A la réponse de l'un d'eux, et le sourire à la commissure de ses lèvres, Fuller choppa l'une des queues et s'appuya dessus dix secondes, les paupières plissées que d'en apprendre davantage sur ces mecs de l'île et leurs manières d'agir/faire, face aux groupes qu'ils tentaient d’absorber dans le leur. Ici les choses étaient bien plus perfides... La protection contre de quoi subsister. Des gloglos travaillaient pour eux en échange d'une existence moins écornées par les rôdeurs ou autres conneries. La loi du plus fort en somme, néanmoins en s'alliant, il pouvait forcément y avoir du bénéfice de chaque côté. Plus de gars ici à Renton, plus de pression sur les futurs pécores... Après tout, ils avaient déjà fait leur petit effet le matin même. C'était pas toujours plaisant de se faire soumettre – a dire vrai ça ne l'était jamais – néanmoins Nathan était dans le bon camps. A la place des crétinus des bois, sans doute aurait-il embarqué son paquetage et se serait barré le premier sans laisser de trace. Le profit avant toutes choses. Aussi, à ce qui lui avança le dénommé Stan, le trentenaire ne put s'empêcher de sourire.

- Trois fois... Répéta-t-il.

Le concernant ce serait une première, néanmoins face à Poncahontas et ces glandus de paysans il n'avait pas faibli une minute, ni n'avait eu peur. S'il avait eu la trouille dix secondes, c'était quand l'autre pétasse avait tiré et que sa copine avait braqué Vicky en plein câlin avec l'autre sauvageonne retenue dans la baraque prévue à cet effet. Ce n'était même pas pour sa propre vie qu'il avait senti la tension monter d'un cran, plutôt pour celle de Raven et pour appliquer la volonté d'un de ses propres leaders. On ne jouait pas avec eux, c'étaient eux qui jouaient avec vous tout bonnement. American Dream fixait les règles et vous n'aviez guère d'autre choix que de les respecter si vous teniez un minimum à l'organe qui pulsait dans votre poitrine. Atkins lui en avait fait un topo quelques jours après son arrivée dans la baraque et c'était sans doute la meilleure manière d'agir ou d'entrevoir les choses qu'il avait ouïe malgré son passage dans de nombreux groupes – à l'heure actuelle – tous décimés par la connerie de leurs propres chefs.

- Si bain d'sang doit y avoir, Il haussa les épaules en faisant tourner la canne entre ses mains. L'un d'eux avait replacé les boules, il se ferait une joie de casser pour débuter la partie en équipe avec le colosse. bain d'sang y aura, Se penchant et visant la blanche, Nate s'appliqua à faire valser les billes avant d'arquer un sourcil, d'un air entendu vers Stanley. mais si tel est l'cas, c'est que ces têtes de nœuds l'auront cherché. S'ils étaient de braves bêtes dociles alors il n'y aurait rien à déplorer. Filant la queue à son partenaire, il lui tapota sur l'épaule un brin plus rieur. Vas y Shwarzy, et fais pas comme l'gosse, évite la noire, t'as toute ma confiance gars.

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Était-ce un sourire qu'il venait de voir sur les lèvres de Zack ? Il n'en était pas sûr. Parce qu'il ne s'était jamais imaginé voir un jour le blond sourire. Et c'était agréable de se dire, ou du moins penser, qu'il avait pu sourire. Mais ça ne faisait pas oublier à Kyle tout ce qui était en train de se passer en dehors de cette maison. Il avait l'impression d'être à l'écart à ce moment précis avec Zack et pourtant derrière il y avait tout une ribambelle de types en qui il n'avait absolument pas confiance et avec qui tout le reste du groupe était en train de sympathiser en plus. Il préférait largement rester à l'écart, quitte à paraître pour un lâche. C'était ce qu'il était de toute façon, en un sens... Vicky lui avait bien fais comprendre.

Malgré tout, il n'avait pas pu réprimer un fin sourire en s'imaginant Zack souriant. Sourire qui avait presque immédiatement disparu quand le blond avait repris la parole pour exposer son point de vue sur la situation. Kyle avait presque l'impression d'être en face d'un tyran quand il parlait comme ça... «Hm.» avait été sa simple réponse. Il ne préférait pas argumenter là-dessus, parce qu'en soit il n'avait pas son mot à dire. Ses yeux s'étaient dirigés vers une silhouette, une femme qu'il ne connaissait pas, mais il n'avait pas tardé à revenir vers le blond.

Et quand il avait commencé à faire les cent pas, s'inquiétant de toute cette situation, Zack l'avait plus ou moins surpris en l'attrapant par le bras. Qu'il se retrouve blessé ou pire ? Bien. Il n'avait pas spécialement envie de prendre part à tout ça, déjà qu'il n'appréciait pas ce qui était en train de se passer... Il avait acquiescé, regardant Zack dans les yeux. «Et toi s'il t'arrivait pire ?...», parce que c'était clairement ce qui pouvait arriver. Il avait inspiré lentement avant de relâcher sa respiration d'un coup, baissant légèrement les yeux. «Zack je le sens pas...» il avait baissé d'un ton, «Vraiment. Y a tout un tas d'inconnus qui se balade à côté de chez nous et y en a aucun qui m'inspire confiance...», il n'était pas du genre à se confier d'un coup comme ça, mais là il se doutait bien qu'il n'aurait pas l'occasion de beaucoup voir le blond, alors autant lui dire ce qui le faisait stresser. «J'ai pas envie que ça tourne mal... C'est tout...», il n'osait même pas regarder le blond dans les yeux par peur que celui-ci s'énerve par rapport à ce qu'il pouvait dire, parce qu'il ne partageait pas son point de vue. Alors il faisait avec...

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Bien trop remonté pour prêter attention à ce qu'il se passait autour, le blond ne quittait pas son cadet du regard, bien décidé à l'entendre dire qu'il resterait ici pendant qu'eux retourneraient chez ses paysans. Connaissant Kyle il ne voudrait pas y mettre un pied mais peut-être s'était-il découvert un courage qui était resté planqué jusqu'alors ? Si tel était le cas, il l'enfermerait dans la cave avant même qu'il ne mette le nez dehors. Tout pour le préserver de ce qui arriverait. Égoïste et bien trop extrême, il le savait, mais il ne pouvait en être autrement maintenant que le plus jeune avait pris de l'importance à ses yeux. Quand le concerné le regarda à nouveau, soulevant le fait qu'il pouvait lui arriver pire à lui aussi, le trentenaire avait froncé les sourcils. Y avait-il une importance à cela ? S'il ne revenait pas ? Apparemment. D'un seul coup, il eu ce sentiment que le journaliste se faisait du soucis, beaucoup trop, et sans doute était-ce légitime.

Quand Kyle baissa à nouveau la tête, lui affirmant qu'il ne sentait pas leur plan, le blond avait soupiré légèrement, son expression se faisant plus compréhensive que dure. Hochant la tête quand il fut question de confiance, il répondit d'un air grave : « La confiance ne s'acquiert pas aussi facilement, il faudra du temps. » Et sans doute que ces mots ne rassurèrent en rien le plus jeune qui se faisait à nouveau plus effacé, parlant en fuyant son regard, encore. Et Kyle reprit, exprimant le fond de sa pensée. Une pensée toute légitime qui calma d'autant plus la colère de l'aîné. Lâchant son bras pour remonter sa main à sa joue afin de capter à nouveau son attention, il planta son regard clair dans le sien et reprit d'une voix bien plus calme. « Ça va bien se passer, fais moi confiance » avait-il soufflé sur un ton qui se voulait rassurant avant de se reprendre ; après tout, ils ne s'étaient jamais montrés proches, pas même envers les membres de leur groupe. « Je vais retourner faire un tour m'assurer que tout se passe bien. » Et sur ces mots, l'ancien homme d'affaires s'était détourné pour rejoindre la rue, apercevant au loin cette militaire qui avait fait irruption dans le bureau d'Amrani, accompagnée d'une autre jeune femme à qui il n'avait pas eu l'occasion de parler.

Se dirigeant vers elles sans vraiment prêter attention à la partie de billard qui se jouait un peu plus loin, il hocha la tête une fois arrivé à leur hauteur pour les saluer. Se mêler à leurs alliés pour établir un premier contact, un semblant de confiance, afin de s'assurer que les choses pouvaient continuer à bien se dérouler. « Les environs sont calmes ? » avait-il demandé sur un ton détaché, toisant l'une et l'autre dans l'attente d'une réponse. Avec le bruit provoqué par le billard, mieux valait redoubler de vigileance.

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Et bla bla bla, c'était donc ça de se croire mieux que tout le monde : causer à tort et à travers. cacher le fait que l'on flippe comme une gamine, que l'on a juste envie de se pisser dessus, mais que non on fait la forte en grognant et vociférant. Et bla bla bla. Inintéressant qu'ils étaient ces deux là. A rabâcher les mêmes choses que ce qui avait été beugler dans le fourgon. Quand enfin la métisse suscita à nouveau un faible intérêt, tandis que la pisseuse d'à côté continuait à se rebeller et aussi à parfois tenter de calmer Esmeralda.

Soupirant et les observant avec dédain, elle écouta l'autre frappé de la queue. Posant son regard polaire sur ce dernier, elle le voyait ronger son frein pour ne pas foncer dans le tas. Amusant qu'est l'humain face à l'adversité. Morgan quand à elle avait su rester calme, et s'était au final prodigieusement détendue, ou du moins elle n'avait plus envie de foncer dans le tas; cependant lorsqu'on lança qu'elle faisait des menaces en l'air, elle sourit intérieurement. S'ils savaient ces crétins des Alpes... S'ils savaient qu'ils avaient juste de la chance qu'elle ne puisse que les menacer. S'ils savaient qu'en les observant encore et toujours elle trouvait leurs failles, et elles étaient nombreuses, autant physiquement que psychiquement. Et lorsque; hélas la rousse ne pouvait user de la violence physique alors, elle usait de la violence psychologique. pas qu'elle allait les torturer. Non, loin de là.

Se taisant toujours, son regard sans émotions se braqua à nouveau sur les deux clampins des prés. Couillons, et définitivement limités intellectuellement elle soupira simplement et les laissa beugler. C'était comme les gosses en fait, elle avait beau ne pas les aimer, ne surtout pas en vouloir, Morgan les connaissait un peu. Ca braille et à force d'être ignorer ça finit par se taire et se mettre à bouder.Oui, les deux anémiés du ciboulot étaient des gosses qui tenaient tête stupidement ne se rendant pas compte de leur situation plus que caduc.

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La même chose qu’elle hein ? Et bah ça restait stupide. Chaque part de viande, fraiche ou pas fraiche, que mangeait ce chien, c’était une bouche humaine qui n’était pas nourrie. Mis bout à bout tous les jours, ça en faisait des repas perdus ! Enfin bon, ce n’était pas son affaire et Jason fit une remarque très juste : ça manquait de bière. La pigiste fit mine de regarder autour d’elle, comme un dealer s’apprêtant à lui refourguer de la came sous le manteau, et lui dit en douce :

- T’sais quoi ? Bouge pas.

Avec Neil, ils avaient pris l’habitude de se planquer des vivres des fois. Généralement des petits plaisirs sucrés – cookies, biscuits, chocolats – qu’ils trouvaient et n’avaient pas envie de partager avec les autres. Ce qu’ils ignoraient ne pouvait pas leur faire de mal, n’est-ce pas ? Mais dernièrement, le duo de potes avait déniché deux canettes de bières. Ce n’était pas trop de truc de Latouffe, alors elles attendaient sagement d’être bues sous le lit de Victoria. Cette dernière n’eut qu’à s’absenter quelques minutes, passer l’air de rien devant Kyle et Zack, puis revenir trouver l’homme au chien avec ses trésors sous le manteau.

- Les meilleures du quartier, assura-t-elle à son complice en lui tendant une bière, les seules aussi. A la tienne.

Elle creva l’opercule, fit un geste de bonne santé au barbu et s’envoya une première rasade de houblon. C’était à température ambiante mais elle n’avait pas de frigo sous son matelas, alors il fallait faire avec. C’était presque pas si mal en fait… voir un peu de monde, de l’animation, faire de nouvelles connaissances. Ça lui changeait des mêmes tronches mornes de la baraque et ces gars là étaient clairement moins plan-plan que les bouseux de Newcastle qui l’avaient brièvement recueillie l’année passée.

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