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I can hold the weight of world, if that's what you need
Mar 21 Mai 2019 - 10:33
I can hold the weight of world,
if that's what you need
if that's what you need
tomorrow is another day and you won’t have to hide away. you’ll be a woman my girl. but for now it’s time to run...
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C'était drôle ça, ça l'avait été bien moins une fois de retour à Fort-Ward. Les souvenirs fugaces lui revenant, Evelyn se replaça correctement sur la chaise en pensant à ce qu'il lui avait dit peu de temps plus tôt. Prendre une bagnole et se tirer d'ici à trois … quatre. Elle aurait pu dire oui, elle n'avait déjà pas envie de se barrer du District pour y rester avec lui, pour ne plus être jugée ou forcée de s'éloigner de lui. C'était viscéral entre eux, ce besoin d'être avec l'autre, de se toucher, de s'envoyer en l'air comme des foutus animaux. Un voile rouge fila ses pommettes contre lesquelles elle ramena les mains avant d'entendre les gants de plastique, contre les mains d'Ella, claquer. C'était fini, plus que quelques minutes à attendre avant de pouvoir rincer et de tapisser toute la baignoire qu'elle serait forcée de récurer à nouveau. Enfin, peu importait, ça lui faisait du bien ce changement, ça l'affirmait presque en tant qu'être humain. Ouais, sûr que juste une couleur de cheveux et ta mère va perdre la mémoire. Collins en roula des yeux, terminant par se redresser pour servir un café à la jeune femme auprès d'elle. Les minutes passèrent ainsi, jusqu'au rinçage laborieux de ses mèches redevenues brunes, puis à ce coup rapide de sèche cheveux. Ella fila ensuite, une garde ou autre chose, elle était restée vague mais, après tout, la Porto Ricaine avait sa confiance et confiance n'obligeait personne à quémander des comptes sur les allées et venues de ceux à qui on la remettait. L'après midi avançait, quant à elle, elle glissa les bras dessous ceux de la poupée jolie qui les tendait sans sa direction en lâchant des « Vy » qui l'obligèrent à rire.
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Re: I can hold the weight of world, if that's what you need
Mer 22 Mai 2019 - 8:07
« C’bon Donovan, rentre, on règlera tout ça demain. » Deux cartes de la région devant les yeux, le tatoué soupira. Sur la première, toutes les zones qu’ils avaient déjà visitées, vidées, pillées. Sur la deuxième celles où il prévoyait d’envoyer des gars, et force était de constater que s’ils voulaient piller, fallait partir de plus en plus loin. Et ça l’emmerdait d’envoyer ses gars de plus en plus loin, parce que l’essence était rare, parce que plus on partait loin et moins on était assurés de revenir. Mais ils avaient pas vraiment le choix, c’était pas les fruits et légumes de Valoche qui allaient nourrir tout le Fort, ils étaient pas encore là de produire leur propre carburant écologique à base de compost ou dieu seul savait quoi. Et les carottes, ça guérissait pas d’une grippe. Donc les expéditions étaient une nécessité, et après plus de trois années à vider Bainbridge Island, il allait falloir penser plus grand, plus loin. Vous allez devoir la jouer Christophe Colomb ouais, en espérant que ça s’passe mieux que contre ces paysans d’Issaquah hein.« On r’fait un point demain, bonne soirée. » Laissant là son collègue qui partait sans doute pour une garde dans la foulée, Donovan quitta le bâtiment qui abritait son bureau, grand mot pour dire une pièce où était entreposé le bordel dont il avait besoin. Pas loin de l’armurerie. Une clope trouva le chemin de ses lèvres, le tatoué traça sans s’arrêter discutailler avec les gens qu’il croisa, pas l’envie qui lui manquait d’envoyer des vannes à certains, gratuitement, pour faire honneur à sa réputation d’emmerdeur. Mais l’envie de rentrer était plus forte, parce que chez lui, il y avait deux personnes qui l’attendaient, deux parmi les plus importantes, les plus importantes sans doute même.
Discrètement au cas où la poupée soit encore en train de pioncer, Donovan poussa la porte après avoir écrasé sa clope sur le perron. Il vira ses pompes et sa veste dans l’entrée, aussi proprement que possible pour éviter que Collins fasse une crise, puis il avança vers le salon, guidé par les rires de Louisie. Il s’attendait à y voir Evy et sa gamine, mais la chevelure brune le stoppa sur le pas de la porte. L’espace d’un instant, le tatoué se demanda s’il avait trop picolé les jours passés, s’il hallucinait le retour de Beatriz d’entre les morts, puis finalement il se dit que c’était sans doute Ella plutôt que le trop plein d’alcool. Et enfin, finalement, après la surprise, Donovan reconnut son rire. Merde, depuis quand elle était à nouveau brune sa blonde ? « Papa !!! … zou ! » Un éclat de rire fila ses lèvres face à Louisie qui rampait déjà vers lui. C’était pas croyable de voir autant d’amour dans le regard d’un être aussi minuscule.« J’vois ça … » souffla-t-il en se baissant pour prendre sa gosse dans les bras et lui coller un bisou sur la joue.
Son regard parcourut un instant le visage de poupée de la petite, dégageant une mèche bouclée de son front rebondi.« T’as pas trop embêté Evy microbe hein ? » « Vyy ! » C’était presque ça, ça voulait sans doute dire non, ou oui, en fait c’était dur à savoir avec une gamine d’un an qui savait pas aligner trois mots. Pire que lui quand il était bourré. Faisant quelques pas vers la blonde, enfin la brune quoi, Donovan s’installa en tailleur, Louisie toujours dans les bras.« Collins, blonde, brune, rousse, t’es le plus joli p’tit lot du coin, de loin. » Sa main droite glissa dans ses mèches nouvellement brunes un instant avant de se nicher à sa nuque pour la ramener à lui et l’embrasser.« C’est l’œuvre d’Ella ou Dwayne s’est découvert une vocation de coiffeur ? » souffla-t-il, un brin moqueur, alors que Louisie voulait faire comme son père et s’apprêtait à tirer les cheveux de Collins.
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Re: I can hold the weight of world, if that's what you need
Mer 22 Mai 2019 - 11:30
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L'image parfaite juste sous ses yeux noisettes, ce qu'elle désirait déjà lui montrer lorsqu'ils n'étaient rien de plus que des amis, avec bonus, entre les murs désormais ruinés de Renton. Cette scène ci, Evelyn l'avait mille fois imaginée, elle était sans doute moins belle dans son esprit que la réalité de l'instant. Donovan était un bon père, il faisait tout le nécessaire pour que sa fille ne manque de rien, pour qu'elle soit heureuse malgré les maux dont elle était victime et qui, à son âge, ne lui portaient pas préjudice. Plus tard sans doute poserait-elle des questions sur sa mère, sur les raisons ayant poussé son propre père à se détourner d'elle pour rester auprès d'une jeunette influençable, éperdue d'amour pur et sincère pour lui. Son cœur s'en serra une minute en posant les yeux sur ce tableau unique, sur deux des Êtres les plus importants de son existence, ses deux amours même si la poupée n'était pas de son sang. Doucement, elle dévia les cils, replaçant les quelques palets soulevés par la demoiselle afin que Donovan puisse s'asseoir, et l'installer elle, sans se blesser à coup de plastique coloré.
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Un rictus lui échappa, lui plissant le nez alors qu'elle revenait sonder les traits poupins du bébé assis entre les jambes du militaire. Sa nouvelle couleur de cheveux intriguait Louisie, peut-être car tous ici étaient bruns, qu'elle était jusqu'à lors la seule blonde de la maison. Y a ta mère aussi. Moui, néanmoins les choses étaient si compliquées que depuis leurs retrouvailles, depuis qu'ils l'avaient ramenée ici, Olivia préférait s'adonner à ce qu'elle avait dû abandonner lorsque l'apocalypse avait toqué à leurs portes. Peut-être que de redevenir institutrice, ou du moins aider celles qui s'étaient pliées à ce rôle, lui permettait de supporter ce qu'elle trouvait peu tolérable comme... Lui. Les yeux dans les siens, Evelyn lui offrit un large sourire en secouant la tête.
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Elle n'allait plus tarder à se redresser, dans peu de temps papa et bébé auraient faim, mais pour le moment c'était le calme d'une fin de journée. Ce moment qu'elle appréciait à juste valeur puisqu'il n'y avait qu'eux trois dans cette maison où, depuis quelques semaines et même mois, s'agitaient nombre de gens.
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Re: I can hold the weight of world, if that's what you need
Dim 26 Mai 2019 - 17:49
Pas objective quand ça les concernait ? C’était le moins qu’on puisse dire, Evelyn avait des œillères format géant dès que ça les concernait, lui ou Louisie, surtout lui en fait parce que le microbe avait rien à se reprocher. Toi non plus dernièrement, pourvu qu’ça dure hein, ducon ? Ca durerait, il l’aimait cette fille, cette blonde désormais brune qui prenait soin de lui, de sa gamine, qui l’acceptait lui, sa gamine, qui était prête à tout pour lui.« En même temps, faut une volonté de fer pour résister à cette bouille et savoir dire qu’elle a fait une conn-… bêtise. » se reprit-il en fronçant les sourcils. Mieux valait pas que la poupée apprenne à parler comme lui, ça, même Donovan en avait conscience.« J’sais un tas de choses quand ça t’concerne ma belle … » souffla-t-il contre ses lèvres, savourant son souffle contre les siennes.« Hey on sait jamais avec lui. » se défendit Donovan, après tout Spencer s’était vraiment envoyé Cain, ça avait eu le mérite de lui en boucher un coin, à lui pas à Joann, quoique le gosse avait dû s’en charger de lui boucher un coin. La pensée le fit rire, jaune, amer. Putain d’gosse qu’avait réussi là où lui s’était pété les dents. Enfin, Spencer avait raté son coup devant celle qui se tenait là à côté de lui, et d’un côté il préférait ça. Parce qu’Evy c’était ta chose, celle que tu modèles au gré de tes envies, de tes colères, de tes humeurs. Non, parce qu’Evy … était spéciale à ses yeux, précieuse, parfaite. Purement parfaite. Douce, délicate.« Mais t’as raison, il t’approchera pas d’assez près pour te faire une couleur. » Sinon le tatoué s’assurerait de lui refaire le portrait.
Donc c’était Ella, et elles avaient parlé de lui. Su-per. Le militaire en leva les yeux au ciel un instant alors que Louisie gazouillait. De quoi est-ce qu’elles avaient pu parler ? De tes performances au plumard sans doute, peut-être qu’elles prévoient une séance en commun pour comparer en direct-live ? Bordel. Ça serait mentir de dire que l’idée lui avait pas effleuré l’esprit depuis que la portoricaine avait fait son grand retour dans sa vie, mais jamais ô grand jamais il voudrait vraiment coller dans un même plumard en même temps ces deux nanas.« J’ai peur de ce qu’elle a pu te raconter … quoiqu’elle ait dit, la crois pas trop facilement, ces latinos mentent facilement. » Sympa pour ta gamine à moitié mexicaine. Il plaisantait, les latinas c’était ses préférées, juste après Evy qui était sa préférée.« Super vous vous êtes foutues de ma poire alors ! » Faussement vexé, le tatoué accueillit ce nouveau baiser, le rire clair de Collins chantant encore à ses oreilles.« Une journée … comme les autres. Peut-être que demain j’demanderai à Dwayne de me faire une couleur, on pourra parler entre copines. J’suis sûr qu’il aurait des trucs à me raconter … » L’idée de Dwayne qui lui racontait ses exploits lui fit regretter ça automatiquement, à des lieues de penser que lui-même pouvait être casse couilles à compter ses prouesses à qui voulait bien l’écouter, ou pas d’ailleurs.« Me tardais d’rentrer, de vous retrouver. » Ses doigts lissèrent les boucles brunes de sa fille avant que celle-ci s’extirpe de sa prise pour ramper parmi les cubes colorés, laissant l’occasion à son paternel de ramper vers son jouet à lui.
Sa main glissa à la taille de la désormais brune, son poids l’accompagnant en douceur au sol. Donnie plaqua sa main à côté de son visage sur la surface duveteuse du tapis.« T’as appris quoi sur moi après cette après-midi entre copines avec Ella ? » Il était vraiment curieux de savoir ce que son ex avait pu lui raconter. Peut-être qu’il avait un peu les miquettes aussi.« Rien qui puisse te faire fuir hein ? Ça serait con, parce que bon, c’pas tous les gars qu’ont la chance d’avoir une nana qui reste ultra canon peu importe sa couleur de cheveux. C’est comme changer de petite-amie, sans changer … » Il laissa filer un instant avant de se mettre à rire et de venir l’embrasser.« J’déconne, j’voudrais changer pour rien au monde. » « Papa ! ‘ranze ! » Son regard gris quitta les traits de poupée de Collins pour se poser sur ceux plus poupins encore de sa fille qui rampait vers eux avec un cube orange à la main. Se redressant, Donovan saisit le cube, sourire aux lèvres.« Orange microbe, o-ran-ge. »
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Re: I can hold the weight of world, if that's what you need
Lun 27 Mai 2019 - 14:05
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Zéro objectivité oui, du moins c'était plus simple de cette façon, depuis qu'il se laissait aller à l'aimer autant qu'elle. Autant, t'es sûre ? Oui, elle l'était, après tout Donovan ne lâchait pas ces trois petits mots à la légère à contrario d'autres choses, bien plus légères à son sens. C'était sans doute ce qui la poussait à lui faire autant confiance, parce que pour un homme tel que lui, avec le vécu qu'il avait, dire « je t'aime » avait plus de valeur que quelques gestes capables de vous le prouver. Quant à Spencer et au fait qu'il ne l'approcherait pas, pas même juste les cheveux, l'approbation de son homme l'invita à sourire davantage. La jalousie ne la léchait pas vraiment, elle peinait encore à comprendre comment lui pouvait l'être parce que, après tout, il n'y avait de place que pour lui dans son cœur, mais ce n'était pas désagréable de se sentir estimée, précieuse au point qu'on ait peur de se la voir chapardée. Encore assise, elle observait la princesse s'extasier contre les tatouages aux bras et mains de son père. Louisie grandissait, de jour en jour, de minute en seconde la demoiselle passait de bébé à fillette, une fillette qui très bientôt ne ferait plus que gazouiller. Elle parlerait, saurait aligner quelques mots pour construire une multitude de phrase, pas forcément sensée sur le début, et cavalerait partout dans la maison autrement qu'à quatre pattes. Séduite, Collins le fut bien moins, son plissement de nez en témoignant, quand il suggéra combien les latinos étaient des menteurs. Rien à voir avec sa fille, bien plus avec Ella qu'il aimait charrier néanmoins qu'il ait « peur » l'invita à rire intérieurement.
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Déjà Donovan la charmait à sa manière, rien qu'être là, avec lui, comme à sa merci, faisait fleurir le rose contre ses pommettes. Canon quelle que soit la couleur de ses cheveux. C'était dingue ça, hallucinant parce qu'avant d'être avec lui, avant de se laisser attirer dans son monde à lui, Collins ne se serait jamais qualifiée de la sorte et n'aurait jamais cru l'entendre lui dire qu'elle lui suffisait, qu'il ne désirait rien et personne d'autre qu'elle. Allez, la ronde des petits cœurs revenait danser autour de son crâne, elle s'y laissa prendre sans hésiter du moins avec une légère retenue étant donné Louisie qui revenait, sans doute surprise de les voir vautrés sur son tapis, en tendant un cube au militaire. Ranze. Elle en rit, se redressant doucement sur les coudes pour fixer le bambin adorable et son père en pleine interaction. Si elle ne l'y avait pas poussé au juste ? Si elle ne l'avait pas fait il ne serait pas là, à tenter de donner des tuyaux de prononciation à son adorable gamine, à l'aimer elle sans condition aucune. Il était adorable son homme imparfaitement parfait, et elle se satisfaisait d'avoir persévéré, d'avoir été si collante si tenace pour découvrir l'homme derrière les tatouages et la carapace dur et brutale que bien des gens considéraient comme l'essence même de ce qu'il était. C'était son monde ça, lui, Louisie, par delà l'horreur à l'extérieur et toutes les pensées désagréables que bon nombre pouvaient avoir à leur sujet.
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Re: I can hold the weight of world, if that's what you need
Ven 31 Mai 2019 - 7:50
« Merde t’as raison, faut que je la protège des abrutis qui construisent des murs plutôt que vanner les prétendus défauts de ses origines. » Le tatoué pouvait s’en donner à cœur joie sur les conneries, parce que Collins savait justement que ce n’était que ça, des conneries. Sa fille aurait pu être de n’importe quelle origine possible et imaginable, même extra-terrestre, qu’il l’aurait aimé tout autant et aussi fort de cet amour inconditionnel qu’il comprenait toujours pas. En revanche, Donovan était réellement inquiet de savoir ce qu’Ella avait pu raconter à sa blonde-brune. Certes Evy lui faisait remarquer qu’elle était pas facile à déloger, la preuve elle était là alors qu’il lui avait déjà fait les pires misères du monde, et que tu l’as frappée aussi, mais fallait jurer de rien, c’était bien ça qu’on disait ? Peut-être que les confessions d’Ella sur sa vie avec le tatoué auraient suffi à faire changer d’avis celle qui lui donnait cette sensation de pouvoir vraiment se poser désormais.
Un sourire étira ses lèvres, elle lui avait manqué, comme ça mais pas que non plus. Evy lui manquait quand elle était pas près de lui, c’était aussi simple que ça, et elle pouvait pas être tout le temps près de lui. Pour sa sécurité, et parce qu’elle faisait partie des éléments immuables dans l’univers de Louisie, qu’elle se devait d’être là pour le microbe. Cassie, Ella, Beatriz, ils les avaient aimées, et il les aimerait toujours, à des degrés différents. Mais là, avec elle, c’était différent. Ouais, parce qu’elle te mange dans la main, qu’elle claquera pas la porte comme les autres, t’es qu’un lâche Donnie, tu cours vers la facilité. Oh qu’il la ferme là-haut dans son crâne trop flotté d’alcool. C’était pas pour ça, c’était pour ça et parce qu’elle savait l’apaiser. L’accepter et l’aider à s’accepter.
La bouille potelée de la gamine, et surtout son élocution encore hasardeuse, le sortit de ses pensées.« Ranger ? Microbe tu veux ranger ? » Un instant, le tatoué eut ce regard déçu, il aurait préféré jouer avec les cubes de couleur pour vérifier que lui aussi savait toujours les distinguer, mais si sa fille se montrait plus ordonnée que lui l’était à son âge, alors il avait pas vraiment matière à râler. Le brun se décala à peine, son regard gris suivant les gestes de Collins, les réactions de Louisie devant ce bouquin dont les pages étaient si épaisses qu’elles auraient pu servir à cogner quelqu’un.« La vache, okay. » Il retint un commentaire sur d’autres illustrations de vaches qui lui venaient à l’esprit, et puis Louisie imitait la vache, et ça, c’était quand même vachement fort. Elle savait pas lire, quoique sa fille était forcément surdouée, mais elle reconnaissait cette image et savait faire le son associé.« Ce qui est con c’est qu’il reste plus des masses de vaches … » souffla-t-il pour la blonde alors que la page suivante poussait la gosse à imiter le tigre.« Le nâne ? Microbe, j’fais l’âne tous les jours. » Con comme un âne oui, et c’était pas la seule comparaison qui lui venait à l’esprit mais merde, c’était sa gosse en face, fallait qu’il limite les conneries.« Non … même pas en rêve. » Louisie le fixait, et Collins aussi, elle avait hâte de pouvoir se foutre de lui, il le sentait.« Tout ce qui se passe dans ce salon reste entre nous trois hein, j’peux vous faire confiance ? Parce que bon, j’ai des gars qui doivent me respecter là dehors. » Un soupir fila ses lèvres avant qu’il se lance dans l’imitation de l’âne. Quelle connerie on ferait pas pour ses gosses ? La gosse éclata de rire, ça valait bien qu’il passe pour un abruti.« Attends, attends, Collins. Tu crois pas si bien t’en tirer. Lou’, ça c’est quoi ? » « -Sien ! »« Un chien oui, et Evy, il fait quoi le chien ? » Le regard de la poupée passa de son père à Vy, un sourire d’ange aux lèvres, ses mains à battre la mesure sur les pages cartonnées du livre. C’était rien comme instant et pourtant c’était tout. C’était tout ce qui valait la peine qu’il risque sa vie ici ou dehors. Pour les protéger elles, tous les gosses de ce camp, leur offrir une vie plus paisible, une vraie vie plutôt qu’une survie à la con.
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Re: I can hold the weight of world, if that's what you need
Lun 3 Juin 2019 - 11:47
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Un large sourire étirait ses lèvres face à ce tableau. Ils étaient beaux tous les deux, un père et sa fille devant un bouquin ludique, c'était comme si le monde n'avait pas changé, comme si rien ni personne ne pourrait les blesser, pire les lui arracher encore. La mort n'existait plus, elle n'était qu'une évidence pour tous, comme elle l'était autrefois mais elle ne rôdait plus derrière les barricades, c'était comme une mauvaise illusion puisque sa propre réalité, douce et heureuse, se tenait là devant elle. Louisie faisait de vrais progrès, de jour en jour. La petite grandissait et le bébé laissait place, peut-être trop vite au goût de son père, à une fillette plus débrouillarde et enjouée. La métisse avait néanmoins son caractère, ses mimiques, mais sur ses traits poupins, bien qu'elle puisse ressembler à sa mère, Evelyn y voyait Donovan. Du froncement de sourcils, qui témoignait de son impatience, ou encore de sa surprise à ce sourire là, cette esquisse de biais, légèrement trépignante et moqueuse qui, chez la petite, tirait souvent sa révérence au profit de quelques éclats de rire communicatifs. Toutes deux attendaient d'ailleurs, les yeux rivés sur lui à qui Lou quémandait de faire l'âne. Collins pinça les lèvres pour ne pas rire d'avance, préférant hausser doucement les épaules quand le regard gris de son homme l'interrogea.
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A son tour de le charrier un peu, c'était de bonne guerre évidemment, elle n'allait certainement pas raconter à Dwayne, ou à Bates, que leur chef imitait la mule pendant son temps libre. Amusée, la jeune femme logea le poing sous son menton, paupière plissées dans l'attente de le voir céder et, quand il le fit, les deux filles éclatèrent d'un rire clair qui rebondit quelques secondes contre les murs impeccables du salon. Hilare, elle dégagea quelques larmes de ses billes avant de l'entendre la mettre à partie. Merde, elle qui pensait s'en tirer sans devoir se plier à imiter une bestiole, se retrouvait le bec dans l'eau face à la petite qui reconnaissait un chien devant la page que venait de lui pointer son père. Le sourire de coin du militaire la poussa à se mordiller la lèvre inférieure avant de se replacer sur les genoux, pour se racler la gorge face à une enfant pour le moins attentive.
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