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Death is just another path

Ven 10 Mai 2019 - 12:22

Cela fait maintenant une vingtaine de jours qu’Oliver et Maisie ont rejoint Fort Nisqually. L’ancien musée s’est transformé en une forteresse perdue au milieu des bois, et les deux compagnons y goûtent une relative tranquillité bienvenue. Oliver est à peu près certain qu’ils seraient passés à côté sans même le voir s’ils n’avaient pas rencontré Selene et Serena dans Ruston. Car oui, il avait réussi à apprendre leurs prénoms. Selene étant même membre du Conseil, elle avait participé à leur intégration au camp.

L’accueil avait parfois été chaleureux – voire très quand il avait retrouvé Frederik –, d’autres fois plus mesuré. Froid, ou du moins distant, pour quelques exceptions. Oliver n’avait pas pu leur en vouloir. De nouvelles têtes peuvent être autant source de bonnes choses que de mauvaises. Le temps et la capacité à s’intégrer sont les meilleurs remèdes aux doutes qui accompagnent les nouveaux arrivants.

Oli et Maisie étaient restés quelques jours plutôt renfermés sur eux-mêmes, ne se déplaçant jamais l’un sans l’autre. Au fil des nouveaux levers de soleil sur Fort Nisqually, ils se sont peu à peu séparés pour se mêler aux autres et prendre part à la vie de leur nouveau chez eux. Il est clair pour les deux rescapés qu’ils veulent prendre part à l’activité de la communauté et on leur en donne la chance à chaque jour qui passe. La confiance n’est pas quelque chose de facile à obtenir, elle se mérite plus qu’elle ne s’acquiert, mais les deux font leur possible pour se montrer digne de l’opportunité qu’on leur a accordée.

En ce petit matin frais de mai, Oliver flâne au milieu des bâtiments du camp. Il a l’impression de découvrir de nouvelles choses chaque jour. Nisqually est un endroit clos, mais il est toujours impressionné par la manière dont les habitants s’y sont organisés. École, forge, cultures, dortoirs, infirmerie… Le fort parait ne manquer de rien même si les ressources posent inévitablement problème quand autant de vivants sont concentrés en un seul et même endroit.

Il a hérité d’un lit dans le dortoir principal. Pas forcément le plus intime et le plus confortable, mais Oliver ne saurait s’en plaindre. Un matelas et une couverture sont un luxe qu’il n’avait pas connu très souvent sur les routes. Et puis les nuits sont tranquilles, encore que par habitude, il ne dort que d’un œil et d’une oreille, à l’affût du moindre bruit suspect. Ce qui est peut-être mieux ainsi, au cas où il aurait à passer une ou plusieurs nuits loin du fort.

Déambulant dans la cour du camp, Oliver se dirige vers les écuries. Son monde à lui est plutôt marin, mais il trouve plus facile de chevaucher l’une des quatre montures du camp qu’un épaulard. Quoiqu’il n’ait pas encore pu tester ses capacités de cavalier. Peut-être pas si simple. Il s’approche de l’un des équidés… dont le nom lui échappe. Retenir celui de tous les Humains n’est déjà pas chose facile, Oliver n’a pas encore pris le temps d’apprendre celui des animaux. Qu’importe, il lui flatte l’encolure et l’animal semble apprécier.

Au bout de quelques temps, il avise une corde mal attachée. À qui, à quoi ? Aucune idée. Oliver s’empresse tout de même de palier au problème et refait le nœud comme on le lui a appris. Sauf qu’une saleté d’écharde se trouve là et lui entaille sympathiquement la main. Putain ! Oliver se maudit intérieurement.

« Quel con. » extériorise-t-il malgré tout.

Il s’empare d’un bout de tissu qui traine là – un torchon ? – et se couvre la main. Presque aussitôt, il s’imbibe du liquide rouge qui coule plus qu’Oliver n’aurait pu le croire. Survivre aux infectés et aux pillards pour s’effilocher la main de la sorte… « Quel con. » répète-t-il encore. Pas d’autre choix que d’aller à l’infirmerie, un bandage s’impose.

Oliver traverse la cour jusqu’à l’infirmerie, parfois sous le regard inquisiteur de certains. Tout du long, il maugrée contre lui-même. Quelques-uns viennent aux nouvelles à la vue du tissu tâché de sang, il leur répond succinctement. La douleur lui fait presser le pas et c’est avec un certain soulagement mêlé d’appréhension qu’Oliver pousse la porte de l’infirmerie. Affronter des morts et la nature, oui. Le médical, beaucoup moins.

« Caroline ? Lisandro ? »

Au moins deux prénoms qu’il a retenus sur la cinquantaine de personnes qui peuplent le fort.

« Y’a quelqu’un ? »

Normalement oui, Oliver n’a encore jamais vu l’infirmerie désertée. Il jette un coup d’œil rapide mais ne voit personne. Jusqu’à ce qu’il entende du bruit à l’arrière, derrière la cloison. Ni une ni deux, Oliver s’y rend et y découvre Caroline.

« Caroline ? Ça va ? »

Visiblement, ça ne va pas fort.
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Re: Death is just another path

Lun 13 Mai 2019 - 11:56


Elle se tenait là. Ses cheveux longs et bruns retombant sur ses épaules. Les deux mains bien ancrés sur son bureau debout à regarder le bois rouillé de la table qu'elle fixait. Elle essayait de se retenir. De toutes ses forces. Le karma, le destin ou cette forme de malchance qui traînait sur eux depuis des mois avait eu raison de sa moitié. Elle avait tout donné, elle l'avait sauvé des brutalités des hommes ... mais ce n'était pas suffisant. Pourquoi n'était-il pas resté avec Nicolas ? Pourquoi elle avait voulu qu'il vienne même si ce dernier ne l'aurait jamais quitté d'une semelle. Il aura fallut d'un instant, un court instant. D'un sauvetage, d'une erreur de calcul. Et puis son monde s'était complètement écroulé autour d'elle.

Tout ça s'était produit hier et Caroline avait encore du mal à y croire. Qu'elle ne le reverrait plus. Plus de caresse, ni son odeur, ni ces mots si doux, sa douceur et son humour. Ses doigts crispaient se repliaient en grattant de ses ongles le bois. Des soubresauts se faisait sentir, ses épaules commençaient à trembler et la vétérinaire fit valser avec rage tous les papiers, stylos, carnets et bibelots sur le sol. Elle prit la chaise qu'elle fit valser de l'autre côté de la grande pièce. Elle fuyait tout le monde depuis son retour hier et maudissait une certaine personne qu'elle était prête à éventrer si la colère lui dictait ses gestes. Elle éclata en sanglot pour la vingtième fois, les yeux rougis par l'humidité, la crispation et la dépression. Elle n'avait pas dormi de la nuit et même si les plus proches amis étaient venus la secourir dans ce moment de perte, il fallait qu'elle se retrouve seule pour comprendre que c'était bien réel.

Elle avait envie d'hurler toute sa douleur mais se retînt car aux alentours cela pouvait s'entendre. Le camp commençait à être au courant de ce qui s'était passé. Elle pensa une seconde à Connor qui aura perdu son meilleur ami. L'avoir sauvé ... l'avoir sauvé pour rien. Elle était en pleine chute et essayait de se rattraper d'un vertige en se tenant sur le coin du bureau. L'estomac noué, déshydratée, elle s'assoie à même le sol contre le bureau repliant ses jambes continuant de pleurer davantage pour se vider et évacuer toute cette colère en elle et cette peine immense en lien avec le choc de la veille.

Au fond de la salle, ses pleurs cachaient le bruit des pas d'un invité à l'infirmerie. Elle essaya de sécher ses larmes, reniflant, se servant de ces bras mais ses traits et son visage ne cachaient rien de son mal être. Elle essaya de se lever tant bien que mal mais retomba sur les fesses, fermant les yeux si fort pour empêcher les larmes de couler C'est qu.. qui ? fit-elle pour se renseigner sur son invité avant même qu'elle ne voit son visage. L'infirmerie était assez grande et son bureau se trouvait de l'autre côté, caché par une cloison. Toujours assise au sol, ayant perdu de ses forces après la journée d'hier et de cette nuit turbulente, elle découvrit le visage du jeune Oliver en levant son regard.

Elle avait honte de se montrer ainsi et pourtant elle n'avait plus la force de rien. Elle ne put répondre à sa question, sa gorge étant tellement nouée, elle en avait des vertiges dû au manque de sommeil et au choc. Mais elle vit cependant sa main enveloppée dans un tissu. Elle renifla essayant de faire disparaître les larmes dans ses pupilles, voyant floue. Mince ... j'-je qu'est ce que tu as fais ? Difficile pour elle de se concentrer sur cette blessure tellement la sienne était profonde.

Je .. désolé euh... je suis désolé, tu devrais pas me voir comme ça ... je vais ... laisse moi regarder ça, Elle tenta de se lever avec cette conviction d'essayer de se concentrer sur autre chose pour ne pas que qu'Oliver sente la peine immense qu'elle cachait. La tête lui tournait mais elle devait remplir son rôle, comme toujours.
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Re: Death is just another path

Mar 14 Mai 2019 - 12:10

Caroline est assise là, à même le sol. Oliver la découvre en état de choc, le visage marqué par la fatigue, rougi par le chagrin et trempé de larmes qui ne cessent de couler. Un peu partout, il peut voir des objets jetés par terre, parfois brisés par le choc. Une chaise se trouve à l’autre bout de la pièce, probablement lancée là par l’infirmière en détresse.

Aussitôt, la douleur qu’Oliver ressent dans sa main s’envole. Entre le chagrin et les marques, écorchures et bleus présents un peu partout sur le corps de Caroline – et Oliver ne voit certainement pas tout –, sa petite douleur physique n’est finalement pas grand-chose en comparaison.

« Hey hey, doucement. »

Oliver esquive la première question. Son accident lui est déjà sorti de la tête. Il s’approche vivement de Caroline et s’agenouille à ses côtés. Sa tentative de se mettre sur pied n’a pas été une réussite à cause de son état de choc. Pas la peine d’être psychologue pour comprendre qu’elle a subi un puissant traumatisme.

« T’en fais pas pour moi, c’est qu’une petite coupure. » Il jette un rapide regard au tissu imbibé. Pas sûr que ce soit si léger que ça, mais tant pis. Oliver préfère prendre soin de Caroline. « Attends, j’vais t’aider. »

Il se redresse et lui tend ses mains pour qu’elle puisse de mettre debout sans trop de mal. La poigne de Caroline est faible, mais il la tient fermement et doucement, Oliver parvient à la mettre sur ses pieds. Il la soutient ensuite en l’agrippant par la taille et l’emmène d'un pas lent et assuré de l’autre côté, où se trouvent les quelques lits de l’infirmerie. Là, il installe Caroline sur l’un d’eux et s’assoit sur celui d’à côté pour se placer face à elle.

« Trois fois rien. » dit-il en lui montrant sa main blessée. J’espère. « Mais j’suis pas contre des mains expertes pour s’en occuper. »

Le meilleur moyen de ne pas se focaliser sur la douleur est de rester l’esprit occupé. Oliver en avait fait l’expérience à de nombreuses reprises sur son chemin pour arriver à Fort Nisqually. Une vague tristesse passe devant ses yeux en y repensant, mais Oliver ne s’apitoie plus. Il balaye aussitôt ces souvenirs douloureux pour revenir au présent. Si ça peut aider Caroline, il se couperait sans hésiter l’autre main.

« Euh… Pas besoin d’piqûre hein ? »

Oliver détestait les piqûres, jusqu’à en être phobique. Et même s’il veut faire tout ce qu’il peut pour aider Caroline, il préfère éviter qu’une aiguille vienne titiller sa peau si possible. Courageux, mais pas pour tout.
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Re: Death is just another path

Mar 14 Mai 2019 - 16:14


Son esprit était ailleurs mais le pire c'était les courbatures et son épaule qui lui lançait méchamment. Elle s'était pris le morceau de bois à l'arrière de son épaule gauche et malheureusement, Lisandro avait dû la recoudre. Deux points, ce n'était pas moche mais la douleur amère de l'âme cent fois plus mauvaise que physique.

Oliver essayait de l'apaiser tant bien que mal, il l'aida à se remettre debout. Elle donna sa main droite mais son épaule gauche lui lançait tout de même. La vétérinaire était presque en coton et ce fut délicat pour elle de ne pas le montrer. Elle grinça des dents pendant qu'il l'emmena près d'un lit Ça va aller ... dit-elle d'une voix faible. Pour le moment il était inutile de penser au bordel qu'elle avait mis. La colère était lourdement dirigé mais Oliver lui n'était qu'un habitant de plus qui apprenait qu'un des leurs était parti bien trop tôt. Elle s'assit en tenant son bras gauche pour essayer de l'immobiliser. Ce matin elle avait une écharpe mais cela ne valait pas le coup de rester avec toute la journée. Et puis c'était le cadet de ses soucis.

Montre moi ta main ...
elle tendit la sienne pour récupérer celle d'Oliver. Elle enleva le vieux chiffon imbibé de sang pour regarder sa main sous toutes les coutures. Elle était fatiguée, lessivée mais elle tenait encore juste par fierté. Elle était abattue mais ne voulait pas montrer ses faiblesses. Trop tard pour ça ...

La main sa saigne beaucoup ..., dit-elle pour rassurer Oliver. Tu peux,... enfin ça te dérange pas, là-bas sur l'étagère il y a de l’alcool et des compresses. Elle aurait pu se lever, mais elle ne savait pas si elle tiendrait debout. Caro n'avait pas envie de flancher à nouveau. Le nécessaire en main. Elle soigna Oliver mécaniquement, reniflant toujours autant pour éviter que les larmes coulent. Elle essaya de regarder si la plaie était vilaine. Il n'en était rien. Elle finit par lui mettre une compresse qu'elle fit tenir avec du bandage. Ses mains étaient tremblantes mais elle finit par dire après tout ce temps Je suis désolé, c'est pas ... j'suis pas très efficace aujourd'hui

Elle passa une main derrière l'oreille, se redressant pour tamponner ses pommettes et ses cils. Tu vois pas une bonne image d'un médecin en face de toi ... Elle essaya de reprendre contenance mais son visage se crispa à la moindre douleur à l'épaule. C'est pas le bon jour vraiment.

Elle essaya de se remettre en place sur le lit, reculant un peu pour se mettre à l'aise mais sa bouche s'ouvrit essayant d'étouffer un cri de douleur. Son épaule lui lançait à gesticuler mais têtue comme elle l'était, elle n'en faisait qu'à sa tête. Elle porta sa main droite sur son épaule évitant de toucher la plaie cachée par le bandage. Elle espérait ne pas avoir fait plus de dégâts que ça ...
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Re: Death is just another path

Jeu 16 Mai 2019 - 11:15

Caroline le rassure, Oliver lui tend sa main blessée. Elle inspecte rapidement la plaie, fait un premier constat. Oliver remarque que malgré sa détresse, Caroline prend sur elle pour assurer sa tâche. Ce n’est pas donné à tout le monde. Bien sûr, il n’est pas médecin, mais il se demande tout de même s’il aurait été capable de faire de même. Cela renforce un peu plus son envie d’aider l’infirmière dans son épreuve.

Quelle est-elle d’ailleurs ? Qu’est-ce qui peut faire perdre pied à ce point à quelqu’un ? Oliver ne voit qu’une réponse possible : la perte d’un être cher. L’expédition de la veille ne s’était pas déroulée comme prévu. Oliver n’en a eu que de brefs échos depuis le retour de ses membres et il n’a pas vraiment cherché à en savoir davantage depuis. Se pourrait-il que Caroline en ait fait partie ? Possible, il ne sait même pas qui y avait participé.

Ses pensées se bousculent un peu à ce sujet alors qu’il s’affaire à prendre l’alcool et les compresses désignées par Caroline. Il les trouve là où elle l’a dit, sur l’étagère, mais toujours en gardant un œil sur l’infirmière. Il ne faudrait pas qu’elle tombe la tête la première sur le sol dur et froid de l’infirmerie. Oliver n’est pas encore tout à fait certain de son état à elle.

À son grand soulagement, Caroline ne s’affaisse pas durant ce court laps de temps. Oliver lui ramène le matériel, reprend sa place en face d’elle et lui tend à nouveau la main. Elle ne dit rien pendant qu’elle applique la solution alcoolisée – ça pique bordel ! – ce qui est certainement bon signe. Oliver note que les mains et les doigts de Caroline tremblent mais qu’elle reste malgré tout concentrée sur ses soins. Bientôt, sa main est enroulée d’un bandage bien serré.

« T’en fais pas, on a tous nos jours sans. J’peux pas dire que j’sois très efficace dans mon métier non plus… »

Océanographe, et plus spécifiquement cétologue, personne n’en a plus besoin aujourd’hui. Il ne sait pas si c’est son regard ou une illumination soudaine, mais Oliver se rend rapidement compte que Caroline n’a strictement aucune idée de ce qu’il peut bien raconter.

« J’suis cétologue, c'pour ça. Ça veut dire qu’j’étudie les cétacés, et plus particulièrement les or… »

Il s'interrompt. On s’en fout. C’est Caroline qui compte, pas la profession qu’il aurait bien voulu exercer si le monde n’avait pas basculé dans l’apocalypse. Elle souffre visiblement de l’épaule – d’un peu partout en fait, mais surtout de l’épaule apparemment –. Qu’importe l’image du médecin, l’important est surtout qu’elle aille mieux.

« J’peux faire quelque chose pour t’aider. Pour ton épaule peut-être ? Ou si… Si tu veux parler de…. De c’qu’est arrivé. Enfin, c’est si tu veux hein. » propose-t-il un peu maladroit et hésitant.

Il ne veut surtout pas la forcer à quoique ce soit, et espère surtout ne pas manquer de tact. Il est toujours difficile d'aborder ce genre de sujet, mais Oliver se dit que si Caroline met des mots sur ses peines, elle se sentira sûrement mieux. Il est cependant un peu tiraillé entre son envie de bien faire et la volonté de ne surtout pas la brusquer et prendre le risque qu'elle aille encore plus mal que maintenant.
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Re: Death is just another path

Lun 1 Juil 2019 - 16:29


Elle adoptait des gestes simples pour soigner son patient. Un patient qui voyait tout de ses faiblesses. En temps normal, Caroline savait se reprendre, elle en avait vu de belles durant très longtemps. Mais la mort de Jeff la privait vraiment de ses capacités à bien réfléchir, à son caractère têtue et forte. Elle n'était plus que l'ombre d'elle même mais résistait à cette envie de se morfondre encore et encore. Elle devait bien ça à ce jeune homme, lui qui n'avait rien demandé.

Plongée dans certains souvenirs de la veille, Caroline manquait de discernement et de concentration. Non pas qu'elle était désintéréssée de son metier. C'était la seule chose en cet instant qui la valorisait aux yeux d'Oliver. Elle pouvait faire preuve d'efforts, son mental ne suivait pas la cadence et préférait repenser à l'impensable. La morsure et la mort de Jeff. Elle avait cette haine irrepressible toujours dans ses veines qui venait lui gronder à quel point elle avait été un être faible dans ce genre de situation. Elle se retrouvait seule, plus personne pour la guider et lui faire comprendre qu'elle n'était plus si instable que les années passées.

Elle leva les yeux vers son patient. Il avait sûrement envie de la faire sourire, peut-être maladroitement. Elle étira ses lèvres très minces pour lui signaler qu'elle avait bien reçu le message. Oliver était anciennement cétologue. Cette information n'aidait pas la trentenaire à en parler pour changer de sujet et libérer son esprit de sa culpabilité.

Elle finit son bandage alors que le brun proposait de son aide. C'est gentil ... mais pour le moment mon épaule est encore sous le choc, il lui faudra du temps. Parlait-elle réellement de sa blessure ? Ou d'elle ? Les deux. Elle essaya de se redresser rangeant machinalement près d'elle ce qu'elle avait utilisé pour Oliver. La tête baissée elle continua ... Hier il y a eu une sortie des plus banales ... Elle ferma les yeux quelques secondes ... et j'y ai perdu quelqu'un qui comptait pour moi. Elle essaya de réprimer ses larmes. Aurait-elle la force d'exprimer les détails de son histoire ? Parobablement pas. Mais qu'une oreille attentive et neutre cherchait à comprendre son mal-être était étrange. Cela pouvait l'inviter à parler un peu plus.

Oliver avait l'air d'une personne totalement innocente cherchant à connaître l'histoire. Une histoire qui, à cette heure matinale, avait fait déjà le tour du camp.
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Re: Death is just another path

Jeu 11 Juil 2019 - 15:48

Un mince sourire s’étire sur les lèvres de Caroline. Oliver n’a pas complètement réussi à la faire rire par sa maladresse, mais il se contente de cette petite risette qui signifie déjà beaucoup.

Quand elle lui lâche la main une fois le pansement terminé, Oliver prend quelques secondes pour observer l’ouvrage sous toutes ses coutures. Coutures qu’il est d’ailleurs heureux d’avoir évité car il déteste ça. Il a pu remarquer que les gestes de Caroline avaient été précis et efficaces, ses réflexes d’infirmière ayant sûrement pris le pas sur l’émotion. Et c’est un très beau bandage qu’il arbore désormais, si tant est qu’on puisse trouver un bandage joli. En tous cas bien fait, c’est certain.

À l’écouter, il n’est pas sûr que ce soit son épaule qui soit dans le pire état. Oli n’est pas dans l’esprit de Caroline, mais il se doute qu’elle fait elle aussi ce parallèle. Le choc, le traumatisme de la perte d’un proche est une sensation abominable. Oliver ne la connaît que trop bien. Jordan, sa mère puis son père. Sans compter les amis rencontrés en route. Et Dylan, dont la mort a été un véritable déchirement pour Maisie mais aussi pour lui. Oui, Oliver sait parfaitement ce qu’on ressent lorsqu’on perd quelqu’un.

« Oh… Donc t’en faisais partie... »

Il l’avait pressenti, mais maintenant le doute est définitivement dissipé. Et si quelqu’un de proche a disparu pour Caroline, jusqu’à l’amener à un tel état, ça ne peut être que…

« Jeff... » murmure-t-il dans un souffle.

Évidemment, il l’a peu connu, voire presque pas. Ils se sont croisés, ont échangé quelques banalités, mais ça n’a pas été beaucoup plus loin. Oliver se rappelle cependant d’un homme aimable et moqueur. Un bon vivant. Sans pourtant bien le connaître, il ressent de la tristesse. Pour Jeff, pour Caroline. Pour Fort Nisqually. Quand quelqu’un part de cette manière, c’est généralement toute la communauté qui est impactée.

« Je… Je suis désolé. »

Oliver ne sait pas trop quoi dire. Il se mord la lèvre. Il a beau avoir déjà affronté pareille situation par le passé, c’est toujours un moment délicat. Encore plus quand il ne connaît pas très bien la personne. D’un geste un peu maladroit, il pose sa main sur celle de Caroline.

« Ça... Ça va aller. Tu verras. »

Il sait ce qu'on ressent quand on perd quelqu'un. Il sait aussi qu’il faut continuer à vivre.
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Re: Death is just another path

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