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Re: We can talk ?
Mer 15 Mai 2019 - 13:57
« C’est une femme formidable. » répondit spontanément la jeune femme en ayant un sourire attendri. En effet, abandonner, tout laisser y compris sa vie derrière elle après le fiasco d’après la bataille contre l’avant-poste de Renton n’aurait pas fait honneur à tous ceux qui les avaient quittés, ainsi qu’à ceux qui s’étaient battus pour eux. Mais à ce moment là Elena n’avait pas plus réfléchi que Finan. Elle avait laissé ses émotions diriger ses actes. Elle s’était laissée submerger par cette accumulation de peines et désillusions qui n’avaient fait que grossir la tumeur durant tous les mois de captivité de leurs amis, ces longues semaines à vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Les mots de son vis-à-vis avaient atteint leur cible, ils avaient heurté une plaie béante. Sans le vouloir, il avait confronté Elena à ce qu’elle redoutait le plus, il l’avait mise au pied du mur. Et elle l’avait vu. Dans le regard troublé par la colère et la douleur du jeune homme. Elle l’avait vu clairement. Et ça lui avait fait l’effet d’un électrochoc. Violent. Cette prise de conscience l’avait transpercé. Il n’y avait pas eu de victoire ce jour-là. Rien que des vies volées encore une fois.
« Tu avais le droit de craquer. Ta colère et ta déception étaient légitimes, Finan. » Ils étaient tous humains après tout, non ? Le jeune homme avait perdu ses amis un par un. Il s’était battu avec une telle rage contre les assassins de Megan. N’était-il pas naturel de vouloir accéder à la paix quand on a bravé autant d’obstacles, quand on tant souffert ? Finan avait ressenti l’exact sentiment que l’ensemble du groupe, qu’Elena y compris : la frustration. Le sang qu’ils avaient versé n’avaient pas suffi à apaiser leurs tourments, et c’est ce qu’ils n’avaient pas compris, c’est ce qui les avaient poussé à s’entredéchirer. « Je l’ai ressenti aussi tu sais ? Cette profonde affliction. Cette impression de ressortir encore perdant de cette confrontation veut peut-être dire qu’il reste quelque chose à sauver chez nous. On est peut-être pas… Pas comme eux. » Son regard s’était suspendu plus loin, sur un point inconnu. Est-ce qu’elle pensait ce qu’elle disait ? Oui. Et non. Elle voulait s’accrocher à cet ultime espoir, mais à chaque fois qu’elle croisait le regard d’un des siens, elle se souvenait de ce qu’elle avait dû faire. A chaque fois qu’elle croisait Romy, elle se demandait qui était les vrais gentils de l’histoire.
La grecque ramena son regard sur l’irlandais près d’elle. Elle lui rendit alors son sourire. De ceux qu’elle avait appris à faire. Celui qui étire les lèvres et les cicatrices en même temps. Pas vraiment heureux. Pas vraiment triste non plus. Elle posa sa main sur l’épaule du jeune homme. « Si vous parvenez à mettre de côté vos… Crackers. » Elle ne croyait bien sûr pas à cette histoire sordide, mais ce qui les concernait ne regardait personne d’autre. « Tu peux suivre Ashley. Les yeux fermés. »
Et elle le pensait. Ses mots tout comme ses yeux transpiraient la sincérité. Elle avait confiance en son amie pour faire ce qui était juste.
« Et tu devrais laisser le temps te prouver que Selene et les autres sont aussi dignes de confiance. » Elle ramena sa main sur son genou. Quand ils verraient la jeune pianiste se battre pour eux, ils comprendraient. « Le temps a fait son office pour nous après tout. » Un sourire fila sur son visage.
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Re: We can talk ?
Mer 22 Mai 2019 - 19:35
Certainement, Megan Wright était une femme formidable. L'irlandais était bien placé pour le savoir, probablement le mieux placé même. Son calme et sa patiente en ont toujours fait la voix de la sagesse pour la famille qu'ils s'étaient construite à Ames Lake Farm. Un pilier sur lequel pouvait compter son fils autant que chaque membre de son ancien groupe. Une femme forte qui avait encaissé les morts de Megan et de son fils sans broncher contrairement à l'irlandais.
- Légitime ? Si tu le dis... Mal placé tout de même.
Et surtout, sa colère et sa déception n'avait rien changé et il n'aurait rien changé de toute façon. La bataille était perdue et il était évident que le ranch ne constituait plus un refuge sécurisé. Hurler n'avait pas ramené Nathaniel, ça n'avait pas ramené Sarah. Ca n'avait pas servi plus à faire ressusciter Meg. Au final, ça ne l'avait même pas soulagé lui-même et ça n'avait fait qu'entacher sa relation avec la grecque, pour finalité. Le new-yorkais replongea son regard au sien, arquant un sourcil.
- Affliction ? C'est quoi ça ? Non moi j'étais juste énervé ! La brune parlait comme dans un livre, à l'en faire tiquer de son vocabulaire peu développé autrement que par des "Hey bro" ou "motherfucker" fleurissant le langage de chaque habitant de Brooklyn. On sentait le poids des études là où lui avait obtenu son diplôme mention "buisson +" L'irlandais avait beau avoir eu Clive et son vocabulaire développé comme jamais par son addiction pour les bouquins semblable à celles que lui avait pour la bouteille mais pourtant, il n'avait jamais entendu ce mot. Impression ? Non oui, ça je sais ce que ça veut dire mais... On a vraiment perdu... On les as peut-être fait fuir, mais c'était pas leur foyer ça. Inutile de rappeler ce fait, il s'était démené à expliquer ce qu'il avait vu là bas, seulement, avec la mort de Megan, il avait fini par comprendre pourquoi on l'avait mis à l'écart. Toujours est-il que la défaite était sans appel et ça, c'est la seule chose sur laquelle il n'abdiquait pas. De là à savoir si on est comme eux... Tu penses qu'on aura ressenti cette affliction comme tu dis si on avait gagné ? Je pense pas.
Pas comme eux. Lui l'avait été. Ce qu'il en retenait c'est que les hommes ne tiraient de leçons que de leurs échecs, jamais de leurs réussites. Le ranch n'en aurait pas fait exception s'il était ressorti victorieux de ce conflit. La joie dans le sang. C'était propre à tout humain, même les cœurs les plus purs en ces nouveaux jours. A raison pour les siens.
Ce n'était pas eux qui avaient cherché les emmerdes en premier, ce n'est pas eux qui avaient abattu mois après mois plusieurs membres de leur communauté en guise de démonstration de force complètement gratuite. Ils avaient répondu à la violence par la violence comme tout être humain censé, ils n'étaient pas comme eux. C'était la différence, eux n'avaient fait que se défendre.
- On est pas comme eux. On a rien à voir avec ces gens là, finit-il par conclure.
La main de la grecque vint se caler son épaule, l'irlandais reporta ses orbes vides de sentiments sur elle. Ou plutôt emplis de ressentiments et peut-être... De sentiments finalement, mais de ceux qu'il ne parvenait pas à comprendre et qu'il ne cherchait pas à faire. Il ne savait pas trop quoi en penser. A tenter de lire dans les prunelles fermés de son amie et leader, il y reconnaissait quelque chose qui semblait lui dire.
"Mauvais mensonge, t'es pas crédible Finan". Et Dieu savait qu'il était dur de lire quoi que ce soit en Elena. Cette fille était forte. Et elle paraissait froide. Illisible habituellement même si exceptionnellement, pour une fois, il en décelait plus sur ses ressentiments qu'à l'accoutumée.
Tout ce qu'il savait, c'est que cette prétendue histoire de crackers semblait cacher plus de choses qu'il semblait imaginer, autant pour lui que pour la veuve.
- T'y crois pas hein... Avoue. J'sais pas vraiment si ce sont les crackers, concéda-t-il finalement.
Il s'évertuait à ne pas penser à ce qu'il semblait ressentir à chaque fois qu'il la voyait, cette fille sympathique... Et si belle, drôle, avec qui il s'était éclipsé durant deux longs mois. Il se faisait violence également pour ne pas lui demander ce qu'elle, avait, à l'ignorer comme ça. En tout cas, malgré sa capacité à se montrer parfois aussi fermé que l'européenne, l'irlandais faisait preuve d'un peu trop de lisibilité dans ses allégations.
- Te marre pas... Je l'ai suivi les yeux fermés dehors, mais c'est déjà fini, reprit-il, ses lèvres s'étirant tristement.
L'influence positive qu'avait eu Ashley sur l'irlandais au cours de leur périple se ressentait toujours. C'était un peu grâce à elle s'il se retrouvait à apaiser les tentions avec la grecque. Seulement, la complicité nouée semblait comme s'être évaporé instantanément lorsqu'ils avaient passés les barricades du fort. Enfin... Puisqu'ils en étaient aux confidences de leurs sentiments profonds et qu'ils avaient évité d'exprimer.
- C'est grâce à elle que j'me suis rendu compte que j'avais fait le débile... Que j'ai oublié ce que ça vous avait fait à vous... Que j'étais pas le seul à souffrir, que vous aussi. De nous avoir tous porté pour ça. Ce n'était pas pour rien s'il avait fait des efforts depuis leur retour. Il avait trouvé plus qu'une amie en Ashley, il y avait trouvé une complice et... Tout ce dont il était sûr en cet instant, c'est que la brune n'était pas pour rien dans son changement soudain, sans réussir à mettre des mots dessus. Et puisqu'il appréciait Elena et avait toute confiance en son jugement... Tu sais, tu m'as ignoré longtemps... J'ai dit des choses pas très cool. Bah j'pense que j'ai dû faire pareil, un soir, avec trop d'alcool. Qu'est-ce que j'ai pu dire, j'en sais rien. Mais depuis qu'on est rentrés, silence radio... L'irlandais baissa les yeux vers ses baskets avant de redresser la tête, plongeant des orbes attristés et masquant difficilement la frustration dans ce qu'il déclarait à la suite. Hé bah tu sais quoi, je sais pas pourquoi mais ça m'fait chier. Parce qu'on s'est vraiment bien entendu, c'est une équipière de choc...
La grecque ne manqua pas de lui rappeler leur fusion avec le groupe de Selene en arrivant ici. Soit, à voir ce qu'il avait accompli et prévu lors de leur absence, il n'avait pas à en douter. Mais ce n'était pas si facile pour l'irlandais de l'avouer. Invectiver Selene était plus facile... Et tellement plus jouissif.
- J'le ferais que si ça peut faire plaisir à Ashley... Et qu'elle me reparle. Voilà, lâcha-t-il avec son tempérament de gamin avant de reprendre, avec une attitude plus sérieuse. J'vois bien oui, que vous avancez. Mais me demande pas de leur faire confiance. Tu sais, cette fille qui est morte. Sarah. C'était une amie. Une ancienne colocataire même. D'avant. Et t'as vu ce Duncan. Comme il me regarde. Pourtant ils étaient ensembles. Les amis de mes amis sont mes amis... Si j'en ai l'impression. Ils m'en donnent pas l'impression, souffla-t-il sans parvenir à trouver d'explication moins foireuses et moins sujette à d'autres arguments qui mettraient les siens à l'eau concernant sa répulsion pour le groupe de Selene. Non. Je te veux toi. Et Ashley. Je pourrais rien faire d'autre que ce que vous vous me demandez. Peut-être que c'est un peu pour l'emmerder, cette conne de musicienne. Un rictus étira ses babines. Mais qu'est-ce que j'aime faire chier les gens.
Il avait bien appuyé, parce qu'il fallait qu'elle comprenne. Ce qu'il voulait entendre là, c'est que malgré ses doutes, elle serait là.
- Que le temps fasse office ou pas pour moi... Que les autres ait accepté la situation pendant mon absence, je m'en fiche. J'te demande juste de reprendre confiance en toi. Parce qu'on est tous foutus si tu le fais pas.
- Légitime ? Si tu le dis... Mal placé tout de même.
Et surtout, sa colère et sa déception n'avait rien changé et il n'aurait rien changé de toute façon. La bataille était perdue et il était évident que le ranch ne constituait plus un refuge sécurisé. Hurler n'avait pas ramené Nathaniel, ça n'avait pas ramené Sarah. Ca n'avait pas servi plus à faire ressusciter Meg. Au final, ça ne l'avait même pas soulagé lui-même et ça n'avait fait qu'entacher sa relation avec la grecque, pour finalité. Le new-yorkais replongea son regard au sien, arquant un sourcil.
- Affliction ? C'est quoi ça ? Non moi j'étais juste énervé ! La brune parlait comme dans un livre, à l'en faire tiquer de son vocabulaire peu développé autrement que par des "Hey bro" ou "motherfucker" fleurissant le langage de chaque habitant de Brooklyn. On sentait le poids des études là où lui avait obtenu son diplôme mention "buisson +" L'irlandais avait beau avoir eu Clive et son vocabulaire développé comme jamais par son addiction pour les bouquins semblable à celles que lui avait pour la bouteille mais pourtant, il n'avait jamais entendu ce mot. Impression ? Non oui, ça je sais ce que ça veut dire mais... On a vraiment perdu... On les as peut-être fait fuir, mais c'était pas leur foyer ça. Inutile de rappeler ce fait, il s'était démené à expliquer ce qu'il avait vu là bas, seulement, avec la mort de Megan, il avait fini par comprendre pourquoi on l'avait mis à l'écart. Toujours est-il que la défaite était sans appel et ça, c'est la seule chose sur laquelle il n'abdiquait pas. De là à savoir si on est comme eux... Tu penses qu'on aura ressenti cette affliction comme tu dis si on avait gagné ? Je pense pas.
Pas comme eux. Lui l'avait été. Ce qu'il en retenait c'est que les hommes ne tiraient de leçons que de leurs échecs, jamais de leurs réussites. Le ranch n'en aurait pas fait exception s'il était ressorti victorieux de ce conflit. La joie dans le sang. C'était propre à tout humain, même les cœurs les plus purs en ces nouveaux jours. A raison pour les siens.
Ce n'était pas eux qui avaient cherché les emmerdes en premier, ce n'est pas eux qui avaient abattu mois après mois plusieurs membres de leur communauté en guise de démonstration de force complètement gratuite. Ils avaient répondu à la violence par la violence comme tout être humain censé, ils n'étaient pas comme eux. C'était la différence, eux n'avaient fait que se défendre.
- On est pas comme eux. On a rien à voir avec ces gens là, finit-il par conclure.
La main de la grecque vint se caler son épaule, l'irlandais reporta ses orbes vides de sentiments sur elle. Ou plutôt emplis de ressentiments et peut-être... De sentiments finalement, mais de ceux qu'il ne parvenait pas à comprendre et qu'il ne cherchait pas à faire. Il ne savait pas trop quoi en penser. A tenter de lire dans les prunelles fermés de son amie et leader, il y reconnaissait quelque chose qui semblait lui dire.
"Mauvais mensonge, t'es pas crédible Finan". Et Dieu savait qu'il était dur de lire quoi que ce soit en Elena. Cette fille était forte. Et elle paraissait froide. Illisible habituellement même si exceptionnellement, pour une fois, il en décelait plus sur ses ressentiments qu'à l'accoutumée.
Tout ce qu'il savait, c'est que cette prétendue histoire de crackers semblait cacher plus de choses qu'il semblait imaginer, autant pour lui que pour la veuve.
- T'y crois pas hein... Avoue. J'sais pas vraiment si ce sont les crackers, concéda-t-il finalement.
Il s'évertuait à ne pas penser à ce qu'il semblait ressentir à chaque fois qu'il la voyait, cette fille sympathique... Et si belle, drôle, avec qui il s'était éclipsé durant deux longs mois. Il se faisait violence également pour ne pas lui demander ce qu'elle, avait, à l'ignorer comme ça. En tout cas, malgré sa capacité à se montrer parfois aussi fermé que l'européenne, l'irlandais faisait preuve d'un peu trop de lisibilité dans ses allégations.
- Te marre pas... Je l'ai suivi les yeux fermés dehors, mais c'est déjà fini, reprit-il, ses lèvres s'étirant tristement.
L'influence positive qu'avait eu Ashley sur l'irlandais au cours de leur périple se ressentait toujours. C'était un peu grâce à elle s'il se retrouvait à apaiser les tentions avec la grecque. Seulement, la complicité nouée semblait comme s'être évaporé instantanément lorsqu'ils avaient passés les barricades du fort. Enfin... Puisqu'ils en étaient aux confidences de leurs sentiments profonds et qu'ils avaient évité d'exprimer.
- C'est grâce à elle que j'me suis rendu compte que j'avais fait le débile... Que j'ai oublié ce que ça vous avait fait à vous... Que j'étais pas le seul à souffrir, que vous aussi. De nous avoir tous porté pour ça. Ce n'était pas pour rien s'il avait fait des efforts depuis leur retour. Il avait trouvé plus qu'une amie en Ashley, il y avait trouvé une complice et... Tout ce dont il était sûr en cet instant, c'est que la brune n'était pas pour rien dans son changement soudain, sans réussir à mettre des mots dessus. Et puisqu'il appréciait Elena et avait toute confiance en son jugement... Tu sais, tu m'as ignoré longtemps... J'ai dit des choses pas très cool. Bah j'pense que j'ai dû faire pareil, un soir, avec trop d'alcool. Qu'est-ce que j'ai pu dire, j'en sais rien. Mais depuis qu'on est rentrés, silence radio... L'irlandais baissa les yeux vers ses baskets avant de redresser la tête, plongeant des orbes attristés et masquant difficilement la frustration dans ce qu'il déclarait à la suite. Hé bah tu sais quoi, je sais pas pourquoi mais ça m'fait chier. Parce qu'on s'est vraiment bien entendu, c'est une équipière de choc...
La grecque ne manqua pas de lui rappeler leur fusion avec le groupe de Selene en arrivant ici. Soit, à voir ce qu'il avait accompli et prévu lors de leur absence, il n'avait pas à en douter. Mais ce n'était pas si facile pour l'irlandais de l'avouer. Invectiver Selene était plus facile... Et tellement plus jouissif.
- J'le ferais que si ça peut faire plaisir à Ashley... Et qu'elle me reparle. Voilà, lâcha-t-il avec son tempérament de gamin avant de reprendre, avec une attitude plus sérieuse. J'vois bien oui, que vous avancez. Mais me demande pas de leur faire confiance. Tu sais, cette fille qui est morte. Sarah. C'était une amie. Une ancienne colocataire même. D'avant. Et t'as vu ce Duncan. Comme il me regarde. Pourtant ils étaient ensembles. Les amis de mes amis sont mes amis... Si j'en ai l'impression. Ils m'en donnent pas l'impression, souffla-t-il sans parvenir à trouver d'explication moins foireuses et moins sujette à d'autres arguments qui mettraient les siens à l'eau concernant sa répulsion pour le groupe de Selene. Non. Je te veux toi. Et Ashley. Je pourrais rien faire d'autre que ce que vous vous me demandez. Peut-être que c'est un peu pour l'emmerder, cette conne de musicienne. Un rictus étira ses babines. Mais qu'est-ce que j'aime faire chier les gens.
Il avait bien appuyé, parce qu'il fallait qu'elle comprenne. Ce qu'il voulait entendre là, c'est que malgré ses doutes, elle serait là.
- Que le temps fasse office ou pas pour moi... Que les autres ait accepté la situation pendant mon absence, je m'en fiche. J'te demande juste de reprendre confiance en toi. Parce qu'on est tous foutus si tu le fais pas.
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Re: We can talk ?
Sam 29 Juin 2019 - 23:51
Elena eut un sourire presque attendri pour l'irlandais. Il avait cette profonde volonté de se repentir pour ses actions passées, et ce n'était pas juste motivé par quelque intérêt que ce soit, ou une soudaine dévotion religieuse, c'était à l'image de Finan : naturel. Il n'avait pas d'artifices derrière lesquels se cacher, pas de faux semblants. Finan était tel qu'il était, avec ses qualités et ses défauts. Et en venant la trouver aujourd'hui, il prouvait qu'il était plus courageux qu'il ne voulait bien l'admettre, plus téméraire qu'une certaine grecque qui niait ses émotions depuis des mois. La jeune femme eut un sourire un peu triste en l'écoutant. Perdre ou gagner. Triste résumer quand on parle de vies humaines. Comme si toutes n'avaient aucune valeur. Comme s'ils n'étaient rien de plus que des tas de chair. Comment avaient-ils pu régresser à ce point ? Comment avaient-ils pu en arriver là ? Il arrivait à la brune de penser à ce qu'ils auraient fait s'ils avaient connu la position du campement de June Phelbs. Qu'auraient-ils fait ? Remnants, American Dream, Messiah, Issaquah... Ils étaient tous les mêmes. Ils survivaient aux autres. C'était ça le truc. Aucun d'eux n'était innocent. Mais Elena n'eut ni la force ni le courage de contredire Finan. Elle savait pourtant au fond d'elle qu'elle avait perdu tout ce qui la différenciait de ces gens là. Dès l'instant où elle avait osé prendre la vie d'un homme, aussi coupable était-il.
La jeune femme ne parut pas particulièrement surprise lorsque Finan lui expliqua avoir remis en question son attitude depuis son escapade avec Ashley. Parce que c'était entièrement dans les cordes de la jeune maman. Cette sorte d'influence positive qu'elle avait sur les autres. Parce qu'elle était comme ça. Généreuse. Aimante. Profondément et merveilleusement humaine, en dépit de toutes les horreurs qu'elle avait traversé. Des cinq à siéger au conseil, Ashley était sans aucun doute le cœur le plus pur, le plus vrai. « Ashley a eu toutes les raisons du monde de basculer du mauvais côté, d'en vouloir au monde entier mais... C'est Ashley. Elle est toujours là pour nous tous. » La brune se pinça les lèvres face à la détresse de son vis-à-vis concernant la distance soudaine que leur amie commune avait mis entre elle et lui, sans qu'il ne puisse l'expliquer. Elena soupira. « Les discussions sobres c'est sympa aussi, tu sais ? » fit-elle en souriant.
« Tu sais, ça me rappelle ma propre situation il y a plusieurs mois de ça au ranch, avant même que tu n'arrives. » Cette époque lui semblait presque irréelle tant elle paraissait loin. « A une période, Connor avait tendance à forcer sur la bouteille aussi. Un soir, il est venu me trouver parce que je m'employais à l'éviter avec beaucoup de détermination. Je lui ai dit ce que j'avais sur le cœur ce soir là et... Il avait oublié le lendemain. » Elle eut un rire léger en y repensant. « A cause de cette amnésie, on a tourné en rond pendant des semaines encore après ça. Parce que lui comme moi étions trop bêtes pour juste mettre les choses à plat, parler ouvertement. » Elle haussa les épaules en fixant Finan avec sincérité. « Soyez plus intelligents. Brisez la glace. Du temps, on sait pas combien il nous en reste. Faut pas le gâcher. » C'était le conseil le plus sage qu'elle pouvait lui offrir aujourd'hui. En toute amitié.
L'animosité que le jeune homme nourrissait envers Selene et les siens ne semblait pas avoir diminué en revanche. Elena se doutait que Ashley avait pourtant dû plaider la cause de son amie, mais Finan campait sur ses positions à son sujet, et la brune préféra ne pas insister. Elle était persuadée que la confiance se tisserait naturellement avec un peu de temps. Et si ça ne venait jamais, et bien tant pis. Tout le monde ne pouvait pas s'accorder, surtout pas dans un groupe aussi grand que le leur. Elena ne put s'empêcher de rire quand il rappela l'emmerdeur exceptionnel qu'il faisait.
Elle retrouva vite son sérieux lorsqu'il arriva à sa conclusion. Elle l'observa un instant, muette. Elle n'avait jamais réalisé la foi qu'il avait en elle, elle n'avait jamais mesuré toute la confiance qu'il avait placé en elle. C'est là, à cet instant précis qu'elle comprit pourquoi il avait été autant déçu au ranch. Pourquoi il avait eu ces mots. Elle se sentit un peu honteuse. Parce qu'elle ne méritait pas cette estime, qu'elle n'aurait peut-être jamais les épaules pour lui et pour les autres. En même temps, elle leur devait ça. Elle leur devait cette implication corps et âme, ce combat incessant et acharné, cette lutte pour leur survie à tous. « Je ne vous laisserai jamais tomber. Ni toi, ni les petits, ni Ashley, ni personne d'autre ici. » promit alors la grecque.
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