Planqué dans la réserve du dispensaire, Vaughn tenait à jour la liste du matériel dont ils disposaient. Pas qu'il avait que ça à faire en réalité mais ce jour faisait partie de ceux où il n'était pas de suffisamment bonne humeur pour s'occuper de ses pairs alors tant que d'autres étaient là pour le faire, il préférait l'option solitude. Plus prudent, tant pour lui que pour les autres, même si au fond il se fichait pas mal de froisser qui que ce soit. Ç'avait été un des avantages, avant, quand il n'y avait que des morts dans son frigo géant, personne pour l'emmerder ou pour venir taper la causette, même s'il devait faire bonne figure devant les familles mais en dehors de ça il n'avait pas besoin de faire plus d'efforts que nécessaire. Et au moins les défunts ne râlaient pas à la moindre douleur même si, vivants comme morts, le brun essayait d'être le plus minutieux possible, loin d'être un gros boucher en somme mais plus personne y faisait gaffe maintenant, surtout pas avec les conditions précaires dans lesquels ils évoluaient. Quoi que cet endroit était bien moins insalubre que le reste mais inutile de se leurrer, il ne reviendrait plus, le temps où ils pouvaient se permettre de refaire une beauté aux cadavres pour que les vivants soient en paix. Chacun devait traiter avec ses propres fantômes, sans fioritures ni embellissements éphémères.

Malgré sa volonté de rester dans son coin pour la journée, il n'eut d'autre choix que de quitter la pièce à un moment, arquant un sourcil en voyant de nouvelles personnes arriver. Les autres docs géraient, mais il était évident que quelque chose se tramait au sein du camp. Entre les anémies et autres trucs, ça ne sentait clairement pas bon. Mais ce n'était pas spécifiquement son domaine, ça. Lui il gérait les blessures, il connaissait la composition d'un organisme, les symptômes internes, mais les maladies en général il laissait ça aux autres, sauf exception.

Et l'exception arriva. Eve-Madeleine qui se pointait à la porte, et lui qui laissait filer un soupir las. Il s'arrêta alors qu'il envisageait de retourner dans la réserve, laissant retomber la main qui tenait le calepin. « Me dis pas que t'es malade toi aussi » lâcha-t-il simplement alors qu'elle arrivait à sa hauteur, son ton empreint de cette lassitude habituelle. Du coin de l’œil, le quarantenaire observait les autres autour, espérant que les symptômes ne deviendraient pas généraux à tout le camp, attendant que la jeune femme lui réponde. S'il n'avait pas pris la peine de réellement sympathiser avec tous les habitants du camp, principalement parce-que ce n'était pas dans son caractère, la blonde et lui se connaissaient déjà d'avant, lorsqu'ils étaient tous deux dans ce No Man's Land, et étrangement il avait fini par bien l'apprécier bien que, parce-qu'il était fidèle à lui-même, c'était difficilement décelable dans son attitude.

Habillée comme une maçonne, avec une salopette en jean et un tee-shirt qui a vu de jours meilleurs, je contribue encore au chantier de port-à-sec. C’est très éloigné de mes anciennes compétences mais j’apprends vite et j’ai envie de me rendre utile, alors je viens régulièrement enfoncer des clous sur les grandes étagères en construction. J’ai un peu la tête ailleurs ces derniers temps. Je pense aux malades, récemment accueillis au dispensaire, à commencer par le pasteur William. Je m’inquiète qu’un virus ne rôde et que les choses s’enveniment.

- Aïe !

Ce que je suis cruche. J’ai enfoncé un coup de marteau en plein sur mon pouce et je ne me suis pas raté. Mon doigt bleuit à vue d’œil et mon ongle s’est fendu. Le clou a ripé et m'a écorché la paume. Je saigne. C’est de ma faute : je réalise seulement que je n’ai pas pris de gants, comme préconisé par ceux qui chapeautent le chantier. Comme en plus je n’ai pas su retenir mon exclamation, impossible de reprendre discrètement ma besogne : je suis envoyée au dispensaire. Déçue, je rends les outils que j’utilisais jusqu’à lors et me dirige vers le bâtiment médical.

J’ai l’habitude d’avoir mal désormais alors même si la douleur me lance, je n’en fais pas tout une histoire. J’ai tout juste passé la porte qu’une voit familière m’interpelle. Je sursaute et capte la présence de Vaughn qui s’approche de moi. Une petite moue embarrassée transforme mes traits encore moites de transpiration. De ma main valide, je lisse quelques mèches rebelles qui se sont senti poussé des ailes à cause de l’effort physique.

- N-non je… non. Je me suis juste blessé au chantier, je lève mon pouce violacé, puis ma peau écorchée, à hauteur de sa vue pour qu’il puisse s’en rendre compte par lui-même, ce n’est pas grand-chose en fait, mais on m’a… conseillé de venir, j’espère qu’il va me dire que c’est rien ; je n’aime pas vraiment l’idée d’être le centre de l’attention quand d’autres gens ont véritablement besoin de soin, il y a eu d’autres malades depuis avant-hier ? J’ai une boule qui se forme dans le ventre en posant cette question – pourvu que non ! Une idée de ce qu’ils ont attrapé ?

Toisant la blonde dans l'attente d'une réponse à sa question, le quarantenaire ne manqua pas de remarqué son expression embarrassée, tout comme cet air qui donnait l'impression qu'elle avait couru un marathon. Si pressée de le voir ? L'idée aurait pu le faire rire s'il avait été de meilleure humeur, même si rire est un bien grand mot. Sourire serait plus juste. Au lieu de cela, il se contenta de garder cet expression inquisitrice, un brin impatient. « Ah » répondit-il simplement en avisant désormais son pouce. Pas grand chose en effet mais sans doute était-ce plus prudent de s'occuper de ça rapidement avant qu'elle attrape une infection, ou pire. Au moins n'était-elle pas malade comme tous les autres, grâce au ciel. « T'as bien fait. Viens » intima le grand en prenant la direction de la réserve pour trouver de quoi rafistoler la jeune femme.

« Y en a eu. Mais on sait pas ce que c'est pour l'instant, et c'est pas mon job. » Une réponse simple et concise, pour ne pas changer. À croire que quand il était mal luné ses capacités de sociabilisation s'en retrouvaient encore amoindries. Pour autant, Vaughn n'avait rien contre sa cadette, elle le connaissait suffisamment pour le savoir, et il n'avait même rien contre le reste du monde à dire vrai, il était juste lui, avec son air peu abordable et fermé. « Assieds-toi » lança-t-il en désignant une table de la réserve, prenant une trousse de premiers soins avant de tirer une chaise pour s'installer en face de la concernée. Fermé et peu engageant oui, malgré tout, lorsqu'il prit entre ses doigts la main blessée de sa vis-à-vis, il le fit avec une douceur considérable. Déformation professionnelle sans doute, trop méticuleux, probablement aussi parce-qu'il n'avait jamais été de ces types violents et trop pressés.

Après avoir observé de plus près la blessure, il releva ses prunelles sombres vers Eve, l'ombre d'un sourire étirant une infime seconde ses lèvres. « Je m'occupe de ton bobo et tu files, faudrait pas que t'attrapes ce qu'ont les autres. » D'une parce-que ça leur ferait plus de boulot, et de deux parce-qu'il l'appréciait suffisamment pour ne pas avoir envie de la voir dans le même état que les autres. Tirant de la trousse de soin désinfectant et compresse, il s'attela à sa tâche, toute son attention focalisée sur cela. Sans doute son expression était-elle redevenue un brin soucieuse, ses sourcils froncés. La question de la blonde tournait malgré lui dans son crâne : qu'avaient-ils tous attrapé ? La première évidence qui l'avait frappé n'était pas acceptable, parce-qu'il était concerné lui aussi, et Bethany également. Inutile de psychoter et l'inquiéter d'avantage, autant laisser les docs et l'équipe scientifique se charger du boulot d'enquête en priant pour ne pas tomber malade également.

Je hoche la tête et suit Vaughn jusque la réserve. C’est inquiétant de ne pas savoir ce que les autres ont attrapé mais je suppose qu’il le sait, alors je n’enfonce pas le couteau. De toute façon, j’ai beau le connaître depuis plusieurs mois maintenant – et lui devoir la santé accessoirement – il m’intimide toujours un petit peu. Je le sais avare en mot, je ne m’en formalise pas. Je m’assois sur la table qu’il m’indique et attend qu’il revienne vers moi avec le nécessaire. Il prend ma main avec douceur pour évaluer les blessures puis me faire rire doucement.

- Promis, je ne traînerai pas dans le coin.

Paradoxalement, j’ai envie de proposer mon aide. Plus de malades, cela signifie plus de travail pour les volontaires qui œuvrent ici. Je ne suis pas médecin, mais je peux apporter de l’eau, changer les draps, prendre les températures, ce genre de chose. En silence, je laisse l’ancien thanatopracteur désinfecter ma plaie. Je ne peux m’empêcher de le détailler, de la lumière de ses yeux concentrés aux micro-plissements de ses lèvres.

- Enfin… je me dis que j’aurais pu aider dans le coin ? J’ose finalement faire cette avance, c’est plus fort que moi, je pourrai mettre des gants et un masque si tu veux. Je ne ferai que les trucs qui sont dans mes cordes.

Sans agressivité, mon regard bleu-vert se fait insistant et ferme. Il sait que j’ai l’altruisme dans le sang et que je suis une éternelle chrétienne dans l’âme. Je me suis simplement coupé à la main et écrasé un pouce, ce n’est pas une raison pour rentrer pour cacher dans ma maison pendant que d’autres souffrent. Je suis certain qu’ils ont besoin d’au moins un peu de compagnie.

- Je suis sûre que ça pourrait soulager ceux dont c’est le job, je continue à argumenter en utilisant ses mots, et dis-toi que comme ça, je ne reviendrai pas te voir pour un autre coup de marteau.

Je tente la plaisanterie, ce sera peut-être plus efficace ? Dans tous les cas, je n’attends pas vraiment sa permission ; je n’en ai pas besoin. Mais c’est mon ami, je ne peux pas prendre un risque dans son dos, surtout s’il m’en a prévenue. Peut-être aussi pourra-t-il, finalement, m’aider à intégrer temporairement l’équipe du dispensaire ? Je l’espère.

S'étant mis à soigner la blessure de la jeune femme, le quarantenaire restait concentré, ne répondant pas à sa promesse bien qu'il l'enregistrait. Mieux valait qu'elle ne traîne pas trop ici, ils étaient déjà suffisamment à être atteints de cette épidémie étrange pour ne pas prendre le risque de rajouter des personnes en plus et, tant que les scientifique n'en n'avaient pas trouvé l'origine ni le mécanisme de propagation, mieux valait jouer la prudence. D'autant plus que la blonde faisait partie des personnes que Vaughn appréciait suffisamment pour ne pas vouloir les voir ici, cloués dans ces lits à souffrir le martyr. Mais bien sûr, c'était sans compter sur son altruisme beaucoup trop grand. Sûr qu'il aurait dû s'en douter, qu'elle ne capitulerait pas aussi facilement.

Relevant vers elle un regard désapprobateur, sourcil arqué, il attendait qu'elle poursuive et légitime sa demande. Des gants et un masque. Serait-ce seulement suffisant pour parer à l'agressivité de certains malades ? Ne retenant pas un soupir, le thanato repris sa tâche, laissant le désinfectant et la compresse de côté pour récupérer des pansements et en apposer un premier sur une plaie. Sûr que l'aide d'Eve, même pour des broutilles serait bénéfique, au vu de la situation, quelques bras en plus ne seraient pas de trop et, au moins, les docs pourraient se focaliser sur ce qui était vraiment urgent plutôt que de jouer bêtement aux infirmières. Inspirant profondément, l'esquisse d'un sourire s'était formé sur son visage alors qu'elle avançait le fait qu'au moins elle ne viendrait plus pour un bobo de chantier.

« Miss Bethany, plus têtue qu'une mule » souffla-t-il sans jugement aucun, un simple constat qui, en un sens, l'amusait autant que l'agaçait en l'instant, agacement né précisément de son inquiétude. Apposant le second pansement il releva le nez vers elle, sérieux. « Des gants et un masque comme tu dis, non négociable. Tu les enlèves sous aucun prétexte et si quelqu'un montre un quelconque signe d'agressivité t'appelle quelqu'un, vu ? » Sans doute avait-il plus l'air d'un daron qui essayait de garder son gosse dans les rangs, mais il savait pertinemment que sa cadette n'avait rien d'une gamine et qu'elle saurait rester prudente, même si une part de lui s'inquiétait de ce côté à vouloir toujours trop bien faire. C'était tout à son honneur, mais les enjeux étaient bien plus grands que dans le monde d'avant. Donner un sandwich à un sans abri ou écouter les confessions d'un pêcheur ne mettait pas votre vie sur la sellette, normalement, là les choses étaient bien différentes.

« J'te préviens, s'il t'arrive un truc tu m'auras sur le dos jusqu'à la fin de ta rémission, et j'serai pas un cadeau » ajouta-t-il d'un ton relativement indéchiffrable. Était-il sérieux ou exagérait-il simplement la situation ? Difficile à dire, mais il y avait une chose qui était certaine : si en effet elle se retrouvait blessée ou malade, il ne se priverait pas pour lui envoyer un gros taquet verbal à base de je t'avais prévenue. Pour autant, il ne pouvait pas lui interdire l'accès au dispensaire, alors mieux valait trouver le bon compromis pour qu'elle puisse les alléger un peu de toutes ces tâches superficielles sans avoir à l'enfermer chez elle.

Il fait mine de me réprimander et je lui réponds d’un sourire. Je sais qu’il est comme ça : un peu bourru, un peu grincheux, mais je suis sûr qu’il cache un grand cœur derrière les apparences. Vaughn a fait beaucoup pour moi, il m’a même sauvé la vie. Alors il ne peut pas être uniquement le type de perpétuelle mauvaise humeur qu’il veut faire croire.

- Il ne m’arrivera rien qui ne doit pas m’arriver, lui dis-je de façon tout aussi énigmatique.

Autrement dit : je m’en remets à Dieu. Lui seul saura décider si cette étrange maladie aura raison de ma santé ou non. Après ce que j’ai traversé, je n’ai plus peur des épreuves divines. J’ai compris pourquoi elles existent et aussi tragiques ou douloureuses soient-elles, je les respecte. Il existe peut-être un scénario où ma mort aura plus de pertinence que ma vie ; si tel est le cas, j’accepte de jouer le rôle sans hésitation. Lui seul connait la voie.

Pendant quelques jours, j’ai donc laissé le chantier pour le dispensaire. Masquée et gantée, observant à la lettre les normes de sécurité que me dictent mon ami ou les autres personnes du service médical, je me rends utile autant que possible. Je sers les repas, j’aère les pièces, je fais un peu de ménage, je change les lits, je tiens un peu compagnie et je prie. Je prie pour chacun d’eux. La plupart ont des amis – voire de la famille – pour venir les soutenir, mais l’attention du Seigneur n’a jamais fait de mal.

Vient un matin néanmoins où je ne me sens pas très bien. J’ai la tête lourde, les jambes en coton, les yeux oppressés par une sourde migraine ophtalmique. Me lever est difficile, m’habiller l’est encore plus. Je quitte la maison en grelotant, mes pupilles agressées par la douce lueur de l’aurore. Aussi mal coiffée que je suis d’ordinaire soigneusement peignée, je pénètre dans le bâtiment de l’infirmerie presque à l’aveugle. Je ne fais pas vraiment attention à qui je croise en me dirigeant vers l’armoire de gants et de masques. Je fais l’effort d’afficher un sourire, pour occulter la pâleur de mes traits.

Il ne m'arrivera rien qui ne doit pas m'arriver. Cette phrase tournait en boucle dans l'esprit du thanato depuis des jours, à chaque fois qu'il croisait la blonde dans les couloirs du dispensaire, ou qu'un nouveau malade arrivait. Combien de fois avait-il déjà entendu ce type de paroles avant ? Un nombre incalculable. Que ce soit par les prêtres lors de cérémonies funéraires qui se tenaient chez lui ou par les familles des défunts directement, lui aussi avait baigné dans toutes ces croyances. Et on lui avait arraché la chose la plus importante qui soit, la chaire de sa chaire, et maintenant... il ne savait plus réellement en quoi croire tout comme il avait arrêté d'essayer de comprendre. Plus simple, moins douloureux que de se bercer de croyances que tout viendrait refoutre en l'air à la première occasion.

Au final, l'aide de la jeune femme avait été plus qu'appréciable. Elle ne pouvait pas en faire autant que lui ou les autres docs mais au moins les déchargeait-elle de certaines tâches basiques. Pas suffisant cependant pour rendre cette situation moins lourde à porter et, après quelques jours, le quarantenaire ressentait une fatigue conséquente, son humeur devenue encore plus changeante qu'à l'accoutumée, l'agacement exacerbé par des migraines. Le manque de sommeil, à n'en pas douter. C'était du moins ce dont se persuadait Winchester, trop peu envieux de se retrouver dans les rangs des malades. Il pouvait encaisser, ça ne devait être que les signes d'un surmenage considérable, rien de plus. Ou pas.

« Tu peux, juste, souffrir en silence, ou c'est trop d'mandé ? » Un ton froid, trop agacé, presque agressif, ses prunelles sombres et un brin fiévreuses plantées sur ce type malade qui ne cessait de geindre. Le mal de crâne l'abrutissait déjà considérablement pour qu'il n'ait pas encore à supporter les plaintes des autres. Quelques secondes encore et il reposait violemment sur la tablette son matériel. « Allez, j'reviendrai quand t'auras fini d'me prendre la tête » siffla-t-il en se relevant. L'instant d'après il était hors de la pièce, adossé contre le mur en passant les mains sur son visage, tous les muscles tendus par l'énervement. Mieux valait qu'il le laisse seul plutôt qu'il s'en prenne à lui pour le faire taire.

Faisant au mieux pour trouver une respiration correcte, mettant une fois de plus son instabilité -déjà effective au quotidien- sur le coup du surmenage, le thanato bloqua en voyant Eve-Madeleine passer. C'était quoi cette démarche de fantôme ? Ni une ni deux, il la suivit jusqu'à l'armoire, posant une main sur son épaule pour capter son attention. Un sourire de façade. Des traits trop pâles. Même son regard était ailleurs. « Merde » souffla-t-il avant de relever une main pour la déposer sur le front de la jeune femme, soupirant bruyamment. « Depuis quand t'es dans cet état ? Bordel Eve on en a parlé, je t'ai prévenu ! Merci bon Dieu pour ce nouveau cadeau du ciel hein » marmonna-t-il en secouant la tête, trop peu conscient qu'il ne devait pas en mener plus large qu'elle avec ses yeux vitreux et son crâne passé au marteau-piqueur depuis le réveil. « Tu bosses pas. J'te fous en observation » annonça-t-il sans trop lui laisser le choix, prêt à la guider à l'écart des autres docs. Trop agressif avec elle, trop angoissé, plus qu'il ne l'avait jamais été, mais ça non plus, ça ne lui mettait pas la puce à l'oreille.