❧ Brute. Vulgaire. Sans détour. Ça, c’était Victoria. Les mots de trop, y’en avait plein, parce qu’elle n’était pas foutue de se taire, même quand elle le devrait. Parler plus fort que les autres, c’était un art dans lequel elle excellait et putain ce qu’elle aimait avoir raison. Au moins elle n’était pas timide, n’hésitait pas à aller au-devant des événements, des gens, des opportunités. Des problèmes aussi, elle savait s’en attirer un paquet. Trop curieuse, trop cynique, trop directe, trop borderline, trop froide… on pouvait continuer la liste encore longtemps car c’était un fait : elle était TROP.
Au moins, on ne pouvait pas lui reprocher d’être hypocrite, ni de ne pas savoir se débrouiller. Son travail de crève-dalle l’obligeait à savoir trouver des astuces, insister, gratter, jusqu’à avoir ce qui l’intéressait. Tiens parlant de ça, elle était « intéressée » comme fille, le genre qui ne faisait jamais rien pour rien. Dans toutes les circonstances et surtout en amour. Victoria pensait à elle bien avant les autres ou pensait aux autres si ça lui rapportait quelque chose à elle.
Dans son boulot, c’était plutôt indispensable. Surtout qu’elle avait les couilles qui allaient avec le reste. Tenter des choses risquées, pénétrer sur des lieux interdits au public, oser l’audace, c’était son truc. Ça l’était encore plus maintenant que le monde était mort. Fallait bien se sortir les doigts du cul pour survivre, trouver à manger, trouver à dormir, trouver à se défendre. Cette nouvelle existence de merde était taillée pour elle, à croire que le destin l’avait à la bonne.
Bon ceci dit, elle avait plutôt mal tourné. Le danger l’avait rendu agressive, vindicative même. C’était la loi de la jungle et dans la nature, les chefs de meute étaient souvent ceux qui feulaient, grognaient, crachaient ou rugissaient le mieux. Alors ouai, elle frappait souvent la première et ne le regrettait jamais. Ceux qui disaient que la violence ne résolvait pas les problèmes ne frappaient simplement pas assez fort.