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Symphonie inachevée

Dim 9 Sep 2018 - 4:27

Juliet se pencha au dessus du petit être fragile qui gigotait dans ses langes. Elle n’avait jamais inspecté un enfant et une certaine appréhension pesait en elle. Elle déplia délicatement ses doigts vers le visage minuscule pour effleurer son front. La peau chaude et légèrement moite d'Effy l’inquiéta. Elle fronça ses sourcils puis continua son examination. Le nez rougis et la respiration rendue difficile, l’étudiante comprenait l’inquiétude qui avait saisie Selene

Elle a un peu de fièvre, dit elle en se tournant vers la mère. Ce n’est pas grave, décida-t-elle. C’est juste qu’elle fait ses armes contres les premiers ennemis Elle souleva le bebe et le cala dans ses bras. En fait ces petits monstres n'ont pas forcément le réflexe de respirer par la bouche avec le nez bouché. Tout ce que je peux conseiller c’est de régulièrement dégager les voies nasales et de la tenir au chaud. Ca va passer tout seul. Pour la fièvre, c’est juste un symptôme de plus mais c’est parce que son système immunitaire reste fragile.

Elle se souvenait de certains enseignements de Lisandro justement à propos de la fragilité des enfants et de la manière dont certains symptômes différaient. Juliet espérait avoir raison. Elle savait que Selene allait couver son enfant, pour cela elle ne nourrissait aucune inquiétude. Les grands yeux ourlés de longs cils foncés la fixaient, comme questionnant son diagnostic. L’étudiante caressa les cheveux naissant qui bouclaient sur son crâne.

N’hésites pas à me demander conseil , ou à Lisandro, s’il y a d’autres symptômes ou si ça ne part pas au bout de trois jours. Dit-elle sans lâcher une seule seconde des yeux sa patiente.
Elle haussa les épaules quelque peu penaude en ancrant de nouveau son regard sur Selene.

Je préfère ne pas lui donner de médicament, il vaut mieux qu’elle mène le combat tout seule. Tu as tout de même bien fait de nous alerter.

Elle garda encore quelques instants l’enfant au creux de ses bras. Juliet tanguait comme si une douce marrée revenait sans cesse heurter ses flancs, elle berçait la malade.

Ne sois pas trop inquiète Selene. Tu as réussi à dormir ces derniers jours ?

Juliet se représentait aisément la pianiste incapable de trouver le sommeil, un regard protecteur couvrant le petit être fragile. Ce dernier se mit par ailleurs à laisser échapper quelques pleurs. Elle tendit son enfant à Selene afin qu’elle tarisse ses larmes. Puis elle s’assit sur une chaise, comme écrasée par la pression qui venait de se relâcher de manière ténue. Juliet se promit de revenir tous les jours pour tenir à l’œil l’évolution de la situation.

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Re: Symphonie inachevée

Mar 11 Sep 2018 - 0:22

Elle était nerveuse en observant sa cadette ausculter Elizabeth. Elle avait l’impression que ça faisait une éternité que Juliet était penchée sur son cas et que d’une seconde à l’autre, la jeune femme allait lui apprendre que sa fille était mourante. Du coup, quand les mots « pas grave » résonnèrent dans l’enceinte de son crâne, la musicienne eut du mal à comprendre immédiatement ce qu’ils signifiaient. Elle ouvrit la bouche, la ferma, fixa finalement son petit trésor aux soins de son amie.

- Ok, ok, souffla-t-elle suite aux conseils qui lui étaient donnés.

Ça la prenait aux tripes pourtant. Elle était capable de livrer bataille, d’aller exhumer d’une base militaire des explosifs, de promettre une guerre ouverte contre un ennemi qui se dénombrait par dizaine… mais face à l’état de santé de son bébé, elle était paralysée. En voyant qu’Effy recommençait à pleurer, malgré le bercement des bras de sa pédiatre improvisée, Selene reprit sa fille dans ses bras pour tenter une méthode qui avait déjà fait ses preuves. La voix de sa mère au creux de l’oreille, un baiser sur le front.

- Euh…, si elle avait dormi ? Inutile de mentir, ses cernes la trahiraient, pas beaucoup…

C’était tout de même un euphémisme. La pianiste s’assit sur son lit, sans se séparer d’Elizabeth qui s’apaisait doucement, et regarda Juliet un instant. Elle avait tellement grandi depuis son arrivée… ce n’était pas qu’une question d’âge. A cela on pourrait dire qu’elle n’avait pris qu’un an et demi. Mais la musicienne se souvenait d’une adolescente sauvage, renfermée, renfrognée. Craintive aussi. Maintenant… l’ancienne étudiante réalisait que la blonde avait l’âge qu’elle avait au moment où tout avait commencé. Allez savoir pourquoi, symboliquement, ça lui donnait l’impression d’avoir un sens secret.

- Tu te souviens quand… tu disais que tu n’as pas de place ? Que tu avais besoin d’un objectif ? Elle la désigna d’un signe de tête, tu t’en es plutôt bien tirée. Sincèrement.

Il y avait dans sa voix quelque chose de la grande-sœur très fière de sa cadette. Juliet était bien plus douée qu’elle ne le serait jamais, Selene ne cesserait de le répéter. Ils ne manqueraient jamais de personne capable de tirer au revolver ou de tuer des rôdeurs pour un sac de riz. Mais quelqu’un qui avait appris si vite des notions de médecine ? Qui savait s’occuper des chevaux ? Qui était aussi critique ? C’était précieux. D’ailleurs, à ce sujet…

- Tu ne m’as jamais vraiment dit ce que tu pensais de… ce qu’on prépare en ce moment.

Cette fameuse guerre qui ne pouvait plus passer inaperçue. Entre la présence de Roza et Riley, les véhicules militaires qui squattaient leur pelouse et la quantité phénoménale d’armes qu’ils avaient ramenées. Ce n’était plus une hypothèse, ce n’était plus un fantasme, ils allaient le faire. Un jour prochain, ils mettront fin à ces tensions qui n’avaient que trop duré.

- Enfin plutôt… quel rôle tu aimerais avoir dans tout ça ?
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Re: Symphonie inachevée

Dim 23 Sep 2018 - 22:14

Du fond de son siège, Juliet contemplait le visage pâle de Selene. Les quelques ride d’inquiétudes qui creusaient ça et là sa peau, et ses cheveux bruns qui contrastaient si fort avec son teint porcelaine. Selene s’assit à son tour, son expression se modifia alors qu’elle commençait à nourrir autre chose que des inquiétudes. Puis, suite à ces réflexion, elle lui fit un joli compliment, quelque chose qui plu particulièrement à Juliet. Un sourire étira ses lèvres, elle hocha la tête

Merci. C’est vrai que j’ai trouvé quelque chose à quoi m’accrocher. Il y a Lisandro aussi, un éclat de souvenir lui revint alors qu’elle pleurait dans ses bras, alors qu’ils s’étaient enfin réconciliés. C’est un bon professeur, il y vous, il y a toi. Elle passa une main dans ses cheveux et fut agitée d’un rire nerveux. Qu’est ce que je serais sans vous ?

Juliet avait les yeux humides, elle ne pleurerait pas, elle était simplement émue. Là, de cette chambre étriquée, elle en avait fait du chemin. La pianiste avait le don de toujours la rendre émotive, de l’ouvrir à la manière d’un livre pour la déchiffrer sans difficulté. Elle l’écouta parler, prononcer quelques phrases. L’étudiante se donna un petit temps pour répondre. Tout d’abord pour sortir de l’état émotionnel dans lequel elle se trouvait, puis pour réfléchir un instant sur la question épineuse. Son sourire prit des teintes mélancoliques.

Ce que j’en pense… Il y une partie de moi horriblement égoïste. Ca va nous retomber dessus à un moment où à un autre, dit-elle en accrochant son regard. Tant qu’on s’engage là dedans en sachant où l’on se dirige. Son regard dériva de nouveau. On a des gamins ici et des gens géniaux… Eux aussi je pense. Et en même temps, ces pauvres gens ont du souffrir comme nous. Ils ont du voir des horreurs, des proches mourir. On a pas la droit de les abandonner. Si l’entraide c’est pas le peu de chose qu'il nous reste de notre humanité, alors je ne sais pas ce que l’on est.

Elle dévoila la trame de ses pensées de manière chaotique, elle n‘avait pas réussi à se contenter de quelques mots raisonnables. Elle aurait pu simplement dire qu’elle avait peur, mais cela n’aurait pas si bien expliqué le nœud de ses pensées. Elle avoua tout de même :

Toutes ces armes ça me fait m’effraie, ça rend les choses tellement réelles. Je veux pas de flingue entre les mains, ça c’est sûr. En fait je crois que j’ai déjà prouvé que je ne suis pas à l’aise au milieu d’un conflit. En plus avec des humains ça complique la chose. C’est monstres dehors, j’arrive à donner une fin à leur existence. Mais des gens comme moi, je ne sais pas. Je préférerais être à l’arrière, à soigner et organiser. Mais s’il faut se battre, je le ferais. Je suis prête à défendre ma petite famille.

Ces deux derniers mots lui échappèrent, elle gardait d’habitude ce terme pour elle. Elle ne fit pas de correction, histoire de ne pas être ridicule. Elle s’attela plutôt à de nouveau réfléchir au problème.

Quant on fera cette opération, il faudrait peut être un minuscule groupe qui protège les enfants et les cache ou les emmènent ailleurs. Ils doivent bien avoir des gamins non ? Vous prévoyez quoi d’ailleurs ? L’idéal serait de faire distraction et d’entrer par l’opposé.

Les seules tactiques que Juliet avait, étaient celles récoltées au gré des scénarios de films d’actions. A vrai dire, elle ne s’était pas réellement intéressée de près à l’opération qu’ils mèneraient et se sermonnait intérieurement de ne pas avoir demandé plus tôt.
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Re: Symphonie inachevée

Lun 24 Sep 2018 - 20:07

Tandis qu’elle berçait sa fille malade, Selene accordait une attention toute particulière aux paroles de sa cadette. Elle s’attendait à une réponse mature de sa part et en même temps… c’était toujours surprenant. A son âge, la pianiste n’aurait certainement pas été capable d’appréhender un conflit armé de grande envergure avec un tel recul. Les craintes de Juliet étaient légitimes et elle mettait le doigt sur les bonnes questions. Ça ne l’empêchait pas d’être volontaire néanmoins, ce qui était plus qu’admirable. L’adolescente paniquée qui avait malencontreusement provoqué la mort d’Arun n’était plus. Pour le mieux.

- Je comprends. Je ne te demanderai pas de te battre si tu n’es pas à l’aise, personne n’était censé l’être avec l’idée d’aller risquer sa vie, mais elles se comprendraient, tu as raison, on aura aussi besoin de gens en retrait.

Notamment pour s’occuper des enfants. Il était hors de question que les bébés soient déplacés jusqu’au ranch et la musicienne ne laisserait pas non plus la prison trop vide de ses défenseurs. Le jour où l’offensive s’organisera, elle prévoira sans doute un détachement pour mettre Elizabeth, Wyatt, Joachim et Ruben en sûreté. La jeune mère avait demandé à Lisandro de prendre cette responsabilité, bien sûr, mais sa cadette aurait sa place à ses côtés. Dans le pire des scénarios, celui où aucun d’eux ne revenait, Selene était certaine de pouvoir compter sur Juliet pour aider le chilien à garder les pieds sur terre. Il serait bien du genre à se morfondre dans le chagrin ou à faire quelque chose d’irréfléchi sans ça.

- Si ça te va, je préférerai que tu t’occupes de nos arrières. Il faudra mettre nos enfants en sûreté dans un endroit que personne, au ranch, ne connait, personne, même pas Ashley, comme ça… si jamais on perd et que… qu’on est tués ou que quelqu’un vend la prison à nos ennemis, ils ne risquent pas de vous trouver.

Les yeux clairs de la pianiste brillaient intensément en confiant cette mission, parce qu’elle était de la plus haute importance. Remettre la vie de sa fille entre les mains de la jeune fille, c’était lui faire confiance pour préserver l’être le plus inestimable de son microcosme. Certes, il y avait aussi des jeunes et des enfants aux ranch, ils se débrouilleraient pour les protéger également. Mais dans la hiérarchie des priorités, aussi cruelle soit-elle, sa famille prévalait à son ambition pour Selene.

- Ce sera sans doute chez Deaglan, rappela-t-elle, c’est notre meilleure option pour l’instant.

Ça l’embêtait un peu de savoir qu’elle serait redevable à l’ancien PDG mais jusque-là, il s’était montré invariablement réglo et bienveillant. Il n’y avait pas la moindre chance qu’il fasse du mal aux personnes qui viendraient trouver refuge chez lui, surtout s’il s’agissait d’enfant. La musicienne poussa alors un soupir, fermant brièvement les yeux pour profiter de l’odeur si singulière de son bébé. Elle n’avait pas d’idée concrète pour le plan d’attaque alors à la place, elle se mit en phase avec d’autres des mots sagement prononcés par Juliet.

- Moi aussi, j’ai l’impression que… qu’on tourne en rond. Qu’on a envie de faire mieux, d’aller de l’avant, mais… qu’on en vient toujours à devoir faire la guerre à quelqu’un…, les Hunters, le groupe du pont, les cannibales, … ce n’était pas la même échelle, mais c’était la même catégorie, peut-être qu’on s’y prend mal. Qu’on dit vouloir la paix mais qu’on passe notre temps à chercher une raison de se battre…

C’était une question qu’elle posait autant à elle-même qu’à sa cadette. Elle était encore incapable d’avoir une réponse à ce sujet. Pas pour l’instant…
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Re: Symphonie inachevée

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