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Some folks are born, made to wave the flag x Joey O'Neill
Mer 25 Juil 2018 - 1:44
35 ans ≡ Américaine ≡ Ancien légionnaire puis plongeur≡ Travelers
La principale chose qu'on peut retenir de moi, c'est ce que je suis courageux. Le courage je l'ai appris à la légion, parce qu'il fallait bien en avoir quand j'étais plongé dans de sanglants événements. On m'a appris a ne jamais reculer. En fait j'irai presque à dire que ce courage tendrait presque vers une certaine imprudence. Je m'en moque assez de mourir, ça fait des années que je la brave et je lui chie dessus, et mon passé de légionnaire m'a prouvé que j'étais capable de faire preuve d'une grande débrouillardise, forcément en opex je vivais sur le fil, avec des moyens souvent précaires et il fallait bien que je démerde pour ne pas crever. J'ai donc une extrême confiance en moi,, parce que malgré tous les événements dramatiques auxquels j'ai été confronté, j'suis en vie, cabossé mais toujours là mais je sais qu'un jour celle-ci se retournera contre moi, comme pour l'Irak. Ensuite, l'armée m'a appris à être méthodique, quand on se fait harceler par un instructeur tyrannique tous les jours, on finit par intérioriser pas mal de chose, notamment à être méthodique sinon on se fait de toute façon défoncer. Et elle sert à être efficace dans toutes les choses que j'ai accompli. Et cela fait de moi un être intelligent, mais pas une intelligence commune, une intelligence proche du pragmatisme, froide et calculatrice. L'intelligence d'un combattant.
En dehors de ça, la violence m'a façonné depuis tout petit et je l'ai épousé en étant légionnaire, puis dans ce monde apocalyptique où je n'ai aucune vergogne à l'utiliser. Et je ressens du détachement vis-à-vis de ça, j'ai laissé de nombreux cadavres derrière moi, les cadavres de ceux qui ont essayé de me voler ou de me chercher des noises. Et je continuerai encore sans remords. Car tel est le destin de ceux qui veulent s'en sortir. Depuis que j'ai quitté l'armée, je suis solitaire alors qu'avant j'avais un grand esprit de cohésion. Et même si j'ai passé plus d'un an avec un groupe de personne, j'arpente désormais seul la vallée de la mort. Par peur de m'attacher ou de mettre ma vie en danger. être seul force les hommes à redoubler de vigilance, pour ne pas crever la gueule ouverte. J'éprouve aussi énormément de rancœur, surtout vis à vis de mon passé de militaire où je me sentais profondément vivant, de la rancœur vis-à-vis de la France qui m'a chier après m'avoir pris de nombreuses années d'ma vie. Mais bizarrement j'me ressens vivant depuis l'apocalypse, la précarité de la vie me rappelle le combat qui m'a tant manqué. J'suis un éternel fataliste. Alors que certains espèrent qu'un jour tout redeviendra à la normale, je sais que ce ne sera pas le cas et qu'un jour proche je mourrai, seul, la gueule ouverte, dans un dernier soupçon de douleur. Enfin, j'aime provoquer, notamment quand une personne me veut du mal, ça aide à déstabiliser l'adversaire et souvent ça permet de se sortir de nombreuses situations.
Je suis l'archétype de la brute épaisse. Une silhouette hostile avec des épaules larges héritées de mon passé de légionnaire où les nombreuses heures que j'ai passé à faire du sport ont irrémédiablement forgé mon corps. D'ailleurs, le sport m'a permis de compenser mes 1M75, une taille somme toute assez petite, et pas forcément impressionnante. Il n'en demeure pas moins que de part ma stature, j'impressionne. à une époque, j'avais même des abdominaux tracés, mais quand j'ai quitté la légion ils ont disparu avec le retour à la vie civil et toute la consommation de malbouffe que cela a entraîné. Je suis aussi couvert de tatouage, notamment un tribal sur le bras gauche que j'ai hérité de la légion. Et un corbeau noir sur le pectoral droit, symbole de la mort, seule amie qui ne m'a jamais quitté et qui a épousé toute ma vie. J'ai souvent le crâne rasé, ou du moins je porte les cheveux très courts, parce qu'il est préférable de ne pas avoir des cheveux en bataille qui viendraient se nicher entre mes yeux quand je me bat. Une barbe que je laisse hirsute complète ce look, symbole d'une flemme ardente de prendre soin de moi. Enfin, je ne me sépare jamais de mon cuir, doublé en peau de mouton, qui me permet d'affronter les grands froids. Et quand le climat le veut, des vêtements légers mais me couvrant quand même l’entièreté de mon corps, afin d'éviter les morsures de petites bestioles, les plantes urticaires... Peu importe le type, les fringues sont toujours amples, notamment les pantalons, afin de me permettre une plus grosse liberté de mouvement.
Sur moi je porte :
- Un backpack militaire d'une quarantaine de litre qui me permet de conserver tout mon barda. Et il est souvent chargé à bloc.
- Deux Beretta 92, l'un rangé dans un holster, l'autre plus discret afin de garder une arme à feu au cas où je me ferai désarmer, solidement harnaché à ma cheville droite. Les deux armes ont été récupérés dans une armurerie au début de l'apocalypse.
- Suffisamment de munition pour garantir de pouvoir les utiliser en cas d'extrême urgence.
- Un kukri militaire que je garde dans un étui, avec un passant pour pouvoir le porter verticalement à la ceinture. Afin de garantir un accès rapide et de le brandir en toute occasion.
- Une boussole, un plan, jumelle pour ne pas perdre le nord. Une tradition héritée de mon passé militaire.
- Un zippo et quelques cartouches de cigarette. Les clopes m'aident à me calmer quand je suis nerveux. Mais j'économise les paquets, ce genre de denrées sont de plus en plus rare.
- Une flasque de whisky, pour les grandes occasions.
- Une lampe torche tactique, très utile pour s'orienter dans le noir.
- Une petite trousse de secours, contenant le minimum pour se soigner en cas de petite blessure.
- Quelques rations de survie. De quoi tenir un ou deux jours, guère plus.
Et je me déplace la majorité du temps à pied. à l'armée j'ai été habitué aux longues marches commandos et je peux tenir la distance sur plusieurs dizaines de kilomètres. Il m'est arrivé cependant de bouger à vélo, un moyen de locomotion bien plus discret qu'une voiture.
LONELY BOY
J’ai pas eu d’chance à la loterie de la vie. Ma mère était une pute notoire et mon père un client d’passage qui avait dû payer assez cher pour juter dans cette femme. P’tite passe vite exécutée derrière un bosquet et j’suis né. à peine sorti du ventre, l’corps encore plein d’liquide amniotique, j’me suis fait rejeter. Un simple gamin comme les autres, rejeté dans l'immensité new-yorkaise. Ma vie a commencé le 20 novembre 1982 mais elle s'est aussi arrêtée ce jour là. J’n'ai jamais compris pourquoi ma génitrice n’avait pas avorté. P’trêtre qu’elle pensait pouvoir devenir une mère aimante malgré qu’son métier eût été d’écarter les cuisses au plus offrant. P’trêtre qu’elle a pris un bon coup d’réalité quand j’suis né et qu’elle s’est tirée. J’sais toujours pas mais ça fait depuis longtemps que ça a fini d’me torturer. J’ai passé du temps dans des foyers minables puis une famille m’a recueilli quand j’avais 10 ans. L’vrai début des ennuis. J’voyais mon adoption comme une chance, c’tait sans compter mon nouveau papa. Au départ tout te passait bien, puis un an on eu raison des nerfs de ce fumier. Il venait de perdre son boulot et la tise a été son lot de consolation. Ainsi que la violence. Tout a dérapé progressivement, d'abord des marques sur le visage de ma mère adoptive, puis une fois je les ai surpris. C'est à ce moment là qu'il a jugé que vu que je connaissais son petit secret, je pouvais moi-même en profiter. Alors j’me suis fait tabasser jour après jour et j’ai pas bronché. D’façon j’étais qu’un gosse. Même pas un dur. Un p’tit gars chétif élevé par les poings. J’en ai bouffé des gnons. Jusqu’au jour où j’ai découvert une p’tite bande de jeune, alors que j’venais d’avoir 14 piges. Des p’tits caïds qui sévissaient dans l’quartier. Bryan particulièrement, un gros dur malgré ses quinze ans. Une p’tite brute épaisse, déjà bardé de muscle, qui dirigeait cette joyeuse p’tite bande. Quand j’les ai rencontré c’était à la sortie des cours, j’pensais m’faire détrousser comme tous les autres gosses qui croisaient son chemin mais ça c’est passé autrement. Le p’tit Bryan, au lieu d’me fracasser m’a pris sous son aile et j’ai vite rejoins le crew. Encore aujourd’hui j’comprends toujours pas pourquoi il a décidé de m’aider, probablement que ça le faisait mousser d’entraîner un fils de PDG dans la délinquance. Ou alors p’têtre que ma tronche lui était sympathique. Toujours étant que j’ai commencé à faire des p’tites conneries avec ces gars là. Et à prendre de l’assurance. Un jour, alors que j’revenais avec la gueule fracassée, Bryan l’a vu et ma demandé ce qui c’était passé. J’me souviens encore de ses mots quand tu lui as expliqué “T’inquiète pas Joey, je vais m’occuper de ça. Il te fera plus aucun mal”. Le soir même j’ai croisé mon père adoptif et pour la première fois d’ma vie, ce fumier a baissé les yeux en m’voyant. Il m’a plus jamais emmerdé. Il continuait à fracasser sa femme mais moi il m’touchait plus. Et plus le temps passait, plus j’avais un sentiment d’puissance. Mais fréquenter des voyous, ça récole toujours des ennuis. ça j’l’ai appris à mes dépends. J’me contentais avec la bande de casser des voitures, rayer des carrosseries, détrousser des passants, rien d’bien méchant. Mais un jour, il a fallu se battre, fracasser la gueule du chef d’une bande rivale, un p’tit con de seize piges comme moi et j’ai pas hésité. Par fidélité à Bryan qui m’avait quelques années plus tôt sorti d’la merde, j’ai été obligé de tabasser c’gars là, alors que j’avais aucune haine particulière envers lui. Sous mes poings j’l’ai amené à l’hôpital, j’ai bien failli le tuer. J’me suis fait pincer par les flics juste après, d’toute façon j’étais trop jeune pour partir en caval. J’suis parti en cabane, dans un centre de redressement pour jeune délinquant, avec toute la fange qu’on peut y trouver. J’y ai juste fait un an, à 17 ans j’me suis taillé. Mais si il restait encore un moi une p’tite partie du garçon chétif, elle a disparu entre les murs d’la prison. à la sortie, j’ai compris que j’avais aucun avenir si j’continuais dans cette voie d’merde. D’toute façon, Bryan s’était fait lui aussi fait coffrer mais pour d’longue années, alors j’avais plus aucune raison d’être fidèle à quelqu’un. J’lai plus jamais revu. J’me suis demandé où un chien sans repère comme moi pouvait aller, l’armée m’a souri. Mais malheureusement, j’avais pas pu obtenir mon GED et pour rejoindre la prestigieuse armée des states, il fallait c’diplôme et puis j’avais d’ja un casier et pour un p’tit délinquant comme moi ça pouvait être rapidement compliqué d’évoluer. Alors j’me suis renseigné sur un endroit où les gens en avaient rien à foutre de toutes ces conneries, la légion m’a tendu la main.
LEGIO PATRIA NOSTRA
La putain de légion. Probablement l’armée la plus prestigieuse dans l’monde, la seule à s’en fouttre de la nationalité de c’lui qui est assez fou pour s’y engager et d’accepter quelques largesses dans l’casier d’un futur chien de guerre. Très vite ça c’est imposé dans mon esprit. Puisque l’US army ne voulait pas de moi, alors j’irai en France, là où pleins de redneck avaient déjà foulé cette terre pour s’engager et servir une noble cause. à mes dix sept ans et demi, j’me suis barré de chez moi en empochant assez de liquide pour subsister là bas et avec une autorisation parentale puisque j’étais encore mineur. J’ai foulé les terres françaises avec des rêves pleins la tête. C’est d’ailleurs la première fois que j’allais chez nos amis les frousses. Mais j’avais pas l’temps de voir le paysage. J’ai juste fait route vers Aubagne pour constituer mon dossier et passer les tests. Les tests d’entrées malgré leurs extrêmes difficultés n’sont pas un problème pour moi, j’ai toujours été un tueur en sport. Plus petit quand j’étais encore à l’école, j’étais une vraie flèche. J’me disais que ça pourrait toujours m’servir au combat, j’me dis peut-être que j’pourrais esquiver les balles. Et au fil du temps, j’deviens un légionnaire. Un prestigieux membre des forces étrangères de l’armée Française. Nouvelle identité oblige, j’me surnomme Tony, en hommage à scarface. Mon film préféré. J’commence à m’y plaire et surtout à rencontrer du monde. J’me fais des potes, non mieux des frères d’armes, malgré l’évidente barrière d’la langue. Pour la première fois d’ma vie, l’gosse sans repère que j’étais a enfin une famille. Une famille constituée dans la sueur et le sang mais une famille quand même. Et puis on m’apprend à être patriote, on m’enseigne la beauté d’la France et la langue de Molière. J’suis une vraie putain d’éponge, j’gobe tout et très vite j’cause un français plus que correct et j’apprends à aimer cette nouvelle patrie qui m’a recueilli, oubliant presque mon Amérique natale. Puis la première opex vient, propulsé sur un théâtre d’opération, une terrible effarouchée sanglante. Moins d'un an et demi plus tard, à l'aube de mes 19 ans, j'me retrouve expédié en Afghanistan . J’comprends que les légionnaires tout particulièrement sont de la chaire à canon. Alors j’suis confronté à des ennemis que j’ne vois même pas, perdu dans l’infinité du désert. Et j’me sens dépassé malgré mon entraînement. J’pensais que c’était comme dans les films, que j’allais arriver sur le champ de bataille et dézinguer tout le monde avec ta sulfateuse que j’tiens bien évidemment à une main, comme les vrais hommes. Comme un putain de Rambo, c’était mon idole plus jeune. J’vois autour de moi des personnes qui meurt. Mais moi j’suis vivant, j’ne sais même pas comment j’m’en suis tiré. Quelques égratignures par ci par là, mais rien comparé aux corps mutilés que j’ai vu. Puis j’retourne au pays, j’continue à m’entraîner et j’repars en opex. Mais c’te fois je n’vois même plus les gens qui meurt. D’toute façon comment j’peux avancer si je me préoccupe des morts. Au fil des opex, on me décerne même des médailles et j’monte en grade. Les cinq ans arrivent vite et j’me réengage. Parce que d’toute façon, j’n’ai que ça à faire. L’armée est devenue ma vie, les balles mon réveil, la France ma patrie. Et puis, plus l’temps passe, plus j’me sens invincible. Si moi et mes frères d’armes nous sommes toujours en vie c’est qu’nous sommes devenus des surhommes, nous n’pouvons pas mourir. J’ai tellement défié la faucheuse que maintenant j’l’emmerde.
FACE THE MIRROR
Mais la chance finit toujours par tourner, un certain jour de Juillet 2014, alors que j'suis plongé en plein milieu du pays des deux fleuves. Un mauvais coup du destin, moi qui n’a pas arrêté de la braver toutes ces années. La faucheuse est enfin venu prendre sa vengeance et j’me la prend en pleine tronche. Une foutue bombe artisanale qui me pète à la gueule. J’encaisse des éclats de shrapnel, j’en ai plein l’corps qui m’entaillent à vie. Mais j’aurai pu m’en sortir beaucoup plus méchamment, j’aurai pu perdre un membre, finir défiguré. J’reste plusieurs jours à l’hôpital, à Toulouse, cette foutue ville rose que je n’ai jamais connu si ce n’est à travers les vitres de la salle d’opération. Puis j’repars d’cette ville, pour arriver dans un autre endroit à Bordeaux, nouveau territoire inconnu. J’ne sais même pas pourquoi on m’demande de bouger, j’en ai absolument rien à foutre, tout c’que j’veux c’est retrouver l’usage d’mon corps. J’fais des mois et des mois de réeducation. Les premiers temps j’ai du mal à remarcher, j’suis devenu boiteux, alors que j'n'ai que 32 putains d'années. Moi l’soldat d’élite réduit en un putain d'infirme, incapable de se torcher tout seul. Puis j’finis par retrouver toute la mobilité, à la force d’ma volonté. Mais j’peux plus combattre, j’ne veux plus combattre. D’toute façon j’ai été réformé pour cause d’blessure grave. La légion m’a aspiré et m’a chié comme un malpropre. Et quand j’regarde dans l’miroir, le gamin que j’étais a laissé place à un homme, les joues creusées, le visage fatigué et les premiers rides qui apparaissent m’font comprendre que l’armée a pris quatorze ans d’ma triste vie et qu’elle m’a recraché comme une merde après m’avoir englouti. Huit mois plus tard, j’reviens aux states, alors qu’ça fait depuis plus de douze ans que j’ai pas revu c’pays. J'me casse à Seattle, je n'ai jamais vu la côte ouest des états unis et j'ai envie d'mettre le plus dstance entre la ville qui m'a vu grandir et moi. Surtout ne jamais recroiser mon père adoptif sinon je serai tenté de le tuer. Surtout ne pas me replonger dans des souvenirs douloureux. Et elle n’m’accueille pas les bras ouverts. J’ai aucune qualification. J’sais juste tirer, m’mettre à couvert. J’t’rouve pas de boulots les six premiers mois, puis un resto veut bien m’accepter comme plongeur, un métier précaire, payé au lance pierre, mais l’seul moyen pour me faire un peu de tune. Mais la rancoeur que j’ai accumulé continue de s’installer. Moi l’soldat d’élite qui a risqué sa vie sur plusieurs théâtres d’opérations, obligé d’servir des verres à des clients ingrats. J’tombe dans la déprime, j’ne vois pas ce qui pourrait me sortir de cette vie qui s’annonce morose.
WHEN THE PLAGUE BEGIN I WAS…
Presque deux ans que j’ai quitté la légion et que j’ai été condamné à cette vie morose. J’me suis toujours pas remis de la condition à laquelle j’étais soumis, moi l’soldat d’élite, que la putain d’légion avait recraché après ma grave blessure. Moi qu’la France avait chier comme un malpropre alors que j’métais battu pour elle pendant tant d’années. 14 putains d’années arrachées de ma sombre vie, passées dans la boue, les tranchées, la sueur et les balles. 14 putains d’années perdues, que j’aurai pu consacrer à moi. 14 putains d’années que je ne pourrai pas rattraper malgré tous mes efforts. J’aurai pu fonder une famille au lieu d’me battre. Mais maintenant c’est bien trop tard et d’toute façon j’vis reclu chez moi, dans le p’tit deux pièces minables que je loue au prix fort dans cette foutue ville de Seattle, où les pauvres se font assassiner par un coût de vie ultra cher. Et j’me soumet à cette vie sans saveur, le métro boulot dodo.
Cependant depuis quelques jours un climat tendu règne dans la ville. Des faits étranges sont relatés dans les médias, sur youtube, des cas de violence particulièrement tordus, ponctués d’un soupçon de cannibalisme. Mais ça fait depuis longtemps que j’en ai plus rien à foutre de toutes ces connerie, alors je n'y prête pas plus attention que ça et j'laisse les complotistes refaire l'histoire. Le monde peut bien s’embraser que je serai toujours dans ce foutu bar, à me morfondre et à ressasser les méandres d’existence qu’il me reste. D’mon somptueux passé militaire, où j’n’étais pas qu’une sombre loque mais un homme, un vrai, qui n’hésitait pas à se battre. Puis tout part en couille, c’qui était des événements dispersés se multiplient et rapidement il n’y a plus aucun doute que quelque chose sans précédent se passe. Comme dans toutes les catastrophes, les militaires interviennent. Alors que les badauds crient à la violence policière, que les émeutiers dévastent de plus en plus la ville et se confrontent aux militaires, que l’état tente encore de rassurer les populations, j’comprends que le monde est véritablement en train de partir en couille et qu’il n’y aura probablement aucun espoir que le calme se rétablisse. Le 15 octobre 2015, alors qu'ça fait un peu plus de 3 jours que les premiers événements inquiétants ont fuité sur internet, j'suis pris de bougeotte et j'me dis que je ferai peut-être mieux de m'interroger sur ma survie avant qu'il n'soit trop tard. Comme des centaines d’personne, j’commence à m’diriger vers les magasins, à accumuler les denrées qui peuvent être conservées. Très vite j’me retrouve avec un débarra plein de boite de conserve, du moins celles dont j’ai pu mettre la main dessus. Mais j’sais que j’ne peux pas rester éternellement comme ça, que quand l’apocalypse règne, il faut se parer à toutes les éventualités. Et dans un pays autant axés sur les armes, où même une grand mère possède une collection de flingues, l’meilleur moyen pour parer à tout et d’être armé aussi. Et depuis que j’ai arrêté l’armée, je ne possède plus rien, pas même un pistolet. Alors, l'soir même, bravant la nuit d'encre, j’me faufile dans la rue et j’arrive devant une armurerie dont je force l’entrée. Il semble que je n’ai pas été le seul à avoir cette idée étant donné que de nombreuses armes manquent à l’appel, des fusils d’assaut notamment, ou alors peut-être que le gérant du magasin a décidé de prendre la tangente et a eu la bonne idée de s’enfuir avec ses guns. Je n’en ai aucune foutue idée et à vrai dire je m’en tape éperdument. J’rentre ensuite chez moi après avoir fait mes emplettes. C’est la première fois que j’ai à voler quelque chose et pendant que je suis en train de remplir mon sac d’arme et de munitions, je flippe à l’idée de me faire arrêter par les flics et repartir en taule. Endroit où j’ne suis pas venu depuis mes dix sept ans. Mais comme je l’imaginais il ne s’est rien passé. Ils sont bien trop occupés dehors à tenter de faire régner l’ordre et à se débarrasser de ce mal qui ronge désormais les USA et qui semble même vouloir se propager aux frontières des autres pays.
J’vois le reste des événements se dérouler à la télé, confortablement assis dans mon fauteuil, un paquet de pop corn à la main. Comme si je matais un bon film de série de B, alors que c’est véritablement la terre entière qui est en train de s’embraser. Mais ça fait depuis bien longtemps que je n’y appartiens plus et qu’elle n’a plus à m’apporter, alors empreint de tout cynisme, je me dis que peut-être ce nouveau monde pourra m’offrir bien plus que l’ancien. Et je ne peux m’empêcher de me dire que je pourrai peut-être enfin revivre les combats qui ont conditionné ma vie pendant de si longtemps. Après tout un chien de guerre, malgré les années qui s’égrènent, reste un chien de guerre et ne peut être autre chose.
J’reste presque trois semaines sans bouger, me contentant de subsister devant la téloche avec les réserves que j’ai réussi à conserver. Mais la téloche n'a finit par ne plus rien diffuser seulement des messages d’alerte. Comme je l’avais prédit, la situation s’est empirée au lieu de se stabiliser. La loi martiale a été déclaré, les coups de feu pendant quelques jours ont retentis presque toutes les heures, puis se sont calmés et seuls les hurlements et de rares manifestations humaines ternissent le silence. Les gens ont rapidement compris que s’ils veulent rester en vie, il faut se taire et errer dans les rues en faisant l’moins de bruit possible. Et puis le quartier où je suis a été évacué, la plupart des civils préférant soit quitter Seattle en espérant trouver des contrées encore épargnées soit se regrouper dans des camps supervisés par les militaires. Les seules badauds qui restent s’étant comme moi terrés dans leur immeuble et ne bougeant pas une seule oreille, de peur d’attirer ces monstres dont on ne sait finalement pas grand chose sur eux, à part qu’ils sont particulièrement résistants et qu’il faut y aller pour les buter. Je n’en ai encore jamais vu de mes propres yeux, mais je ne crains pas le combat, ni la confrontation et je sais que je ne pourrai pas rester indéfiniment dans le 40m2 qui me sert de terrier. Et puis mes ressources de nourriture commencent à se raréfier et au vu de la vitesse à laquelle je les consomme, je ne comprends que trop bien qu’elles ne me tiendront pas une foutue éternité. Alors, j’me résous finalement à sortir, le 14/11/2015 date gravée au fer rouge dans ma mémoire, et c’est là que j’croise l’premier infecté. ça a été plus éprouvant que ce à quoi je m’attendais et j’dois m’y reprendre une bonne dizaine de fois avant d’arriver à définitivement le tuer. Ce jour là, j’aurai pu moi-même me faire mordre et devenir un infecté, mais j’ai appris très rapidement que pour les buter il faut viser le crâne et au fil des jours, j’me fait la main. Après tout l’humain est capable de s’adapter à bien des situations, on appelle ça l’instinct de survie et il est particulièrement développé quand on est un ex légionnaire comme moi. J’me suis même mis à sortir juste pour m’défouler et casser du mort vivant. Le monde est désormais plongé dans le chaos le plus total mais j’ne peux m’empêcher de ressentir un profond sentiment de jouissance, comme si pendant que la vie des personnes autour de moi s’était arrêtée, la mienne reprenait.
WHO THE FUCK ARE YOU - été 2016
Je traîne dans les dédales de rues inanimées, passant par les toits si nécessaires, afin d’éviter les zones où le plus d’infectés se sont agglutinés. Il faut de plus en plus marcher pour trouver des ressources aussi importantes que la bouffe. Rares sont les endroits qui n’ont pas été pillés par l’homme. Mais faut bien que j’me nourrisse. Plus de huit mois que l’apocalypse a commencé. Je n’ai pas encore quitté ma planque, à quoi bon bouger et risquer la mort alors que de toute façon, rien autour de moi ne semble pouvoir m’offrir un meilleur semblant de protection. J’ai finalement réussi à mettre la main sur des denrées rares qui ne sont pas encore périmées. J’arrive enfin à la porte de l’immeuble et c’est là que je m'aperçois qu’il y a un problème, elle n’est pas cadenassée alors qu’à chaque fois que je pars, je la verrouille Je n’ai pas de canons sur moi, j’ai pris pour habitude d’utiliser uniquement des armes blanche. Un kukri de confection militaire. Alors j’me sens rapidement démuni. Les morts vivants ne sont pas encore dotés de la capacité de briser des canadas, des humains ont donc forcément fait ça et j’ne connais pas du tout les attentions de ces chiens qui ont pénétré mon domaine. Je sais qu’autour de moi, des survivants sont organisés et essayent de mettre la main sur les ressources encore vierges, sauf que là ils sont dans mon antre et vont subtiliser les denrées que j’ai accumulé à la sueur de mon front. Je m’apprête à pénétrer dans l’immeuble quand je sens le contact froid d’un pistolet sur ma tempe.
“ Bouge pas et suis moi sans faire d’histoire.
- De toute façon je comptais rentrer moi aussi ducon, vous êtes ici chez moi bande d’enflure. Cassez vous ou je vous jure que je vous défonce.”
Je ne peux pas m’empêcher de jouer au plus con. Ce n’est pas la première fois que je suis au contact d’un ennemi et j’ai appris à ne plus avoir peur, même si je suis actuellement dans une très mauvaise posture. Je reçois un coup de crosse, apparemment la personne n’a pas apprécié toute mon arrogance et me le fait savoir de la pire des façons. Au moins ce geste, m’en dit long sur les intentions du groupe et je comprends qu’ils sont hostiles. Probablement des pillards. Alors je monte les escaliers et j’attends devant le palier de ma porte. J’me retourne et me met face à lui, le canon toujours pointé sur mon crâne.
- Qu’est-ce que tu fous ? Hurle le mec.
Et je répète un mouvement de self defense vu des milliers de fois à la légion. Un, se mettre face à son agresseur. Deux, ne pas rester face au canon quand tu le saisis sinon la mort est assurée. Trois, se pencher sur le côté et prendre le gun d’une seule main afin de garder une liberté de mouvement suffisante. Quatre, amener la personne vers soi puis la faire tomber en l’étranglant. Je m'exécute. Le mec a cependant le temps de tirer et la déflagration alerte les autres occupants. J’en vois un courir vers moi et je le tue d’une balle entre les deux yeux. Puis je rentre à mon tour dans mon appartement, balisant des yeux les alentour afin de voir s’il n’y a personne d’autre. Une ombre me saute dessus et je valdingue avec mon agresseur, je reçois un coup de poing, puis un autre. Proche de l’inconscience, j’ai à peine le temps de me saisir d’un couteau que je plante dans la trachée du gars. Une gerbe de sang me gicle au visage alors que les derniers soupçons de vie de la personne s’envolent. Je manque de gerber. Ce n’est pas la première fois que j’ai à tuer quelqu’un. Quand j’étais militaire je ne me posais pas de question, mais assassiner d’une balle une personne est bien différent de le trucider à main nu. Je me relève, alors que les premiers hurlements résonnent dans la cage d’escalier. Les déflagrations ont alerté les rôdeurs au alentour et j'comprends que si je veux rester en vie, j’ai plutôt intérêt à me tailler d’ici. Mon abri est définitivement tombé.
HELLO I’M YOUR SAVER - automne 2016
Après les événements qui m’ont forcé à quitter ma planque, j’ai décidé de m’installer en bordure de ville, dans les zones plus rurales, à une vingtaine de kilomètres de Seattle, ou un semblant d'écosystème naturel est encore présent. J’suis en train de chasser, il y a encore de nombreux animaux qui vivent non loin des hommes et survivent comme ils peuvent et leur viande est excellente. Alors que je chasse un cerf depuis des heures, je glisse dans une sorte de trou et me foule la cheville. Je ne peux m’empêcher de pousser un gémissement de douleur, qui dans le silence de la forêt se répercute et très vite. Je comprends que je suis dans une merde noire. Les moindres bruits alertent les monstres qui rodent au alentour et autant dire qu’il y en a une quantité plutôt importante. Si à une époque, ils siégeaient principalement dans les grosses agglomérations, nombreux sont ceux qui ont commencé à migrer comme des putains d’oiseaux, probablement en quête d’une nourriture qui se fait rare. J’ai appris à vivre avec eux mais là j’ai fait le con. L’humain est ainsi, il ne peut pas rester sur le qui-vive toute sa vie, même moi, un ancien militaire pourtant habitué à des combats biens pires. Mais là je risque de payer comptant mon imprudence. Je vois déjà une horde de rôdeurs apparaître, dans un cri de douleur j’essaye de me mouvoir et de rattraper le kukri que j’ai fait tomber non loin de moi, mais je retombe par terre. Si je connaissais des prières, je serai déjà en train d’en faire mais malheureusement, je n’ai jamais été très croyant et si à une époque je doutais un peu de l’existence d’un dieu, je sais maintenant que s’il était présent il nous a totalement abandonné. Alors je ferme juste les yeux, me préparant à sentir la morsure de ces damnés. Un fracas m’accueille juste et je sens une forme tomber près de moi. J’entraperçois un groupe de personnes qui tuent un à un les morts vivants, la douleur finit par l'emporter et je tombe dans un repos salvateur.
J’ouvre les yeux, une femme d’une trentaine d’années est penchée à mon chevet et me regarde tout sourire.
- Ah vous êtes enfin réveillé !
- Qui.. qui êtes vous ? encore groggy j’ai du mal à prononcer ces mots qui semblent me brûler la gorge tant elle est sèche.
- On vous a sauvé la vie. Vous étiez dans une mauvaise posture, entouré d'infectés. On a soigné votre jambe aussi, vous vous en souvenez ?
- Euh oui, je crois… J’pourrai avoir de l’eau je meurs de soif.
Ma sauveuse s’exécute et me tend un verre. Je me désaltère avec plaisir, savourant chaque gorgée comme si c’était la dernière.
- Vous êtes qui en fait ?
- Un groupe de survivant, nous sommes cinq et nous vivons dans une grange abandonnée. Vous pouvez vous joindre à nous si vous le souhaitez. On accepte tout le monde, tant qu’ils sont capables de vivre à plusieurs et qu’ils mettent la main à la pâte. On vit des récoltes agricoles, nous avons une petite ferme. Ainsi que de la chasse. Certains d’entre nous vont en ville pour récupérer des ressources que nous ne pouvons pas trouver ici. Nous avons des véhicules à notre disposition, mais leur utilisation est conditionnée, l’essence étant rationnée. Nous cherchons principalement des personnes qui savent se battre. Vous savez vous défendre seul ? En dépit du fait que nous avons dû vous sauver la vie ?
- J’étais légionnaire, dis-je en souriant, d’ailleurs je vous remercie de m’avoir tiré de ce mauvais pas.
- Oh légionnaire vraiment ? Je pense que vous ne pouviez pas mieux tomber ! Du coup, c’est à vous de choisir si vous voulez rester ou non.
J’ai hésité pendant une journée entière, pesant le pour et le contre, essayant d’imaginer ce que serait la vie de groupe moi qui depuis mon expulsion de la légion était un solitaire convaincu. Et puis finalement, je suis resté, peut-être parce que j'en avais marre d'être seul. Cela faisait depuis trop longtemps que je n'avais vu personne, depuis le début de l'apocalypse en fait. Au fil du temps, je me demandais même ce que ça faisait d'être en contact avec des personnes comme moi, des humains, j'avais presque perdu l'habitude, comme si toute ma part d'humanité s'était envolée et que j'étais devenu une sorte de bête sauvage, simplement réduite à se battre pour survivre. J'avais déjà connu cette sensation désagréable à la légion, mais je n'étais jamais seul, même perdu au fin fond du désert, il y avait toujours une présence humaine pour m'épauler et ne pas me faire perdre pied. Les premiers temps ont été un peu difficiles, en fait j'ai surtout dû faire mes preuves, parce que les personnes dans le camp avaient déjà une sorte d'alchimie entre eux, certains se connaissaient même avant le début de l'apocalypse. Ils étaient deux, la fille qui avait été à mon chevet et un autre homme, nommé Markus, deux amis de longue date qui avaient tout perdu le jour où tout avait commencé, leur famille, leurs amis et lui avait même une fille, qui s'était fait bouffer devant lui. Ils s'étaient donc épaulés, telles deux âmes en peine, marchant dans la vallée de la mort et ils avaient croisé d'autres survivants sur les routes, au fur et à mesure. à une époque ils étaient huit, mais deux avaient préféré tracer leur propre route et un s'était fait transformer à la suite d'une mission de ravitaillement qui avait mal tournée. Depuis ils redoublaient de vigilance et ma venue n'avait pas été d'un bon œil, notamment pour Markus qui avait au départ vu en moi quelqu'un d'hostile. Et puis, finalement je m'étais fait accepter et j'étais même devenu un élément essentiel de cette bande. En fait, j'étais juste quelqu'un qui n'avait pas peur de se salir les mains et dès le départ ça avait été grandement apprécié. J'étais toujours partant pour accomplir les missions, même les plus périlleuses, parce que je restais un militaire et qu'un militaire d'autant plus en légionnaire, n'a pas peur de l'effort et est prêt à risquer sa vie pour des causes justes. Mais, ça n'était toujours pas moi le leader, mais Markus. Quand t'as réussi à survivre autant de temps, tu penses que ta méthode est la meilleure, la plus efficace et tu ne prends pas forcément en considération les avis des autres, surtout ceux d'un inconnu qui s'est greffé à ton groupe quatre mois plus tôt. Mais une fois, ses décisions avaient bien failli à nous mener à notre propre perte. Lors d'une mission de ravitaillement, on s'était retrouvé bloqué en plein milieu d'une horde de rôdeurs et pendant que les autres perdaient leur sang froid, j'avais analysé notre situation avec tout le sang froid dont je pouvais faire preuve, maître de sûreté quand on est à l'armée. Et j'avais finalement réussi à tous nous tirer de cette sordide affaire. J'étais ensuite devenu, en quelque sorte, un leader incontesté. Markus, lui-même s'était effacée jugeant que j'étais le plus qualifié pour prendre les commandes, mais finalement même moi, malgré tout mon savoir faire, j'étais loin d'être infaillible.
LONELY ROAD - Hiver 2018 / présent
Plus d'un an et demi eurent raison de notre groupe. Dans un monde comme le nôtre la moindre perte d’attention peut coûter la vie d’une personne et nous nous sentions en sécurité. Trop. Nous nous fîmes attaquer par un groupe de pillards et les bruits de l’affrontement alertèrent plusieurs rôdeurs. Je vis la seule femme de notre bande se faire bouffer et les autres se dispersèrent dans la cohue. Je partis moi aussi de mon côté et je ne revis plus jamais ceux avec qui j’avais passé plus d’un an. Je n’avais jamais été quelqu’un qui s’attache vite et la situation actuelle m’empêchait de toute manière. Depuis ce temps-ci je vis au jour le jour et je rencontre ponctuellement des survivants comme moi dans un endroit qu’on appelle le “no man’s land”, où il n’y a ni vigiles, ni forteresse, juste des pauvres hères et certains habitués qui trouvent en ce lieu tranquillité. J’ai été obligé de tuer deux autres personnes, il y a deux mois, deux putains de pillards qui ont essayé d'me détrousser après m'avoir tendu une embuscade. J'ai bien failli crever mais j'ai finalement réussi à les éclater. Je les ai laissé agonisants sur la route et ils ont dû se faire dévorer par des charognards ou des rôdeurs, mais je n’en garde aucun remord. La survie n’est que le maître mot. Et j'y arrive, petit à petit, devenant de plus en plus expert dans l'art de buter ces créatures éjectées toutes droit de l'antre des enfers. Je ne siège pas longtemps au même endroit, j'ai compris que la mobilité est le meilleur moyen pour un homme seul de survivre. Et puis j'ai la bougeotte, quitte à vivre autant arrêter de se terrer dans un coin. Nombreuses routes sont devenues impraticables, alors je ne peux plus me déplacer avec un véhicule. D'toute façon, l'essence se fait rare. J'ai vaguement coiffé l'idée de mettre la main sur un tout terrain, type range rover et le customiser en le rehaussant d'imposant pare-buffle pour casser de l'infecté, mais ces merdes font énormément de bruit et consomment énormément. Alors, mes jambes me sont d'un grand secours et habitué aux marches commandos depuis l'armée, je peux tenir la distance sur plusieurs dizaines de kilomètres. Parfois, j'me sers d'un vélo parce que c'est discret et rapide. Mais ils ne me tiennent jamais bien longtemps. Et les jours s'égrènent sans que d'autres événements dramatiques ne se passent. L'apocalypse est devenue une routine, même si le danger est permanent. Actuellement, j'me suis de nouveau établi à Seattle, situé en bordure du Belvedere Park, à quelques minutes de l'industrial district et du no man's land. Je ne sais pas combien de temps je resterai là bas, l'avenir me le dira.
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Tom Hardy • <bott>Joey O' Neill</bott>
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• Joey
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• O'Neill
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• Légionnaire puis plongeur
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Re: Some folks are born, made to wave the flag x Joey O'Neill
Mer 25 Juil 2018 - 8:01
Bienvenuuuuuuue Bon comme tout ça a l'air plutôt très avancé, voire fini, j'vais pas te dire bonne rédaction mais le coeur y est !
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Re: Some folks are born, made to wave the flag x Joey O'Neill
Mer 25 Juil 2018 - 8:51
Ouuuh ça n'a pas l'air de rigoler pas ici ! Je vais lire cette fiche avec attention
Sois le bienvenu et... toutes mes félicitations pour la blague sur Giphy xD trop peu de gens y pensent !
Sois le bienvenu et... toutes mes félicitations pour la blague sur Giphy xD trop peu de gens y pensent !
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Re: Some folks are born, made to wave the flag x Joey O'Neill
Mer 25 Juil 2018 - 9:56
Welcome here !!!! Fiche déjà terminée (ou presque) eh bah !!!!!
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Re: Some folks are born, made to wave the flag x Joey O'Neill
Mer 25 Juil 2018 - 10:37
Merci beaucoup pour l'accueil Oui oui la fiche est belle et bien terminée, je préfère poster tout d'un seul bloc plutôt que de la rédiger au fur et à mesure.
Selene - ça roule et merci x) J'espère qu'il n'y aura pas trop de chose à redire, même si je crains que si. Notamment sur la partie post apo, j'étais pas bien inspiré. eheh Ah la blague, je suis assez fiers de moi
Selene - ça roule et merci x) J'espère qu'il n'y aura pas trop de chose à redire, même si je crains que si. Notamment sur la partie post apo, j'étais pas bien inspiré. eheh Ah la blague, je suis assez fiers de moi
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Re: Some folks are born, made to wave the flag x Joey O'Neill
Mer 25 Juil 2018 - 10:41
Le voilà, l'homme Alpha
Bienvenue par ici , et je ne peux que d'avance te souhaiter un bon amusement !
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Re: Some folks are born, made to wave the flag x Joey O'Neill
Mer 25 Juil 2018 - 11:10
En même temps, Tom Hardy himself, est tellement Alpha (avec un grand A ahah), il ne pouvait en être autrement
Et sinon merci pour l'accueil
Et sinon merci pour l'accueil
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