains de Marines de la Terre me motiva encore plus à survivre et à essayer de galvaniser mon peloton. Il le fallait bien de toute façon, tous les militaires gouvernementaux et privés compris, on devait s'unir et faire front ensemble contre toutes les menaces possibles et existantes sinon c'en était fini de Fort Ward. Nous avions des civils à protéger, on devait le faire. On ne sait pas quels malades il y a au delà de nos murs. Ou à l'intérieur des nôtres.

Début mars 2016, ce bon sénateur Chambers ordonne de construire une palissade de bois pour fermer l'accès à la bande la plus étroite de terre de l'île où nous sommes cantonnés. Civils et militaires s'y collent, j'y donne de ma personne que ça soit pour jouer les bûcheronnes ou la garde. On mettra quatre bons mois pour finir la palissade. En août, les vraies emmerdes nous sont tombées dessus. Des bandits, provenant certainement de Seattle désertée, nous ont attaqués par la côte. Des fumiers qui ont laissés tomber toute forme de civilisation et venus pour nous dépouiller. Malgré les morts qu'on a eu, on a repoussé ces connards en prenant soin de les massacrer jusqu'au dernier. Pour ma part, je ne m'étais posé aucune question pour abattre ces ordures. Je me rappelle avoir permis de sauver une femme de trois de ces ravisseurs et la reconnaissance de cette civile m'a amplement suffi pour justifier notre riposte brutale. Comme en période de guerre, c'était eux ou nous. Cette attaque nous a quand même obligé à avoir une prise de conscience : que les zacks n'étaient plus la menace première à laquelle nous devions faire face, que les côtes devaient être davantage surveillées et surtout, que cela devait nous pousser à adopter une approche en cas de contact avec des groupes extérieurs. Un point de vue visiblement partagé par beaucoup d'entre nous parmi les militaires. En même temps il en allait aussi de notre survie, on se disait qu'on était peut-être les seuls de la civilisation.

Entretemps, les scientifiques qui avaient pu être sauvés depuis le début de cette apocalypse nous firent partager certaines de leurs découvertes. Enfin des infos putain, maintenant ça allait nous faciliter un peu la vie. Mieux on en sait sur nos ennemis, zacks compris, mieux on se portera. Ces informations seront mises à contribution peu après le premier anniversaire du camp, lorsqu'un crétin s'est suicidé sans qu'on ne sache pourquoi. D'abord éliminer les zacks qui se sont mis à se balader dans le camp. Grâce aux découvertes des blouses blanches, on a pu rapidement tuer notre ennemi, en ajustant nos tirs et en s'assurant qu'ils ne se relèvent pas. Ensuite on s'est rendu compte que chacun d'entre nous pouvait devenir un de ces monstres si on n'était pas éliminé correctement, les blouses blanches nous en avaient déjà parlé mais le voir sous nos yeux était autre chose. En gros, il fallait qu'on s'explose le crâne pour être sûr de ne pas devenir un zack. Dans mes souvenirs, je compris mieux maintenant cette vidéo qu'on avait vu et pourquoi les scientifiques nous disaient de viser la tête pour tuer les zacks pour de bon. Peu à peu, au fil du temps, les militaires que nous étions prîmes conscience de la nature des zacks, renseignés par les scientifiques du camp et pouvions les éliminer plus efficacement. On aurait presque pu croire que ça irait mieux encore, pas vrai ? ... Non pas vraiment en fait. Pour parachever notre toute première année sous la domination des zacks, le colonel du bataillon qui était avec nous depuis le début, le colonel bordel de merde, s'est fait tuer. À cause de qui ? Gagné, Chambers. Putain de politicard ! À cause de lui, on a perdu un galonné qui tenait bien la baraque et qui menait efficacement le personnel militaire. Bordel, déjà que j'aimais pas Chambers par principe, là j'en pouvais plus de celui-là. Il s'était déjà attiré l'hostilité du peloton de Marines, là j'étais quasiment certaine que tout ce qui était militaire ne pouvait plus le blairer. C'était génial putain pour commencer l'année 2017.

Maintenant à Fort Ward

Bon, 2017 donc. Comme à l'époque où on pouvait vivre encore sans craindre zack, les têtes dirigeantes ont fait des discours pour commencer cette année dont notamment celui que l'on attendait beaucoup parmi les militaires. Comme nous étions en règle générale, les premiers à être en contact avec l'extérieur, nos chefs établirent une conduite à adopter : le dehors est avec nous ou contre nous. Une ligne directrice plutôt extrême si on veut mon avis mais elle avait au moins le mérite d'être claire et il n'y avait pas de place pour la demie-mesure. Au moins, on ne flinguait pas à tout va, on laisserai leur chance aux pauvres aminches de dehors. Mais s'ils refusaient notre offre, tout groupe extérieur au nôtre devait être considéré comme une menace potentielle. Là pour le coup, avec les collègues militaires, on était en terrain connu. Le souvenir de l'attaque des pillards d'août 2016 m'était revenue douloureusement en mémoire et je me résolus de ne plus jamais laisser ces crapules nous menacer. Si cela devait passer par flinguer un camp entier, Amen donc. La décision d'adopter cette attitude face à l'extérieur gagna mon adhésion. Je serai la première contente de voir des réfugiés nous rejoindre pacifiquement et reprendre un semblant de vie pour permettre à l'humanité de survivre mais je serais prête à faire feu sur la moindre ordure qui viendrait nous menacer. Les troupeaux comme ceux d'août dernier devaient pulluler.

Durant les premiers mois de l'année, j'alterne entre sorties avec des gars de mon peloton et garde dans le camp. Je ne me ramollis pas pendant ce temps, entre Marines on continue de s'entraîner pour nous entretenir et on sollicite régulièrement les responsables militaires pour s'entraîner au tir. De temps en temps, on embarque des gars de la Garde Nationale ou de la SMP, parfois on les rejoint quand ils s'entraînent. C'est pas le monde des bisounours, il nous arrive de nous regarder entre corps d'armée. Entretemps, j'ai appris que le groupe emmené par le chef de la SMP, celui qui a prit la place du colonel du bataillon a éradiqué un groupe extérieur, fidèle à notre doctrine manichéenne.

En plein été 2017, pendant le mois de juillet, je fais partie de la sortie à la rencontre du groupe d'Emerald Freedom coincé dans un lycée de Seattle. Je ne suis pas avec les chefs de notre troupe dont celui qui s'appelle Jensen mais je suis affectée à un des groupes de militaires chargés d'ouvrir le feu sur eux s'ils refusent de se joindre à nous. On continuait de les observer pendant que Jensen et compagnie discutaient avec les autres pour les convaincre de nous rejoindre. Pendant la discussion, un type du groupe d'à côté du mien qui se faisait appeler Clayton si je me rappelle bien a chopé une intruse. Un peu surprise de ce qui se passait, je vins plus près pour observer celle que l'on avait attrapé. Elle espérait vraiment nous prendre à revers ? À elle seule ? Si c'était le cas, elle était inconsciente ma parole. Contrairement à pas mal d'hommes, je ne pointai pas mon M4 sur elle, j'estimai qu'il y avait déjà assez de flingues qui la menaçait. Fallait admettre que pour une réfugiée, elle présentait pas trop mal, j'aimais beaucoup les tatouages qui se voyaient sur elle, elle avait du goût. Même le fort accent slave qu'elle faisait ne me gênait pas, je trouvais que ça lui allait bien. Dommage qu'elle soit dans le camp d'en face... Malheureusement, je n'eus guère le temps de la regarder davantage car une fusillade se mit à éclater. Merde, décidément, personne ne voulait nous rejoindre ! Mes gars ont commencé à être attaqués par des zacks et mon attention était dessus. Le temps que j'en aligne deux, l'un de nos soldats tira sur la Russe qui foutait le camp. De force, je fis lever le canon de son fusil pour l'empêcher de l'aligner pour de bon, il y avait plus important, comme des zacks à éliminer pour protéger nos hommes. Au final, Jensen a été tué, on a eu des pertes et le camp de réfugiés a été cramé sur l'ordre de... d'un type qui se faisait appeler Donovan. Sûrement le second de Jensen, un truc comme ça. Quoi qu'il en soit, cette foutue opération n'avait encore rien donné et j'en venais à douter si on allait vraiment voir un jour un groupe conséquent venir chez nous. L'ambiance en devenait morose par ici.

Merde, je voyais les gars qui faisaient la gueule au camp, c'était pas bon ça. Moi qui d'habitude était plutôt enjouée, là on avait pris un coup. Au fil des semaines, on avait pas grand chose à signaler, on récupérait ici et là des réfugiés qui venaient grossir un peu les rangs de notre groupe mais rien qui ne soit d'importance. Pourtant, ça semblait aller plutôt bien, les zacks ne venaient pas nous faire chier, les groupes de bandits non plus, -peut-être que la rumeur d'une troupe de militaires sévissant dans la région faisait son effet- même les soldats semblaient aller mieux, on arrivait à se serrer les coudes, surtout entre Marines on arrivait même parfois à rire un bon coup et pour quelqu'un qui aime bien déconner comme moi, c'était important. Moi pour ma part, je m'étais liée avec une des femmes militaires de la SMP, une belle anglaise aux cheveux châtains qui était une sniper dans son unité, Hannah qu'elle s'appelait. Trouver quelqu'un comme elle était un coup de boost incroyable, j'en venais à éprouver des sentiments profonds pour elle, ça me l'avait très rarement fait avant. Un lien profond que j'avais qui allait être mis à rude épreuve en novembre 2017 lorsqu'un séisme se fit ressentir dans la région. Dame Nature venait nous faire chier alors qu'on était peinards et bordel elle s'est défoulé chez nous. Nos baraquements comptèrent parmi le gros des dégâts et comme si ça suffisait pas, la palissade s'est aussi cassée la gueule. Enfin pour couronner le tout, nos amis zacks se sont dit que c'était une bonne idée de venir foutre le boxon chez nous ! J'étais en faction au camp pour le garder et malgré le fait qu'on ait tout fait pour retenir les zacks, ces monstres pullulaient et faillirent nous anéantir, il a fallu le retour des autres militaires partis en expédition pour sauver ce qui pouvait encore l'être. Notre camp a pu subsister, Hannah m'est revenue saine et sauve et j'étais toujours là avec les rescapés. Depuis ce putain tremblement de terre, on essaie de se reconstruire comme on le peut. C'est lorsque nous sommes les plus affaiblis qu'il faut être le plus alerte. On y arrivera, j'en suis sûre !

Le camp a déjà une meilleure gueule à l'aube de cette année 2018, on a pas tout réparé, l'électricité est rationnée, même les blouses blanches en font les frais. Les militaires restants dont moi, on a pas vraiment changé, on est toujours aussi attentifs à garder le camp. J'attends le prochain groupe d'importance que l'on rencontrera, ça fait trop longtemps qu'on doit se renforcer. L'idéal serait de rencontrer d'autres unités de l'armée, je suis certaine qu'à travers tout le pays, elles se sont éparpillées, peut-être même qu'une structure gouvernementale existe encore quelque part... On tombera sur des gars comme ça à un moment ou un autre, zack ne peut pas avoir bouffé tout le monde. Ma réflexion, je pense que je ne suis pas la seule à l'avoir, on en parle déjà parfois entre militaires. Ah tiens, il m'est parfois arrivé de parler avec Donovan, après je ne suis pas super proche de lui mais à cause des pertes que nous avions subis, techniquement s'il existe toujours une chaîne de commandement, je suis la plus gradée de me peloton de Marines. Ça fait bizarre d'avoir ces hommes sous ses ordres comme ça... Ouais tiens, je vous ai parlé de Chambers tout à l'heure, pas vrai ? Il s'est fait descendre ce couillon. Ouais je te jure ma gueule ! En fait, depuis le début 2018, ça grognait chez les civils. Entre militaires, on avait peur, on descendait des réfugiés qui ne coopérait pas mais on répugnait à tirer sur nos propres citoyens. En gros, si les lascars la ramenaient, c'était parce qu'ils en avaient après Chambers. Ils l'accusaient des conséquences désastreuses du séisme de novembre 2017 et de sa mauvaise gestion. Je ne pouvais pas vraiment leur donner tort, je dirais même que j'étais d'accord. Ils se sont mis à manifester, comme si nous étions encore en démocratie, nous on se contentait juste de veiller à ce que ça ne déborde pas. À la mi-février, la contestation grossit et certains de nos gars n'hésitent même plus à se joindre aux manifestants. C'est là que Chambers pète un câble. Certains leaders parmi les civils s'étaient mis d'accord pour destituer Chambers et sa gestion désastreuse mais ce crétin de sénateur n'en pouvait plus et il avait essayé de se barrer en menaçant sa femme et sa fille. L'enflure ! Il a rien fait pour calmer les tensions et il abattra même celle qui fut son épouse. Putain, si je le croyais capable de faire ça... Malheureusement pour lui, on avait prévu le coup en cas de débordement, les snipers qu'on avait posté au cas où, ouvrirent le feu sur Chambers et il fut abattu. Hannah était parmi les tireurs.

Bon c'était bien beau tout ça mais maintenant on fait quoi ? Les leaders contestataires se mettent d'accord pour former un conseil à plusieurs pour diriger le camp à la place d'un décideur unique comme feu Chambers. Ces nouveaux responsables, j'espère qu'ils ne merderont pas autant que lui. M'enfin bon, en gros voilà où on est. Je trouve... qu'on s'en sort pas si mal au final et avec un peu de chance on tombera sur des cocos qui fonctionneront comme nous et qui nous aideront à grossir. On pourrait peut-être même bâtir à nouveau notre civilisation. C'est ce que j'espère voir un jour. Et si possible avec Hannah ? Lààà voilà une idée qu'elle est séduisante.

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Re: Jane S. Raikes ~ We will fight for the lost [OPERATIONAL]

Dim 18 Mar 2018 - 14:58

Bienvenue officiellement Jane!
Bon courage pour ta fiche!




Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
Yulia Iojov
Yulia Iojov
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Re: Jane S. Raikes ~ We will fight for the lost [OPERATIONAL]

Dim 18 Mar 2018 - 15:14

Bienvenue officiellement ! Et bonne rédaction =)
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Re: Jane S. Raikes ~ We will fight for the lost [OPERATIONAL]

Dim 18 Mar 2018 - 15:50

BOUUUUH POURQUOI UN MARRON ? ILS SONT VILS LES MARRONS ! ILS SONT MÉCHANTS LES MARRONS !!!

Ah ah bienvenue Jane, à très bientôt sur le champ de bataille :MisterGreen:

(PS : j'adore ta sign.. :3)
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Re: Jane S. Raikes ~ We will fight for the lost [OPERATIONAL]

Dim 18 Mar 2018 - 16:11

Merci beaucoup pour votre accueil Jane S. Raikes ~ We will fight for the lost [OPERATIONAL] 2101447028

Roza ==> Ah mais on sait jamais ce qui peut se passer sur le champ de bataille, on s'y voit dessus :MisterGreen:
Merciiiii pour la sign :smile42:
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Re: Jane S. Raikes ~ We will fight for the lost [OPERATIONAL]

Dim 18 Mar 2018 - 16:13

Bienvenuuuue Jane !! Bonne rédaction !! =)
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Re: Jane S. Raikes ~ We will fight for the lost [OPERATIONAL]

Dim 18 Mar 2018 - 17:39

Bienvenue et bon courage pour ta fiche ! Very Happy
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Re: Jane S. Raikes ~ We will fight for the lost [OPERATIONAL]

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