Innocence is a kind of insanity, but I'm okay
Jeu 22 Nov 2018 - 23:32
18 ANS ≡ AMERICAINE ≡ LYCEENNE ≡ Travelers
« Elève curieuse, et discrète, parfois même trop réservée. » Voilà ce qu’on pouvait lire régulièrement de la part des professeurs de Lily. L’adolescente est d’un naturel curieux, elle veut en savoir plus, sur tout, sur tout le monde. Elle aime apprendre, elle aimait aller en cours, et elle avait hâte de faire ce voyage en Europe, peut-être même ses études. Aujourd’hui, cela se traduit par une curiosité presque malsaine à vouloir savoir qui étaient tous les morts qui ont croisé leur route. Lily appliquait avant sa disparition cette même curiosité à l’égard de Nelson, cherchant à en savoir plus sur son protecteur, mais n’obtenant que peu de résultat. Autre fait notable, sa discrétion. Si physiquement la jeune fille passe inaperçue, elle n’en est que davantage discrète dans sa façon d’être, de se comporter. Jamais un mot plus haut que l’autre, ne pas hausser la voix, rester calme. Souvent seule, Lily a appris à vivre ainsi, parlant dans sa tête, chuchotant pour elle-même, mais c’était déjà une enfant très sage et discrète. Son père plaisantait sur le fait que l’on pouvait parfois oublier qu’elle était là. De la même manière, elle garde parfaitement les secrets. Mais cette discrétion poussée à l’extrême vire parfois à la réserve la plus totale. Effacée, réservée, elle n’a rien de la gamine de riche que l’on pourrait croire, elle ne s’est jamais vantée de quoique ce soit et tentait même de se faire oublier de peur d’essuyer des remarques à l’égard de sa famille.
« Tu es trop sensible, arrêtes d’être si susceptible ! » On lui a souvent reproché sa trop grande sensibilité. Lily est le genre de personne à pleurer devant les informations quand celles-ci relatent des catastrophes, des massacres. Un chat écrasé sur le bord de la route était capable de la faire pleurer pendant de longues minutes. La mort la terrifie, la sienne, celle des autres, Lily ne sait pas gérer le deuil, le chagrin, la perte, tout comme elle ne sait pas gérer ses émotions plus positives. Cette hypersensibilité la pousse même à être extrêmement susceptible. La moindre remarque peut lui faire prendre la mouche. Quand elle était enfant, elle pouvait disparaître dans l’immense placard de sa chambre pendant des heures parce que ses parents lui avaient fait une remarque sur son travail ou le rangement de sa chambre. Avant sa disparition Nelson avait cette capacité de la faire se renfermer sur elle-même à cause d'une remarque plus ou moins acerbe, désormais seule, ce petit problème n'en est plus vraiment un.
« Quelle poule mouillée ! » Déjà au jardin d’enfants, d’autres gamins de riches amis à ses parents ne manquaient pas de faire remarquer combien Lily était peureuse. Les insectes, les morts, tout lui fait peur, de la peur logique à la peur irrationnelle. Elle peut friser la crise de panique quand elle voit des insectes, elle tente de se maîtriser désormais car les morts lui font bien plus peur que les insectes mais survivre est un combat de chaque instant pour elle. Ce monde dans sa globalité lui fait peur, Nelson lui faisaut peur et s’il n'avait pas été suffisamment fort pour la protéger, Lily aurait sans doute pris la fuite. Sa peur la tient toujours aux tripes même depuis qu'elle est seule, mais l'adolescente n'est malgré tout pas encore résignée à mourir.
« Ne te tracasse pas pour si peu … » L’adolescence n’est pas une période facile, la fin du monde l’est encore moins. Lily a toujours été d’un naturel anxieux, elle avait peur à l’idée de rejoindre un lycée quand bien même c’était elle qui avait insisté, désormais elle a peur chaque jour de ne pas voir le suivant. Elle vit avec la peur au ventre, et ce n’est pas une peur panique dans ce cas-là, c’est simplement une angoisse, latente, qui lui ronge l’estomac. Lily passe parfois plusieurs nuits sans parvenir à dormir tant cette crainte est présente, elle angoisse également pour sa mère à Chicago, refusant d’accepter qu’elle puisse ne pas avoir survécu.
Mais derrière tous ces freins à sa survie, Lily reste une adolescente en vie. Luttant contre l'angoisse, elle reste optimiste, se force à le rester du moins, le plus souvent, le plus possible. Elle espère et veut croire qu’un jour quelqu’un trouvera un remède, qu’elle retrouvera sa mère, qu’elle retrouvera son lycée. Que tout s’arrangera et que cette vie ne serait qu’un mauvais souvenir. C’est cet optimisme qui lui permet de ne pas se laisser mourir quand l’angoisse la prend aux tripes. S’il n’y avait pas cette lueur d’espoir au fond de son regard, Lily ne serait sans doute plus de ce monde. Elle est également sérieuse, elle sait se montrer intelligente quand il le faut, elle sait se montrer cohérente, elle sait comprendre la nécessité de certaines actions qui pourtant la terrifient. Et dans cette survie, Lily essayait de se rendre utile pour Nelson, aujourd'hui elle fait de son mieux pour elle-même, c’est une adolescente dynamique. Elle ne sait pas faire grand-chose mais elle fait le peu qu’elle sait avec entrain. Malheureusement, elle reste encore très naïve et influençable, même si les mois écoulés l’ont forcée à changer, elle serait encore prête à faire confiance au premier venu qui aurait une histoire suffisamment bien ficelée. Enfin, elle se rappelle encore de Nelson, ce dernier la reprenait souvent sur son impulsivité. Si l’adolescente sait se montrer réfléchie, certains éléments peuvent lui faire perdre patience et lui faire risquer sa vie.
Petite et menue, Lily est une adolescente qui passe totalement inaperçue. Elle mesure 1m66 et pesait au début de l’épidémie environ 55 kilos, elle doit plutôt avoisiner les 50 désormais. Lorsqu’elle était encore au lycée, elle était dans l’équipe d’athlétisme et c’est bien le seul avantage qu’elle peut désormais avoir. Sa stature et son endurance ou sa rapidité lui ont permis de ne pas au moins mourir de fatigue ou en se prenant les pieds dans une ronce ou une aspérité du sol. Ses cheveux sont châtains, avec de légers reflets cuivrés empruntés à sa mère, et ses yeux sont bleus gris. Lily a la peau plutôt claire, presque trop pâle surtout maintenant, mais sans avoir l’air malade.
Côté vestimentaire, l’adolescente n’a jamais été une victime de la mode ou cherché à profiter de la fortune de ses parents. Elle a toujours préféré les vêtements simples et pratiques, jeans, baskets, bottes, tshirts, chemises ou pull. Sa garde-robe n’avait rien d’extravagant et désormais il n’y a que peu de critères pour faire les boutiques. Tant que les vêtements sont à sa taille, tiennent chaud en hiver et ne sont pas trop abîmés, Lily ne fait pas sa difficile. Elle garde toujours son manteau en laine, vestige de ce qu’elle portait avant, une paire de Converse noires sur lesquelles ont été imprimés des motifs aux pieds. Dans son sac à dos, une paire de bottines et quelques vêtements de rechange, légers de préférence pour ne pas s'encombrer.
Lily ne transporte qu’un couteau militaire récupéré par Nelson qui lui a appris à se défendre avec. Elle maîtrise à peine les armes à feu et ne veut pas s’en servir au grand dam du garde du corps. La jeune adulte a néanmoins un Beretta qu’elle garde dans son sac à dos en cas d’urgence. Elle y transporte également de quoi manger, boire, et son iPod qui n'a plus de batterie depuis longtemps.
Dear diary …
Je m’appelle Lily Eva Thomas. Lily était le prénom de ma grand-mère maternelle, Eva celui de ma grand-mère paternelle. Je n’ai connu aucune des deux mais on m’a dit que c’était des femmes bien, je vais m’en tenir aux mots de mes parents. Mon père s’appelait Erik David Thomas. Ma mère Helena Abi Lewins, épouse Thomas. Et ce que vous allez lire, c’est l’histoire de ma vie et comment elle a été balayée par une tornade d’emmerdes, un peu comme celle des autres au final.
Je suis née le 25 mars 2000 dans la maison de mes parents. Ma mère avait préféré accoucher à la maison, évidemment entourée d’un cortège de médecins, sages-femmes et toute autre personne qui pouvait s’avérer utile à un moment ou à un autre du processus. Mon père n’était pas là, occupé dans un voyage d’affaire à l’autre bout du globe sans doute, il est rentré quelques jours après ma naissance. Les affaires, c’était toute sa vie, il avait monté sa propre entreprise ou plutôt il avait réussi à perpétuer quelque chose que mon grand-père avait initié et la petite entreprise de prêt sur gage était devenue une multinationale de placements financiers et prêts en tout genre aussi importante que sa famille, voire plus ? Ma mère, même si elle aurait refusé ce terme, c’était surtout une trophy wife, même si elle aurait pu être tellement plus. Son truc à elle, c’était la mode, les galas de charité, les concerts, l’opéra, ses amants sans doute ? Cela ne me regardait pas vraiment. Rien dans leur vie ne me concernait à part le peu de temps qu’ils daignaient l’un et l’autre m’accordait. A la maison, mon temps je le passais avec les domestiques qui travaillaient pour notre famille, Stella ma nounou depuis le plus jeune âge, Craig le jardinier, David le cuisinier et Gwen notre femme de ménage.
Mon éducation elle s’est faite grâce à des professeurs, le plus souvent à domicile. Vous vous demandez pourquoi ? Je l’ai jamais trop su moi-même mais mes parents n’ont jamais souhaité que je rejoigne le moindre établissement scolaire jusqu’à mes quatorze ans où j’ai réussi à leur faire entendre raison. Ou plutôt, ils ont craqué pour éviter le moindre conflit avec leur fille qui devenait une adolescente. Jusque-là c’était cours particulier, et sans l’argent de papa, ça aurait été difficile de rejoindre un quelconque lycée parce que je n'avais pas le bagage traditionnel de tous les adolescents et surtout parce que la requête stipulait que mon escorte serait là aussi ... Mais l’avantage d’avoir des parents riches, c’est le patrimoine, les connexions partout dans la société, notamment des connexions dans ce lycée en question. Ce lycée, la famille Thomas y versait des fonds depuis des décennies, alors ils ne pouvaient pas vraiment refuser. Est-ce que cela me dérangeait ? Pas vraiment, tout ça je n’en avais pas vraiment conscience, j’étais juste contente de pouvoir avoir une scolarité normale.
Enfin … « Normale. » Parce qu’on peut pas vraiment parler d’enfance ou d’adolescence normale quand les gardes du corps de papa vous attendent à la sortie des cours, insistent pour vous suivre à chaque sortie, et j’en passe. Je ne savais pas pourquoi à ce moment-là c’était si important qu’ils soient là, ces types en noir, avec leur oreillette, leurs armes plus ou moins bien cachées. C’était normal pour moi, ils avaient toujours été là, Nelson y compris. Ils faisaient presque tous partie de la famille, ils assistaient à mes compétitions d’athlétisme, ils étaient là pour mes anniversaires et parfois je leur faisais même des cadeaux de Noël. Même mes parents n’étaient pas aussi présents, une vraie seconde famille, mais que j’avais pas choisie non plus.
Est-ce que j’avais des amis ? Non, pas vraiment, parce que j’étais pas scolarisée avant ça, vous avez suivi ? Et bien sûr quand on débarque au lycée sans connaître personne, sans savoir comment ça fonctionne, qui sont les gens à fréquenter, ceux à éviter - quand on a un troupeau de gorilles prêt à bondir - les autres ils vous évitent. Donc j’ai appris par la force des choses que j’étais parmi ces élèves que personne ne voulait fréquenter, mais qu’on finissait par fréquenter, parce que « c’est bien vu. » Alors mes amis, c’était des amis de circonstances, d’arrangements, leurs parents étaient aussi fortunés que les miens, mais c’était bien la seule chose qu’on avait en commun. Parfois j’en venais même à me demander si c’était pas des gens que mes parents avaient payé pour traîner avec moi … J’les appréciais pas vraiment et ils m’appréciaient sûrement pas. L’illusion d’une vie scolaire telle que je l’avais rêvée s’effondrait chaque jour un peu plus et je me rendais compte qu’en fin de compte, j’étais peut-être mieux à la maison, avec toute ma famille grassement payée pour veiller à mon confort.
Certains parlaient, j’entendais des rumeurs sur les activités de leurs parents, des miens, de mon père surtout. Mais je n’écoutais pas, parce que ça ne m’intéressait pas, parce que mes parents aussi absents soient-ils, restaient mes parents et qu’ils avaient, malgré tout, tout fait pour que je sois heureuse, même me laisser passer chaque année deux mois de vacances chez mon grand-père maternel en Californie. Ils avaient même accepté de m’envoyer en Europe après mon diplôme, je voulais voyager, apprendre, rencontrer, découvrir. Ça m’avait redonné une certaine motivation, je voulais décrocher ce diplôme, par mes propres moyens même si je savais que les moyens de papa et maman seraient suffisants pour m’obtenir tout ce que je voulais.
Seulement voilà, mon diplôme, je n’y suis jamais arrivée. Je l’aurais sans doute eu haut la main, mais maintenant, on ne pourra jamais en être sûr, n’est-ce pas ?
Vous voulez savoir si je m’étais intéressée à ces rumeurs qu’on entendait partout ? Oui et non, je suis une adolescente, avec un compte Facebook et tout le tralala, alors forcément j’ai vu passer ces articles dignes des meilleurs théoriciens du complot. Bien sûr j’ai cliqué par curiosité, mais c’était des … purement des théories du complot pour moi. C’était pas ce qui m’intéressait sur Facebook, moi je préférais les vidéos de chatons mignons et les dictons à la noix, je préférais épier mes camarades de classe parce que c’était sans doute le meilleur moyen que j’avais pour les connaître étant donné qu’on s’entendait pas assez pour qu’ils me racontent leurs vacances. Bref, la fin du monde, je l’ai pas vraiment vue venir, ou alors si je l’ai vue, j’ai refusé de regarder, c’est peut-être encore le cas maintenant.
Papa et moi, on était partis à Seattle tous les deux, enfin tous les deux avec Nelson. Papa avait un rendez-vous pour le travail mas il m’avait promis qu’on en profiterait pour aller voir un match, faire un tour de grande roue, bref tout un tas de trucs qu’on faisait jamais ensemble puisqu'on faisait pas grand-chose ensemble. Alors forcément, j’étais contente, et puis maman avait encore un de ses galas à organiser, à Chicago je crois ou alors New-York ? Qu’est-ce que ça change maintenant … Bref, papa, Nelson et moi, on est venus à Seattle, je ratais les cours mais c’était pas vraiment important après des années à suivre des cours à la maison, j’avais une armée de profs là pour m’aider si besoin. On devait rester qu’une semaine, c’était la semaine du 13 octobre 2015. On logeait au Eagle Harbor Inn, sur l’île de Bainbridge, ça avait du style, une belle vue sur la baie, c’était agréable malgré la saison.
L’ambiance à Seattle était bizarre, et ça m’a légèrement plus angoissée que toutes les informations que je pouvais encore lire sur mon iPhone dernier cri, sans doute parce que j’étais loin de la maison, que ma mère était seule à Chicago – avec son armée de stylistes, cuisiniers et musiciens – et que nous on était là, loin de la maison. Papa aussi, il avait l’air inquiet mais il y avait le boulot, nos sorties, alors il essayait de trop rien en montrer. Mais quand notre vol retour, le 14 octobre, a été annulé, on a tous les deux commencé à avoir peur, sauf que papa, fallait pas qu’il le montre parce que moi j’étais là et il devait être fort. Et puis Nelson était avec nous, on pouvait lui faire confiance pour nous protéger de la folie qui commençait à s’emparer des rues.
Alors c’est bête mais on s’est dit qu’on allait louer une voiture et rentrer à Chicago par la route. Mais il y avait beaucoup de personnes qui avaient la même idée que nous, les routes étaient saturées, avec nos bagages dans le coffre de la berline de luxe que papa avait louée, on avançait pas bien vite. Pour pas dire qu’on n’avançait pas du tout. On était sur l’autoroute quand c’est arrivé, toute une file de voiture à l’arrêt parce qu’il se passait quelque chose plus loin. Si loin qu’on y voyait pas vraiment. Papa et Nelson sont sortis de la voiture, on m’a demandé de rester à l’intérieur par précaution. C’est là que je les ai vus pour la première fois, ils avançaient de leur démarche maladroite et pourtant décidée. L’un d’eux a attrapé mon père … Nelson a dégainé son arme, il a tiré plusieurs fois mais ce type … Ce monstre ne le lâchait pas. Alors il a tiré dans la tête. Ils étaient proches de la voiture, c’était immonde, c’était à vomir, et moi je pleurais parce que tout ce que je voyais c’était mon père qui se vidait de son sang, blessé dans le cou par une créature qui n’avait rien d’une théorie du complot et rien d'humain non plus.
Nelson nous a enfermés dans la voiture, papa est mort quelques minutes plus tard. Et à ce moment-là je croyais que c’était le pire qui pouvait arriver, mais le pire ç’a été qu’il se relève. J’étais tétanisée, Nelson m’a sauvée en achevant ce monstre qui avait le visage de mon père. C’était la première fois qu’il me sauvait la vie mais ça serait pas la dernière. Moi, j’étais roulée en boule à l’arrière du véhicule, tétanisée par la peur, par le chagrin, j’entendais plus rien, je voyais plus rien. Je ne saurais pas dire combien de temps on est resté dans cette voiture, à attendre que les morts sur la route s’en aillent. Je sais juste que ça a duré longtemps, bien trop longtemps. Finalement, Nelson m’a extirpée de la voiture, sans que je réagisse vraiment, j’étais comme une poupée de chiffon et la seule chose dont je me souvienne, c’était le silence de mort sur cette autoroute pourtant encombrée comme aux pires heures de pointe. Je suppose que quelques jours étaient passés quand j’ai vraiment repris conscience de la situation, encore un peu groggy. « Je veux rentrer retrouver maman. » Voilà la première chose que j’ai dit au garde du corps, les seuls que j’ai prononcé en plusieurs semaines entre notre vol annulé et ce jour, mais ça, j’y viendrai après.
Nelson a sans doute été compréhensif, et puis peut-être qu’il avait le même espoir que moi que la fin du monde se serait limitée à Seattle, mais quoiqu’il en soit, il m’a aidée. Depuis Silverdale je crois, on est partis vers le sud, à pieds, en espérant atteindre une route moins encombrée, un véhicule, je sais pas quoi exactement. Mais on a cherché. Vers Janvier 2016 on arrivait près de Tacoma. On ne parlait pas beaucoup Nelson et moi, on avançait, on se reposait peu, juste assez pour continuer. Mais notre objectif était clair. Et puis il y a eu ce jour où le vieux garde du corps était sorti chercher de quoi manger, nos réserves commençaient à s’amenuiser. Il m’a dit de rester enfermée, de n’ouvrir à personne, comme il aurait dit à une gamine, et il est parti. Il devait revenir quelques heures plus tard, mais je le voyais pas revenir, alors je suis sortie, juste pour m’assurer qu’il n’était pas mort devant la porte. Au lieu de lui, j’ai croisé deux types, j’ai décidé de leur faire confiance parce que j’avais besoin d’aide, Nelson et moi on avait besoin d’aide. Et ils m’ont dit avoir une voiture, un moyen de rejoindre Chicago rapidement. L’espoir renaissait, mais je me suis faite avoir … Ils m’ont embarquée avec eux, jetée dans le coffre de leur voiture qui existait bel et bien, et ils ont roulé. Pas si longtemps, ils devaient penser que j’étais seule. Ils m’ont gardée avec eux pendant quelques jours, enfermée, ils se disputaient sur quoi faire de moi, sur le fait de m’avoir embarquée. Moi j’avais juste peur, je regrettais d’avoir ouvert cette foutue porte. Ils m’ont pas maltraitée, ils m’ont nourries, ils m’ont parlé, mais ils voulaient pas que je reparte. Dans le fond ils avaient l’air aussi perdus que moi.
Cela devait faire quatre ou cinq jours que j’étais enfermée dans une chambre de la maison qu’ils occupaient quand j’ai entendu du bruit dans la pièce à côté. L’un des hommes a fait irruption dans la pièce, me trainant par le poignet pour me forcer à me lever, le canon d’une arme collé contre ma tempe. J’ai juste entendu la détonation et senti le sang couler dans mon cou. Quand j’ai rouvert les yeux, Nelson se tenait devant moi. Je savais pas comment, mais il m’avait retrouvée et surtout il avait fait justice lui-même sur ces types-là.
J’ai pas trop su à ce moment-là si j’étais heureuse ou non qu’il me sauve … Je savais que Nelson était garde du corps, qu’il avait sans doute déjà été impliqué dans des combats en tout genre mais … j’avais jamais pensé qu’il ait tué quiconque. C’était un peu ce vieux garde du corps bourru mais pas méchant, enfin si, parce qu’il était loin d’être agréable avec moi. Et pourtant il m’avait sauvée, alors une part de moi se sentit reconnaissante. On a continué notre route, j’osais plus l’ouvrir déjà que je disais plus grand-chose, Nelson lui il glissait des remarques à droite à gauche pour me dissuader de continuer la route vers Chicago. Je faisais souvent comme si je les entendais pas, j’avais pas envie de rester ici, je voulais rentrer et retrouver ma mère, la serrer dans mes bras, pleurer avec elle. Plus les semaines passaient, et plus Nelson se montrait intransigeant, il insistait pour qu’on s’arrête plus souvent, nous forçait à prendre des détours qui nous faisaient perdre un temps fou à mon sens. Moi je voulais juste rentrer ! Je m'en doutais pas, mais pour Nelson rentrer à Chicago n'était pas une option, tout ce qu'il voulait c'était qu'on survive, ici ou ailleurs ...
Qu’est-ce que j’ai fait ? Une connerie. J’ai décidé de partir toute seule à un moment où il voulait qu’on se repose. Mauvaise idée, je savais pas me débrouiller, je sais à peine plus me débrouiller maintenant, et j’ai décidé de partir. En chemin je suis tombée sur un groupe de ces monstres, mon sang s’est glacé, mes jambes refusaient de marcher alors que ces horreurs avançaient vers moi de leur pas décidé. L’image de mon père me revint à l’esprit, j’étais tétanisée, ils approchaient toujours plus. J’ai failli y passer, tombée à la renverse avec cette armée de cadavres qui approchait. Quelque part je pense que j’ai prié pour que ça s’arrête, que tout s’arrête. Mais Nelson était là, il m’a sauvée encore une fois, moi la gamine de son patron décédé. Je comprenais pas pourquoi, mais ça a pris un peu plus de sa sens, sa présence à mes côtés. Il était toujours désagréable, il a bien sûr gueulé un bon coup, m’a traitée de tous les noms d’oiseaux, mais il m’avait sauvée et quelque part, je pense qu’il faisait ça pour mon père. C’était en février 2016, ça faisait que quelques mois que le monde était tombé, mais j’ai décidé de faire confiance à la seule personne qui avait réussi à me sauver, quitte à abandonner l’idée de retrouver ma mère. Quand tout s’arrangerait, je pourrais la retrouver, n’est-ce pas ?
On a repris la route, à la recherche d’endroits où vivre, où dormir, de nourriture, d’eau. C’était encore assez facile, si on peut dire. On a trouvé un appartement dans le sud de Seattle, Nelson sortait en ravitaillement, moi je restais dans l’appartement, en sécurité. C’était déjà ça. J’avais trouvé un vieux cahier, des stylos, alors j’ai commencé à noter ce qu’il nous arrivait, depuis le début. Mon quotidien c’était ça, les quatre murs de l’appartement, les colères de Nelson, et mon journal intime. J’étais juste déprimée, seule avec un vieux bougon et violent, loin de la seule famille qu’il me restait, du moins je l’espérais. Ma seule vraie compagnie, c’était mon iPod mais faute de courant pour le recharger ... Cela a duré plusieurs mois, jusqu’à ce qu’un jour, Nelson prenne une décision importante. J’étais assez grande pour l’accompagner, il avait besoin d’aide.
Début 2017 donc, Nelson a pris cette grande décision. J’étais prête selon lui. Mais il devait m’entrainer, il essayait de m’apprendre à utiliser des armes, couteau, Beretta. J’étais mauvaise, pas vraiment intéressée et plutôt effrayée à l’idée de me battre, mais je comprenais la nécessité. Alors j’essayais quand même. Ces entrainements ont duré un moment avant qu’il décide en avril 2017 que j’étais prête à l’accompagner pour de bon. On squattait toujours le même appartement, et à quelques détails près, on aurait dit un père et sa fille. On a quitté l’appartement pour partir en ravitaillement. Est-ce qu’il faut vraiment que j’explique à quel point c’était catastrophique ? Les morts me faisaient toujours aussi peur, ça faisait des mois que j’en avais pas vus, enfermée dans ma tour de verre miteuse. Nelson a dû me sauver la vie, et m’a passé un savon après pour m’expliquer que je n’étais qu’un poids mort pour lui, que je ne servais à rien et qu’il ne savait pas pourquoi il s’emmerdait avec une gamine comme moi. Quand on est arrivé à l’appartement, un autre groupe l’avait investi, c’était qu’un groupe de deux ou trois personnes, j’ai pas bien vu parce que rapidement, Nelson m’a écartée de la scène. Il a même pas cherché à négocier avec ces gens qui étaient comme nous et qui cherchaient juste un refuge. Il me faisait peur, encore une fois, mais j’avais plus peur encore de la vie toute seule. Alors je suis restée avec lui, mais je voulais pas rester dans cet appartement, même sans les cadavres … Cet endroit était hanté pour moi, comme d’autres qu’on avait traversés.
Ce qui m’échappe le plus encore maintenant, c’est pourquoi Nelson a fait autant d’efforts pour moi ? J’étais que la fille de son patron, et pourtant il a toujours eu ce réflexe de me protéger, de me sauver la vie, de m’éviter de voir le pire de ce monde, le pire de lui. En Mai 2017, on avait quitté l’appartement hanté et on était de retour sur les routes, on allait de maison en appartement, d’appartement en magasin, à la recherche d’un toit, de nourriture, de n’importe quoi pour survivre. Dans mon sac à dos, j’avais toujours mon baladeur, j’avais mon carnet, mon arme à feu et un seul chargeur. Mais la conclusion qui s’imposait à nous c’était que la ville était dangereuse, il y avait encore des rôdeurs, il y avait aussi et surtout des vivants. Et je les craignais autant que les morts. Alors on a continué à se déplacer, on repartait vers le sud, lentement, la fatigue commençait à se faire sentir.
C’est en novembre que tout a vraiment basculé. J’avais trouvé petit à petit ma place aux côtés de ce vieux qui me faisait autant peur qu’il me rassurait. Je commençais à me faire l’idée que c’était désormais ça, ma vie. Nelson était parti en ravitaillement, ce jour-là, il avait accepté que je l’attende dans notre planque du moment – un vieil hôtel décrépi – parce que j’étais fatiguée. Il avait ce côté protecteur malgré tout. Et puis … le sol a tremblé, je l’ai pas tellement senti, c’est plutôt quand j’ai vu les cadres moches au mur bouger que j’ai réalisé. Le sol tremblait, la terre tremblait pour nous engloutir tous, morts, vivants, aucune distinction ne serait faite. Je me suis jetée sous le lit mais dans ce coin-là, il y avait plus de peur que de mal. Pourtant, Nelson n’était pas revenu … La nuit tomba, j’étais toujours seule. J’ai attendu, un jour, deux jours puis une semaine … Il était toujours aux abonnés absents.
Pendant ces quelques jours après le séisme, j’ai attendu, j’ai vidé petit à petit nos réserves qui étaient déjà plutôt basses. Six jours après sa disparition, il restait deux petites bouteilles d’eau et trois paquets de cookies dont à moitié dévoré par mes soins. Alors comme il y avait plus aucune trace de Nelson et que la neige s’annonçait sur Seattle, le froid glaçant tout sur son passage, j’ai pensé qu’il ne reviendrait jamais. J’ai quand même laissé une bouteille et un paquet de cookies, ainsi qu’un mot. « Merci pour tout, Lily. » Je savais pas s’il reviendrait, je savais même pas s’il était encore vivant, à son âge dans ces conditions-là, je l’espérais parce que malgré tous ses défauts et la peur qu’il me faisait, Nelson était ce dernier lien avec mes parents, et depuis le temps que je le connaissais, il faisait lui aussi un peu partie de ma famille. Mais il m’avait appris, à me battre, à me défendre, à achever des morts, à me servir d’une arme à feu, à survivre, alors il fallait bien que j’essaie toute seule au lieu de me laisser mourir dans cet hôtel à la noix. J’ai ajusté mon sac à dos sur mes épaules, ma grosse écharpe, mon manteau en laine, mes gants et mon bonnet couleur azur, et je suis partie.
Le premier problème, c’est que je savais pas vraiment où aller. J’avais pas de boussole, j’avais pas de carte parce que c’était Nelson qui avait tout le matériel pour nous guider au moins un peu. J’ai donc fait comme je pouvais, jusqu’à me retrouver par je ne sais quel miracle près de SeaTac où j’ai pu dénicher une carte dans un vieux bureau de tabac. Ça avait quelque chose d’effrayant, d’une part c’était de là que je devais repartir pour rentrer chez moi, mais surtout, il y avait tous ces énormes avions bloqués sur la piste, pour toujours ou du moins pour très longtemps. Décembre était là, et il avait amené avec lui les premiers flocons de neige, je le savais, je le sentais. J’avais été habituée au froid à Chicago. Cette neige qui recouvrait le tarmac de l’aéroport, les carcasses de ces avions, elle avait presque quelque chose de rassurant, mais elle me faisait peur. Les morts étaient visiblement ralentis, mais moi aussi je l’étais, et j’étais frigorifiée. Il fallait que je trouve un endroit où me mettre à l’abri, faire un feu, ou alors il fallait que je continue à marcher pour éviter de geler sur place. J’avais opté pour la deuxième option, je m’arrêtais uniquement lorsque je trouvais un abri vide de tout occupant, vivant ou mort. Mon seul avantage, c’était mon endurance et ma discrétion, parce que j’étais petite et seule, alors j’en profitais.
La tempête de neige de janvier m’a obligée de rester enfermée, dehors c’était le chaos, encore plus que d’habitude. Je voyais des poubelles, des arbres trop frêles pour y résister s’envoler, des bâtiments déjà endommagés par le séisme s’effondrer. Et d’un coup, ça m’a sauté aux yeux. Il y a une chose que je voulais voir avant que tout soit fini, avant qu’elle ne disparaisse ou que moi je ne disparaisse. La grande roue sur les quais, mon père m’y avait amenée durant ces quelques jours avant la fin du monde. J’avais l’espoir, même mince, qu’elle soit encore debout, dominant fièrement la baie. J’ai attendu que la tempête se calme, j’ai rangé mes vivres, quelques maigres sachets de nourriture séchée, dans mon sac et je suis partie. J’avais trouvé un autre avantage à cette saison, c’était pas l’idéal, mais un peu de neige dans une bouteille d’eau, ça m’assurait de pas mourir de soif. J’allais peut-être mourir d’autre chose, mais ça, seul l’avenir nous le dirait.
En février, j’avais réussi à remonter et à passer l’Industrial District, j’approchais de Century Field Link et normalement la grande roue aurait dû se dessiner dans mon champ de vision. Enfin, ça, ça aurait été si j’avais le sens de l’orientation, et visiblement c’était pas le cas. Même en suivant des vieux panneaux rouillés et fanés dans la rue, en m’aidant de cette carte trouvée à l’aéroport, j’étais encore loin, forcée à des détours dangereux mais toujours utiles et justifiés. J’ai réalisé à la fin du mois que j’étais partie trop à l’est finalement, c’était au moins un premier point positif, non ? Quand on se perd, réussir à savoir où on est c’est déjà pas mal pour espérer retrouver son chemin. Comment je m’en suis sortie ? Je suis revenue sur mes pas, à peu près, j’ai repensé à chaque choix sur la route, comme si je dénouais les cordons plein de nœuds de mes écouteurs.
Et finalement, j’ai réussi. Après des semaines à déambuler, épuiser mes réserves, je l’ai vue. L’un des derniers vestiges de ce voyage avec mon père. J’avais le cœur serré en approchant de la grande roue, la baie était dégagée, il faisait plutôt beau. Le printemps devait approcher mais il faisait encore frais. Comme une idiote, je me suis dit que marcher sur la jetée et essayer de grimper dans une des capsules seraient deux bonnes idées. C’était oublier le tremblement de terre et les dégâts qu’il avait causé dans la zone. J’étais au pied de la grande roue, à essayer d’escalader une des nacelles pour atteindre celle qui était juste au-dessus quand j’ai entendu le grincement. C’était sinistre, effrayant, je me suis jetée … sur la jetée, et j’ai couru pendant que dans mon dos, le colosse en métal souffrait, se tordait de douleur. Elle s’est pas entièrement effondrée, mais quelques nacelles ont chuté, dans le lac, sur la jetée. Evidemment le bruit a attiré un paquet de rôdeurs, et moi j’ai dû recommencer à courir sans savoir où aller. Comme un éclair de génie, j’ai repensé à cet endroit. Le No man’s land, à croire que le reste de la terre était un endroit pour l’homme, ou une zone de guerre, et j’ai décidé d’y aller. Il fallait bien que je trouve de quoi manger, boire, que j’essaie de dormir un peu.
Il m’a fallu encore de longues semaines pour y parvenir, au moins deux. Aux premiers jours du printemps j’y étais, ça allait bientôt être mon anniversaire sans doute, ou alors il était déjà passé. Et puis si Nelson était encore vivant, il viendrait peut-être par ici, non ? Je ne sais pas vraiment pourquoi je me suis mise à repenser à lui, à la lueur d’un feu dans cet entrepôt qui me filait les chocottes. Peut-être en voyant ce vieillard qui s’était présenté sous le nom d’Eddy. Bref, ça me servait pas à grand-chose de repenser à Nelson, ça faisait des mois que je l’avais perdu, et peut-être que j’aurais dû rester là-bas et l’attendre, peut-être que j’aurais fini par disparaître moi aussi ? Je sanglotais à trop penser ce soir-là quand Eddy s’était approché pour me proposer de partager son maigre repas avec moi. On a discuté, un petit moment, et il est reparti. De tout de rien, de banalités, et de choses plus graves.
Alors j’ai compris, j’étais en vie, et tant que je respirais, je pouvais continuer d’y croire. Pour Nelson, pour ma mère. C’était clairement pas facile, parce que garder l’espoir c’était prendre le risque d’être déçue, mais finalement c’était un peu plus facile que les penser tous morts. Des œillères positives en somme. J’ai décidé de zoner encore un peu au No Man’s land jusqu’à l’été, pour reprendre des forces, croiser d’autres survivants, faire le plein de vivres et de vie. Et finalement, je suis partie aussi discrètement que j’étais arrivée, j’ai continué ma route de la même manière. Je suis toujours un petit gabarit, je peux accéder à des endroits que d’autres voient même pas, c’est comme ça que je survis depuis le mois de juin, je me contente de me cacher, je me bats rarement avec les morts et je fuis dès que les vivants deviennent trop dangereux.
J’ai passé l’été au-dessus d’un ancien Starbucks près d’Alki Beach, simplement parce que j’aimais me réveiller le matin et voir Eliott Bay sous ma fenêtre, ça aidait pour l’espoir. Je sortais juste pour trouver à manger, barbouillée le plus souvent de mélasse puante, mon bonnet couleur azur était rangé dans mon sac. J'avais trouvé un baladeur, à cassettes - l'antiquité - et des piles troquées au No Man’s land contre une bouteille d’eau. Je suis loin d’être un as mais … j’ai dû apprendre non ? Je suis plutôt futée, alors j’ai cherché une carafe qui permet de filtrer l’eau, j’avais ma technique pour ne pas mourir de soif. Bouillir l’eau, et la passer dans la carafe. A peu de choses près en fait, ma vie au-dessus de ce Starbucks était plutôt paisible, quelques livres, comics en tout genre trouvés plus bas dans la rue, des biscuits secs et rances, quelques fruits trouvés sur la promenade et quand le temps le permettait, du poisson. Autant dire que je suis pas aussi douée que Nelson avec la pêche, mais un ou deux poissons par semaine - quand je me débrouille - , ça suffit à me nourrir.
Aujourd’hui, l’été est fini. J’ai croisé quasiment personne parce que le plus souvent, je pars à l’opposé des autres survivants par crainte. Les morts me font toujours aussi peur et je les évite aussi. Je survis comme je peux, en fouinant, en pêchant, en cueillant et en croisant les doigts pour ne pas être malade - même si je l'ai été une ou deux fois ne nous leurrons pas. Je suis discrète et endurante, c’est sans doute mes plus grandes forces pour continuer à survivre. D’ailleurs je sais pas si j’ai envie de continuer de vivre comme ça dans ce monde, mais je sais que j’ai pas encore la force de me laisser mourir, alors je continue d’espérer des lendemains meilleurs. Enfin là le lendemain, c'est l'automne, c'est l'hiver ... Bonjour l'angoisse.
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Re: Innocence is a kind of insanity, but I'm okay
Jeu 22 Nov 2018 - 23:33
Preums pour le re re re re re re re !!!
/me lui tend un Curly
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Re: Innocence is a kind of insanity, but I'm okay
Jeu 22 Nov 2018 - 23:34
Et après on parle de moi !
What a lovely day.
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Re: Innocence is a kind of insanity, but I'm okay
Jeu 22 Nov 2018 - 23:41
Te voilà avec 7 comptes sur The Walking Dead RPG... HA HA ! Vu que t'es vieille, t'as peut-être déjà oublié le règlement du forum, donc le revoilà.
Sinon, comme t'es assez maso pour en avoir tant, voilà quelques petites choses à retenir :
1 – T'es tarée.
2 – T'es folle.
3 – T'es dingue.
4 – T'as pété un boulon.
5 – Vieillir ne te réussit pas.
6 – Et avant que t'oublies à cause d'Alzheimer, une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.
HA HA !
Sinon, comme t'es assez maso pour en avoir tant, voilà quelques petites choses à retenir :
HA HA !
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Re: Innocence is a kind of insanity, but I'm okay
Ven 23 Nov 2018 - 10:16
Tu es maintenant validée ! Tu vas pouvoir te balader dans les bois pendant que le loup y est pas !
Si tu as la moindre question supplémentaire, tu te débrouilles. Sinon, voici tes chefs : Ouais je sais, ça fait bizarre de dire ça pour Corey hein '-'
Afin que ton intégration se passe bien :
• Prends soin de cette récompense :
• Dis bonjour à la partie vie de groupe
• Comme t'es vieille, tu peux faire une demande de RP si jamais tu te sens seule plutôt que de faire chier les gens le weekend en faisant tes courses !
• Si t'as pas de vrais amis et que tu t'amuses seulement avec un PNJ, dans ce cas tu dois le recenser là.
N'hésite pas non plus à venir faire un petit tour dans le FLOOD afin de vérifier les sujets sur lesquels des gens t'attendent, si tu vois c'que j'veux dire.
Les autres membres du staff te souhaite une excellente apocalypse et un très bon jeu sur TWD en espérant ne pas te voir avec un 8ème compte hein
Si tu as la moindre question supplémentaire, tu te débrouilles. Sinon, voici tes chefs : Ouais je sais, ça fait bizarre de dire ça pour Corey hein '-'
Afin que ton intégration se passe bien :
• Prends soin de cette récompense :
- Spoiler:
• Dis bonjour à la partie vie de groupe
• Comme t'es vieille, tu peux faire une demande de RP si jamais tu te sens seule plutôt que de faire chier les gens le weekend en faisant tes courses !
• Si t'as pas de vrais amis et que tu t'amuses seulement avec un PNJ, dans ce cas tu dois le recenser là.
N'hésite pas non plus à venir faire un petit tour dans le FLOOD afin de vérifier les sujets sur lesquels des gens t'attendent, si tu vois c'que j'veux dire.
Les autres membres du staff te souhaite une excellente apocalypse et un très bon jeu sur TWD en espérant ne pas te voir avec un 8ème compte hein
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