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2 participants

When things go wrong, i seem to be bad.

Ven 7 Juin 2019 - 10:07



CristinaDolores
Diaz

Cristina Dolores Diaz
- Informations personnage -
Nom : Diaz
Prénom(s) : Cristina - Dolores
Âge : 32 ans
Date de naissance : 28/05/1987
Lieu de naissance : Redmond
Nationalité : Américaine d'origines Cubaines
Groupe : The Remnants
Ancien métier : Sans
Célébrité : Sophia Bush
- Défauts -
Méfiante
Émotive
Anxieuse
Tempétueuse
Direct
- Qualités -
Vigilante
Créative
Courageuse
Généreuse
Sincère

WHAT'S IN MY HEAD

- Psychologie du personnage -

- Je vais ressembler à un garçon ... Ce n'était que des larmes de petites filles, les pleurs d'une enfant pour un petit problème qui n'était qu'une goutte dans l'océan de soucis actuels. Maman, j'veux pas. Un soupir quitta mes lèvres, la voir mal, la voir pleurer, me rappelle combien je ne suis peut-être pas bonne pour elle, combien je peux être anxieuse la concernant, combien j'ai peur, à chaque instant, de ne pas faire les bons choix, de me tromper et d'en arriver à la perdre complètement. Rien que là je le suis ; anxieuse. Une paire de ciseaux à la main pour couper les cheveux de ma fille, afin de lui éviter... Un frisson me dévore l'épiderme, la mort, les morts ? Oui c'est cette raison qui me pousse à la faire pleurer juste à l'instant parce qu'elle ne veut pas ressembler à un garçon.

- Juste un peu, on les attachera, et tu seras toujours jolie carino, c'est promis. Celia passe les doigts contre ses joues, opinant en me laissant faire. Tu dois être courageuse d'accord ? … Toujours. La fillette opine encore tandis que je vois ses longs cheveux bruns s'étaler au sol. Le courage oui, sans lui je pense que je ne serais plus là, je me suis battue, je me bats encore et pourtant faiblir est presque comme un rêve. Si ma fille n'était pas là, je m'y laisserai aller, je me laisserai aspirer dans la spirale d'antan, l'alcool, la facilité, l'oublie. Je ne peux pas pour elle, pour elle oui je me battrai encore. Un nouveau coup de ciseaux et d'autres mèches rejoignent les autres. Faire attention, aussi ? Un sourire étire mes lèvres, elle répète simplement cette ritournelle, ce que je lui ai appris alors qu'elle est forcée de survivre dans un monde n'étant pas fait pour elle, un monde qui ne la mérite pas tant elle est exceptionnelle à mon regard. Tu dois être vigilante oui, te méfier des gens, de... d'à peu près tout chérie. Je sais que ce n'sont pas des choses à dire à une enfant de sept ans à peine, mais dans cet univers qu'aurais je pu lui souffler. « Sois confiante, tout ira bien, les gens t'aideront, les morts ne te toucheront pas ? » Lui mentir ? Non, ce n'est pas de cette manière qu'elle survivra, pas comme ça. J'en ai conscience moi même, la confiance n'est pas évidente à obtenir, mais pire encore à donner. J'ai des doutes plein la tête, continuellement, depuis la mort de son père, depuis que je dois être créative pour de toutes autres raisons que celles qui me permettaient de m'évader, de vivre autrefois. Les toiles me manquent, le dessin tout autant, parfois j'en viens à me dire que le sang des rôdeurs pourrait être une sorte d'encre tenace, que m'en servir me permettrait de souffler, de partir dans ce monde dont la clé m'a échappé.  

- On doit toujours dire la vérité maman ? La voix de mon ange me ramène sur terre, près d'elle. Pas toujours, pas tout le temps c'est …. la sincérité se vaut, tu ne peux pas l'être avec tout le monde, pas dans ce monde là carino. Celia ne comprend pas les subtilités des mots, de la manière qu'ont les gens de les employer, les raisons qui les poussent à le faire. Il faut être sincère envers soi même certes, savoir être honnête avec soi, pour autant des gens méritent qu'on le soit pour eux et d'autres ne méritent rien de plus que la mort. Pourtant il y a aussi cette franchise froide et dure qui permet de subsister, ce côté direct, quasiment irréfléchi, pour parer le mal, les coups mentaux, pour se protéger sans en venir aux mains et piquer avant qu'on ne vous pique. Peut-être est-ce de ça que me parle Celia et, fatalement, je ne sais pas vraiment comment l’aiguiller au mieux sans lui farcir le crâne avec de l'inutile, cet inutile qui pourrait lui faire oublier l'importance des choses capitales, à savoir sur le bouts des ongles, pour survivre dans ce monde. Est-ce généreux de ma part ? En un sens peut-être, dans un autre non, c'est comme si je formatais un robot pour qu'il soit le plus performant, pourtant je donnerai tout pour elle, pour ceux qui me sont chers. Je l'aide, je la soutiens, je fais au mieux avec le peu que je possède encore. Son père me manque, lui aurait sans doute pu mieux lui expliquer, mieux la préparer. Une larme m'échappe mais n'échappe pas au regard de ma fille qui passe la main sur ma joue.

- Pleurs pas maman. Un rictus se fait la malle et j'opine. Elle est courageuse, elle est généreuse, entière, mais fragile et innocente. T'es triste ? Émotive plutôt, beaucoup trop sans doute pour un univers tel que celui dans lequel je tente d'évoluer et éduquer mon enfant. Je suis comme à fleur de peau. La mélancolie me lèche et les larmes coulent, si je ris c'est aux éclats et pourtant ce n'est pas arrivé depuis des mois... Des années ? Quand j'ai peur le monde se dérobe, je ne vois pas de sortie sinon celle qui nous attend tous : la mort. Je ne suis pourtant pas fataliste, sans doute pas non étant donné ma facilité à agir et parler plus fort, plus durement lorsque les choses me semblent injuste ou difficile à appréhender. Tempétueuse sans doute, ce qui doit me rester de celle que j'étais autrefois quand tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le ciseaux coupent une dernière mèche et je passe les doigts contre sa nuque. C'est fini... tu vois, c'est comme maman ? Presque, je les ai coupé moi aussi, au dessus des épaules, par nécessité et ce même si Juan adorait mes cheveux. Ce n'est plus qu'un vestige du passé et j'imagine qu'il préférait me voir vivre les cheveux plus cours que morte avec une crinière soyeuse.  

WHAT AM I MADE OF

- Physique / équipement -

Cristina est brune, châtain pour les plus pointilleux, les cheveux au dessus des épaules. Les yeux noisettes, elle mesure 1m63 et doit peser 50Kg. Plutôt fine, pas très grande du fait mais dans la moyenne, assez agile mais certainement pas une force de la nature, plus rusée et créative qu'apte à se battre. Cristina a les traits fins, un grain de beauté sur la joue droite et quelques fossettes en bordure de lèvres lorsqu'elle sourit. La trentenaire arque souvent un sourcil quand elle est surprise et sa ride de lion marque davantage lorsqu'elle est contrariée. Son style vestimentaire ? Simplissime, T.shirt, surchemise, jean, peut-être des shorts quand il fait chaud. Une paire de boots, rien de bien folichon et rien qui ne l'ait bien changée étant donné son look d'antan.

Concernant les armes, par la force des choses elle a dû apprendre à tenir un flingue. Elle ne sait pas vraiment s'il s'agit d'un modèle particulier, Cristina l'a trouvé sur la dépouille d'un flic qui n'en avait plus besoin. Il y ait noté Beretta, sans doute l'un des modèles standards utilisés par les forces de l'ordre à l'époque. La jeune femme possède une dague de chasse, cette dernière offerte pas un trappeur, chasseur. Un type étrange mais a qui elle doit le fait d'être encore en vie. Ce n'est pas un arsenal, mais c'est là tout ce qu'elle arrive à manipuler sans se mettre en danger, sans la mettre en danger, sans être un poids pour ceux qu'elle accompagne au dehors. NB : elle garde précieusement ce jeton, que lui a donné son « parrain » à l'époque, un an de sobriété des alcooliques anonymes. Elle le customise au grès des ans, comme elle peut, le un s'étant transformé en deux, puis en trois...


HEAR MY STORY



Ce n'était pas normal, ce n'était pas logique.... Les néons de ce bureau la poussaient à plisser les paupières, leur lueur vive intensifiait sa migraine. Diaz colla les deux coudes sur cette table de contreplaqué et glissa les phalanges aux mèches de ses tempes avant de redressez lez, puis son corps entier, quand elle l'entendit entrer.

- Celia ? Non juste cet homme là. Chemisette impeccable, cravate lisse et regard juge. Je veux voir ma fille, où est-t-elle ?! Sans mot, le type s'installa face à elle, tendant le bras vers la chaise qu'elle venait de quitter. Asseyez vous ... Un coup d’œil au dossier qu'il venait d'ouvrir devant lui le fit reprendre. Cristina. Bien, ce n'était plus madame Diaz cette fois mais Cristina, comme si devant elle se trouvait son père, son père qu'elle avait déçu en ne faisant pourtant que ce que son cœur lui dictait à l'époque. Calmez vous et on reprend, le maximum d'informations.

Parler d'elle encore, du pourquoi du comment ses mains tremblaient lorsque le manque se faisait ressentir, lorsque le stress était si présent qu'elle avait l'angoisse de s'ouvrir une bouteille, n'importe laquelle, pour apaiser ce feu qui la rongeait. La brune se laissa retomber sur la chaise, le visage enfouit dans ses deux paumes.

- Je suis née le 28 Mai 1987, à Redmond dans l'état de Washington, je suis d'origines Cubaines par le biais de mon père et …... Un soupir las fila ses lèvres pâles et sèches. Vous étiez heureuse ? La jeune femme opina, ramenant les mains entre ses genoux tandis que des larmes incontrôlables roulaient sur ses joues. On avait pas beaucoup d'argent mais, j'ai jamais manqué de rien. Ma mère ne travaillait pas mais mon père faisait son possible pour nous il … C'était un homme courageux. un « C'était ? » quitta les lèvres du bureaucrate devant elle. Cette fois elle déglutit, les yeux sombres et emplis d'une colère latente. C'était,... pas parce qu'il est mort mais parce qu'il m'a rayé de sa vie.

Ce n'était pas le but, elle devait parler d'elle dans l'ordre des événements, jusqu'à celui l'ayant conduite ici, dans un centre sociale où sa gamine, d'à peine trois ans, devait se trouver sans repère, sans sa mère. Elle lui fit ce récit d'une enfance ordinaire dans une famille modeste, à Redmond. Cristina n'avait jamais été une élève difficile, ses premières années d'école furent tout ce qu'il y a de plus banale. Elle n'était ni bonne, ni mauvaise, dans la moyenne. Elle avait quelques amis avec lesquels elle jouait, conversait plus tard lorsque vint le temps du collège puis du lycée. Elle n'était pas seule, elle avait des proches, des gens qu'elle appréciait et qui l'aimaient en retour, pour autant elle avait rapidement préféré ce monde, son propre monde, aux soirées diverses et variés de jeunes adolescentes.

- Vous avez toujours aimer la peinture ? Son regard rencontra le sien, comment savait-il ça au juste ? C'était la première fois qu'elle le voyait et il lui semblait que ce type était capable de la décortiquer tout en la jugeant sans scrupule. Une manière d'échapper à la réalité ? De vous sentir bien, plus saine que cette nouvelle addiction néanmoins. Elle se redressa d'un bond, les deux mains heurtant sèchement la table devant elle. La ferme !..... Le calme de ce gars devait anxiogène, désagréable, ses mains en tremblaient encore avant qu'elle ne tire les pans de son long gilet contre sa poitrine. Peindre était une échappatoire à vos soucis, une manière d'exister autrement que dans la déception de votre père et l'amour inconditionnel de votre mari ? D'être différente de votre mère, de faire quelque chose de votre vie, je me trompe ? Elle secoua le minois. Il n'avait pas tort, c'était ça, dès qu'elle s'était découvert un don pour les arts, du moins le dessin, elle s'y était plongée dans cet univers, le sien à elle seule, pour esquisser différentes scènes de vie et de bonheur, un bonheur parfait où les erreurs et les maladresses n'existaient pas. Avant ou après avoir rencontré votre époux ? Elle redressa le nez vers le plafond, des larmes plein les yeux. J'avais dix sept ans quand je l'ai rencontré, j'ai ….. préféré arrêter l'école pour …. parce que ce que je ressentais était la chose la plus agréable que j'ai pu ressentir dans mon existence. Je n'ai pourtant pas mauvaise élève, les cours m’intéressaient... Bêtement, j'en sais rien, j'pensais sans doute faire mieux que ma mère, avoir un vrai boulot mais .... Juan il ….il travaillait, il avait un bon salaire mais c'était pas suffisant pour mon père, il disait qu'il était pas fréquentable ou..., mais c'était rien de plus que des conneries pour m'pousser à continuer le lycée et faire ce que lui voulait.

L'homme devant elle arqua un sourcil, griffonnant quelques notes sur le dossier. Elle continua, évoquant les disputes avec son père, même avec sa mère qu'elle aimait pourtant. Juan ne trafiquait rien…. Il avait juste une vie différente de la sienne, un métier dans l’informatique qui le stressait, un besoin de s'évader dans un autre monde lui aussi : l'alcool. Puis une question horrible fila les lèvres de ce qu'elle imaginait, désormais et en y voyant plus clair malgré le manque, être un psychologue. « Est-ce qu'il était violent ? » La réponse fila aussi vite que l'envie de le gifler la lécha. Jamais non, jamais il n'avait levé la main sur elle ou sur sa fille jamais...

- Vous aviez vingt ans quand vous avez épousé cet homme ? Cristina opina encore. De dix sept à vingt ans … les pires années de sa vie auprès de son père qui tentait de lui faire entendre raison sur le compte de Juan. Elle avait abandonné ses études, se contentait de petits boulots, serveuse, hôtesse de caisse, pour éviter d'avoir à se confronter aux jugements de ceux lui ayant donné la vie, jusqu'à ne plus le supporter, jusqu'à ce qu'il lui demande sa main. Son père n'avait plus aucun droit sur elle, elle était libre, libre de filer vers Seattle pour s'installer avec lui dans cette petite maison d'un quartier latino. Vous avez coupé les ponts avec vos parents Cristina ?

Oui, elle avait Juan, il lui suffisait, le voisinage n'était pas désagréable hormis cette femme curieuse de tout non loin de la maison. Elle n'appelait plus ses parents, vivait mieux auprès de lui, l'aidait lui et personne d'autre. A cette époque elle s'était davantage évadée dans son monde, couvrir multiples toiles de peinture, dessiner, lui permettait sans doute de combler un manque, le manque de sa famille qu'elle ne voulait pourtant plus revoir. Sa vie ne lui déplaisait pas tant qu'elle l'avait lui, et son existence avait pris un tout autre tournant lorsqu'elle avait appris sa grossesse à 25 ans. Sans doute le plus beau jour de sa vie, ou non, le jour de la naissance de sa fille, neuf mois plus tard l'était davantage. La grossesse n'avait pas été difficile et durant ces neuf mois Juan semblait plus posé, moins penché sur la bouteille, plus présent, plus homme. Leur fille avait bousculé leurs habitudes, illuminé leur quotidien. La vie était plus douce avec Celia, plus évidente. Cristina s'était raccrochée à elle en se jurant ne pas commettre les erreurs de son père, en se promettant ne pas lui interdire ce qu'elle estimerait être bon pour elle.

- Vous pouvez me parler de l'accident ? Cristina ? Elle se tendit, les ongles ancrés dans les fibres duveteuses de ses manches. C'était dur, trop dur. A peine un an plus tôt, elle avait 27 ans, Celia venait de fêter son deuxième anniversaire. La police était venue toquer, lui annonçant la nouvelle qui l'avait anéantie. Juan était mort, et pourtant ce n'était même pas l'alcool, ça n'avait rien à voir. Un braquage dans une banque. Dire que quelques minutes plus tôt, elle suivait cette information sur le poste de télé, elle n'avait pas pensé que l'homme dont on narrait le décès était le sien. C'est à partir de là qu'est apparue l'addiction, n'est-ce pas ?

Pas vraiment, les premiers temps elle avait fait au mieux, elle avait dû régler des choses qui lui échappaient. L'héritage, les factures, les funérailles... Tout ce qu'elle n'imaginait pas devoir faire parce qu'à son regard, son mari était éternel. Avec cela elle devait éduquer sa fille et le stress, l'anxiété, devenaient plus présents. Sans diplôme on lui refusait l'accès à de nombreux postes, et si elle avait pu se trouver une place en tant qu'agent de surface, pour ne pas dire femme de ménage, ses absences répétés pour Célia l'invitèrent rapidement à prendre la porte. Alors ce n'était pas arrivé de suite non, plus tard, un an plus tard face à cette bouteille qu'elle avait gardée là, parce qu'il l'avait touchée, parce que c'était une partie de lui. Un verre, puis deux, trois, puis la bouteille, puis des bouteilles. Elle entrait dans son monde, le récupérait alors qu'il n'était plus là, sans vraiment penser faire mal, sans imaginer que sa fille pourrait en pâtir. Puis aujourd'hui, elle se retrouvait là, en manque face à ce type, dans un établissement qu'on avait cru bon de joindre pour la protection de sa fille. Elle était persuadée que c'était cette femme, cette voisine trop curieuse et juge.

- Vous allez devoir prendre soin de vous pour pouvoir espérer prendre soin d'elle, Cristina. Elle dégagea rapidement les larmes contre ses joues. Me la retirait pas, j'ferai tout, j'arrêterai je peux le faire je... Il lui tendit une carte des AA, voilà ce qu'elle devait faire, elle avait un an, un an pour reprendre sa vie en main, se sevrer, trouver un boulot et récupérer son enfant. Elle,... où est elle ? Il n'allait pas lui dire, froid comme le givre ce type se fichait d'une jeune femme paumée et dans le mal et, pourtant, il lui souffla l'endroit où se trouvait son bébé, son bébé de trois ans à peine. Elle était chez eux, ses parents. Elle n'avait pas de droit de visite, comme si ses droits sur sa propre fille avaient été suspendus. Son cœur se serra alors que l'entretien se terminait, qu'on lui donnait les dernières recommandations. Octobre 2014 et un an pour se reprendre en main. Quelques semaines plus tard, elle assistait à sa première réunion et y rencontrait un « parrain ». Un homme, une trentenaire d'années, ancien alcoolique, elle pouvait l'appeler nuit et jour si elle se sentait sur le point de craquer, si elle ne tenait plus. Au grès des réunions, elle se détendit un peu plus. Une véritable épreuve, ce n'était pas simple, comme si le manque se faisait ressentir dès que l'angoisse, l'anxiété, même la solitude, la léchait. C'était comme avoir un but, mais rien pour y parvenir, juste vous et votre force mental. Le manque, c'était ça le pire, cette envie prenante, les tremblements, les sueurs, les insomnies aux premières heures du sevrage. Sans doute tenait-elle en passant quelques coups de fils à Redmond, chez ses parents, là où était Celia. Cristina attendait de savoir son père parti, au travail, pour tomber sur cette mère, qu'elle avait toujours cru trop amoureuse, trop soumise à la volonté de l'homme qu'elle soutenait bec et ongles, pour pouvoir parler un peu, entendre la voix fluette de la petite au téléphone et lui dire, lui assurer, que "maman reviendrait bientôt la voir, la chercher, qu'elles pourraient à nouveau vivre ensemble". Avril 2015, sobre de six mois, Ne lui restait plus qu'à trouver un job, un bon job pour pouvoir élever sa fille, être une bonne mère et, pourtant six mois plus tard le monde s'écroulerait en lui offrant une chance de tout recommencer malgré l'horreur qui y régnerait.

 



Octobre 2015 - Redmond

Plusieurs jours déjà, des jours semblables à une éternité tant la folie se propageait. Premièrement ce n'était qu'une sorte de maladie, dans la nourriture d'après les médias et la presse, mais c'était bien pire. Les gens s'étaient mis à agresser leurs congénères, a devenir dingues et ce fut plus choquant encore de voir des personnes, diminuées par l'âge, massacrer à mort d'autres bien plus jeunes et résistantes. Ce qui n'était encore que des manifestations c'est mué en anarchie, en guerre, en …. Horreur. Les journaux parlaient de morts revenus à la vie, d'un virus, d'un mal inconnu auxquels tentaient de remédier les meilleurs scientifiques de ce monde. Les mots du chef de l'état n'ont rien changé, partout ailleurs, sur chaque chaînes télé, les mêmes choses se produisaient. Morsures, griffures, et des rangs de muertos de plus en plus gros. Puis la loi martiale s'est imposée, avec celle-ci, il était quasiment impossible de quitter la ville plus simple, en revanche, de finir parqués comme de vulgaires animaux dans les bâtiments réquisitionnés pour la « sécurité » des civils.

A la fin du mois, Cristina était à bord de cette voiture, elle n'était pas elle, mais qu'importait, sa fille valait plus qu'un vol, peu importait les conséquences pour l'heure, elle n'avait plus qu'une envie, la retrouver, la serrer fort et l'emmener loin de tout. Loin de toutes ces horreurs. La route fut longue, pénible et pourtant elle y arriva : Sa maison d'enfance. Les fenêtres calfeutrées, les portes closes, verrouillées à double tours étant donné ce qu'elle entendit à peine eut-elle cogné au battant en jetant des coups d’œil dans son dos. Elle n'en avait jamais vu, des morts, pas encore. Alors ce n'était peut-être qu'une énorme paranoïa, peut-être que tout allait rentrer dans l'ordre d'ici peu, cependant sa nature anxieuse avait pris le pas sur tout ce qu'elle avait tenté de maîtriser jusqu'à lors. Puis la porte s'ouvrit. Son père se tenait là, fier, un fusil de chasse en paumes. Et si la surprise traversa ses prunelles délavées par les années, elle ne s'en préoccupa pas et le poussa pour héler Celia.

- Tina ? Mais ….... A peine fut elle entrée, à peine referma-t-il le battant. ¿ Tina qué passa ? ... ¿ Qué haces aquí ? Elle ne répondit pas, s'empressant vers les marches, hurlant quasiment le nom de sa fille jusqu'à la voir, là, dans le salon, cachée derrière sa grand mère, sa propre mère. No.... Tu la laisse ici, tu …. Elle est en sécurité et tu n'aurais même pas dû venir Cristina. La colère faisait ressortir son accent, mais là encore elle ne réagit pas, tendant simplement les bras vers son enfant qui, après un regard à sa grand mère, approcha pour se lover contre le cœur de celle l'ayant mise au monde. Carino... ma chérie, maman est là … On va s'en aller d'accord ? Les mains de la jeune femme englobèrent les joues de sa fille, essuyant les quelques larmes qui y roulaient. C'est Hors de question Tina ! Peu importait et s'il fallait qu'elle le menace avec ce fusil qu'il déposait contre un mur, alors soit. Agrippant la petite, l'élevant dans ses bras, la jeune femme observa sa mère, des larmes plein les yeux. Ven conmigo mamá, por favor. La brune secoua le minois, incapable de parler tandis que sa propre fille prenait le chemin de l'entrée sous les hurlements de son père. C'est ma fille !!!!! Tu n'es rien pour elle, comme tu n'es plus rien pour moi depuis des années. Ce fut la première fois, la première fois qu'elle put lui dire, qu'elle put enfin le sortir réellement de son existence, tout comme ce fut la première fois qu'elle le gifla. Si fort, si violemment, que sa tête heurta l'étagère de laquelle s'échouèrent les quelques bibelots chéris de sa mère. Finalement, cette dernière était comme lui, Diaz s'en rendait compte là, à la voir inactive, presque transparente. Soumise aux décisions de son époux, impuissante, sans désir d'agir ou... Quand le Cubain se redressa, prêt à agripper la main de sa fille unique pour l'empêcher de fuir, le cliquetis d'une arme retentit à l'en faire braquer les yeux vers elle. Laisse la partir Pedro …... Se acabó, ella ya no está aquí. La jeune femme esquissa un piètre sourire, gavé de larmes, puis quitta la demeure. Elle n'y reviendrait jamais plus, elle ignorerait tout autant le sort de ses parents mais, n'importait que Celia.

Printemps 2016 - Bellevue

La voiture les avait mené jusqu'à cette ville, Bellevue, mais errer sur les route, sans but réel, n'était pas envisageable, encore moins avec une enfant si jeune. Recluses, à l'abris du chant des monstres. Cette résidence n'était pourtant pas plus à sécurisante qu'une autre, et si elles y avaient passé l'hiver, ce n'était que parce que les propriétaires n'étaient jamais revenus, sans doute partis pour tenter de fuir cette sorte de peste macabre, mais plus encore car il restait des vivres. De quoi subsister sans devoir quitter les quatre murs de la maison, sans devoir croiser de ces gens - puisqu'à son regard ils l'étaient encore - devenus fous et cannibales. Pourtant, à la fin Novembre, l'électricité tira sa révérence et ce que contenait le congélateur, puis le frigo, fut bon à jeter à peine quelques jours plus tard. Une erreur de la part d'une mère anxieuse, trop angoissée à l'idée de rendre sa fille malade, néanmoins l'avenir l'informerait, bien plus tard, que peu importait les dates de consommation : La nourriture, l'eau plus encore, étaient comme l'or de ce nouveau monde. A ce moment là, Cristina espérait encore voir les choses revenir à la normale, comme bon nombre d'autres ailleurs, peu être partout dans le monde, mais ce n'était qu'une illusion, un souhait, une prière, qu'elle répétait chaque nuit tandis que Celia s'endormait dans le creux de ses bras. L'hiver s'était donc installé, il lui semblait que cette météo, bien moins clémente pour elles deux, l'était tout autant pour les muertos dont les râles semblaient s'être éloignés, jusqu'à ne plus retentir, laissant l'espoir d'une rémission prochaine alors qu'en réalité, le printemps n'allait rien apporter de bon.

- Tu reste près de moi, quoi qu'il arrive. Si je n'te dis pas de courir, tu ne cours pas, ¿ Esta claro ? La gamine hocha vivement la tête sans véritablement comprendre les enjeux de cette sortie imposée. La main de sa mère glissa dans la sienne, ses doigts, encore minuscules, se greffant aux siens avec toute la force dont une gamine d'à peine cinq ans était dotée. L'extérieur effrayait Diaz, pourtant en ce mois d'Avril, alors que la nature fleurissait légèrement, que le gel et la neige avaient laissé place à l'herbe et sa rosée matinale, elle n'avait plus le choix. La nourriture se faisait rare dans cette bicoque qu'elles ne quittaient plus, mais les créatures semblaient s'être tues, parties… Un petit supermarché se tenait non loin, la destination qu'avait choisi la jeune mère. Sa fille sur les talons, elles pénétrèrent les lieux sans encombre. Pénombre et silence s'imposant. Maman, regarde ! Celia lui lâcha la main, filant droit et rapidement dans les rayonnages, s'entichant d'une vieille peluche à l'abandon, au sol. Celia ne…. Ce ne fut qu'un grognement qui lui parvint, la coupant dans son élan, jusqu'à voir apparaître l'une de ces choses. Sa fille l'observa de sa petite taille sans vraiment réaliser, presque pas effrayée comme sa mère dont le cœur battait déjà à tout rompre. Maman, il a quoi l'monsieur ? Il bavait, l'écume aux lèvres, le regard laiteux, opaque même et de sa gorge, marquée de sang, s'échappaient les râles rauques entendus plus tôt. Ses bras se tendirent vers la gamine, Diaz l'attira à elle, brutalement, même trop sèchement, pour la plaquer contre ses jambes, reculant d'elle même au grès des pas titubants du monstre. Sa main fila à la première chose qui fut disponible, sa lampe torche, cette même lampe trouvée dans la maison de laquelle elles n'auraient jamais dû sortir. Un coup partit, un autre, jusqu'à ce que l'homme lui agrippe le bras, ramenant les dents près de son poignet. Celia cours, vas t'cacher.¡ Vamos ! La gamine hurla cette fois, plaquée aux jambes de sa mère, dans son dos, incapable de bouger. Cristina sentait son cœur pulser, trop vite, trop lourdement. Même si elle ne savait rien d'eux, qu'elle n'avait aucune idée de la manière de les achever pour les avoir fui sans même les voir, aux prémices de l'horreur, elle avait parfaitement conscience que la morsure lui serait fatale. Celia se mit à pleurer et logea les mains sur ses oreilles lorsqu'un coup de feu, une détonation assourdissante, éclata dans le supermarché. La jeune mère n'entendait plus que cet écho, elle eut à peine le temps de clore les paupières pour sentir ce sang, nauséabond, lui consteller le visage. Son cœur battait, elle l'entendait tambouriner dans ses tempes et ne rouvrit les paupières que lorsque la pression des doigts à son poignet ne fut plus qu'un désagréable souvenir. Le corps s'échoua devant elle, poussant Celia à reculer. Un trou lui traversait le crâne, il ne bougeait plus à contrario du bras de cet homme là. En un mouvement de recul, elles heurtèrent d'autres étales. No te muevas …. Siffla-t-elle avant de pouvoir décrire ses traits. Un type de la campagne, le visage tanné, les cheveux poivre et sel. J'me serai pas amusé à vous sauver pour vous faire mal ensuite, mais c'est pas prudent de se balader sans arme miss. Son cœur battait trop vite, trop fort, sa voix résonnait dans le creux de sa tête. Il pouvait être bon, ou mauvais mais… Quand il lui tendit la main, que les siennes glissèrent aux cheveux de sa fille dont le visage était enfoui contre ses jambes, Cristina lui offrit, après un temps considérable, la sienne. J'ai jamais mangé personne mam'zelle, j'm'appelle Carter …. Carter Jenkis.


Eté 2017 - Seattle

Quasiment un an était passé depuis cette première rencontre, un an et malgré sa méfiance, Cristina ne s'était pas résolue à quitter Carter. Cet homme était simplement là au bon endroit, au bon moment, sans lui elle savait parfaitement ce qui se serait produit. Et ce n'était pas sa propre mort qu'elle redoutait, mais celle qui, par sa disparition se serait évidement produite : celle de sa fille. Celia avait un an de plus, tout comme elle et à six ans le vieux Jenkis désirait la voir se servir d'une simple lame. Tina n'était pas pour, néanmoins s'il le lui avait appris à elle, tout autant qu'il l'avait aidé à viser suffisamment juste avec cette arme, trouvée sur un ex policier quelques jours à peine après leur première rencontre, elle savait parfaitement que, concernant sa petite fille, ce n'était que pour la préserver mieux qu'ils ne la préservaient, ensemble, depuis maintenant plus d'un an. Carter lui avait dit de bouger, souvent, ne pas rester au même endroit et surtout, de préférer quelques parcs boisés aux avenues dangereuses de la ville. Discovery était un endroit sympa, du moins l'imaginait-elle ainsi s'il n'y avait pas eu la fin du monde, et le petit chalet qui servait aux gardes chasse autrefois, était désormais leur pied à terre.

- Tiens le bien, toujours bien serré poupette. Celia était concentrée, désormais elle savait, elle savait ce qu'était un muertos, elle savait qu'elle ne devait pas hésiter, que c'était elle, ou eux, et sa mère espérait bien qu'elle se choisirait toujours, le plus vite possible mais qu'elle n'aurait pas à user trop des conseils de l'homme qui les aidait depuis tout ce temps. Les rôdeurs sont lents, plus que toi, et faut toujours viser la tête, comme je l'ai dit à maman. La gamine fronça le nez, glissant le regard de celui de Carter à sa mère, là assise sur un rocher à fixer cette dague, bien particulière, que lui avait cédé le chasseur dès les premières heures de leur collaboration. Un râle poussa d'ailleurs la jeune mère à redresser les yeux vers sa source. Tendue jusqu'au bout des cils, elle fixa rapidement Jenkins, puis sa fille, ce dernier précisant encore à l'enfant tout un tas de choses dont Cristina ne la pensait pas capable. La créature approcha, lente mais si rapide aux yeux de la Cubaine, que ses doigts libre filèrent à la crosse du beretta. Celia fit alors ce que lui demandait Carter, viser le genoux pour le déséquilibrer. Assez fort, malgré sa petite taille, la gamine tenta avant que le vieux ne l'aide et que la créature ne s'affaisse. Pas assez vite à son goût, pas assez rapidement non, le stress fut si présent, à lui ronger les veines, que la trentenaire se redressa et visa. Trop anxieuse, trop peu préparé, trop peu stable... La balle se ficha dans l'épaule de la créature qui agrippa le chasseur. Une autre balle fila subitement, de nul part, se logeant dans le crâne du rôdeur avant qu'une paire d'inconnus ne s'invite au tableau. ¿ Esta bien ? Interrogea-t-elle en se rapprochant de sa fille, puis de Carter qui, lui fixa ces hommes d'un air plus que perplexe. Un groupe, des survivants, ils avaient un abris, de quoi manger, de quoi être en sécurité. Si Diaz resta sur ses gardes, Jenkins pensa certainement à la fillette avant tout le reste. Fin Aout, ils rejoignaient ce clan d'une quinzaine de personne à l'abri d'un ancien country club de Seattle. Ils n'avaient pas menti, ils avaient de la nourriture, de l'eau, des armes, la sécurité mais aucun enfant ne vivait là, aucune autre femme qu'elle, simplement des hommes aux regards particuliers.

Automne 2017 - Seattle

Elle l'avait vu ce regard, il l'angoissait, elle s'en dissimulait à la moindre occasion, collant même une chaise à la poignée de sa porte de chambre pour éviter tous risques. Pour autant elle n'avait pas vu le reste, jusqu'à remarquer cette attitude étrange auprès de sa fille. Ce type là, son regard profond, son sourire tout aussi dérangeant, ne désirait rien d'elle mais regardait avec insistante la gamine. Ce soir là, elle l'avait vu l'embarquer à l'abris des yeux et oreilles, elle l'avait suivi, remarquant aisément le geste de trop, ce geste qui l'avait poussé à se lancer sur sa propre enfant pour la ramener à elle, derrière elle, à l'abris.

- Tu préfères que ce soit toi, pas vrai ? Cristina ramena instinctivement la main à sa taille, le cœur pulsant à vive allure quant à l'absence de l'arme. Il approcha encore, lui agrippant le visage, ce même sourire greffé aux traits. J'ai toujours aimé les gamines, parce qu'elles sont pures, mais j'peux faire une ex... Son regard dévia à gauche, la gamine avait fui sous l'ordre du vieux désormais près d'eux. Laisse la tranquille, recule. L'homme la relâcha, néanmoins ce qu'il fit l'invita à hurler, s'époumoner. En un clignement de cil l'agresseur avait saisi son arme puis tiré. En plein cœur. Carter s'échoua dans ses bras, mort, et personne ne vint, aucun membre de ce clan, aucun des hommes ne fut alerté, personne ne vint. A contrario, elle l'entendit rire, s'approcher à nouveau et son seul reflex fut d'empoigner l'arme de Jenkis pour la lui planter dans le cou. Si violemment, si brusquement, que sa main n'en trembla presque pas. Le reste ? Malgré la peine, malgré la peur, Cristina embarqua rapidement le peu en sa possession, ramassa ses armes, empoigna sa fille et disparut, loin de ce campement, loin de tout, en espérant ne jamais plus être trouvée, qu'ils ne la chercheraient pas.

Il est où Carter maman ? Que pouvait-elle lui dire, à peine une semaine après cet événement ? Qu'il n'était plus là, qu'il n'avait pas voulu suivre ? Non, elle fut franche, lui offrit la stricte vérité même si cette dernière brisait le peu d'innocence encore ancrée en elle. Il est mort ma chérie, pour nous protéger et .... Ces hommes là, jamais plus tu ne dois leur faire confiance, plus jamais, comme jamais tu ne dois pas les laisser t'approcher comme il l'a fait. Quelques larmes perlaient à ses joues, pour autant elle reprit. Tu vas me promettre de retenir tout ce qui va suivre carino. Tu dois être courageuse, brave, tu dois être forte, tu ne dois pas faire confiance aux gens si facilement tu dois..... Tu ne dois pas hésiter, jamais. La gamine répéta, opinant tout en suivant les mots de sa mère. Il le fallait, il fallait le lui dire, tout lui dire, pour la préserver du monde et des hommes desquels elles n'approcheraient plus jamais.

Hiver 2018 - From Seattle to Brainridge Island

Plus d'un an qu'elles étaient seules, que Diaz ne se fiait plus aux Hommes. Lorsqu'elle en apercevait, Celia était sommée de se cacher, lorsqu'ils la voyaient, elle n'hésitait plus. La menace fonctionnait en général, mais s'il fallait tirer, lorsqu'ils se montraient plus insistants, alors elle le faisait. Peu importait la vie des autres, peu importait ces étrangers, à son regard ils n'avaient plus rien d'humain, comme les muertos. Quelques mois plus tôt, elle avait senti son cœur se serrer en devant achever quelqu'un qu'elle ne pensait jamais revoir. Carver.... il errait là, comme s'il les avaient suivies, il était pourtant mort, et les morts n'attiraient pas les autres morts. Sur le vif, elle avait tenté de parler avec lui, incapable de comprendre ce miracle, jusqu'à comprendre qu'il n'était plus que l'ombre de lui même, dangereux, et que par Dieu seul savait quel procédé, malgré sa mort, le vieil homme avait changé, rejoint les rangs de muertos. C'était à cet instant qu'elle repensait en remplissant sa gourde, aux abords d'un ruisseau en pleine forêt. Cristina n'avait pas oublié son conseil. Préférer les parcs aux avenues dangereuses de la ville. Ici, avec les feuilles mortes, les branchages, il était plus simple pour elle d'entendre arriver les créatures. Terminant de remplir le récipient, elle fixa le vieux badge en sa possession. Ce "un an" s'était mué en 2, puis, ici, elle transforma ce dernier, à l'aide d'un vieux marqueur usé, en 3 avant de sentir la main de sa gamine contre son épaule, d'entendre des pas non loin de là.

- Maman ? Y a .... un monsieur. La brune se redressa d'un bond, dégaina son arme à feu et la pointa, sans hésitation aucune, vers cette silhouette longiligne. S'il ne la vit pas directement, Diaz eu temps de l'observer. Il n'avait rien d'un survivant éprouvé par la dureté de l'hiver, le froid et la faim qui les tiraillaient chaque jour. Ses frusques étaient propres, presque impeccables en comparaison aux guenilles qu'elles deux portaient. Quand sa voix résonna, elle poussa l'enfant à se placer derrière elle sans baisser son bras armé. No te muevas ..... Hijo de puta. Son allure ne lui disait rien qui vaille. phalanges bardées de tatouages et pour le peu qu'elle avait connu de gens tatoués, il s'agissait davantage de détenus que de personnes bienveillantes. Il lui parla, dans cette langue dont elle usait pour que seule sa fille comprenne. Cristina sourcilla, surprise de le voir faire cet effort, avant que les râles ne brisent le silence, juste derrière eux, depuis le ruisseaux que traversaient les créatures. L'ordre fut simple, elle imposa à Celia de courir, de se cacher. Peu importait le type devant elle, peu importait ses intentions. S'il l'aida, le reste en revanche fit poindre une angoisse soutenue dans le creux de ses entrailles. Impossible de retrouver l'enfant. Tout lui passa dans le crâne, de sa mort à la morsure, qu'elle puisse ne jamais la revoir, ne jamais la retrouver, ou la retrouver métamorphosée. Si elle avait eu une bouteille sous la main, sans doute que la jeune mère aurait brisé cette trop longue, trop dure, sobriété. Et, pourtant, après une heure, peut-être moins, Celia réapparaissait dans les bras de ce type là. En définitive, les apparences étaient parfois trompeuses, son propre vécu, ses propres craintes, exacerbant sa méfiance, sa propre dureté.

Cet homme, il faisait parti d'un groupe. Un grand groupe. Du genre civilisé, avec l’électricité, l'eau courante, un confort et un luxe qu'elle n'imaginait plus perdurer dans ce monde ci. Ce qui la poussa à le suivre, à accepter cette offre qu'elle espérait différente de celle du premier groupe qu'elle avait rejoint, fut le regard de sa fille, sa maigreur, son état. Si elles continuaient de la sorte, à peiner de jour en jour, Cristina finirait par la tuer sans pour autant en avoir le désir. Peut-être fut-il assez convainquant pour la pousser à accepter, peut-être que le fait qu'il ait retrouvé Celia, qu'il l'ait sauvée, jouait énormément. Elle y songeait encore à peine eut-elle passé les grilles de cet endroit : Fort Ward. Le clan était installé sur une île, Brainridge. Ils avaient tout, tout ce qu'elle n'avait plus depuis des années, tout ce qu'elle n'avait pas eu même lorsque le monde tournait rond. La méfiance était bien là, ancrée en elle, pour autant personne n'avait l'air étrange ici, tous avaient l'air désireux de subsister autrement que les quelques groupes et clans extérieurs. Ils avaient de tout.... Peut-être était-ce là ce qu'elle avait toujours désiré, peut-être était-ce l'espoir d'un renouveau dans un monde où l'espoir lui même s'amoindrissait au grès des des minutes, heures, jours, semaines, mois et années.

Spoiler:




Brainridge Island, sans doute l'un des endroits les plus sécurisé de Washington, peut-être oui, car Cristina n'a aucune réelle idée de combien de communautés, du style de Fort-Ward, persiste dans ce monde. Ici, le quotidien est bien plus simple que tout ce qu'elle a pu vivre durant plus de trois ans. Il y fait bon vivre, Celia s'y est rapidement fait quelques amis de son âge, ou légèrement plus âgés, quant à elle, même si la méfiance est encore là, tapis en elle comme un fauve dans sa tanière, la jeune femme s'ouvre peu à peu aux autres. La politique de l'endroit lui convient, elle n'a rien à y redire si, pour tout ce que ces gens font, en y croyant dur comme fer, la vie de sa fille en est préservée. Au sujet des recherches scientifiques, même si elle n'y connait rien, la Cubaine y voit l'avenir, la preuve que l'espoir n'est peut-être pas totalement mort comme à l'extérieur des murs d'enceinte.

En général, sa journée débute au levé du jour, tôt ... Sept heures peut-être, une habitude gardée depuis le premier jour de son sevrage. Le manque la tenant éveillée, puis par la suite la peur des créatures, la brune n'a guère perdu cette habitude. Levée, douchée, elle sort ensuite doucement sa fille des bras de Morphée. Le petit déjeuner passé, elle l'emmène dans cet école, encore une chose qu'elle trouve inespérée dans cet univers, un cadeau du ciel que de pouvoir enseigner aux plus jeunes tout ce qu'eux ont eu la chance d'apprendre. Lire, écrire, peut-être un peu d'histoire, de quoi rester Humain, Civilisé, dans un monde où les brutes sont de plus en plus présentes. En général, elle aide à la garderie, depuis peu, depuis qu'elle tente d'être normale auprès des autres, pas trop anxieuse. Son loisir d'antan lui permet d'occuper les enfants à leurs heures, de leur donner goût au dessin, la création, sans doute pour se perdre un peu dans un bonheur éphémère malgré toutes les choses disponibles et sécurisantes chez les Remnants. Au besoin elle aide à la restauration des quelques maisons à remettre en état. La peinture là encore. En ce qui concerne les entraînements, elle y participe sans trop oser encore s'y montrer. Si besoin est, elle sort, mais ne fait jamais partie des expéditions de plus d'une journée. Sa fille reste son trésor, un trésor à chérir et duquel elle peine encore à s'éloigner, comme si elles étaient encore seules dehors alors que, ici, bien des gens sont capables de les protéger. Même si elle n'a rien d'une guerrière, Cristina s'applique au mieux, elle n'est pas sans agir, sans aider, après tout même si son père n'était pas l'homme le plus concilient de la terre, il lui a toute de même inculqué cette valeur : donner pour recevoir.


Time to meet the devil

• Pseudo (sur internet) : Melou
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• Présence : Trop comme d'hab
• Personnage : Inventé [X] / scénario/prédef [ ]
• Code du règlement : Code validé par Morgan

• Comment avez-vous découvert le forum ? :
Y a longtemps au temps des dinosaures
• Qu'est-ce qui vous a convaincu de vous inscrire ? :
Parce que c'est pas la première fois <3
• Crédits (avatar et gifs) :
Moi et Tumblr


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Re: When things go wrong, i seem to be bad.

Ven 7 Juin 2019 - 10:34

Laisse moi deviner : DC in spanish ? 🐰

Bon courage pour cette 78è fiche, vivement de voir ce personnage en jeu :MisterGreen:
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Re: When things go wrong, i seem to be bad.

Ven 7 Juin 2019 - 10:37

When things go wrong, i seem to be bad. HPM4bQ8_d

Re-re-re-[ad lib] bienvenue <3
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Re: When things go wrong, i seem to be bad.

Ven 7 Juin 2019 - 10:39

June D. Phelbs a écrit:Laisse moi deviner : DC in spanish ? 🐰:

Née sur le sol U.S mais origines du pays des cigares (/me dégage Nathan et ses idées de merde XD), merci bien Very Happy mais effectivement, je m'attends à tout ça :
When things go wrong, i seem to be bad. Tumblr_nx7ah5mRyy1stq1xmo1_250 mdr
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Re: When things go wrong, i seem to be bad.

Ven 7 Juin 2019 - 11:24

Hola, bienvenido. Me llamo Oliver y me gustan los gatos Cool

Nan mais comment on peut avoir autant de persos...? affraid
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Re: When things go wrong, i seem to be bad.

Ven 7 Juin 2019 - 11:33

Ton pays des cigares... Tu ferais mieux d'y retourner pour te les carrer là où je pense... M'enfin, bienvenue quand même, latina de mes deux.
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Re: When things go wrong, i seem to be bad.

Ven 7 Juin 2019 - 11:39

Re-bienvenue avec ce nouveau personnage ! Wink


I Am The Messiah & A Sexy Boy, Not Your Boy Toy



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Re: When things go wrong, i seem to be bad.

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