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Re: Vows made in wine
Mer 3 Juil 2019 - 22:42
Le séduisant homme d'affaires avait fini par capituler sous le regard mi amusé, mi victorieux d'une Elena en grande forme. Parce que l'adversaire était redoutable, le goût de cette première bataille remportée avait une saveur d'autant plus exquise. Elle venait tapisser l'intérieur de ses joues avec gourmandise, éveillant dangereusement au passage quelque appétit jusqu'alors sagement endormi. Le grec, contraint au tapis, exposait finalement ses ambitions de départ, en somme, assez peu surprenantes quand on évaluait rapidement le personnage. Et tandis que ses yeux sombres dévoraient silencieusement sa main après avoir confessé un intérêt supposé sincère à son égard, la brune n'osa briser le court silence, contemplant elle aussi, les traits du maître de cérémonie. Si Valérian était loin d'arborer un physique athlétique ou un visage parfaitement dessiné, il dégageait quelque chose d'autrement plus attractif. Quelque chose qui n'échappait pas aux oeillades conspiratrices d'Elena.
« La vérité ? Voilà la promesse d'une soirée excitante ! » s'enthousiasma la jeune femme, avant d'être prise au dépourvu à son tour. La grecque demeura sans mot quelques secondes, son regard brillant ne cessant de se confronter à celui de Valérian. Après une gorgée de champagne, Elena eut un sourire mutin, avant de confesser à son interlocuteur : « Je vous trouve... » Elle réfléchit un moment au qualificatif adéquat. « ... divertissant. » La jeune femme n'osa pas croiser le regard du jeune homme, de peur d'y voir quelque déception mal dissimulée qui pourrait déclencher chez elle une franche hilarité. « Et je me pose une question... » reprit Elena avec sérieux.
« Qu'attendez-vous précisément de moi Valérian ? » demanda-t-elle sans détours, car c'était bien ce qu'avait promis le grec, une absolue et parfaite transparence. « Je pourrais sortir de cette salle à votre bras et laisser l'imagination sûrement très fertile de vos camarades faire le reste, si cela peut suffire à combler vos attentes. » suggéra la grecque en étudiant la réaction de son vis-à-vis, comme le prédateur qui guette sa proie.
L'espièglerie dans sa voix pouvait sonner comme un nouvel affront, mais la grecque était sérieuse. Tout jeu avait ses règles, et elle n'avait pas pour habitude de se défiler. Et puis, elle n'était pas femme à craindre pour sa réputation. Il y avait longtemps déjà qu'elle avait abandonné sa vertu et qu'elle goûtait sans pudeur aucune aux plaisirs charnels quand l'occasion se présentait. Elena pouvait offrir à l'homme l'assurance d'une victoire de l'ego auprès de ses camarades de travail, ou bien faire perdurer le jeu, sans aucune garantie concernant l'issue toutefois. « Cela vous apporterait-il satisfaction Valérian ? » Une lueur brûlante, provocante venait défier le grec. Parce que depuis le début de ce tête-à-tête électrique, elle était décidée à lui mener la vie dure, et qu'à son tour elle voulait évaluer son adversaire.
« Un amuse-bouche ? » proposa une voix charmante, extirpant un bref instant les deux de leur échange, libérant pour quelques secondes à peine le pauvre maître de cérémonie. La jeune serveuse aux yeux d'un bleu azur profond leur tendit le plateau argenté d'un éventail de bouchées colorées toutes plus appétissantes les unes que les autres. Elena offrit un sourire aimable à la jeune femme, la remerciant d'un geste poli de la main.
« Je ne suis pas certaine de rester dîner, merci. » La jolie blonde eut une moue presque déçue avant de s'éclipser pour tenter sa chance auprès d'autres convives. Elena la suivit du regard sans un mot, avant de reporter son attention sur Valérian. La suite dépendait essentiellement de lui. Et comme un ultime avertissement, la coupe vide de la jeune femme vint tinter doucement contre le comptoir.
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Re: Vows made in wine
Ven 12 Juil 2019 - 15:58
Aussi attentif qu’un félin sur le point de bondir, Valérian se tapissait désormais derrière un silence qui ne lui ressemblait guère et attendait, patiemment, que son adversaire fasse un geste pour réagir : à son grand soulagement, les yeux d’Elena pétillèrent d’amusement quand elle réalisa sa nouvelle manoeuvre. Visiblement, il avait vu juste. Agréablement surpris par l’enthousiasme de la jeune femme, Valérian se fendit à son tour d’un petit sourire et concéda par celui-ci la victoire de son adversaire qui avait su, contre toute attente, le prendre à revers pour remporter cette partie. S’il avait été contraint de dévoiler son jeu à Elena, Valérian conservait pourtant plus d’un tour dans son sac. Le grec était en effet persuadé que pour remporter un match, il était parfois nécéssaire de savoir s’incliner au moment opportun pour ensuite reprendre l’avantage.
Autant dire que le cas d’Elena illustrait parfaitement sa théorie : Forte d’un caractère largement dominant, jamais la jeune femme ne lui aurait accordé une victoire à l’issue de laquelle il aurait véritablement été gagnant. Non. Valérian avait en effet rapidement compris que l’épreuve de force à laquelle ils s’étaient mesurés n’aurait en effet abouti qu’à un ex-aequo des deux partis, et qu'aucun d’entre eux ne serait ainsi parvenu à tirer son épingle du jeu. Le grec avait par conséquent décidé de mettre un terme à ce bras de fer en accordant gracieusement à la jeune femme cette victoire.
Faisant tournoyer son vin dans sa flûte, Valérian surveillait attentivement son adversaire et ne put (effectivement pas) réprimer une moue déçue lorsque celle-ci le qualifia sans vergogne d’un simple et outrageux « divertissant » : Était-ce réellement tout ce qu’il lui inspirait, en dépit des pieds et des mains qu’il faisait dans le but de lui décrocher un sourire ? Jamais une femme ne l’avait à ce point dénigré. S’il s’était agit d’une autre conquête, Valérian aurait aussitôt rangé ses clics et ses claques pour migrer avec hauteur vers des contrées plus vertes. Mais il s’agissait d’Elena Hortos. Une femme dont l’élégance et la répartie ne cessaient de l’impressionner : Valérian consentit donc cette fois-ci à étouffer son orgueil pour accorder à la jeune femme une attention redoublée. Le jeu en valait la chandelle, il n’était pas question pour lui d’abandonner une partie aussi bien entamée !
« Et je vous trouve fascinante. » psalmodia Valérian après avoir recouvré son assurance habituelle. Le regard plus pénétrant que jamais, il observa alors sans mot dire Elena tandis que celle-ci lui demandait d’exprimer franchement ses intentions quant à l’issue de cette soirée. Comme promis, Elena suivait les règles du jeu qu’il avait instauré et se livrait avec une transparence surprenante à cette nouvelle manche pour le moins dire intéressante.
Valérian réfléchit un instant : « Est ce que ça m’apporterait satisfaction ? »
Saisi d’une brusque inspiration, Valérian ouvrit la bouche mais fut cependant coupé dans son élan par l’arrivée d’une charmante serveuse. Quelque peu froissé, le grec observa avec insistance la jeune femme qui, contre toute attente, profita de l’occasion pour lui jeter une oeillade à la dérobée. Le message était clair. À n’en point douter, il s’agissait là d’une main tendue dans sa direction et d’une promesse : celle de passer la soirée en compagnie d’une jeune écervelée qui serait ravie d’opiner du chef à chacune de ses propositions. En temps normal, Valérian aurait sauté sur l’occasion sans demander son reste.
« Non merci. »
Après avoir adressé un sourire obligé à la jeune femme, le grec s’en désintéressa pourtant et braqua à nouveau son regard en direction d’Elena :
« Ce que j’aimerais, c’est vous inviter à dîner. Pas ici, cependant. Pas au milieu de tous ces connards ventripotents qui passeraient le plus clair de leur temps à vous reluquer et émettre des hypothèses sur vos compétences au lit. Ici, tout le monde me connait. Tout ce que je ferais et dirais en votre compagnie ne ferait par conséquent qu’alimenter les ragots et attiser la jalousie de mes collègues à mon égard, ce dont, tout compte fait, je préférerais me passer. »
Après avoir jeté un coup d’oeil autour de lui, le grec se pencha vers Elena et lui dit d’un ton conspirateur :
« Ce que je vous propose, c’est de vous évader en ma compagnie. J’ai encore un speech à donner en fin de soirée, mais je peux aisément convaincre mes associés d’une obligation soudaine et tout à fait malencontreuse. L’un d’entre eux se fera une joie de profiter du feux des projecteurs à ma place, j’en suis persuadé. »
Enfin, il ajouta : « Nous pourrions nous retrouver au coin de la rue d’ici dix minutes. Le temps pour moi de jouer la comédie auprès de mes collègues et pour vous de semer le restant de vos prétendants. Personne ne nous verrait sortir ensemble et vous serez libérée de tout soupçon. »
Clin d'oeil, sourire éclatant : « Qu’en dites-vous ? »
Autant dire que la balle était cette fois-ci dans le camp d'Elena.
- Valérian Zacharias
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Re: Vows made in wine
Mar 6 Aoû 2019 - 20:52
« Fascinante ? Je suis très ordinaire, voyons. » sourit la grecque en retournant un regard long, profond à son interlocuteur. Oh bien sûr, Elena n’avait rien à voir avec les demoiselles présentes dans l’assemblée ce soir qui s’éteint émoustillées et empourprées devant l’éloquence certaine du maître de cérémonie. Elle ne partageait pas leur obsession de l’amour tel qu’on l’imaginait, qu’on l’idolâtrer partout dans leur société. Elle ne nourrissait pas le souhait de fonder une famille, de se mettre à la recherche des gênes idéals, du père et de l’époux parfait. Elle aimait vivre, simplement. Apprécier la bonne compagnie le temps d’une étreinte passionnée. Apprécier une conversation enflammée autour d’un repas de qualité. Apprécier le bon vin qui venait enrober l’intérieur de ses joues, tout en laissant son esprit s’évader dans de plaisantes songeries. La simplicité était tout ce à quoi Elena Hortos aspirer dans ce bas monde. Vivre, sans contraintes, sans difficultés qu’elle s’imposerait elle-même. Vivre avec légèreté. Vibrer en voyageant, en découvrant de nouvelles choses.
Pourquoi pas découvrir plus précisément ce qui se dissimulait sous ces mèches sombres soigneusement peignées ? Autour d’un dîner ? Elena eut un haussement de sourcil, finalement étonnée de constater toujours plus surprise encore l’énergie que l’homme employait pour s’attirer ses faveurs. Voilà que le grec lui servait un plan d’action sur mesure, taillé pour elle, dans l’improvisation totale. Il renonçait même officiellement à la gloire promise d’afficher une conquête potentielle de plus à son tableau. À son « qu’en dîtes vous », la jeune femme arbora une moue dubitative. Elle l’observa avec une pointe de soupçon, laissant planer quelques bonnes secondes le doute.
« Vous savez cuisiner Valérian ? » demanda finalement la brune, une idée bien précise flottant derrière ses yeux sombres. Elle remarqua avec malice l’interrogation qui brillait dans le regard de Valérian, vraisemblablement interdit devant ce contournement de la règle qui veut qu’on réponde à une question par une réponse, et non par une nouvelle question… La jeune femme eut un sourire avant d’hocher légèrement la tête. « Vous ne pensiez pas m’inviter dans un restaurant renommé d’Athènes, j’espère ? Ce serait trop facile. Je serais séduite à tous les coups. » dit-elle en faisant mine d’être embêtée. Et bien sûr, Elena ne cessait de le répéter depuis leur rencontre, elle voulait de la difficulté, mettre le pauvre homme à l’épreuve. Et quoi de mieux que de lui imposer un passage aux fourneaux, lui qui s’attendait à l’épater en la conduisant dans un étoilé de la capitale sans d’autres efforts à fournir que de séduisantes oeillades ? « Vous vivez en ville ? » Questionna-t-elle pour évaluer la faisabilité de son projet.
« Je ne souffre d’aucune allergie quelconque ni d’aucune réticence contraignante. En revanche, je ne supporte pas le mauvais goût et pourrais engager un débat houleux si vous veniez à mettre de la crème dans des Carbonara. » Elena adressa un regard grave à son cavalier du soir, même si elle n’avait pas beaucoup de craintes concernant les qualités d’appréciations culinaires de l’homme à vrai dire. Cela dit, apprécier la bonne cuisine et en maîtriser les méthodes, c’était deux qualités distinctes. Mais la nature du « problème » résidait ailleurs : voudrait-il seulement se prêter au jeu et convier la jeune femme dans son intimité ? Nouveau regard. Nouveau sourire.
Et la balle retournait dans le camp de Valérian.
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Re: Vows made in wine
Sam 10 Aoû 2019 - 20:42
Savourant l’effet de surprise de sa proposition, Valérian s’apprêtait à boire une gorgée de Champagne, mais interrompit son geste à la question d’Elena : « Si je sais cuisiner ? » Répéta t-il, décontenancé.
Les yeux du maître de cérémonie s’arrondirent alors d’étonnement, comme si l’idée de la jeune femme lui paraissait incongrue, voire tout à fait insensée. Il n’avait jamais encore été relégué aux fourneaux à l’occasion d’une soirée romantique. En ceci, Elena avait vu juste : il était bien plus simple et plus bien accommodant pour lui d’emmener ses partenaires d’un soir au restaurant plutôt que de s’encombrer d’une telle tâche - quitte, pour cela, à devoir payer le prix d’une addition salée. Les violons, les lumières tamisées et le vin coulant à flots faisaient en effet la moitié du travail pour lui. Tant et si bien qu’il n’avait plus qu’à tendre la main pour cueillir sa cavalière et lui proposer de se rendre dans un hôtel tout aussi renommé.
Parce que lui aussi aimait le luxe.
Il était, en effet, absolument hors de question pour Valérian Zacharias d’emmener ses conquêtes dans des lieux puant l’ordinaire, la vulgarité et le mauvais goût que le premier venu aurait, de surcroit, pu s'offrir pour tirer son coup. Le grec avait bien trop d’orgueil et d’amour propre pour s’abaisser à la fréquentation de ces lieux qu’il jugeait sordides et dénués d’intérêt. Par ailleurs, il aimait bien trop exhiber son opulence auprès de ses conquêtes (et savourer leur muette admiration à l'évocation de ses biens) pour y renoncer. Valérian Zacharias disposait en effet d’un certain pouvoir et n’hésitait pas, par conséquent, à le mettre à profit pour obtenir l’objet de ses désirs. Pourquoi aurait-il agi autrement ? Avec une quantité suffisante d’argent, tout semblait en effet à portée de main. Tout, sauf Elena Hortos. Ce qui expliquait probablement l’attrait inédit qu’elle lui inspirait.
Avant d’être colérique, bouffi d’orgueil et prétentieux, Valérian était effectivement un indécrottable joueur qui, pour cette raison, n’appréciait les choses à leur juste valeur qu’après avoir livré bataille et remporté le droit de les exhiber. Certes, il emmenait ses conquêtes dans les plus beaux restaurant d’Athènes ; mais, à ce moment-là, la partie était d’ores et déjà gagnée et ne représentait plus grand intérêt à ses yeux. Le plus difficile, le plus excitant, était en effet d’aborder, de convaincre et de séduire une jeune femme à l’aide de mots savamment choisis et pesés ; le tout accompagné de sourires éclatants jusqu'à voir se transformer un refus en fervente soumission.
Là résidait le véritable jeu.
Et Valérian y excellait.
En cet instant, Elena représentait pourtant à ses yeux le trophée le plus inaccessible qu’il ait jamais convoité. Ce qui motivait d’autant plus son instinct de prédateur et provoquait, par ailleurs, un sentiment dans ses tripes qu’il peinait à identifier. Le regard sombre de la belle, sa bouche à la fois douce et moqueuse lui faisait perdre ses moyens. Une première, le concernant ! Si Valérian avait en effet toujours eu l’avantage sur ses adversaires, quelle que soit la situation, il avait cependant l’impression de perdre pieds face à Elena Hortos. Ce qui lui plaisait énormément. Avec elle, il était en effet confronté à l’inconnu, à une nouveauté à la fois périlleuse et terriblement excitante. C’est pourquoi, Valérian accepta une nouvelle fois de se plier aux exigences de la belle et baissa la tête, en signe de reddition : « Je peux en effet cuisiner, si c’est là la clef pour vous convaincre passer la soirée en ma compagnie. » Il eut un bref sourire : « Par ailleurs, soyez rassurée au sujet des Carbonara. La famille de ma mère est italienne. Nous avons donc pour principe de ne jamais prononcer « crème » et « Carbonara » dans la même phrase, au risque d’être déshérités par nos proches et reniés par l’ensemble de nos aïeuls italiens. » Mine grave, regard pétillant.
Valérian posa alors son verre sur le comptoir : « J’ai un appartement à Kolonáki. Un chauffeur nous y conduira, si tel est votre souhait. » Il lui glissa un coup d’oeil malicieux : « Sachez cependant qu’une fois en territoire adverse, vous n’aurez plus voix au chapitre concernant le choix du repas et devrez vous plier à mes exigences gastronomiques. » Son regard redoubla de sérieux : « Êtes vous prête à prendre ce risque ? »
- Valérian Zacharias
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Re: Vows made in wine
Dim 25 Aoû 2019 - 17:26
Elena sut qu’elle était parvenue à déconcerter son partenaire de soirée et cette seule et simple idée lui extirpa un nouveau sourire espiègle. Elle arrondit son regard et ne retrouva un semblant de sérieux que pour répondre silencieusement à l’interrogation presque incrédule de Valérian. Avait-il déjà seulement pris la peine de convier une conquête chez lui ? La brune l’imaginait plus facilement poursuivre ses soirées brûlantes dans des hôtels haut de gamme afin de ne pas s’encombrer de la présence de ses amantes au petit matin et pire, risquer qu’elles ne reviennent sonner à sa porte la semaine suivante. Pour le Dom Juan qu’il était, plus enclin à collectionner plutôt qu’entretenir quelque relation durable, c’était une règle élémentaire que la grecque n’ignorait pas. Pour autant, il n’y avait rien de plus grisant que de conduire l’homme sur des sentiers loin des chemins balisés qu’il avait pour habitude d’emprunter et de le forcer à renoncer à ses pratiques ordinaires, afin de prendre quelques risques le temps d’une soirée en sa compagnie. Et Valérian ne reculait pas devant le défi imposé par la jeune femme. Joueur aguerri qui ne connaissait pas le forfait, jouteur professionnel qui parvenait peu à peu à éveiller l’intérêt de la brune. Si elle aimait jouer, piquer, déstabiliser, elle aimait par dessus tout se frotter à un adversaire en mesure de lui offrir de quoi alimenter le brasier vorace en elle, et Valérian semblait parfaitement désigné.
À l’évocation de ses origines latines pour défendre ses compétences en matière culinaire, la brune fit mine de réaliser subitement un détail capital. « Oh, voilà donc la raison d’une telle assurance ! Moi qui déteste les clichés… » Elle dévoila avec malice l’ivoire de ses dents, son regard brillant venant heurter celui de l’homme avec provocation, encore. Embêter l’héritier Zacharias devenait une activité récréative, tout autant que l’observation muette de ses réactions poliment retenues. Elle arbora un air aussi grave que celui de son vis-à-vis alors qu’il poursuivait sa défense en invoquant à la rescousse quelques aînés supposés à cheval sur les traditions gastronomiques. Voilà que le tableau familial que la jeune femme sculptait dans son imaginaire se rapprochait de plus en plus des stéréotypes relayés. Il ne manquait plus que l’homme se mette à gesticuler vigoureusement pour ponctuer ses phrases. « Tâchons d’éviter le drame familial alors. Je ne saurais supporter d’être la cause de vos malheurs. Parions sur un plat moins risqué. » La grecque ne perdait pas espoir toutefois de se faire surprendre par le maître de cérémonie.
Celui-ci, à son tour, annonça la couleur, arrachant un sourire à Elena. Elle n’était pas du genre à faire marche arrière, pas alors qu’ils s’étaient lancés tous deux avec coeur dans cette partie. Et puis, elle aimait les risques, elle aimait se confronter à la nouveauté. Elle les avaient mené là, dans ce carrefour. Si Valérian avait le mérite du premier pas, s’il s’était accroché fermement à son désir de repartir à ses côtés, Elena avait fixé les règles, conduit la barque et en bonne capitaine, elle n’avait pas l’intention de quitter le navire. Elle voulait prolonger cette aventure en compagnie de l’homme d’affaires. « J’accepte, une fois engagée chez vous, d’endurer silencieusement vos extravagances gastronomiques. Puissent-elles être clémentes avec ma pauvre personne. » Un long regard mutin ponctua sa phrase et la grecque attrapa sa pochette pour quitter son siège et cette soirée afin de la prolonger avec Valérian.
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