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The sunset limited.

Mer 26 Juin 2019 - 13:41

J’ai réussi à m’défaire de Johanna y’a deux jours d’ça, en la laissant au No Man’s Land. J’me suis trouvé comme un gros con en lui promettant de revenir le soir-même, d’pas l’abandonner, qu’elle avait qu’à s’trouver une activité. Jarod, lui, m’a regardé de haut en bas, avant d’la fixer elle en essayant d’comprendre c’qu’il me prenait de ramener une gamine comme elle. Parce que c’est ce qu’elle est pas vrai ? Une gosse pétrifiée par c’qu’il se passe à l’extérieur, et par acquis d’conscience, j’pouvais pas lui dire qu’elle pouvait se démerder toute seule. Y’a qu’à la voir une fois ou deux en action pour comprendre qu’elle en est foutrement pas capable.

J’sais bien que la discussion avec Jarod viendra en temps voulu. Il va m’passer un savon, m’dire qu’on fait pas la charité, qu’elle va être un poids pour nous. Mais d’ici là, j’ai bon espoir d’lui trouver une utilité. J’veux dire… Bon, elle était fleuriste et en l’état c’est pas non plus hyper évident, sauf qu’elle doit bien savoir autre chose de ses dix doigts. Bambi va juste rester sage l’temps que j’revienne, dépendra quand ça s’ra ça.

Parce que ma sortie ravitaillement a tourné court très rapidement quand l’grondement d’un moteur a fait fuir toutes les prises possibles. D’ma planque de chasseur, c’est un 4x4 militaire avec cinq types à l’intérieur qu’j’ai vu débarquer avec tout le barda qu’il faut pour piller le coin sans vergogne. Et j’tiens bizarrement pas à les saluer pour ensuite leur demander d’faire moins de bruit. En discrétion, j’ai bougé d’ma position, et ais essayé d’quitter gentiment la zone jusqu’à atteindre chinatown et me glisser sous un rideau à peine ouvert.

Le moment d’pas d’bol, c’est quand j’me suis battu avec un mort et qu’j’ai fait un bruit d’enfer pour le balancer par-dessus une étagère. Ils ont compris qu’ils étaient pas seuls, se sont mis en quête d’me débusquer, et il a fallu que j’presse le pas avant d’me faire faire un deuxième trou de balle ou j’pense.

J’enfonce une arrière porte pour fuir vers la cour qui s’présente, force une fenêtre pour m’engouffrer dans un autre magasin. Ma fuite a plus d’importance que le reste, et si j’esquive les morts, c’pour espérer qu’ils ralentiront le petit groupe sur ma piste. Ça a l’air de marcher. J’gagne quelques minutes essentiels pour aviser une échelle de secours et l’escalader rapidement. Quand je m’engouffre dans le premier appartement qui passe, c’est juste à temps quand ils arrivent dehors. Accueillis par deux autres morts qu’ils abattent sans vergogne.

Mon palpitant s’fige, j’peux plus faire un bruit. Mais devant moi, y’a une sorte d’urgence. Ou j’suis ? Ou j’vais ? Quoi faire ? M’planquer, évidemment. Sauf qu’un regard croise le mien, et que de concert, on sort nos armes pour se braquer dans un silence insoutenable. Un grand blond, aussi barbu et mal luné qu’moi. J’me redresse à peine, mon souffle se fait plus lent. C’est p’t’être sa planque, j’en sais rien.

J’m’en cogne aussi.

T’es avec eux ?

En bas, les éclats de voix font le reste. Ils sont toujours à ma recherche, et le moindre coup d’feu les attirera dans cet immeuble. C’est pas le moment de jouer les cowboy.


Inachevés
La médiocrité commence là où les passions meurent. C'est bête mais j'ai besoin de cette merde pour sentir battre mon cœur. J'ai tellement misé sur mes faiblesses et mes failles, j'mérite une médaille au final j'ai fait qu'briller par mes absences.
Levi M. Amsalem
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Re: The sunset limited.

Mar 2 Juil 2019 - 21:18

On ne pouvait pas dire que les derniers jours aient été généreux avec moi. Cela faisait des jours que je déambulais dans les quartiers avec l'espoir de trouver du matos, qu'importait que ce soit un petit truc ridicule ou une mine d'or. Tout ce que je voulais c'était survivre encore. Un jour ce n'était pas négligeable alors si j'avais droit à un coup de bol, alors clairement je demanderai plus rien au Ciel avant au moins le mois prochain. Minimum le mois prochain... Dans tous les cas, j'avais passé des heures dans les rues, évitant au mieux les bouffeurs qui, pour certains, m'avaient repéré. Bien sûr, si au début j'étais parvenu à m'en sortir en évitant la confrontation, j'avais vite compris que ça ne servirait à rien parce que le petit groupe appelait ses potes et moi... Moi je finirai clairement à la casserole et ça, c'était pas prévu dans mon agenda. Il m'avait fallut une poignée de secondes pour me décider et foncer vers une ruelle plus ou moins accessible. Malheureusement, dans la course, je me suis laissé tomber au sol pour éviter de me faire attraper par un de ces monstres et je grimaçais puisque je venais clairement de me défoncer les genoux et les avant-bras. Pourtant, je n'avais pas eu le temps de traîner et m'étais relevé rapidement pour reprendre ma course contre la Mort. Au détour d'un chemin, j'avais vu mon billet de sortie. Derrière moi, les grondements meurtriers se firent entendre, faisant couler l'adrénaline plus encore dans mes veines et m'obligeant à bouger mon cul pour parvenir à escalader l'échelle de service menant à une fenêtre d'appartement.

Face à la fermeture de verre, je n'attendis pas vraiment et balança mon sac contre la matière pour la briser. Les débris firent du bruit mais ça ne me dérangeait pas puisque je me retrouvais dans un endroit partiellement sécurisé. Dans un réflexe un peu bête, je cachais mon entrée de fortune à l'aide d'un rideau dégueulasse et me tournais vers le salon que je venais de réquisitionner. Dehors, les morts se rassemblaient encore et passaient à la recherche de ma pomme, même s'ils cherchaient sans doute d'autres victimes. Dans tous les cas, je prenais conscience que j'étais bloqué dans mon point de sauvegarde et je ne pouvais rien faire d'autre qu'attendre que tout se calme. Aussi, je décidais de sortir mon couteau de chasse et entrepris de visiter mon local, histoire de ne pas avoir de mauvaise surprise. La réponse à mon inspection intervint lorsqu'un non-mort enfant tenta de me sauter dessus alors que j'ouvrai la salle de bain. Le combat ne fut pas bien difficile et ma lame se planta sans peine dans son crâne. Je repoussais le corps totalement sans vie, essuyait mon arme sur le tissu poisseux de mon assaillant et me détournais. Ça faisait longtemps que ce genre de bataille ne me faisait plus de peine. Autrefois, ça me touchait au cœur mais désormais, ce n'était plus qu'une formalité qui résumait ma vie. Tuer pour survivre. De toute façon, ces choses n'étaient plus humaines alors pas besoin de compassion. Qui aurait de la compassion quand je rejoindrai leur camp ? Personne. Parce qu'on était plus rien aux yeux des vivants.

Bref.

Au bout de quelques heures, je m'étais vite fait à mon nouvel habitat, j'avais fixé ma carte pour savoir comment me sortir de ce merdier et retrouver mon repaire. Puis j'avais aussi fouillé l'endroit sans y trouver de choses particulièrement intéressantes. Enfin, il y avait bien eu un livre sur les victoires et les défaites américaines qui s'était avéré intéressant. Avec les rôdeurs qui devenaient bruyants, j'avais pris la décision de m'enfermer dans la chambre pour avoir un peu plus de calme jusqu'à ce que j'entende un bruit qui ne me plaisait pas. Le bruit de pieds grimpant l'échelle métallique que j'avais emprunté des heures plus tôt. Alors j'avais posé mon bouquin et avait sorti ma lame, retrouvant le salon que j'avais délaissé, me faisant aussi discret que possible. Et puis, je le vis.

Face à moi se tenait un brun, armé aussi, inquiet comme quelqu'un qui ne savait pas comment il allait se faire bouffer mais au regard aussi teigneux que le mien lorsque je rencontrais des imprévus qu'il n'était pas vraiment temps d'affronter. L'inconnu souffla une question et je fronçais les sourcils lorsque je compris ses propos. Avec qui ? De quoi il parlait ce type ? La réponse me vint lorsque à l'extérieur des voix se firent entendre. Putain, il était bien con, celui-là. Il avait ramené avec lui des poursuivants et puisqu'ils n'avaient pas l'air très malins à parler comme si les morts n'étaient pas plus dangereux que ça, j'en concluais donc qu'ils n'avaient rien d'enfants de chœur et cette simple supposition indiquait que j'étais également en danger, si on faisait un truc stupide.

"J'ai l'air d'être un débile qui poursuit un autre débile ?" Je n'avais pas retenu ma question, tout à coup amer. Il aurait été simple de vouloir me battre avec lui et de le foutre dehors mais cette simple option me foutait le couteau sous la gorge. Sacrifier ce gars suffirait pas à me laisser le temps de me tirer de ce merdier. Lentement, je m'accroupi alors que les voix dehors se rapprochèrent un peu. Ma mâchoire se serra et mon poing tenait fermement le manche de mon couteau. "Faut vraiment être con pour attirer des vivants." jugeais-je sans plus de manière. C'était un fait. Par les temps qui couraient, fallait vraiment être con.
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Re: The sunset limited.

Lun 15 Juil 2019 - 12:34

Silence, lourd toujours.

J’le fixe en papillonnant du regard, essayant de comprendre ce qu’il me dit. S’il a l’air d’un débile qui poursuit un autre débile ? J’sais pas, j’ai quatre heures pour réfléchir à la problématique ou il s’attend à une réponse dans la seconde ? J’pince les lèvres, m’passe la langue sur les dents, sans baisser mon arme pour autant. La confiance est pas trop là faut dire, c’est même plutôt difficile de l’accorder à un inconnu qui a pas l’air motivé à faire preuve d’un peu de sympathie. J’peux pas lui en vouloir, à sa place, j’aurais pas forcément réfléchi avant de tirer, quitte à me mettre un peu plus dans la merde.

J’sais pas, j’ai l’habitude de penser que tous les cons se ressemblent pas forcément. que j’réponds finalement en le fixant. Et quand il faut être incroyablement débile, y’en a qui savent même être imaginatif.

Comme quoi, con, con à demi. C’est pas un adage mais ça pourrait. Pendant que lui s’accroupie pour pas être dans le champ de vision des autres, je me redresse vaguement en essayant d’être prêt à me barrer en courant à la moindre remarque qui me cassera les noix. J’avise au-dessus de la fenêtre quelques secondes avant de me replanquer. En bas, ils défoncent la porte, pénètrent dans les lieux, comprennent que c’est là où va falloir fouiller. J’espère vraiment que le blond en face de moi à pas nettoyer l’immeuble, ça nous permettra de gagner du temps :

Ouais parce que je l’ai fait exprès, c’est un peu ma passion de la semaine, ma nouvelle lubie, je commente ça ironiquement, secouant la tête dans la foulée parce que s’il veut refaire du sarcasme, moi aussi je peux jouer hein. Mais bon, quitte à gaspiller de la salive, autant être un peu utile : J’en ai compté cinq, j’sais pas s’ils peuvent être plus.

Qu’un moteur entendu, qu’un véhicule donc, plein. Ça serait vraiment pas de bol que ça soit davantage, mais question poisse, ça m’arrive d’être recordman, alors je vais fermer ma gueule et pas la ramener sur le sujet. Pour peu que mon nouvel ami d’infortune soit pire que moi dans le genre, et on est foutus.

Ils pillent, en tout cas c’était leur programme de la journée avant qu’ils m’trouvent. Oui hein, ça fait chier mais c’est comme ça : Si t’es pas avec eux, alors t’es contre eux, c’est tout c’que je peux t’dire.

On pourchasse pas un mec qui a rien demandé si c’est pas pour lui faire la peau. Ils s’attendent pas à jouer au poker en ma compagnie, j’le sais. Dans tous les cas, vaut mieux être paré à l’éventualité que ça soit juste des connards.

On est pas très loin du district industriel, c’est là où j’veux me rendre au plus vite pour retrouver d’autres gens qu’ils feront pas chier, j’explique ça comme ça. Des fois qu’il connaisse pas le No Man’s Land. T’as une issue de secours autre que celle-ci ?


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Re: The sunset limited.

Mar 23 Juil 2019 - 3:03

"C-Cinq ?! Quoi ?! Mais putain de... !" m'outrais-je à voix basse pour éviter de leur donner trop vite notre position. Non mais c'était pas possible d'être aussi fortiche pour se foutre dans la merde. Pourquoi les gens ne pouvaient-ils pas se contenter d'être vraiment trèèèèès discret ? Pourquoi fallait-il impérativement qu'il y ait un poissard qui débarque et qui s'amuse à foutre les autres dans le même étron que lui ? Ouais, j'dis pas, ça m'était déjà arrivé de le faire aussi mais j'étais suffisamment consciencieux pour que ça n'arrive pas souvent et pour le coup, Truc avait tout du parfait-relou-qui-attire-les-problèmes. Remonté, je serrai les dents et je retenais difficilement toutes les insultes que j'avais envie de lâché à l'encontre du malchanceux qui me partageait sa malédiction. Et maintenant, je devais faire quoi ? L'autre ne cessait de parler et j'avais juste envie, là maintenant, de lui mettre mon poing dans la gueule pour qu'il se taise. C'était pas suffisant d'avoir cinq connards au cul ? Fallait en plus qu'il l'ouvre. J'en avais rien à foutre de sa vie, à vrai dire. Qu'il crève la gueule ouverte si ça pouvait me permettre de quitter les lieux mais je savais d'avance que ça n'arriverait pas et qu'il faudrait que je me le coltine un moment. Du moins le temps de quitter ce foutu piège et j'osais espérer que ce serait bientôt parce que clairement, faire équipe avec un tel blaireau, ça ne marcherait pas plus d'une demi heure, à tout casser. Ok, Maes, calmos et réfléchis... Je ne cessais de me le répéter en bouche tandis que des pas retentissaient à l'étage d'en bas, en plus d'objets qui se fracassaient et de sons de bagarre, du moins s'en avait tout l'air. Mes yeux glissèrent vers mon acolyte et je soupirais profondément. Pourquoi je le poussais pas par la fenêtre ? Au moins plus personne le poursuivrait. Bon, y avait toujours l'élément non-morts mais hey, chacun ses épreuves. Déjà je faisais preuve de tolérances en ne lui pétant pas la gueule avec une chaise donc là... Mon regard se posa sur l'entrée de l'appartement et je jaugeais le salon un instant. "Le canapé, aide moi à le bouger le plus discrètement possible pour bloquer la porte." dis-je en me précipitant directement auprès d'un coin, attendant que le brun me suive dans l'idée. Avec difficulté, on parvint à le poser devant l'ouverture et j'imaginais qu'il nous permettrait de gagner un peu de temps même si, avec leur nombre, ce ne serait pas compliqué de le bouger. A moins de bloquer le repose-fesses... "Psst !" fis-je pour interpeller mon compagnon d'infortune, faisant signe de venir m'aider à bouger un énorme buffet en bois épais. Je ne comprenais jamais pourquoi les gens achetaient ce genre de meubles, ils étaient si moches, même s'il fallait leur reconnaitre une certaine efficacité dans ce genre de contexte.

Après avoir bougé la grosse pièce, je grimaçais et jouais des épaules pour les détendre, tentant au passage de retrouver mon souffle. Bouger le mobilier en toute discrétion n'avait rien de facile mais au moins, cette fois, nous pouvions éventuellement avoir plus de minutes pour chercher une issue pas trop dangereuse. Comme à chaque fois que je réfléchissais, mes doigts vinrent s'accrocher au manche de ma lame et je me détournais précipitamment pour voir de quelle pièce nous pourrions quitter l'endroit. Par la fenêtre de la chambre d'enfant, il était possible de se tirer mais un nouveau problème nous accrochait la cheville. Nous n'avions aucun appui pour rejoindre alors qu'un bon mètre et demi nous séparait de la porte de secours. Putain... "On peut pas s'casser par ici..." marmonnais-je plus pour moi que pour l'autre homme. Rapidement je me mis à faire les cents pas pour trouver une solution alors que les éclats de voix se faisaient entendre en plus des efforts pour essayer de défaire le système sommaire de sécurité. C'était pas le moment de tomber en panne d'inspiration. Jusque là, j'étais toujours parvenu à m'en sortir. Rapidement, je vins passer la tête par la fenêtre et observa le sol. Il y avait encore pas mal de morts vivants à l'extérieur. Qu'est-ce que je pouvais faire ? Qu'est-ce que je pouvais faire... Je tapotais mon front de l'index pour forcer mon cerveau à me sortir une solution de je-n'savais-où mais j'en avais besoin. Et puis ce fut le début d'une illumination. Faire du bruit pour éloigner la troupe de quasi-morts afin qu'on puisse sortir par ailleurs. C'était compliqué et même très audacieux voire suicidaire comme idée mais est-ce que ça valait pas le coup qu'on tente ?

Rapidement, j'attrapais des trucs ici et là, jouets, mobiliers légers et je les envoyais se fracasser contre le bitume de la rue, cherchant à faire toujours plus de bruits. "Aide moi ! Grouille ! On les attire par ici au maximum et on s'casse par les escaliers de l'autre côté ! Bouge toi !" grognais-je tout en continuant mon foutoir. Les sons graves des décomposés ne mirent pas longtemps à se faire entendre. Leur chorale macabre s'approchait de plus en plus du lieu de rendez-vous et je poursuivais mes gestes, n'hésitant pas à écraser quelques corps décharnés au passage. Nouveau coup d’œil pour voir les différentes têtes qui cherchaient à nous atteindre pour nous croquer sans y parvenir à cause de la hauteur. Heureusement qu'ils n'étaient pas suffisamment malins pour comprendre comment nous choper. Rapidement, après mon constat, j'attrapais le brun par l'épaule, agrippait la hanse de mon sac à dos et traînait le tout dans mon sillage pour qu'on se dépêche de prendre la sortie d'urgence tandis que les rales humaines qui souhaitaient nous mettre la main dessus se faisaient entendre. A priori, ils n'étaient pas heureux de savoir qu'on pourrait leur filer sous le nez. Désolé, ou pas, les nullos ! En premier, je m'engageais sur la voie de la liberté et je grimaçais lorsque mon coude rafla un coin de verre, me coupant au passage. "Sa mère la p... !" que je commençais avant de me stopper, c'était pas le moment. A peine avais-je posé le pied au sol que plusieurs corps se tournèrent vers notre duo. J'avisais mon comparse et je me mis directement à courir dans la direction opposé pour tenir éloigné les morts en plus des hurlements de mécontentement des types qui, désormais, nous en voulaient.

"Grouille toi !" que je conseillais au brun alors que je sentais mon palpitant vibrer beaucoup trop vite dans ma poitrine à mesure qu'on mettait de la distance entre le reste du monde et nous. Au bout de longues minutes, après mille changements de voie et bifurcations en tout genre, je m'arrêtais à la porte d'une boutique d'antiquités. Épuisé, je pris appuie sur mes genoux et j'aspirais l'air autant que possible, mes poumons me faisant souffrir à chaque bouffée, la sueur glissant le long de mon visage, tombant ensuite sur le goudron. Ma gorge était sèche et mon coude recommençait à me faire souffrir, maintenant que l'adrénaline libérait mon instinct de survie. Sans réfléchir, j'entrais dans la vieille boutique et attendit un instant, priant qu'il n'y ait pas de mordeurs. Aucun bruit, aucun pas, rien ne s'agitait dans la pénombre. Alors, je me laissais tomber sur une vieille chaise qui craqua sous mon poids, soulevant au passage la poussière. Un instant, je voulu éternuer mais je n'en eu pas la force, au lieu de ça, je fermais les yeux et grognais de déplaisir. "J'espère ne jamais te recroiser, Machin. T'as trop un mauvais karma, tu me le refilerais à coup sûr !" plaisantais-je alors que je passais la main dans mes cheveux pour arranger mes mèches folles, priant au passage qu'il me quitterait sans attendre, suite à la remarque. En attendant, j'espérais simplement calmer les battements de mon cœur et trouver de quoi soigner ma plaie, que ça ne s'infecte pas. Il serait dommage que j'y reste à cause d'un vieux bobo. Au pire, je n'oubliais pas qu'il y avait encore le groupe de mon frère. Peut-être qu'ils accepteraient de me retaper...

Tout en repensant à mes possibilités, je me redressais et fixais l'extérieur de l'abris de fortune. Des bruits gutturaux se dirigeaient par chez nous, pas suffisamment pour m'inquiéter ceci dit mais juste assez pour savoir qu'il y aurait une horde qui rappliquerait d'ici peu. "Faut qu'on bouge." que je lâchais comme une évidence que même l'inconnu devait avoir saisie. On ne pouvait franchement pas être tranquille dans cette foutue ville.
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Re: The sunset limited.

Mar 23 Juil 2019 - 14:50

Au moins je suis pas tombé sur le dernier des cons, c’est une sorte d’avantage quand on y pense. J’veux dire… Il aurait pu se ruer sur moi, me casser la gueule, se mettre un peu plus en danger comme un abruti au passage. Mais non, il a compris que c’était débile de faire comme ça, et à avisé en conséquence à la place. Tant mieux : moi, ça m’arrange. Si j’retrouve mon souffle, c’est de courte durée, parce qu’on se retrouve à bouger en silence un canapé et un meuble pour bloquer l’entrée. Du reste, c’est juste de la précipitation pour attirer les rôdeurs d’un côté, puis bouger d’un autre.

J’ai beau avoir bientôt cinquante berges, j’arrive encore à tenir la distance. Le blond est un bon sprinter, son but est évidemment d’mettre le plus de kilomètres possibles entre le danger et lui. Mais c’est sur la durée que tout se joue. Il a le physique pour survivre, il est débrouillard et tout. Je respecte ce genre de personnalité. J’le dépasse quand il s’plie pour reprendre son souffle, et reviens sur mes pas quand il rentre dans une boutique. J’barricade la porte à sa place, plantant une chaise usée contre la poignée.

Mon palpitant s’agite toujours, brutalement, il pompe du sang et de l’oxygène ou il peut. Mais j’ai pas encore besoin de me poser pour ça. La remarque du type me fait rire :

Ouais, c’est c’que j’me dis tous les matins quand il m’arrive une tuile, et quand j’lui balance ça, ça donne l’impression que c’est régulier. La vérité, c’est que je suis un putain de poissard dans le genre, on va pas se le cacher. Dès que l’occasion se présente, j’suis victime de la loi de Murphy en mode puissance 1000. Depuis, j’ai pris l’habitude d’me dire que ça pourrait toujours être pire. Restons pas là, j’vérifie qu’le gosse tient sur ses pattes.

J’dis le gosse, parce qu’il a l’âge de mon frère. Un peu plus un peu moins, c’est à quelques années près. Et quand on a mon âge, j’crois que tout le monde pourrait être mon gamin d’une certaine manière. C’est paradoxal venant d’un mec qui a été père sans le vivre, et qui s’est découvert cette vocation que bien trop tard. La faute à pas d’bol encore.

J’prends les devants cette fois, et conduis le type à l’arrière de la boutique pour en sortir. Local à poubelles, on escalade un muré de concert pour passer de l’autre côté, et débouler sur une autre rue, je manque de me péter la gueule en retombant, pas si souplement que ça. Des morts arrivent du bout de la rue, d’autres sont déjà là. Le tomahawk en main, j’abats le plus proche, et bouscule un autre pour m’en débarrasser.

Il nous faut dix minutes de plus avant de faire une seconde pause du côté d’un bar aux vitres éclatées. On a à peine quelques temps d’avance sur la horde qui se forme progressivement dans le coin.

Bordel, j’suis trop vieux pour ces conneries. Et j’sursaute. Une première détonation, puis une seconde, et c’est plusieurs salves. Ces gars sont bien équipés, mais tant qu’ils sont occupés avec eux, on peut trouver à se tirer de la zone…

Vers ou ? Le nord pour lui, y’a qu’au hangar que j’aurais la paix.

Tiens, j’lui file ma gourde, le laisse boire. Quand il recrache, surpris que ça ne soit pas de l’eau mais du rhum, j’éclate de rire : Oups ! Je change avec la bouteille que j’ai. Au moins, ça te réveille…


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Re: The sunset limited.

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