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Cora R. Haver ~ I won't let fear compromise who I am
Ven 17 Aoû 2018 - 11:30
47 ans ≡ Américaine ≡ FBI Special Agent ≡ Travelers
Si j'avais un mot pour me décrire parmi d'autres, je dirais compliquée. C'était un mot que mon ex-mari avait utilisé la première fois pour me décrire. Je ne suis pas vraiment quelqu'un de facile à vivre et je ne peux m'empêcher de m'emberlificoter dans des complications toutes plus complexes les unes que les autres. Je n'ai jamais connu de véritable facilité dans la vie, mes parents bien que vivant dans le confort ne m'ont jamais rien donné pour acquis, j'ai dû travailler dur à l'école et dans mes études. Dans mon travail, chaque affaire à résoudre est une nouvelle complexité, une nouvelle façon de concevoir et voir les choses, l'habitude devoir chercher là où peu aurait cherché pour coincer le coupable, devoir affronter un esprit horriblement intelligent pour le mettre à défaut et derrière les barreaux. Je n'ai pas finie dans la rue ou rejetée mais j'ai connu la difficulté. Je suppose que ça ressort dans ma vie de tous les jours, toujours à chercher compliqué quand on peut faire simple. Ça ne m'a néanmoins jamais empêché de me faire des amis ou des amants. Quelque part, la sophistication attire...
D'autres personnes et non des moindres, mes collègues, m'ont très vite trouvé un surnom qui illustre bien ma manière de travailler, pour eux, j'étais Cora "Iron" R. Haver en rapport avec ma stricticité et mon opiniâtreté dans mon métier. Rajoutez à cela que certains me trouvaient perfectionniste voire tatillonne et cela suffisait apparemment pour me retrouver affublé de ce sobriquet. Honnêtement, je m'en foutais, c'était ainsi que j'avais réussi dans ma formation pour être Special Agent, c'est donc ainsi que j'ai poursuivi dans le travail. Peut-être étais-je parfois trop dure mais je préférai encore pousser davantage ma rigueur de travail que de me relâcher et laisser filer. Je n'ai pas toujours eue un poste de responsabilités mais je n'ai pas hésité à signaler à ma hiérarchie le moindre agent qui pour moi n'avait pas "les couilles" de tenir le boulot de Special Agent et si jamais on me mettait un quelconque défi, j'étais prête à le relever car je n'avais strictement rien à me reprocher. Bien entendu, je n'ai pas résolu toutes les affaires qui me sont tombées sur mon bureau mais lorsque je résolvais une affaire, je le faisais bien et j'agissais de manière professionnelle, exactement ce que l'on attend d'un agent fédéral. J'étais stricte oui car mon parcours de vie et mon travail me l'a imposé, opiniâtre sûrement parce que si l'on baisse les bras trop vite, le métier de Special Agent n'est pas fait pour soi, tatillonne sans aucun doute car le moindre détail a son importance dans une enquête fédérale comme dans la vie mais cela ne m'a jamais empêché de dormir.
D'aucuns me trouvaient également renfermée. Que pourrais-je dire de plus ? Il est vrai que je ne suis pas quelqu'un qui s'ouvre facilement, les personnes qui ont très vite gagné ma confiance sont rares voire quasi inexistantes. À bien y regarder, je ne suis ouverte qu'avec mon entourage proche, sans inclure les collègues. Je conçois le fait de voir quelqu'un tous les jours sans vraiment se lier avec lui comme quelque chose de normal. Pourtant, ce n'était pas les occasions qui manquaient, j'ai dû décliner beaucoup d'invitations à prendre des verres ou des sorties, je partais souvent la dernière du bureau. Les fois où j'étais avec mes collègues dans un cadre hors professionnel se comptent sur les doigts de la main. Je ne dirai pas que je suis distante, quoique avec mon attitude professionnelle au travail, c'est un peu le cas mais je dirai plutôt que mon repli sur moi-même impose déjà une certaine distance, je n'ai pas besoin de la chercher, il suffit de tâter le terrain.
Certains ont pu le remarquer, notamment lorsque je suis agacée ou lorsque quelque chose ne va pas, j'ai une légère tendance au sarcasme. Les explosions de colère, ce n'est pas pour moi, je n'ai été véritablement que folle furieuse une paire de fois dans ma vie. En revanche, piquer quelqu'un voire le provoquer d'un air mélangeant l'innocence et le sarcasme, ça je sais mieux faire. Il m'est aussi arrivé d'user de mon air sarcastique lorsque je voulais rabrouer un collègue ou même pour amuser mon ex-mari. J'allais rarement dans la méchanceté cela dit. Mais l'on comprenait aisément que lorsque j'étais dans cet état d'esprit, quelque chose n'allait pas à mon goût. C'est marrant pas vrai ? La vie est bien faite je trouve, pouvoir user de ce mélange d'humour et de colère sous-jacente. Mais si, vous voyez bien ce que je veux dire.
On a connu mieux comme autoportrait n'est ce pas ? Rassurez-vous, on arrive dans le meilleur. Si j'avais aussi un autre mot pour me qualifier, je dirais résiliente. Rester sur un échec, non seulement je refuse mais en plus ça me dégoûte. C'est souvent dur et long de résister aux aléas de la vie et à toutes sortes de choses mais on en ressort grandi à chaque fois. Je ne peux pas concevoir de baisser les bras indéfiniment, il faut se relever pour mieux repartir. Certes on encaisse, oui ça fait mal mais il faut voir au delà et prendre ce qui est à prendre pour de nouveau avancer. La formation pour être Special Agent est longue et éprouvante et sans une dose de résilience, on y arrive jamais. Il faut être prêt à prendre des coups et à se relever pour les renvoyer. C'est comme ça que l'on s'assure de ne pas rester à échouer toute sa vie même s'il faut avoir échoué pour réussir. Il faut se reconstruire, continuer de vivre et prendre ce que l'on a vécu comme une expérience qui va nous enrichir et nous renforcer. Voilà ma définition de résilience, elle m'a toujours servie tout au long de ma vie, elle me servira toujours après cette apocalypse sans précédent.
Je me rappelle lorsque j'avais émis le souhait de travailler pour le FBI sur la fin de mon adolescence, les réactions de mes parents ont été diverses. Ma mère pensait que j'étais devenue folle parce que lorsqu'il y avait des forums de métiers ou lorsque la police passait dans les écoles, j'allais toujours voir le ou les agents fédéraux qui étaient présents ou du moins les plus gradés présents. Mon père en revanche, les premiers mots qui lui sont venus étaient "tu es courageuse ma fille, je te souhaite bonne chance". C'est vrai, ce mot est souvent sorti à mon encontre, courageuse. Résilience et courage pour moi vont de pair car pour pouvoir se relever et faire face, il ne faut pas avoir peur et le courage entre ici en ligne de compte. Le courage ne peut avoir rien à voir avec le fait de devoir charger sous les balles, il peut revêtir plusieurs formes comme aller au bout des choses, foncer malgré les difficultés, mener une enquête avec ténacité, avoir de la force morale... Des qualités essentielles lorsque l'on travaille pour les forces de l'ordre, surtout si l'on est agent fédéral. Le courage peut être beaucoup de choses, c'est aussi un moteur essentiel dans la vie.
Vous vous rappelez quand je vous parlais d’opiniâtreté ? Je vois les choses différemment car pour moi, c'est surtout être déterminée. Peut-être le suis-je parfois un peu trop et dans ce cas parler d'acharnement ou d'opiniâtreté n'est pas si galvaudé. La chose étant que lorsque je me fixe un but, je mets tous les moyens à ma disposition pour y arriver. Une enquête fédérale est généralement une enquête longue, complexe et bourrée d'obstacles que les polices locales elles-mêmes ne peuvent résoudre. C'est une tâche difficile mais qu'une détermination sans faille peut mener à bien. C'est cette même détermination qui m'a poussé toujours plus loin pour devenir Special Agent. Avec le courage, c'est surtout cette qualité qui ne m'a jamais dévié de ma voie, la voie que j'avais moi même choisie et qui serait ma vie pour les années à venir. Être déterminée, c'est aussi vivre et refuser de mourir, ça peut également devenir une colère, la ferme conviction que nous ne devons pas mourir et continuer pour le salut de l'humanité, la volonté humaine face à toutes ces épreuves et ces coups du sort peut devenir le meilleur des anesthésiants.
Discipline, un maître mot dans tous les domaines et je n'y ai pas échappé. Très tôt, père et mère m'ont imposé leur discipline, étant leur fille unique. J'ai dû obéir à des règles strictes bien que ce n'était pas non plus de l'esclavage, simplement de l'éducation pour une une jeune enfant et femme. Bien sûr, j'ai eue mes périodes de rébellion mais en grandissant et m'engageant dans la voie des études, j'avais rapidement compris que sans discipline et rigueur, je n'arriverai jamais à rien. C'est un mot auxquels tous les membres d'un groupe ou d'une organisation doivent adhérer. Sans discipline, pas d'organisation, pas de coordination des actions, pas de respect ou d'obéissance et donc de fait, pas de succès ou de réussite. Dans mon travail, j'imposai une discipline sévère à mes subalternes voire même à mes collègues, je ne supportai que très peu le moindre écart et lorsque j'étais en position de donner des ordres, je le rappelai sans aucune hésitation. Être discipliné est un concept fondamental pour moi dans la vie car ce sont les règles et les limites que se fixent un individu. Ce mot prend d'autant plus son sens en tant qu'agente fédérale car nous sommes une force de maintien de l'ordre qui doit être efficace en toutes circonstances. Chaque armée qui a gagné une bataille en sous-nombre, chaque enquête qui a abouti à l'arrestation des coupables, chaque entreprise menant à bien une transaction partant d'un travail d'une équipe, chaque équipe de sport qui gagne son titre en éliminant des adversaires supposément plus forts... tous ont un point commun : la discipline et je m'impose la même rigueur et sens du devoir dans mon quotidien comme dans mon travail.
De cette discipline, je suis concentrée sur mes tâches sans être préoccupée par mes émotions ou gênée par mes sentiments. Comme on dit dans le métier, "les faits et rien que les faits". Le sentiment n'y a pas sa place, être pragmatique est l'option la plus optimale pour un Special Agent. Certes, il convient de tempérer ce pragmatisme peut-être parfois exacerbé car nous avons souvent l'occasion d'avoir affaire aux familles des victimes, ces gens souhaitent voir des agents investis dans leur travail mais aussi des êtres humains, pas des machines. J'avais du mal à faire cette transition car pour moi c'était l'un ou l'autre, j'avais du mal à équilibrer pragmatisme et conciliation. Néanmoins, il m'est déjà arrivé de devoir parler à des familles, à les rassurer et à les faire se sentir investis dans leur quête, cela fait aussi partie du boulot de Special Agent. Mais dans les interrogatoires de suspects ou des confrontations avec les coupables présumés ou non, je laissai tomber le peu de conciliation que j'avais. L'empathie et l'observation restent néanmoins une part importante de cette confrontation mentale entre deux personnes mais on peut choisir d'en faire preuve ou de le cacher à son interlocuteur. Une chose était certaine avec moi, j'analysai chaque fait et geste verbal ou non verbal de la personne devant moi mais je restai de marbre, insensible à la moindre émotion en face. Je n'avais pas l'habitude de faire des concessions sauf ordre de la hiérarchie et je menais la vie dure de ceux qui avaient le malheur de passer devant moi.Je passais pour quelqu'un de froid mais je prenais les faits tangibles et je ne me préoccupai de rien d'autre. Ça rejaillissait parfois dans la vie, mon ex-mari me reprochait parfois un manque de rêves ou d'imagination, je répondais souvent que je n'avais pas le temps de rêver.
J'ai parlé de discipline tout à l'heure notamment dans le travail mais aussi du pragmatisme d'un interrogatoire, ai-je aussi parlé de l'intégrité d'un Special Agent ? J'ai vu des collègues accepter des pots-de-vins, passer des accords avec des criminels ou encore fermer les yeux sur certaines choses pas belles. Ça j'y étais surtout confrontée à mes débuts de Special Agent. Certains supérieurs ou même collègues m'encourageait parfois à m'y adonner mais s'il y a bien une chose que je ne ferais jamais, c'est de me laisser corrompre et devenir malhonnête. Je m'étais promise de rester intègre quoi qu'il arrive dans la vie ou dans le travail et pourtant, les occasions de dévier de la voie de l'intégrité ont été nombreuses. Bien peu de mes collègues ont cette qualité au final, comme on le disait si bien dans un film que j'ai beaucoup aimé, le cœur des hommes est aisément corruptible... Et les agents fédéraux n'échappent à la règle. Plus d'un suspect ou coupable m'a proposé tel ou tel arrangement même un type qu'on chopait parfois dans la rue n'hésitait pas à essayer de corrompre. Je vais peut-être faire dans les grands mots mais lorsque l'on a juré fidélité et servitude à cette grande idée qu'est la Justice, on ne peut se permettre le moindre écart et arrangement, au contraire l'on se doit d'être irréprochable pour servir la société et faire en sorte qu'elle soit un peu plus juste pour tout le monde. Tricher à coups de corruption ce n'est pas la Justice. Rendre justice doit se faire en totale intégrité.
Pas particulièrement grande ni très corpulente. Cela dit, je suis déjà plus grande que la moyenne, j'avoisine le mètre 75 voire 76-77 si on est veut être précis et je pouvais dépasser le mètre 80 si je portais des talons. Au niveau de la silhouette, je n'ai jamais été en surpoids voire obèse, c'était une question de santé pour moi et mes parents n'hésitaient pas non plus à me reprendre à ce sujet. Je ne faisais pas particulièrement de sport pendant mon enfance ou même l'adolescence, j'étais plus dans l'état d'esprit de faire attention à ce que je mangeais. Ce n'est vraiment qu'à ma majorité que j'ai commencé à me mettre au sport, notamment de combat et au tir pour me mettre dans les meilleures conditions pour postuler au FBI. La silhouette s'est donc davantage amincie et est devenue athlétique voire légèrement musclée. L'apocalypse n'a pas arrangé les choses et malgré le manque d'entrainement adéquat, on ne peut pas vraiment dire que j'ai perdu toute ma carrure. Malgré mon âge, mon entrainement et ma situation de survivante m'ont gardé dans une sorte de forme physique. Bien sûr, je ne pourrai pas rivaliser avec un monstre en muscles mais un aminche lambda, je pense pouvoir être capable de lui mettre sa raclée ou même le tuer. C'est sûr, j'ai connu de meilleurs jours et je ne suis plus toute jeune mais je me sens encore en forme pour survivre et me battre tous les jours. Il le faut, je ne donne pas cher de l'humanité dans le cas contraire.
Blonde aux cheveux coupés courts et aux yeux bleus, on dit que j'ai souvent un joli minois, voire j'ai déjà entendue que je ne faisais pas mon âge. Je ne le nie pas, je suis belle à regarder malgré mes quelques rides et je le sais. Quand c'était encore possible, je n'hésitai jamais à mettre du maquillage, tout en sobriété bien entendu. Vestimentairement, j'aime m'habiller avec classe et sobriété, Dans mon métier, nulle fantaisie c'est une tenue professionnelle, chemises blanches ou noires avec un pantalon de costume ou un jean bleu nuit avec des chaussures à talons noires, tout au plus je m'autorise un décolleté et je remonte mes manches jusqu'aux coudes. En dehors du boulot, je suis dans un style plus décontracté et androgyne, on trouve des t-shirts, des vestes, des jeans, d'autres chemises, des débardeurs... et des chaussures de ville comme des Converse. J'aime bien m'habiller dans un style "tomboy", ça me sied beaucoup mieux que de porter des robes ou des jupes. J'ai enfin une paire de Ray-Ban fétiche, je l'ai depuis mon entrée à l'Academy à Quantico et elle ne m'a jamais quitté depuis. C'est une des rares possessions qui me restent de mon ancienne vie avec l'alliance de mon ex-mari, une petite photo de moi et de Natalya à la plage et ma carte de Special Agent.
À propos de l'équipement, j'ai toujours mon gilet pare-balles FBI. Pour des raisons de commodité et parce que le sigle FBI était un peu trop voyant, j'ai grimé les lettres en noir comme la couleur du gilet. Suite à la militarisation de la police, je suis équipée d'un fusil M4 avec une lampe tactique à mettre dessus et une lunette de combat, l'arme a été souvent auprès de moi. On était familiers avec ses joujoux dans le FBI, il n'y a pas que l'armée ou le SWAT qui utilise ces trucs. Mon Glock 22 est celui que j'ai depuis environ 2014, c'est mon arme la plus fidèle et la plus fiable, la masse de l'arme à mon côté droit ne se ressent même plus, pour dire comme j'y suis habituée.
- 2 juillet 2015, 1110 3rd Ave, siège de FBI Seattle
- Bureau de la Special Agent Cora R. Haver, adjointe du Special Agent in Charge de FBI Seattle
- Transcription de l'entretien réalisé à partir des notes du Dr. Karin Jenkins, document classifié
[Madame Haver, vous n'êtes pas sans savoir que le DHS a des vues sur vous afin de vous intégrer dans leurs rangs ? Mes commanditaires fondent des espoirs sur vous.]
Vraiment ? J'aimerais bien savoir ce que j'ai fais pour que ces messieurs du Department of Homeland Security me veulent.
[Si la Sécurité Intérieure m'envoie madame, ce n'est pas pour rien. Mon but en tant que médecin-psychologue mandaté par le DHS est de fournir à cette agence fédérale de notre pays une évaluation exhaustive d'une potentielle recrue pour un poste à responsabilités au sein de notre département. Depuis que vous vous êtes illustrée il y a trois ans lors de cette attaque terroriste en plein centre-ville, je peux vous dire que mes commanditaires vous gardent à l'œil. Et à la lumière de votre dossier, selon mon humble avis, vous méritez mieux qu'un simple poste d'adjointe de Special Agent in Charge.]
Je suppose donc que cet entretien est enregistré, qu'il sera sous scellé et remis dans son intégralité au DHS ?
[De part ma position de médecin, cet entretien est aussi couvert par le secret professionnel. Ce que vous direz ici sera classifié et sous scellé bien sûr, mes commanditaires n'attendent pas l'entretien en détail, ils veulent surtout savoir si je vous juge qualifiée pour le job qu'ils ont en tête. Je vais donc vous demander de me parler de vous et de votre vie.]
Vous rigolez ? Vous avez eu accès à mon dossier, tout est dedans.
[Madame Haver, je pourrai me contenter de vos états de service et de vos évaluations, certes mais je dois m'intéresser aussi à la personne, à l'humain. Et votre parcours de vie a fait et façonné la femme, l'Humaine que vous êtes. Je vous demande de me parler de votre vécu, sans trop rentrer dans les détails.]
Hmm… très bien, puisque c'est le DHS qui le demande, que voulez vous savoir ?
{Elle soupire}
[Comment ce sont déroulées vos premières années ? Comment s'est passé votre enfance et votre adolescence, quels souvenirs en gardez-vous ? Quand êtes vous née déjà ?]
Hm... Je suis née en avril 71, le 11 à Cincinnati, Ohio. Ma mère s'appelait Deborah et était cadre chez Wal-Mart, mon père s'appelait Jack et il était déjà dans la police. On était censé rester là bas aussi loin que je m'en rappelle mais nous avons déménagé ici à Seattle lorsque j'avais 5 ans. Ma mère avait reçue une offre pour un poste plus élevé à Seattle et fatalement... mon père l'a suivi. Au final, nous avons plus vécu tous les trois ici plutôt qu'ailleurs. Quant aux souvenirs que j'ai gardé... Une enfance sans histoires, mes deux parents s'aimaient, ils m'aimaient, je les aimais on avait nos hauts et nos bas comme toute famille normale. À l'école, j'étais une élève studieuse, je travaillais sérieusement pour réussir et avoir de bonnes notes, surtout sous la pression de ma mère. À l'adolescence, ça a continué, j'étais l'archétype de la fille intello et sérieuse, j'avais peu d'amis parce que j'étais souvent dans mes cours et puis mes parents ne me lâchaient pas trop la bride en une année scolaire, j'ai dû faire 2 ou 3 sorties avec mes camarades et encore, à 23:00 maximum j'étais rentrée. On peut le dire, j'ai été élevée de manière stricte voire sévère mais c'était pour mon bien.
[Vos parents vous mettaient la pression ? Quels souvenirs en gardez-vous ? Et comment en êtes vous venue à devenir Special Agent ?]
Mes parents me mettaient beaucoup de pression oui, ils voulaient que je devienne médecin, avocate, cadre supérieure... C'était parfois dur, il m'est arrivé de me rebeller. Mais jamais je n'ai été mise à la porte ou battue, mes parents n'étaient pas comme ça. J'en garde le souvenir de gens sévères mais justes, parfois même bienveillants. C'est en discutant avec mon père que j'ai manifesté mon envie d'être Special Agent quand j'avais 17 ans. Quand on a déménagé, il a été transféré au SPD donc il connaissait du métier. De par la discipline et la droiture que m’ont inculqués mes parents, j’ai développé un attrait pour tout ce qui touchait à la justice et au droit. Faire comme mon père m’aurait bien dit mais comme je vous ai dis avec la pression familiale… J’ai dû viser un rang au dessus donc le FBI.
[Pouvez vous me raconter votre parcours d’accession au FBI?]
Vous êtes sûr de ne pas vouloir plutôt regarder mon dossier ?
[Je pourrai en effet mais il est aussi important que cela soit vous qui me le racontez. S’il vous plaît, madame Haver ?]
Bon très bien… À 18 ans avec mon High School Diploma en poche, j’ai opté pour un Bachelor Degree en droit avec option linguistique en espagnol à la Seattle University School of Law. De là… eh bien ça a été 4 années d’études intensives, je n’ai pas changé mes habitudes scolaires depuis la High School et puis je n’avais pas à me soucier de mes frais d’études. Lorsque j’ai annoncé à mes parents mon intention pour l’après-High School, mon père savait déjà mais il m’a réitéré son soutien. Ma mère a plutôt grincé des dents mais elle s’est rallié à l’avis de mon père et ils ont pris en charge tous les deux mes frais de scolarité. Avec le rythme de travail que je m’imposais, je n’aurai de toute manière pas pu me prendre un job à mi-temps pour payer mes études et pour tout vous dire, je n’aurai pas supporté de devoir bosser dans un fast-food pour gagner une misère pour payer une année d’études à plus de 25 000 $. Donc sans devoir m’inquiéter davantage de tous les frais qu’impliquaient une vie étudiante -je veux dire, je vivais à Seattle, mes parents voulaient que je reste avec eux le temps de mes études, je faisais attention à mes dépenses...- j’ai pu me consacrer pleinement à mes études. Je travaillais beaucoup, je sortais peu et je me faisais peu d’amis, je m’étais mise aux sports de combat et au tir pour rentrer dans les critères du FBI mais je travaillais et je suivais ma ligne de conduite avec rigueur, ça m’allait. Je suis donc sortie parmi les meilleures de ma promo et j'avais trouvé un job facilement en tant qu’assistante de conseiller juridique chez Beacon Law Advisors.
[C’est donc comme ça que vous avez obtenu votre Juris Doctor et que vous avez postulé ?]
En effet, pour certifier de mes trois années d’expérience professionnelle requises et de mon niveau d’études, Beacon Law Advisors m’a été d’une grande aide. Comme toujours, je travaillais inlassablement, devenir Special Agent était presque une obsession, je rabattais les oreilles de mes collègues avec ça... Le Juris Doctor en poche, j’ai postulé dans la foulée dans le bâtiment où nous sommes. Avec mon boulot d’assistante à côté, ça a été ensuite 7 longs mois de tests physiques, écrits, des entretiens, des questionnaires… Presque des interrogatoires. Mais ça en valait la peine. Lorsque le FBI m’a envoyé le courrier pour me faire part de sa décision finale, c’était pour m’avertir que j’étais sur la liste des recrues de Quantico, Virginie. Mes parents étaient fiers ce jour-là et moi je sentais que tous mes efforts depuis mes 18 ans commençaient à payer. Quelques jours plus tard, je ralliais Quantico pour les 20 semaines de formation. J’avais 27 ans.
{Elle soupire}
Une formation de 5 mois mais que je n’ai pas vu passer à vrai dire. Une formation en accéléré pour sortir parmi les meilleurs agents de police du pays. On avait des cours de criminologie, de droit dans le domaine du maintien de l’ordre, une section linguistique, même un apprentissage du comportement. Ceux qui voulaient après devenir profilers suivaient cette voie mais pas moi, je voulais rester dans le maintien de l’ordre. On avait des matières générales aussi pour être à niveau, de la psychologie, de la communication… Sans oublier les exercices physiques quotidiens et les exercices de maniement des armes ainsi que de combat au corps à corps. Rien à voir avec un entrainement militaire mais pour nous tous, c’était tout comme. Ça m’allait bien tout ça, j’avais l’impression que j’avais toujours voulu y être. Rien n’était facile, c’était même souvent difficile mais je me sentais presque dans mon élément. Du coup après ces 20 semaines, on m’a envoyé à l’antenne FBI de Tucson, Arizona notamment grâce à mes compétences en espagnol pour m’aguerrir. Là-bas j’étais sous la tutelle d’un certain Steven D. Anderett pendant ma période probatoire de 2 ans, un homme qui venait du Nouveau-Mexique mais je parlais mieux espagnol que lui.
{Nous ricanons toutes les deux}
C'est donc comme ça que ma carrière de Special Agent a débuté. Anderett n'était pas un agent aussi rigoureux que moi mais j'ai beaucoup appris auprès de lui, ça a été deux années de tutelle vraiment intéressantes avant qu'il ne me certifie Special Agent à part entière passant pour le coup de superviseur à collègue. J'espère qu'il profite bien de sa retraite. Et 2 ans après mon arrivée à Tucson, j'ai rencontré Francis, mon futur ex-mari lors d'un cocktail organisé par la municipalité.
[Vous vous êtes ensuite mariés avant de revenir à Seattle ?]
Oui. Nous nous sommes mariés au début de l'année 2001. C'est étonnant quand j'y repense, tout allait bien pour moi, je venais de mettre sous les verrous un gang de dealers, j'avais été promue dans l'équipe et augmentée, le business écolo de Francis marchait bien, il n'y avait eu aucun contretemps dans l'organisation du mariage -Francis dépensait sans compter-, mes parents étaient comme des invités d'honneur du mariage, on avait emménagé ensemble avec mon ex-mari dans un beau loft du centre ville... Je vivais comme dans un rêve, vous voyez ?
[Oui je comprends, madame. C'était une vie plutôt idyllique. Jusqu'au 11 septembre ?]
{Son visage se durcit et elle se lève pour regarder par la fenêtre de son bureau en me tournant le dos}
Presque tout est ensuite allé de travers depuis ce jour-là. J'avais prise mon service comme d'habitude et j'épluchai le rapport d'un subalterne sur une filature d'une armurerie pas très nette lorsque j'ai appris par Anderett que New-York était attaqué. On avait allumé une télé et comme des millions de personnes, nous avons assisté, impuissants à l'effondrement des tours. On a pratiquement vécu en direct le crash du second avion. Mon père m'avait appelé pour savoir si j'avais des nouvelles de ma mère et lorsqu'il m'a dit qu'elle était à New-York ce jour là et qu'elle travaillait justement au World Trade Center...
{Elle s'interrompt et se retourne vers moi, les bras croisés}
J'ai apprise sa mort deux jours plus tard. Elle était sur la liste des personnes disparues du World Trade Center sous son nom de jeune fille depuis qu'elle a divorcé de mon père avant qu'elle ne soit sur la liste des victimes. Mon père était... effondré, je n'étais pas tellement mieux. À l'époque, Francis était encore un homme bienveillant et attentionné. C'est grâce à lui que je n'ai pas sombré psychologiquement.
[Je suis désolée pour votre perte, madame Haver, mes condoléances. Vous aimiez beaucoup votre mère.]
Oui, merci. Mais j'ai depuis fais mon deuil, mon père, ça a été plus dur pour lui. Malgré leur divorce, je pense qu'ils s'aimaient encore. Moi j'habitais à Tucson, lui à Seattle, c'était donc dur pour le soutenir. Il n'a plus été le même après.
{Elle s'assoit en s'appuyant sur le bord de son bureau, devant moi}
1 an plus tard, Seattle me rappelait à son bon souvenir. Ils avaient ici besoin d'un nouveau Special Agent, Anderett m'avait averti donc j'ai sauté sur l'occasion. Francis rechignait à me suivre mais nous avons finalement emménagé ensemble ici. Mon père était heureux de la nouvelle. Mais je pense que Francis ne s'est jamais vraiment fait à la vie ici, moi je rentrai chez moi mais lui... Il n'a plus été le même non plus. Il était beaucoup plus distant, froid voire il s'est assombri. Il s'absentait souvent pour son business qu'il avait fait grandir, il allait au moins deux à trois fois par mois à Tucson. Mais moi au départ, j'étais contente d'être revenue. Mais après quand votre mari est souvent absent et qu'à cause de votre boulot vous manquez d'affection... Vous méprenez pas docteur, je n'ai jamais, au grand jamais pensé un instant à tromper mon mari. J'étais plus absorbée par mon travail qu'autre chose. Seulement, quand vous rentrez chez vous et que vous voyez que ce soir encore vous allez être seule sans avoir quelqu'un à vos côtés pour du réconfort...
[Paradoxalement madame Haver, vous conviendrez que cette période est l'une des meilleures de votre carrière au sein du FBI. Votre dossier fait mention de ce démantèlement de ce réseau de drogue sur la côte ouest qui a nécessité des moyens considérables, la DEA, la LAPD, les unités de SWAT des villes concernées... Sans parler de ce tueur en série que vous avez arrêté avec des profilers ou encore de ce trafic de prostitution dans les bas-fonds de Portland et de Seattle.]
{Elle ne dit rien avant de répondre un peu plus tard}
C'est vrai. Je n'avais pas très envie de rentrer chez moi, je passais donc pratiquement tout mon temps au bureau quand je n'allais pas à la salle de sport ou la cage de MMA ou dans un stand de tir.
[Pouvez-vous ensuite me parler de ce que vous avez fait jusqu'à votre promotion dans ce bureau s'il vous plait ?]
Des enquêtes longues, éprouvantes, parsemées d'obstacles comme des manques d'éléments, des politicards qui essayaient de faire capoter une enquête fédérale... J'ai travaillé avec beaucoup de monde parmi les agences fédérales ou les polices, même parfois étrangères. Il m'est aussi arrivé de travailler avec des militaires, j'ai notamment fait un crochet ou deux par l'Irak. J'ai aussi aidé une fois des agents du NCIS sur le meurtre d'un soldat des Marines. Bref, je n'ai pas trop eu le temps de m'ennuyer. Je résolvais autant d'affaires que je pouvais. Et puis, rajoutez à cela que j'ai découvert la liaison de mon ex-mari avec un de mes collègues. J'peux vous dire que l'ambiance ensuite était tendue. J'ai voulu divorcer sans jamais rien vouloir entendre de mon mari et le chef, il a vu que ça commençait à sentir mauvais, il a donc muté l'amant de mon ex-mari. Je suis partie de la maison conjugale pour m'installer à Tacoma où j'habite toujours d'ailleurs. Tant pis pour le loft, je suis mieux dans mon trois pièces à vivre seule. Lui a voulu rattraper le coup mais il était au delà de toute indulgence pour moi. Je l'ai envoyé chier et dès que le divorce a été prononcé, il s'est barré au Japon et depuis, je n'ai plus de nouvelles de lui. Encore heureux qu'on ai pas fait un enfant ensemble...
[Je suis désolée pour vous madame Haver. Ça a du être un nouveau coup dur pour vous. Mais vous avez une remarquable capacité de résilience car vous êtes devenue par la suite l'une des adjointes du chef de votre antenne fédérale.]
{Elle se relève avant de se rassoir derrière son bureau}
Je considère que c'est une partie nécessaire de mon métier. La capacité de se relever, d'apprendre de ses erreurs et de résister à toutes les merdes que la vie vous envoie sans que vous ne perdiez le fil de votre vie. La liaison de mon mari ? Un défi à relever. La difficulté du métier de Special Agent ? Mon quotidien. L'attentat terroriste de Seattle d'il y a 3 ans a été l'une des affaires les plus difficiles que j'ai mené. On travaillait avec la division du contre-terrorisme et la NSA depuis des mois, on disait qu'ils pourraient frapper aussi fort que le 11 septembre. Le DHS était en état d'alerte maximal depuis l'invasion de l'Afghanistan et on recevait des coups de fils d'eux pratiquement tous les jours pendant les mois qui ont précédés l'attentat. Au final, nous avons déploré des morts mais nous en avons suffisamment fait pour empêcher un massacre. Ils ont pris des otages mais on ne l'entendait pas de cette oreille. Je vous le dis, docteur, je n'ai pas réfléchi davantage lorsqu'il fallait intervenir auprès des otages. Ces gens étaient convaincus qu'ils allaient mourir, nous avons donc tout fait pour les en sortir. J'ai aussi été blessée pendant cette opération mais ça m'a valu la promotion pour poser mes fesses derrière CE bureau.
[Et vous avez vraiment bien fait votre travail, madame Haver. Une chose est sûre, vous excellez professionnellement. Je ne dis pas que vous êtes la meilleure agente mais vous faites partie de ces éléments qu'on est content d'avoir dans nos rangs. Vous ne vous êtes pas de nouveau liée à quelqu'un depuis votre divorce ?]
{Elle fronce les sourcils dans ma direction avant de soupirer, se passant un instant la main sur le visage}
Je vous remercie tout d'abord pour vos compliments. J'ai toujours travaillé avec détermination et rigueur, professionnelle en toutes circonstances. Certains me qualifient d'implacable mais soit. Je préfère une enquête menée avec sérieux voire un brin d'intimidation qu'une enquête prise à la légère. Quant à votre dernière remarque... Je ne me suis pas remariée depuis. Je partage mon peu de temps libre avec mon père, mes rares amis et moi-même. J'ai fréquenté... pour la première fois de ma vie, une femme mais nous avons rompu il y a peu. Elle avait 10 ans de moins que moi mais que voulez vous. J'avais un manque qui devenait critique et Natalya de son prénom, russe de son origine, était là quand il le fallait. Notre relation était... sans rien de très sérieux même si elle a duré un peu plus d'un an. Mais j'ai préféré rompre, je ne trouvais plus mon compte dans cette relation et cette femme commençait à... vouloir essayer de rentrer de force davantage dans ma vie, je ne le voulais pas. Elle aurait voulu s'investir davantage en douceur, peut-être que j'aurai cédé mais là... Non, je l'ai viré de mon existence. De plus, quelques temps après notre rupture, elle a été arrêté pour vol et agression donc vous imaginez bien que ça ne pouvait plus durer, ça fait tâche. Elle en a pris pour quelques années en taule, cette сука.
[Pardon ?]
Un terme d'argot russe pour désigner une femme à la petite vertu.
[Je vois. Bref depuis donc, vous entamez votre... 16e année au service du FBI ?]
Tout à fait et je compte bien continuer de le faire.
[Je vous remercie madame Haver pour votre temps. J'ai déjà beaucoup d'éléments pour apporter une réponse à mes commanditaires. Restez donc attentive à ce qui va vous parvenir, il se peut que d'ici quelques mois vous recevrez un mail de la part du DHS.]
Je comprends docteur. Je vous remercie également. COOPER ! Raccompagnez le docteur Jenkins s'il vous plait.
- Fin de la transcription de l'entretien, notes complémentaires ci-joint, document classifié
Je pensais m'être endormie après une journée harassante à éviter des infectés pour rentrer chez moi mais... où est ce que j'étais ? Une plaine verdoyante ? Ça ressemble à un rêve mais ça a l'air tellement réel... Je pouvais sentir une légère brise me caresser le visage accompagné par la chaleur d'un lever de soleil, le vent faisant bruisser avec douceur les hautes herbes de la plaine et faisant s'agiter les branches de quelques arbres. J'arpente un chemin parmi ces hautes herbes, les mains caressant le haut de la végétation et je regarde tout autour de moi. Tout n'est que paix, chaleur et douceur. Je me sens apaisée, hors du temps et de tous les dangers, je ressens le désir de vivre ici et de quitter ma vie de survivante solitaire. Alors que j'approche d'un arbre, je remarque qu'il y a une silhouette debout à côté. Nul besoin d'en faire plus pour m'intriguer et curieuse, je m'approche. À seulement quelques mètres un visage se dévoile et je reconnais l'homme qui me fait face, incrédule.
Papa ?
Je suis heureux de te voir, Cora.
Le visage éclairé et pourtant tacheté de sang de mon père me fait bien face. Immédiatement, je me sens submergée par l'émotion et les larmes me viennent aux yeux. Instinctivement, je me blottis contre mon père, entouré par ses bras protecteurs comme si j'avais encore 12 ans et qu'il venait me réconforter après un gros chagrin. Je sanglote contre mon père comme rarement, lui fidèle à lui même me garde contre lui et me caresse le dos pour me calmer. Après avoir passé de longues minutes à sortir la peine de mon âme, je me tourne vers lui, les yeux rouges et humides alors que je le tiens par les bras.
Mais papa... où sommes nous ? Et qu'est ce que tu fais ici ? Cet uniforme... je m'en rappelle encore, tu le portais quand j'ai dû... j'ai dû te tuer... Je suis morte moi aussi ?
Non Cora et tu te rappelles bien. Mais je ne pourrais pas tout t'expliquer car même moi je ne sais rien de cet endroit. Je ne sais pas non plus... comment notre rencontre s'est faite mais... je voulais te voir. Tu me manquais.
Je repris mon père dans mes bras, mon visage enfoui dans son cou malgré le sang séché présent sur son col d'uniforme
Tu me manques aussi tellement... J'ai jamais autant eu besoin de toi...
Je m'essuie les larmes sur mon visage d'un revers de la manche de mon vêtement et mon père nous fait tous les deux assoir au pied de l'arbre. La vue de la quiétude de la plaine suffit pour m'apaiser ainsi que la main de mon père dans la mienne.
Je ne fais plus partie du monde où tu es. J'aurais voulu te protéger mais... j'ai échoué. Contrairement à toi. Tu es forte. Tu es toujours là.
Mais rien n'est pareil sans toi. Là où nous vivions... c'est devenu un cauchemar depuis 3 ans. Depuis que tu n'est plus là... J'ai même l'impression que les mauvaises herbes qui sortent du bitume veulent me buter.
Cora... Tu as pu survivre jusque là, tu es une battante, une combattante bien meilleure que ce que ton vieux père aurait pu être.
C'est vrai mais... j'ai aussi fait des saloperies pour pas qu'on me bute. Ça me bouffe ça... On vit la plus grande crise dans l'histoire de l'humanité et au lieu de tous se serrer les coudes, on n'hésite pas à s'entre-tuer pire qu'avant. Plus rien que ce qu'on connait n'existe.
Mon dieu... Comment as tu fait pour t'en sortir ?
Je relâche la main de mon père qui m'enveloppe un bras autour de mes épaules. Pendant ce temps, j'enroule mes bras autour de mes jambes et je repose ma tête sur mes genoux, le regard baissé.
Tu te rappelles comment tout a commencé y 3 ans ? Au départ, c'était juste des petites colonnes dans les faits divers, même nous au FBI rien ne nous avait mis la puce à l'oreille au début. Et puis les cas se sont multipliés avant que l'on ne me place sur l'enquête pour intoxication alimentaire. On sentait un joli coup au FBI mais jamais on n'avait imaginé tomber sur un truc pareil... Je me rappelle d'une réunion avec le chef de la police et mon chef, l'un d'eux disaient qu'il sentait venir une tempête de merde. S'il savait qu'il avait raison... Il doit être mort depuis longtemps à l'heure qu'il est.
Je me rappelle oui... On m'a rappelé de ma retraite quand les patrouilles en ville se sont multipliés et j'étais pas encore trop vieux pour servir.
C'est après quand on a commencé à patrouiller et à réprimer les premières émeutes que là, j'ai senti que ça puait férocement. Alors je te raconte pas quand il y a eu les premiers effectifs de la Garde Nationale mobilisés. J'avais reçu l'ordre de travailler en étroite collaboration avec les militaires pendant que l'Etat de Washington finissait de nous armer pour être au même niveau que les militaires pour l'armement et l'équipement.
Vrai. On n'avait pas vraiment ça de mon temps, c'est surtout depuis les dernières années avant la crise que les polices américaines dont le SPD se sont militarisées. L'armée devait avoir un surplus de matos qu'ils filaient aux flics. Des gars qui savaient à peine manier un fusil à pompe se retrouvent avec un putain de M4 dans les mains.
Eh papa, ça c'est peut-être pour les flics comme toi mais nous au FBI, on a appris à manier ses trucs à Quantico et en intervention. L'attentat de Seattle, c'était un M4 que j'avais.
Hm, je m'en rappelle aussi. Mais je me rappelle aussi que tu vas évoquer le passage où je suis mort. C'était... sale en plus. On patrouillait avec trois collègues quand un groupe de ces infectés nous sont tombés dessus. J'ai... j'ai été mordu.
Mon père baisse la tête à son tour.
Je suis désolé, Cora...
Moi aussi papa... Je n'avais plus de nouvelles de toi depuis des jours, j'étais morte d'inquiétude... Et quand... j'étais à ce checkpoint et que... je t'ai reconnu dans le groupe d'infectés, j'ai cru mourir moi aussi. Même la balle qui t'a traversé le crâne ne m'a pas soulagé mais c'était ça ou tu me boulottais la jambe... Crise de merde.
La partie s'est arrêtée pour moi à ce moment là. J'espère seulement ne pas avoir dévoré de gens ou en avoir trop mordu...
Papa, tu n'étais plus toi même. Ton toi n'était plus dans ce corps, tu n'étais plus là. C'était juste... un pantin avec ton apparence. Je refusais de l'admettre au début mais avec le temps, je me suis mise à accepter cette horrible vérité. Ceux qui sont infectés ne sont plus eux dès le moment où ils se réaniment en ces monstres. Ils ne sont plus que des machines organiques.
Je ne sais pas si ça me rassure... Mais… Qu'est ce qu'il s'est passé ensuite ?
Après ta mort... on a continué à lutter à la fois contre les infectés et les pillards, émeutiers et autres ordures qui voulaient profiter du chaos. On avait reçu l'ordre de tirer à vue sur les infectés, la Garde Nationale a amené encore plus de moyens mais... ça n'a pas suffit. Putain mais comment on a pu perdre face à ses trucs... Il y avait une rumeur parmi les gars, ils disaient que l'arme nucléaire allait être déployée mais j'imagine que le Pentagone n'a jamais eu le temps d'ordonner la mise à feu. Mais c'était juste une rumeur et puis dès l'automne, on a commencé à mettre en place les camps de réfugiés en dehors des villes. J'étais avec mes agents dans l'un d'eux. L'hiver qui a suivi était le pire que j'ai vécu.
Qu'avez vous fait ?
Ça grognait chez les réfugiés t'imagine bien et les militaires avaient du mal à accomplir leurs missions, même nous on se donnait sans compter mais c'était intenable au bout d'un moment. Et ce qui devait arriver arriva. Notre camp a été attaqué par des infectés. On en a tué mais des réfugiés en ont profité pour mettre plus de bordel et on ne pouvait plus tenir le camp. Avec ma petite équipe d'agents, on s'est enfui pour chercher de l'aide ailleurs. On a roulé direction Portland mais la route 30 était remplie de bouchons, qui sait ce qu'il pouvait y avoir... On a fait un détour par la route 47 mais on est tombés dans une embuscade de bandits. On leur a collé une raclée parce qu'on était mieux armés mais certains de mes collègues ont été blessés et la voiture de notre collègue était quasiment foutue. On ne doit notre salut qu'à deux gars qui faisaient partie d'un groupe de survivants, ils avaient montés leur campement dans la Clatsop State Forest. On a vécu un temps avec eux, on a appris à récupérer ce que l'on pouvait parmi les maisons abandonnées. C'était... immoral, on avait du mal au début mais... il fallait survivre et pour contribuer, on maintenait l'ordre dans le groupe. On a essayé de contacter quelqu'un, quelque chose d'officiel par radio mais on a jamais eu de réponse.
Je relève la tête, mon père toujours proche de moi.
Notre groupe a tenu un temps. Et puis les bandits, peut-être en représailles au massacre qu'on a fait ont attaqué le campement. On a dû s'enfuir à nouveau. La voiture de mon collègue avait été retapée donc on pouvait l'utiliser. Je suis néanmoins la seule à pouvoir y être parvenue mais à quel prix... Une de mes collègues a été tuée net dans la bataille, un autre a été grièvement blessé et j'ai dû l'achever pour ne pas qu'il se réanime. Quant aux autres, c'était la dernière fois que je les ai revus. J'ai ensuite décidé de remonter à Seattle et de voir ce qu'il en était de mon appartement à Tacoma.
Attends... ton collègue était blessé mais il pouvait se réanimer ?
Ouais, c'est un truc que j'ai découvert avec des gars de la Garde Nationale. En fait, si on meurt en ayant le cerveau intact, on se réanime. Maintenant qu'on savait que détruire le cerveau était la seule option valable pour tuer les infectés, si on a des blessés trop graves ou des mordus ou des morts, on leur colle toujours une balle dans la tête ou on enfonce une lame, c'est le seul moyen de prévenir une réanimation. Mais bon, à quel prix on a pris connaissance de ces informations capitales...
C'est vraiment étrange... Ça veut donc dire qu'on porte ce qui nous transforme en ces goules en chacun de nous ?
C'est ce qu'il me semble oui. Mais avec sans aucun scientifique sous la main pour nous le prouver...
Ben ça si ça me troue le cul... Raconte moi la suite. Tu es rentrée chez toi ?
Ouais… Tu sais je vivais dans un trois pièces mais tout en haut d’un bâtiment pas très élevé et puis quand j’ai vu les premiers appartement du rez-de-chaussée… C’était bizarre de voir les apparts de mes voisins la porte défoncée, les lieux pillés de tout. J’en connaissais quelques uns mais pas tous. J’ai dû croiser… deux ou trois infectés pendant mon exploration, j’avais déjà tué des infectés à ce moment là donc les éliminer… n’a pas été dur. J’suis montée par les escaliers, l’ascenseur ne marchait plus bien sûr, j’ai regardé dans l’appartement de Natalya en passant. Il n’y avait personne et puis il ne restait plus grand-chose mais… mais je…
Je comprends, Cora. Tu l’aimais beaucoup, je me rappelle de ton état après votre rupture.
Je me prends le visage dans les mains avant de m’appuyer contre l’arbre, adossée contre le tronc, le bras de mon père sur mes épaules. Je croise les bras comme pour me recroqueviller.
Mais qu’est ce qui lui est passée par la tête merde… Oui je l’aimais mais… je ne me sentais pas de m’investir avec elle. Je ne pouvais pas m’empêcher de… d’espérer quelque part néanmoins… Je ne la voyais plus depuis qu’elle avait été arrêtée et incarcérée. J’ai voulu passer une fois la voir au parloir mais elle n’a pas voulu me parler. Et maintenant cette saloperie de… d’apocalypse nous tombe dessus…
Courage, ma fille. Tu peux le faire, tu seras encore là pour en parler contrairement à moi.
Ouais… Bon… Euh où j’en étais… Oui je me suis du coup réinstallée dans mon logement, même s'il avait été pillé aussi voire squatté pendant un temps. J’ai nettoyé et réaménagé les lieux, prête à barricader mon entrée, à être la plus discrète possible. J’ai fouillé dans les appartements pour trouver ce qui restait, j’ai trouvé pas mal de nourriture mine de rien. Je ne passais plus par l’entrée principale, je passais par les issues de secours et je pouvais fuir par mes fenêtres avec de la corde que j’avais trouvé. Visiblement un de mes voisins adorait l’escalade… J’ai aussi installé quelques pièges ici et là dans le bâtiment mais pour ce que ça vaut… L’automne était déjà là quand j’avais plus ou moins fini tout ça, ça me faisait bizarre de me dire que ça faisait déjà un an que tout ce merdier avait commencé. J'avais même retrouvé ma Ford Crown Victoria, tu sais celle que je me suis acheté après avoir emménagé à Tacoma. Qu'une galère pour la refaire marcher.. Et trouver le carburant aussi mais cette voiture m'est d'une grande aide pour me déplacer. Et c’est aussi là que j’ai croisé les premiers survivants… non hostiles on va dire.
Ah ouais ? Ça a dû te changer un peu.
Un peu. À part ceux de Clatsop, c’était les premiers, Les infectés commençaient à se barrer peu à peu des villes, forcément y avait plus grand monde à boulotter donc ça devenait un peu plus facile pour circuler. Putain, j’ai vu de ces hordes passer… Je me rappelle une fois être restée cloîtrée chez moi pendant deux jours parce que toute la rue était occupée par ses saloperies. Bref, ouais j’avais croisé une nana dans une armurerie. On cherchait des munitions aussi. Elle n’était pas armée et d’un coup elle voit une autre nana avec un gilet pare-balles marqué FBI avec les lettres passées au feutre noir pour être moins voyants et un M4, t’imagine le résultat… Je l'ai épargné, elle n’osait pas bouger de toute façon. On a cherché ensemble et on a rien trouvé d’un mieux qu’un vieux six-coups et des balles disséminées ici et là, la moitié non utilisable. J’ai trouvé une boite à moitié remplie pour mon Glock mais c’est tout. J’ai montré à la nana comment charger son flingue et je lui ai filé les balles que j’ai trouvé. J’ai rien demandé en retour mais elle m’a filé des informations. Elle m’a parlé d’un lieu qui se faisait appeler le No Man’s Land en plein centre de Seattle, un espèce de refuge où des survivants se pointent. D'après elle, y a pas de chef, pas d'organisation... Les gars y viennent, y peuvent se poser et merci m'sieurs dames. Parait qu'il peut y avoir des échanges et tout mais qu'il faut faire gaffe à ses affaires.
Ça avait l'air d'un piège à cons.
J'y suis quand même allée et c'était comme elle l'avait décrit, il fallait juste bien refermer la porte d'entrée. Mais je me suis pas attardée et en plus on me regardait de travers. J'imagine bien que la chemise noire, le gilet pare-balles par dessus et le M4 ça mettait pas en confiance. En ressortant, j'ai sauvé quelqu'un d'une agression. C'était une femme que je connaissais déjà d'avant, elle s'appelle Kara. Hin, elle ressemblait à une viking avec sa coiffure... Une ancienne coutelière, je l'ai connue dans une de mes enquêtes sur un tueur en série et je m'étais aussi adressée à elle pour offrir un couteau à un collègue qui partait à la retraite, il aimait ça. J'avais un peu fait connaissance avec elle avant mais je n'allais pas la laisser comme ça. Je l'ai soignée chez moi et je l'ai hébergé un temps, je lui ai dis qu'elle pouvait rester si elle le voulait, ça faisait longtemps que je n'avais pas eue de compagnie. J'ai pu un peu plus la connaitre mais elle voulait s'en aller rapidement, elle m'a parlé d'un lieu qu'elle voulait réaménager, une sorte de forge. Je voulais l'aider, elle a refusé mais elle m'a laissé entendre que je pourrai la trouver facilement en cas de besoin. J'allais pas la séquestrer non plus donc je l'ai laissé filer.
C'était courageux de sa part... mais tu venais de la soigner et tu as pris soin d'elle donc c'était un peu normal aussi.
Pas faux. Après eh bien... jusqu'à l'été suivant donc 2017, j'ai exploré autour de Tacoma, j'étais plus ou moins peinarde car les infectés s'étaient tous dispersés dans les campagnes. Je croisai de temps en temps des survivants mais je me méfiai trop. Là où je pouvais les voir avec moins de crainte, c'était au No Man's Land. D'ailleurs au NML, j'ai fais connaissance avec une certaine Romy. Une fille pas méchante et qui pour survivre se retrouve à devoir se prostituer. Ça m'a révolté... mais on peut être poussé à beaucoup de choses pour rester en vie. Je ne peux quand même m'empêcher de la plaindre... On échangeait des trucs, parfois quelques informations sur des rumeurs qu'on entend au NML... Et puis j'ai rejoins un groupe.
Ah oui ? Comment ça s'est fait ?
Par la force des choses. J'ai été agressée par trois connards qui voulaient me prendre mes armes. Dans la confusion, j'en ai blessé un pendant que ses deux potes essayaient de m'immobiliser. J'ai pris un coup sur la tête et je suis tombée dans les pommes. Quand je me suis réveillée, j'étais dans un lit de camp avec un bandage sur le front. Un enfant était à côté de moi et il appelé ses parents quand j'ai émergé. Le couple m'a ensuite expliqué qu'ils passaient par là en voiture et qu'ils m'ont sauvé dans mon agression. Ils avaient récupéré mes armes en plus, vla la chance. Je me suis donc aperçue qu'ils faisaient partie d'un groupe plus important encore que celui de Clatsop, à leur tête ils avaient un type qui avaient fait dans la sécurité privée, un ancien paramilitaire. Mais y a eu un truc étrange dès le début en fait.
Qu'est ce que c'était ?
C'était bizarre et maintenant que j'y pense, Romy m'avait glissé quelques mots à ce sujet et c'était des gars du groupe où j'étais qui étaient partis explorer qui en avaient parlé aussi. Ils disaient avoir découvert des restes de camps de survivants carbonisés ou complètement détruits sans aucun survivants et mettaient ça sur le compte d'une armée de bandits de la région, les goules ne crament pas les camps que je sache. Le chef du groupe, Harris qu'il s'appelait avait décidé de faire lever le camp pour fuir la menace. Mais quel genre d'immondes ordures font ça à des survivants...
Hm... ça m'a tout l'air d'être l'œuvre d'une bande des tarés qui jouent aux seigneurs de guerre vu qu'il n'y a plus de police ou d'armée pour les stopper.
C'est aussi ce qui me semble le plus plausible. Je n'ai pas enquêté dessus de toute façon, j'étais en mauvais état et j'ai décidé de les suivre alors qu'ils partaient. On est partis au début de l'été 2017 et on s'est installé vers Yakima, pas loin de la réserve amérindienne. On était en lisière de la forêt, le long de la Route 12 mais Harris avait choisi un coin suffisamment caché pour que l'on ne nous voie pas de la route et assez grand pour le groupe, j'estime qu'on était pas loin de... 30 à 40 personnes maximum. 12 en état de porter des armes et de combattre dont moi.
Ça fait une assez bonne section de combattants. T'es restée avec eux ?
Oui. Mais pas aussi longtemps que je l'aurai souhaité. Au début de l'hiver, on s'est retrouvé dans une rixe contre des bandits qui pillaient, des fils de pute qui n'hésitaient pas à menacer, piller, tuer, sûrement violer. On a dû les affronter à plusieurs reprises pour se disputer du carburant et des vivres. Ils ont lancé ensuite une attaque contre nous à la fin janvier 2018. Ça a été un massacre.
Chez vous ou chez eux ?
Les deux. On les a quasiment anéantis, on a pas fait de prisonniers. Mais ces enflures nous ont amputés de plus de la moitié de notre groupe. Dont un homme dont j'étais... plutôt proche. Mais pas assez pour être durement marquée. Le groupe menaçait d'éclater et avec Harris, on a tout fait pour essayer de ramener le calme et de lier tout le monde mais on sentait que ça pouvait céder à chaque instant. Personne n'était d'accord sur la suite à donner du groupe et Harris peinait à prendre une décision. On pensait qu'on pouvait tenir mais on a eu tout faux. À la mi-février, le groupe a éclaté. Un de ces gros cons de réfugiés a cru bon de subtiliser un flingue pour régler une dispute, des coups de feu sont partis, une horde d'infectés s'est pointé et comme escompté, ça a été le chaos. J'ai vu Harris se faire attaquer sous mes yeux mais je ne pouvais rien faire pour lui, il se faisait dévorer vivant. Je l'ai tué pour abréger ses souffrances avant de m'enfuir. J'ai fui avec le couple qui m'a recueillit dans leur voiture, leur gamin s'était fait tuer dans la fusillade avant que les goules ne se pointent. Dans la confusion, on savait pas trop où aller et puis j'ai reconnu la route qui conduisait à Seattle. Je les ai encouragé à continuer mais ils ont refusés d'aller plus loin. Et après ils ont voulu me buter. Me recueillir et après me flinguer, fumiers va... J'ai été obligée de les tuer, ils ne me laissaient pas le choix... Après leur voiture était tombée en rade. J'ai dû faire un bout de chemin à pied en faisant attention comme jamais. Mais j'ai pu rallier Tacoma. Je suis retournée chez moi, je passe au NML de temps en temps. J'ai repris ma vie de solitaire.
Cora, je...
Sans prévenir, mon père disparut brusquement, je ne sentais plus son bras autour de mes épaules. Je luttai pour ne pas paniquer lorsque peu à peu, ce paysage idyllique autour de moi disparut. Effarée, je voulus bouger mais mes jambes ne m'obéissaient pas et dans les secondes suivantes, je me réveillai en sursaut dans mon lit. Par réflexe j'attrapai mon Glock sous l'oreiller et j'éclairai ma chambre avec une lampe torche. Tout était parfaitement calme et rien ne troublait la quiétude de la nuit, pas même un gémissement d'infecté. J'étais encore secouée par ce rêve, revoir mon père était... plaisant et troublant à la fois. Je ne dormis plus cette nuit là, je me demandai bien ce que cela voulait signifier...
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Re: Cora R. Haver ~ I won't let fear compromise who I am
Ven 17 Aoû 2018 - 11:55
Hey, hey, merci à nouveau Jenna !
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Re: Cora R. Haver ~ I won't let fear compromise who I am
Ven 17 Aoû 2018 - 11:57
J'adore ce choix d'avatar !! Re-bienvenue du coup !
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Re: Cora R. Haver ~ I won't let fear compromise who I am
Ven 17 Aoû 2018 - 12:07
Ahhh mon bon Stan, merci ! Ravie qu'il te plaise
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Re: Cora R. Haver ~ I won't let fear compromise who I am
Ven 17 Aoû 2018 - 12:11
Hey ! Merci, ravie de te retrouver aussi !
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