Hold your breath
Ven 22 Fév 2019 - 18:00
Ses nombreuses pérégrinations l'avaient mené à Renton, une petite ville pleine de surprises en termes de ressources, même s'il n'emportait pas grand chose avec lui, manque de place et d'utilité, il ne perdait pas espoir sur le fait de trouver un maximum de vivres pour le reste de son voyage. Il avait passé son temps à l'ouest de la ville, le temps était venu de remonter vers le nord, là où la baie pouvait proposer des installations balnéaires suffisamment développées pour garder de la nourriture à l'abri des mains baladeuses, mais pas celle de Maxime, bien décidé à obtenir ce qu'il cherchait. Alors que le soleil atteignait déjà son zénith, la baie ensoleillée dessinait les ombres criardes des quelques mouettes survivantes qui volaient au-dessus de son prochain arrêt : un bel hôtel en bord de mer, en face d'un bâtiment en construction abandonné, comme tous les autres. La façade verdoyante de lianes dégagée une aura que seul l'homme pouvait s'imaginer.
Ce fameux hôtel était grand, bien que la partie gauche supérieure s'était déjà écroulée avec une partie de l'entrée, il restait un passage sur la droite, par une vitrine, un chemin encombré de verdure qui laissait paraître une chance de s'engouffrer dans le dit lieu. Il s'arrêta près de l'entrée improvisée pour considérer les lieux. L'endroit était grand, les rayons de soleil qui réussissaient à pénétrer la végétation laissait découvrir un hall d'entrée fort vide, des déchets et des bouts de plafonds moisies recouvraient un sol humide, aucun signe ne laissaient à penser qu'une quelconque personne encore vivante abritait l'hôtel. Après de nombreuse minutes à observer par le trou d'une serrure végétale, il s'y engouffra sans même jeter un dernier coup d’œil derrière lui.
L'intérieur était bien plus sombre qu'il ne le pensait, sans lampe torche comme il se trouvait, l'exploration se faisait à tâtons dans un environnement presque étouffant. Il avança jusqu'au guichet, passant habilement au-dessus d'un petit saut. Il examina de fond en comble le meuble, plusieurs poignées pourries lui restèrent dans les mains, il n'y avait que de vieux papiers gondolés, mouillés et déchirés, du moins c'est ce qu'il croyait. Le dernier tiroir contenait une arme, un vieux colt à canon court rouillé, les munitions qu'il contenait avaient aussi pris l'humidité. L'arme était définitivement inutilisable, l'abandonnant de ce fait sur place. Il se retourna pour se trouver en face d'un deuxième meuble, un très grand meuble, ce dernier contenait les clés des chambres. Après avoir fouillé presque intégralement la commode, il finit par trouver un trousseau de clés, permettant sûrement d'accéder au reste du bâtiment.
Une fois ce qu'il cherchait en sa possession, l'exploration lui tendait largement les bras. Pour ce qu'il cherchait, il devait aller aux cuisines, mais la plupart des accès étaient bouchés par des débris, le peu d'alternatives qui lui restaient ne lui plaisaient guère, surtout qu'il n'était pas sûr de où se trouvaient réellement les cuisines. Il vadrouilla dans le hall, multipliant les aller retour avant de se diriger vers une dernière porte coupe feu, elle n'était pas scellée, il s'en approcha doucement, il la poussa dans un bruit métallique crispé dû aux débris qui gênaient le passage et aux gonds rouillés. Elle menait à un nouveau couloir, qui lui-même menait à deux portes, la première, sur le côté gauche était une porte de service pour accéder à une salle de réception, la seconde, au bout du couloir, se trouvait être un endroit réservé aux employés. La maigre fenêtre brisée sur la droite laissait passer quelques rayons de soleil, suffisant pour voir.
Sans s'intéressait à la réception, quasiment vide, il s'approcha de la seconde porte et colla son oreille sur la peinture grise effritée. Rien, pas un bruit, bon signe sûrement. Cherchant dans le trousseau, il rentra difficilement la clé dans la serrure qui peinait à tourner, une fois que le clic mécanique se fit entendre, il baissa la poignée et poussa la porte, mais elle ne se laissait pas faire, quelque chose de l'autre côté la bloquait. Maintenant son épaule contre la porte, il poussa encore et encore, laissant échapper des grognements forcés par l'effort. Quand l'armoire métallique de l'autre côté finit par céder, elle s'écroula dans un escalier de service, dégringolant dans un fracas de tonnerre, à peine eut-il le temps de comprendre ce qu'il se passait qu'un rôdeurs rampant s'extirpa de l'angle mort de la porte pour foncer sur l'homme. "Putain !" s'exclama-t-il en écrasant la tête du rampant avec son pied. Alors que d'autres ronflements caractéristiques s'échappèrent du bas des escaliers, il claqua la porte et s'adossa dessus, reprenant son souffle. "Bordel de merde." chuchota-t-il entre deux respirations. Quand il se redressa, son cœur n'avait pas fini de battre la chamade, en effet, un nouveau bruit atteignit ses oreilles, quelque chose résonnait dans le hall, ni une ni deux, il dégaina son glock en direction de la porte coupe feu. Il ne pouvait pas se permettre de jugement attife, peut-être n'était ce qu'un simple rôdeurs attiré par le raffut qu'il avait fait, un animal qui fuyait le bruit ou même ses maudits fantômes, les démons de sa folie. Tout de même la prudence restait de mise. Ses jambes se mirent à avancer doucement en direction du hall.
-Y'a quelqu'un ?! Cria-t-il d'un ton fort peu rassuré. Montrez vous.
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Re: Hold your breath
Sam 23 Fév 2019 - 12:02
La caisse de Monroe vient d’me claquer entre les doigts. Et j’dois dire que niveau enthousiasme, j’me suis déjà trouvée plus jouasse que ça. Quand j’dis claquer, j’parle pas seulement du niveau d’essence qui frôle la déchéance crasse, mais aussi du fait qu’le moteur fume. J’sors du véhicule, brutalise la porte au passage. Et j’regarde le pare-chocs avec un sourire en coin. Ok. J’pense que les restes croupies d’morts doivent pas forcément aider à bien aérer le moteur. Clarke va m’buter si j’lui ramène ce truc dans c’t’état, mais la roue déjà crevée m’encourage à juste pas essayer de le lui ramener tout court. Elle rendait déjà l’âme y’a un moment, en s’allumant qu’à l’aide du tournevis.
L’temps de plier bagage et de noyer définitivement l’moteur, j’prends le temps de poursuivre à pied. Une chance que j’commence à plutôt bien connaitre les environs. J’suis pas loin du centre-ville et de tout c’qui tourne avec ça. Faudrait que j’trouve un abri pour la nuit, d’quoi me mettre bien quelques jours avant d’reprendre la route. Mais Renton m’a tout l’air d’un bled bien minable dans lequel personne a envie d’crever. C’pas comme si j’avais non plus tellement l’choix d’me tirer comme j’l’entends.
J’suis chargée en plus de ça, et dans l’même état qu’d’habitude quand tu fais route seule : pas forcément au zénith de mes plus belles années. Mais qu’importe, j’trouverais bien de quoi faire ma vie, m’épanouir même si on est très optimiste, puis pourquoi pas grapiller quelques airs de sommeil entre deux bouchées d’une boite de conserve relativement minable. J’rêve d’un steak depuis trop longtemps, ou d’un mcdo pour me caler l’estomac avec un truc impossible à digérer qui m’rendra sûrement malade.
Mes pas m’stoppent devant une entrée qui a plus vraiment l’allure de son temps. Un hotel ? Ils ont pas des mini-bars sympas dans les hotels, genre des cacahuètes ou des trucs de ce genre-là ? J’suis quasi-sûre qu’les employés planquent des barres de chocolat dans leur bordel. J’esquisse un sourire. L’histoire d’une trentaine de minutes, ça s’tente. J’enjambe la devanture sans faire bien attention, masse déjà en main, fusil à pompe prêt à tirer. Mon pied écrase le verre brisé, j’m’avance vers le comptoir en poussant du talon un grava qui trouve son écho. Sauf que mes pensées sont interrompues par un grand fracas qui m’fige sur place. J’fronce les sourcils, dans le hall. Bon. On a connu plus engageant, mais j’ai pas trop d’doute avec le fait qu’il s’passe des trucs là-dedans pas jouasse.
Et une voix, masculine, m’pousse à m’identifier. D’accord.
Alors toi mon grand, si t’as cru qu’j’allais t’obéir, c’est qu’t’as bu le vin d’messe avant d’venir. J’troque ma masse contre mon fusil, et m’avance vers la porte coupe-feu où j’pense que ça vient. Et la question sort d’elle-même :T’es la tête de con qui a fait tout c’bruit ? Question légitime, non ?Y’a encore des rôdeurs, dans l’hotel ? Pour savoir à quel moment j’le laisse dans son merdier.
- Yulia Iojov
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Re: Hold your breath
Sam 23 Fév 2019 - 23:16
Sa tête était encore complète et ses jugements bons, il y avait bien une personne de plus dans cet hôtel, bien vivante, au son de la voix, tout ce qu'il pouvait en déduire c'est qu'il s'agissait d'une femme, sûrement en pleine force de l'âge. Sa vulgarité égalée celle de Maxime, de plus, les syllabes manquantes et ses questions si directes laissaient penser à une cul-terreux perdu dans une ville en plein milieu de l'apocalypse. Évidemment elle ne s'était pas montrée, personne ne ferait cela après tout, mais la confiance égalant presque zéro pour son interlocutrice passait en négatif. Il s'était stoppé à cinq mètres de la porte coupe feu, de soudaines idées lui étaient montées au cerveau et si cette femme n'était pas seule, une pillarde comme on pouvait en trouver partout, accompagnée de sa petite clique attendant le moment propice pour poignarder sa proie dans le dos. Mais s'il partait du principe qu'elle était seule, alors deux nouvelles possibilités s'offraient à lui quand bien même elle était animée de mauvaises intentions. Tout d'avoir il était possible qu'elle possède une arme à feu, dans ce cas la situation se trouvait fortement tendue, dans le cas contraire, il fallait éviter qu'elle lui saute dessus depuis coin ombre.
Ses pensées s'embrouillées et les idées qu'il se proposait semblaient de moins en moins lucides. Il secoua la tête, le temps de réponse commençait à devenir long et louche. Il detestait ce genre de situation, les humains et leur caractère si imprévisible. Son visage s'illumina d'un sourire nerveux.
-Merde... Merde, ouais c'est moi qui fout l'bordel. Ces enculés sont coincés au sous sol.
Il finit par commencer à reculer en direction de la porte menant à la salle de réception, seul et unique couvert qu'il pouvait se procurer pour l'instant. Lorsqu'il atteignit l'encadrement de l'entrée, il jeta un oeil dans la réception même, les grandes vitres brisées, elles aussi recouvertes de végétation découvraient un endroit vide et sens intérêt, juste quelques tables et chaises pourries installées face à une scène, aucun moyen de s'enfuir. Même si la diplomatie n'était clairement pas son fort, il fallait qu'il débloque le statu quo plus qu'embarrassant. Il pouvait proposer un compromis, un arrangement qui lui éviterait de faire buter ou même de la tuer, après tout, s'il y a des rôdeurs dans le sous-sol, c'est qu'aucun vivant n'y est allé depuis un moment, peut-être y avait-il des choses intéressantes sous ses pieds.
-Bon, écoute, voilà c'que j'te propose, dois y avoir des trucs à récupérer au sous-sol, le problème étant, que ses saloperies ont l'air d'y avoir fait leur nid. Seul, je peux pas m'y aventurer et toi non plus... Quand bien même t'es seule... T'es seule hein ? Lança-t-il furtivement, espérant une réponse directe et positive, histoire de ne pas se faire surprendre. On partage, cinquante-cinquante, à l'amiable.
Les yeux désormais braqués sur la porte coupe feu, il laissa un blanc, un temps de réflexion qu'il accordait à cette mystérieuse femme. La proposition maintenant entre ses mains, il devait instaurer un état de confiance mutuel, les rendez-vous chez sa psychologue lui avaient bien appris ça, rassurer le patient pour qu'il se confie... La situation était différente, mais les relations devaient bien fonctionner ainsi. Son petit jeu lui semblait à double tranchant, même si le fait qu'elle soit seule ne changeait pas grand chose à ses chances de survit pour ce qu'il s'apprêtait à faire, il s'agissait là plus de la simple décision de la femme.
-On va la jouer vieux film d'action à la con... Je vais sortir gentiment de ma cachette, les mains bien en évidences, quant à toi, tu vas éviter de me buter sur place ok ?
Il rigola nerveusement, assez fort pour qu'elle puisse entendre, pas facile pour lui d'instaurer de la confiance quand lui-même n'en avait pour personne. Il plaqua l'arrière de son crâne contre l'encadrement de porte, fermant les yeux l'espace d'un instant tout en inspirant un grand coup. Finir sa vie dans un hôtel abandonné était loin de faire partie de ses plans. Il retira le cran de sûreté de son arme, dernière échappatoire d'une idée aussi dangereuse que foireuse, mais ayant toujours détesté les tête à tête entre vivant, il préférait cette alternative. Maxime se retira de son couvert, les bras en l'air, l'arme dans la main gauche, l'index tout de même à l'écart de la gâchette, il se mit doucement en direction de la porte. "Aller... Fais pas n'importe quoi." laissa t-il échapper entre ses dents.
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Re: Hold your breath
Ven 8 Mar 2019 - 21:32
J’suis seule.
J’lui assure ça même si j’ai envie d’me marrer. De l’autre côté d’la porte, il me cause en essayant d’prévenir le plus urgent, même si c’est pas encore ultra fameux. J’ai vraiment envie d’en rire, ça s’rait sans doute l’plus simple dans l’histoire pour peu qu’on soit pas dans une situation à la con. J’ai cependant encore l’avantage, donc la possibilité d’retourner ça en ma faveur puisque j’ai pas à baisser mon arme. Et l’fait qu’il s’propose de se pointer les mains bien en évidence m’prouve un peu qu’il est loin d’être con.J’vais voir c’que j’peux faire. J’me moque, mais c’est d’bon ton. Ça pourrait détendre une atmosphère tendue comme un string déjà, et j’le sens à son rire nerveux. Moi, ça va. J’veux dire, j’pourrais l’être bien plus qu’ça mais j’préfère être cool. Ça donnera le ton pour la suite. Le cliquetis m’raidit, le grincement de la porte avec, le type se présente et fait la rencontre d’mon canon toujours tendu vers lui. J’ai l’doigt sur la gâchette, mais j’contrôle mon geste : y’aura pas d’accident. Si ça tire, ça sera parce que j’l’ai décidé.J’t’imaginais exactement avec cet air ahuri.
Ouais.
Maintenant que j’l’ai en face de moi, y’a aucun doute sur tout ça. Il pouvait pas être autrement que comme ça. Il a une tronche à faire les pires conneries sur terre, ou à avoir la poisse des très mauvais jours. A croire que le karma estampille de sa marque le visage de ceux qu’il harcèle. On pourrait l’croire. Autant être cool. Mes yeux remontent vers son arme en l’air, il devrait pas faire trop le malin. Moi non plus, faut la prendre cool pour l’instant, pas vrai ?J’devrais pouvoir ne pas te mettre de plomb dans le dos à partir du moment ou tu m’la fais pas à l’envers. Basique quoi. Pour peu qu’on s’comprenne, on pourrait signer un contrat de non agression. Lui a suggérer qu’on partage, et j’ai jamais été contre un peu de générosité pour peu que je participe. Tout travail mérite son salaire, et mon investissement tout autant :On descend visiter les excités qu’t’as réveillé ?
J’baisse mon canon, le troque contre ma masse cette fois. Sourire en coin, y’a plus qu’à trouver un accès vers eux.Ils ont pas vu l’soleil d’puis un moment… J’souligne ça parce que y’a pas l’air d’avoir d’accès en dehors de par là où il est passé.
L’odeur dans le couloir d’où il vient est particulière, j’pourrais la reconnaitre entre mille. L’humidité, la moisissure peut-être. Depuis combien de temps y’a de l’eau qui croupit ici, et quelle quantité ? Est-ce que les morts sont en train de barbotter dedans ? ça va être coton ça encore. J’vois l’endroit de son désordre, avise le tout d’un air mitigé. La porte est libre désormais, on peut y accéder. Mais clairement, les morts sont de l’autre côté. A quel niveau, et combien ? J’sors ma lampe, jette un coup d’œil. Les premières marches ont l’air tranquille, mais y’a un bruit notable, le mouvement dans de la flotte, et un reflet qui m’fait tout drôle.D’la flotte. Ok… On va en avoir jusqu’aux g’noux, au moins… S’ils croupissent là-dedans depuis des mois, ça va être coton… Que j’lui souligne en m’tournant vers lui.Tu t’en sors comment avec eux ? Que j’demande gentiment.
HRP : Désolée du temps que j’ai pris pour te répondre, j’devrais pouvoir être plus régulière désormais
- Yulia Iojov
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