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The devil's gonna make me a free man

Lun 26 Mar 2018 - 23:34


Will E. Mayfield
38 ANS Américain Clerc de notaire American Dream

i've got a war in my mind


Expliquez ici le caractère actuel de votre personnage.

« Vous voulez savoir pourquoi je suis là ?
- Non, simplement savoir qui vous êtes, réellement, au fond de vous. »

Avachi dans le fauteuil peu confortable du cabinet, Will dévisagea le psychologue en face de lui avant de détourner le regard, passant ses doigts fins dans sa barbe naissante. Qui il était ? Il n’avait pas un dossier que les urgences lui avaient transmis ? Le blond soupira, à présent complètement vautré dans ce fauteuil, dos courbé, mine basse, jambes écartées, son talon droit battant inlassablement la mesure contre le sol recouvert de moquette bon marché. Il avait l’attitude et la posture de celui qui n’avait pas envie d’être tout en sachant combien il en avait besoin.

« Je suis plutôt sérieux comme gars, en temps normal. J’aime que les choses soient bien faites et je fais en sorte que ça soit le cas, je suis carré. J’ai plutôt un tempérament assez vif, direct, je m’embarrasse pas de longs discours pour dire autre chose que ce que je pense, parce que je suis aussi honnête. J’aime les gens, passer du temps avec eux, prendre soin d’eux et les faire rire, que ce soit ma famille ou mes amis. J’ai toujours été assez sociable et attentionné mais je ne peux pas promettre que mes blagues soient toujours drôles.
- Est-ce tout ce que vous avez à me dire ?
- Non, bien sûr. Je ne suis pas parfait, sinon je ne serai sans doute pas là.
- La perfection n’a rien à avoir avec votre présence ici Will, vous le savez. Je vous écoute.
- Vous le voyez bien, je suis impatient, j’ai envie qui sortir d’ici rapidement et de reprendre mon train-train quotidien. J’aime que les choses aillent vite, et j’ai tendance à être très nerveux. J’ai mes mécanismes pour le gérer. On m’a dit que j’étais un peu trop impulsif aussi, que je prenais des décisions sans trop les réfléchir, je ne suis pas d’accord avec ça mais il faut bien que je donne de l’importance à ce que disent les autres.
- Votre dossier vous décrit aussi comme émotif et influençable Will.
- Possible.
- L’êtes-vous ?
- Sans doute ouais … »

Son regard clair se perdit un instant dans la contemplation d’un élément de décoration, sans doute destiné à apaisé les plus récalcitrants. Émotif et influençable, il l’était, et il savait que c’était ce qui lui avait apporté beaucoup de problèmes. Parce qu'il avait ce besoin d'appartenir à quelqu'un, à quelque chose, à une idée. Ce besoin d'exister, d'être. Ce jour-là, ce n’était pourtant pas à cause de toutes les mauvaises influences qu'il était là. Ce jour-là, Will était là parce qu’il n’était pas heureux, il ne l’avait jamais été, il ne savait pas pourquoi et il ne comprenait pas en quoi faire l’étalage de tous ses défauts et de toutes ses qualités allait l’aider à être heureux. Foutus psy. Ce jour-là, il était là parce qu'il avait atteint un niveau jamais atteint jusque-là.

*****

Le souvenir de ce rendez-vous était encore étrangement clair dans son esprit alors qu’il se réveillait d’une sieste à l’arrière d’une berline. Mais il y avait une chose encore plus claire. Will ne savait pas s’il était heureux désormais, mais il savait pourquoi il devait se lever tous les matins. Et c’était toute cette liste de qualités et de défauts qu’il avait énuméré à ce fichu psy qui l’y aidaient, chaque jour, chaque semaine, chaque coup dur. Son appartenance il l'avait trouvée, l'espèce humaine, les vivants. Son existence, elle était avérée. Will se confortait au moins là-dedans, camouflant à l'occasion sa nervosité derrière une attitude détendue.



and blood on my hands


Expliquez ici les caractéristiques physiques de votre personnage..

Le moins que l’on puisse dire, c’est que sa carrure est aux antipodes de sa personnalité sur biens des aspects. Lorsque l’on le voit du haut de son mètre quatre-vingt-dix, il est difficile d’imaginer qui il est vraiment. Tout ce que l’on voit c’est ce grand gaillard qui approche des quatre-vingt-dix kilos, il a déjà dû les dépasser largement, avant tout cela et en dehors de certains épisodes de sa vie. Des épaules larges, musclées parce qu’avoir une bonne hygiène de vie était apparemment important avant. Un esprit sain dans un corps sain lui avait-on souvent répété. Son corps est un temple. Les dictons fusaient dans les pires moments de sa vie pour lui faire comprendre l’importance de cette enveloppe de chair qui n’était pas juste là pour le retenir bien ancré sur Terre. Désormais, ce corps il l’entretient parce qu’il constitue son meilleur moyen de survie.

En l’approchant de plus près, on remarque derrière une barbe de quelques jours des traits fatigués, durs, ce visage tantôt fermé tantôt souriant encadré de cheveux blonds. Il a la mâchoire carrée qui fait tomber les filles, des lèvres fines qui s’étirent encore souvent dans un sourire tantôt timide, tantôt fier et surtout un regard vert qui vous transperce. Toute la complexité de sa personnalité se retrouve dans ce regard et ce sourire, difficile de dire s’ils sont heureux ou tristes, mais ils seront toujours sincères. Il a une gueule d’ange mais trop de démons peuplent son âme, a dit un jour sa grand-mère.

Des tatouages, il en a plusieurs. Ce n’était pas un effet de mode, c’était un besoin presque viscéral. Besoin de s’exprimer, besoin de se montrer, besoin de vivre tout simplement. Sur les bras, sur le torse, dans le dos. Si le monde n’avait pas sombré avant, il aurait sans doute recouvert son corps intégralement à l’heure qu’il est. Côté vestimentaire, le blond n’a jamais vraiment eu de style. Caméléon, il s’adaptait à son environnement et continue de le faire. Il s’habille avec les moyens du bord, avec ce qu’il trouve, avec ce qu’il faut en fonction des saisons. De toute manière, personne ne viendra lui faire de remarque là-dessus, alors jean, tshirt, chemise, pull, manteau, ranger, tout est bon du moment que le protège de la vie qu’il doit mener.

En guise d’équipement, il n’a qu’un revolver, qu’il possédait déjà contre toutes les recommandations de son entourage et récupéré dans les premiers jours, ainsi qu’un couteau de chasse trouvé aux fils de son périple. Les possessions terrestres n’ont que peu de valeur à ses yeux clairs, comme pour tout, ce n’est pas ce qui le retiendra ici alors à quoi bon s’encombrer.

a storm is coming


Expliquez ici l'histoire de votre personnage avant l'épidémie.

Son regard clair posé sur le rôdeur en face de lui, Will fronça les sourcils. C’était toujours aussi étrange de regarder la mort en face, droit dans les yeux, blancs et teintés de pointes de sang. C’était étrange et effrayant, c’était effrayant et rassurant, c’était rassurant et déprimant. Son cœur oscillait toujours lorsqu’il les regardait, parce qu’il pensait au présent, parce qu’il pensait au futur mais surtout parce qu’il pensait au passé. Le blond pensait combien c’était étrange cet enchainement de faits qui l’avaient mené ici ce jour-là, au Sud de Seattle en ce qui devait être un mois d’avril relativement doux.

C’était d’abord ses parents, Claire et Phil Mayfield, un couple d’une trentaine d’années que la vie avait décidé de priver d’un enfant. Du moins pendant un certain temps puisqu’un jour, grâce à l’aide de la médecine, de la science, Claire était finalement tombée enceinte. Des jumeaux lui avait-on appris, cela arrivait souvent dans ce genre de procédure il paraît. Ses parents avaient tout préparé, heureux comme jamais malgré l’angoisse. Ils avaient un bon niveau de vie, tout ce qu’il fallait pour accueillir ces deux petits garçons, mais encore une fois, le destin en décida autrement. Le 18 août 1979, seul l’un des petits garçons vit le jour, l’autre mort-né, laissa seulement un immense vide dans le cœur de ses parents et de sa moitié qui n’en avait pourtant jamais eu conscience avant un moment.

Il repensait à son enfance, son regard toujours rivé sur la pauvre âme suspendue au lustre de la petite maison. Will avait eu une enfance plutôt facile, ses parents l’aimaient, ils ne lui avaient jamais parlé de son frère mort-né, la plaie était trop douloureuse pour eux, et un enfant si jeune n’avait pas à subir le même sort. Pourtant, le petit blond le ressentait, ce vide, ce gouffre, cette sensation d’être partagé en deux, coupé de quelque chose de vital. Mais ce n’était qu’un enfant, alors son attention était rapidement accaparée par autre chose, le Père Noël, la Petite souris, les devoirs. Son père, agent immobilier, prenait soin d’élever un gamin robuste, un vrai petit gars. Sa mère, infirmière, ne manquait pas de le chouchouter. Et son enfance avait filé, comme la vie dans le regard de ce rôdeur.

Il repensait à son adolescence. Quand tout avait commencé à se gâter. Ce vide qu’il ressentait depuis toujours se faisait plus grand, et à défaut de vouloir mourir, l’adolescent qu’il était ne savait pas trop pour quoi vivre. Will n’a jamais su l’expliquer, c’était simplement ainsi. Alors il essayait de l’ignorer, ce mal-être, il sortait avec ses amis, il travaillait à l’école, il était loin d’être bête déjà à l’époque. Mais surtout, il avait le don de s’entourer de personnes qui savaient comment vivre. Les mauvaises fréquentations, il les enchaina, et les conneries aussi. Des petites d’abord, puis des plus grosses. Il goûta à la cigarette jusqu’à ne plus pouvoir s’en passer. Il goûta à l’alcool jusqu’à ne plus avoir à penser. Il goûta petit à petit à d’autres trucs, plus durs, plus lourds. Il en oublia ses études, il en oublia ses parents qui de leur côté ne comprenaient pas le comportement de leur trésor. Ils l’aimaient pourtant ? Ils prenaient soin de lui ? Il n’avait pas l’air malheureux avant, alors pourquoi maintenant ? Will se remémora quand on l’envoya pour la première fois voir un psychologue, combien cela avait été inutile, parce qu’il ne savait pas expliquer pourquoi il faisait tout cela, pourquoi il partait dans cette spirale. Il se rappelait encore quand ses parents lui avaient appris, qu’il n’était pas un au départ, qu’il était deux. Les choses étaient plus claires, mais pourquoi cela changerait-il quoique ce soit à sa situation ?

Il repensait à cette première année d’études où il avait décidé de quitter sa Californie natale pour rejoindre Seattle, en 1998. Une lubie, un caprice, un besoin de s’éloigner. Il avait obtenu son diplôme assez facilement et ce malgré de nombreuses absences à cause de ses mauvaises décisions, preuve s’il en fallait qu’il était loin d’être bête. Will avait besoin d’air et il avait besoin d’environnement. De Los Angeles à Seattle, il y a un monde, c’était parfait. Pendant quelques semaines, il se sentit presque revivre, ou plutôt vivre. Seulement pendant quelques semaines, puis la spirale recommença. Dans sa classe, il rencontra de nouveaux éléments perturbateurs et, influençable qu’il était, Will les suivit dans leurs conneries. Des drogues plus dures encore, pour masquer son spleen. Ses études de droit étaient mal barrées, il ratait de plus en plus de cours, il se fichait de l’argent que ses parents déboursaient, il travaillait à côté, il finançait lui-même ses trips, bons ou mauvais. Puis un jour, elle arriva, la surdose. Il arriva ce moment où ses yeux se rouvrirent dans l’ambulance, puis à l’hôpital, entouré de ses parents venus en urgence. Une overdose. C’était juste la dose de trop quelque part. On l’envoya en désintox, on l’envoya voir un psychiatre pour parler de sa tentative de suicide. « J’ai pas voulu mourir, je veux juste me sentir vivant. » Sa réponse avait laissé le psy silencieux, puis il avait cherché à en savoir plus sur lui. Will comprit vite que s’il voulait quitter cet endroit qui lui donnait l’impression de mourir, il devait coopérer. Il parla, raconta l’histoire de son jumeau mort-né, ses premières cuites, ses premiers trips, la lente mais certaine naissance de l’addiction. Après quelques mois, il se rappelait qu’on l’avait laissé sortir, réhabilité, prêt à reprendre sa vie en main.

Il se rappelait de sa sortie en 1999, accompagné de ses parents. Il était revenue à LA depuis le début de sa cure, autant finir ses études là-bas, autant construire sa vie là-bas. Ici ou ailleurs, c’est la même chose, pensait-il. Il rencontra des filles, comme il en avait toujours rencontré, puis il rencontra la fille. Celle avec laquelle il s’imaginait peut-être changer, vivre, heureux. L’illusion perdura quelques mois, quelques années sans doute, au moins cinq à bien y réfléchir. Il avait terminé ses études, il avait trouvé un boulot comme clerc de notaire, ce n’était pas le boulot de ses rêves mais il n’était pas vraiment sûr de le trouver, ce boulot de ses rêves parce qu’il ne savait même pas s’il avait déjà eu des rêves. Excellent acteur, Will donnait le change. Leah sa petite-amie allait devenir sa femme, ils avaient une petite maison au nord de Los Angeles, une petite vie bien rangée. Will n’avait pas réussi à abandonner la cigarette, les psys lui avaient dit que ce n’était pas grave, que ce pouvait même être salvateur de garder au moins cet élément dans sa vie, comme une stabilité, comme un rappel de ses excès passés.

Il se rappelait encore du moment où l’illusion de cette petite vie bien rangée s’était désagrégée dans son esprit. Le 18 août 2006. Il fêtait ses vingt-sept ans avec ses parents, sa femme et quelques amis. Des amis. Qui ne le connaissaient pas vraiment, et à bien y réfléchir, sa femme ne le connaissait pas vraiment non plus parce que jamais il n’avait parlé de sa vie avant elle. Cela le frappa lorsqu’il se força à sourire en soufflant ses bougies devant tous ces gens. Ils étaient ses proches, et pourtant, aucun ne le connaissait vraiment. Certains savaient qui il était avant, ce qu’il avait fait, mais ceux qui savaient ne comprenaient pas pourquoi. Cette vie l’étouffait, mais il continuait de porter le même masque de mari aimant, heureux, d’employé modèle. Alors il recommença, les substances, plus légères pour moins risquer de se faire prendre à nouveau. Ce n’était pas si difficile que cela de se procurer le nécessaire, sur ordonnance ou sans ordonnance. Il trouva une nouvelle passion, les tatouages, seul moyen d’être, bien cachés sous son costume sur mesure. Il y avait la façade, et il y avait la réalité derrière. Le temps passa, les trips étaient contrôlés, sa femme ne se doutait presque de rien, presque parce qu’il ne fallait pas qu’il la prenne pour une idiote non plus. Leah était loin d’être bête et elle avait bien conscience qu’un truc ne tournait pas rond chez son mari. Mais comme il refusait de la laisser l’aider, de la laisser l’approcher, elle abandonna. Et dans son couple comme dans sa vie en général, la distance s’installa. Pas d’enfant à l’horizon, comment quelqu’un comme lui pourrait vouloir d’un enfant ? Il n’était pas stupide, ce n’était pas ce qu’il recherchait, même s’il ignorait ce qu’il recherchait.

Il se rappelait encore des premières rumeurs en 2015, au mois de septembre. Leah et Will venaient de rentrer d’un voyage à la Barbade, une seconde lune de miel imaginée par sa femme pour raviver la flamme dans leur couple. Pour ça, encore aurait-il fallu que la flamme soit ravivée dans sa vie, point barre.
Il se rappelait encore combien il l’aimait finalement, combien il les aimait tous. Il se rappelait encore dans le regard de ce rôdeur, le regard de Leah, de ses parents, de ses amis. Il se rappelait encore combien il avait été idiot et combien il avait envie de vivre.  

on the highway to hell


Expliquez ici l'histoire de votre personnage depuis l'épidémie.

Les râles du rôdeur qui se balançait au bout de cette corde le ramenèrent un instant à la réalité de cet instant. Il y avait la mort dans ce regard blanchi, vitreux. Mais il y avait la vie, cette étincelle qu’il avait retrouvée à l’instant où elle avait quitté le corps des siens. Cela aussi, il y repensait beaucoup.

Il se rappelait ce jour où Leah lui avait parlé des informations, des émeutes en ville, de ces personnes tuées par des dizaines de balles qui se relevaient inlassablement. Will n’y croyait pas, ou du moins il avait besoin de le voir. Alors au lieu d’avoir peur, quelque chose le poussa, la curiosité sans doute, à quitter son nid douillet pour se rendre en ville. Leah avait bien tenté de l’en empêcher, craignant pour sa sécurité, mais difficile de lutter contre son caractère. Elle le connaissait finalement, elle l’aimait, et il l’aimait en retour. Tout compte fait. Ce qu’il trouva en ville ce soir d’octobre 2015 lui glaça le sang. Pour la première fois, il avait peur, et la peur avait quelque chose de grisant. Will avait la sensation de vivre, il ressentait vraiment quelque chose ce soir-là devant les scènes de pillages, devant les scènes de violence.

Il se rappelait encore de cette fille qui avait avancé vers lui, titubant. Sans doute une fille aussi paumée que lui, en plein trip, en pleine cuite. Elle avait tenté de le saisir, pour lui voler son portefeuille ? Non, pour le croquer. Pas de ça entre nous, Will se savait séduisant mais là, c’était trop, et trop vite. Et surtout, il y avait quelque chose de bizarre chez cette fille. Rien ne produisait cet effet, aucune drogue, il en était certain et il s’y connaissait. Will la repoussa, une fois, deux fois, évitant de justesse ses dents teintées de sang. La peur à nouveau, plus forte, plus grisante, plus vibrante. Puis sa tête éclata dans une gerbe de sang en même temps qu’une détonation, ou un peu après, tout était allé trop vite. Son regard vert s’était posé sur le policier quelques mètres plus loin qui venait de lui sauver la vie, puis sous ses yeux le pauvre type se fit sauter dessus par un gamin pas plus vieux qu’une vingtaine d’années. La peur, toujours. Il devait rentrer, retrouver Leah, se mettre en sécurité, la protéger. Il devait vivre, elle devait vivre et ensemble ils s’en sortiraient.

Il se rappelait une fois de plus d’avoir trouvé la porte de leur maison ouverte, des gouttes de sang traçant une route macabre jusqu’au salon où il avait trouvé le corps de Leah. Tout avait été retourné, ici comme ailleurs, les pillages n’avaient pas tardé, s’étaient propagés comme la pire des pestes. Le monde tombait en morceaux, brûlait parfois presque littéralement. L’armée était intervenue, trop tard à son sens. Parce que dans cette petite banlieue isolée, la mort avait déjà engendré la folie et la folie la mort de sa femme. Le quartier fut l’un des premiers à tomber, l’un des premiers entièrement mis en quarantaine. Trop tard. Ils arrivèrent trop tard, elle s’était déjà relevée, sans la moindre explication, sans la moindre logique. Comme ces gens dans la rue, Leah, sa Leah, se tenait devant lui, le regard vide. La peur, le chagrin, l’envie de survivre. L’envie de vivre. Il ne pouvait pas mourir, il n’en avait pas envie, il le savait déjà, alors pourquoi avait-il mis autant de temps à le réaliser, à l’accepter ? Rapidement, Will avait saisi son revolver acheté quelques mois plus tôt, pour tranquilliser l’esprit de Leah en ces temps parfois troublés et dangereux. Une première détonation, sans effet. Une deuxième, elle avançait toujours. Une excuse, un dernier regard à son visage, une dernière pensée, et son corps s’affaissait sur lui-même, sans vie, pour de bon, de façon finale. Pour la première fois depuis des années, Will pleura. Sur le cadavre de sa femme. Avec la ferme intention de sauver ses parents, de les retrouver s’il le pouvait encore. Il fut parmi les seuls civils évacués par l’armée dans ce quartier entièrement bouclé.

Il se rappelait encore de la galère pour rejoindre la maison de ses parents, de la peur au ventre en découvrant le quartier en quarantaine. Il avait passé plusieurs jours dans un camp de son côté, avant de parvenir à s’en échapper, trouvant refuge dans une église. Cette église où ses parents l’avaient fait baptiser, où il avait dû assister à plusieurs messes en tout genre. Bon sang, qu’il détestait cette église qui était pourtant son salut à cet instant. Il était si proche et pourtant si loin. Les militaires gardaient le périmètre et interdisaient à quiconque d’entrer, jusqu’au jour où ils ne le gardèrent plus. Will avait perdu le compte des jours depuis la mort de Leah, dix, vingt ? Plus encore ? Ce n’est qu’en voyant les chars et les fourgons s’éloignaient de la rue principale qu’il réalisa qu’il n’y avait plus rien à sauver. C’était un brasier qu’ils avaient laissé derrière eux, et une note d’information placardée à l’entrée du camp de fortune. « Ce camp est tombé, passez votre chemin. » Tout un bla-bla sans intérêt, donnant l’ordre d’aller trouver le prochain dans la zone pour être en sécurité. C’était ça leur sécurité ? Il ne leur faisait plus confiance, parce qu’ils n’avaient pas été assez rapides pour sauver Leah, parce qu’ils étaient trop prompts à condamner ses parents. A ce jour-là, Will ignore encore si ses parents ont réellement péri ce jour-là ou avant, ou s’ils sont encore en vie. Sa nature défaitiste a eu tendance à le pousser à croire qu’ils y étaient passés, parce que c’était également le meilleur moyen de faire son deuil.

Il se rappelait encore les premiers jours de la fin du monde, les premiers jours du reste de sa vie. Will avait envie de vivre, pour sans doute la première fois en trente-cinq ans. Il avait envie de vivre et n’avait pas l’impression de ne plus avoir le droit. Cette réalisation il l’avait faite en se rappelant des mots d’un des psys qu’il avait vu. Ce n’était pas parce que son jumeau était mort-né que lui n’avait pas le droit de vivre, il n’en était pas moins vivant, entier, lui. Will Elijah Mayfield existait et il avait envie de vivre avec la peur au ventre, avec le deuil de ses proches. Et quand l’hiver arriva, après que le monde ait entièrement sombré, il avait déjà quitté la banlieue de Los Angeles. Cet endroit était mort, comme la lueur dans le regard de Leah, comme les souvenirs matériels de sa vie dans la maison de ses parents. Où allait ? Au volant de ce vieux taxi qu’il avait trouvé et réussi à démarrer grâce à des astuces données à l’époque par certaines de ses mauvaises fréquentations, Will se demanda où il pouvait bien aller. Il n’y avait plus personne, plus rien. Alors son esprit fit à nouveau le parallèle. Quelques années auparavant, quand il avait voulu tenter de vivre, tenter de respirer à nouveau, il était allé à Seattle, sur un coup de tête. Peut-être y trouverait-il de quoi continuer à apprendre à survivre, à vivre.

Il repensait en écoutant le grincement du lustre qui menaçait de tomber, et le cadavre avec, au jour où le moteur du taxi avait lâché, à quelques centaines de kilomètres au nord de LA. Il avait fuis, droit devant, sans se retourner, évitant les gens pour se concentrer sur sa survie. Il s’était peu reposé, trop peu, et forcément le manque d’essence n’était plus le seul problème. Quelque part en février 2016, après des semaines à vivoter, à se nourrir de ce qu’il trouvait, à éviter ses semblables, Will s’arrêta. Fresno, une ville qu’il n’avait jamais particulièrement visité, qu’il ne connaissait que peu, et qui à première vue était aussi morte que Los Angeles à ses yeux clairs. Mais il y rencontra d’autres survivants comme lui. Un couple avec un pick-up, Lily et Steven. C’est le destin et la survie qui les poussèrent à s’unir alors qu’un groupe de rôdeurs approchait, prêts à les dévorer. Tant bien que mal, les trois parvinrent à s’en débarrasser, à trouver refuge dans un magasin largement pillé mais encore suffisamment pourvu pour les nourrir quelques semaines, à trois, en se rationnant. Quels étaient leurs plans, où comptaient-ils aller ? Will apprit qu’ils n’avaient prévu d’aller nulle part, ayant tout perdu également, Seattle paraissait alors une idée aussi bonne qu’une autre. Et c’est ainsi que le couple accepta de prendre la route vers le nord accompagné du blond. Leur périple ensemble dura quelques mois, en voiture d’abord, jusqu’à Redding puis à pieds après cela. Le pick-up à son tour avait rendu l’âme, le printemps pointait le bout de son nez et la discrétion du voyage à pieds présentait bien plus d’avantages. Will retrouvait un peu cette humanité qui lui avait manquée durant ses premiers pas de survivant en solitaire, sans même avoir conscience qu'il en avait besoin. Il s'autorisait à moins jouer la comédie, affichant devant eux une attitude détendue et un air sûr de lui, toujours la blague à lancer au meilleur moment. Parfois il devait forcer le trait pour y croire lui-même, parfois il se sentait réellement en vie, il y avait des jours avec et des jours sans mais à trois ils atteignirent finalement Eugene au moins d’août 2016.

Il se rappelait encore ce groupe qu’ils avaient croisé, plus nombreux, mieux armés. Des gens habitués à la vie à la dure, des gens qui avaient tout de survivants avant tout cela sans doute. Difficile de dire non à ces gens-là, aux canons de leurs fusils, à la dureté de leurs mots. Steven essaya. Essaya seulement, car la pitié et la compréhension ne faisaient pas partie du vocabulaire de ces personnes. Will s’interposa pour protéger Lily qui réclamait vengeance pour ceux qui venaient non seulement de les voler mais également de tuer son mari. La solution la plus intelligente, c’était de les suivre, ils savaient eux aussi survivre, ils le devaient, ils avaient eux aussi des qualités à leur proposer. La survie, c’était devenu sa nouvelle drogue, l’envie de vivre c’était son nouveau trip. Et il ne voulait pas redescendre. La brune accepta, se laissant embarquer telle une poupée de chiffon. Il lui avait promis qu’il veillerait sur elle, et que le moment venu, ils partiraient, ils continueraient leur périple ensemble. Un jour. Le moment venu ne vint jamais ou alors trop tard, à l’hiver suivant, quelque part entre décembre 2016 et janvier 2017. Le groupe qui les avait « accueillis » se fit attaquer par un groupe de rôdeurs, c’était le moment pour eux de partir, prendre leurs affaires, prendre un véhicule et rejoindre Seattle. Mais Lily resta plantée là, devant les morts, au milieu des cris et des coups de feu. Will tenta bien de la ramener à la raison mais son envie de survivre avait disparu en même temps que les lèvres de son mari avaient soufflé leur dernier soupir. Le blond l’avait regardée se faire dévorer, son cœur vibrant à nouveau de cette peur et de désir de survivre, même seul. Alors seul, il poursuivit ce plan rapidement élaboré, récupérant ses affaires et quelques-unes en plus. Son revolver, un couteau de chasse, un sac de couchage, un bidon d’essence en rab, des bouteilles d’eau et de la nourriture. Tout jeté négligemment dans la voiture, une vielle berline passablement confortable. Il poussa jusqu’à Portland où il dut faire une pause. Une longue pause, où il crut mourir.

Il se remémorait sans difficulté quand il avait chopé la grippe plus jeune, des simples rhumes, des trucs plus costauds. Il se rappelait la douleur du manque, combien il avait voulu à ce moment-là que sa vie s’arrête. Et Will réalisa à quel point il avait été stupide à ce moment-là, combien il avait été chanceux à chaque maladie de s’en sortir facilement. Ce n’était qu’un rhume au départ, il faisait frais, il ne mangeait pas toujours à sa faim, il peinait à trouver de l’eau, il était seul dans sa berline. Et la fièvre lui donna l’impression qu’il n’était plus seul. Le blond lutta plusieurs jours contre la maladie, difficile de dire de quoi il s’agissait, son seul remède c’est l’eau qu’il avait pris en grande quantité, qu’il avait trouvée. Sa mère lui avait souvent répété que contre la fièvre, il n’y avait que la patience et beaucoup d’eau, l’infirmière n’était pas adepte de l’automédication ni même des médicaments dans leur ensemble. Dans sa torpeur, il lui avait semblé revoir ses parents, Leah, comme en plein trip, lui dirent de se battre et de continuer à vivre. Il n’avait pas fait tout ce chemin pour mourir d’une grippe à l’arrière d’une berline usée par les mois tout de même. Au bout d’une quinzaine de jours où les bas succédaient aux hauts, où la fièvre lui rappela chaque souvenir, bon ou mauvais, de sa vie, Will émergea enfin. Incapable de bouger les premiers jours, ce n’est qu’après une nouvelle quinzaine de jours, au début du mois de mars 2017 sans doute, que le blond se décida à reprendre la route. Seattle n’était plus qu’à quelques centaines de kilomètres, il y était presque même s’il ignorait ce qu’il espérait y trouver. La civilisation ? Sans doute pas.

Sortant de ses pensées un instant, le blond regarda le corps déjà mort depuis longtemps chuter au sol en même temps que le lustre. Disloqué, le cadavre ambulant râla à son approche. Will s’accroupit à côté du rôdeur, son regard vert observant ce qui devait être auparavant un père de famille à en croire les photos partout autour. « Désolé mon gars. » Sa voix résonna dans la pièce qui paraissait vide malgré l’amoncellement d’objets en tout genre. La lame de son couteau se planta dans la tempe du cadavre.

Alors que le sang noirci s’écoulait de la plaie faite par sa lame, Will se rappela quand il avait atteint Aberdeen. Il avait dû faire un détour à cause d’une horde, l’été approchait et sa voiture l’avait lâché, comme on disait, jamais deux sans trois. Le blond s’était décidé à terminer son périple à pieds, ses pieds ne le lâcheraient pas eux. C’est dans la ville portuaire qu’il rencontra Joe, un type d’une cinquantaine d’années qui survivait seul comme lui. Le plus vieux était aux prises avec des rôdeurs lorsqu’il l’avait remarqué, et même s’il semblait s’en sortir seul, Will avait décidé de lui porter secours, parce qu’il voulait croire que ses semblables étaient encore dignes d’être sauvés. Peut-être pour se prouver qu’il pouvait sauver quelqu’un là où il avait échoué pour sauver Steven et Lily, ce couple qui lui avait tendu la main, comme il avait échoué pour protéger sa femme ou ses parents. Il fallut quelques semaines pour que la confiance s’installe entre les deux, mais cette part de Will qui cherchait constamment à exister réussit à entrer dans ses bonnes grâces et le cinquantenaire solitaire devint finalement son nouveau meilleur ami, un grand frère de substitution, une nouvelle famille.

L’histoire aurait pu se terminer ici, mais si c’était le cas, Will n’aurait pas le cœur aussi lourd en regardant ce type baignant dans son propre sang, la corde encore nouée autour de son cou. Fronçant les sourcils, le blond se repassa les derniers jours qu’il passa avec Joe. Ils avaient longuement parlé tous les deux, de leur vie d’avant, de leur vie d’après. Chacun voyait la survie différemment. Joe était persuadé qu’il n’y avait pas besoin de nuire aux autres survivants pour s’en sortir, la preuve en était qu’ils s’étaient entraidés tous les deux. Will de son côté avait encore en mémoire ce groupe qui avait causé la mort du couple avec qui il avait passé les premiers mois de la fin. Et comme aucune argumentation n’était valable sans une démonstration, d’autres survivants vinrent frapper à leur porte. A première vue inoffensifs, Joe décida de les aider, au moins pour une nuit. Une nuit de trop. Au petit matin, alors qu’il revenait à l’intérieur après sa ronde nocturne, Will trouva le cadavre de Joe. C’était en août 2017, la date importait peu et de toute manière il n’avait aucun moyen de la connaître. Son sang n’avait fait qu’un tour, il n’avait pas vraiment réfléchi, il devait retrouver ces deux types qui avaient tué son ami. Ils devaient payer. Les vivres qu’ils avaient volés, Will s’en fichait éperdument, mais l’ami qu’ils lui avaient ôté avait ravivé sa colère face à la mort de Leah, la mort de ses parents, la mort du couple. Ils n’avaient pas pu partir bien loin, à pieds, fatigués. Et rapidement le blond les trouva, du moins il en trouva un, à demi dévoré, les rôdeurs encore penchés sur son cadavre, terminant leur festin. De la lame de son couteau, il acheva la poignée de rôdeurs affairés à se nourrir avant de planter son regard dans celui de l’individu, encore vivant, à peine, juste assez pour le laisser souffrir et mourir. Un châtiment juste. Les râles d’un autre groupe de rôdeurs attirèrent son attention vers l’endroit où devait se cacher le second. Il ne réfléchissait plus vraiment, plus clairement, poussé par la colère. Après la peur et le chagrin, c’était une émotion qu’il n’avait que peu connu dans sa vie tant il s’était empêché de les ressentir, bouffé par la culpabilité. Celle-là il la connaissait bien. Quelques coups de couteau bien placés, rapides et précis, et les morts râlaient pour la dernière fois, le laissant seul face à cet homme.

Son nouveau trip, c’est à ce moment-là qu’il le trouva. Plus grisant que sa propre peur, celle qu’il fit ressentir à ce type, acculé, dos au mur. Il implora bien son pardon, justifiant leur acte par la nécessité pour chacun de survivre, mais Will n’en avait rien à faire. Joe les avait aidés, c’était ça, sa vision de la survie même si le blond peinait à faire confiance et à suivre cette philosophie. Comme dans chaque trip, comme dans chaque cuite, le blond ne sut exactement ce qu’il se passa. Il entendait sa voix l’implorant de l’épargner, et il voyait son sang sur ses mains, comme spectateur de ce qu’il venait de commettre. Le bad trip, il arriva quelques heures plus tard, lorsque le cadavre se releva, le confrontant à son geste. Will préféra partir, porté par son instinct de survie et surtout sa culpabilité. Il était beaucoup de choses, paumé, ancien drogué, égoïste sans l’être, impulsif et nerveux, mais un meurtrier ? Le blond accusa le coup, et lorsque l’adrénaline fut retombée, il se trouvait déjà en route pour Seattle. Sans ami, sans camarade. Seul, à nouveau. Comme pas mal de choses dans sa vie, son cerveau choisit d’oublier ce qu’il s’était passé, se concentrant sur cet idéal futile qu’il se faisait de Seattle. C’était son objectif, c’était idiot de s’y accrocher en sachant que rien ne serait idéal là-bas non plus. Mais il continua.

A Tacoma, Will commença à réaliser exactement ce qu’il avait fait, au même moment où la terre décida de trembler, faiblement. Il n’en aurait même pas été certain s’il n’y avait pas eu le paysage pour en témoigner. C’est là qu’il avait trouvé cette petite maison avec un pendu à l’intérieur. C’est là qu’il avait réfléchi à tout ce qu’il avait fait. C’est là aussi qu’il avait décidé de se raccrocher à son envie de vivre pour ne pas se laisser bouffer par la culpabilité et l’angoisse à l’idée d’être seul et de mourir ainsi. Son nouvel objectif maintenant que Seattle était à portée de main ? Voir la Space Needle et trouver autre chose, trouver quelqu’un ? Difficile à dire, sociable qu’il était, Will savait qu’il devait se méfier, et ses angoisses pouvaient rapidement reprendre le dessus. Il le réalisa alors qu’il se tenait à côté de ce pauvre type qui avait préféré en finir, les morts ne lui faisaient pas peur. Les vivants non plus ou alors pas pour la raison logique qu’était la méfiance. C’était davantage pour ce qu’il serait capable de faire pour et à cause des vivants. Dans cette maison, en plus du pendu, Will trouva une bouteille de vodka encore à moitié pleine, ou à moitié vide, ce fut sa seule solution pour éviter de trop cogiter. Le lendemain, tout semblait effacé, sans doute parce que la gueule de bois était plus forte que tout. Avec son peu d’équipement, le blond décida de reprendre la route, mettant de côté toutes ses interrogations, poussé à nouveau par son envie de survivre, quel qu’en soit le coût. Après plusieurs jours de marche, le panneau de Renton se trouvait devant lui. Renton ... Il en avait jamais entendu parler, même pendant ses mois à Seattle. Pourtant il allait y rencontrer des gens, pas mal de gens, et des gens pas mal.


time to meet the devil

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Re: The devil's gonna make me a free man

Lun 26 Mar 2018 - 23:36

Copaiiiiiin The devil's gonna make me a free man Tumblr_o7izp1PgbE1qlgnv9o2_r2_250


Et ça c'est cadeau:
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Re: The devil's gonna make me a free man

Lun 26 Mar 2018 - 23:38

Ce gif Zack xD
Je pensais être preums mais non Sad, enfin je ne pouvais pas te dire re re re re re bienvenue avec un autre compte Very Happy
Hâte de le voir à l'oeuvre !
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Re: The devil's gonna make me a free man

Lun 26 Mar 2018 - 23:38

/me met au fer chaud un M sur la hanche de Will.  :smile2:


les autres pas touche ! Je mords sinon.  :smile11:

Rebienvenue sinon **
Et re bon jeu !



bienvenue en enfer

Tu es maintenant validé(e) ! Tu vas pouvoir commencer à survivre en compagnie de ta faction !

Si tu as la moindre question supplémentaire, tu peux contacter le staff par MP pour de plus amples informations.


Afin que ton intégration se passe bien :

• Poste ta fiche de liens pour trouver des copains !
• Mais aussi tes annexes
• Et pour te lancer dans l'aventure viens faire une demande de RP !


N'hésite pas non plus à venir faire un petit tour dans le FLOOD et sur la CHATBOX, nous serons content de t'y accueillir !

Le staff au complet te souhaite une excellente apocalypse et un très bon jeu sur TWD !
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Re: The devil's gonna make me a free man

Lun 26 Mar 2018 - 23:40

La bogossitude quoi. Merci ♥️
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Re: The devil's gonna make me a free man

Mar 27 Mar 2018 - 8:25

Bon jeu avec le monsieur miss =) Chouette choix de vava !
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Re: The devil's gonna make me a free man

Mar 27 Mar 2018 - 10:53

Il change de Clive le petit xD
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Re: The devil's gonna make me a free man

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