Jack Ross - There's your man
Jeu 13 Juin 2019 - 13:22
Ross
Prénom(s) : Jack
Âge : 49 ans
Date de naissance : 15 février 1970, et ça ne nous rajeunit pas tout ça.
Lieu de naissance : Memphis, dans le Tennessee où il aura passé toute sa vie. Le comble, c’est d’avoir dû attendre l’épidémie pour voir du pays.
Nationalité : Américain et un peu trop fier de l’être.
Groupe : Travelers, mieux vaut pour lui.
Ancien métier : Il a une formation de mécanicien, mais sa véritable activité, c’est le cambriolage, on ne va pas se le cacher.
Célébrité : Ethan Hawke
Lâche
Envieux
Menteur
Nonchalant
Imprévisible
Sympathique
Opportuniste
Généreux
Enjôleur
Calme
T’as une drôle de tronche.
L’timbre sombre de son frère l’tire un instant de ses contemplations. Il r’lève la tête vers lui, ses yeux clairs s’fondent dans ceux si sombres de son cadet. Il tient d’sa mère, qu’il songe une brève seconde avant d’tirer un pseudo sourire vide de joie. Et sans s’défaire de son calme olympien, qui l'définit sans doute, Jack hausse les épaules :
Jarod pourrait pas l’certifier, lui avait dormi à poing fermé. Et aucun mort était venu perturber quoi qu’ce soit.
Jack, lui, avait juste laissé sa tête tourner comme un moteur jusqu’au lever du soleil.
C’est si facile d’déformer la vérité. Si simple d’cacher c’qu’on a dans la tête. C’qu’on pense vraiment. C’est là où on voit la prouesse des bons menteurs : quand l’plus anodin passe comme une lettre à la poste. Quand on peut faire gober n’importe quoi à n’importe qui. Même aux gens qui l’connaissent le mieux.
Jarod insiste pas, comme à son habitude. C’est p’t’être juste pour vérifier qu’il sombre pas à nouveau dans ses travers. Pour s’douter qu’il retombera pas dans l’alcool une nouvelle fois. Il lui en faut pas davantage pour détourner l’regard, bien incapable d’soutenir l’œillade accusatrice de son frère plus longtemps. L’courage l’a jamais étouffé, de toute façon. Ni pour les trucs qu’avaient aucun intérêt, et encore moins pour les choses qui comptaient.
C’était p’t’être ça, au bout, qui lui avait fait perdre tout l’intérêt pour c’monde. Alors pourquoi il reste vivant ? La question tombe. P’t’être parce qu’au fond, Jack déteste l’idée qu’on puisse lire en lui comme dans un bouquin. Il déteste répondre aux attentes des gens. Et là où on l’aurait bien laissé crever, lui s’était accroché comme la pire des crasses à son rocher. Toute sa foutue vie, il s’était trouvé là où on l’attendait pas.
C’était qu’un jeu au fond. D’celui qui serait le plus chanceux. Avec le recul, Jack est à peu près sûr de l’être, suffisamment pour être passé à côté de ce qui lui ferait vraiment mal. La mort de sa mère, celle de Meika, celle de son fils, la séparation d’avec sa femme. P’t’être que la prison lui avait permis d’éviter d’avoir à s’confronter à tout ça. Il aime pas vraiment les règles de cette existence, mais elles valent celles de l’ancienne. Et d’avantage que l’gain, c’est l’jeu qui l’intéresse. L’risque de perdre, ou de gagner. Qu’importe la victoire, la route f’ra le tout.
Et c’est un aspect d’sa personnalité qui l’rend sans doute plus sympathique qu’autre chose. Taquin, mais pas emmerdant pour deux sous, loin d’aimer s’prendre la tête et encore plus d’la prendre aux autres. Jack cherche les emmerdes à personne, il canalise, avise les opportunités qui s’présentent, les prend quand elles valent la peine. Il est p’t’être moins intelligent que Jarod, mais suffisamment pour réussir à faire sa route jusque-là. Il joue, il perd. Mais il recommence.
Il a une pensée pour elle. En fermant les paupières deux secondes, c’est son image qu’il revoit, et ses mains entourant son visage, ses doigts dans sa barbe drue, alors qu’il lui disait être trop vieux pour elle. C’est ce vieil homme enjôleur que j’ai envie d’avoir à mes côtés ; enjôleur. Comme à chaque fois qu’il avait cherché à la faire rire, à chaque fois qu’il lui avait donné ce qu’il avait, qu’il l’avait écouté, qu’il l’avait aimé secrètement. C’était comme ça qu’il l’avait séduite.
Sa voix est plus qu’une vague mélodie dont il a plus l’air en tête. Ça lui brise le cœur une fois de plus.
Il hoche la tête, attrape son sac. Une dernière vérification : son portefeuille y figure bien, il regarde une dernière fois si le dessin et la photo de Benny y sont aussi. Un bref sourire plus tard, il fourre à l’intérieur sa veste en cuir, ainsi qu’une nouvelle chemise qu’il tient à prendre. Revolver à sa ceinture, fusil de chasse qui passe dans son dos, il récupère venant de son frère le tomahawk de Meika. La hachette finit de l’autre côté, comme elle l’aurait dû, elle.
Jarod s’approche, le scrute un instant. Il est un peu plus petit que lui, plus tassé par les années aussi. L'apocalypse l'aura fait maigrir, sans perdre de ces muscles et de trop sa condition physique. Jack est ni trapus, ni athlétique, mais il approche de la cinquantaine et ça se sent parfois. Son frère lui signale que sa cicatrice s’remet pas si mal. Là, longeant sa joue, comme toutes les autres qui figurent sur son corps ou son visage usé par le temps. Lui a l’impression qu’elle se fond entre ses rides et ses expressions marquées. Il n’y fait même plus attention. Une main dans les cheveux, l’attention de son frère le gêne un temps, mais il en est plus à s’faire des cheveux blancs. Il en a déjà tellement.
Tennessee, 15 Février 1970.
Il est le premier, et voit le jour à Memphis.
Le Tennessee a ça pour lui qu’il rassemble un peu tous les déchets humains du monde pour les mettre au même endroit. En tout cas, c’est c’que Jack en pense aujourd’hui, même si ça a pas toujours été l’cas. Sa mentalité a évolué depuis ses jeunes années, surtout en s’éloignant d’son père. David Ross était pas vraiment un chic gars, ni une pure enflure, mais depuis le temps, lui a plus l’impression d’lui devoir quoi que ce soit, même dans la pure tradition catholique où on a essayé d’l’éduquer.
Difficile, du coup, d’savoir où ça a merdé.
Tennessee, 1974.
Joy vient au monde quelques années plus tard, elle est très attendue. La grossesse de Maria est laborieuse, mais l’accouchement se passe bien. Pour autant, quelques mois après sa naissance, la petite meurt soudainement, sans explication. Mort subite du nourrisson, qu’disaient les toubibs. Un truc qui lui échappe encore. Jack est pas capable de parler d’un traumatisme, même s’il se souvient de l’ambiance de la maison à cette époque comme si c’était marqué dans sa chaire. Au fond, il aurait dû prévoir. C’est c’qu’il se dit aujourd’hui.
Tennessee, 1984.
Jarod est un accident de parcours, c’est en tout cas ce que répète David. Et d’la même manière, il pourra jamais remplacé Joy. Déjà, parce que c’est pas une fille. Ensuite, parce qu’il pourra jamais aimé autant cet enfant que sa fille avant.
Pour Jack, c’est différent. Il a quatorze ans, et un petit frère qu’il trouve absolument génial. Y’a pas à dire, même dubitatif au début sur cette naissance, en l’voyant, ça a sans doute été le gosse le plus cool dans son esprit. Il était plus fils unique. Et Jarod amènera forcément avec lui l’bonheur qui s’est éteint y’a dix ans à la mort de Joy.
En tout cas, il le croit suffisamment fort. Mais David part un jour chercher des clopes et revient jamais. Il prend avec lui tout l’argent sur le compte d’la famille, laissant le trio dans une sacrée galère. Ils quittent Memphis le mois suivant, pour s’installer à Lewisburg où les loyers sont moins chers.
Il grandit en manquant de tout, et Maria est obligée de se mettre à travailler pour un salaire de misère. Le loyer s’paie pas tout seul, elle en vient à des extrémités qui lui arrachent des larmes. L’éducation d’Jarod se fait sur le pouce, quand elle trouve le temps de pas s’faire trop belle pour des hommes qui la payeront une misère. Sa mère est une pute, donc. Mais Jack l’aime quand même.
Elle tombe enceinte par deux fois et avorte, attrape le sida en 1985.
En parallèle, Jack décroche à l’école. D’abord victime de harcèlement, il devient violent, rapidement catalogué comme le mauvais élève, infréquentable. Il tombe plus ou moins dans la délinquance très tôt, et dans des petites magouilles sans grandes envergures. On parle en tout cas d’lui à Lewisburg comme un p’tit malfrat sans avenir.
Tennessee, 1987.
Il commet son premier cambriolage. Avec un copain qui dit l’avoir déjà fait. Un petit vol de bijoux, qu’il croit pour se refaire une conscience. Sa mère en a plus besoin que les voisins de toute façon, et la revente leur permet de remplir le frigo. Il annonce à Maria que c’est gagné dignement, même s’il en est rien.
Son petit frère fait ses premiers pas à l’école, il ira loin. En tout cas, Jack fait tout pour – il place de l’argent sur un compte pour ses études. Ses magouilles arrondissent les fins de mois, tandis que la santé de leur mère s’dégrade de jour en jour. Sans traitement régulier, sans grand moyen, ça devient vraiment difficile de toute façon.
Tennessee, 1889.
A sa majorité, sans diplôme, Jack choisit quand même de trouver un travail. C’est fini les vols, les magouilles, il vendra plus des trucs dérobés à d’autres pour une liasse sans intérêt. Il veut être honnête, parce que la santé de sa mère se dégrade trop vite, et qu’il a besoin d’ça pour lui payer un traitement. A l’usine Ford, il apprend sur le tas la mécanique.
Mais l’argent facile lui manque, le traitement coûte cher et il gagne pas assez pour le financer sans ça. Maria veut pas qu’il se saigne pour lui, elle se débrouillera. Mais la laisser mourir est pas une option pour autant. Alors, il retombe dans la délinquance.
Lewisburg, 1990.
Il se fait chopper pour un énième cambriolage.
Lorsque les flics cognent à sa porte pour l’embarquer sous les yeux d’sa mère, Jack sent l’poids de la honte sur ses épaules. Il s’rend pas compte d’à quel point il la met dans la merde. Jarod est à peine assez grand pour comprendre c’qu’il se passe. La misère sociale épargne personne.
Il finit sous les verroux.
Lewisburg, 1992.
Maria meurt des suites du SIDA.
Jarod rentre dans l’système, à l’orphelinat.
Jack, lui, n’aura l’annonce que deux s’maines plus tard, et l’impossibilité d’aller la voir une dernière fois. Il s’rendra sur sa tombe qu’une fois sortie de prison, en 1997.
Il retourne d’ailleurs à Lewisburg, sur les traces de son frère qu’il retrouve adopté par une famille. Tant mieux, au moins on s’occupe d’lui, il est sorti d’la pauvreté, et bien éduqué. Ça rassure Jack, parce que lui sera différent, donc : il réussira.
Il rencontre une femme, Emily. Elle passe au garage où il bosse pour une roue crevée à quelques mètres de là. Il l’accompagne, lui change son pneu, sympathise avec elle. Elle repassera plusieurs fois ensuite, jusqu’à ce qu’il lui propose de l’accompagner boire un verre. Puis, il lui demande sa main après le bug de l’an 2000. Elle accepte. Elle tombe enceinte quelques s'maines plus tard…
Mais il repart en prison le 17 février 2001, pour une autre magouille dans la foulée. Ça rompt les fiançailles, Emily veut plus le voir, et refuse qu’il connaisse son enfant.
Il a merdé, mais c’est une habitude chez lui.
Jack s'fait respecter en prison, est apprécié par ses partenaires pour son humour et son côté humaniste derrière ses grands airs désabusés. Vrai que c'est pas un gars méchant d'toute façon.
Tennessee, 2006.
Il ressort de prison, même rengaine. Se réinstalle, s’fait aider par son frère. Même si l’mot est grand pour c’que c’est. Tant pis, Jack s’contente de ça, sans doute qu’il mérite pas mieux. Cette fois, il tâche de rester hors des coups qui craignent, se contente de petits vols sans envergures. Et malgré les relations tendues avec son cadet, il s’arrange pour s’faire une petite place dans sa vie.
Fun fact : lors d’un cambriolage, il aide une grand-mère coincée dans son lit qu'a plus la force de se lever. Il lui prépare même un repas chaud et discute avec elle pour lui tenir compagnie avant d'repartir. Elle portera pas plainte contre lui.
Tennessee, 2010.
Emily, son Emily, reprend contact avec lui quand son enfant veut le rencontrer.
Elle est une bonne mère, et quand il la revoit après si longtemps, il s’rend compte à quel point elle lui fait penser à Maria.
Le 14 août 2010, donc, il voit pour la première fois son fils, Benjamin. Il gardera de ce moment une impression étrange mais joyeuse. À la suite de ça, il veut aussi obtenir la garde partagée du môme, mais Emily refuse. Alors, il fera ce qu’il faut pour ça : il se range. Il reprend ses fonctions de mécanicien, sans que ça soit vraiment facile.
2013, il enchaîne ses petites magouilles parce que la criminalité lui colle à la peau, sur des trafics au kilométrage, à la carte grise,…
Il s'fait sans doute plus sage avec les années. Sans jamais être ni vraiment riche, ni vraiment pauvre.
Mais ça, Jack s'en cogne.
Memphis, Octobre 2015.
Ça faisait déjà plusieurs semaines que les annonces de disparition s’accumulaient, que les agressions auguraient rien d’bons, surtout pas pour détendre la police locale. Là-dedans, Jack avait jamais été du genre à trop s’faire du mourrons sur l’sujet, comme si ça lui en touchait une sans faire bouger l’autre.
Du coup, difficile de savoir à quel moment précisément ce pauvre gland a commencé à prendre ça à peu près au sérieux. P’t’être quand des militaires sont venus vider son quartier. L’même jour où Jarod s’est pointé dans son 4x4 pour lui dire qu’il fallait décamper d’ici, qu’ça puait du cul sévère. Ou alors, quand Emily l’a appelé pour lui dire qu’ils partaient, avec Benny, vers un camp d’survivants au nord d’la ville.
Là comme ça, ça fait beaucoup pour prendre conscience d’l’angoisse que c’était. Qu’les affaires rouleraient plus comme avant, à l’évidence, qu’ça craignait bien trop pour ça. Jack sait où donner d’la tête qu’en entendant la voix désespérée d’Emily avant la coupure des communications.
Du reste, il apprend sur l’tas. En observant, en déduisant. En s’débrouillant. Du revolver et des munitions qu’il a chez lui, comme tout bon américain moyen s’disant qu’les flingues c’est quand même la classe. P’t’être pour ça qu’Jarod s’est pointé, d’ailleurs.
Memphis tiendra pas l’mois pourtant, malgré les efforts d’l’armée pour contrôler les morts. Les différentes safe zone deviendront des abris plus ou moins durables, et d’vant la démesure d’la situation, la plupart quittera la capitale du Tennessee par ses propres moyens.
Pour Jack, ça s’fera pas sans Benny.
Tennesse, Novembre 2015.
Un mois.
Un putain d’mois pour trouver cet abri. Trop tard.
Quand l’camp a bien pu tomber ? Il en a aucune foutue idée. Devant lui, c’est juste un tas d’cendres, jonché d’morts qui s’relèvent pour essayer d’lui grignoter l’museau. Les détonations de leurs armes les obligent à faire vite. Il a beau appelé son fils, son ex, il ne retrouvera d’eux que leurs corps criblés d’balles. Le gamin dans les bras d’sa mère, liquidée d’une cartouche en pleine tête.
Jarod lui laissera pas le temps d’faire son deuil, ni même de comprendre. Il traînera son aîné en dehors de cet enfer, pour mettre de la distance entre cet état d’malheur et eux. Lui qui avait mis si longtemps à prendre ses précautions, pour les rejoindre. Tout ça pour rien.
Encore un rendez-vous manqué, pas vrai ? C’est en tout cas c’que le deuil lui laissera, un amer goût d’rouille sur la langue, et quelques larmes pour pleurer tout c’qu’il pourra jamais vivre.
Illinois, Hiver 2016.
La route est longue, l’hiver glaçant.
Mais pour atteindre le Canada, et surtout pour s’y installer, il faudra s’y faire.
Pourtant, les deux frères arrêtent leur moteur à Chicago. Ils font routes depuis quelques semaines avec une fille et son frère, ainsi qu’un troisième luron qui veut retrouver sa famille dans le Wisconsin. Ils larguent celui-ci sur le bord de la route, ainsi que les deux autres, pas sans leurs dérober quelques affaires. Du reste, la rencontre avec un petit groupe bien installée au sein de Chicago leur permet de comprendre que franchir la frontière est totalement inutile. L’endroit est impraticable, et le Canada est pas épargné par la merde qui éclabousse l’Amérique.
Jack est amer. Amer de la mort d’son gamin, qu’il arrive pas à expliquer. Il s’renferme, devient plus froid. Jarod le conforte dans tout ça. Parce que sans Jarod, il a conscience qu’il serait pas là.
Illinois, Avril 2016.
Chicago est déjà loin derrière eux. Pour cause, ils ont pris la route au milieu d’la nuit, comme des voleurs. Les sacs pleins des ressources amassées par les autres. Ils taillent le bitume, en même temps qu’un mode opératoire notoire s'installe. Jarod le dit souvent, faut prendre et repartir, faut laisser croire qu’on est d’confiance. Y’a qu’leur survie qui compte. Y’a plus qu’eux, de toute façon.
Dans l’Iowa, en Juin 2016, ils récidivent. La prise est bonne, elle permet d’faire route jusqu’au Nebraska. Où p’t’être que l’herbe sera plus verte.
Direction l’Ouest, deuxième moitié de 2016.
Les paysages défilent, les gens aussi.
P’t’être bien qu’ils finiront par s’arrêter quelque part. L’plus probable, c’est qu’ils atteignent l’extrémité du pays. Et qu’ils avisent à c’moment-là.
Ouais, ça a pas l’air trop mal.
Wyoming, Janvier 2017.
Le 4x4 lâche, et Jack peut rien faire pour le réparer. Ils ont cependant un coup d’chance quand ils s’font trouver par des survivants qui acceptent de les aider. Les deux frères les rejoignent, d’abord le temps de changer les pièces qui merdent dans le moteur. Mais le temps file, et Jack a du mal à cacher l’effet que cette fille lui fait.
Elle s’appelle Meika.
Elle a des cheveux incroyablement longs, qu’elle natte comme elle peut pour s’éviter des ennuis. Ses yeux noirs lui font perdre tous ses moyens, un peu comme un gosse devant son premier béguin. Et à chaque fois qu’il croise son regard, il a l’impression d’se paumer pour de bon. Jarod parle de repartir, mais Jack arrive pas à penser à ce demain où il devra plus la voir. C’est con, mais il en tombe fou. Et l’soir où elle lui annonce qu’elle l’apprécie, il s’sent vibrer pour la première fois depuis des années.
Il l’aime. Elle l’aime.
Alors repartir s’envisage même plus.
Elle lui apprendra ce qu’elle sait. Il en fera autant. Même si les premières fois, il a l’air d’un pur abruti sur son cheval, même s’il manque plus de prises que de bêtises, elle lui enseigne à s'servir d'un fusil, qu'elle lui donne. Jack pourrait s’faire à cette vie pour de bon. Alors il prie. Depuis des années qu’il l’a pas fait, il prie pour que jamais ça s’arrête.
Cheyenne - Wyoming, 13 Septembre 2017.
Jarod revient d’sortie. Couvert d’un sang qu’est pas à lui, l’air totalement hagard. Les larmes qu’il verse sont réelles, et un doute le prend.
Le matin même, son frère est parti avec Meika pour récupérer du matériel dans un hangar. Il est rentré seul, dans cet état. Et Jack a du mal à comprendre. Il peut pas y croire, en fait. C’est pas possible. Pas elle. Surtout pas elle.
Le père de Meika et lui retrouvent le corps d’la jeune femme, dévorée par les rôdeurs.
Elle aura droit à une inhumation digne, dans la tradition d’ses croyances. Et avec elle, Jack enterrera ses sentiments et l’espoir qu’ils auront fait naître en lui.
On lui confiera son arme fétiche, son tomahawk.
Etat de Washington, Février 2018.
Parce qu’il se noie dans le chagrin, Jarod l’extirpe de ce groupe. Il le laissera pas couler, surtout pas dans ces bouteilles qu’il se siffle pour oublier Meika. Il est désolé, qu’il dit. Il aurait aimé la ramener, la sauver, mais il laissera pas crever son grand frère.
Alors, plus de force que de gré, Jarod ramène Jack sur les routes. Dans ce bon vieux 4x4 qui a reappris à rouler, ils reprennent l’objectif qu’ils avaient à la base. Aller vers l’Ouest, peu importe c’qu’il y a là-bas. P’t’être que la distance lui permettra d’oublier sa douleur. D’oublier cette fille. Il y a qu’eux, il y a toujours eu qu’eux. Les autres abandonnent, pas eux.
Mais passé la limite de l’état de Washington, la voiture tombe en rade pour de bon cette fois. Et pas d’gentil groupe pour venir les aider. Les deux frangins devront faire le reste de la route jusqu’à Seattle à pied, en s’familiarisant avec le lieu. Ils auront jamais été aussi proche de leur but.
Seattle, Juin 2018.
Dans la mégalopole, les choses sont étranges.
Jack a pas l’impression d’être chez lui, mais Jarod insiste pour qu’ils rejoignent le hangar dont ils ont entendu parler. Y’a des survivants, des groupes, y’a des occasions. Il voit là-bas un potentiel sans limites, il faut investir sur cet avenir. Jack s’en cogne, mais si ça compte pour son frangin, alors peut-être que ça vaudra la peine. Sa dépression l’a pas quitté, qu’importe la distance. Il sent dans son cœur un poids dont il arrive pas à s'délester.
Mais ça, il peut pas en parler non plus.
Il fume, clope sur clope, pour oublier le manque que l’alcool lui cause.
En septembre 2018, ils trouvent le hangar, escortés par des voyageurs comme eux qui vivent dans le coin depuis un moment.
C’est pitoyable. Jack a du mal à supporter l’odeur de poney dans le bâtiment, mais ok, il comprend le potentiel du lieu. Alors, admettons… Admettons qu’ça vaut la peine de s’en donner.
Etat de Washington, 2019.
La chasse est pas mauvaise. Quand il s’retrouve tout seul avec son fusil et ses prises, Jack a l’impression qu’Meika est encore un peu avec lui. Ça l’apaise, ça calme sa douleur. Il peut pas en parler à Jarod, parce que son frère comprendrait pas. Mais c’est comme ça. Et puis, ils s’servent de ça pour troquer au No Man’s Land. Pour se faire un nom. Lui demande des clopes, parfois des bières. Jarod fait ses affaires, Jack s’en cogne.
En Mars, quand le hangar a des problèmes, les deux frangins sont pas dans le coin. Quand ils reviennent, c’est pour découvrir le carnage. Y’aura bien que son cadet pour comprendre l’opportunité d’s’installer plus durablement encore.
Jack s’en cogne.
Il fera c’qu’il voudra, pour peu qu’il y perde pas trop.
Le reste l’intéresse pas.
L’odeur de poney au No Man’s Land couvre à peine celle de la clope sur laquelle il tire depuis un moment. Il mâchouille le mégot avant d’le recracher parterre. Il relève son chapeau, le calle bien au-dessus de sa tête pour voir autour de lui. Kara est venue lui récupérer la peau des quelques lapins qu’il a tiré, et il faudra repartir tôt demain matin pour en attraper d’autres. D’son côté, son frère a autre chose à faire, comme d’habitude. Les deux hommes se rejoignent toujours passée une certaine heure. Ils ont rarement beaucoup à se raconter, mais on les sait ensemble de toute façon. Alors, quand on veut parler à l’un, on s’adresse parfois à l’autre.
Jack, lui, s’en cogne.
Il est dépassé par les ambitions de son cadet, probablement aussi par cette vie entière.
Mais l’idée de dépendre de rien d’autres lui convient. L’fait de rien devoir à personne lui plait. Meika lui manque aussi, sauf qu’il se garde d’en parler à qui que ce soit. Jarod a toute façon du mal à l’entendre et les autres sont pas concernés par cette douleur dans sa poitrine. Ce vide qu’il ressent constamment. Il est amer, mais il ment bien.
Assez pour qu’un nain du nom de Mathew se joigne à lui. Paquet de cartes en main, et bouteille de vin. Quitte ou double, donc. Ça sera la mise. Jack a que du rhum à lui donner, mais il est partant pour jouer. Mathew accepte.
Et perd.
De justesse seulement.
C’est pas forcément de la pitié pour le coup, mais Jack refuse de prendre son du. Une prochaine fois. Parce que l’adversaire était digne, et qu’il le faisait davantage pour l’amour du jeu qu’pour la mise. Finalement, les deux échanges : le vin de messe contre le rhum de pirate. Ça lui changera.
Ce ménage est presque régulier pour lui. Il s’est fait quelques contacts. Sans parler d’amitié, il se contente de ces relations pour pas oublier qu’il est humain. Il s’ennuie, annonce à Jarod qu’il va faire un tour, que si d’ici quelques jours ils peuvent mettre de la distance pour rejoindre une forêt, ça serait carrément le top.
Il vaut peut-être mieux pour avoir de quoi échanger, de toute façon. Enfin, ça, ça devient une habitude. A voir où ils en seront d’ici quelques mois.
Et le reste du temps, le reste du monde, le reste de tout, bah…
Jack s’en cogne.
• Âge irl : 84 ans
• Présence : C’est un interrogatoire ? J’vais avoir droit aux menottes ?
• Personnage : Inventé [ X ] / scénario/prédef [ ]
• Code du règlement :
Demande à ta soeur
• Qu'est-ce qui vous a convaincu de vous inscrire ? :
Bah, demande à ta soeur
• Crédits (avatar et gifs) :
Tumblr & Bazzart
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- Levi M. Amsalem
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Re: Jack Ross - There's your man
Jeu 13 Juin 2019 - 13:28
Je te dis même pas "rebienvenue", je pense que ce serai à la limite de l'insolence
Amuse-toi bien va !
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Re: Jack Ross - There's your man
Jeu 13 Juin 2019 - 15:57
J'ban ce compte!
Qui est ce qui était là en premier? Toi ou le forum?
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Re: Jack Ross - There's your man
Jeu 13 Juin 2019 - 16:00
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Re: Jack Ross - There's your man
Jeu 13 Juin 2019 - 16:41
Merci quand même, sauf à Milow qui est un petit emmerdeur
- Levi M. Amsalem
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