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Everything. Anything.

Jeu 22 Nov 2018 - 15:33

Elle regardait l’agitation paisible du dispensaire. L’état de crise était passé, les blessés étaient stables et sous contrôle. Les infirmiers et les médecins vaquaient à leurs occupations habituelles, vérifiant les blessures des patients, vérifiant leurs constances. L’israélienne observait cette activité d’un air morne et indifférent. Elle pouvait capter les regards que se jetaient les membres du groupe d’Atkins quand ils venaient voir leur chef et leur amie. Du coin de l’œil, elle captait les mouvements de cette famille. Parce que c’était ce qu’ils étaient, n’est-ce pas ? Une famille recomposée, étrange, mais une famille quand même. Sur l’oreiller, Ela détourna la tête vers la fenêtre, lasse.

De là où elle était, elle pouvait voir un bout de ciel et la branche d’un arbre qui s’agitait avec le vent. Ca l’aidait, à se déconnecter. A oublier que sa famille n’était plus, et ne serait jamais. D’abord leur fils, puis Abel. Et maintenant Merl. Elle voulait replonger, s’éteindre comme elle l’avait fait autrefois. Parce que c’était trop pour une seule vie. Elle ne voulait plus et pourtant, son cœur refusait de s’éteindre. Parce que Merl lui avait redonné vie. Il l’avait fait renaitre et c’était précieux. Et visiblement son âme refusait d’éteindre cette étincelle de vie en elle. Elle vivrait, parce que l’un comme l’autre, ils refusaient qu’elle cède. Abel. Merl. Ils étaient là, à son chevet. Elle les sentait mais refusait de les regarder. Elle aurait mieux fait de céder, et de les rejoindre pour de bon. A quoi cela lui servait-elle de se battre ? Pour qui ? Pour quoi ?

Elle entendit vaguement quelqu’un se rapprocher du lit sur lequel elle reposait. Elle ne tourna pas la tête, encore trop perdue dans ses contemplations. Pourtant, la personne qui se tenait là attendait une réaction de sa part. Un geste, un regard. Elle n’avait pas besoin de le voir pour le savoir. Ela tourna la tête et posa son regard sur June. Et ses yeux vrillèrent au noir. « Qu’est-ce que tu veux ? » La vue de l’avocate lui rappelait sa place, sa responsabilité. Sa culpabilité. Et son incapacité à sauver ceux qui ne voulaient pas l’être. June représentait ses défaites, ses déceptions, elle ne pouvait rien faire pour les sauver. Aucun d’entre eux. Elle avait essayé. De les unir autour d’un but. Mais elle en était persuadée, l’échec au Ranch résultait de l’arrogance et de l’égocentrisme dont faisait preuve chacun des siens. Elle ne voulait plus se battre pour eux. A son tour de penser à elle.
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Re: Everything. Anything.

Jeu 22 Nov 2018 - 20:31

June avait eu bien des choses à gérer depuis les jours tragiques mais il y en avait eu une qu’elle avait repoussé : sa visite à sa collègue. Ce n’était pas par peur, ni par embarras, plutôt qu’elle voulait s’assurer d’avoir repris la situation en main avant de voir l’israélienne. De toute façon, celle-ci avait eu besoin de soins intensifs pour survivre à sa blessure. Plusieurs jours de repos n’avaient pas été de trop. Lorsqu’elle passa les portes du dispensaire, l’avocate portait encore symboliquement le deuil. Le noir comme image ostentatoire de son intérêt pour le camp. Celui-ci était réel, même si la compassion était feinte. Elle savait déjà où était installée l’ancienne architecte et pénétra dans la pièce en ôta ses gants. Silence. Elle se doutait que sa cadette l’avait entendue mais ne s’était pas retournée immédiatement. Le ton était donné : dès les premières notes, leurs violons étaient désaccordés.

- Je viens voir comment tu te sens, répondit-elle d’un ton calme en opposition à la rudesse de la convalescente.

C’était en partie faux, bien sûr. Par des temps pareils, la rouquine ne se déplacerait pas pour une simple visite de courtoisie. Le temps était plus précieux que jamais. Elle affronta le regard noir de la trentenaire avec son ordinaire flegme glacé. Ni impressionnée, ni découragée, ni peinée. Pas un instant, elle ne songea à un mot gentil à l’égard de sa perte. Il ne serait pas sincère et sa collègue s’en rendrait compte ; absolument inutile de faire semblant.

- Il y a des choses dont on doit parler, tu te doutes. Ce qui s’est passé à Renton, la mort de toutes ces personnes… les gens veulent des réponses, elle tira une chaise pour pouvoir s’asseoir à côté du lit d’Ela, je veux des réponses.

Car elle n’échapperait pas à son rôle de responsable. De la même manière que June avait dû endosser la responsabilité de ce fiasco devant les leurs, ce serait à l’israélienne de confier ses failles. Comment une telle chose avait pu se produire alors qu’ils s’en étaient si bien sortis ? Le vif du sujet n’avait pas besoin d’attendre non plus, le small talk n’avait pas sa place entre elles-deux.

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Re: Everything. Anything.

Mar 11 Déc 2018 - 20:51

Ce qu’elle était belle, June. Elle n’avait pas besoin d’être grande pour resplendir, pour en imposer. Sa chevelure rousse étincelante, les traits ciselés de son visage, seuls ses yeux froids et stricts entachaient cette beauté presque parfaite. Ils étaient trop durs pour un si joli visage, pour une si jolie personne. Ce qui faisait qu’on ne pouvait pas dire que June était simplement jolie. Elle était magnifique. Ela se devait de le reconnaitre. Mais sa vue ne lui plaisait guère, surtout en ce moment. Mais comme bouger lui était impossible, elle devait se contenter de supporter sa présence, ainsi que toutes les émotions qui l’assaillaient en ce moment. En toute franchise, elle aurait préféré ne pas revenir. Ce retour signait cet échec cuisant qui n’imputait qu’à elle. June était belle, oui. Mais elle était dure, déshumanisée. En témoignait le ton de sa voix et cette hypocrisie concernant son état. Tout son corps n’était que douleur. Et toute son âme s’étiolait, petit à petit. Elle ne prit même pas la peine de répondre à cette fausse courtoisie, car ce n’était pas ce genre d’information que l’avocate était venue chercher auprès d’elle. Elle eut un ricanement mesquin quand l’avocate continua. Ricanement qui la fit grimacer ensuite, mais le mal était fait. Ela n’était pas mesquine. Et pourtant, en cet instant, elle n’en avait plus rien à faire. Il n’y avait que la douleur et la colère.

Ce qu’il s’était passé, hein ? « Notre arrogance.. » Souffla-t-elle. Elle tendit ensuite les bras pour essayer de se redresser un peu sur le lit d’hôpital. Mais la cicatrice le tiraillait, et l’empêcha de se redresser comme elle voulait. Elle n’avait pas bonne mine, l’architecte. Le teint cireux, le noir au fond des prunelles, les cheveux négligemment défait, sans compter cette blouse hideuse qu’on lui avait enfilée, en attendant qu’on lui ramène quelque chose de plus décent. Malgré sa défaite, malgré sa perte, Ela gardait une certaine dignité. C’était son dégoût, son mépris et sa douleur qui lui faisait redresser les épaules, relever le menton de façon aussi provoquante. Elle ne s’était pas écroulée, non. Pas encore. Pas cette fois. Jamais. « C’est qui s’est passé. » Elle ancra son regard sombre dans le sien, elle était mauvaise. Contre June. Contre elle-même également. « Comme d’habitude, nous nous sommes crus au-dessus de tous… Nous nous sommes endormis sur nos acquis. Nous n’avons pas écouté, vu les signes. » Elle détournait la tête, elle ne minimisait pas son implication. « Et comme toujours, chacun a fait à sa manière. J’ai eu l’arrogance de laisser tous nos hommes partir au Ranch, car nous les croyions déjà vaincus. Mais ils ont eu les nôtres, pris nos véhicules et sont rentrés à Renton comme s’ils étaient chez eux. Comment ils ont su l’emplacement du District ? Je l’ignore. Je me plais à croire qu’aucun des nôtres n’aurait craché le morceau, mais vu l’égocentrisme dont nous faisons tous preuve… » Elle laissa un instant le silence s’installer. « Nous nous sommes faits massacrés. Amélia, Evelyn et moi ne devons notre vie qu’à Atkins et les siens. » Il n’y avait aucune rancœur dans ces derniers mots. Que du contraire. Elle était reconnaissante… et envieuse. Envieuse de cette solidarité, de cet esprit d’équipe. De cette famille. Car s’ils étaient encore en vie, c’était uniquement pour ça. Ils ne pensaient pas qu’à eux-mêmes, mais à eux tous.
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Re: Everything. Anything.

Jeu 13 Déc 2018 - 19:27

Droite, bras croisés, June écouta sa collègue sans l’interrompre. Telle une reine brisée, l’ancienne architecte ne faisait pas qu’évoquer les faits, elle crachait une forme de rancœur digne. De frustration aussi. Pourtant, son discours n’était pas à la hauteur de son menton fièrement dressé en dépit des blessures. Qu’elle tente d’analyser la défaite était une chose saine, qu’elle se réfugie dans la victimologie en était une autre. Sa dernière remarque notamment lui fit claquer d’agacement sa langue sur son palais.

- Cesse d’encenser Atkins comme s’il avait accompli quelque chose d’extraordinaire. Vous lui devez vos vies ? Et à qui doit-il le pouvoir qu’il a pu prendre sur Renton ? Son influence ? Son efficacité ? Et les soins médicaux qui leur ont permis, à lui et son groupe, de ne pas mourir comme des animaux blessés ?

La rouquine n’attendait pas de réponse parce qu’elle l’avait déjà. Elle était évidence. Le nez dans le guidon et noyé dans l’émotion, il était facile de ne voir que les bribes de gloire que s’attribuait le petit camp « American Dream », surtout quand eux-mêmes se vantaient d’une supposée unité parfaite. Mais en prenant un peu de recul, on ne pouvait que se rendre compte que Fort Ward avait fait bien plus pour eux que l’inverse.

- Et puisque tu en parles, si ce n’est pas quelqu’un de chez nous qui a pu révéler l’emplacement du district, alors qui cela peut être ?

Une fois de plus, le sous-entendu était évident. Elle ne nommerait personne à haute voix du moins, la spéculation n’était pas sa manière de faire. La question n’était clairement pas qui était coupable mais comment ils allaient pouvoir faire en sorte qu’une telle catastrophe n’arrive plus. Pour cela, elle attendait un comportement réellement digne de la part de sa complice. Se morfondre et sanctifier le leader d’un groupe d’incivilisés n’avait absolument aucune valeur constructive.

- Je ne dis pas que nous n’avons pas fait d’erreur de calcul, reprit June plus calmement mais non moins froidement, mais il faut que tu te reprennes si on veut pouvoir gérer les retombées correctement. Tu ne peux pas comparer le comportement d’une bande de dix personnes à celle d’une communauté de plus de cent cinquante, je pensais que tu le savais, piqua-t-elle en conclusion.

En tant qu’ancienne femme d’ambassadeur ayant accompagné son époux pendant plusieurs années de son travail, Ela était censée être au fait de toutes les difficultés liées aux phénomènes sociaux, de masse, d’individualisation, etc. Le communisme ne se prêtait qu’aux petites populations, c’était d’ailleurs la donnée que Lénine puis Staline avaient oublié de prendre en compte en voulant appliquer ce modèle à l’URSS. A une autre échelle, l’impression de fraternité serait forcément plus accentuée chez les « American Dream » qu’à Bainbdridge. Ce n’était pas exceptionnel, c’était la base de la sociologie.
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Re: Everything. Anything.

Sam 29 Déc 2018 - 13:40

Le regard qu’elle posa sur June et son mépris envers Atkins, fut noir mais elle redescendit la pression à l’intérieur. Elle possédait encore un peu de self-control, malgré la rancœur en son sein. Elle observa l’avocate sans rien dire, non pas parce qu’elle avait raison. Mais parce que parler dans le vide était une perte d’énergie inutile. Elle était fatiguée, nauséeuse encore, à cause de l’opération qu’elle avait subi, et puis merde, elle s’était faite empalée et elle souffrait terriblement. Et June n’était absolument pas là pour lui souhaiter un prompt rétablissement, ni même pour la ménager un peu. Ça lui était égal en soi, elles n’étaient pas amies, elles étaient collègues – si elle devait reprendre les mots de Phelbs. Ce n’était pas réellement le bon terme pour déterminer la hiérarchie entre elles deux. Et Ela n’était pas si idiote que cela. L’israélienne avait apprécié de ne plus être dans son ombre pendant quelques mois. Certes, rien ne s’était passé comme elle l’avait voulu, elle avait essayé. Autant qu’elle avait pu. Mais ces gens n’étaient pas prêts pour une personne comme elle. Elle valait trop, pour cette bande de brute sans aucune éducation. Et il était hors de question qu’Ela retourne dans l’ombre de l’avocate. Plus jamais.

Le sous-entendu de Phelbs n’était pas anodin, mais l’esprit de l’israélienne était encore trop embrouillé par la morphine que pour y réfléchir sérieusement. Tout ce qu’elle ressentait, c’était qu’elle avait plus confiance en Atkins et les siens, qu’aux manigances de l’avocate. C’était peut-être la morphine, la douleur de sa perte, la rancœur de l’échec et la déception d’être rentrée, mais elle n’en voulait plus. Elle soupira profondément, fatiguée et agacée. « Tu oublies qu’Atkins et les siens n’étaient pas obligés de nous sortir de là. Nous n’étions plus que trois, et ils ont pris le risque de nous récupérer alors qu’ils auraient pu partir et nous laisser pour morts. » Dit-elle sur un ton presque morne. Elle leur était redevable, sincèrement. Elle espérait avoir l’occasion de le leur dire, connaissant leur communauté, ils ne devaient pas être franchement ravis d’être coincé sur l’île. Car c’était la politique de la maison, quiconque mettait les pieds ici n’avait plus le droit d’en repartir librement. Et elle était d’accord sur cette règle, car c’était trop dangereux pour les personnes qui vivaient ici. « Et puis… Les aurais-tu poursuivis si je n’étais pas rentrée ? Ou aurais-tu utilisé ma mort comme martyre pour rassembler les gens ? » Demanda-t-elle, sans espérer une belle réponse de sa part. Il n’était pas difficile de connaitre la réponse. « A ta place, c’est la deuxième option que j’aurai choisie. D’autant plus quand on connait tes projets concernant l’expansion coloniale… C’eut été un choix parfait pour renforcer cette position. » Mais elle était bel et bien vivante, malheureusement pour elle – sans doute.

« Et d’ailleurs… » Elle se redressa sur le lit comme elle pouvait. « Il n’y aura plus de nous, June. » Assena-t-elle. La regardant, elle était parfaitement claire avec elle-même. « Je me retire, tu n’as pas besoin de moi. Et ce ne sont pas les paroles d’une femme blessée ou d’une veuve éplorée … Ce sont les mots d’une femme qui n’a plus envie de se battre pour des personnes qui ne veulent pas être sauvés. » Dit-elle avec assurance, et une profonde lassitude. « Et puis comme ça, tu auras un bouc émissaire pour calmer les nôtres, et tu passeras plus légitimement pour leur leader. Dans le fond, je te rends service. Encore. » Elle se détourna d’elle, cherchant un verre d’eau, mais le verre était hors de portée. Alors elle regarda June, avec suffisamment de retenue que pour ne pas être offensante. « Peux-tu… ? »
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Re: Everything. Anything.

Mer 2 Jan 2019 - 1:47

Ses yeux perçants restèrent dardés sur sa cadette pendant qu’elle vidait son sac. June avait jugé inutile de réagir sur le coup, bien que sa collègue restât bloquée dans son admiration illégitime de Zack et de ses sbires. Ils n’étaient pas obligés de les sortir de là ? Mais bien sûr que si ! Comment auraient-ils pu se faire rapatrier sur l’île, afin d’obtenir des soins, sans quelques membres de Fort Ward avec eux ? Il avait choisi la meilleure des options pour se tirer de se mauvais pas et l’avocate ne les blâmait pas : elle aurait fait la même chose.

Toutefois, elle demeura sans voix lorsque toute la diatribe de son alliée aboutit sur sa démission. Ce n’était pas les accusations qui la réduisaient au silence : il était de notoriété publique que la quarantenaire n’était pas une sentimentale et effectivement, elle aurait su utiliser la mort d’Ela à son avantage. C’était de la voir jeter l’éponge qui la surprenait – et la décevait aussi, pour être honnête. Ses prunelles suivirent machinalement le chemin qui la séparait de son verre d’eau mais elle ne bougea pas.

- Tu es sous le choc, diagnostiqua-t-elle froidement, et tu parles comme quelqu’un de frustré et de déprimé.

La réaction de l’ancienne architecte n’était certainement pas totalement déconnectée de la mort de son petit-ami ; au grand dam de June qui ne voyait dans sa disparition qu’un vaste bénéfice. Sans lui ou son frère pour mettre à mal l’ordre fragile des rangs, peut-être arriveraient-ils à restituer quelques opérations délicates sans altercation d’aucune nature que ce soit.

- L’échec n’incombe jamais aux exécutants et encore moins dans ces termes, contredit durement la rouquine, tout le monde veut être sauvé. C’est la raison pour laquelle toi, et moi, nous sommes à cette place, elle ne parlerait pas encore du rôle de la veuve au passé, geindre et se plaindre après un échec sont des réactions que j’estimais indignes de toi, enfonça cruellement l’avocate, la seule façon de tirer du positif de cette histoire, c’est de décortiquer ce qui s’est passé de façon rationnelle.

Auraient-ils été trahi ? Quels étaient les suspects ? Comment l’attaque s’était-elle déroulée ? Quelles avaient été leurs manquements ? Quelles leçons tirés ? C’était tout ce qui intéressait June. Elle se déplaça alors brièvement pour prendre entre ses mains pâles le verre d’eau que convoitait la blessée mais ne le lui tendait pas pour l’instant. Une manière plus ou moins involontaire de la narguer.
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Re: Everything. Anything.

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