❧ J’étais ce qu’on pouvait appeler une geek. Dans le bon sens du terme. Je crois. Mon père m’inspirait, j’avais tout le temps de bonnes idées pour construire des petites machines, coder des sites internet voire essayer de développer des applications. Je trouvais toujours de quoi atteindre mon but avec les moyens à sa disposition et jamais je ne m’avouais vaincue ! Parait que j’étais un peu surdouée. Quand je n’étais pas plongée dans les sciences informatiques, je passais énormément de temps sur les jeux vidéo ou à lire des bandes dessinées. Occidentales ou asiatiques, qu’importe, mais pourvu qu’il y ait de l’action ! Je vous raconte pas combien de fois j’ai rêvé d’avoir des attributs High-tech, comme le bras métallique du Soldat de l’hiver. Ça aurait été dément !
Vous allez vous en rendre compte peut-être : il m’arrivait d’être bavarde. Quand je suis lancée sur un sujet, on ne m’arrête pas – et quand je ne suis pas lancée, je me lance toute seule. Pas difficile quand on a autant de chose dans la tête que moi et… oh bah oui, j’avoue aussi que je suis « un peu » imbue de ma personne. Je suis surdouée, je ne l’ai pas déjà dit ? Du coup, il m’arrivait – et m’arrive encore – de prendre les autres un peu de haut. Je fais pas exprès, c’est juste… voilà. Y’a un monde entre mon cerveau et celui des autres.
Par logique, ma vivacité est autant une qualité – je suis la meilleure quand il s’agit d’analyser très vite une situation ou de jouer au Tabou – qu’elle ne peut se transformer en défaut – elle me rend impertinente, du style la sale môme qui répond à tout et à tout le monde. Surtout que quand j’estime avoir raison, je ne lâche rien ! Je suis plus intelligente que la plupart des gens… je l’ai déjà dit ?
Je pense beaucoup – et surtout – à ma gueule. Pourtant j’avais un frère, mais c’était comme ça. Je vivais comme une fille unique, réclamais toute l’attention et puisque j’estimais avoir toujours raison, et bien le monde devait tourner autour de moi. CQFD. Pour avoir la paix, il fallait que je sois concentré dans mes activités : là je me montrais concentrée et d’une extrême patience. Il fallait être patient(e) quand on était geek informatique de toute façon, sans quoi c’était foutu d’avance.
Le pire de mes défauts ? C’est celui qui m’a posé le plus de soucis quand il a fallu survivre : je suis gourmande. Genre une putain de morfale. Je pense que la croissance de la pré-adolescence m’a sauvé de l’obésité, clairement. S’il n’y avait pas eu les grogneurs, je serai une petite boule de lycéenne.