Retour à l'état sauvage, l'instinct de survie
Mar 11 Juin 2019 - 1:49
Rosenberg
Prénom(s) : Lana
Âge : 15 ans
Date de naissance : 20.04.2004
Lieu de naissance : Tacoma
Nationalité : Américaine
Groupe : Travelers
Ancien métier : Collégienne
Célébrité : Teagan Croft
Méfiante
Sanguine
Sombre
Blasée
Sarcastique
Efficace
Discrète
Observatrice
Prudente
Courageuse
J'étais pas la même au départ, j'étais plutôt cool, calme, dans mon coin, sur mon ordi à fouiller sur youtube les derniers tutos à la mode et à tester des trucs que maman n'aimait pas me voir faire, à m'entrainer au Kung-fu, à envier les scores de jeux de mon frère qui avait le droit de jouer autant qu'il voulait vu qu'il était plus vieux, à parler en langage codé avec ma soeur jumelle, à bricoler avec papa, ce qui ne plaisait pas à maman non plus d'ailleurs. Ma vie me manque. J'ai quinze ans maintenant, et en presque quatre ans, j'ai complètement changé. J'ai fait des trucs horribles.
J'ai peur des gens, je les évite. Les morts sont dangereux mais les vivants aussi, peut-être même plus j'ai l'impression. Du coup, je parle à personne, et encore moins de choses personnelles, j'ai pas confiance (MÉFIANTE). Souvent je suis même assez méchante, déjà que je suis pas bavarde, mais en plus je lance des pics malgré moi (ASSOCIABLE et SARCASTIQUE). Je me rends compte de pleins de trucs, j'ai toujours compris les choses rapidement et je ne me fais pas d'illusion, je vois généralement les choses telles qu'elles sont, même quand on essaie de rendre les choses plus douce(RÉALISTE) mais j'ai aussi tendance à être défaitiste (SOMBRE).
J'ai pas peur d'essayer des trucs, j'ai même toujours été la première à faire des tests bizarres voire dangereux, toujours d'après maman, je sais de quoi je suis capable, enfin en général (COURAGEUSE). Mais depuis que les morts se relèvent, j'ai dû apprendre à faire vachement plus gaffe, je peux plus foncer tête baissée comme une Gryffondor, je dois me poser et réfléchir comme une Serdaigle comme dirait Harrison (OBSERVATRICE et PRUDENTE), mais des fois c'est trop dur. Ça, ça a toujours été comme ça arrive que je pète un câble. Quand je faisais une crise comme ça, je me faisais punir par maman, mais maintenant qu'elle est plus là... Je réagis au quart de tour dès que j'ai les nerfs à fleur de peau, ce qui est fréquent maintenant. Je fonctionne pas mal par pulsions.(SANGUINE)
Je suis jeune du coup je me suis habituée. Mon père disais que les enfants s'adaptaient plus vite que les grands et il avait peut-être pas tort. J'ai fais des trucs flippants et je ne le vis pas si mal que ça (BLASÉE), j'aime pas celle que je suis devenue, mais j'ai pas trop eu le choix. Alors la seule chose que je peux faire pour m'éviter des trucs glauques, c'est de rester DISCRÈTE, mais c'est pas plus mal, ça me laisse le temps d'observer et réfléchir donc je suis plus EFFICACE et je me mets pas en danger bêtement, c'est déjà ça.
Je suis crassouse, petite, trop mince en raison des repas trop rares, j'ai les ongles en deuil de mon chat comme disait papa, je ressemble à rien. Si maman voyait l'état de mes fringues elle ferait une syncope, c'est clair! Et en plus je me suis fait les cheveux bleus, mais ça je vous expliquerai pourquoi plus tard. J'ai toujours les cheveux coupés au carré, pas toujours très droit y'a plus de coiffeur en ville alors je dois le faire toute seule. Je porte mon t-shirt rayé noir et blanc sous un autre à manches longues noir, j'ai un ras de cou en tissus et un pendentif coccinelle que Lila m'a offert. Contre le froid j'ai seulement un sweat noir à capuche assassin's creed qui était à Harry, mon frère, du coup la capuche est en pointe je trouve ça classe. En bas j'ai juste un pantalon noir abîmé et mes Dr Martens dont ma chaussure droite porte des marques de dents, mais je vais bientôt devoir en changer elles commencent à être juste mais j'arrive pas à m'en séparer.
Dans mon sac à dos, j'ai trois culottes et deux paires de chaussettes, ainsi que quelques serviettes hygiéniques en tissus horribles à fleurs, ça c'est une histoire assez honteuse j'avoue. J'ai une gourde filtrante dont ma mère nous vantait tout le temps les mérites, un ouvre boite et un couteau pliant pour bouffer. J'ai aussi un appareil photo numérique à piles, un mp3 à piles aussi, des piles évidemment (mais c'est quand même super lourd si j'en prends trop), des cartes SD (des pleines et des vides du coup depuis le temps), deux ou trois stylos, mes trois journaux intimes, d'ailleurs il va m'en falloir un nouveau aussi.
J'ai quelques armes, mais pas grand chose. J'ai un bâton pour lequel j'ai fais un système d'accroche en scratch sur le côté de mon sac, vu la tronche de ma couture je suis étonnée que ça tienne si bien. J'ai mon couteau papillon, un cadeau de papa dont maman n'a jamais rien su, dans ma poche. A ma hanche gauche j'ai un holster avec un Beretta Chromé 9mm à ce qu'on m'a dit en me le donnant, mais je sais pas tirer et j'ai peur des armes à feu alors ça me sert que pour faire peur.
Y'a quinze ans, le 20 AVRIL 2004, je suis née, une ou deux minutes après ma sœur jumelle, Lila. Notre grand frère, Harrison, avait déjà sept ans et il parait qu'il était hyper content! Papa et Maman était ensemble depuis quatorze ans déjà, j'adore leur histoire d'amour, mais c'est pas le sujet.
On a donc grandi dans une famille américaine classique, on allait à la messe tous les dimanches comme tout le monde, on avait un drapeau accroché sur la façade, comme tout le monde, bref on dénotait pas dans le quartier. Nos parents nous on inscrites à la danse à quatre ans, on avait besoin de bouger, mais j'ai découvert le kung-fu à 6 ans dans un film de Donnie Yen, Flashpoint, que Harrison m'a montré. Mes parents, après discussion, ont fini par accepter, même si ma mère me trouvait trop jeune. J'avoue que j'ai été déçue par mes cours, on a surtout vu des enchaînements simples, de la préparation mais pas vraiment de combat, plutôt de la chorégraphie, alors je regardais les grands pour essayer de retenir ce qu'ils faisaient et j'essayais chez moi quand j'étais toute seule. C'était un peu de la bouillie de Kung-fu je dirais.
J'étais très différente de Lila, qui était plutôt une princesse,. Moi, j'étais plutôt du genre à bricoler avec Papa, le regarder faire de la mécanique, les trucs de filles ça n'a jamais été pour moi. Un jour j'ai essayé d'être gentille en sauvant un chat avec Maman, mais il est mort quand même, depuis j'aime plus les animaux. Du coup, je suis restée fidèle à moi-même, comme disais Papa, et j'ai continué la grimpette et le bricolage, au point que Papa et moi on a construit une cabane dans un arbre du jardin, j'avais 9 ans. Il m'a offert un couteau papillon en me faisant promettre de jamais rien dire à Maman, et je vous jure elle l'a jamais su. Papa avait vachement confiance en moi. Lila et Maman ont décoré la cabane avec des coussins et des voilages, moi j'ai gravé les murs après, c'était marrant, même si les premiers dessins gravés étaient franchement moches, on les a caché avec de la peinture.
J'idolâtrais mon frère, et je voulais tout le temps faire des trucs avec lui, je le regardais jouer aux jeux vidéos, on regardait des films pas toujours de mon âge. C'est comme ça que je suis devenue fan des Avengers et surtout de Loki, de Fast and furious, d'ailleurs la mort de Paul Walker a été très dure pour moi, surtout quand on est allé voir le film au cinéma en Mars! Sur internet, ils ont tout raconté de sa mort sur Wikipedia. Je devrais pas fouiner sur internet comme ça, j'arrête pas. Les tutos Youtube, ça c'est trop cool, j'essaie un tas de trucs, mais Maman a mis le holà quand elle m'a trouvée perchée sur une échelle à essayer de faire une éolienne sur le bord du toit avec les outils de Papa.
Puis en SEPTEMBRE 2015, y'a eu la rentrée. La sixième, c'est pas pareil que la primaire. J'ai découvert rapidement une série française sur le net, Miraculous Ladybug, elle est trop géniale et aussi nulle pour parler aux gens que moi. Comme elle a les cheveux bleus j'ai demandé à ma Maman d'avoir les cheveux bleus... évidemment elle a refusé! Mais grâce à Papa, elle a fini par accepter quelques mèches dans mes cheveux blonds. Lila et moi on voulait être un peu plus différentes. On a toujours été différentes, mais là ça se voit au moins. A l'école par exemple, je suis du genre studieuse et sage en apparence, mais je fouine toujours là où faudrait pas. Heureusement je me fais pas prendre, mais je suis trop curieuse. J'ai toujours eu de bonnes notes, c'est aussi pour ça que mes parents sont sympas pour les mèches.
J'ai rien vu venir! On a fait notre rentrée en sixième, ma préoccupation c'était mes cheveux y'a à peine un mois, on est même allée voir Barbie au cinéma y'a à peine deux semaines! Et là, le monde part en vrille! Des trucs bizarres passaient à la télé aux infos, les gars à l'école ont parlé de vidéos sur internet, ce qui a forcément attiré mon attention, mais j'ai pas trop compris de quoi ils parlaient. J'ai juste trouvé quelques histoires bizarres d'agression ou de cannibalisme assez dégueu. J'ai pas trop fait gaffe, c'était le buzz du moment c'est tout. Puis ça a pris une tournure étrange. Maman nous a interdit de sortir seule et même d'aller à pied à l'école. Même les copines de Lila n'ont plus eu le droit de venir. Puis l'école a fermé et la loi martiale a été déclarée.
Je savais pas ce que c'était la loi martiale jusqu'à ce que Papa nous l'explique du mieux qu'il peut, mais du coup comment Harrison va revenir? Il est à l'autre bout du pays!
Y'a des militaires partout, y'en a même qui passent devant la maison par moment. Sur internet, ils parlent de maladie. Sur des vidéos horriblement réalistes on voit des gens apparemment morts se relever et attaquer des gens, qui se relèvent ensuite aussi et ainsi de suite. Pour faire le buzz, ça fait le buzz, mais je suis sûre que c'est pour la promotion d'un nouveau film d'horreur! Ça fait vrai comme Paranormal Activity alors qu'en fait c'était aussi un film, mais mes parents voudront jamais que j'aille le voir.
J'ignorais que je ferais partie du scénario...
L'enfer a franchi les portes de la maison le 23 OCTOBRE, quand papa est revenu de chez le voisin. Il était encore allé aider, il pouvait pas s'en empêcher! J'étais dans la cuisine quand il est arrivé depuis l'entrée avec plein de sang sur le bras et le torse. Il s'est fait mordre par un fou qui passait dans la rue. Pendant que maman appelle Lila pour lui demander de ramener le nécessaire à pharmacie, moi je vais dans le salon pour regarder par la fenêtre. Y'a un mec tout bizarre, il gratte à la porte tout lentement. Il est sale, les yeux bizarres, on dirait qu'il y a du lait dedans, et il a du sang partout. Au bout de quelques longues minutes, il détourne son attention et s'en va en marchant comme le voisin quand il est complètement bourré. Quand je reviens vers la cuisine, maman et Lila ont fini le pansement de papa, il monte dans sa chambre. Je vais le voir pour savoir si il a pas trop mal. Là il me demande de regarder dans une valise et de sortir un truc qu'il m'a pris pour Noël. Je ne dois pas dire à maman que je connais la cachette qu'il dit, mais je commence à avoir peur quand il précise qu'il veut voir si ça me plait. Est-ce que ça veut dire qu'il sera pas là pour Noël? Il va mourir? Son discours est troublant et quand il me dit qu'il m'aime et qu'il est fier de moi, mes larmes commencent à couler, je soutiens qu'il va s'en sortir, c'est qu'une morsure, ça saigne déjà plus...
Son cadeau, c'est un journal intime Ladybug qu'il a réussi à trouver sur internet. La sixième c'est un sacré changement, il a pensé que j'aurais envie de l'écrire. C'est bien un changement que je décrirai dans ce journal, mais pas celui auquel il était destiné. Alors il me dit, pour me faire plaisir, de préparer un petit Glamping avec Lila, il sait qu'on adore ça, je lui souris et lui fais un gros câlin avant de sortir préparer la soirée avec ma sœur dans la bonne humeur.
Le 24 OCTOBRE au petit matin, je suis réveillée par une grosse envie de pipi. Je descends sans réveiller ma sœur et me dirige vers la cuisine pour rentrer dans la maison. La porte à peine entrouverte, je vois que papa est là, de dos, il se retourne avec ce regard horrible, du sang plein le menton, les mains et vêtements tout aussi rouge de sang. Il pousse un espèce de grognement monstrueux et fait un pas vers moi. Sans lâcher la poignée, je recule, refermant la porte un peu trop fort à mon goût mais la vitre tient le coup. Je tombe sur les fesses sans quitter des yeux mon père devenu cette chose.J'ai du mal à reprendre ma respiration. Il tape sur la vitre sans grande force, je me relève à genou et le voit ouvrir la bouche et plaquer son visage sur la vitre. Un hurlement strident franchi mes lèvres et un liquide chaud coule dans mon pantalon. Je peux pas quitter des yeux la porte mais j'entends ma sœur arriver, elle doit pas voir ça, et surtout on doit aider maman. Je m'éloigne et attrape le bras de Lila avec force pour l'attirer chez les voisins "Viens! Dépêche-toi!" Je sais que le voisin peut nous aider!
Eddy nous a vite ouvert quand il m'a entendu sonner comme une dingue, on est entrées sans que Lila ne comprenne encore. Il essaie de me calmer, je suis incompréhensible, les mots sortent bizarrement. Il m'offre un verre de jus de pomme et je respire un peu. Soudain mes larmes coulent "Papa... il est mort... dans la cuisine... plein de sang! Maman est dedans, j'ai peur, faut la sauver!" Eddy n'attend pas et part chez nous, Lila pleure maintenant qu'elle comprend. C'est long, on a peur, mais au bout d'un moment, il passe la porte, tête baissé, couvert de sang, j'ai l'impression qu'il a pleuré. Il a rien dit, mais son air triste et son "Non" de la tête veulent tout dire. Lila et moi, on éclate en sanglot. On a plus de parents. Eddy nous prépare un bain moussant dans l'après midi pour nous laver et nous changer les idées, mais ça ne marche pas franchement. Lila dans une chemise de nuit de Mary, sa femme, et moi dans un T-shirt à lui, on va se coucher dans une chambre avec deux lits jumeaux. Lila a pleuré longtemps avant de s'endormir, moi je regarde le plafond, comme vide de tout, j'ai l'impression qu'on a plus rien. Je ne dors pas vraiment cette nuit là. Le lendemain on retrouve des affaires, des vêtements à nous qu'il a récupérés dans notre chambre et ce qu'on avait laissé dans la cabane. On a toujours pas eu de réponse au SMS envoyé à Mary non plus.
On dessine tranquillement dans la chambre d'ami quand tout se bouscule à nouveau. On a seulement eu une semaine de répit à peine. On entend le hurlement de Mérédith dans le jardin. Je comprends que Lila ait eu peur quand elle m'a entendu l'autre jour. On descend en panique. Quand je vois Eddy refermer la porte de dehors avec sa fille dans ses bras, une morsure à la main, je me mets à pleurer presque instantanément avant de remonter dans la chambre, refusant d'assister une fois de plus à une telle horreur.
Le 31 OCTOBRE 2015, c'est le jour où j'ai perdu espoir. J'ai pas dormi de la nuit, Eddy veillait sa fille dans sa chambre, porte fermée. Lila dort par instant mais elle a du mal aussi, moi je tourne et vire bien trop alors j'ai préféré me lever et marcher. Je me pose ça et là, un coup dans le salon, un coup dans une chambre, dans les escaliers ou dans le couloir. Ne sachant quoi faire, je finis par m'installer devant la chambre de Mérédith quand le soleil commence légèrement à pointer le bout de son nez pour écrire dans mon journal. J'ai pas fait deux lignes que j'entends un fracas à l'intérieur. Je me relève brusquement et ouvre à la volée pour trouver Mérédith, la mâchoire refermée sur le bras de son père. Dans un réflexe étrange, je la tire par les cheveux sans me rendre compte du danger, alors qu'Eddy tente d'attraper quelque chose, en l'occurrence une arme à feu que je n'ai pas vue. Sans plus attendre, il tire dans la tête de la petite fille qui semblait déjà se tourner vers moi avec fureur.
Sonnée par la détonation, je me bouche les oreilles en fermant fort les yeux, c'est douloureux. Je ne reprends même pas mes esprits lorsque j'entends vaguement Lila hurler mon nom en voyant la scène d'horreur que je ne saisis pas encore. Je réalise ce qu'il s'est passé qu'une fois assise sur le canapé, j'ai les cheveux mouillés, je suis habillée, quand ai-je été lavée? Je lève les yeux vers Eddy, puis sur son bras qu'il a recouvert de sa manche. Je me mets à pleurer en voyant encore un peu de sang sur sa main "Tu vas mourir..."
Eddy reste silencieux, les yeux brillants de larmes, Lila se demande et insiste pour avoir une réponse, il a dû cacher son bras avant qu'elle arrive. D'un geste franc, je la relève, dévoilant une petite morsure d'enfant particulièrement profonde. Au bout de quelques secondes, Lila a compris et se met à pleurer à son tour, je craque à nouveau. Eddy s'agenouille et décide de nous faire des recommandations et il nous les écrit sur un papier que j'ai collé dans mon journal pour pas le perdre.
- Recommandations:
- Se mettre à l'abri
Attendre les secours
Faire le plein de provisions et se servir dans mes réserves
Rester discrètes, le bruit et mouvement les attire
Visez la tête pour les tuer
N'entrez jamais dans la chambre de Didi, ni dans votre maison
Quand je lui demande ce qu'il va faire, un regard inconscient vers son arme me donne la réponse. "Non!" mais son regard semble répondre qu'il n'a d'autre choix. Il nous aide à faire nos sacs, on est pas vraiment en état et on retourne à la cabane, les larmes pleins les yeux. On éclatera en sanglot lorsque la détonation significative qu'il a mis fin à ses jours retentira dans le quartier. On s'endormira alors pour de longues heures, épuisées par tant d'émotions.
On a passé le mois de NOVEMBRE dans la cabane, comme promis on est pas rentrées chez nous malgré la curiosité et on a pris dans les réserves des Swanson sauf qu'on avait rien pour chauffer alors on a mangé froid. On a surtout mangé les conserves et les gâteaux, parce qu'on a jamais osé essayer de faire à manger dans leur cuisine. Pendant deux semaines entières on a espéré voir arriver des secours, mais rien. Du coup on a commencé à réfléchir à ce qu'on pouvait faire, il commence à faire un peu frais, ça va être l'hiver
Le 3 DÉCEMBRE 2015, je crois que c'est un des jours les plus affreux qu'on a vécu. Lila est descendue de l'arbre pour aller au petit coin, un espace caché par des buissons dans notre jardin, mais en revenant elle s'est arrêtée devant la porte de la cuisine. Je sais pas combien de temps elle est restée là, mais quand je regarde par une ouverture de la cabane, je la vois hésiter à entrer.
- Non!
- Mais j'ai besoin de voir...
- Attends-moi alors!
Hier, elle m'a demandé pleins de choses sur la maladie, sur ce qui se passe, ce que j'en savais, ce qui est exactement arrivé à nos parents. J'avais pas toutes les réponses, mais je pense que j'ai compris en partie. Quelqu'un de contaminé mord quelqu'un, il tombe malade, il meurt et quand il revient il pense qu'à mordre et ça recommence. Je croyais pas qu'ils mourraient au départ, je pensais que la maladie les rendait fous, mais Eddy, il a bien dit qu'on en meurt, c'est ce qui s'est passé pour Didi.
Je descends pour l'accompagner, peut-être que j'ai aussi besoin de savoir, ou que je veux juste pas qu'elle vive ça toute seule, j'en sais rien, mais j'y vais. On entre main dans la main dans la cuisine. Je déglutis difficilement à la vue du sang sur la vitre et des traces au sol. L'odeur est dégueu, je mets ma manche devant ma bouche, mais dans le salon c'est encore plus horrible. L'odeur est absolument atroce, irrespirable, bien pire que dans la cuisine, y'a des mouches partout et des grosses traces de sang dans l'entrée et dans les escaliers. Au milieu, deux corps proches l'un de l'autre, recouvert de nappes en toile cirée. Jumelles jusqu'au bout, on s'est accroupies en même temps et on a vomi. On a beaucoup pleuré d'abord, puis enfin on est montées dans notre chambre. En haut ça sent pas, ce serait bien de s'y installer pour l'hiver...
Visiblement d'accord, on s'est installées dans les jours qui ont suivi, ramenant un maximum de choses tout de suite pour pas trop avoir à redescendre. On a piqué le matériel de camping de Harrison pour cuire nos repas, et franchement je sais pas si je préfère froid ou cuit par nous tellement on est nulle.On lui a pris aussi son ordinateur pour regarder des films qu'il a téléchargé. L'électricité bugue des fois, mais on en a encore assez pour recharger le pc.
A l'approche de Noël, une idée m'est venue, celle de célébrer Noël. Je suis descendue à la cave chercher les décos pour habiller notre chambre, ça va être super joli. Vu les yeux pétillants de Lila, elle est contente. Je me dis que peut-être qu'il y a d'autres cadeaux dans la cachette des parents et je vais innocemment jusqu'à leur chambre, j'ignorais un détail, nos parents y sont morts. En poussant le battant de la porte, la vue me fige d'horreur. Je ne peux que reculer dans le couloir. Le lit autrefois blanc est maculé de sang séché et de morceau non identifiables, tout comme la moquette. Il m'a fallu un moment pour aller jusqu'à la commode, déjà parce que j'osais pas entrer, et en plus j'essaie de marcher sur les bout encore clairs du sol mou. Trouvant trois paquets, je ressors sans attendre et boucle la porte, me laissant aller contre le panneau de bois je m'accroupis en pleurant. J'ouvre les sachets, Lila héritera d'un bracelet licorne qui lui était destiné, une écharpe rose et violette qui était destinée à maman et moi d'une montre qui était destinée à papa qui râlait constamment que la sienne ne fonctionnait plus. La fête fut agréable mais elle avait un goût amer sans les parents. On a pris pleins de photos quand même, et regardé celles de Mérédith et Eddy qui nous manquaient aussi. Les lumières de Noël, entre autres, ce sont éteintes le 26 Décembre, pour ne plus jamais se rallumer.
On survivait plutôt bien, mais on s'ennuyait beaucoup. On avait même commencé à dessiner sur les murs parme de la chambre sauf que personne ne venait encore et ça commençait à être long. En JANVIER, les problèmes ont commencé. On s'est retrouvées sans la moindre réserve, tous les placards ont été vidé et Lila avait peur de sortir. C'est comme ça que j'ai commencé à sortir. J'étais super prudente et je sortais jamais sans mon bâton de Kung-fu et mon couteau papillon. Je cherchais les maisons ouvertes d'abord, puis je tapotais contre une vitre ou un meuble et je sortais en refermant la porte si un Abominaffreux répondait, c'est comme ça que je les appelle. Je me sentais pas de taille à les affronter alors je les évitais. Mais à la quatrième sortie, j'ai eu des problèmes dans le garage de quelqu'un. Un Abominaffreux est sorti de nulle part et m'a fait tomber, je me suis glissée sous la voiture comme je suis petite mais il tenait mon pied droit et j'ai senti ma chaussure se resserrer sur mes orteils, il essayait de me mordre. J'ai tapé avec l'autre pied, il a perdu sa prise et je suis ressortie. Il me suivait de près alors j'ai sorti mon couteau papillon et d'un grand coup sec je le lui ai planté dans la tempe avant de tomber assise, sous le choc. Il n'a plus bougé, Eddy avait raison, la tête c'est fatal. Je me suis dépêchée de rentrer pour me calmer dans la salle de bain. J'avais laissé mon sac vide et mes chaussures devant la porte et je me regardais dans la glace, toute sale. On voyait à peine mes mèches bleues. Je trouvai alors le colorant que maman avait utilisé et commençai à tenter de les refaire, mais voyant que j'en mettais partout, je pris la décision de faire tous les cheveux. Je pris le temps de la pose pour réfléchir, Lila était venue derrière la porte mais elle n'est pas rentrée. Je me suis assise dans la baignoire pour me laver, à l'eau froide parce que l'eau chaude ça fait des semaines qu'on en a plus.
Lila a vu la marque de morsure sur ma chaussure vu ce qu'elle me dit. Elle refuse que je ressorte seule, et franchement ça m'arrange, j'ai la trouille maintenant. Et même si ça me fait peur qu'elle sorte, à deux on sera plus attentives et en plus si il m'arrive quelque chose, elle restera pas à la maison sans savoir... On a passé notre fin d'hiver et début de printemps à piller le quartier, toujours en évitant les affrontements. Lila a très mal vécu sa première rencontre, surtout quand elle a compris que c'était ce qui était arrivé aux parents. Plus ça allait, moins j'avais envie de sourire, de jouer, de rire... si c'était ça devenir adulte, je m'en serais bien passée. J'arrivais même à reprocher à Lila d'être trop gamine, mais je disais rien, parce que je préférais la voir comme ça, en plus ça m'aidait à tenir. Je commençais à comprendre maman qui devait gérer pleins de trucs tout le temps, mais là c'est moi, parce qu'il y a plus de parents, plus d'adultes, plus personnes. Pourquoi nous on a réussi à survivre et pas eux?
Le 14 AVRIL 2016, c'est le grand départ, on a plus le choix, les maisons environnantes sont vides ou habitées par ces choses, on ne peut rien faire de plus ici. On a réfléchi à un plan, on a préparé le pick-up de Harrison, on l'aime bien, papa avait choisi un Ford pour faire une blague avec son prénom. Lila a encore prévu un million de trucs qui servent à rien, on a aussi pris un peu de change, du moins des culottes et chaussettes, j'ai pris un couteau pliant pour la nourriture, hors de question que mon couteau papillon serve pour la bouffe! J'ai pris une gourde, c'est la fameuse gourde filtrante dont maman nous vantait tout le temps les mérites, et j'ai pris une lampe dynamo. Bien sûr j'ai pris mon journal, des stylos, des piles en masse pour mon appareil photo et mon mp3, mon bâton et mon couteau papillon. Mon sac à dos est même pas plein, loin de là, tant mieux, ça laisse de la place pour prendre de la bouffe quand on en trouvera.
Sauf qu'il y a un hic, après avoir préparé le pick-up, on se rend compte que Lila, tout comme moi du coup, on est encore un peu trop petite, même avec des semelles compensées on atteint à peine les pédales. C'est pas faute de savoir comment ça se conduit hein, enfin en théorie, mais du coup changement de plan de dernière minute. Assises devant notre porte d'entrée, on regarde la voiture, déçue. Après une remarque sur le fait que c'était même pas le permis qui nous posait problème mais juste la taille de la voiture, Lila a une idée, la voiturette de Gary, le fils aîné des Grassgreen plus bas dans la rue. A force de rater le permis, ses parents lui avaient pris une de ces mini voitures horribles en plastique. On a vidé sa maison y'a quelques jours, on devrait pouvoir trouver les clés. Je file chercher la voiture pendant que Lila trie un peu plus sont bazar.
Je ne suis pas très douée pour conduire, et surtout pas très à l'aise au volant. J'arrive dans une pétarade chaotique et on remplit le coffre. Il est plus petit que le coffre à jouet de Lila, c'est trop pourri, mais au moins on sera à l'abri. Une dernière idée me vient avant de quitter définitivement le 1934 Sheridan Avenue, avec un pinceau et un fond de peinture, j'écris un message à Harrison sur la porte pour qu'il sache qu'on est en vie et que nos parents sont derrière la porte. Après un instant d'hésitation je rentre chez les Swanson pour faire de même sur la porte de chambre de Mérédith. La curiosité a failli me faire ouvrir la porte, mais je repense à ce que j'ai dit à Lila y'a cinq minutes quand elle voulait voir une dernière fois les parents, voir ça, c'est vraiment pas une bonne idée.
On sillonne le centre ville à la recherche de magasins non pillés, mais seules les boutiques d'esthétique et de coiffure semblent en bon état, on choisit de faire le plein en maquillage et couleur avant de repartir le plus vite possible. La voiturette est vraiment très bruyante, et ça attire vachement les Abomnaffreux. Où est-ce qu'on peut trouver de quoi manger? Les bateaux peut-être? On se dirige vers les docks, mais rien. Lila, par désespoir tente même d'entrer dans un restaurant de poissons alors qu'elle aime même pas ça, d'après moi c'est foutu d'avance, les poissons sont pourris depuis longtemps. Finalement, c'est là qu'on trouve des conserves, de poissons certes c'est moche pour elle, mais un bon petit nombre quand même. En retournant vers la voiture, on se rend compte que les monstres se multiplient dangereusement alentour. On attrape nos sacs et on la laisse là après avoir rallumé le moteur en espérant faire diversion. Bon ça marche qu'à moitié, une partie d'entre eux nous a vues mais on marche bien plus vite qu'eux et on peut même courir si on veut. Les Abominaffreux nous suivent d'assez loin, mais l'un d'eux, devant, vient de nous remarquer et se dirige vers nous depuis le bord du quai. J'approche avec mon bâton, d'instinct, le pousse avec et le regarde tomber dans l'eau. Lila éclate de rire derrière moi. En regardant la scène, c'est vrai que c'est ridicule, on en a peur mais ça sert à rien de paniquer en fait, faut juste être plus rapide qu'eux même si ils sont horribles.
On a déjà bien distancé les autres quand on trouve des vélos abandonnés là, génial! Maintenant, il faut choisir où on va. Je me dis que si il y a bien une personne qui a pu survivre c'est mon Senseï, le tout est de retrouver l'autoroute qui mène à son Dojo, le Dojo China Tai chi Kung Fu, je sais que c'est à côté de Federal Way. J'ai fait le trajet pendant cinq ans, je devrais pouvoir retrouver. Et en effet, on a fini par trouver... après deux semaines de périples, à dormir dans des voitures ou camions abandonnés sur la route. Le côté pratique du vélo c'est qu'on passe partout.
Comme je l'ai imaginé, mon Senseï est toujours en vie, mais en plus il a fait un camp de survie dans le Dojo, ils sont déjà plusieurs adultes, y'a qu'un ado, Daniel, il a 17 ans. C'est bête, mais ça fait du bien de voir des gens vivants et surtout des adultes qui peuvent nous aider. Pendant quelques temps je me repose sur eux, la charge était trop lourde, mais rapidement je demande à Mr Wu de reprendre mon entrainement et de l'intensifier. Je veux savoir manier le bâton, pouvoir me défendre avec, parce que si je peux me débarrasser de ces choses, alors je peux fouiller plus d'endroits! Et puis, on est jamais à l'abri de se retrouver seules de nouveau... L'heure est à la survie, Senseï accepte et invite ceux qui le souhaite à participer, mais certains ne feront que regarder, un peu de self défense, je comprends pas pourquoi certains n'ont pas souhaité apprendre. Pendant les presque quatre mois où on sera là-bas, Lila aidera aux corvées, et moi je m’entraînerai et je ferai quelques expéditions toujours entourée d'adultes évidemment, ce qui me permet de ramener des livres à ma sœur.
C'est quand on croit que tout va bien que tout tourne mal. Le 23 AOÛT 2016, une explosion toute proche fait trembler les murs, c'est la panique générale, Lila et moi on s'est caché entre nos deux lits de camps, jusqu'à apprendre par Wes que le bâtiment voisin est en flamme. Fini les sorties, les Abominaffreux vont se ramener en masse avec la colonne de fumée, c'est sûr! Ce suspens à duré trois jours, trois jours pendant lesquels on restait tous super silencieux comme si le moindre chuchotement pouvait s'entendre à travers les épais murs du bâtiment. Mais je ne maudirais jamais assez Luke, aka Monsieur-Muscles-Sans-Cervelle, le 26 AOÛT, d'avoir été curieux et indiscret en allant voir par l'entrée vitrée si ils étaient encore nombreux dehors. La foule qui se dispersait s'est amassée contre les portes et fenêtres en verre, ce n'était plus qu'une question de temps pour qu'ils entrent.
Senseï a donné des armes à chacun, sabres, bâtons, tout ce qu'il pouvait, mais ça n'a pas suffit lorsqu'ils ont forcé l'entrée avec fracas. Ils sont rentrés dans la grande pièce comme une nuée d'abeilles mortelles. Et la pire des scènes s'offre alors à moi. Dans un geste brutal, Monsieur-Muscle-Sans-Cervelle pousse mon Senseï dans la horde pour pouvoir fuir. Un hurlement sans fin franchit mes lèvres, probablement plus terrifiant encore que celui de la découverte de papa, car ce qui se passe sous mes yeux est bien pire. Alors que je le vois lutter avec son sabre, faisant quelques victimes avant son dernier souffle, je vois des mains et des dents s'abattre sur lui. Son cri, en se faisant littéralement déchiqueter, ne me parvient pas aux oreilles, j'ai les bras tombant, j'ai comme du coton qui m'empêche d'entendre, je n'arrive plus à bouger, ni à émettre le moindre son, seules mes larmes témoignent de ma réactivité. Je suis comme déconnectée jusqu'à ce que la voix de Lila me parviennent à nouveau, me hurlant dessus de la suivre. Elle tire ma manche, le brouhaha revient, mes yeux ne quitte pas l'endroit fatidique de la disparition de cet homme que je respectais tant. Mais je me rends compte que la foule progresse dangereusement, Lila a pris nos sacs déjà prêts et elle m’entraîne vers la sortie de secours qu'on nous avait montré. En sortant en trombe, je laisse Lila porter nos bagages, même si elle peine, tandis que je fais chuter, à l'aide de mon bâton, les deux ou trois monstres nous barrant la route vers la voiture d'expédition, une petite berline automatique dont je savais les clés à l'intérieur. A peine enfermées dedans, l'autre imbécile de crevard de chien vient frapper à la vitre, s'apprêtant à entrer. J'actionne l'anti-carjacking et demande à ma sœur de démarrer, et même si elle n'est pas à l'aise avec l'idée de laisser un homme derrière nous en train de nous supplier, mon regard résolu et sombre l'en convainc.
Malheureusement, notre fuite est de courte durée, la voiture tombe en panne à quelques rues, devant un parc, le Celebration Park. On reste dans la voiture sur le moment, je craque tellement que je ne sais même pas si Lila va bien, si elle pleure ou autre, je suis choquée par la scène d'horreur qui me hante et me hantera certainement longtemps encore. Je reste recroquevillée sur la banquette arrière, mes bras autour de mon sac à dos et m'endors ainsi.
Le lendemain sera une journée de découverte pour Lila, je suis déjà venue avec les expéditions. Ma destination : les jeux pour enfants. Pas que je veuille jouer, mais il y a une sorte de cabane en hauteur, on devrait pouvoir s'y abriter et être en sécurité. J'ai l'impression d'être morte à l'intérieur. Je continue mon journal par automatisme, les photos aussi, même les selfies entre sœurs, mais j'y suis beaucoup moins souriante. L'AUTOMNE a passé, le temps s'est rafraîchi, pendant nos expéditions on a repéré un garage pour l'hiver. On avait réussi à plus ou moins sécurisé le parc avec des barricades de fortune, seuls trois Abominaffreux ont réussi à pénétrer en deux mois. J'en ai profiter pour mettre en oeuvre les cours de Senseï, et maintenant j'ai un petit peu moins peur d'eux.
L'HIVER, on le passera donc dans un garage de réparation et peintures automobiles bien fermé, le Maaco Collision Repair and Painting, sauf la porte de derrière mais on la bloque, dans lequel on découvre un monospace dont les sièges ont été enlevés. Entre couvertures et mousse de siège, on en fait un cocon douillet. Je suis toujours renfermée, et le manque de nourriture qui commençait déjà à se faire sentir avant l'hiver n'est pas pour aider. J'ai pris un seau propre pour y laisser fondre de la neige pour avoir de l'eau et Lila a dégoté des nouilles, sans beurre et sans sel c'est pas terrible mais c'est déjà ça. Dans la partie boutique du garage, il y a quelques réchauds donc c'est plutôt cool, ça réchauffe et on mange un peu mieux. Nos activités sont restreintes, Lila peint les murs du garage, moi je lis des livres de mécanique en espérant que ça me serve un jour. De toute façon, j'ai que ça à faire, les expéditions sont compliquées donc rares.
Juste pour Noël je fais un effort, j'ai trouvé une figurine sirène pour stylo, un peu comme mon petit panda en caoutchouc dans la chambre d'une fille qui avait pleins de trucs cool, et je savais pas qu'elle avait aussi trouvé quelque chose pour moi, un pendentif coccinelle. Du coup le matin de Noël, j'ai pris une peinture de voiture verte qui traînait au fond du garage et j'ai peint grossièrement un sapin sur la portière et l'ai présenté à Lila à qui j'avais demandé de fermer les yeux. J'ai réussi à sourire en voyant comme ça lui faisait plaisir. Quand on s'est rendue compte qu'on avait pris chacune le cadeau de l'autre à la même personne, on éclate de rire. Finalement ce Noël est plus joyeux que je ne pouvais l'imaginer.
Quand la neige à fondu au PRINTEMPS, 2017 était déjà bien entamé et nos 13 ans approchaient. On décide de bouger vers le nord jusqu'à trouver une voiture avec une Abominaffreuse dedans. Prêtes à combattre, j'ouvre la porte et elle s'écrase au sol, amorphe. On se regarde bizarre, elle est desséchée, elle ira pas bien loin mais elle tente de tendre la mâchoire vers mon pied alors je lui écrabouille le crâne de mon talon. On dirait de la bouillie c'est immonde! Mais la voiture est correcte, les clés sont là, il y a encore un peu d'essence. On finira par trouver une zone commerciale vers le nord, le jour de notre anniversaire, le 20 AVRIL 2017. On a fouillé et pour la première fois depuis des mois, je commence à sourire, rire et m'amuser. On a trouvé un magasin de vêtements quasiment intacte et on s'éclate à faire des tests de fringues et accessoires, des selfies, on casse des trucs pour le plaisir. On passe de boutique en boutique, sans trop faire attention car il ne semble pas y avoir âme qui vive. Sauf qu'à Claire's, quand Lila trouve une licorne imitation cristal, je ris de l'inutilité de son choix. Moi je venais de prendre un journal intime, mais nos rires ont attiré une Abominaffreuse venue de la réserve. Elle tombe sur Lila qui disparaît derrière un rayonnage dans un petit cri. Quand j'arrive, je la trouve bloquée sous la moche, la corne de la licorne plantée dans son crâne. Après l'avoir poussé et qu'on se soit calmée, Lila m'a sorti une boutade comme quoi finalement, elle était utile cette licorne! On a bien ri après coup mais on a pas traîné dans les parages. On a pris la voiture et on est parties dans un quartier qui ressemble un peu au nôtre quand la voiture est tombée en panne.
Il a fallu se trouver un abri pour la nuit, la voiture puait trop quand même, je supportais plus de dormir dedans surtout qu'on pouvait pas laisser les fenêtres ouvertes la nuit. Et c'est comme ça qu'on a trouvé cette petite maison près de l'école élémentaire de Mirror Lake. Elle était propre, vide de gens vivants ou non, en parfait état, les placards encore un peu rempli, quelqu'un avait déjà dû passer avant nous, mais il restait quelques trucs à manger. On est restées là jusque l'été en pillant les maisons du quartier et un peu plus loin aussi. C'était même devenu un jeu, on se donnait des listes de choses improbables à trouver pour pimenter nos recherches. On avait une bonne réserve de nourriture et de boisson, et du coup d'objets inutiles, quand on est tombé sur un trio bizarre. Une femme et deux hommes, à l'apparence un peu douteuse, mais qui ne semblaient pas méchants pour autant. Méfiante, je les écoutais parler. Ils semblaient nous avoir déjà repérées, ils vivaient dans une voiture à trois ce qui était plutôt compliqué, mais je n'avais toujours pas confiance. Avant que j'ai pu dire quoi que ce soit, Lila a pris la liberté de les inviter en précisant où nous étions installées. Pour moi, c'était fini, ils allaient nous piller, peut-être même nous tuer, mais en fait, non. Mark, Carrie et Ewan était tous les trois adorables et nous ont aidé à survivre la fin d'été et une partie de l'automne.
Pendant une expédition, Mark, Ewan et moi, on a vu quelque chose. Une bande de pillards, quelques rues plus loin, s'amusait à tout détruire, voir à brûler certaines maisons, à piller. Ils ne semblaient avoir peur de rien et s'amusaient même à tuer les Abominaffreux du quartier en riant. Pris de panique, on est rentrés et on a alerté Lila et Carrie, il fallait quitter les lieux en urgence. C'est donc à cinq avec le maximum de vivres qu'on a pu prendre dans la voiture qu'on fuit les lieux.
FIN AUTOMNE 2017, l'envie de pipi de Lila nous a peut-être sauvé la vie. Pendant qu'on était derrière les buissons, les autres ont eu des soucis. Au moment de revenir, Carrie nous a vu et nous a fait signe de nous planquer. Des hommes, trois, en tenues militaires, semblaient fouiller la voiture. L'un d'eux les tenait en joue en regardant dans le véhicule. On revenait d'une mini expédition dans la ferme au bout du chemin, donc on avait nos sacs à dos, une chance! Mais si Lila n'avait pas insisté pour s'arrêter pour faire pipi, on aurait été là-bas avec eux. Les trois hommes emmenèrent nos compagnons et la voiture. Restées seules, on déprime, ne sachant plus que faire.
On a dormi derrière un comptoir de pharmacie cette nuit-là avant de reprendre la route, mais on ne savait même pas par où on allait, quand on a rencontré un couple adorable, trop adorable à mon goût mais encore une fois il semblerait que je sois parano. Nous invitant à les suivre à leur campement, je restais sur mes gardes contrairement à Lila qui avait presque déballé toute notre vie en même pas cinq minutes. Même si je disais rien, il fallait avouer que la perspective de ne pas être livrées à nous-même une fois de plus me rassurait. Je m'étais habituée à l'aide des trois autres qu'on venait de perdre. J'avais envie qu'on s'occupe de nous, j'avais pas envie de reprendre de responsabilités.
Ils nous ont amenées jusqu'à un campement dans un magasin de bricoles, un Dollar Tree situé près du Saltwater State Park, ils semblaient tous bien installés, un sourire commençait vaguement à se dessiner sur mon visage, jusqu'à ce que je le vois, assis là, rigolant bêtement avec d'autres hommes... Monsieur-muscle-sans-cervelle! Mon sang ne fit qu'un tour et personne ne put me retenir que j'étais déjà devant lui et lui avait collé une droite de toute ma petite force. Il se leva en me chopant le col mais se fit arrêter de suite:
- C'est elles qui m'ont laissé pour mort parmi les errants!
- Ah oui? Et pour quelles raisons d'après toi? Connard!
- Elles ne sont pas fiables!
- Pas fiables? Sérieux? C'est pas moi qui ai jeté un homme en pâture aux Abominaffreux pour sauver ma peau! Estime-toi heureux que je t'ai pas crevé pour avoir fait tuer tout le groupe! Enculé!
Même moi ça m'a choqué de parler comme ça, mais la haine était ingérable envers cet homme là. La cheffe me demanda des explications à l'écart et une fois qu'elle a compris, elle nous invite à passer l'hiver, à éviter Luke, et nous précise qu'on est en droit de refuser. Lila insiste pour rester, mais même si j'en ai pas envie elle a raison. L'HIVER a été très long, mais honnêtement, j'ai rien foutu, je suis restée dans mon coin, je passais commande de piles auprès de Sarah avant leurs expédition, elle était gentille elle.
Le PRINTEMPS 2018 est arrivé comme un soulagement, les beaux jours revenant, Lila et moi avons demandé à partir. Personne ne nous en empêcha, au contraire, on nous a donné de quoi manger quelques jours, une couverture chacune, bref, ils ont été adorables. On était déçues de partir en un sens, mais la cohabitation était impossible. Voir son visage seulement me replongeait dans mes pires cauchemars.
Une fois de plus, on attendra pas longtemps avant d'être rejointes par des nouveaux.
Sam, 16 ans, sa soeur Deana, 19 ans, et un couple, Dylan et Lizbeth 21 et 20 ans, nous demandent d'où on vient. Je donne une explication vague histoire de pas vendre le groupe précédent à de potentiels psychopathes. Bizarrement, ils nous ont fait confiance rapidement, pourtant je les ai pas aidé avec mon attitude presque sauvage en mode "m'approche pas", même si je me doutais qu'ils étaient pas méchants. Pour preuve qu'ils nous ont fait confiance, ils ont fini par nous donner des armes à feu. J'ai hérité d'un Beretta chromé 9mm, j'y connais rien, mais je pense pas l'utiliser de toute façon. Depuis mon expérience des armes à feu dans la chambre de Mérédith, rien que le bruit d'un coup de feu me glace le sang. Les armes en elles-même aussi me font plutôt peur mais là y'a une sécurité, alors dans son holster sur ma hanche, ça devrait pouvoir décourager les personnes malintentionnées. Le frère semblait avoir tapé dans l’œil de Lila et la bonne humeur semblait revenir jour après jour. Nous n'étions pas stables, nous étions alors des nomades, dormant chaque soir dans un endroit différents, se barricadant, restant perpétuellement en mouvement.
Un jour un chien a commencé à nous suivre, c'était un bébé Husky, il devait avoir à peine deux mois tellement il était petit. J'ai tout de suite calculé que Lila le nourrissait l'air de rien, mais j'ai rien dit, même si j'aime pas les animaux, il était mignon. La suite, je l'ai vu venir de loin, je connais ma sœur. Les autres, comme moi, n'étaient pas pour qu'elle garde le chien mais parfois quand Lila a décidé quelque chose... Quand on lui a dit de s'en occuper franchement tant qu'à faire, elle nous a sorti un collier à strass rose, de nulle part, genre elle avait prévu le coup depuis le début. J'ai pas pu m'empêcher de sourire, de rire même, tant ça lui ressemblait. Elle l'a appelée Lady, je l'ai surnommée "La Peluche", je voulais pas m'y attacher, mais il a choisi de me suivre, et c'est ce qui a foutu le bordel d'ailleurs.
Le 7 MAI 2018, mon monde s'est écroulé encore plus que je ne pouvais l'imaginer, plus dur que tout le reste, ce jour-là, j'ai perdu ma sœur. Comment c'est arrivé? Tout simplement à cause de ce clébard de mort! J'étais en expé avec Dylan, et on a aperçu une horde énorme, on était du côté de Sea Tac. On allait rentrer pour prévenir quand j'ai entendu ce crétin de bestiau piailler de peur. Sauf qu'elle était derrière nous, est-ce qu'elle nous avait suivi? Lila s'effondrerait si je revenais sans elle alors comme une conne je décide de la sauver. Ouais sauf que maintenant je suis coincée dans une impasse, bloquée par une dizaine d'Abominaffreux qui s'insèrent dangereusement dans la ruelle fermée! Le bruit sonore d'une échelle de secours que l'on descend me réveille de mon coup de panique, je prends le chien dans ma veste, sauf que un bébé husky ça a beau être petit, ça prend sa place mais j'y arrive, et je rencontre mon bienfaiteur, un jeune homme un peu plus vieux qui m'a aidé parce que, je cite "une fille avec des cheveux bleus, ça se laisse pas en plan!"
Le seul truc positif, en dehors du fait que je suis pas seule, c'est que ne sortant jamais sans mon sac, j'ai mes affaires avec moi quand même. Enfermés au quatrième étage d'un immeuble, on devra attendre plusieurs jours avant de sortir, et bien sûr, plus aucune traces de mes proches. C'est très dur psychologiquement, mais on doit bouger et je finis par m'y résigner. On s'entend bien, à force de discuter il m'a dit que si on restait suffisamment longtemps ensemble il m'apprendrait un peu le parkour vu que j'aime escalader, c'est plutôt cool. Il a 19 ans, mais il s'en fiche que je sois plus jeune, il me prend pas pour une gamine.
On a bifurqué à Renton, vers l'Est, enfin d'après ses dires, parce qu'il y avait des gens louches apparemment, du coup on a voulu contourner, mais on avait pas calculé que le détour serait si long. Malgré le peu de temps que je peux y accorder j'écris toujours dans mon journal chaque jour, même si c'est pour n'écrire qu'une phrase. Je continue à prendre des photos, et d'ailleurs les photos de paysages deviennent de plus en plus intéressantes vu que la nature reprend le dessus sur les bâtiments, les voitures, j'ai toujours rêvé de prendre ce genre de photos. On apprend au chien à se taire quand il voit des Abominaffreux, à se cacher, même si c'est pas facile. Heureusement que Finn sait se défendre, car ça nous a mis dans des situations bien galères. Finn et moi, on s'est rapproché aussi, et j'ai peur de tomber amoureuse et de le perdre après, mais j'ai fini par craquer un jour d'innocence. C'était du côté de Preston je crois, après avoir contourné la forêt de Tiger Mountain, on avait trouvé une aire de jeu couverte, un grand complexe avec des trampolines et des piscines en tous genres. On s'est amusé comme des gosses, d'ailleurs Lila aurait adoré ça. C'est ce que je lui ai dis dans la piscine à balle, et il m'a embrassée. On s'est endormi là, avachis dans les balles de plastique, même Loki s'est amusé. Oui Lady s'est transformée en Loki quand je me suis rendue compte que c'était pas une femelle et il m'écoute bien, il apprend vite, je commence à m'attacher à lui.
On y est resté près de trois semaines, ils avaient une bonne réserve de cacahuètes, chips, bonbons et surtout, ils avaient du coca! Je pense que les gens ont pas pensé au fait qu'il y avait une buvette dans ce genre d'endroit, en quoi des balles en plastiques seraient utiles en période d'apocalypse. Je visualise pas où on est, visiblement, les panneaux de villes, ça parle à Finn, mais moi j'ai jamais appris la géographie alors... tout ce que je sais, c'est qu'on n'a pas arrêté de marcher pendant des semaines entières.
On était nuls en chasse, alors on a galérer à manger pendant un bon moment, heureusement que j'avais une gourde filtrante au moins on manquait pas vraiment d'eau et Loki s'est avéré utile, il nous a chassé un écureuil ou deux et un lapin. C'est en entendant des tirs et des cris qu'on s'est repris à se cacher dans les arbres et qu'on est tombé sont une bataille terrifiante à Issaquah Ranch, un camp dont on ignorait l'existence. Ça tirait dans tous les sens, les survivants tombaient comme des mouches, mais l'horreur me frappa quand je compris qu'il s'agissait de deux camps de survivants s'affrontant. Alors on en arrivait là? On devait rester discrets, silencieux même, on faisait pas le poids c'est clair, en plus on savait même pas qui était gentil ou non. Loki est resté super sage dans le buisson au pied de notre arbre, surprenant! Finn a dû me retenir à un moment par contre, parce que j'ai vu quelqu'un dans la foule des combattants, je reconnaîtrais sa façon de se battre entre mille pour me l'avoir un peu enseigné. Mary Swanson était là, devant moi, à quelques dizaines de mètres c'est vrai, mais je la reconnaissais et je pouvais pas y aller. J'ai cherché mais aucun signe de Harry, était-il encore en vie? Avait-elle rejoins Tacoma en cours de route? Des inquiétudes que j'avais mis de côté me revinrent à l'esprit, me tourmentant de nouveau.
Dès que l'émeute s'est calmée, Finn est allé piquer un peu de bouffe dans une voiture pas loin, on l'a appréciée d'ailleurs. Puis on a repris notre chemin quand on a été sûr que personne ne nous verrait. On a continuer jusqu'à une station service où on a décidé de passer la nuit, une très mauvaise idée...
C'était notre premier véritable abri depuis l'aire de jeu. J'ai bien dormi, ce qui n'était pas arrivé depuis un bail. Finn s'était levé pour aller fouiller les quelques voitures alentours, qu'on avait vu en passant de nuit, avec mon Beretta et Loki. Je fus réveillée par la clochette de l'entrée et me levai doucement jusqu'à me retrouver seule face à deux hommes sales et mal en points. Ils n'étaient pas morts, non, mais leurs âmes semblaient avoir disparu lorsqu'ils m'observèrent avec leurs regards de chien affamés. J'avais 14 ans, et je commençait sérieusement à avoir le corps d'une femme, ce que ces hommes ne semblaient pas avoir vu depuis une éternité.
J'étais debout derrière le comptoir, à un bon mètre de celui-ci et donc de mon bâton et mes affaires. Eux, avaient des armes à feu que je ne saurais pas citer, j'y connais rien. L'un resta non loin de l'entrée, l'autre, plus aventureux, s'approchait dangereusement de moi qui étais tétanisée. Je ne pouvais pas bouger, j'avais peur de mourir principalement, mais quelque chose me disait que je ne mourrais pas vierge si je n'agissais pas. Sauf que j'en étais incapable. Il m'ordonna d'enlever mon pull, puis mon T-shirt. Heureusement que j'avais trouvé une brassière de sport noire peu de temps avant, mais j'étais tout de même à demi dénudée devant cet homme qui semblait se délecter de la situation pendant que l'autre s'excitait comme un chien à qui on aurait tendu un os de jambon tout frais. Lorsque je sentis ses doigts parcourir mon bras, ma hanche et mon ventre, j'oubliais l'autre et fixai mon regard dehors, figée de peur, les larmes coulant malgré moi sur mes joues, mon corps semblait en proie à des spasmes irréguliers. J'aperçus un mouvement et je pus enfin inspirer. Finn entra soudainement sans préavis et tira sans sommation sur l'homme le plus proche de lui. Tout se passa très vite ensuite. Le second fut surpris par le chien qui avait accouru pour le mordre là où ça fait mal et n'eut pas le temps d'empoigner son arme que j'avais bondi sur mon bâton et l'assénais de coup, encore et encore, jusqu'à ce qu'il tombe... jusqu'à ce que son cerveau semble répandu suffisamment sur le sol à mon goût. C'est Loki qui était revenu vers la station, Finn n'a fait que le suivre. Probablement la clochette qui l'a alerté, enfin je suppose.
Cet événement m'a traumatisée évidemment, au point que même Finn ne pouvait plus trop me toucher. On n'avait jamais rien fait et ses gestes n'étaient jamais déplacés hein, mais je sais pas, j'y arrivais pas. Il avait galéré à me calmer après ça mais on avait dû bougé vite, les Abominaffreux allaient se ramener à cause des coups de feu. Une chance, les gars avaient une voiture. On est partis vers l'Ouest, vers Bellevue. Sur le trajet, on a camper dans un cinéma, c'était cool. Je m'endormais chaque soir dans les bras de mon amoureux pour qui je ne pouvais plus nier mes sentiments, mais on a jamais passé le cap à cause de... Enfin il était très respectueux là dessus. Malheureusement, je l'ai perdu ensuite. Alors qu'on vidait une maison, il s'est fait embarquer par le même type de mec que le trio d'il y a deux ans et a prétendu être seul, alors je me suis cachée avec Loki. Tout ce qu'il me reste de lui est une espèce de petite peluche poisson bizarre que j'ai nommé Fluffy parce qu'il est tout doux. J'ai l'impression que tout est terminé, je me retrouve absolument seule pour la première fois, c'est terrifiant au point que j'hésite à me servir de mon Beretta... il suffirait d'un tir... Regardant les yeux brillants de mon chien, je n'arrive pas à m'y résoudre.
MI-DÉCEMBRE 2018, une lueur d'espoir m'a redonné vie, Lila m'a laissé un message. Dommage, je ne sais pas quand c'était, mais peu après Factoria, en allant vers Mercer Island, d'après ce que disent les panneaux, elle a dessiné une licorne signé de notre surnom commun avec un message dans notre code sur la flanc d'un camion abandonné. Je dois aller vers Seattle!
J'ai passé un HIVER horrible. J'ai pas trouvé Lila, même si je laissais des motifs de coccinelle signés Lilana au marqueur sur des voitures ou des panneaux dans l'espoir qu'elle les verrait un jour. J'ai pas trouvé beaucoup de bouffe et j'ai fait des trucs atroces. Je me planquais généralement en hauteur en faisant des passerelles à Loki avec des planches ou des poubelles pour qu'il puisse me rejoindre. Quand je suis en sécurité avec lui, j'écoute un peu de musique et je regarde des photos de tout notre périple. J'ai jamais cessé de prendre des photos. J'ai noté les dates sur les cartes SD pleines... Parfois Loki reste en bas, caché dans une poubelle couchée et il m'alerte en cas de danger. Peu à peu j'ai l'impression que mon humanité me quitte. J'en suis arrivée à bouffer des rats crus, parfois même des chats que je dois amadouer avant. J'assume très mal mes actes, mais heureusement qu'une bonne partie de mes repas sont chassés par le chien.
Errant sur la route, j'ai volé une voiture à un petit groupe de survivant qui visitait un quartier. C'était une manuelle, du coup j'ai peiné, j'avançais à 20 à l'heure en première. Je me suis arrêtée au Jefferson Park, un parcours de golf, évitant ainsi la zone du No man's Land, un refuge pour les âmes perdues dont j'ignorais l'existence, sans que je sache que ma sœur s'y trouvait alors.
FIN MARS 2019, plus d'essence, je crois que je suis descendue vers le sud. J'ai l'air con. Je laisse un mot d'excuse sur le tableau de bord pour l'essence et le vomi du chien au cas où les anciens propriétaires la trouveraient et je tue mon dernier marqueur en graffant une coccinelle sur le capot du mieux que je peux. Là, Loki se met soudain à courir, se dirigeant vers un chat, enfin une chatte qui semble sur le point d'avoir des bébés. Je crois que Loki veut qu'on la mette en sécurité, fais chier je suis pas la SPA merde!
Je sais pas quoi faire moi, mais une affiche de cinéma du Ark Lodge Cinemas attire mon attention, l'affiche de Barbie, le dernier film que j'ai vu au cinéma avec Lila devant lequel, moi, je me suis endormie d'ailleurs. A l'intérieur, trois Abominaffreux que je réussis tant bien que mal à tuer. Je réparai la petite porte comme je pouvais et je décidai d'utiliser un des trois rouges à lèvres que j'avais récupéré pour Lila, pour faire une énième coccinelle signée sous l'affiche de Barbie, juste au cas où. J'ai rentré la petite chatte dans un placard ouvert sous le comptoir du cinéma. Puis je suis passée en mode automatique, survivant chaque jour tant bien que mal, me réfugiant dans mon petit campement derrière l'écran de la salle de projection de Barbie. La petite chatte a eu ses bébés. Des fois, je lui donne un truc à manger même si j'imagine bien qu'elle sait se nourrir.
J'écrivais dans mon journal quand l'impensable se produit. Loki semble régir, quelqu'un nous rend visite. Sortant de derrière mon écran, le bâton dans la main droite, la main gauche au dessus du Beretta prête à dégainer et faire feu au besoin, mais je stoppe d'un coup les envies meurtrières de l'animale en moi, stupéfaite devant la vision qui s'offre à moi.
***Présentation réalisée en accord avec Lila Rosenberg***
Des Extraits du journal intime seront postés plus tard dans les annexes et ça promet d'être drôle ^^ anecdotes à la clé ^^
Je pars en expédition à peu près un jour sur deux en fonction de ce que je trouve, je peut pas aller super loin, je suis à pied, enfin en skateboard. Il me sert pour porter ce qui est trop lourd, ce qui est plutôt rare. Loki est une excellente alarme silencieuse et Lady reste cachée dans ses pattes. J'ai pas grand chose à dire, j'ai plus vraiment de moments heureux, je vis plus je survis c'est tout. Mais je vais probablement devoir bouger de là sous peu, j'ai pas mal nettoyé le coin...
• Âge irl : 30 piges
• Présence : Je l'espère fréquente mais avec les enfants c'est assez aléatoire
• Personnage : Inventé [X ] (et lié directement à Lila et créé avec elle) / scénario/prédef [ ]
• Code du règlement :
rechercher de rp TWD j'adore cet univers
• Qu'est-ce qui vous a convaincu de vous inscrire ? :
J'avais envie de m'immerger dans ce monde
• Crédits (avatar et gifs) : .
Moi toute seule ^^
passeport :≡ recensement de l'avatar. - Code:
Teagan Croft • <bott>Lana Rosenberg</bott>
≡ recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)- Code:
• Lana
≡ recensement du nom. (nom utilisé uniquement)- Code:
• Rosenberg
≡ recensement du métier. - Code:
• Collégienne
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Re: Retour à l'état sauvage, l'instinct de survie
Mar 11 Juin 2019 - 3:08
Bonne rédaction !
Rebienvenue !
Bon courage pour ta rédaction et si tu as des questions tu sais où nous trouver
- Invité
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Re: Retour à l'état sauvage, l'instinct de survie
Mar 11 Juin 2019 - 6:52
- Invité
- Invité
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Re: Retour à l'état sauvage, l'instinct de survie
Mar 11 Juin 2019 - 7:55
- Invité
- Invité
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Re: Retour à l'état sauvage, l'instinct de survie
Mar 11 Juin 2019 - 8:51
Bon courage pour remplir ta fiche
- Maxine E. Reynolds
- Administratrice
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- Feuille de personnage
Re: Retour à l'état sauvage, l'instinct de survie
Mar 11 Juin 2019 - 8:56
Bonne rédaction à toi
- Invité
- Invité
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Re: Retour à l'état sauvage, l'instinct de survie
Mar 11 Juin 2019 - 9:43
j'espère que ce personnage vous plaira
à très vite en RP
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