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You're smart, boy, aren't you ?

Jeu 18 Oct 2018 - 23:58


La veille, ils étaient retournés à Gig Harbor. Plus armés, plus nombreux, préparés à ce qui allait les attendre. Si toutefois on omettait le fait qu'ils ne s'étaient clairement pas attendus à ce que la prison soit vide. Plus aucun survivant, à peine quelques traces de vie. Le groupe de Selene s'était tiré sans doute peu après leur visite. Mauvaise nouvelle, très mauvaise, parce-que seul Dieu savait où ils étaient à présent, et refaire une descente au ranch pour obtenir ces informations serait probablement trop précipité. Encore colère et déception, mieux valait préparer un plan d'attaque encore plus construit afin de les garder sous leur joug une bonne fois pour toute.

Autant dire donc que l'humeur du grand blond était relativement mauvaise. Il rongeait son frein, n'aspirant qu'à une chose : retrouver cette petite idiote et lui prendre la vie. Tout comme il l'avait fait pour son compagnon. Lui prendre la vie pour montrer une fois encore qu'il était au dessus d'eux, et que ce qui ne se pliaient pas en subiraient les conséquences. Les pécores d'Issaquah l'avaient déjà compris, plus ou moins, mais cela ne les empêchait apparemment pas d'essayer pitoyablement de se rebeller. Comme s'ils s'imaginaient ne serait-ce qu'une seule seconde qu'ils pourraient avoir le dessus. Deux de leurs otages avaient été tués pour obtenir l'adresse de la prison, plus une troisième personne, une blondasse tellement craintive pour sa vie qu'elle avait balancé ses propres alliés. Ridicule. Une traîtresse qui ne méritait assurément pas de respirer une seconde de plus sur cette terre. Combien de vies devraient-ils encore prendre avant que les pecnots finissent par comprendre que leur destin n'était plus entre leurs mains ? Trop, sans doute, mais qu'importait. Zack avait déjà suffisamment de sang sur les mains pour ne plus se formaliser d'une vie supplémentaire.

En fin d'après-midi, le quarantenaire était sorti de son domicile, une main vissée au fond de sa poche, tenant son poing américain comme à chaque fois qu'il essayait de contrôler une quelconque nervosité et ne pas perdre pied avec la réalité, tandis que l'autre servait à récupérer de temps à autre la cigarette qui était glissée entre ses lèvres. Ses traits étaient un peu moins tirés qu'avant son départ pour Seattle mais il gardait tout de même cet air habituellement dur et froid et les cernes discrets qui soutenaient ses prunelles claires ne disparaissaient jamais complètement. S'entretenant brièvement avec les quelques personnes qu'il croisait, il remarqua un peu plus loin la silhouette de Ludwig. Depuis qu'il s'était blessé, il l'avait aidé à de nombreuses reprises. L'aidant à remarcher, à s'occuper en lui apportant des livres, ou simplement en discutant. La plupart du temps il évitait d'aborder le sujet de ses camarades du ranch, de leurs méthodes, notamment parce-qu'il préférait cela que d'avoir à se mettre en colère, même s'il savait pertinemment que le rouquin ne ferait que répondre par l'affirmative justement pour ne pas risquer de s'attirer ses foudres. Sans doute avait-il raison.

Comblant les quelques mètres qui le séparaient de lui, il hocha la tête pour saluer un militaire de l'île, apparemment aidé du libraire pour déchargé un camion. « Bonjour Ludwig » avait-il lancé en captant son regard, tapotant distraitement sa barrette de nicotine de l'index pour en faire tomber la cendre au sol. « J'allais faire un tour dans les environs. Tu m'accompagnes ? » Évidemment, cette question n'en n'était pas vraiment une mais qu'importait, il pouvait bien feinter la politesse pour faire comme si tout le monde ici était totalement libre de ses mouvements. Mais le Norvégien n'était pas dupe, il savait qu'il n'avait pas le droit d'évoluer seul et à sa guise ici, qu'il était constamment sous surveillance, comme les siens. Peut-être cependant que l'idée de sortir quelques minutes de l'enceinte du District l'intéresserait, même si cela impliquerait encore qu'il soit surveillé et, accessoirement, seul avec l'ancien homme d'affaires, loin de qui que ce soit.
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Re: You're smart, boy, aren't you ?

Lun 22 Oct 2018 - 0:20

C'était étrange, cette sensation de vide qui l'accompagnait depuis qu'il s'était bessé. Comme s'il avait abandonné mentalement et qu'il se contentait d'exécuter les ordres comme un bon petit soldat. Son mollet le gênait encore par moment, mais il avait eu droit, contre toute attente, à une rééducation d'assez bonne qualité. Zack lui-même avait été le premier à l'aider. L'avis de Ludwig à son sujet était mitigé alors qu'au début, il était parvenu à le haïr. Mais Zack était patient avec lui. Étrangement patient. De plus, il avait été durant sa convalescence, le seul à venir chaque jour le voir. Autrement, à par le docteur, le libraire était toujours seul. Alors, forcément qu'au bout d'un moment, il avait fini par se rattacher à lui.

Le temps était finalement passé, et Ludwig avait pu rejoindre les autres, et surtout, avait pu reprendre le travail. Ses proches l'avaient questionné sur sa santé et lui avaient dit qu'ils s'étaient inquiétés, mais au final, rien n'avait changé, et la routine était vite revenue dans le quotidien du grand rouquin. Il n'était plus cet otage blessé qui avait droit à un traitement de faveur, même si on prenait soin d'éviter de lui faire faire des tâches trop pénibles pour sa jambe.
Ce jour-là, pourtant, il était chargé de vider un camion, loin des autres otages du ranch, entouré d'inconnus. Il se contentait de faire ce qu'on lui disait de faire sans moufter, sans parler, hochant la tête lorsqu'on lui adressait un ordre, obéissant. Il était souvent loin des siens, depuis qu'il pouvait remarcher, et il n'aimait pas trop cela. Mais que pouvait-il y faire ?

- Oh, Zack … Bonjour.

Il lui adressa un vague sourire, les bras chargés d'un énorme carton dont il ignorait le contenu. Continuant d'avancer, il le déposa avec les autres dans un bref soupir d'effort et se redressa, posant ses mains sur ses reins pour s'étirer une seconde, tourné vers son interlocuteur. Ensuite, il vint remettre un peu d'ordre dans ses boucles qu'il n'arrivait plus à discipliner depuis quelques temps.
À sa question, il hésita, laissant son regard voguer sur les autres qui s'affairaient.

- Euh, ben …

Puis, son regard se replanta dans les prunelles glaciales de Zack, et il n'hésita pas vraiment plus. Bien sûr, si Zack voulait quelque chose, il l'obtenait, et personne ne contesterait. D'un côté, cela arrangeait le norvégien qui commençait à peiner. Son mollet le tirait, son dos lui faisait mal, et sa respiration sifflait. Ridicule. Même si Skyler avait fait un travail exemplaire, Ludwig gardait encore de grosses faiblesses physiques. Depuis quelques temps, il se demandait même s'il n'avait pas un peu d'asthme.

Essuyant son front d'un revers de manche, il finit par suivre Zack, non sans jeter un ultime regard à ce camion sans fond. Au final, ça l'arrangeait même pas mal. Il devait l'admettre : il commençait à apprécier sa présence.
L'échine un peu courbée, il plongea ses mains dans ses poches et garda les lèvres serrées, ses prunelles restant accrochées maintenant à Zack dans une lueur curieuse. S'il le faisait lâcher sa tâche sans qu'il ait terminé, c'était qu'il avait sûrement quelque chose en tête, non ?

- Ca va ? Osa-t-il demandé en remarquant son air encore plus taciturne qu'à l'accoutumée.

Oh, ça ne le regardait sûrement pas, il le savait. Mais il avait de plus en plus de mal avec les moments de blancs où il devait juste attendre la suite sans un mot.
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Re: You're smart, boy, aren't you ?

Lun 22 Oct 2018 - 11:34


Ayant brièvement répondu au sourire du rouquin, plus pour avoir l'air moins agacé qu'il ne l'était que par réelle envie, Zack l'avait suivi du regard alors qu'il semblait peiner à porter un carton. Sûr qu'avec son mollet l'entreprise ne devait pas être des plus agréables mais il semblait avoir bien compris que, comme tous ceux qui étaient nourris et logés ici, il devait participer aux tâches pour en être légitime. Certes, en tant qu'otage, il ne pouvait clairement pas se permettre le luxe de faire ce que bon lui semblait et de dire non à ce qui lui était demandé mais au moins n'avait-il désormais plus à jouer au charpentier.

Le toisant d'un air plus ou moins impatient en arquant un sourcil suite à sa question, l'aîné attendait qu'il se décide. À en voir son attitude, le libraire semblait hésiter à laisser les autres faire le boulot. Ou peut-être cherchait-il une excuse pour ne pas avoir à accepter ? Peut-être, mais il n'en trouverait pas. Le plus jeune s'approcha donc pour le suivre et tous deux se mirent à marcher dans la rue principale du District. L'ancien homme d'affaires tira une dernière fois sur sa barrette de nicotine avant de s'arrêter à la barrière, l'écrasant dans le cendrier présent là. La question du rouquin brisa alors le silence, lui faisant à nouveau arquer un sourcil en croisant son regard. Sans doute que cette demande était toute banale, polie, parce-qu'il ne savait pas quoi dire d'autre, mais cela sonnait presque étrange d'entendre qu'il lui demandait cela, comme s'il s'en souciait. Se contentant de hocher la tête, le quarantenaire poursuivit. « Et toi ? Comment te sens-tu aujourd'hui ? » Sans doute pas plus mal que les autres jours, mais pas non plus mieux. Et en un sens il le comprenait. Mais il n'irait certainement pas jusqu'à le plaindre. Lui-même avait été otage il y avait longtemps de cela. Dix jours. Et ces longues journées n'avaient été animées que de tortures incessantes alors non, Ludwig et les siens n'étaient pas à plaindre, ils étaient épargnés de ce que lui avait vécu.

Ouvrant la barrière, le grand blond intima à son cadet de passer avant de sortir à son tour et refermer derrière eux. Il ne doutait pas que la situation devait être étrange pour le Norvégien, aussi étrange qu'inquiétante puisqu'après tout, il n'était pas armé et ne pourrait se défendre en cas de problème. Ni contre les putrides, ni contre Atkins lui-même. Un pari risqué en somme mais, là encore, il ne lui laissait pas le choix. D'un autre côté, le blond prenait lui aussi des risques à sortir l'otage de la sorte, il pouvait bien essayer de se tirer, mais il ne pourrait aller bien loin. C'était principalement pour cette raison que Zack s’abstint de prononcer une quelconque menace à ce sujet : ne pas l'évoquer prouvait plus ou moins à l'autre qu'il lui faisait un minimum confiance, mais cela n'ôtait en rien le fait qu'il n'hésiterait pas à le remettre à sa place s'il tentait une fuite idiote ou s'il essayait de lui sauter à la gorge.

Marchant tranquillement sur la Maple Valley Road, le quarantenaire avait glissé les mains dans ses poches, attentif autant aux putréfiés qui pourraient s'amener qu'au libraire à côté de lui. « Tu as eu le temps d'évoluer dans le quartier, de voir comment nous fonctionnons et quels moyens sont mis en place pour que tout se passe au mieux. Que penses-tu de le sécurité que nous avons en place ? » avait-il demandé sur un ton calme teinté cependant d'une pointe de curiosité. Oh bien sûr, la question pouvait paraître totalement banale, mais Ludwig était bien moins idiot qu'il n'en n'avait l'air et avait sans doute en effet porté attention à tout ce qui l'entourait. Autant dire qu'avec ce qui était arrivé, notamment l'absence du groupe de Selene la veille, l'idée qu'ils puissent se décider à attaquer à leur tour avait doucement émergé dans l'esprit de Zack. L'améliorer au maximum serait donc indispensable et, si le blond aurait pu se contenter de discuter de cela avec les siens, il avait décidé d'en parler au Norvégien également. Tout pour établir une certaine confiance et, peu à peu, continuer à immiscer le doute dans son esprit en ce qui concernait le bien ou le mal.
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Re: You're smart, boy, aren't you ?

Jeu 25 Oct 2018 - 17:08

Zack s'était contenté de hocher la tête, comme l'avait anticipé Ludwig. Bien sûr qu'il n'allait pas lui raconter ses problèmes, il ne l'espérait même pas. En fait, il se demandait réellement pourquoi est-ce qu'il s'accrochant tant à lui. Il n'avait rien à lui apporter, et n'était même pas intéressant. Un monde les séparait.
Mais Zack revenait chaque fois vers lui, avec un naturel que le grand rouquin trouvait interpellant. Comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Si, au moins, il agissait ainsi avec les autres otages … mais non. Ludwig se sentait privilégié contre son gré, et mal à l'aise vis à vis des siens.

- Hm … ça va.

L'un comme l'autre savait pertinemment qu'aucun des deux n'allaient étaler ses états d'âmes. Même s'ils avaient appris à se connaître un peu, il demeurait entre eux une pudeur tenace qu'aucun n'osait briser.
Si le Norvégien pensait que le silence allait gentiment s'installer entre eux, il n'en fut rien.
Les deux hommes quittèrent le camp pour de vrai, sous l'oeil interpellé du captif qui détaillait Zack, une question sur le visage. Était-ce un test de confiance, ou allait-il l'abattre quand ils seraient assez éloigné ? Pourquoi s'isoler ainsi ? Pourquoi le leader, avec un otage qui n'avait rien de plus à offrir qu'un autre ?

Une brève lueur effrayée passa dans les prunelles du libraire alors qu'il imaginait le pire. Mais non. Tout irait bien, comme toujours, n'est-ce pas ? Et pourquoi Zack lui ferait subitement du mal ?

Sa question semblait en effet étrange et semblait venir de nul part. Ludwig haussa les sourcils dans une expression surprise et sceptique. Leur système de sécurité ? Ce qu'il en pensait ? Était-ce un piège ? Ludwig avait en effet, les premiers mois, prêté une attention tout à fait particulière à ce sujet. Au cas où. Il avait réfléchi à ces failles, même la plus infime, et il en avait trouvé quelques-unes. Est-ce que ses discussion avec James concernant une possible évasion lui était revenue aux oreilles ?

- Ce que j'en pense ?

Les deux hommes évoluaient calmement, Ludwig gardant le nez sur ses chaussures, n'osant pas regarder autour de lui de crainte de faire penser à Zack qu'il cherchait un moyen de fuir.
Il se mordillait distraitement la peau de son indexe, sans vraiment savoir quoi répondre. Quelle réponse voulait-il entendre ? Devait-il être sincère, quitte à se tirer une balle dans le pied ? Est-ce que Zack redoutait qu'ils s'échappent, ou pire encore : que le Ranch décide de se rebeller et d'attaquer ? Mais … est-ce que les siens étaient prêt à ça ?
Toutes ces questions le tourmentaient.

- Je pense qu'il est … complet. Sans pour autant être complexe. Des barrières, des rondes, une garde extérieure constante… Contre les infectés, c'est sûrement parfait. La zone doit être vierge de toutes ces créatures et doit effrayer les voyageurs solitaires.

« Contre les infectés », oui. Pour un œil humain, intelligent et réfléchi, il y avait toujours possibilité de contourner cette garde pourtant aiguisée. En tant que créateur un peu fou, Ludwig était un grand fan de petits pièges discrets et inventifs à la « Maman j'ai râté l'avion », et il avait constaté qu'il n'y avait rien de cela ici. Pas de trous camouflés, de cordes piégées, de système électrique … Pour un groupe qui crachait sur la sécurité des siens, il pensait que c'était un peu l'hôpital qui se foutait de la charité.

- Il y a sûrement certaines choses qui m'ont échappé. Enfin … je pense. Tout fait très militarisé. Mais à notre époque, nous avons tous un état d'esprit militarisé.

Phrase qui signifiait qu'il n'était pas compliqué, avec de la patience et une attention particulière, de déjouer quelque chose que l'on connaissait.
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Re: You're smart, boy, aren't you ?

Sam 3 Nov 2018 - 20:02


Sûr que le rouquin devait craindre de ne jamais revenir au sein du District. Oh pas qu'il devait penser qu'il pourrait rentrer chez lui mais bien qu'il allait lui arriver quelque chose. Comment aurait-il pu en être autrement après tout ? Bien que Zack se donnait la peine depuis plusieurs semaines déjà d'établir un contact correct avec lui, quelque chose qui intimait presque une certaine confiance, il n'était pas le type le plus avenant du monde, pas avec ceux qui ne comptaient pas, ni même le plus facilement abordable. Il savait combien il était difficile de lire dans ses prunelles claires quand on ne le connaissait pas alors oui, Ludwig devait sans doute se poser mille et une questions quant à cette sortie. Il rentrerait entier, s'il ne tentait rien de fou. En somme, la balle était dans son camp mais cela, le blond ne lui dirait pas, il lui laisserait comprendre tout seul que s'il restait dans les rangs il pourrait aspirer à une vie presque normale. Presque. Parce-que la crainte et les doutes resteraient sans doute longtemps mais cette sortie était un pas supplémentaire pour lui faire comprendre que l'ancien homme d'affaires, aussi dangereux soit-il, n'était pas un tueur sanguinaire. Bien sûr, il avait déjà tué ''gratuitement'' et n'en culpabilisait pas le moins du monde mais ce n'était clairement pas pour autant qu'il s'amuserait à mettre en péril le pseudo-équilibre de leur organisation.

L'aîné se décida donc à lancer un sujet de conversation assez différent que ce qu'ils avaient eu jusqu'alors. Cette fois il ne lui demandait pas d'informations sur lui ou sa vie, ni même son point de vue sur leurs méthodes envers les siens restés au ranch, il le questionnait au contraire sur quelque chose de bien plus neutre, quelque chose qui l'amènerait à réfléchir et, peut-être, pourrait apporter un point de vue utile. Une preuve peut-être que le quarantenaire savait écouter, prendre en compte les avis de chacun, les analyser, même si en finalité il prenait les décisions. Le but n'était pas ici de remettre en question leur sécurité mais bel et bien de trouver les éléments pour l'améliorer et il n'y avait pour cela rien de mieux qu'obtenir un avis extérieur, l'avis de quelqu'un qui avait déjà eu à bouger de nombreuses fois depuis le début de ce bordel et qui avait -peut-être- une autre approche que la leur.

Quand le libraire répéta en partie sa question, Zack avait simplement hoché la tête, affirmant que oui, il avait bien compris, et que le plus grand attendait une réponse réelle. Réelle et réfléchie. Et il n'eut pas de mal à percevoir la nervosité de l'otage, que ce soit par de petits tics ou par son regard fuyant. Depuis le temps, le quarantenaire avait appris à percevoir ces signes, cette gêne qui animait souvent le plus jeune, et il ne s'en formalisait pas plus que cela. Après tout, ne valait-il pas mieux faire naître la crainte chez l'ennemi plutôt que la sympathie ? C'était une manière de pensée qui l'avait toujours animé mais, pour le coup, Ludwig n'était pas exactement un ennemi. Il ne faisait pas partie des leurs, c'était un fait, mais pouvait s'avérer être un atout appréciable et lui laisser croire qu'il n'était pas considéré comme un ennemi à proprement parler ne serait que bénéfique pour immiscer le doute dans son esprit.

Après une réflexion apparemment sérieuse du Norvégien, il répondit enfin et le blond laissait ses prunelles claires voguer entre lui et les environs. Ses mots lui firent arquer un sourcil. Complet. Contre les infectés. Pas totalement complet donc s'il lisait entre les lignes. Ils avaient appris depuis tout ce temps à se défendre contre les putrides -même si l'arrivée d'une horde n'était jamais exclue- alors oui, ils avaient réussi à dégager le quartier de leur présence et le rendre suffisamment sécurisé de ce côté là mais qu'en était-il de l'autre côté ? Des vivants ? Faire fuir les voyageurs solitaires n'était pas un souci, et même s'ils ne fuyaient pas, ils ne repartaient pas vivants s'ils étaient repérés. Non, le réel souci était de se protéger d'un éventuel groupe qui pouvait leur tomber dessus. Comme eux tombaient sur les survivants.

Au fur et à mesure de l'explication du plus jeune, Zack fronça les sourcils, hochant la tête par moments. Trop militarisé hein ? Sans doute, mais l'organisation était de mise dans un tel monde et oui, la plupart des personnes qui foulaient encore cette terre avaient appris à développer la même organisation de survie, plus ou moins. « Que pourrions-nous améliorer d'après toi ? » avait-il demandé en lui jetant un bref coup d’œil. Il souffla finalement d'un air amusé, un bref sourire étirant discrètement ses lèvres alors que son regard se replantait plus en avant. « Tu dois te demander pourquoi je te pose ces questions, à toi, mais ça n'a rien d'anodin : je souhaite que les miens puissent évoluer ici en sécurité, qu'ils puissent dormir sans craindre que le ciel ne s'effondre sur leurs têtes, et avoir l'avis d'une personne extérieur à notre mode de fonctionnement est un bon moyen d'améliorer les choses. » Se justifier pour lui faire comprendre qu'en un sens, ses questions et sa volonté étaient louables, qu'il le faisait dans un but positif. Et c'était bien le cas : le bien-être et la survie des siens passaient bel et bien avant tout le reste.
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Re: You're smart, boy, aren't you ?

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