I care what you think
Dim 25 Nov 2018 - 13:37
Les habitants de Fort Nisqually prenaient tranquillement leurs habitudes dans leur nouveau refuge, malgré les souvenirs douloureux qui semblaient les avoir poursuivis jusqu'ici. Il était pourtant vrai que le climat au campement y était plus léger qu'au ranch durant les derniers mois. Sans doute qu'ils pouvaient enfin savourer leur liberté, même si elle avait coûté la vie à nombre d'entre eux. Qu'en était-il des oppresseurs ? Aucune trace d'eux depuis l'affrontement à Issaquah, puis Renton. Aucun signe indiquant qu'ils étaient revenus les chercher au ranch non plus. Ils s'étaient volatilisés...
Elena pensait souvent à Roza et Riley, retournées sur les routes pour poursuivre leur trace. La russe avait juré de la traquer pour les éradiquer. Pour s'assurer qu'ils ne feraient plus jamais subir leur violence à d'autres communautés. Quant à Connor... S'il était bien installé avec elle à Nisqually, la grecque le sentait souvent... Ailleurs. Elle expira doucement en traversant la cour intérieure, chaudement vêtue pour braver les prémices d'un hiver sûrement rude. Dans sa main fermée, les clés d'un des véhicules.
« Toi. » Elle s'arrêta devant la silhouette qui la dominait largement. « En voiture ! »
Il n'y avait pas un jour qui était passé depuis son arrivée ici où la grecque n'avait pas rêvé de retrouver l'extérieur. L'occasion avait enfin pointé le bout de son nez, et elle avait décidé de s'entourer d'une seule personne pour cette expédition : Ludwig. Parce qu'elle n'avait pas pu se retrouver avec le norvégien depuis leur arrivée ici. Elle avait tant à lui dire, tant à demander. Des questions qu'elle n'avait pas osé poser depuis qu'il était rentré.
La grecque ouvrit la porte côté conducteur pour s'y installer, après avoir balancé son sac sur la banquette arrière. Le temps que le rouquin se pose à côté d'elle, elle régla le siège pour l'adapter à sa taille. C'était une étape inévitable lorsqu'on passer après Duncan.
« Vous êtes d'humeur aventurière j'espère, Monsieur Gulbrandsen ? » lança la brune sans s'étendre sur la destination qu'elle visait.
S'il savait ce qui la poussait à sortir, il refuserait à tous les coups. Elle lui adressa un sourire complice avant de faire gronder le moteur. Rapidement, les barrières du camp disparurent complètement du rétroviseur. Un curieux sentiment de soulagement s'empara alors de la grecque. Elle semblait enfin... Délivrée. De cette impression étrange qui lui collait à la peau depuis leur arrivée ici. Cette impression de ne pas être à sa place, pas chez elle ici. Il lui faudrait du temps, elle le savait, mais pour ces retrouvailles qui n'avaient que trop tarder, elle voulait pouvoir s'exprimer librement. Ils roulèrent plusieurs minutes sans qu'aucun d'eux ne rompent le silence. Un mutisme qui n'avait rien de perturbant à vrai dire. C'était ce que la brune aimait avec Ludwig. Il était facile d'être en sa compagnie. Pas pour l'image de l'homme passif qu'il traînait derrière lui. Pour cette compréhension. Cette connexion qu'ils partageaient. Sans avoir à parler.
« J'avais besoin de sortir. » avoua-t-elle à son ami au bout d'un moment.
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Re: I care what you think
Dim 25 Nov 2018 - 15:00
Elena était presque apparue devant lui, à tel point qu'il sursauta légèrement. Aussitôt, il fut tiré de ses songes, et ce n'était clairement pas une mauvaise chose. La nuit avait encore été longue et lui fut encore frappé de paralysie du sommeil. Autant dire qu'il avait effectivement besoin de se changer les idées et qu'Elena avait sûrement lu dans ses pensées.
- Oh, hm … d'accord, balbutia-t-il, prit au dépourvu.
Il voulut lui demander s'il fallait qu'il s'équipe, mais elle ne lui laissa pas le temps d'ouvrir la bouche. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, les deux amis étaient déjà hors du Fort. Et le rouquin n'avait même pas osé se rensigner sur la raison de cette sortie improvisée. Elena avait l'air tellement sûr d'elle qu'il avait préféré suivre docilement. Il aurait bien droit à des explications à un moment donné.
Enfoncé dans son siège passager, Ludwig fixait la route, en silence, se posant à peine des questions, c'était dire à quel point il faisait confiance à la jeune femme.
- A ce stade c'est presque un kidnapping tu sais, souffla-t-il lorsqu'enfin, elle brisa le silence.
Il eut un petit sourire en coin. Au fond, ça le touchait qu'elle soit venue vers lui. Il ne se sentait pas vraiment exister depuis leur arrivée ici. Une partie de lui était sûrement resté là où il était otage. Beaucoup de choses s'étaient passé, au-delà de tous ceux qui avaient trépassé.
- J'espère que tu m'emmène à un anniversaire surprise, reprit-il dans une tentative d'humour. Il manquait plus que le bandeau sur les yeux.
C'était étrange, cette impression d'être là sans l'être. Même lorsqu'il parlait, qu'il essayait de s'exprimer avec légèreté, il avait la sensation que ce n'était pas lui, que c'était automatique.
Son regard se tourna vers elle. Il l'observa une seconde en se mordillant la lèvre inférieure.
- Tout va bien, Elena ? S'inquiéta-t-il. On a … pas trop pu discuter, encore.
- Oh, hm … d'accord, balbutia-t-il, prit au dépourvu.
Il voulut lui demander s'il fallait qu'il s'équipe, mais elle ne lui laissa pas le temps d'ouvrir la bouche. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, les deux amis étaient déjà hors du Fort. Et le rouquin n'avait même pas osé se rensigner sur la raison de cette sortie improvisée. Elena avait l'air tellement sûr d'elle qu'il avait préféré suivre docilement. Il aurait bien droit à des explications à un moment donné.
Enfoncé dans son siège passager, Ludwig fixait la route, en silence, se posant à peine des questions, c'était dire à quel point il faisait confiance à la jeune femme.
- A ce stade c'est presque un kidnapping tu sais, souffla-t-il lorsqu'enfin, elle brisa le silence.
Il eut un petit sourire en coin. Au fond, ça le touchait qu'elle soit venue vers lui. Il ne se sentait pas vraiment exister depuis leur arrivée ici. Une partie de lui était sûrement resté là où il était otage. Beaucoup de choses s'étaient passé, au-delà de tous ceux qui avaient trépassé.
- J'espère que tu m'emmène à un anniversaire surprise, reprit-il dans une tentative d'humour. Il manquait plus que le bandeau sur les yeux.
C'était étrange, cette impression d'être là sans l'être. Même lorsqu'il parlait, qu'il essayait de s'exprimer avec légèreté, il avait la sensation que ce n'était pas lui, que c'était automatique.
Son regard se tourna vers elle. Il l'observa une seconde en se mordillant la lèvre inférieure.
- Tout va bien, Elena ? S'inquiéta-t-il. On a … pas trop pu discuter, encore.
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Re: I care what you think
Dim 16 Déc 2018 - 15:18
« ça porte malheur de fêter son anniversaire en avance. » rétorqua la grecque, alors qu'un sourire avait creusé ses joues. Et des malheurs, les deux amis en avaient connu leur lot pour plusieurs vies à l'évidence. Alors qu'un nouveau bref silence s'était emparé de l'habitacle, Elena se demanda à quand remontait la dernière fois où elle avait fêté le sien. Elle se rappelait ne jamais avoir éprouvé beaucoup d'affection pour ce type de célébrations. Elle entendait encore son père s'excuser pour le nombre indécent de cadeaux qu'il s'entêtait chaque nouvelle année à lui offrir, Des présents, une carte et un restaurant pour partager un moment ensemble. C'était devenu le rituel qu'avait instauré Monsieur Hortos pour forcer sa fille à voir ce jour-ci comme une date différente des autres, spéciale. Parce que c'était ce que ça représentait pour lui. En pensant à ces souvenirs lointains, Elena eut un sourire pour elle-même. Elle aurait cher payé un dernier tête-à-tête avec lui. Pour l'entendre lui dire encore une fois combien elle était têtue, et pour qu'elle lui réponde qu'elle savait de qui tenir.
L'inquiétude non feinte dans le timbre de voix de Ludwig captura son attention, l'extirpant de ses nostalgies pour la confronter à ses craintes présentes. Elle tourna brièvement la tête vers le jeune homme, lui offrant un sourire. Est-ce que ça allait ? Physiquement, la grecque se sentait de nouveau opérationnelle. Elle avait quelques douleurs qui irradiaient par moment sa cuisse, comme un rappel de cette journée d'horreur, mais rien qui ne soit insurmontable. Dans sa tête en revanche... Ils avaient retrouvé la plupart des otages, s'étaient libérés finalement de l'emprise des esclavagistes, s'étaient alliés concrètement à Messiah et Deaglan, avaient grossi leurs rangs avec des nouveaux visages. Connor aussi était de retour. Alors quoi ? Comment expliquer qu'il y avait ce quelque chose qui sonnait faux ? Cette impression de ne pas être à sa place quand elle s'endormait le soir dans le dortoir ? Pourquoi n'arrivait-elle pas à se réjouir de ce nouveau départ ?
« ça va. » répondit mécaniquement la jeune femme sans réaliser que son visage s'était fermé, trahissait son humeur. « On a pas eu l'occasion de parler, c'est vrai. Je suis désolée de ne pas être venue te trouver plus tôt. » Elena y avait pourtant pensé. Chaque jour depuis leurs retrouvailles. Qu'avait-elle attendu ? Inconsciemment, ou peut-être que si, elle avait pensé que le temps ferait son office, que cette sensation curieuse qui s'accrochait à elle finirait par disparaître. Qu'il y aurait un bon moment pour retrouver le jeune homme. Alors qu'elle entreprenait de tourner à une intersection, elle haussa doucement les épaules. « J'avais besoin de sortir de cet endroit. » Cet endroit. Leur maison. Pourquoi ne s'y faisait-elle pas ? « Et toi ? Comment tu vas ? Ça doit être tellement... bizarre pour toi. » D'être de retour parmi les siens après si longtemps retenu captif. La grecque s'en voulait. Elle avait promis de le ramener à la maison, au lieu de ça elle n'avait même pas pris part à sa libération et il avait retrouvé une maison en ruines...
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Re: I care what you think
Dim 23 Déc 2018 - 21:52
- Oh je ne parlais pas forcément du mien. Je ne sais même pas quel jour on est, avoua-t-il.
À vrai dire, le sien lui était totalement sorti de la tête. Ludwig en était à un stade où il doutait sur l'année actuelle, et, par extension, sur son âge. Mais maintenant qu'Elena en parlait, il se rappelait, oui : ils étaient en fin d'année, il était né en fin d'année. Son amie avait l'air plus au courant que lui. D'ailleurs … il ne savait même pas comment elle connaissait sa date de naissance. Peut-être lui avait-il dit, simplement, dans un moment de simple discussion. Il se souvenait du sien aussi, maintenant qu'il y pensait.
Elena lui répondit que ça allait à sa question marquée d'inquiètude. Un simple 'ça va' qui voulait à la fois tout dire et rien dire. Mais le rouquin n'ajouta rien, se contentant d'opiner du chef, lèvres pincées. Si son amie ne souhaitait pas en parler, il ne forcerait pas.
- Non, ne t'excuse pas. On a chacun pleins de choses à faire.
Même s'il avait senti son propre besoin d'aller la voir, il n'avait pas cherché plus loin non plus. Il se disait qu'elle devait avoir mieux à faire, peut-être. Qu'elle avait sûrement d'autres problèmes en tête, ou bien, tout simplement, que maintenant qu'il était là, en sécurité, elle pouvait se concentrer sur d'autres choses. Il ne lui en voulait pas. Après tout, il aurait pu aller lui parler aussi. Mais, même après toutes ces années, Ludwig demeurait ce grand idiot qui n'osait pas. Il savait qu'Elena portait de lourdes responsabilités, et il ne voulait en aucun cas passer pour plus grand boulet qu'il l'était déjà.
Elle ajouta cependant qu'elle était soulagé de quitter le fort. Ressentait-elle la même chose que le norvégien à l'égard de cet endroit ? Cette sensation de ne pas être à sa place, de n'y être que de passage, et de devoir faire attention à où on pose ses affaires de crainte de déranger ?
Même si elle l'avait plus ou moins fait sortir sans lui demander son avis, il devait admettre être lui aussi content de sortir de là.
Finalement, Elena lui retourna sa question. Question anodine, mais qui avait pris une autre ampleur depuis l'apocalypse. Si bien qu'il considéra ses derniers mots, regard par-delà la vitre.
- Ca l'est, oui … un peu.
Beaucoup.
Trop de choses avaient changé depuis qu'il était captif. Dans sa tête, c'était toujours autant le bordel. Ses notions de bien et de mal étaient éronnées, il ne savait plus quoi penser. Même maintenant qu'il était libre, il ne se sentait pas chez lui. Il avait retrouvé une maison en ruine, et, ici, c'était comme s'il était encore là-bas, chez les autres. Il avait l'impression qu'un jour, il allait vraiment rentrer chez lui.
Ludwig eut un petit soupir et s'agita un peu pour se redresser sur son siège.
- Je … Je crois que je m'étais fais à l'idée que je ne rentrerai jamais. Que … que j'allais …
Il hésita, passa sa langue sur ses lèvres, avant de sourire un peu tristement.
- Mourir. Alors … j'ai l'impression que ce n'est pas normal d'être encore là. Dans un endroit différent. Mais … vous avez risqué beaucoup en venant nous chercher. Je ne pourrai jamais assez vous remercier.
À vrai dire, le sien lui était totalement sorti de la tête. Ludwig en était à un stade où il doutait sur l'année actuelle, et, par extension, sur son âge. Mais maintenant qu'Elena en parlait, il se rappelait, oui : ils étaient en fin d'année, il était né en fin d'année. Son amie avait l'air plus au courant que lui. D'ailleurs … il ne savait même pas comment elle connaissait sa date de naissance. Peut-être lui avait-il dit, simplement, dans un moment de simple discussion. Il se souvenait du sien aussi, maintenant qu'il y pensait.
Elena lui répondit que ça allait à sa question marquée d'inquiètude. Un simple 'ça va' qui voulait à la fois tout dire et rien dire. Mais le rouquin n'ajouta rien, se contentant d'opiner du chef, lèvres pincées. Si son amie ne souhaitait pas en parler, il ne forcerait pas.
- Non, ne t'excuse pas. On a chacun pleins de choses à faire.
Même s'il avait senti son propre besoin d'aller la voir, il n'avait pas cherché plus loin non plus. Il se disait qu'elle devait avoir mieux à faire, peut-être. Qu'elle avait sûrement d'autres problèmes en tête, ou bien, tout simplement, que maintenant qu'il était là, en sécurité, elle pouvait se concentrer sur d'autres choses. Il ne lui en voulait pas. Après tout, il aurait pu aller lui parler aussi. Mais, même après toutes ces années, Ludwig demeurait ce grand idiot qui n'osait pas. Il savait qu'Elena portait de lourdes responsabilités, et il ne voulait en aucun cas passer pour plus grand boulet qu'il l'était déjà.
Elle ajouta cependant qu'elle était soulagé de quitter le fort. Ressentait-elle la même chose que le norvégien à l'égard de cet endroit ? Cette sensation de ne pas être à sa place, de n'y être que de passage, et de devoir faire attention à où on pose ses affaires de crainte de déranger ?
Même si elle l'avait plus ou moins fait sortir sans lui demander son avis, il devait admettre être lui aussi content de sortir de là.
Finalement, Elena lui retourna sa question. Question anodine, mais qui avait pris une autre ampleur depuis l'apocalypse. Si bien qu'il considéra ses derniers mots, regard par-delà la vitre.
- Ca l'est, oui … un peu.
Beaucoup.
Trop de choses avaient changé depuis qu'il était captif. Dans sa tête, c'était toujours autant le bordel. Ses notions de bien et de mal étaient éronnées, il ne savait plus quoi penser. Même maintenant qu'il était libre, il ne se sentait pas chez lui. Il avait retrouvé une maison en ruine, et, ici, c'était comme s'il était encore là-bas, chez les autres. Il avait l'impression qu'un jour, il allait vraiment rentrer chez lui.
Ludwig eut un petit soupir et s'agita un peu pour se redresser sur son siège.
- Je … Je crois que je m'étais fais à l'idée que je ne rentrerai jamais. Que … que j'allais …
Il hésita, passa sa langue sur ses lèvres, avant de sourire un peu tristement.
- Mourir. Alors … j'ai l'impression que ce n'est pas normal d'être encore là. Dans un endroit différent. Mais … vous avez risqué beaucoup en venant nous chercher. Je ne pourrai jamais assez vous remercier.
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Re: I care what you think
Dim 13 Jan 2019 - 17:12
« Tu parles de risque alors que tu t'es livré en tant qu'otage ? » coupa la grecque en retournant son regard sur le norvégien. Et elle lui en avait voulu. Comme elle avait pu en vouloir à Connor d'avoir choisi de suivre la russe dehors un an plus tôt. Elle avait maudit le rouquin pour cet élan de courage qu'elle aurait voulu qu'il fasse taire. Parce que sans Connor, sans Nolan et sans lui, elle s'était sentie si seule. Comme déboussolée sans ceux qu'elle considérait comme ses repères, ses piliers. Elle avait dû gérer leurs absences tant bien que mal, alors qu'elle n'aurait jamais pensé devoir faire sans eux. Chaque nouveau matin au ranch, elle aurait voulu pouvoir retrouver le libraire dans sa chambre, pouvoir se confier à lui, pouvoir trouver quelques instants de répit en sa présence. Au lieu de ça elle s'était confrontée à une chambre vide. Une de plus. Et chaque maudit jour, elle avait craint le pire pour lui. Elle avait oeuvré sans cesse, accumulé les insomnies, parce qu'elle avait juré de le ramener chez lui. « Tu n'aurais jamais dû faire ça. » souffla-t-elle avant d'ajouter fermement en pointant un index menaçant vers lui. « Ne refais plus jamais ça. »
L'héroisme c'était bon pour les idiots. Voilà où ça menait. En captivité pendant des mois. Sous terre pour ce pauvre Caleb. Alors, Elena espérait bien que ce grand couillon à ses côtés resterait bien tranquille au camp dorénavant. Qu'il ne lui reprenne pas l'idée de mettre sa vie en danger. « C'était horrible tout ce temps sans savoir où vous étiez, comment vous alliez... Vous savoir entre les mains de ces... » Elle retint l'expression qui lui brûlait la langue. En songeant à ceux qui les avaient tyrannisé pendant des mois, elle n'avait que quelques visages pour se les figurer. Ceux méprisants de June, Zack. Ces garces de Victoria, May. Ces personnages cruels qui avaient emprisonner ses amis, passé à tabac Ashley, Caroline, abattu froidement Megan, Nola... « C'était une torture. Et je ne peux même pas imaginer ce que vous avez ressenti de votre côté. Je suis désolée de ne pas avoir pu te ramener plus tôt. » De ne pas avoir su protéger leur famille. Leur maison. « On devrait savourer notre « victoire », je le sais bien mais... Je n'arrive pas à la voir comme telle. » Ce n'en était pas une. Ça ne pouvait pas en être une sans tous ces gens qui les avaient quittés. Sans le sanctuaire qui avait fait d'eux une famille.
Elle ramena son attention sur la route, apercevant finalement la devanture de ce pourquoi elle était venue. Un magasin de papeterie. Il y aura forcément de quoi alimenter l'imagination fertile de son ami. Du papier adapté, de nouveaux crayons. Tout l'attirail nécessaire pour qu'il entreprenne le trombinoscope du campement. La grecque stationna le véhicule juste devant avant de couper le moteur. Pas de rôdeurs à l'horizon pour le moment. Pas mesure de sécurité, elle avait tout de même prévu un équipement pour le norvégien. Elle s'extirpa du véhicule et vint récupérer son sac à l'arrière. Elle en tira un couteau de chasse et une arme à feu dont elle vérifia la sécurité avant de tendre le tout à Ludwig. « J'espère que tu n'as pas perdu ton coup de crayon. » sourit-elle en désignant l'enseigne de la boutique du menton.
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Re: I care what you think
Mar 29 Jan 2019 - 14:02
Un petit rire lui échappa.
- On en a tous pris je crois.
Même s'il avait agi instinctivement, pour éviter à une famille, à un couple, d'être séparé. C'était pour lui une action logique.
Elena le sermonna, lui intimant qu'il n'aurait jamais dû faire ça. Un peu honteux, il baissa le nez une seconde, avant de le redresser et de tourner son visage dans sa direction.
- Bien sûr que si, répliqua-t-il.
Il préférait souffrir lui plutôt que faire souffrir l'un de ses proches. Et maintenant que tout ça était terminé, il se rendait compte qu'il n'avait pas été le plus à plaindre. Même s'il aurait pu mourir, comme Caleb ou Nola. Encore une fois, il était un survivant. Et pour lui et sa piètre condition de combattant, c'était encore une fois un miracle. À croire que le destin refusait de le laisser mourir, peu importe la manière.
- Sinon, quelqu'un d'autre aurait dû y aller à ma place.
Dans sa tête, cette phrase avait tout son sens.
Mais les propos de son amie le touchèrent. Il vint jouer avec une de ses mèches de cheveux et regarda la route, droit devant lui, en s'enfonçant un peu dans son fauteuil. Oui, il avait pensé, à tout ça. À ceux qui pouvaient tenir à lui et qui étaient dans le silence. Il écouta, le cœur serré, mais sans pouvoir se retirer l'idée qu'il avait bien agi.
- Désolé … murmura-t-il, parce que c'était tout ce qu'il pouvait dire face à la détresse d'Elena.
Une immense culpabilité remonta de ses entrailles quand elle lâcha qu'elle n'osait pas imaginer ce que eux, en tant qu'otages, avaient pu endurer. Il culpabilisait d'avoir été bien traîté, d'avoir repris du poids et d'avoir été soigné. Parce qu'il n'avait pas imaginé cela en se désignant, et qu'au final, peut-être que quelqu'un d'autre aurait pu bénéficier de ça. Mais … comment aurait-il pu savoir ?
- Je ne suis pas sûr qu'il y ait vraiment de victoire.
Même s'ils s'étaient détachés de l'emprise de ces extrémistes.
Un silence s'installa alors qu'ils arrivaient déjà là où Elena avait décidé de se rendre. Un sourire surpris et touché étira le visage fatigué du rouquin, qui laissa échapper un bref éclat de rire en récupérant ce qu'elle lui tendait. Il glissa le tout à sa ceinture.
- Ah, mais c'est vraiment mon anniversaire, en fait ! Il ne fallait pas user de l'essence pour ça …
Assez de bavardage, la grecque l'entraîna à l'intérieur. La porte d'entrée était arrachée et un pan de mur dégueulait lamentablement vers l'extérieur. Ils n'eurent qu'à enjamber pour se retrouver dedans.
Les étagères étaient presque toutes défoncées, il y avait une sale odeur dans l'air, et la plupart des tubes de peintures avaient éclatés et séchés par terre et sur les murs depuis longtemps.
- Ca me fait mal au cœur de voir tout ça dans cet état. soupira-t-il.
L'endroit, à première vue, paraissait désert. S'enfonçant un peu plus à l'intérieur, Ludwig se pencha et fouilla dans un tas de débris.
- Pour les enfants, ça peut être bien aussi. Des crayons de couleur, des feuilles …
Il récupéra les crayons les plus beaux et les moins brisés, avant de trouver une vieille trousse tâchée qu'il commença à remplir. Même si sa vision était défaillante, il se réjouissait de l'idée d'Elena et cela lui donnait envie de recommencer à dessiner.
- On en a tous pris je crois.
Même s'il avait agi instinctivement, pour éviter à une famille, à un couple, d'être séparé. C'était pour lui une action logique.
Elena le sermonna, lui intimant qu'il n'aurait jamais dû faire ça. Un peu honteux, il baissa le nez une seconde, avant de le redresser et de tourner son visage dans sa direction.
- Bien sûr que si, répliqua-t-il.
Il préférait souffrir lui plutôt que faire souffrir l'un de ses proches. Et maintenant que tout ça était terminé, il se rendait compte qu'il n'avait pas été le plus à plaindre. Même s'il aurait pu mourir, comme Caleb ou Nola. Encore une fois, il était un survivant. Et pour lui et sa piètre condition de combattant, c'était encore une fois un miracle. À croire que le destin refusait de le laisser mourir, peu importe la manière.
- Sinon, quelqu'un d'autre aurait dû y aller à ma place.
Dans sa tête, cette phrase avait tout son sens.
Mais les propos de son amie le touchèrent. Il vint jouer avec une de ses mèches de cheveux et regarda la route, droit devant lui, en s'enfonçant un peu dans son fauteuil. Oui, il avait pensé, à tout ça. À ceux qui pouvaient tenir à lui et qui étaient dans le silence. Il écouta, le cœur serré, mais sans pouvoir se retirer l'idée qu'il avait bien agi.
- Désolé … murmura-t-il, parce que c'était tout ce qu'il pouvait dire face à la détresse d'Elena.
Une immense culpabilité remonta de ses entrailles quand elle lâcha qu'elle n'osait pas imaginer ce que eux, en tant qu'otages, avaient pu endurer. Il culpabilisait d'avoir été bien traîté, d'avoir repris du poids et d'avoir été soigné. Parce qu'il n'avait pas imaginé cela en se désignant, et qu'au final, peut-être que quelqu'un d'autre aurait pu bénéficier de ça. Mais … comment aurait-il pu savoir ?
- Je ne suis pas sûr qu'il y ait vraiment de victoire.
Même s'ils s'étaient détachés de l'emprise de ces extrémistes.
Un silence s'installa alors qu'ils arrivaient déjà là où Elena avait décidé de se rendre. Un sourire surpris et touché étira le visage fatigué du rouquin, qui laissa échapper un bref éclat de rire en récupérant ce qu'elle lui tendait. Il glissa le tout à sa ceinture.
- Ah, mais c'est vraiment mon anniversaire, en fait ! Il ne fallait pas user de l'essence pour ça …
Assez de bavardage, la grecque l'entraîna à l'intérieur. La porte d'entrée était arrachée et un pan de mur dégueulait lamentablement vers l'extérieur. Ils n'eurent qu'à enjamber pour se retrouver dedans.
Les étagères étaient presque toutes défoncées, il y avait une sale odeur dans l'air, et la plupart des tubes de peintures avaient éclatés et séchés par terre et sur les murs depuis longtemps.
- Ca me fait mal au cœur de voir tout ça dans cet état. soupira-t-il.
L'endroit, à première vue, paraissait désert. S'enfonçant un peu plus à l'intérieur, Ludwig se pencha et fouilla dans un tas de débris.
- Pour les enfants, ça peut être bien aussi. Des crayons de couleur, des feuilles …
Il récupéra les crayons les plus beaux et les moins brisés, avant de trouver une vieille trousse tâchée qu'il commença à remplir. Même si sa vision était défaillante, il se réjouissait de l'idée d'Elena et cela lui donnait envie de recommencer à dessiner.
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Re: I care what you think
Dim 10 Fév 2019 - 14:12
« C'est vrai. » admit la grecque. Tout le monde avait pris des risques. Des personnes que Elena n'aurait jamais soupçonné. Caleb, en premier lieu alors qu'aucun n'aurait parié sur l'altruisme de cet homme. Pourtant, à l'instar de Jeff et Ludwig, il s'était porté volontaire pour échanger sa place avec un otage. En laissant derrière lui sa femme. Sans savoir à ce moment là qu'il lui disait adieu... Puis il y avait eu les nouveaux venus. Addison, Damian, Fred... Tous ces survivants qui avaient choisi de prendre les armes à leurs côtés. Qui avaient choisi de rester en dépit du danger manifeste. Mais c'était au norvégien que la brune en voulait le plus. Parce qu'il était ce qu'elle assimilait au plus proche comme un frère ici. Un petit frère malgré son âge. Cette âme qu'elle préférait peut-être un peu plus à d'autres. Celui qu'elle voulait préserver, protéger par dessus tout. Comme si quelqu'un l'avait investi de cette mission.
Pourtant, le rouquin était loin d'être faible, il ne méritait pas le traitement presque infantilisant que tous lui réservaient. Ludwig Guldbrandsen était un homme capable de prendre ses propres décisions. Puissent-elles être difficiles et compromettre jusqu'à sa propre vie. S'il manquait souvent de pragmatisme pour se confronter à la dureté de la vie actuelle, il n'était pas dénué de courage. Il l'avait prouvé et Elena était à la fois terrifiée à l'idée que son ami puisse de nouveau mettre sa vie en danger, et tellement émue et reconnaissante en même temps. Il y avait de l'espoir dans cette vie après la vie. C'était tout ce qui lui donnait envie d'y croire à nouveau. Elle souhaitait de tout son être pouvoir ressentir de nouveau cette chaleur crépiter au creux de sa poitrine, ce désir ardent de participer à quelque chose de plus grand qu'eux. Elle voulait croire en ce lendemain éternel. Cette voie dégagée vers une société plus grande que n'avaient jamais été celles qui l'avaient précédé.
« C'est moi qui le suis. Tu n'as pas pensé à toi une seule seconde. Tu as marché vers un destin incertain, vers une vie de captivité, renoncé à ton foyer sans certitude de le retrouver un jour... Tu as été héroique. Désolée d'être égoiste. Je n'aurais juste jamais songé me retrouver sans toi un jour... »
La grecque offrit un mince sourire à son ami. Privée successivement de ceux qui avaient été les plus importants pour elle, les dernières semaines au ranch s'étaient révélées comme les instants les plus difficiles et les plus douloureux auxquels la jeune femme avait été confrontée depuis le début de l'épidémie. Elle était heureuse de l'avoir retrouvé. Lui, mais aussi Connor, Jeff et les autres. Maintenant, elle redoutait la prochaine séparation. La survie ressemblait à une roulette russe. Rien ni personne ne pouvait prédire la suite...
Une lueur plus joyeuse vint raviver les prunelles noisette d'Elena lorsque le libraire réalisa finalement la raison de leur venue. « Il faut du matériel pour l'école. Alors... On ne gaspille pas. Nous contribuons à l'éducation de nos chères petites têtes blondes. » Fit-elle, plutôt enjouée à l'idée que les enfants aient un vrai lieu destiné à leur éducation. C'était la base la plus solide de la société. Il était important de poursuivre l'enseignement et d'instruire les futurs grands hommes et femmes de demain. « Tu pourrais leur enseigner aussi. » lança la brune alors que ses doigts parcouraient distraitement les étagères poussiéreuses. « L'Art, la littérature ou un tas d'autres disciplines que tu maîtrises. En plus, ils t'adorent. »
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