Re: Destiny still arrives

Ela ne m’avait pas laissé le temps de dire quoi que ce soit que déjà elle était partie se fermer dans sa maison. C’était donc comme ça que les choses allaient se finir. J’aurais donc dû m’excuse de ne pas accepter qu’une fille se face prendre en otage ? C’était du foutage de gueule. Je n’étais pas du genre à m’énerver, même si je faisais souvent le con, mais c’était en train de partir trop loin. Le côté positif c’est qu’on n’allait pas rester ici et ça, c’était le seul truc qui me faisait bien plaisir.

Une bonne nouvelle parmi toutes les conneries qui avait été dite. En soit, la mort de Swann n’était ni une bonne ni mauvaise, je ne pouvais pas me réjouir de la mort d’un être humain, mais je ne pouvais pas non plus dire que j’allais le pleurer parce que clairement, il n’allait pas me manquer. Je cherchais alors Jason du regard pour aller lui annoncer la nouvelle.

J’avais sans doute la tête des mauvais jours, mais je m’en foutais, ce n’était qu’un détail. Je posais mes yeux sur lui alors qu’il était un peu plus loin avant de m’approcher. Je le bousculais l’air de rien, essayant d’avoir l’air joueur, même si l’envie n’était qu’à moitié ici.

- Bon, j’ai une bonne nouvelle, dans deux jours, on sera plus là. Mauvaise nouvelle, on doit ramener le corps de Swann. Enfin, je ne sais pas comment ça va s’organiser, mais on est de l’expédition de retour.

J’avais hâte de me barrer d’ici, il était de toute façon hors de question de mettre les pieds dans la maison où Ela se trouvait. Si je devais dormir à la belle étoile, je le ferais et j’en aurais strictement rien à foutre.

Spoiler:

Amené tout comme ses cinq autres camarades, transfuges de Issaquah Ranch dans une salle annexe dont la plaque un peu rouillée affichait le nom de « Honey Wells » soit le bâtiment et le quartier qui seraient leur nouvelle routine, sauf que cette routine, il en voulait clairement pas.

Jefferson avait gardé le silence, depuis un long moment, et même avec les seules personnes qui représentaient encore à ses yeux ses repères directs, il ne souhaita pas interagir. Pour en arriver à quelles constatations ? Qu'il avait merdé ? Qu'ils étaient fichus ? Que c'était de sa faute ? Il avait déjà eu assez de mal à se boucher mentalement les oreilles à tous ces reproches, et ces faits qui lui donnaient la nausée.

Alors il était resté assis, surpris d'être libéré des liens qui l'entravaient, ne répondant que d'un bref hochement de la tête à la question -ultra perspicace- du dénommé Lucas, dont la présence semblait à ses yeux aussi réconforte qu'une éponge métallique... De toute façon, James parlait assez pour eux-deux. Le rouquin poussa ensuite un profond soupir, passant le revers de sa manche sur son front en regardant tout autour de lui. Ces lieux ne semblaient pas avoir été remis au goût du jour depuis longtemps, ça sentait encore un peu inoccupé. Est-ce parce qu’ils avaient trouvé cette position récemment, où parce qu'ils n'envisageaient pas -dans le meilleur des cas- de rester ici ? Le canadien nota cette information dans un coin de sa tête, tout comme celles que voulaient bien donner le brun et qui constitueraient son quotidien, qu'il imaginait rude.

Il n'écouta qu'à peine les remarques de Caleb à l'encontre de Ludwig, détournant le regard du sénateur quand il se posa sur le sien... N'était-ce pas lui qui de toute façon l'avait délibérément condamné ce soir-là ? S'il n'y avait que ça ... Ils ne se rendaient pas compte à quel point cette situation était traumatisante pour le geek, qui s'était battu toute sa vie pour ses convictions et qui avait fini bafoué, calomnié, humilié même... Passant de Space Cadet à presque astronaute pour finir employé en grande-surface...Et même là bas, le canadien semblait plus libre qu'ici ! La liberté était sa soif, intarissable, car s'opposant paradoxalement à son besoin de stabilité, il ne trouverait jamais son compte ici.

" Je tenterais rien ... Et quand bien même, ce sera moi que ça concerne... " les informa froidement Jeff bien qu'avec retenue, adressant un regard peiné à Hope, qui payait les pots cassés pour les actes de sa mère, l'empêchant de terminer ses déclarations pessimistes... Bon sang ... Il semblait si résigné, mais c'était loin d'être le cas, ça, il en était convaincu.

Spoiler:

Au moins l'prof c'était bougé et sa petite picounette l'invita à sourire. Pour le vexer fallait y aller, puis dans pareil moment un petit sarcasme humoristique n'était pas mal venu, après tout le journaliste n'appréciait pas trop les enterrements.... Avait-il assisté à l'un d'eux jadis ? Il s'en souvenait plus, peut-être parce que pendant que des gars pleuraient à chaudes larmes un autre qu'ils n'avaient pas côtoyé depuis des piges, on se souciait pas de sa petite personne. Egoïste ? Oui, autrefois, cependant en ayant vécu pareils instants depuis le débarquement des nouvelles troupes alliées, Nathan se sentait légèrement plus ouvert aux autres. Soulevant le corps à l'aide de Kaines, le duo le passa avec précaution à Zack. Pas de faux pas, ni de fausses notes, la dépouille ne se cassa guère la gueule et rejoignit simplement sa dernière demeure dans un silence morbide, enfin, après que la gueulante de la leader alliée se soit estompée. Voyant Zack quitter la terre et ré-empoigner une pelle le trentenaire souffla un grand coup. Au moins il n'y aurait pas de discours, ni de connerie où chacun d'eux s'exprimerait sur ce qu'ils pensaient du défunt.

Qu'aurait-il pu sortir au fait ? « On pourra plus s'tricoter des pulls pour l'hiver avec tes poils de torse, tu vas m'manquer gars ? » Non sérieusement, rien ne lui venait et rien ne sortirait de sa bouche. Au lieu de ça, Fuller se saisit de nouveau de l’outil et pelleta derechef pour recouvrir la dépouille.

Au grès des efforts de chacun, du moins de ceux qui s'activaient, bientôt le drap disparut sous les grains sombres. A l'avenir peut-être que des pâquerettes pousseraient sur cette tombe improvisée. Néanmoins l'instant lui ramena un souvenir de son enfance : Sa mère qui avait enterré son hamster sous le pleureur de leur bicoque tandis qu'il chialait comme le môme de cinq ans qu'il était. Ouais, c'était un peu ça en gros, comme si on ensevelissait un animal de compagnie qu'on avait apprécié. Il n'en pipa mot cependant, par respect pour Vic qui ne tirait pas la meilleure des gueules.... Pour Zack qui avait du l'achever quand Neil le lui avait demandé.

De ce type ne subsisterait plus que quelques images dans leurs mémoires à tous, des objets et.... un cheval. Voyant l'air peiné de Kyle, après avoir terminé le boulot, Nate lui tapota l'épaule puis agrippa la manche de veste de la pigiste.

- T'as b'soin d'un peu d'temps ou tu veux t'changer les idées ? Un truc lui trottait en tête depuis que ce rouquin l'avait provoqué. Si elle voulait l'accompagner, libre à elle sans quoi, peut-être qu'il demanderait à blondie qui venait de leur filer un coup de main.

Spoiler:

Ca sentait la sueur, le sang et le pessimisme à plein nez. Je fis mine à un collègue à l'encadrement de la porte de lui parler doucement pour qu'il aille chercher leur médecin. Au moins pour nettoyer ses gueules de détérrés. Ils étaient en colère et pour l'un d'entre eux, on aurait dit qu'il n'attendait plus rien de la vie. C'était pas mon fort de les rebooster. Sincèrement je ne sais pas ce que j'aurais à leur dire. Que tout irait bien s'ils suivaient nos ordres. J'étais face à des caractères différents. Le plus frêle du petit groupe pris la parole "On est pas des cas et on ne vous traitera pas de la sorte durant votre séjour ici". Dit le mec qui ne contrôlait en rien ses pulsions de violences. Du moins depuis mon séjour ici, j'avais fait des efforts. Pour le brun, le soit disant Axel, je l'avais tenu et rien d'autre. Pourtant après ce qu'il m'avait fait j'aurais pu lui arranger le portrait et y passer des heures à le vider de son sang. Victoria s'était chargée de faire le plus difficle pendant que je l'étranglais. Elle n'avait pas eu froid aux yeux et cela a calmé mes ardeurs en quelque sorte. Mais ce qui m'a vraiment mis en mode pause, c'était les cris dans la barraque, les coups de feu et la possibilité que Jenna pouvait ne plus tenir sur ses jambes.

Je recalais cette pensée dans un recoin de mon esprit, reprenant le cours de la discussion avec les otages. Les rassurer ? Pas mon fort mais tout portait à croire que je pouvais faire un effort. Le dernier qui n'avait pas pris la parole était roux et assis. A vrai dire j'avais l'impression qu'il ne se battrait plus. Même pas pour survivre un minimum. J'avais remarqué qu'il avait lui aussi une copine. A sa place j'aurais la rage au ventre de m'en sortir vivant pour la récupérer "Très mauvais pour toi si tu le fais. Si tu veux rester handicapé c'est ton problème" dis-je sur un ton relativement calme, bras croisés devant la porte d'entrée restée ouverte.

Pour le moment, ils devaient se soigner, se poser et ensuite ... ils vivront au jour le jour sans forcément connaître leur destin. Ca ne changeait pas vraiment de leur vie au Ranch entouré de cadavres ambulants. Ici, ils avaient la sécurité. Mais sans leur famille. C'est plutôt elle qui était dans la merde ...

Spoiler:

Le retour s'était fait dans une ambiance un peu morose. Jason ruminait sa contrariété, mais cela semblait également être le cas de Merl. Au moment d'arriver, le blond alla chercher son chien qui était resté là pendant toute cette affaire. Cela le détendrait de prendre soin de l'animal. Dick le salua d'ailleurs avec beaucoup de bonne humeur dès qu'il le vit arriver. Après quelques caresses, le rancher l'emmena se dégourdir un peu les pattes. Cela fut pour lui l'occasion d'assister de loin à la dispute entre son frère et Ela. Il resta à bonne distance en se retenant d'intervenir, le regard fixé sur son aîné. Lorsque celui-ci vint le rejoindre, le jeune homme lui passa un bras réconfortant autour des épaules.

« Au moins on pourra laisser cette merde derrière nous, c'est déjà ça. On a besoin de souffler, bro'. Quand on sera rentrés, une partie de chasse nous fera du bien je crois.

Jason avait bien compris que le moral de Merl n'était pas au beau fixe même si celui-ci avait tenté de le bousculer un peu par plaisanterie et pour donner le change. Son bras toujours autour des épaules de son aîné, le blond lui tapota l'épaule avec tout de même un rien de vigueur. Il voulait le réconforter mais aussi lui remette le pied à l'étrier pour lui changer les idées. Après tout, ils venaient d'avoir une bonne nouvelle, et prendre leur distance leur ferait sans doute un bien fou. Ils avaient besoin de respirer un autre air.

- Viens, on va se trouver un truc à faire. 'Pis j'ai d'la place pour dormir ce soir hein, si tu veux. »

Spoiler:

Comme on pouvait s’y attendre, Jane ne paraissait guère jouasse face à tout ça. Elle expliqua rapidement pourquoi elle avait pété une durite et en soit, Stanley pouvait parfaitement la comprendre. Le manque de tenue des troupes n’était pas une première chez les Remnants. Il suffisait de prendre l’exemple de la rencontre qu’ils avaient fait avec les Messiah quelques mois plus tôt. Cette dernière s’était clairement envenimée à l’époque, pour se solder par un sacré échec, à cause de certains individus un peu trop zélés dans leur rôle de gros méchants provocateurs. Ils en revenaient donc une nouvelle fois à ce point. Le garçon hocha la tête.

- Ah mais j’te comprends bien. J’peux te dire que j’ai eu envie de fracasser l’crâne à un ou deux gars d’chez nous aujourd’hui aussi. Il ne comptait pas tout ceux du groupe d’en face, qui avec leurs jérémiades l’avaient profondément excédé. Putain… grogna-t-il pour lui-même en se remémorant certaines situations. Mais tu sais qu’notre rôle, c’est d’pas craquer, d’rester à notre place et d’faire not’ taff. Son ton était légèrement accusateur. C’est pas dans l’code des Marines, ça ?

Il ne pensait pas avoir besoin de préciser à la jeune femme que sa réaction avait été déplacée, elle en avait certainement pleinement conscience. On le lui avait déjà fait comprendre du moins ! Pour dénigrer les ordres, Stan était champion. Il s’était pris le chou avec Jensen juste avant la mission au lycée. S’était insurgé ensuite contre les mauvaises décisions de Donovan. Mais ça s’était toujours fait en dehors de la mission, du terrain, de certains témoins. Ça le saoulait d’avance mais il notait intérieurement de revoir un peu leur processus de formation pour intégrer davantage la notion d’autorité et de prises d’initiative dans les discussions.

- Heureusement qu’Atkins sait t’nir ses gars ! Il l’avait fait du moins lors des retrouvailles au ranch, jouant son rôle sans impair. Stan n’avait d’ailleurs aucun reproche à faire à l’équipe des American Dreams au cours de ces derniers jours.

Spoiler:

Mise en terre finie, le moment émotion était terminé. Un mort de plus. Il y en aurait d’autre. Inutile de faire durer cette cérémonie plus que de raison. Victoria avait des envies de douche brûlante et de hamburger. Malheureusement, dans ce monde de chiotte, elle n’aurait ni l’un ni l’autre. Faute de mieux, elle allait se rafraichir abandonnement et aller taxer tout ce qui restait dans les réserves secrètes de Latouffe. C’était pas comme s’il allait pouvoir protester et elle n’aimerait pas que ses trésors tombent entre de mauvaises mains. Globalement, ça voulait dire toutes les mimines sauf les siennes. Levant les yeux vers son ex qui agrippait sa manche, l’expression de la trentenaire se mua en quelque chose comme « tu m’as bien regardée ?! ».

- Si j’ai b’soin d’un peu d’temps ? T’as cru quoi, qu’j’allais chialer pendant deux semaines et dev’nir gothique ? Elle expira avec une pointe de dédain, il est mort, tout le monde meurt. Ça fait chier mais ça arrive.

Elle n’avait plus grand-chose à ajouter sur le sujet. Vraiment. La pigiste n’avait pas besoin d’en parler ou même de ne pas en parler. Ça faisait un bout de temps qu’elle avait cessé d’être une gamine. La vie continuait, elle. A ce sujet, elle avait un putain de besoin de se défaire des tensions qui crispaient tout son corps, jusqu’à des muscles dont elle ignoraient l’existence. Adressant un regard désinvolte que seul Nathan était en mesure de déchiffrer, Victoria poursuivit l’air de rien :

- J’vais m’laver et m’poser dans ma chambre. T’as qu’à m’rejoindre après s’tu veux.

A prendre ou à laisser.

Spoiler: